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Un conte de Noël médiatique : l'affaire des vedettes de Cherbourg

La nuit de Noël 1969, cinq navires quittent le port de Cherbourg. 48 h plus tard, la révélation de ce départ fait le tour du monde avec deux questions : où sont-ils ? Et où vont-ils ? Enclenchant une crise politique en France et diplomatique avec Israël : c'est l'affaire des vedettes de Cherbourg. En effet, les cinq navires en question, des vedettes lance-missiles construites par les Constructions Mécaniques de Normandie destinées à Israël, étaient sous embargo depuis janvier 1969 ! Un embargo contourné grossièrement par la marine israélienne via une vente fictive à une société d'un pays tiers, validée malgré tout par la France. Analyse d'une affaire dans laquelle les médias ont joué un rôle important.

Commentaires préférés des abonnés

Passionnant. Merci 

merci, ou je découvre qu'il y avait déjà un précédent rocambolesque a l'affaire des frégates de taiwan et plus récemment des sous marins australiens. A ce stade c'est presque une tradition.

Le côté technique n'est pas le plus important de cette affaire, mais un mot tout de même sur un détail de construction de ces fameuses vedettes. Elles étaient faite de bois ! Pour être plus exact de bois moulé, ce qui consiste à poser, sur des membru(...)

Derniers commentaires

merci, ou je découvre qu'il y avait déjà un précédent rocambolesque a l'affaire des frégates de taiwan et plus récemment des sous marins australiens. A ce stade c'est presque une tradition.

Merci pour ce feuilleton!

J'ai eu du mal à suivre. L'embargo est décrété par De Gaulle en 1967. Et après il y a d'autres embargos? Ces vedettes ne sont pas considérées comme des armes? Mais la vente a une armée, même si c'est des chaussures ou des boutons de bottines, n'est-elle pas soumise dans tous les cas aux instances de l'État du pays de l'entreprise qui vend? (du pays qui achète aussi d'ailleurs) Quel rôle aurait dû jouer les journalistes auparavant? Je ne comprends pas les reproches? Un journaliste peut aller à l'encontre de la direction d'un journal? Dans les années 1967/69? En publiant sur son blog? En vendant l'info au canard enchainé? Et même maintenant la liberté du journaliste a toujours une limite. C'est la pluralité des journaux qui crée la liberté de la presse, pas une liberté interne au titre. 

J'ai peur qu'on réveille un contentieux bien embrouillé à un moment pas propice, dans lequel le rôle des médias est bien secondaire Par rapport à toutes les questions soulevées. 

Pour éclaircir le propos : L'embargo de juin 1967 était un embargo sélectif touchant - théoriquement, la France ne vendant des armes alors qu'exclusivement à Israël - l'ensemble des belligérants. Le contrat des vedettes leur attribuent le statut de "coque", de navires non armés militairement, les canons étaient fournis par l'arsenal de La Spezia en Italie et les missiles par Israël, par ce statut de "coque" les vedettes sont exportées sans souci entre 1967 et 1969 à l'inverse des Mirage V commandés en 1966. L'embargo sélectif devient total envers Israël en janvier 1969 suite au raid sur l'aéroport de Beyrouth du 28 décembre 1968, mené en vengeance de l'attentat contre un avion d'El Al à Athènes qui a couté la vie à un passager israélien.

Vous avez raison, les vente d'armes sont strictement encadrées en France et doivent être validées par une commission interministérielle pour autoriser l'exportation qui peut se faire avec l'ajout de clause dont la plus courante est la non-réexportation vers un autre Etat pour empêcher l'alimentation de conflit. 

Sur le rôle des journalistes dans l'affaire et leurs possibilités, la seconde partie, programmé pour janvier, apportera des précisions. Les reproches - ou plutôt le constat - c'est la différence de traitement de ce marché par la presse locale par rapport à son habitude de relayer les signatures de contrats et surtout les mise à l'eau de navires qui sont largement relayées, l'auto-censure ne s'explique pas vraiment avec cette première partie, la suite l'explorera plus en profondeur.

Pour les journalistes, leur rôle de correspondant d'agence de presse leur offraient une voie pour sortir l'info hors de leur journal, avec des risques pour leur emploi, c'est d'ailleurs comme ça que l'affaire débute et sans les révélations des médias, l'affaire n'existerait pas ! Les journaliste ayant lancé l'affaire, on prit un risque et sont passés outre les menaces, je ne pense pas que la liberté du journaliste était alors plus limité à l'époque qu'aujourd'hui - quant au pluralisme, il n'est pas suffisant pour garantir l'information : à l'époque, Cherbourg disposait de 3 titres de presse indépendants : La Presse de la Manche, Ouest-France et l'hebdomadaire La Manche Libre, les deux premiers étaient en rivalité, ce qui n'a pas empêché leur silence... Aujourd'hui, La Presse de la Manche est passé sous le contrôle de Ouest-France d'ailleurs, le pluralisme n'est plus que de façade.

Merci. 

À janvier alors, pour la suite!

Affaire sensible !

J'ai entendu qu'il y avait aussi un sujet sur le nucléaire israelien .Technologie volée aux français , avec la complicité d'agents double . Suite au refus de de Gaulle .

Merci. Vivement la suite !

Manifestement, les politiciens de 1969 n'étaient pas des vedettes...


Au jour d'aujourd'hui ( comme dit un académivcien ), on ne verrait pas un politicien françaisl faire de telles magouilles....


( hi, hi, hi ... )


D'ailleurs les Israéliens n'ont plus besoin de matériel militaire .... 

Le côté technique n'est pas le plus important de cette affaire, mais un mot tout de même sur un détail de construction de ces fameuses vedettes. Elles étaient faite de bois ! Pour être plus exact de bois moulé, ce qui consiste à poser, sur des membrures en bois lamellé-collé un bordé en plusieurs plis collés entre eux. La colle utilisée était de la résorcine, la colle la plus performante et la plus durable avant l'apparition des colles et résines époxydes.


Les coques réalisées ainsi présentaient un rapport solidité sur poids meilleur que l'acier à certains égards, et surtout rendaient ces vedettes extrêmement rapides quasi indétectables au radar.


Mes deux centimes.

Passionnant. Merci 

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