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Trump : pourquoi la presse française n'ose pas dire "fascisme"?

Concentration du pouvoir exécutif aux mains d'un seul homme, Constitution et État de droit en danger, droits humains bafoués, culte de la personnalité, déportations arbitraires à l'étranger, projet d'annexion du Groënland... Moins de trois mois après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, la presse peine encore à qualifier précisément son action politique, qui ressemble de plus en plus clairement à celle d'un régime fasciste.

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Il est plus facile aux médias de "droite" et assimilés d'accuser quelqu'un d'antisémitisme que d'accepter que l'on accuse quelqu'un de fascisme. La raison vient certainement du fait que la lutte contre l'antisémitisme est une posture temporaire en li(...)

« Sidération »

Ou lâcheté ? Ou intérêt ?

Reconnaître l'existence du totalitarisme implique automatiquement de réagir. Éthiquement il n'y a pas d'autre voie.

Ce qui ne ferait pas l'affaire des propriétaires des médias ni des autres supe(...)

la sidération .....  celle qui permet de ne pas voir l' état d ' Israel devenir  nazi ...

Derniers commentaires

Paul Jorion, depuis 2015 sur son Blog puis au travers de 2 livres (2019\2020), a depuis le début analysé Trump comme étant fasciste. Fils d'un membre du klu klux klan, lié à la Russie, auteur d'un coup d'état avorté, partisan d'une suprématie blanche, etc... Pourquoi ne pas l'inviter ? Son éclairage est certes venu trop tôt, mais il est encore temps de comprendre ce qui arrive aux US.

depuis que Méloni se dit explicitement fasciste ce n'est plus un gros mot, autant appeler un chat un chat!

rien que ses séances de signatures avec des piles et des piles de décrets et ordonnances, ce sont ses 49-3

Le problème fondamental avec le mot « fasciste », c’est qu’il est associé de façon indélébile à l’Allemagne Nazie, qui est devenu un objet moral, c’est l’incarnation du mal absolu. Je pense que dans la tête de beaucoup de personnes (y compris de bonne foi), c’est un horizon indépassable. 


L’objection la plus fréquente qui est faite, c’est « mais c’est pas Hitler quand même ». Comme s’il n’existait qu’une seule façon d’être « fasciste » qui serait de reproduire à l’identique le programme du IIIe Reich.


Mais on peut presque faire un parallèle avec le mot « démocratie ». C’est devenu un synonyme de « camp du bien ». Et comme les États-Unis sont sensés faire partie du « camp du bien » dans la tête de plein de gens, car c’est une « démocratie », il devient impossible de concevoir qu’un « fasciste » soit à sa tête.


La « démocratie » ou le « fascisme » sont-ils des états de faits ? Non, ce sont des aspirations idéologiques jamais pleinement atteintes par définition, car aucune idéologie ne se manifeste de façon pleine et entière dans le monde réel. Suffit-il par exemple de mettre en place des élections libres pour être dans un régime pleinement démocratique au sens idéal ? Bien sûr que non, on sait entre autres qu’il existe de multiple freins socio-économiques à l’accès à une conscience politique, et donc à la capacité réelle de voter de façon effectivement libre et émancipée (et ça n'est qu'un exemple sur un aspect très restreint même si très symbolique de la "démocratie"). De la même façon un régime qui n’a pas encore mis en place tous les éléments qu’on associe habituellement au fascisme peut-il être considéré comme non-fasciste ? Non plus, les aspirations fascistes peuvent déjà exister sans que ses manifestations concrètes soient encore mises en place (et quand elles le sont vraiment, en général c’est déjà trop tard). Il existe par ailleurs des rapports de force à l’intérieur de toutes les sociétés et des aspirations contradictoires co-existent toujours (simplement dans un régime fasciste les aspirations divergentes sont toujours réprimées).

Trump , Musk, Vance et sans doute d'autres au sein de l'administration sont des fascistes. Le discours de Trump est fasciste, le Project 2025 l'est implicitement.  

La question est de savoir si les actes vont suivre les discours  pour faire basculer son régime de l'autoritarisme vers le fascisme. Ca n'est pas tant que Trump concentre plus de pouvoirs, c'est  qu'il les outrepasse et le pouvoir judiciaire est donc saisi pour contrer ses dérives. la question est  de savoir si l'état de droit va tenir comme ce fut le cas durant le premier mandat....  vu le parti aux ordres et l'arrestation des juges (quels que soient les motifs) on peut sérieusement en douter. 



  • Nationalisme extrême : Oui 

  • Culte du chef : Oui  

  • Suppression ou manipulation des élections : Partiellement 

  • Répression de la presse et de l’opposition : Partiellement  

  • Militarisation de la société : Non (mais on s'attend à chaque instant à ce qu'il federalise la garde nationale et encourage les milices "citoyennes")

  • Propagande massive et mensonges d’État : Oui 

  • Ennemi intérieur permanent désigné : Oui  

  • Antilibéralisme (rejet des droits de l’homme, des libertés) : Partiellement  

  • Violence politique tolérée ou encouragée : Partiellement 

  • Contrôle ou captation de l’économie : Partiellement

  • Mobilisation émotionnelle constante (peur, colère, fierté) : Oui

  • Mépris des élites intellectuelles : Oui

  • Réécriture de l’histoire officielle : Oui

  • Censure culturelle ou contrôle moral : Partiellement


quasi tous les indicateurs du fascisme sont dans le rouge ou warning.


on votera probablement encore aux midterms a moins d'une loi martiale, la question est de savoir si ça comptera pour du beurre.


Bref qualifier Trump de fasciste me semble souhaitable d'autant qu'il y a déjà  4 ans de passif et une tentative de coup d'etats qui permettent quand même de bien situer le personnage. Par contre je pense que les journalistes ont raison de rester prudents lorsqu'ils parlent du régime en lui même. le régime est fascisant mais il n'est pas encore fasciste.



J'ai bien peur que beaucoup d'acteurs de la vie politique et médiatique, de plus en plus impressionnés par la vague fasciste qui vient, travaillent leur souplesse morale pour, le cas échéant, pouvoir surfer la vague sans trop de dégâts.


Autrement dit, ils n'insultent pas l'avenir fasciste qui vient.

pourquoi la presse française n'ose pas dire "fascisme" pour qualifier Trump? Mais parce que si elle le fait, elle devrait aussi qualifier le RN et ses alliés, qui ont applaudi la victoire de Trumps, l'action de Musk, réclament une justice "au pas" et dont le programme est violent, de fasciste... compliqué quand on en a fait un parti comme les autres

Le problème n’est pas de s’apesantir à savoir si Trump est fasciste ou pas. Le problème, c’est qu’en face, il n’y a que des couilles molles qui se laissent marcher dessus.

 

A mon sens, on voit un certain dégèle des médias dans leur critique de trump car les bourgeois qui composent ces médias se rendent compte que leur intérêts n'est finalement pas si bien défendu par le fascisme. Une preuve? Ce début d'affolement des médias a commencé avec l'affolement des bourses quand trump a poussé les droits de douane à plus de 100%. Le fascisme oui, mais pas quand ça contrevient au petit pécule des rentiers.

« Sidération »

Ou lâcheté ? Ou intérêt ?

Reconnaître l'existence du totalitarisme implique automatiquement de réagir. Éthiquement il n'y a pas d'autre voie.

Ce qui ne ferait pas l'affaire des propriétaires des médias ni des autres super-riches (s'économiser les aspirations naïves de la population à l'autodétermination est quand même tellement plus pratique pour faire du business).

La deuxième étape étant de regarder comment ça se passe là où on vit. En France ‒ pour ce qui me concerne ‒ on prend gentiment de la vitesse.

J'avais noté en visionnant récemment un documentaire sur Mussolini, que Trump partageait quelques unes de ses attitudes, en particulier ses fameux coups de menton qui ponctuaient ses discours.
Mais si, semble-t-il, Mussolini était relativement intelligent, chacune des apparitions  de Trump témoigne de sa connerie stratosphérique. Un charisme de bulot et un vocabulaire qui doit se limiter à quelques centaines de mots, dont un bon pourcentage de grossièretés.
Hier, après son revirement sur les droits de douane, il déclarait à propos des Chinois : Si on est gentils, ils seront gentils aussi. Un écolier de 10 ans a une meilleure expression orale.

Il est plus facile aux médias de "droite" et assimilés d'accuser quelqu'un d'antisémitisme que d'accepter que l'on accuse quelqu'un de fascisme. La raison vient certainement du fait que la lutte contre l'antisémitisme est une posture temporaire en libre service alors que le fascisme est une conclusion logique du capitalisme qui est intériorisée par tous ces médias mais qui reste encore pour eux de l'ordre de l'indicible


Finalement, ils sont aussi réfractaires à voir le fascisme chez trump qu'à accepter l'évidence du salut nazi chez musk


Depuis longtemps The Guardian a "osé dire" ce qu'il en était en usant du terme de fascisme

et le journal vient de publier cet article de Naomi Klein et Astra Taylor


Mais je vous dirai que personnellement, ce fascisme n'a jamais fait de doute depuis la montée de steve bannon et qu'au pifomètre la vision des visages de ceux qui jouxtent trump n'a fait que l'illustrer à la manière des images odieuses d'un autre temps. Il n'est qu'à voir jd vance


mais s'il ne s'agissait que de trump et des usa, il suffit d'écouter retailleau et consorts manipuler la moindre actualité comme celle bien tragique d'hier en France

 

« Concentration du pouvoir exécutif aux mains d'un seul homme, Constitution et État de droit en danger, droits humains bafoués, culte de la personnalité, »

J’ai cru que vous décriviez Macron

"On vit en Europe, depuis 1945, avec l'idée que cette idéologie est morte. Et en plus, ce sont les Américains qui nous en ont libéré. Et là, ça se produit chez eux." 

Olivier Mannoni


Et Franco déjà oublié ?

Et la montée de l’extrême droite partout en Europe, pas vu non plus.

Et les Russes, vingt millions de morts contre le nazisme, oublié aussi ?

Un sacré expert votre Olivier.


 

la sidération .....  celle qui permet de ne pas voir l' état d ' Israel devenir  nazi ...

Excellente analyse.

Le terme de fascisme peut certainement s'appliquer. Mais il me semble que le terme de fascisme renvoie inévitablement à des exemples historiques avec lesquels on trouvera toujours des points communs mais aussi des différences ce qui va décrédibiliser l'utilisation du mot. Donc Trump n'est pas Hitler ni même Mussolini (puisqu'après tout c'est en Italie qu'est né le terme fasciste). 

Cela n'empêche pas que l'on puisse penser que Trump et les États-Unis aient dépassé un point de bascule (j'ai failli écrire un point de non retour mais j'espère encore que ce n'est pas le cas). 

Pour moi, la question est "les États-Unis sont-ils encore une démocratie?"

J'ai bien peur que l'on puisse répondre par non. 

Et l'autre question serait "est-ce irréversible ? ". J'espère que non. Mais pour l'instant, les réactions aux États-Unis me paraissent bien timides. 

Et c'est d'ailleurs frustrant car on n'y peut pas grand chose en tant que Français... 


Il faudra s'en souvenir en France pour détecter les reculs de la démocratie (qui ne seront peut-être pas qualifiés de fascistes ni de trumpistes). Et les combattre de l'intérieur. 

Et d'ailleurs, même si je pense que la France reste une démocratie, je soutiendrai toujours ceux qui s'alarment des petites entorses à la liberté actuelles  (ceux que certains disqualifient en disant "allez voir en Corée du Nord en Chine ou en Iran ce qu'est une vraie dictature" ).

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