Twitch, influenceurs : "Un fantasme de démocratie directe"
Les politiques s'invitent sur Twitch, Instagram et YouTube, de François Hollande et bientôt Jean Castex, qui répondent en direct aux question du "stream" à succès de Samuel Etienne, à Emmanuel Macron qui met au défi les youtubeurs McFly et Carlito, en passant par l'émission #SansFiltre de Gabriel Attal sur Twitch. Invités de notre émission, les chroniqueurs-youtubeurs-twitcheurs Usul, Jean Massiet et Monté (Linguisticae) reviennent ensemble sur ces nouvelles formes de communication politique.
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Commentaires préférés des abonnés
Merci, Usul, c'est toujours un plaisir de t'écouter.
J’ai pensé à nos Classe-télé pendant une bonne partie de l’émission, justement.
(Je comprends que vous ne puissiez pas poursuivre cette émission actuellement, d’ailleurs.)
Y’a pas un truc qui cloche ? Demander aux jeunes de respecter les gestes barrièr(...)
tout ce que j'ai envie de dire c'est : je ne veux plus voir leurs tronches ! ni à la télé (que je ne mate plus depuis 15 ans), ni sur Internet, ni sur une appli ! mais bon, je suis pas dans le cœur de cible, j'ai 44 piges...
en plus, la ficelle (...)
Derniers commentaires
Pourquoi y a t il des pubs sur cette vidéo?
J'ai un peu du mal avec ce truc de désintermédiation. Internet ne supprime pas la médiation, ce n'est juste pas la même qui s’opère. Je suis concepteur d'application, on peut dire d'une certain manière que je passe ma journée à réfléchir à des systèmes d'intermédiation. Je vois deux aspects qui sont problématiques par rapport aux politiques sur twitch :
1) que vous soyez le spectateur d'une émission télé qui envoie une question SMS ou l'utilisateur d'un live twitch qui commente dans le chat, il y a toujours des filtres entre vous et votre cible : des personnes qui vont modérer le commentaire, une obligation de s'abonner à la chaine et d'attendre un certain temps avant de pouvoir commenter, un présentateur qui va reformuler la question, l'invité qui va choisir d'y répondre, etc. De plus, le spectateur ne pourra répondra pas à la réponse, c'est une interaction à sens unique en quelque sorte. Si Samuel Etienne prenait des gens au pif dans son chat et les laissait discuter avec Hollande en visio, il y aurait toujours des filtres avec par exemple l'animateur qui cadre la discussion, reprend l'intervenant avec lequel il est (consciemment ou pas) en désaccord ou encore un standard qui filtre les auditeurs amenés à intervenir (comme ça se fait à la télé ou plus fréquemment encore à la radio). Bref, des formes d'intermédiation de la télé se retrouvent aussi sur twitch, parfois directement transposées avec d'autant plus de facilité qu'il est illusoire de penser que ces plateformes sont participatives au sens politique du terme, ce qui m'amène à ma seconde critique.
2) Twitch, YT, intsta, etc. Ce sont des boites privées dont les utilisateurs ne maitrisent pas les règles d'usages. Une forme d'intermédiation que je trouverais souhaitable du point de vue démocratique serait une plateforme dans laquelle les usagers fabriquent et font appliquer collectivement le réglement auquel tous se soumettent et les fonctionnalités qui permettent l'échange. Évidemment, cela ne se passe pas comme ça. Le mieux que l'on puisse espérer (et encore), c'est que le CSA introduise des obligations de pluralité et d'égalité en terme de représentation politique dans ce type de format, mais on voit mal comment ça pourrait s'appliquer (d'autant plus dans le cadre d'une activité bénévole comme celle de S.Étienne). Donc à mon sens, ce a quoi on assiste, c'est surtout à la perte de contrôle pour le citoyen des règles encadrant la médiatisation et ses potentiels abus (parce que c'est surtout ça le sujet). Car le CSA, tout merdique qu'il soit, a au moins ce mérite de pouvoir réguler l'audio-visuel avec des règles plus ou moins explicites et reliée à un autorité politique élue. Même si c'est de la merde, au moins ça fonctionne. Structurellement, cela me semble impossible pour internet sans que cela passe par une réappropriation politique des plateformes de diffusion (dans une logique de commun, par exemple). Concrètement ? Exproprier Mr Twitch et en faire une plateforme publique me semble une bonne idée à creuser.
À mon sens, Monté et Usul auraient pu porter un peu plus la contradiction à Jean Massiet qui, tout respectable qu'il soit (j'ai beaucoup d'admiration pour son travail), a une vision assez corpo du truc. Même s'il donne l’illusion de la nuance, on sent quand même qu'il adhère à ce que j’interprète pour ma part comme une dérive. Il n'y a pas à se réjouir de voir l'État par la voix de G.Attal s'inviter dans des dispositifs dans lesquels ils sont tout-puissants. L'État doit rester un serviteur, pas une bouille bienveillante qui a une sœur qui aime le maquillage et deux petits frères qui jouent à la console. Il n'y a pas a se réjouir de voir une star de la télévision arriver avec ses gros sabots et faire n'importe quoi dans l'unique but d'être le premier à avoir invité un important sur Twitch. Il n'y a pas à se réjouir à voir deux stars de youtube céder à la tentation d'être les relais de la communication gouvernementale. Internet doit être le lieu de la réappropriation collective du débat public, pas une plateforme de propagande du pouvoir totalement dérégulée. Je suis pour la liberté et l'émancipation par le débat public, pas pour la loi de celui qui a les plus gros budget com.
Content de voir Usul ici ! Dommage que personne n'ait relevé la plus grosse escroquerie de Samuel Étienne : "vous pouvez poser votre question directement à [représentant politique]". Oui oui, vous pouvez la poser là dans le chat, à côté des 30000 autres que personne ne lira.
Ce Massiet, encore un mec qui parle de politique avec une langue de bois. Une tête creuse pour des propos creux. Je pense que Monsieur se voit comme le prochain porte parole du Gvt ou présentateur sur une chaine comme Bfm ou cnews
Si j'ai bien appréhendé la "chose" , Twitch serait le nouveau vecteur d'une recette connue ( mais plus insignifiante , voire inutile dans sa fonction politique ) depuis "Droit de réponse" du regretté M. Polac .
Un concept de débats serait à remettre au goût du jour 'In Vino Véritas" ... interviewer les zélites ... seulement quand elles sont bourrées !
J'ai abandonné en cours de route , c'est le mot "échange" qui me fatigue ... mot creux qui ne signifie plus une "bijection" mais une pure "implication" à sens unique ... le spectacle .
Pour relativiser....
Clip sur le Corona Virus au Vietnam: 76 156 322 vues (seulement sur Youtube)
https://www.youtube.com/watch?v=BtulL3oArQw
Résultat: 35 morts du COVID-19.
Merci pour l'émission, Usul est comme d'habitude plus que nécessaire, je découvre avec plaisir Linguisticae. En revanche, Massiet, c'est d'une faiblesse, d'un ennui... On dirait Vincent Glad dans la capacité à enfiler des perles en enfonçant des portes ouvertes ("le sens de l'histouââââre"), avec l'air besogneux du "mec qui sait". Entendre des "il se passe des choses nouvelles qui interrogent", c'est l'équivalent politique du "on donnera la réponse sur le terrain" des footeux.
Il y a un mot qui a manqué dans cet entretien. C’est le mot ”manipulation ’’ en lien direct avec la ligne de com mise en place par le gouvernement. Il faut le dire ce gouvernement excelle dans l’art de la communication. Et ces nouvelles interventions sur Twitch et sur les réseaux sociaux et l’utilisation des youtubeurs ne sont que de nouvelles ficelles qu’il tire pour manipuler la population, détourner les ”regards’ des réels problèmes. C’est de cette façon que je le perçois et c’est ce qui me fait fuir ces interventions. Je n’en ai eu connaissance qu’à travers des filtres comme celui de cette émission ou l’analyse qu’en a faite Usul dans ” Ouvrez les guillemets” et ça me suffit... largement.
Quelle belle surprise de voir invités deux de mes YouTubers préférés (Usul et Monté) ! ♥♥
Et merci à Emmanuelle Walter d'avoir gentiment recadré ce petit benêt de Jean Massiet.
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Hi hi, castex twitch avec samuel etienne, deux résumés twitter :
https://mobile.twitter.com/LouningTV/status/1371163440958599172
https://mobile.twitter.com/Namakuyu/status/1371163180383232009
Remarque formelle. Pourquoi Samuel Etienne, Gabriel Attal, Marne Le Pen ont droit au prénom et Macron, Hollande, Castex, jamais ou quasiment ?
Perso ca me dérange un peu.
Sinon c'est une émission intéressante pour quelqu'un comme moi qui ne regarde pas les blablateur de youtube et qui ne fréquente pas Twitch. Suis un peu vieux, je préfère encore l'écrit.
Mièvre et chacun pour soi ! Cette génération a-t-elle définitivement rompu avec la notion de conflit qui transparaissait à chaque échange ? Bref un mot : consensuel.....comme samuel !
Bref, chacun son spitch mais pas véritablement d'échanges.
C'est... c'est chaud, quand même.
Deux points que je trouve que personne n'aborde réellement (dans cette émission comme ailleurs), c'est le fait que :
1) Cette incursion politique dans des milieux nouveaux est peut être, en effet, source de démocratie, d'éducation, etc...
Mais elle se fait dans une "victoire" à la Pyrrhus : une (hypothétique) éducation des prochaines générations, alors qu'on est en face de politiciens d'aujourd'hui, féroces, déjà en place, ayant déjà des armes et une formation de dingue, et détruisant et ayant déjà détruit toute une partie de cette démocratie.
Pour moi c'est comme dire que faire tomber des bombes atomiques sur des grandes villes, ça va permettre aux fleurs et aux arbres de demain de pousser.
Ou que d'apprendre à jouer aux échecs contre Kasparov en plein tournoi international, c'est "formateur".
C'est pas que c'est faux : c'est que c'est à côté de la plaque.
On oublie l'urgence et le rapport de force colossal du "présent", pour ne penser qu'à d'éventuels bienfaits plus tard, bien trop tard.
C'est pas comme si on pouvait empêcher les politiques de venir bouffer les nouvelles plateformes, de toute façon, mais bon, la contextualisation du problème est mauvaise, je trouve.
2) On comprend et on soutient pas mal les Samuel Etienne ou Mcfly et Carlito dans leur logique de "profiter en retour" de ces occasions uniques d'aller alpaguer du politique, et finalement de rester cohérents dans leur démarche de loufoqueries/incongruités diverses.
Je comprends le principe aussi, évidemment.
Mais que va en retenir l'histoire, dans 10 ans, dans 50 ans ?
Que des gens se sont fait égoistement plaisir, au final, par pure opportunité sur le moment présent, en acceptant un deal terrible et en ouvrant une voie impossible à fermer.
Là aussi : les politiciens se la seraient approprié de toute manière, cette place, à coup de frics, de com, d'intimidation ou autres. Si c'était pas Tibo In Shape ou Mcfly et Carlito ça aurait été d'autres personnalités.
Mais bon, on anone un peu vite sur les bords, je trouve, sur le fait que "quand même, c'est une opportunité fun, quoi, non ?"
Bon, là dessus, les influenceurs ou Samuel Etienne se sont pris des sacrés retours de flammes, aussi, cela dit, ce n'est pas un gros gros point noir non plus.
Mais bon, ça manque cruellement de recul temporel et contextuel, tout ce débat, je trouve.
Bref, peu importe : magnifique émission, en tout cas, très bien menée et particulièrement pertinente ! Bravo à toute l'équipe ;)
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Jean Massiet trop bavard, pas assez stoppé dans son élan -très consensuel- par la présentatrice, laissant moins de place aux deux autres, plus critiques. Dommage.
Présentation et animation excellentes !! Merci
pas difficile de comprendre que Jean Massiet ne peut pas critiquer un systeme mediatique traditionnel dont il souhaite faire partie a terme (il a deja un peu saute le pas avec la chaine senat). Il accepte que la langue de bois soit la norme.... l'histoire des fauteuils qui detendent les muscles et desserent les fessent ca fait rire 2 minute mais au final les politiques sont en terrain connu chez lui.
Je suis un peu decu qu'Usul qui defouraille severe avec cotentin sur "ouvrez les guillemets" soit aussi consensuel quand clairement il n'en pense pas un mot. Vu les propos qu'il tient sur twitch et OlG je ne peux pas croire un seul moment qu'il soit en adhésion avec Massiet.
N'avez-vous jamais observé un militant politique distribuant des tracts sur un marché? Il vient au contact de la population, s'adresse en particulier à tel papé ou telle mamé, lui lançant une vanne! Quelle est la différence avec ce que l'on nous sert là, sur Twitch, que ce soit à domicile ou au palais? aucune...j'ai pensé en voyant cela à la chanson de Didier Super Manipulez nous mieux
J'avais tout raté. J'ignorais totalement les " influenceurs ". En fait, c'est une déclinaison nouvelle de la com'. Du marketing au service des agents d'influence du capital apparemment, selon la conclusion de l'émission. De la propagande. De la pub. Bientôt un Ublock politique ?
Scuzez-moi, est-ce que quelqu'un arrive à lire les trucs écrits à droite qui défilent et sautent à toute allure dans l'extrait avec hollande ???
Si le gars dit qu'ils sont suivis par 11000 personnes et que les gens peuvent poser des questions en direct, même si peu vont écrire des trucs, c'est impossible de lire à cette vitesse, c'est du nimportenawak.
Qui a inventé un truc pareil ?
Lire, écouter et parler en même temps ??
Rien qu'à regarder l'extrait qqs secondes ça me tourneboule déjà, et ils font ça pendant une heure ou quoi ?
Heureusement qu'il y avait Usul et Monté pour apporter un regard critique au personal branding de Samuel Etienne et à la campagne de com' pré-élection de LREM parce que Jean Massiet a l'air de trouver tout ça formidable et légitime...
Le sujet de l’émission était intéressant. Je suis cependant un peu déçue par un manque de profondeur dans l’analyse des différents points abordés ; Par manque de temps peut être ...
De mon point de vue le titre de l’émission aurait mérité un point d’interrogation.
C'est peut-être hors-sujet mais le lien de téléchargement de l'émission ne semble pas fonctionner. Est-ce normal ?
" But why, my dear lords, have they inflicted such boredom on me?
Have mercy my dear lords, why? " (Will " the Punk " Shakespeare in "Henry XIV)
Merci pour les questions soulevées, plusieurs sont vraiment intéressantes, comme l'enjeu de la désintermédiation (la question est la même en politique avec les député.es) ou même quel est le rôle d'un ou une journaliste politique finalement, rôle non négligeable, comme cela est montré avec le contre-exemple de ce que fait S. Etienne sur Twitch.
Plusieurs commentaires remercient Usul, mais j'ai bien apprécié les interventions de Monte aussi (particulièrement l'analyse/résumé faite de la vidéo de comm' de Mc Fly et Carlito).
Merci enfin à Emmanuelle Walter, j'ai beaucoup aimé la question sur le budget de l'émission de G. Attal, même si aucune réponse n'a été apportée.
Je ne comprends pas pourquoi le CSA n'a pas son mot à dire sur ce qui se passe sur une plateforme telle que Twitch. En quoi est-ce différent d'une interview politique dans un média traditionnel en terme de comm' et de temps de parole ?
J'aurai deux remarques à propos de cette émission très intéressante dans son ensemble :
D'abord, je regrette que la seule représentante féminine parmi les youtubeurs soit une influenceuse en beauté. Quel triste constat ! Quel que soit le type média, les stéréotypes sont toujours bien ancrés.
Ensuite, le concept du politique qui s'invite à la maison m'a fait penser à Valery Giscard d'Estaing. Autrement dit, rien de nouveau dans le fond. Que que soit le dispositif, on nous ressert les mêmes recettes.
Bonjour,
Merci pour cette émission.
Je tiens à demander pardon pour la longueur de cette intervention mais j'ai lu tous les commentaires afin d'essayer de débrouiller mon sentiment de confusion au visionnage de cette émission.
Je vais essayer de me concentrer sur un point. C'est toujours la question très délicate qui est celle de savoir si l'horizontalité de fait est un progrès démocratique, ou si l'horizontalité n'est pas l'apparence de logiques très hiérarchiques qui se trouvent derrières et qui ne sont absolument pas neutres. Et j'ai toujours beaucoup de mal à comprendre ce que veulent dire des gens qui affirment à longueur de temps qu'ils "ne font pas de politique" quand tout, du style qui est le leur au modèle économique qui leur permet de fonctionner, est plein d'idéologie. C'est l'utilisation d'une conviction répandue qui consiste à dire que quand on ne représente pas un appareil électoral, on ne fait pas de politique, indépendamment de ce qu'on dit.
Les participants sur le plateau peinent d'ailleurs à sortir de cette conviction en associant en permanence le fait de "faire de la politique" avec le fait de promouvoir l'image de quelqu'un qui candidate. Se représenter en permanence en train d'ironiser sur tout, vendre des produits de beauté, faire du placement de produit, promouvoir la conviction qu'on peut réussir en se filmant en parlant de soi ou de ce qu'on aime, ça ne serait pas de la "politique". On ne peut pas parler de "politisation" d'un influenceur parce qu'elle se mettrait à parler de l'organisation de la vie collective avec un responsable politique ; on est quand même en droit de penser qu'une femme qui vit de tester des produits de beauté et les recommander fait de la politique auprès des (très) jeunes filles qui la regardent.
Quant aux deux influenceurs qui ont répondu au défi de M. Macron, on peut se demander dans quelle mesure des gens qui passent leur temps à se bidonner sur tout ce qu'ils abordent peuvent être pris au premier degré quand ils font des recommandations de santé.
Si j'ai bien compris, la question qui est ici abordée est celle de savoir dans quelle mesure la forme du réseau social peut être mise à profit par les politiques comme moyen de promotion. Il me semble qu'une hypothèse n'est pas abordée pendant l'émission, qui concernerait l'affinité entre l'immédiateté propre à ces plateformes et la brutalité propre au discours politique quand il s'installe dans le registre communicationnel.
D'autres commentaires ici, avec lesquels je suis d'accord, et notamment ceux d'Amoklaüfer et d'Asinaute sans pseudo , insistent sur l'impossibilité pratique d'être confronté à une telle masse de question ; je n'arrive toujours pas à visionner une vidéo où se succèdent avec une telle rapidité des questions que, non seulement, le questionné ne peut pas considérer mais qui, surtout, entraînent pour les participants une négligence à peu près totale pour les interventions des autres, et probablement pour la réponse que l'interviewé est en train d'apporter à l'une d'entre elles. A peu près tout dans ce dispositif est l'antithèse du genre de discussions que permet d'installer un dispositif réellement démocratique : identification d'une question, délimitation des problèmes, auto-contrôle dans la façon de prendre la parole et d'intervenir sur le sujet, partage raisonné de la parole et considération mutuelle pour les interventions. De ce point de vue, la possibilité de s'exprimer consacre l'impuissance par la réduction de toute liberté à la possibilité d'écrire quelque chose, sans poser la question de l'interface qui permet à la parole de se déployer dans un dialogue.
De l'impossibilité pour une telle interface de fonctionner correctement (en tout cas en tant qu'elle prétend installer un lieu d'échange entre les participants), on pourrait déduire que si elle est si bien investie par les politiques qu'on accuse c'est qu'elle correspond assez bien à la manière dont les confrontations intellectuelles cherchent à être contournées.
Par ailleurs, j'ai le sentiment qu'on fait un lien spontané entre la décontraction et la lucidité ; comme une manière de dire "si je suis cool et que je parle avec un style relâché, c'est qu'on ne me la fait pas, que je ne suis pas dupe, et que je ne cherche pas à tromper non plus." Une espèce d'ironie généralisée comme critère de la transparence ou gage de bonne compréhension, qui n'est pas moins illusoire, il me semble, que le fantasme de démocratie directe dénoncé par l'intervenant Usul.
La promotion permanente du style décontracté (au point qu'un des intervenants se félicite d'arriver à faire s'avachir des sénateurs, ce qui m'a pour le moins surpris) m'a fait penser à ce que dit Adorno dans les Minima Moralia : "Renier les conventions, parce qu'elles ne seraient qu'une décoration périmée, inutile et extérieure, ne fait que confirmer ce qu'il y a de plus extérieur, c'est-à-dire un monde où la domination règne ouvertement, sans médiation. Que, malgré cela, la disparition de cette caricature du tact dans les bourrades d'une camaraderie cavalière, qui n'est qu'une dérision de la liberté, ne fasse que rendre l'existence encore plus insupportable, voilà seulement un signe de plus qui montre combien la vie sociale entre les hommes est devenue impossible dans les conditions qui sont les nôtres maintenant." Je ne trouve pas meilleure expression de ce que je crois être l'illusion qui préside au raisonnement ici : si c'est direct, c'est que c'est égalitaire.
Si les politiques s'adaptent si bien à cette forme c'est qu'elle leur est assez peu étrangère, et il me paraît naïf de s'indigner de l'invasion de ces plateformes par les politiques quand elles sont déjà largement gouvernées par des logiques sauvagement dominatrices, y compris celle qui passe par l'ironie à tout crin.
Usul insiste beaucoup, à la fin, sur les "profits symboliques" retirés par les participants à ce genre de transaction médiatique. Mais l'univers d'internet est gouverné par des logiques économiques qui sont loin de n'être que symboliques et qui participent à construire des formes de hiérarchie dans l'autorité du discours qui sont très loin d'être démocratiques. Le risque est de finir par se satisfaire que les citoyens puissent "interpeller" directement ceux qui gouvernent sans remettre un seul instant en cause la logique qui répartir les rôles entre ceux qui décident et ceux qui demandent.
Enfin, voilà, je ne suis pas sûr d'avoir éclairci quoi que ce soit par cette intervention et j'espère trouver dans les autres contributions des réactions à mon propos qui me permettront peut-être d'y voir plus clair ; car je n'ai pas le sentiment d'avoir mieux saisi les enjeux de cette colonisation "politicienne" des plateformes par les appareils politiques à l'issue de cette émission.
Merci
Après des années de gatekeepers des médias traditionnels poussant des ouin ouin contre les youtubeurs, celui des youtubeurs contre attaque en gardant sa propre porte, se lamentant des twitcheurs venus des médias traditionnels. :)
Pourvu que Macron ne prêche pas l'invasion de l'Elysée avec les "influenceurs" de ce genre d'émission, s'il n'est pas réélu !!
Avec Jean Massiet la succession de Duhamel est assurée.
Sujet super intéressant, un peu traité de manière superficielle. Avec trois influenceurs, avatars de la désintermédiation, le résultat était un peu écrit d'avance : "c'est le sens de l'histoire, on y peut rien, et c'est heureux". La résistance du côté de Usul ou Monté tenait au fond à leur opposition politique au gouvernement plus qu'au processus de désintermédiation en lui-même.
Cela m'inquiète personnellement pour l'avenir du régime démocratique qui tient à l'établissement de contre-pouvoirs, dont le pouvoir médiatique. Comment ne peut-on pas voir ici un pas supplémentaire vers le délitement de la presse comme garde-corps de la démocratie?
Dans un fonctionnement optimal de la démocratie, l'espace médiatique doit faire l'objet de négociations entre les politiques, les médias et les citoyens. L'absence de filtre médiatique - qui vient honorer un contrat de transparence, d'objectivité, de neutralité - signifie que le politique a réussi à contourner un contre-pouvoir. (on peut dire que le contrat tacite de neutralité a pris quelques gros coups de canif avant).
Le risque de ce tête-à-tête direct entre politiques et électeurs, c'est d'un côté de favoriser le populisme, c'est-à-dire une déliquescence des idées politiques au profit d'un pur jeu de séduction des citoyens par le personnel politique, mais de l'autre, et c'est la contrepartie qui semble échapper à nos politiques, une confrontation directe et brutale des citoyens avec les politiques. Pourtant Macron en a eu un bon avant-goût avec les GJ et on en a vu le résultat avec les insurrections du Capitole.
Pour dire les choses crûment, les corps intermédiaires et les contre-pouvoirs, ça peut sembler chiant à certains (et ça l'est, c'est même leur but), mais c'est à peu près tout ce qui garantit à Macron ou quiconque en position de responsabilités de garder sa tête vissée avec le haut de son corps, et pour l'ensemble du corps électoral de ne pas sombrer dans la guerre civile.
C'est bien beau d'être hégélien, mais à mon avis vous le serez un peu moins quand on en sera arrivé là, et on y arrivera.
Super d'inviter un mec capable de prendre l'antenne complètement bourré pour insulter une femme youtubeuse. Merci ASI pour ça. Je me désabonne de suite.
Je suis étonné du manque d'analyse de profondeur de l'analyse des dispositifs des interviews sur twitch de la part des invités comme de la présentatrice.
L'argument "c'est la démocratie, vous pouvez poser vos questions en direct", ne vaut rien à mes yeux. L'intervieweur choisit une question dans le lot (quand ce n'est pas l'interviewé) , on y répond vite fait et on passe à la suivante sans relance ou approfondissement.
Quelle est la différence avec un entretien de la matinale France Inter où les auditeurs posent leur question en direct au téléphone et sont condamnés à écouter une réponse de pure langue de bois sans pouvoir y faire objection...De mémoire Kevada faisait aussi ça sur le plateau de la Marche du Siècle (petite pensée pour Bourdieu).
Dans les deux cas on se retrouve déposséder de sa question, reformulé à l'oral par les présentateurs dans les deux formats (car le petit peuple a surement du mal s'exprimer ?)
Il ne faut pas être naïf Samuel Etienne reprend les codes du youtubeur/twitcheur amateur en reprenant un décor peu travaillé, en se plaçant avec son invité face à la caméra qui les cadre mal. On entretient l’idée implicite que c'est de l'improvisé, qu'il n'y a pas de communication derrière mais uniquement deux personnes qui discutent gratuitement.
Comme le disait un des invités à propos des gardes du corps, il suffirait de voir l'envers du décor pour que le voile se déchire.
Idem pour la session Attal et les influenceurs hors sol. On reste dans de la communication politique. Les influenceurs sont juste la pour permettre à Attal de dérouler les points qu'il a prévu d'aborder; Cependant, on peut remarquer quelques sorties intéressantes de la part de certains invités qui sont quelques peu sorti du rôle qu'on leur avait attribué.
Pour finir McFly et Carlito, il est bon de rappeler qu'ils ont été (peut être le sont ils encore, je ne sais pas) sous contrat avec Webedia (société spécialisée dans les médias online qui fait office de régie publicitaire pour grand nombre de grands youtubeurs, dont la présidente du directoire (pour ne citer qu'elle) est Véronique Morali présidente de la FImalac Dévelopement et de la commission dialogue économique du Medef.
Je partage la position de Jean Massiet sur le fait que tout le monde à droit à la parole et au débat, qu'on soit influenceuse beauté ou syndicaliste. Mais ce n'est pas une raison pour servir de caution à une communication politique.
La disparition des corps intermédiaire ne vient pas d'un sentiment profond des français, c'est la conséquence de plus de trente ans de diabolisation des syndicats dans le débat public (contre les réformes du gouvernement donc contre le progrès) et leur éviction des sphères du travail due au détricotage du code du travail.
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Très bonne émission, tant que ces "commerciaux des réseaux" (influenceur c'est un doublon) gardent leur ligne de conduite et leur franc parler comme avec Attal, les "suiveurs" auront une vision non biaisé de la politique du pays. Par contre les mcFly et Carlito..... c'est peine perdue pour leur faire comprendre que tout est politique et que eux aussi !
L'idée que malgré eux ils vont politiser une génération qui était bien endormie conséquence de parents issus d'une génération pas mal endormie par le capitalisme aussi me plaît bien, quand bien même ça reste un espoir naïf.
Quand la jeunesse va connecter politique et climat/futur de façon massive on va peut etre assister au point de bascule tant attendu/redouté (rayez la mention inutile).
Très bonne émissions comme souvent.
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La meilleure critique de cette interview se trouve ici:
On assiste à une colonisation de la politique sur Twitch par les medias,.C'est une normalisation. Comme à la télé, aucune relance, aucune question qui dérange, etc.
C'est vraiment une analyse de rupture.
A voir absolument.
Emmanuelle Walter ❤❤❤
Autrement (ou mais encore) très bonne émission !
Pour les gestes barrières, doit y avoir 99,998% des gens en France déjà au courant 1000 fois, du coup le message politique est:
-Le covid continue à cause du non respect des gestes barrières, c'pas ma faute à moi si vous voulez pas écouter un adulte responsable, j'suis quand même dieu l'père hein!
-Alors maintenant j'vois plein de faits divers, des jeunes violents mortellement entre eux, voyez bien zètes trop timbrés les jeunes aujourd'hui, faut vous calmer, baisser la tête, c'est votre faute, parce qu'en plus, à rendre la distanciation physique essentiellement sociale, bé le faible apprentissage de l'empathie renforce les désirs des sociopathes à l'action.
Et le crève la dalle victimère devient le parfait coupable de sa disette.
Ya un côté puant d'exclusion de l'autre, un genre no alternative marquetté à la "jeuns", avec un écho prenant une telle place médiatique dans le temps de cerveau disponible limité par jour, qu'on zappe l'intérêt d'idées inclusives, n'en serait-ce qu'en évoquant une possibilité comme réalisable.
Pas rassuré.
Jean Massiet c'est vraiment le ravi de la crèche, zéro compréhension de comment marche la com pol
Le type est typique dans le mythe centriste dépolitisant avec son idée que le "dialogue" est la réponse à tout
Il me rappel dans son attitude et dans sa façon de vouloir se défendre un certain invité sur la presse des jeux vidéo qui ne voulait jamais voir le mal partout, c'est drôle parce que déjà a l'époque Usul était sur le plateau.
La personnalité vous vous souvenez c'était bien Julien Chiez
Quand je 'lai vu sur le plateau (je ne le connaissais pas avant cette émission), j'ai cru que c'était Julien Chièze aussi ! L'accent bourgeois n'a pas aidé...
La question du saute-mouton sur les corps intermédiaires mériterait d'être creusée. Je crois connaître le point de vue d'Usul, mais j'aurais aimé entendre les arguments de l'autre invité sur le plateau : son "c'est intéressant" est un peu court, et je ne vois pas en quoi ça l'est, intéressant....
tout ce que j'ai envie de dire c'est : je ne veux plus voir leurs tronches ! ni à la télé (que je ne mate plus depuis 15 ans), ni sur Internet, ni sur une appli ! mais bon, je suis pas dans le cœur de cible, j'ai 44 piges...
en plus, la ficelle est tellement grosse... ça va tranquille, la pré-campagne présidentielle ? coucou les djeunz qui aurez 18 ans d'ici avril 2022, vous voterez pour moi hein, je suis trop cool ! je viens vous parler sur vos rézo préférés (oups il paraît qu'il faut surtout pas dire "djeunz" si on veut pas passer pour ringard...)
J’ai pensé à nos Classe-télé pendant une bonne partie de l’émission, justement.
(Je comprends que vous ne puissiez pas poursuivre cette émission actuellement, d’ailleurs.)
Y’a pas un truc qui cloche ? Demander aux jeunes de respecter les gestes barrière, pendant que son poteau Hollande est collé à Samuel Étienne, et Castex qui va probablement faire la même chose ? 🧐
Si j’avais eu la proposition de faire une vidéo concernant les gestes barrière, j’aurais montré qu’il ne faut pas faire comme Macron...
Bon, autrement, heureusement qu’Usul et Monté étaient là. :)
Je suis curieuse de savoir quelle boite de communication conseille le gouvernement et McKi... euh... McKron.
Une émission un peu foutraque, mais invités de qualitay => interventions de qualitay 🧐
Sacré Usul , t'as dessaoulé tronche , t'es devenu un vrai bobo langue de pute a fréquenter ce milieu!Va te regarder les précieuses ridicules pour te remettre les idées en place! Qui aime bien châtie bien ...
Merci, Usul, c'est toujours un plaisir de t'écouter.
19'44'' ou la confusion journalisme/communication... Lamentable.