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Une journaliste poursuivie pour avoir filmé l'automutilation d'un adolescent
Filmer un jeune qui se mutile, est-ce se rendre complice de violences ? Une journaliste de TAC Presse est poursuivie en justice pour avoir filmé pour "Zone Interdite" (M6) un mineur pratiquant la "suspension", une forme de mutilation particulièrement spectaculaire.
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Si les journalistes pouvaient privilégiés l'enquête politico-financière plutôt que ces sujets sociétaux d'un intérêt franchement mineur, c'est de la crapoterie et du voyeurisme facile alors que la corruption politique et le viol des souverainetés populaires par les trusts capitalistes mondiaux continuent de mettre à bas la démocratie.
http://frenchcarcan.com/
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Les journalistes filment bien la mutilation de la France en direct depuis 40 ans, les accusent-on pour autant de non-assistance à peuple en danger ou mieux de haute trahison ?
http://frenchcarcan.com/
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En préambule, je reconnais le droit à chacun, majeur (ben oui, c'est une norme, qui est ce qu'elle est, qui reconnaît sa pleine responsabilité à l'adulte, c'est comme ça), de disposer de lui-même, de faire ce qu'il veut de son corps, de sa tête, tant qu'il ne nuit pas aux autres.
D'autre part, je n'ai pas regardé le reportage.
Cela dit :
Robert Capa, Catherine Leroy, Larry Burrows, Dorothea Lange, Salgado, etc. : journalistes, photographes,
Le but ? Témoigner.
Les moyens ? Souvent au péril de leur vie, au cœur des conflits.
Corollaire ? Ils ont pu vivre aussi de leur art, de leur habileté.
Isabelle Cottenceau et compagnie : journalistes pour Zone Interdite, émission racoleuse, prétendant faire la lumière sur des faits de société, pas tellement éloignée du Droit de Savoir, diffusée sur une chaîne commerciale, M6, dont le fait de gloire restera à jamais l'arrivée de Loana dans le PAF (et vice-versa).
Le but ? Faire un maximum d'audience, pour attirer le maximum d'annonceurs. M6 a piqué 70% de la pub qui est partie du service public, il me semble. De l'information ? Rions.
Les moyens ? Tiens, si on allait filmer des ados se bourrant la gueurle, au besoin en les incitant, quitte à payer/inventer des témoins (quoi, comment, mais jamais, enfin, non...) puis monter tout ça pour en faire un sujet bien prutassier, qui réjouira le besoin hélas irrépressible de certains de contenter leur voyeurisme, pour d'autres de se faire peur/rassurer à bon compte. Oh puis non, encore mieux, y'en a même qui se suspendent à des crochets, viens, vite prends ta caméra, on fonce...
Très important, le montage, ne pas oublier. Repasser, dix, vingt fois les rushes, choisir l'angle, la "bonne" prise, la lumière, découper tout ça, mettre de la musique, puis un commentaire genre "Romain, 16 ans, passe ses nuits à... malgré nos avertissements, il fait... Bien entendu, nous ne pouvons cautionner ceci, etc." avec la voix qu'il faut, surtout, bien moralisatrice (césure, diction, intonation, etc.) et en totale contradiction avec ce qu'ils montrent.
Et puis, préparer une belle bande-annonce, hein, pour appâter le chaland, prendre de son temps de cerveau disponible (oui, ces chaînes ont le même credo).
Corollaire ? En étant suffisamment inconscient pour se prêter à ce genre de "reportage", sans réfléchir aux conséquences (un ado, merdre !), et prêter le flanc, ouvrir une brèche, alors que l'Inculte cherche déjà à museler toute source d'information, bravo, bien joué.
Que tout ça existe ? Qui l'ignore encore ? A-t-on besoin de ces émissions pour le savoir ?
Et si oui, après tout, on en apprendra autant lors d'une émission plateau, avec des spécialistes des cérémonies initiatiques, des psychiatres, des sociologues, et on n'a pas besoin d'images d'ados (des ados, bordrel !) pour étayer les propos. Et même en interrogeant l'ado, tout simplement.
Ah oui, mais là, c'est du Arte, et ça fait 5% de parts de marché ! CQFD.
D'autre part, je n'ai pas regardé le reportage.
Cela dit :
Robert Capa, Catherine Leroy, Larry Burrows, Dorothea Lange, Salgado, etc. : journalistes, photographes,
Le but ? Témoigner.
Les moyens ? Souvent au péril de leur vie, au cœur des conflits.
Corollaire ? Ils ont pu vivre aussi de leur art, de leur habileté.
Isabelle Cottenceau et compagnie : journalistes pour Zone Interdite, émission racoleuse, prétendant faire la lumière sur des faits de société, pas tellement éloignée du Droit de Savoir, diffusée sur une chaîne commerciale, M6, dont le fait de gloire restera à jamais l'arrivée de Loana dans le PAF (et vice-versa).
Le but ? Faire un maximum d'audience, pour attirer le maximum d'annonceurs. M6 a piqué 70% de la pub qui est partie du service public, il me semble. De l'information ? Rions.
Les moyens ? Tiens, si on allait filmer des ados se bourrant la gueurle, au besoin en les incitant, quitte à payer/inventer des témoins (quoi, comment, mais jamais, enfin, non...) puis monter tout ça pour en faire un sujet bien prutassier, qui réjouira le besoin hélas irrépressible de certains de contenter leur voyeurisme, pour d'autres de se faire peur/rassurer à bon compte. Oh puis non, encore mieux, y'en a même qui se suspendent à des crochets, viens, vite prends ta caméra, on fonce...
Très important, le montage, ne pas oublier. Repasser, dix, vingt fois les rushes, choisir l'angle, la "bonne" prise, la lumière, découper tout ça, mettre de la musique, puis un commentaire genre "Romain, 16 ans, passe ses nuits à... malgré nos avertissements, il fait... Bien entendu, nous ne pouvons cautionner ceci, etc." avec la voix qu'il faut, surtout, bien moralisatrice (césure, diction, intonation, etc.) et en totale contradiction avec ce qu'ils montrent.
Et puis, préparer une belle bande-annonce, hein, pour appâter le chaland, prendre de son temps de cerveau disponible (oui, ces chaînes ont le même credo).
Corollaire ? En étant suffisamment inconscient pour se prêter à ce genre de "reportage", sans réfléchir aux conséquences (un ado, merdre !), et prêter le flanc, ouvrir une brèche, alors que l'Inculte cherche déjà à museler toute source d'information, bravo, bien joué.
Que tout ça existe ? Qui l'ignore encore ? A-t-on besoin de ces émissions pour le savoir ?
Et si oui, après tout, on en apprendra autant lors d'une émission plateau, avec des spécialistes des cérémonies initiatiques, des psychiatres, des sociologues, et on n'a pas besoin d'images d'ados (des ados, bordrel !) pour étayer les propos. Et même en interrogeant l'ado, tout simplement.
Ah oui, mais là, c'est du Arte, et ça fait 5% de parts de marché ! CQFD.
J'avoue ne pas bien comprendre de quoi cette journaliste est responsable : un journaliste, c'est là pour rapporter des faits, témoigner de réalités avec une certaine distance. quelle que soit cette réalité. même si, en tant que spectateurs, cette réalité nous met mal à l'aise, et même presque, surtout si elle nous met mal à l'aise. un journaliste, c'est là pour tendre un miroir à la société. si la société n'aime pas son reflet, est-ce de la faute du journaliste ? je ne suis pas super friande de ce type d'émissions, mais enfin, ces pratiques existent, c'est pas M6 qui les a inventées quand même ! sous prétexte que c'est borderline et choquant, il faudrait surtout éviter de montrer au lieu de se poser les bonnes questions, à savoir que montrer, comment et pourquoi ?!
pour travailler avec des journalistes (je suis photographe), je peux dire que ce n'est pas une position toujours facile, c'est peut-être aussi pour ça que tout le monde ne l'est pas.
d'après les commentaires que j'ai lus, certains d'entre vous, à la place de la journaliste, auraient tout fait pour dissuader l'adolescent. c'est louable, mais ça ne relève pas du rôle et de la responsabilité d'un journaliste. ça c'est le rôle de l'entourage, des amis, de la famille. il ne faut pas tout confondre.
d'autre part, s'il est avéré que cette pratique est risquée, comparer ça à assister à une noyade ou un suicide est vraiment exagéré. c'est comme dire que le journaliste de Capa qui accompagnait l'Arche de Zoé était responsable de leurs actions. désolée, mais non.
bien sûr, il y a des limites, des cas de conscience, n'allez pas croire qu'on ne se pose jamais de questions sur ce qu'on peut et doit montrer et rapporter, sur la place et la distance qu'on a, ou sur les potentiels effets pervers de notre présence quelque part. par exemple, des photographes de guerre qui côtoyaient des talibans en Afghanistan ou des insurgés en Irak se demandaient dans quelle mesure ces rebelles ne faisaient pas des actions juste pour eux, pour qu'ils puissent ramener des images spectaculaires. la question qui peut se poser est donc "si la caméra/appareil photo n'avait pas été là, l'auraient-ils fait ?". autre question : "dans ces cas là, doit-on quand même filmer/photographier ?"
ce sont des vraies questions auxquelles on n'a pas toujours la réponse et qu'il faut bien trancher au cas par cas. on fait alors ce qu'on pense être le plus juste, le plus objectif... je n'ai jamais été confrontée à cette question, mais je sais qu'elle pourrait surgir...
moi aussi, ça me choque quand je vois certaines photos de presse très violentes, je me dis "si j'avais été à sa place, j'aurais lâché mon appareil et j'aurais essayé d'aider ces personnes." sauf que peut-être pas. parce que mon métier, ce n'est pas secouriste ou médecin, mon job c'est de témoigner. le jour où je ne serais plus à l'aise avec cette position, j'en changerais. je ne dis pas qu'on doit faire n'importe quoi au nom de l'info ou ne jamais rien faire, juste qu'on a besoin de journalistes, de vrais témoins, pas moins qu'on a besoin de médecins, et que reprocher au premier de ne pas être le deuxième serait parfaitement injuste. et puis, personne ne voit les coulisses, ce qui est hors-champ, ce qui se passe avant ou après une image ou une scène filmée.
dans le cas qui nous occupe, il y a eu un vrai choix de ce qu'ils ont montré et le commentaire le dit clairement. De plus, ils ne montrent pas vraiment ça sous un jour encourageant et positif, donc je ne suis pas d'accord sur la supposée inconscience de cette journaliste. ça dépend évidemment aussi de l'intention : si cette vidéo avait été encouragée et faite par le tatoueur/pierceur pour sa pub ou par les potes du gamin pour la mettre sur youtube, on pourrait légitimement se poser des questions.
d'après ce qui est dit là, ça me parait juste une manière de demander des dommages et intérêts à bon compte et de se déresponsabiliser, en faisant de cette journaliste un bouc-émissaire. enfin quoi, faut assumer ses actes un peu !! si l'ado ne voulait pas être filmé, il pouvait le dire, si finalement il ne voulait plus faire la suspension, il pouvait le dire aussi ! faut arrêter de prendre un garçon de 17 ans pour un gosse de 5 ans. il a beau être mineur, il n'a pas non plus 12 ans. est-ce qu'on s'imagine sérieusement qu'il n'aurait pas fait cette suspension s'il avait eu 18 ans pile poil ?
l'avocat demande "pouvait-il résister à la pression d'une caméra de tv ?" la bonne blague. bientôt on ne montrera plus rien sous prétexte que les gens ne peuvent pas résister à cette "pression" même s'ils ont accepté de se faire filmer, en connaissance de cause ? faudra aussi tout aseptiser, flouter tout le monde parce que personne n'assume plus rien ?? c'est ça le miroir qu'on va tendre à la société ? c'est sûr, ça va faire plaisir à tous ceux qui jouent les vierges effarouchées, mais pas sûr que le journalisme y gagne !
évidemment, je ne connais pas tout de cette affaire. peut-être les débats montreront-ils qu'il y a eu incitation active, et dans ce cas et ce cas seulement, oui ça poserait un problème de déontologie. fallait-il aller jusqu'au procès au risque de remettre en cause certains pans du travail même de journaliste ? ça me semble moins certain.
pour travailler avec des journalistes (je suis photographe), je peux dire que ce n'est pas une position toujours facile, c'est peut-être aussi pour ça que tout le monde ne l'est pas.
d'après les commentaires que j'ai lus, certains d'entre vous, à la place de la journaliste, auraient tout fait pour dissuader l'adolescent. c'est louable, mais ça ne relève pas du rôle et de la responsabilité d'un journaliste. ça c'est le rôle de l'entourage, des amis, de la famille. il ne faut pas tout confondre.
d'autre part, s'il est avéré que cette pratique est risquée, comparer ça à assister à une noyade ou un suicide est vraiment exagéré. c'est comme dire que le journaliste de Capa qui accompagnait l'Arche de Zoé était responsable de leurs actions. désolée, mais non.
bien sûr, il y a des limites, des cas de conscience, n'allez pas croire qu'on ne se pose jamais de questions sur ce qu'on peut et doit montrer et rapporter, sur la place et la distance qu'on a, ou sur les potentiels effets pervers de notre présence quelque part. par exemple, des photographes de guerre qui côtoyaient des talibans en Afghanistan ou des insurgés en Irak se demandaient dans quelle mesure ces rebelles ne faisaient pas des actions juste pour eux, pour qu'ils puissent ramener des images spectaculaires. la question qui peut se poser est donc "si la caméra/appareil photo n'avait pas été là, l'auraient-ils fait ?". autre question : "dans ces cas là, doit-on quand même filmer/photographier ?"
ce sont des vraies questions auxquelles on n'a pas toujours la réponse et qu'il faut bien trancher au cas par cas. on fait alors ce qu'on pense être le plus juste, le plus objectif... je n'ai jamais été confrontée à cette question, mais je sais qu'elle pourrait surgir...
moi aussi, ça me choque quand je vois certaines photos de presse très violentes, je me dis "si j'avais été à sa place, j'aurais lâché mon appareil et j'aurais essayé d'aider ces personnes." sauf que peut-être pas. parce que mon métier, ce n'est pas secouriste ou médecin, mon job c'est de témoigner. le jour où je ne serais plus à l'aise avec cette position, j'en changerais. je ne dis pas qu'on doit faire n'importe quoi au nom de l'info ou ne jamais rien faire, juste qu'on a besoin de journalistes, de vrais témoins, pas moins qu'on a besoin de médecins, et que reprocher au premier de ne pas être le deuxième serait parfaitement injuste. et puis, personne ne voit les coulisses, ce qui est hors-champ, ce qui se passe avant ou après une image ou une scène filmée.
dans le cas qui nous occupe, il y a eu un vrai choix de ce qu'ils ont montré et le commentaire le dit clairement. De plus, ils ne montrent pas vraiment ça sous un jour encourageant et positif, donc je ne suis pas d'accord sur la supposée inconscience de cette journaliste. ça dépend évidemment aussi de l'intention : si cette vidéo avait été encouragée et faite par le tatoueur/pierceur pour sa pub ou par les potes du gamin pour la mettre sur youtube, on pourrait légitimement se poser des questions.
d'après ce qui est dit là, ça me parait juste une manière de demander des dommages et intérêts à bon compte et de se déresponsabiliser, en faisant de cette journaliste un bouc-émissaire. enfin quoi, faut assumer ses actes un peu !! si l'ado ne voulait pas être filmé, il pouvait le dire, si finalement il ne voulait plus faire la suspension, il pouvait le dire aussi ! faut arrêter de prendre un garçon de 17 ans pour un gosse de 5 ans. il a beau être mineur, il n'a pas non plus 12 ans. est-ce qu'on s'imagine sérieusement qu'il n'aurait pas fait cette suspension s'il avait eu 18 ans pile poil ?
l'avocat demande "pouvait-il résister à la pression d'une caméra de tv ?" la bonne blague. bientôt on ne montrera plus rien sous prétexte que les gens ne peuvent pas résister à cette "pression" même s'ils ont accepté de se faire filmer, en connaissance de cause ? faudra aussi tout aseptiser, flouter tout le monde parce que personne n'assume plus rien ?? c'est ça le miroir qu'on va tendre à la société ? c'est sûr, ça va faire plaisir à tous ceux qui jouent les vierges effarouchées, mais pas sûr que le journalisme y gagne !
évidemment, je ne connais pas tout de cette affaire. peut-être les débats montreront-ils qu'il y a eu incitation active, et dans ce cas et ce cas seulement, oui ça poserait un problème de déontologie. fallait-il aller jusqu'au procès au risque de remettre en cause certains pans du travail même de journaliste ? ça me semble moins certain.
Message 3/5max du 27/02/09.
J'avoue ne pas bien comprendre de quoi cette journaliste est responsable : un journaliste, c'est là pour rapporter des faits, témoigner de réalités avec une certaine distance. quelle que soit cette réalité.
Mais le problème n'est pas tant (voire pas du tout) dans ce qui nous est rapporté que dans la façon dont cela l'a été. C'est la proximité, la présence même du journaliste sur les lieux de l'action, et non ce qu'il rapporte par son enquête, qui pose problème.
si la société n'aime pas son reflet, est-ce de la faute du journaliste ?
Bien sûr que non, et là, n'est pas le problème. Ce n'est pas la pratique qui est jugée, c'est l'inaction du journaliste témoin de cette pratique.
pour travailler avec des journalistes (je suis photographe), je peux dire que ce n'est pas une position toujours facile, c'est peut-être aussi pour ça que tout le monde ne l'est pas.
Vous allez un peu vite en besogne. Ne mettez pas tous les journalistes dans le même panier que celle en cause ici. Certains assument leur responsabilité et savent lâcher micro, caméra et appareil photo, quand il le faut, j'ose l'espérer tout au moins.
d'après les commentaires que j'ai lus, certains d'entre vous, à la place de la journaliste, auraient tout fait pour dissuader l'adolescent. c'est louable, mais ça ne relève pas du rôle et de la responsabilité d'un journaliste. ça c'est le rôle de l'entourage, des amis, de la famille. il ne faut pas tout confondre.
Mais de quel droit vous arrogez vous, en tant que profession, ce statut de témoin extérieur, neutre ?
De quel droit renoncez-vous à ce qui fait votre humanité, votre responsabilité de sujet moral ?
Pas plus qu'un pilote de formule un n'est habilité à conduire au delà des limites de vitesse sur une route ordinaire, vous n'êtes autorisé, que ce soit pas le code du travail ou le droit, à vous exclure de vos responsabilités, responsabilité commune à toute personne, quelque soit sa profession.
s'il est avéré que cette pratique est risquée, comparer ça à assister à une noyade ou un suicide est vraiment exagéré. c'est comme dire que le journaliste de Capa qui accompagnait l'Arche de Zoé était responsable de leurs actions. désolée, mais non.
Votre jugement est péremptoire. Pour ma part, le journaliste de Capa est complice s'il comprend ce qui se passe et ne le dénonce pas immédiatement, sous couvert de faire un papier complet ultérieurement. Maintenant, que la comparaison avec une noyade vous paraisse exagéré ne suffit pas à l'invalider.
n'allez pas croire qu'on ne se pose jamais de questions sur ce qu'on peut et doit montrer et rapporter, [...] ce sont des vraies questions auxquelles on n'a pas toujours la réponse et qu'il faut bien trancher au cas par cas. on fait alors ce qu'on pense être le plus juste, le plus objectif... je n'ai jamais été confrontée à cette question, mais je sais qu'elle pourrait surgir...
Pas la peine d'attendre la réalisation de ce genre de dilemme, ils sont des plus classiques, et vous pouvez dès à présent vous y confronter.
N'attendez pas d'être pris dans le feu de l'action pour y penser et vous positionner clairement par rapport à ce genre de situation.
moi aussi, ça me choque quand je vois certaines photos de presse très violentes, je me dis "si j'avais été à sa place, j'aurais lâché mon appareil et j'aurais essayé d'aider ces personnes." sauf que peut-être pas. parce que mon métier, ce n'est pas secouriste ou médecin, mon job c'est de témoigner.
Mais vous n'êtes pas dans une enceinte feutré d'une cours de justice, vous n'êtes pas avocat pour prendre la défense de tous, y compris des pires salauds, vous êtes sur le terrain (j'ajouterai qu'y compris l'avocat du pire des salauds devrait intervenir dans une situation limite dans laquelle il est directement parti prenante.).
Oui, posez votre appareil et prenez des risques pour sauver cette vie-là, ne vous dissimulez pas derrière l'argument fallacieux selon lequel cette photo tragique informera le monde et sauvera d'autres personnes que celle-là par la suite... Vous n'en savez rien, tout ce que vous savez, et que nous savons aussi, c'est que pour la prendre cette photo-là, vous avez laisser mourir cette personne-ci. Et personne ne vous sera grès de n'avoir pas bouger, de n'avoir pas agit alors que vous le pouviez.
le jour où je ne serais plus à l'aise avec cette position, j'en changerais.
Si vous commencez pas prendre autant de gant avec votre profession, vous octroyant des passes-droits moraux, ce jour risque de tarder, je le crains, pour vous comme pour nous.
je ne dis pas qu'on doit faire n'importe quoi au nom de l'info ou ne jamais rien faire, juste qu'on a besoin de journalistes, de vrais témoins, pas moins qu'on a besoin de médecins, et que reprocher au premier de ne pas être le deuxième serait parfaitement injuste.
Personne ne vous reproche de ne pas être médecin, mais de ne pas en appeler un ou de tenter de le faire, ce n'est pas la même chose. La journaliste en question aurait pu appeler un psychologue, un service social, n'importe qui, personne ne lui demande d'être autre chose, d'avoir des compétences qu'elle n'a pas, mais personne ne lui demande non plus d'être un simple réceptacle de la misère humaine.
ils ne montrent pas vraiment ça sous un jour encourageant et positif, donc je ne suis pas d'accord sur la supposée inconscience de cette journaliste.
C'est question est hors propos, puisque ce n'est pas dans ce qui est montré que réside le problème ici en question. La K-7 aurait été filmé par le jeune, seul dans sa chambre, puis transmise à la télé, le problème aurait été tout autre, mais pas celui-là.
d'après ce qui est dit là, ça me parait juste une manière de demander des dommages et intérêts à bon compte et de se déresponsabiliser, en faisant de cette journaliste un bouc-émissaire. enfin quoi, faut assumer ses actes un peu !! si l'ado ne voulait pas être filmé, il pouvait le dire, si finalement il ne voulait plus faire la suspension, il pouvait le dire aussi ! faut arrêter de prendre un garçon de 17 ans pour un gosse de 5 ans. il a beau être mineur, il n'a pas non plus 12 ans. est-ce qu'on s'imagine sérieusement qu'il n'aurait pas fait cette suspension s'il avait eu 18 ans pile poil ?
Vous pratiquez le un poids, deux mesures. Pourquoi sollicitez-vous la responsabilité du mineur, alors que vous faites tout pour dédouaner de cet impératif la journaliste ?
faudra aussi tout aseptiser, flouter tout le monde parce que personne n'assume plus rien ??
A commencer par les journalistes, suis-je tenté d'ajouter.
peut-être les débats montreront-ils qu'il y a eu incitation active, et dans ce cas et ce cas seulement, oui ça poserait un problème de déontologie.
Oh, il faut pousser les gens à l'eau maintenant pour qu'il y ait problème... autant pour moi.
fallait-il aller jusqu'au procès au risque de remettre en cause certains pans du travail même de journaliste ? ça me semble moins certain.
A vous lire, cela m'apparait au contraire comme une évidence, tant vous déployez d'effort pour déresponsabiliser votre profession. Il y a plus d'une manière de faire du journalisme, personne n'est réduit à ce comporter ainsi.
yG
J'avoue ne pas bien comprendre de quoi cette journaliste est responsable : un journaliste, c'est là pour rapporter des faits, témoigner de réalités avec une certaine distance. quelle que soit cette réalité.
Mais le problème n'est pas tant (voire pas du tout) dans ce qui nous est rapporté que dans la façon dont cela l'a été. C'est la proximité, la présence même du journaliste sur les lieux de l'action, et non ce qu'il rapporte par son enquête, qui pose problème.
si la société n'aime pas son reflet, est-ce de la faute du journaliste ?
Bien sûr que non, et là, n'est pas le problème. Ce n'est pas la pratique qui est jugée, c'est l'inaction du journaliste témoin de cette pratique.
pour travailler avec des journalistes (je suis photographe), je peux dire que ce n'est pas une position toujours facile, c'est peut-être aussi pour ça que tout le monde ne l'est pas.
Vous allez un peu vite en besogne. Ne mettez pas tous les journalistes dans le même panier que celle en cause ici. Certains assument leur responsabilité et savent lâcher micro, caméra et appareil photo, quand il le faut, j'ose l'espérer tout au moins.
d'après les commentaires que j'ai lus, certains d'entre vous, à la place de la journaliste, auraient tout fait pour dissuader l'adolescent. c'est louable, mais ça ne relève pas du rôle et de la responsabilité d'un journaliste. ça c'est le rôle de l'entourage, des amis, de la famille. il ne faut pas tout confondre.
Mais de quel droit vous arrogez vous, en tant que profession, ce statut de témoin extérieur, neutre ?
De quel droit renoncez-vous à ce qui fait votre humanité, votre responsabilité de sujet moral ?
Pas plus qu'un pilote de formule un n'est habilité à conduire au delà des limites de vitesse sur une route ordinaire, vous n'êtes autorisé, que ce soit pas le code du travail ou le droit, à vous exclure de vos responsabilités, responsabilité commune à toute personne, quelque soit sa profession.
s'il est avéré que cette pratique est risquée, comparer ça à assister à une noyade ou un suicide est vraiment exagéré. c'est comme dire que le journaliste de Capa qui accompagnait l'Arche de Zoé était responsable de leurs actions. désolée, mais non.
Votre jugement est péremptoire. Pour ma part, le journaliste de Capa est complice s'il comprend ce qui se passe et ne le dénonce pas immédiatement, sous couvert de faire un papier complet ultérieurement. Maintenant, que la comparaison avec une noyade vous paraisse exagéré ne suffit pas à l'invalider.
n'allez pas croire qu'on ne se pose jamais de questions sur ce qu'on peut et doit montrer et rapporter, [...] ce sont des vraies questions auxquelles on n'a pas toujours la réponse et qu'il faut bien trancher au cas par cas. on fait alors ce qu'on pense être le plus juste, le plus objectif... je n'ai jamais été confrontée à cette question, mais je sais qu'elle pourrait surgir...
Pas la peine d'attendre la réalisation de ce genre de dilemme, ils sont des plus classiques, et vous pouvez dès à présent vous y confronter.
N'attendez pas d'être pris dans le feu de l'action pour y penser et vous positionner clairement par rapport à ce genre de situation.
moi aussi, ça me choque quand je vois certaines photos de presse très violentes, je me dis "si j'avais été à sa place, j'aurais lâché mon appareil et j'aurais essayé d'aider ces personnes." sauf que peut-être pas. parce que mon métier, ce n'est pas secouriste ou médecin, mon job c'est de témoigner.
Mais vous n'êtes pas dans une enceinte feutré d'une cours de justice, vous n'êtes pas avocat pour prendre la défense de tous, y compris des pires salauds, vous êtes sur le terrain (j'ajouterai qu'y compris l'avocat du pire des salauds devrait intervenir dans une situation limite dans laquelle il est directement parti prenante.).
Oui, posez votre appareil et prenez des risques pour sauver cette vie-là, ne vous dissimulez pas derrière l'argument fallacieux selon lequel cette photo tragique informera le monde et sauvera d'autres personnes que celle-là par la suite... Vous n'en savez rien, tout ce que vous savez, et que nous savons aussi, c'est que pour la prendre cette photo-là, vous avez laisser mourir cette personne-ci. Et personne ne vous sera grès de n'avoir pas bouger, de n'avoir pas agit alors que vous le pouviez.
le jour où je ne serais plus à l'aise avec cette position, j'en changerais.
Si vous commencez pas prendre autant de gant avec votre profession, vous octroyant des passes-droits moraux, ce jour risque de tarder, je le crains, pour vous comme pour nous.
je ne dis pas qu'on doit faire n'importe quoi au nom de l'info ou ne jamais rien faire, juste qu'on a besoin de journalistes, de vrais témoins, pas moins qu'on a besoin de médecins, et que reprocher au premier de ne pas être le deuxième serait parfaitement injuste.
Personne ne vous reproche de ne pas être médecin, mais de ne pas en appeler un ou de tenter de le faire, ce n'est pas la même chose. La journaliste en question aurait pu appeler un psychologue, un service social, n'importe qui, personne ne lui demande d'être autre chose, d'avoir des compétences qu'elle n'a pas, mais personne ne lui demande non plus d'être un simple réceptacle de la misère humaine.
ils ne montrent pas vraiment ça sous un jour encourageant et positif, donc je ne suis pas d'accord sur la supposée inconscience de cette journaliste.
C'est question est hors propos, puisque ce n'est pas dans ce qui est montré que réside le problème ici en question. La K-7 aurait été filmé par le jeune, seul dans sa chambre, puis transmise à la télé, le problème aurait été tout autre, mais pas celui-là.
d'après ce qui est dit là, ça me parait juste une manière de demander des dommages et intérêts à bon compte et de se déresponsabiliser, en faisant de cette journaliste un bouc-émissaire. enfin quoi, faut assumer ses actes un peu !! si l'ado ne voulait pas être filmé, il pouvait le dire, si finalement il ne voulait plus faire la suspension, il pouvait le dire aussi ! faut arrêter de prendre un garçon de 17 ans pour un gosse de 5 ans. il a beau être mineur, il n'a pas non plus 12 ans. est-ce qu'on s'imagine sérieusement qu'il n'aurait pas fait cette suspension s'il avait eu 18 ans pile poil ?
Vous pratiquez le un poids, deux mesures. Pourquoi sollicitez-vous la responsabilité du mineur, alors que vous faites tout pour dédouaner de cet impératif la journaliste ?
faudra aussi tout aseptiser, flouter tout le monde parce que personne n'assume plus rien ??
A commencer par les journalistes, suis-je tenté d'ajouter.
peut-être les débats montreront-ils qu'il y a eu incitation active, et dans ce cas et ce cas seulement, oui ça poserait un problème de déontologie.
Oh, il faut pousser les gens à l'eau maintenant pour qu'il y ait problème... autant pour moi.
fallait-il aller jusqu'au procès au risque de remettre en cause certains pans du travail même de journaliste ? ça me semble moins certain.
A vous lire, cela m'apparait au contraire comme une évidence, tant vous déployez d'effort pour déresponsabiliser votre profession. Il y a plus d'une manière de faire du journalisme, personne n'est réduit à ce comporter ainsi.
yG
Yannick, je comprends votre postulat, mais connaissez-vous un adolescent de 17 ans ?
Si la journaliste avait tenté de le dissuader ( et peut-être l'a-t-elle fait ), il lui aurait répondu d'aller se faire foutre, elle et sa caméra et aurait continué son " initiation " ( que je considère stupide et inutile, mais je n'y peux rien )
Vous voulez dire que tous les photographes qui ont rendu compte d'une situation horrible sont des irresponsables qui méritent la prison ? On a des exemples en masse et j'ai moi-même été choqué par certains, mais c'est l'expression d'une réalité qu'on ne peut changer, avec la meilleure volonté du monde.
Personnellement, je ne m'imagine pas aller me frotter avec des tarés meurtriers et camés jusqu'aux yeux armés de machettes en leur faisant la morale... ( l'exemple est volontairement exagéré, mais on a vu les images...).
Cette journaliste n'a pas à être traduite en justice pour ce qu'elle a rapporté. C'est juste une histoire de dommages et intérêts, il me semble... ( surtout l'intérêt )
Et un pti PS pour Damien, observateur impartial et ô combien judicieux ( l'un amenant sans doute l'autre^^)
Si la journaliste avait tenté de le dissuader ( et peut-être l'a-t-elle fait ), il lui aurait répondu d'aller se faire foutre, elle et sa caméra et aurait continué son " initiation " ( que je considère stupide et inutile, mais je n'y peux rien )
Vous voulez dire que tous les photographes qui ont rendu compte d'une situation horrible sont des irresponsables qui méritent la prison ? On a des exemples en masse et j'ai moi-même été choqué par certains, mais c'est l'expression d'une réalité qu'on ne peut changer, avec la meilleure volonté du monde.
Personnellement, je ne m'imagine pas aller me frotter avec des tarés meurtriers et camés jusqu'aux yeux armés de machettes en leur faisant la morale... ( l'exemple est volontairement exagéré, mais on a vu les images...).
Cette journaliste n'a pas à être traduite en justice pour ce qu'elle a rapporté. C'est juste une histoire de dommages et intérêts, il me semble... ( surtout l'intérêt )
Et un pti PS pour Damien, observateur impartial et ô combien judicieux ( l'un amenant sans doute l'autre^^)
Message 1/5max du 28/02/09.
Yannick, je comprends votre postulat, mais connaissez-vous un adolescent de 17 ans ?
Naturellement... à commencer par celui que j'étais, il y a longtemps maintenant. Et alors ?
Si la journaliste avait tenté de le dissuader ( et peut-être l'a-t-elle fait ), il lui aurait répondu d'aller se faire foutre, elle et sa caméra et aurait continué son " initiation " ( que je considère stupide et inutile, mais je n'y peux rien )
Possible, mais ce n'est pas en fonction de sa réaction que celle du journaliste doit s'analyser en terme éthique. Lorsque vous vous jetez à l'eau pour sauver un potentiel noyé, vous ne vous souciez pas de savoir s'il veut mourir ou non, ou s'il recommencera par la suite, c'est là, maintenant, que vous êtes responsable.
Vous voulez dire que tous les photographes qui ont rendu compte d'une situation horrible sont des irresponsables qui méritent la prison ?
Tous ne se sont pas mis dans la position de prendre une photo au lieu de sauver une personne. Certains ont su s'adapter et prendre le risque de rater une photo sensationnelle en criant ne serait-ce qu' "Attention".
Bref, en intervenant et donc en n'étant pas complice.
c'est l'expression d'une réalité qu'on ne peut changer, avec la meilleure volonté du monde.
A l'heure du téléphone portable et du numérique dans les mains de tous, nous sommes tous des reporters en puissance. Il est hors de question d'autoriser quiconque à filmer s'il peut aider à la place, c'est valable pour vous, moi, comme pour tous les journalistes. C'est déjà ce qui nous permet de sanctionner les auteurs des tristement célèbres "happy slapping", ces vidéo sauvages d'agression filmé par les agresseurs. Qu'il soit un ado de passage ou complice ou un journaliste, ne change rien à l'affaire, dès lors qu'on peut agir et qu'on ne le fait, on n'est plus neutre, observateur, mais partie prenante, assumons tous.
Personnellement, je ne m'imagine pas aller me frotter avec des tarés meurtriers et camés jusqu'aux yeux armés de machettes en leur faisant la morale... ( l'exemple est volontairement exagéré, mais on a vu les images...).
Et vous les suivriez dans leur massacre ? Filmant leurs viols, leurs meurtres, leurs génocides ? Au lieu d'aider à fuir leurs victimes...
Si vous êtes prêt à cela, autant laisser votre caméra aux bourreaux eux-mêmes, ils savent se filmer tout aussi bien.
Cette journaliste n'a pas à être traduite en justice pour ce qu'elle a rapporté. C'est juste une histoire de dommages et intérêts, il me semble... ( surtout l'intérêt )
Pas pour ce qu'elle a rapporté, pour ce qu'elle n'a pas fait, c'est différent.
Pour l'histoire des dommages et intérêts, c'est peut-être vrai, mais là n'est pas du tout le débat, sans cela, il resterait le même, cela ne change que pour les parties civiles, par ici, pour nous, dans ce débat.
yG
Yannick, je comprends votre postulat, mais connaissez-vous un adolescent de 17 ans ?
Naturellement... à commencer par celui que j'étais, il y a longtemps maintenant. Et alors ?
Si la journaliste avait tenté de le dissuader ( et peut-être l'a-t-elle fait ), il lui aurait répondu d'aller se faire foutre, elle et sa caméra et aurait continué son " initiation " ( que je considère stupide et inutile, mais je n'y peux rien )
Possible, mais ce n'est pas en fonction de sa réaction que celle du journaliste doit s'analyser en terme éthique. Lorsque vous vous jetez à l'eau pour sauver un potentiel noyé, vous ne vous souciez pas de savoir s'il veut mourir ou non, ou s'il recommencera par la suite, c'est là, maintenant, que vous êtes responsable.
Vous voulez dire que tous les photographes qui ont rendu compte d'une situation horrible sont des irresponsables qui méritent la prison ?
Tous ne se sont pas mis dans la position de prendre une photo au lieu de sauver une personne. Certains ont su s'adapter et prendre le risque de rater une photo sensationnelle en criant ne serait-ce qu' "Attention".
Bref, en intervenant et donc en n'étant pas complice.
c'est l'expression d'une réalité qu'on ne peut changer, avec la meilleure volonté du monde.
A l'heure du téléphone portable et du numérique dans les mains de tous, nous sommes tous des reporters en puissance. Il est hors de question d'autoriser quiconque à filmer s'il peut aider à la place, c'est valable pour vous, moi, comme pour tous les journalistes. C'est déjà ce qui nous permet de sanctionner les auteurs des tristement célèbres "happy slapping", ces vidéo sauvages d'agression filmé par les agresseurs. Qu'il soit un ado de passage ou complice ou un journaliste, ne change rien à l'affaire, dès lors qu'on peut agir et qu'on ne le fait, on n'est plus neutre, observateur, mais partie prenante, assumons tous.
Personnellement, je ne m'imagine pas aller me frotter avec des tarés meurtriers et camés jusqu'aux yeux armés de machettes en leur faisant la morale... ( l'exemple est volontairement exagéré, mais on a vu les images...).
Et vous les suivriez dans leur massacre ? Filmant leurs viols, leurs meurtres, leurs génocides ? Au lieu d'aider à fuir leurs victimes...
Si vous êtes prêt à cela, autant laisser votre caméra aux bourreaux eux-mêmes, ils savent se filmer tout aussi bien.
Cette journaliste n'a pas à être traduite en justice pour ce qu'elle a rapporté. C'est juste une histoire de dommages et intérêts, il me semble... ( surtout l'intérêt )
Pas pour ce qu'elle a rapporté, pour ce qu'elle n'a pas fait, c'est différent.
Pour l'histoire des dommages et intérêts, c'est peut-être vrai, mais là n'est pas du tout le débat, sans cela, il resterait le même, cela ne change que pour les parties civiles, par ici, pour nous, dans ce débat.
yG
Bon, je ne suis pas adepte de la citation, mais je vais vous répondre.
Pour moi, d'après votre argumentation, ce sujet de M6 est très secondaire... La question est est-ce qu'un journaliste doit tout filmer et tout montrer ?
Comme le dit Sleepless plus bas, dans le cas de ce reportage, on n'apprend rien qu'on ne sait déjà sur la connerie des ados ( comme vous dites, on l'a pratiquée aussi ). Donc, le reportage est inutile et la journaliste au niveau de Morandini, ok.
Mais créér une jurisprudence sur ce cas serait une pression injuste sur les vrais reporters. Quand vous me demandez si je filmerai un génocide ou si j'aiderai les victimes à s'enfuir, ce n'est qu'une posture morale ( dont vous semblez être friand ).
Sur le terrain, le journaliste filme pour informer le monde de ce qui se passe sous ses yeux. Si il tentait d'aider les victimes, il serait tué, fin de l'histoire.
Par crainte du procès, on finirait par se retrouver avec une armée de Jean-Pierre Pernaut pour nous informer, ça ne ressemble à rien.
Sinon, je suis d'accord pour ce qui est du geste citoyen quand on est témoin d'une agression dans la rue, mais on ne peut pas amalgamer un abruti qui filme un "happy slapping" sur un portable et un cameraman qui montre ce qui se passe en Bosnie ou au Rwanda.
Bref, la théorie c'est chouette, mais quand on se retrouve en situation, c'est une autre paire de manches... Entre non-journalistes, quelqu'un se fait dépouiller et frapper dans la rue par trois méchants.... En admettant que vous ne soyez pas ceinture noire, vous faites quoi ? Vous informez ( le mot est important ) la police par téléphone ou vous vous jetez dans le tas et finissez à l'hopital ?
Pour moi, d'après votre argumentation, ce sujet de M6 est très secondaire... La question est est-ce qu'un journaliste doit tout filmer et tout montrer ?
Comme le dit Sleepless plus bas, dans le cas de ce reportage, on n'apprend rien qu'on ne sait déjà sur la connerie des ados ( comme vous dites, on l'a pratiquée aussi ). Donc, le reportage est inutile et la journaliste au niveau de Morandini, ok.
Mais créér une jurisprudence sur ce cas serait une pression injuste sur les vrais reporters. Quand vous me demandez si je filmerai un génocide ou si j'aiderai les victimes à s'enfuir, ce n'est qu'une posture morale ( dont vous semblez être friand ).
Sur le terrain, le journaliste filme pour informer le monde de ce qui se passe sous ses yeux. Si il tentait d'aider les victimes, il serait tué, fin de l'histoire.
Par crainte du procès, on finirait par se retrouver avec une armée de Jean-Pierre Pernaut pour nous informer, ça ne ressemble à rien.
Sinon, je suis d'accord pour ce qui est du geste citoyen quand on est témoin d'une agression dans la rue, mais on ne peut pas amalgamer un abruti qui filme un "happy slapping" sur un portable et un cameraman qui montre ce qui se passe en Bosnie ou au Rwanda.
Bref, la théorie c'est chouette, mais quand on se retrouve en situation, c'est une autre paire de manches... Entre non-journalistes, quelqu'un se fait dépouiller et frapper dans la rue par trois méchants.... En admettant que vous ne soyez pas ceinture noire, vous faites quoi ? Vous informez ( le mot est important ) la police par téléphone ou vous vous jetez dans le tas et finissez à l'hopital ?
Message 4/5max du 28/02/09.
@ David F
Mais créér une jurisprudence sur ce cas serait une pression injuste sur les vrais reporters.
Non, car les vrais reporters, eux, se posent ce genre de questions et ne se dérobent pas à leurs responsabilités.
Quand vous me demandez si je filmerai un génocide ou si j'aiderai les victimes à s'enfuir, ce n'est qu'une posture morale ( dont vous semblez être friand ).
Friand... en voilà un terme péjoratif qui en dit long sur le retrait moral des troupes.
Non, c'est un impératif, sans celui-ci, je n'entamerai même pas la discussion, je me contenterai de faire comme le premier (ou plus exactement dernier des) journalistes, ce que bon me semble.
Si votre information n'a pas de finalité morale, engagement ou non, intervention ou non, du public, vous pouvez la garder, ce n'est qu'une info technique, dont je n'ai probablement pas l'usage immédiat et pour laquelle je ne vous demanderai pas ou serai grès de risquer votre vie.
Sur le terrain, le journaliste filme pour informer le monde de ce qui se passe sous ses yeux. Si il tentait d'aider les victimes, il serait tué, fin de l'histoire.
Vous voilà bien catégorique, on meurt aussi lorsqu'on se comporte en égoïste, en pensant à son petit prix Pulitzer rêvé, et en se prenant une balle perdue ou non.
Bref, quitte à prendre des risques, autant conserver son honneur, sa dignité, sa respectabilité morale, et ne pas rester neutre.
Par crainte du procès, on finirait par se retrouver avec une armée de Jean-Pierre Pernaut pour nous informer, ça ne ressemble à rien.
Le quatrième pouvoir a besoin aussi de son contre-pouvoir (la justice ou les média alternatifs) pour que nous n'ayons pas à subir la tyrannie de l'information à tout prix... moral.
on ne peut pas amalgamer un abruti qui filme un "happy slapping" sur un portable et un cameraman qui montre ce qui se passe en Bosnie ou au Rwanda.
Nul n'est contraint à l'impossible, personne ne vous demande de déplacer des montagnes ou de vous battre, appareil photo en bandoulière, contre une dizaine d'agresseurs, d'ici ou d'ailleurs. Seulement de n'avoir pas à vous retrouver dans la situation où vous seriez une victime de plus sans pouvoir réagir. La morale n'exige de vous que ce que vous pouvez faire raisonnablement. Elle n'exige pas votre sacrifice. Ce qui vous laisse largement de quoi agir, au lieu de rester planté avec votre caméra.
Bref, la théorie c'est chouette, mais quand on se retrouve en situation, c'est une autre paire de manches... Entre non-journalistes, quelqu'un se fait dépouiller et frapper dans la rue par trois méchants.... En admettant que vous ne soyez pas ceinture noire, vous faites quoi ? Vous informez ( le mot est important ) la police par téléphone ou vous vous jetez dans le tas et finissez à l'hopital ?
C'est selon les jours, en fonction de mon taux d'alcoolémie, mais dans les deux cas, prévenir la police ou se jeter dans le tas, c'est une action moralement acceptable. Ce que n'a pas fait la journaliste de M6 que je sache. En tout cas, je ne sors pas mon appareil photo/caméra/mp3 pour alimenter mon petit blog, au pire, je prends une photo pour la donner à la justice et témoigner et qu'on arrête les coupables, mais dans le cas d'une automutilation, le coupable, celui qui passe à l'action n'est pas en surnombre par rapport à moi, et je le connais, il est là, devant moi, à porté de voix, de main, du téléphone... alors quelles excuses, puis-je invoquer pour légitimer mon éventuelle passivité, je vous écoute. Je vous signale que pour se contenter d'"informer", il faut d'abord avoir exclus qu'on pouvait "agir" (rentrer dans la bagarre), ce que beaucoup ne se chargent même pas de faire, pensant qu'ils en sont exclus a priori, par leur simple carte de presse.
Non messieurs, dames. Vous n'avez qu'un boulot, mais pas le moindre privilège moral. Vous êtes responsables tout autant que moi, qui suis tout autant que vous, journaliste, dès que je relate mon expérience du monde.
yG
@ David F
Mais créér une jurisprudence sur ce cas serait une pression injuste sur les vrais reporters.
Non, car les vrais reporters, eux, se posent ce genre de questions et ne se dérobent pas à leurs responsabilités.
Quand vous me demandez si je filmerai un génocide ou si j'aiderai les victimes à s'enfuir, ce n'est qu'une posture morale ( dont vous semblez être friand ).
Friand... en voilà un terme péjoratif qui en dit long sur le retrait moral des troupes.
Non, c'est un impératif, sans celui-ci, je n'entamerai même pas la discussion, je me contenterai de faire comme le premier (ou plus exactement dernier des) journalistes, ce que bon me semble.
Si votre information n'a pas de finalité morale, engagement ou non, intervention ou non, du public, vous pouvez la garder, ce n'est qu'une info technique, dont je n'ai probablement pas l'usage immédiat et pour laquelle je ne vous demanderai pas ou serai grès de risquer votre vie.
Sur le terrain, le journaliste filme pour informer le monde de ce qui se passe sous ses yeux. Si il tentait d'aider les victimes, il serait tué, fin de l'histoire.
Vous voilà bien catégorique, on meurt aussi lorsqu'on se comporte en égoïste, en pensant à son petit prix Pulitzer rêvé, et en se prenant une balle perdue ou non.
Bref, quitte à prendre des risques, autant conserver son honneur, sa dignité, sa respectabilité morale, et ne pas rester neutre.
Par crainte du procès, on finirait par se retrouver avec une armée de Jean-Pierre Pernaut pour nous informer, ça ne ressemble à rien.
Le quatrième pouvoir a besoin aussi de son contre-pouvoir (la justice ou les média alternatifs) pour que nous n'ayons pas à subir la tyrannie de l'information à tout prix... moral.
on ne peut pas amalgamer un abruti qui filme un "happy slapping" sur un portable et un cameraman qui montre ce qui se passe en Bosnie ou au Rwanda.
Nul n'est contraint à l'impossible, personne ne vous demande de déplacer des montagnes ou de vous battre, appareil photo en bandoulière, contre une dizaine d'agresseurs, d'ici ou d'ailleurs. Seulement de n'avoir pas à vous retrouver dans la situation où vous seriez une victime de plus sans pouvoir réagir. La morale n'exige de vous que ce que vous pouvez faire raisonnablement. Elle n'exige pas votre sacrifice. Ce qui vous laisse largement de quoi agir, au lieu de rester planté avec votre caméra.
Bref, la théorie c'est chouette, mais quand on se retrouve en situation, c'est une autre paire de manches... Entre non-journalistes, quelqu'un se fait dépouiller et frapper dans la rue par trois méchants.... En admettant que vous ne soyez pas ceinture noire, vous faites quoi ? Vous informez ( le mot est important ) la police par téléphone ou vous vous jetez dans le tas et finissez à l'hopital ?
C'est selon les jours, en fonction de mon taux d'alcoolémie, mais dans les deux cas, prévenir la police ou se jeter dans le tas, c'est une action moralement acceptable. Ce que n'a pas fait la journaliste de M6 que je sache. En tout cas, je ne sors pas mon appareil photo/caméra/mp3 pour alimenter mon petit blog, au pire, je prends une photo pour la donner à la justice et témoigner et qu'on arrête les coupables, mais dans le cas d'une automutilation, le coupable, celui qui passe à l'action n'est pas en surnombre par rapport à moi, et je le connais, il est là, devant moi, à porté de voix, de main, du téléphone... alors quelles excuses, puis-je invoquer pour légitimer mon éventuelle passivité, je vous écoute. Je vous signale que pour se contenter d'"informer", il faut d'abord avoir exclus qu'on pouvait "agir" (rentrer dans la bagarre), ce que beaucoup ne se chargent même pas de faire, pensant qu'ils en sont exclus a priori, par leur simple carte de presse.
Non messieurs, dames. Vous n'avez qu'un boulot, mais pas le moindre privilège moral. Vous êtes responsables tout autant que moi, qui suis tout autant que vous, journaliste, dès que je relate mon expérience du monde.
yG
Mais le problème n'est pas tant (voire pas du tout) dans ce qui nous est rapporté que dans la façon dont cela l'a été. C'est la proximité, la présence même du journaliste sur les lieux de l'action, et non ce qu'il rapporte par son enquête, qui pose problème.
c'est la même chose, comment voulez-vous qu'un journaliste fasse un reportage s'il n'est pas sur les lieux ? comment peut-il enquêter et témoigner s'il est seulement tranquille chez lui à lire wikipédia ? vous croyez qu'on va trouver sérieuse une enquête où un journaliste dit en voix off "oui alors bon on n'était pas sur place, mais on nous a dit que blablabla" ? c'est le coeur du métier de reporter : être sur place.
Vous allez un peu vite en besogne. Ne mettez pas tous les journalistes dans le même panier que celle en cause ici. Certains assument leur responsabilité et savent lâcher micro, caméra et appareil photo, quand il le faut, j'ose l'espérer tout au moins.
oui, je pense, ça m'est arrivé dans des contextes absolument pas dramatiques d'ailleurs. seulement lâcher un appareil photo ne met pas forcément dans une position plus confortable, faut pas croire. parce que dans ce cas, on transgresse la neutralité qui est la base de notre job. je ne dis pas qu'il n'y a pas de bonnes raisons de le faire hein, il y a des cas de force majeure. mais celui-ci ne m'en parait pas un.
Mais de quel droit vous arrogez vous, en tant que profession, ce statut de témoin extérieur, neutre ?
De quel droit renoncez-vous à ce qui fait votre humanité, votre responsabilité de sujet moral ?
Pas plus qu'un pilote de formule un n'est habilité à conduire au delà des limites de vitesse sur une route ordinaire, vous n'êtes autorisé, que ce soit pas le code du travail ou le droit, à vous exclure de vos responsabilités, responsabilité commune à toute personne, quelque soit sa profession.
de quel droit je m'arroge ce statut ? hmmm... du droit que c'est la base de mon métier ?
ça me fait marrer, quand un journaliste ose donner un point de vue et prendre parti, il va se prendre une volée de bois vert style "bouh, c'est pas de l'info objective" et quand il essaie de tendre au maximum d'objectivité et reste neutre, il s'en prend plein la gueule aussi.
j'exagère un peu, mais je crois que vous avez tort, nous (en tout cas moi et tous les journaliste que je connais de près ou de loin) ne renonçons pas à notre humanité. tout le monde s'imagine que c'est la position la plus facile de rester témoin et objectif, croyez-moi que non. parce que parfois, à l'intérieur, on bout, on s'indigne, on est en colère, on est plein de compassion. seulement voilà, l'info, elle, doit être donnée de la manière la plus objective possible. sinon on écrit des billets d'humeur ou on ouvre un blog.
ce n'est pas un droit de ne pas prendre parti, c'est plus un devoir qu'autre chose.
je vous accorde bien volontiers qu'il y a des cas extrêmes, des cas où la question ne se pose même pas tellement elle est évidente. si en rentrant chez moi une nuit, je vois quelqu'un qui tombe dans la seine, je ne vais pas le photographier, je vais essayer de le secourir. malgré ce qu'on dit sur notre neutralité, on n'est pas non plus des robots froids. comme je l'ai dit dans mon premier post, on ne peut pas tout faire au nom de l'info.
Votre jugement est péremptoire. Pour ma part, le journaliste de Capa est complice s'il comprend ce qui se passe et ne le dénonce pas immédiatement, sous couvert de faire un papier complet ultérieurement. Maintenant, que la comparaison avec une noyade vous paraisse exagéré ne suffit pas à l'invalider.
c'est là où le bat blesse. c'est dans la perception que la plupart des personnes ont du métier. je conçois bien qu'il soit difficile d'admettre ce rôle de témoin qui ne doit pas influer sur des événements, mais c'est ainsi. et je le redis, non ce n'est pas facile, non ce n'est pas confortable. et non, le journaliste n'est pas un genre de "super-redresseur de torts" au moment de l'action. c'est d'ailleurs pour cela qu'on peut suivre certaines personnes ou groupes, on n'aurait plus accès à un tas de témoins sinon.
et je n'ai pas cherché à invalider la comparaison, merci de l'avoir bien noté.
Pas la peine d'attendre la réalisation de ce genre de dilemme, ils sont des plus classiques, et vous pouvez dès à présent vous y confronter.
N'attendez pas d'être pris dans le feu de l'action pour y penser et vous positionner clairement par rapport à ce genre de situation.
et bien si. parce que c'est trop facile de jouer les grandes âmes assis confortablement derrière un écran. ça ne m'empêche pas d'y réfléchir, de me demander souvent, "qu'aurais-je fait ?" mais voilà, je n'en sais fichtrement rien, et qui plus est, je doute que quiconque puisse savoir vraiment sans y être directement confronté. ce genre de choix qu'on fait à l'abri chez soi, ça n'a rien à voir avec être sur le terrain. c'est un choix qu'on fait sur le coup, selon un tas de variables qui sont uniques à chaque situation, en espérant vraiment faire le bon choix et surtout, en sachant bien que quel qu'il soit, il y aura toujours des gens pour vous le reprocher.
Mais vous n'êtes pas dans une enceinte feutré d'une cours de justice, vous n'êtes pas avocat pour prendre la défense de tous, y compris des pires salauds, vous êtes sur le terrain (j'ajouterai qu'y compris l'avocat du pire des salauds devrait intervenir dans une situation limite dans laquelle il est directement parti prenante.).
Oui, posez votre appareil et prenez des risques pour sauver cette vie-là, ne vous dissimulez pas derrière l'argument fallacieux selon lequel cette photo tragique informera le monde et sauvera d'autres personnes que celle-là par la suite... Vous n'en savez rien, tout ce que vous savez, et que nous savons aussi, c'est que pour la prendre cette photo-là, vous avez laisser mourir cette personne-ci. Et personne ne vous sera grès de n'avoir pas bouger, de n'avoir pas agit alors que vous le pouviez.
c'est drôle, vous jugez a priori de choix que je n'ai (encore) jamais eu à faire. merci pour le procès d'intention, ça fait toujours plaisir. mais vous comme moi ne connaissons que très rarement le hors-champ de ces événements violents. et vous, comme la plupart des gens, n'imaginez même pas ce hors-champ. quand un photographe fait un gros-plan d'un blessé dans un bombardement, s'il ne montre pas de plan large sur les secouristes qui accourent, tout un tas de personnes s'imagineront qu'il était seul au monde avec un blessé sur les bras et qu'il n'a rien fait.
mais je crois que nos avis ne comptent pas vraiment sur ce point-là, parce que nous ne sommes pas reporter de guerre. juste je me pose des questions et j'essaie d'y réfléchir. on sait très bien qu'une image n'est jamais totalement objective, pourtant, c'est notre métier que d'essayer de tendre vers ça et souvent, c'est une contrainte plus qu'autre chose.
j'aimerais bien avoir l'avis d'un photographe de guerre, pour savoir si le dilemme "je prends un photo ou la personne meurt" se pose souvent réellement. je ne le pense pas mais je n'en sais rien.
Personne ne vous reproche de ne pas être médecin, mais de ne pas en appeler un ou de tenter de le faire, ce n'est pas la même chose. La journaliste en question aurait pu appeler un psychologue, un service social, n'importe qui, personne ne lui demande d'être autre chose, d'avoir des compétences qu'elle n'a pas, mais personne ne lui demande non plus d'être un simple réceptacle de la misère humaine.
vu les conditions dans cette affaire, vu que le tuteur légal de l'ado avait donné son accord et que personne ne l'a forcé à le faire, c'est faire porter un poids beaucoup trop lourd sur les épaules d'une journaliste que de lui reprocher de n'avoir rien fait. je ne m'aventurerais pas dans un tas de suppositions, étant donné qu'on ne sais pas ce qui s'est passé hors caméra.
et si, un journaliste est parfois un réceptacle à misère humaine. une misère qu'il essaie de montrer, de décrire, parce que cette misère, c'est aussi la réalité, même si on se bouche les yeux, qu'on éteint la caméra et qu'on se bouche les oreilles en chantant "lalala", la réalité est toujours là.
ça ne veut pas dire qu'on ne fait jamais rien pour la changer cette réalité, il ne faut pas généraliser.
Vous pratiquez le un poids, deux mesures. Pourquoi sollicitez-vous la responsabilité du mineur, alors que vous faites tout pour dédouaner de cet impératif la journaliste ?
parce qu'à mon sens, ça n'était pas un impératif. je peux me tromper of course.
A commencer par les journalistes, suis-je tenté d'ajouter.
non, un journaliste n'est pas responsable des actes d'autrui. par contre, il assume sa responsabilité en portant ces faits à la connaissance du public. il assume la manière dont il les présente, il assume la raison pour laquelle il les présente. il n'a pas, en plus, à être responsable des actes des autres.
Oh, il faut pousser les gens à l'eau maintenant pour qu'il y ait problème... autant pour moi.
ah parce que pour vous, c'est la même chose de pousser quelqu'un à l'eau que de le voir tomber et de ne rien faire ? mortel. heureusement que vous n'êtes pas législateur, j'aurais un peu peur pour le code pénal. ce sont deux problèmes bien différents.
et d'ailleurs, peut-être serais-je du même avis que vous sur d'autres affaires mettant en jeu la responsabilité des journalistes. j'expliquais seulement pourquoi, dans ce cas précis, une mise en examen me parait choquante.
A vous lire, cela m'apparait au contraire comme une évidence, tant vous déployez d'effort pour déresponsabiliser votre profession. Il y a plus d'une manière de faire du journalisme, personne n'est réduit à ce comporter ainsi.
je ne la déresponsabilise pas, je crois qu'elle a d'autres responsabilités qui ne sont d'ailleurs pas moindres.
et mon avis n'engage que moi, pas tous les journalistes.
c'est la même chose, comment voulez-vous qu'un journaliste fasse un reportage s'il n'est pas sur les lieux ? comment peut-il enquêter et témoigner s'il est seulement tranquille chez lui à lire wikipédia ? vous croyez qu'on va trouver sérieuse une enquête où un journaliste dit en voix off "oui alors bon on n'était pas sur place, mais on nous a dit que blablabla" ? c'est le coeur du métier de reporter : être sur place.
Vous allez un peu vite en besogne. Ne mettez pas tous les journalistes dans le même panier que celle en cause ici. Certains assument leur responsabilité et savent lâcher micro, caméra et appareil photo, quand il le faut, j'ose l'espérer tout au moins.
oui, je pense, ça m'est arrivé dans des contextes absolument pas dramatiques d'ailleurs. seulement lâcher un appareil photo ne met pas forcément dans une position plus confortable, faut pas croire. parce que dans ce cas, on transgresse la neutralité qui est la base de notre job. je ne dis pas qu'il n'y a pas de bonnes raisons de le faire hein, il y a des cas de force majeure. mais celui-ci ne m'en parait pas un.
Mais de quel droit vous arrogez vous, en tant que profession, ce statut de témoin extérieur, neutre ?
De quel droit renoncez-vous à ce qui fait votre humanité, votre responsabilité de sujet moral ?
Pas plus qu'un pilote de formule un n'est habilité à conduire au delà des limites de vitesse sur une route ordinaire, vous n'êtes autorisé, que ce soit pas le code du travail ou le droit, à vous exclure de vos responsabilités, responsabilité commune à toute personne, quelque soit sa profession.
de quel droit je m'arroge ce statut ? hmmm... du droit que c'est la base de mon métier ?
ça me fait marrer, quand un journaliste ose donner un point de vue et prendre parti, il va se prendre une volée de bois vert style "bouh, c'est pas de l'info objective" et quand il essaie de tendre au maximum d'objectivité et reste neutre, il s'en prend plein la gueule aussi.
j'exagère un peu, mais je crois que vous avez tort, nous (en tout cas moi et tous les journaliste que je connais de près ou de loin) ne renonçons pas à notre humanité. tout le monde s'imagine que c'est la position la plus facile de rester témoin et objectif, croyez-moi que non. parce que parfois, à l'intérieur, on bout, on s'indigne, on est en colère, on est plein de compassion. seulement voilà, l'info, elle, doit être donnée de la manière la plus objective possible. sinon on écrit des billets d'humeur ou on ouvre un blog.
ce n'est pas un droit de ne pas prendre parti, c'est plus un devoir qu'autre chose.
je vous accorde bien volontiers qu'il y a des cas extrêmes, des cas où la question ne se pose même pas tellement elle est évidente. si en rentrant chez moi une nuit, je vois quelqu'un qui tombe dans la seine, je ne vais pas le photographier, je vais essayer de le secourir. malgré ce qu'on dit sur notre neutralité, on n'est pas non plus des robots froids. comme je l'ai dit dans mon premier post, on ne peut pas tout faire au nom de l'info.
Votre jugement est péremptoire. Pour ma part, le journaliste de Capa est complice s'il comprend ce qui se passe et ne le dénonce pas immédiatement, sous couvert de faire un papier complet ultérieurement. Maintenant, que la comparaison avec une noyade vous paraisse exagéré ne suffit pas à l'invalider.
c'est là où le bat blesse. c'est dans la perception que la plupart des personnes ont du métier. je conçois bien qu'il soit difficile d'admettre ce rôle de témoin qui ne doit pas influer sur des événements, mais c'est ainsi. et je le redis, non ce n'est pas facile, non ce n'est pas confortable. et non, le journaliste n'est pas un genre de "super-redresseur de torts" au moment de l'action. c'est d'ailleurs pour cela qu'on peut suivre certaines personnes ou groupes, on n'aurait plus accès à un tas de témoins sinon.
et je n'ai pas cherché à invalider la comparaison, merci de l'avoir bien noté.
Pas la peine d'attendre la réalisation de ce genre de dilemme, ils sont des plus classiques, et vous pouvez dès à présent vous y confronter.
N'attendez pas d'être pris dans le feu de l'action pour y penser et vous positionner clairement par rapport à ce genre de situation.
et bien si. parce que c'est trop facile de jouer les grandes âmes assis confortablement derrière un écran. ça ne m'empêche pas d'y réfléchir, de me demander souvent, "qu'aurais-je fait ?" mais voilà, je n'en sais fichtrement rien, et qui plus est, je doute que quiconque puisse savoir vraiment sans y être directement confronté. ce genre de choix qu'on fait à l'abri chez soi, ça n'a rien à voir avec être sur le terrain. c'est un choix qu'on fait sur le coup, selon un tas de variables qui sont uniques à chaque situation, en espérant vraiment faire le bon choix et surtout, en sachant bien que quel qu'il soit, il y aura toujours des gens pour vous le reprocher.
Mais vous n'êtes pas dans une enceinte feutré d'une cours de justice, vous n'êtes pas avocat pour prendre la défense de tous, y compris des pires salauds, vous êtes sur le terrain (j'ajouterai qu'y compris l'avocat du pire des salauds devrait intervenir dans une situation limite dans laquelle il est directement parti prenante.).
Oui, posez votre appareil et prenez des risques pour sauver cette vie-là, ne vous dissimulez pas derrière l'argument fallacieux selon lequel cette photo tragique informera le monde et sauvera d'autres personnes que celle-là par la suite... Vous n'en savez rien, tout ce que vous savez, et que nous savons aussi, c'est que pour la prendre cette photo-là, vous avez laisser mourir cette personne-ci. Et personne ne vous sera grès de n'avoir pas bouger, de n'avoir pas agit alors que vous le pouviez.
c'est drôle, vous jugez a priori de choix que je n'ai (encore) jamais eu à faire. merci pour le procès d'intention, ça fait toujours plaisir. mais vous comme moi ne connaissons que très rarement le hors-champ de ces événements violents. et vous, comme la plupart des gens, n'imaginez même pas ce hors-champ. quand un photographe fait un gros-plan d'un blessé dans un bombardement, s'il ne montre pas de plan large sur les secouristes qui accourent, tout un tas de personnes s'imagineront qu'il était seul au monde avec un blessé sur les bras et qu'il n'a rien fait.
mais je crois que nos avis ne comptent pas vraiment sur ce point-là, parce que nous ne sommes pas reporter de guerre. juste je me pose des questions et j'essaie d'y réfléchir. on sait très bien qu'une image n'est jamais totalement objective, pourtant, c'est notre métier que d'essayer de tendre vers ça et souvent, c'est une contrainte plus qu'autre chose.
j'aimerais bien avoir l'avis d'un photographe de guerre, pour savoir si le dilemme "je prends un photo ou la personne meurt" se pose souvent réellement. je ne le pense pas mais je n'en sais rien.
Personne ne vous reproche de ne pas être médecin, mais de ne pas en appeler un ou de tenter de le faire, ce n'est pas la même chose. La journaliste en question aurait pu appeler un psychologue, un service social, n'importe qui, personne ne lui demande d'être autre chose, d'avoir des compétences qu'elle n'a pas, mais personne ne lui demande non plus d'être un simple réceptacle de la misère humaine.
vu les conditions dans cette affaire, vu que le tuteur légal de l'ado avait donné son accord et que personne ne l'a forcé à le faire, c'est faire porter un poids beaucoup trop lourd sur les épaules d'une journaliste que de lui reprocher de n'avoir rien fait. je ne m'aventurerais pas dans un tas de suppositions, étant donné qu'on ne sais pas ce qui s'est passé hors caméra.
et si, un journaliste est parfois un réceptacle à misère humaine. une misère qu'il essaie de montrer, de décrire, parce que cette misère, c'est aussi la réalité, même si on se bouche les yeux, qu'on éteint la caméra et qu'on se bouche les oreilles en chantant "lalala", la réalité est toujours là.
ça ne veut pas dire qu'on ne fait jamais rien pour la changer cette réalité, il ne faut pas généraliser.
Vous pratiquez le un poids, deux mesures. Pourquoi sollicitez-vous la responsabilité du mineur, alors que vous faites tout pour dédouaner de cet impératif la journaliste ?
parce qu'à mon sens, ça n'était pas un impératif. je peux me tromper of course.
A commencer par les journalistes, suis-je tenté d'ajouter.
non, un journaliste n'est pas responsable des actes d'autrui. par contre, il assume sa responsabilité en portant ces faits à la connaissance du public. il assume la manière dont il les présente, il assume la raison pour laquelle il les présente. il n'a pas, en plus, à être responsable des actes des autres.
Oh, il faut pousser les gens à l'eau maintenant pour qu'il y ait problème... autant pour moi.
ah parce que pour vous, c'est la même chose de pousser quelqu'un à l'eau que de le voir tomber et de ne rien faire ? mortel. heureusement que vous n'êtes pas législateur, j'aurais un peu peur pour le code pénal. ce sont deux problèmes bien différents.
et d'ailleurs, peut-être serais-je du même avis que vous sur d'autres affaires mettant en jeu la responsabilité des journalistes. j'expliquais seulement pourquoi, dans ce cas précis, une mise en examen me parait choquante.
A vous lire, cela m'apparait au contraire comme une évidence, tant vous déployez d'effort pour déresponsabiliser votre profession. Il y a plus d'une manière de faire du journalisme, personne n'est réduit à ce comporter ainsi.
je ne la déresponsabilise pas, je crois qu'elle a d'autres responsabilités qui ne sont d'ailleurs pas moindres.
et mon avis n'engage que moi, pas tous les journalistes.
Message 2/5max du 28/02/09.
c'est la même chose, comment voulez-vous qu'un journaliste fasse un reportage s'il n'est pas sur les lieux ? comment peut-il enquêter et témoigner s'il est seulement tranquille chez lui à lire wikipédia ?
Ah parce que les journalistes relatant un viol, un meurtre, une arnaque bancaire, que sais-je encore, sont systématiquement sur les lieux quand les exactions ont lieu.
c'est le coeur du métier de reporter : être sur place.
Certes, mais personne ne vous demande de l'être à chaud, avec ceux qui commettent des méfaits, y compris sur eux.
on transgresse la neutralité qui est la base de notre job. je ne dis pas qu'il n'y a pas de bonnes raisons de le faire hein, il y a des cas de force majeure. mais celui-ci ne m'en parait pas un.
Outre que la neutralité n'est pas une valeur que je respecte dans le comportement humain, je laisse cela aux reporters animaliers qui regardent la gazelle se faire bouffer, nous verrons bien ce que la justice en pense dans ce cas précis.
Moralement, je l'ai déjà jugé pour ma part.
de quel droit je m'arroge ce statut ? hmmm... du droit que c'est la base de mon métier ?
Comme si votre métier était d'origine divine, c'est vous qui par votre pratique quotidienne le façonné. Si vous admettez qu'on se comporte comme cette journaliste, ne vous étonnez pas qu'il ait ce visage-là.
ça me fait marrer, quand un journaliste ose donner un point de vue et prendre parti, il va se prendre une volée de bois vert style "bouh, c'est pas de l'info objective" et quand il essaie de tendre au maximum d'objectivité et reste neutre, il s'en prend plein la gueule aussi.
Oui, il y a des personnes inconséquentes, mais je ne fais par partie de celle-là sur ce sujet, enfin, j'espère.
J'ai toujours dénoncé l'objectivité journalistique comme un leurre et une non valeur (cf. mes posts sur les forums Bernardien d'asi@)
tout le monde s'imagine que c'est la position la plus facile de rester témoin et objectif, croyez-moi que non. parce que parfois, à l'intérieur, on bout, on s'indigne, on est en colère, on est plein de compassion. seulement voilà, l'info, elle, doit être donnée de la manière la plus objective possible. sinon on écrit des billets d'humeur ou on ouvre un blog.
SVp, ne venez pas vous geindre devant moi, personne ne vous oblige à vous mettre dans une position intenable moralement.
Le dictat de l'info, comme l'appel au devoir, derrière lequel tout bon soldat se cache pour justifier ses actes, non merci.
Vous êtes adultes et responsables, et laisser faire au nom de la sacro-sainte objectivité de l'info, sans moi.
ce n'est pas un droit de ne pas prendre parti, c'est plus un devoir qu'autre chose.
Non, encore une fois, personne ne vous le demande, sauf les fameux inconséquents sus-mentionnés. Ce n'est pour moi qu'une excuse fallacieuse, cette objectivité et ce devoir que vous invoquez. Un faux fuyant. J'attends de la probité, de la rectitude, pas de l'objectivité. Dès lors qu'il y a un filtre entre moi et l'action, il n'est plus question d'objectivité (il n'y en a pas déjà lorsque j'en suis témoin, alors...)
je vous accorde bien volontiers qu'il y a des cas extrêmes, des cas où la question ne se pose même pas tellement elle est évidente. si en rentrant chez moi une nuit, je vois quelqu'un qui tombe dans la seine, je ne vais pas le photographier, je vais essayer de le secourir. malgré ce qu'on dit sur notre neutralité, on n'est pas non plus des robots froids. comme je l'ai dit dans mon premier post, on ne peut pas tout faire au nom de l'info.
Ouf, maintenant, reprenons l'équation du problème, c'est un mineure qui se torture devant vous... cela ne fait réveille rien en vous. C'est là que votre seuil d'insensibilité est bien trop grand à mon sens moral.
c'est là où le bat blesse. c'est dans la perception que la plupart des personnes ont du métier. je conçois bien qu'il soit difficile d'admettre ce rôle de témoin qui ne doit pas influer sur des événements, mais c'est ainsi.
Mais de quel fatum me parlez-vous ? Il n'y a pas de "c'est ainsi" à avoir.
Le journalisme n'est pas un concept transcendantal, c'est une pratique qui prend l'apparence que vous lui donnez.
Bref, le journalisme éthique, cela existe aussi, ce n'est peut-être pas celui qui marche le mieux, mais c'est celui que je cautionne.
le journaliste n'est pas un genre de "super-redresseur de torts" au moment de l'action. c'est d'ailleurs pour cela qu'on peut suivre certaines personnes ou groupes, on n'aurait plus accès à un tas de témoins sinon.
Et alors, vous croyiez que l'info mérite le sacrifice de votre moralité ?
Qu'il y ait une économie pour s'alimentant du pire et payant des journalistes pour lui en ramener, quitte à fermer les yeux, c'est le problème des acteurs et lecteurs/spectateurs de cette économie, nul ne vous contraint d'y participer.
Le sacrifice de la moralité que vous êtes prêt à faire, d'une part, je ne vous le demande pas et d'autre part, je vous en tiendrai responsable.
et bien si. parce que c'est trop facile de jouer les grandes âmes assis confortablement derrière un écran.
Et alors, oui c'est facile dans son fauteuil de réfléchir, alors pourquoi ne le faites vous pas ?
Ah parce que c'est facile.
Mais qui vous demande de souffrir, d'être dans l'urgence, le stress, pour savoir ce que vous devriez faire si vous vous retrouviez dans telle ou telle situation ?
Ne venez pas dire ensuite que vous n'aviez pas vu le coup venir, car, vous aviez le temps d'y réfléchir tranquillement et vous ne l'avez pas fait. Ne vous en prenez qu'à vous-même si vous êtes un jour débordé réellement par une situation classique, pourtant fort envisageable depuis votre salon.
ça ne m'empêche pas d'y réfléchir, de me demander souvent, "qu'aurais-je fait ?" mais voilà, je n'en sais fichtrement rien, et qui plus est, je doute que quiconque puisse savoir vraiment sans y être directement confronté.
Mais on s'y prépare, comme vous vous êtes préparé à sauter dans la seine si un noyé s'y trouvé.
On se conditionne, on s'entraine mentalement à chasser le doute, à connaitre son intérêt à long terme pour pouvoir agir à cout terme.
On planifie ses actions. Nous le faisons quotidiennement pour des choses plus anecdotiques, comme un discours amoureux, face à un client, que sais-je, alors pourquoi pas pour ça.
ce genre de choix qu'on fait à l'abri chez soi, ça n'a rien à voir avec être sur le terrain. c'est un choix qu'on fait sur le coup, selon un tas de variables qui sont uniques à chaque situation, en espérant vraiment faire le bon choix et surtout, en sachant bien que quel qu'il soit, il y aura toujours des gens pour vous le reprocher.
Non, ne complexifiez pas tant la réalité qu'elle vous laisse sans voix systématiquement.
Vous ne réfléchissez pas en profondeur avant et vous vous étonnez que la situation réelle vous apparaisse confuse, ne sachant que faire, si ce n'est continuer ce pour quoi vous vous êtes, comme c'est surprenant, si bien conditionné, à savoir, continuer à filmer.
Pour ceux qui vous jugeront, il y en aura toujours qui le feront à tort. Et alors, cela n'a jamais été non plus un bon argument pour ne rien faire, heureusement d'ailleurs.
c'est drôle, vous jugez a priori de choix que je n'ai (encore) jamais eu à faire. merci pour le procès d'intention, ça fait toujours plaisir.
Parce que je prends la peine de me mettre mentalement en situation, moi, et vous, y compris, avec les présupposés qui sont les vôtres. Si vous n'aimez pas le chemin où ils vous emmènent, changez-en.
mais vous comme moi ne connaissons que très rarement le hors-champ de ces événements violents.
La faute à qui ?
vu les conditions dans cette affaire, vu que le tuteur légal de l'ado avait donné son accord et que personne ne l'a forcé à le faire, c'est faire porter un poids beaucoup trop lourd sur les épaules d'une journaliste que de lui reprocher de n'avoir rien fait.
Parce que la mère serait fautive, la journaliste serait absoute ? Non, cela ne fonctionne pas comme ça, la morale, chacun est responsable de sa part, et chacun son tour, nous ne parlons pas de la mère ici, tant mieux pour elle d'ailleurs.
même si on se bouche les yeux, qu'on éteint la caméra et qu'on se bouche les oreilles en chantant "lalala", la réalité est toujours là.
Oui, mais quand cette réalité est amorale, le mieux pour nous, c'est qu'elle ne se développe pas avec notre assentiment. C'est le minimum syndical.
non, un journaliste n'est pas responsable des actes d'autrui. par contre, il assume sa responsabilité en portant ces faits à la connaissance du public. il assume la manière dont il les présente, il assume la raison pour laquelle il les présente. il n'a pas, en plus, à être responsable des actes des autres.
Mais encore une fois, personne n'exige qu'il soit responsable des actes des autres, c'est des siens qu'il est question ici, de sa non intervention, ce dont il est totalement responsable en tant que sujet moral.
ah parce que pour vous, c'est la même chose de pousser quelqu'un à l'eau que de le voir tomber et de ne rien faire ? mortel. heureusement que vous n'êtes pas législateur, j'aurais un peu peur pour le code pénal. ce sont deux problèmes bien différents.
Bien sûr qu'il y a une différence, mais elle ne se situe pas sur le plan moral, tous deux, le pousseur et le témoin impassible sont moralement condamnables, à divers degrés, mais aucun des deux n'y échappe pour autant.
je ne la déresponsabilise pas, je crois qu'elle a d'autres responsabilités qui ne sont d'ailleurs pas moindres.
Peut-être, ce qui reste encore à démontrer, mais cela ne change rien, une responsabilité n'en supprimant pas une autre.
yG
c'est la même chose, comment voulez-vous qu'un journaliste fasse un reportage s'il n'est pas sur les lieux ? comment peut-il enquêter et témoigner s'il est seulement tranquille chez lui à lire wikipédia ?
Ah parce que les journalistes relatant un viol, un meurtre, une arnaque bancaire, que sais-je encore, sont systématiquement sur les lieux quand les exactions ont lieu.
c'est le coeur du métier de reporter : être sur place.
Certes, mais personne ne vous demande de l'être à chaud, avec ceux qui commettent des méfaits, y compris sur eux.
on transgresse la neutralité qui est la base de notre job. je ne dis pas qu'il n'y a pas de bonnes raisons de le faire hein, il y a des cas de force majeure. mais celui-ci ne m'en parait pas un.
Outre que la neutralité n'est pas une valeur que je respecte dans le comportement humain, je laisse cela aux reporters animaliers qui regardent la gazelle se faire bouffer, nous verrons bien ce que la justice en pense dans ce cas précis.
Moralement, je l'ai déjà jugé pour ma part.
de quel droit je m'arroge ce statut ? hmmm... du droit que c'est la base de mon métier ?
Comme si votre métier était d'origine divine, c'est vous qui par votre pratique quotidienne le façonné. Si vous admettez qu'on se comporte comme cette journaliste, ne vous étonnez pas qu'il ait ce visage-là.
ça me fait marrer, quand un journaliste ose donner un point de vue et prendre parti, il va se prendre une volée de bois vert style "bouh, c'est pas de l'info objective" et quand il essaie de tendre au maximum d'objectivité et reste neutre, il s'en prend plein la gueule aussi.
Oui, il y a des personnes inconséquentes, mais je ne fais par partie de celle-là sur ce sujet, enfin, j'espère.
J'ai toujours dénoncé l'objectivité journalistique comme un leurre et une non valeur (cf. mes posts sur les forums Bernardien d'asi@)
tout le monde s'imagine que c'est la position la plus facile de rester témoin et objectif, croyez-moi que non. parce que parfois, à l'intérieur, on bout, on s'indigne, on est en colère, on est plein de compassion. seulement voilà, l'info, elle, doit être donnée de la manière la plus objective possible. sinon on écrit des billets d'humeur ou on ouvre un blog.
SVp, ne venez pas vous geindre devant moi, personne ne vous oblige à vous mettre dans une position intenable moralement.
Le dictat de l'info, comme l'appel au devoir, derrière lequel tout bon soldat se cache pour justifier ses actes, non merci.
Vous êtes adultes et responsables, et laisser faire au nom de la sacro-sainte objectivité de l'info, sans moi.
ce n'est pas un droit de ne pas prendre parti, c'est plus un devoir qu'autre chose.
Non, encore une fois, personne ne vous le demande, sauf les fameux inconséquents sus-mentionnés. Ce n'est pour moi qu'une excuse fallacieuse, cette objectivité et ce devoir que vous invoquez. Un faux fuyant. J'attends de la probité, de la rectitude, pas de l'objectivité. Dès lors qu'il y a un filtre entre moi et l'action, il n'est plus question d'objectivité (il n'y en a pas déjà lorsque j'en suis témoin, alors...)
je vous accorde bien volontiers qu'il y a des cas extrêmes, des cas où la question ne se pose même pas tellement elle est évidente. si en rentrant chez moi une nuit, je vois quelqu'un qui tombe dans la seine, je ne vais pas le photographier, je vais essayer de le secourir. malgré ce qu'on dit sur notre neutralité, on n'est pas non plus des robots froids. comme je l'ai dit dans mon premier post, on ne peut pas tout faire au nom de l'info.
Ouf, maintenant, reprenons l'équation du problème, c'est un mineure qui se torture devant vous... cela ne fait réveille rien en vous. C'est là que votre seuil d'insensibilité est bien trop grand à mon sens moral.
c'est là où le bat blesse. c'est dans la perception que la plupart des personnes ont du métier. je conçois bien qu'il soit difficile d'admettre ce rôle de témoin qui ne doit pas influer sur des événements, mais c'est ainsi.
Mais de quel fatum me parlez-vous ? Il n'y a pas de "c'est ainsi" à avoir.
Le journalisme n'est pas un concept transcendantal, c'est une pratique qui prend l'apparence que vous lui donnez.
Bref, le journalisme éthique, cela existe aussi, ce n'est peut-être pas celui qui marche le mieux, mais c'est celui que je cautionne.
le journaliste n'est pas un genre de "super-redresseur de torts" au moment de l'action. c'est d'ailleurs pour cela qu'on peut suivre certaines personnes ou groupes, on n'aurait plus accès à un tas de témoins sinon.
Et alors, vous croyiez que l'info mérite le sacrifice de votre moralité ?
Qu'il y ait une économie pour s'alimentant du pire et payant des journalistes pour lui en ramener, quitte à fermer les yeux, c'est le problème des acteurs et lecteurs/spectateurs de cette économie, nul ne vous contraint d'y participer.
Le sacrifice de la moralité que vous êtes prêt à faire, d'une part, je ne vous le demande pas et d'autre part, je vous en tiendrai responsable.
et bien si. parce que c'est trop facile de jouer les grandes âmes assis confortablement derrière un écran.
Et alors, oui c'est facile dans son fauteuil de réfléchir, alors pourquoi ne le faites vous pas ?
Ah parce que c'est facile.
Mais qui vous demande de souffrir, d'être dans l'urgence, le stress, pour savoir ce que vous devriez faire si vous vous retrouviez dans telle ou telle situation ?
Ne venez pas dire ensuite que vous n'aviez pas vu le coup venir, car, vous aviez le temps d'y réfléchir tranquillement et vous ne l'avez pas fait. Ne vous en prenez qu'à vous-même si vous êtes un jour débordé réellement par une situation classique, pourtant fort envisageable depuis votre salon.
ça ne m'empêche pas d'y réfléchir, de me demander souvent, "qu'aurais-je fait ?" mais voilà, je n'en sais fichtrement rien, et qui plus est, je doute que quiconque puisse savoir vraiment sans y être directement confronté.
Mais on s'y prépare, comme vous vous êtes préparé à sauter dans la seine si un noyé s'y trouvé.
On se conditionne, on s'entraine mentalement à chasser le doute, à connaitre son intérêt à long terme pour pouvoir agir à cout terme.
On planifie ses actions. Nous le faisons quotidiennement pour des choses plus anecdotiques, comme un discours amoureux, face à un client, que sais-je, alors pourquoi pas pour ça.
ce genre de choix qu'on fait à l'abri chez soi, ça n'a rien à voir avec être sur le terrain. c'est un choix qu'on fait sur le coup, selon un tas de variables qui sont uniques à chaque situation, en espérant vraiment faire le bon choix et surtout, en sachant bien que quel qu'il soit, il y aura toujours des gens pour vous le reprocher.
Non, ne complexifiez pas tant la réalité qu'elle vous laisse sans voix systématiquement.
Vous ne réfléchissez pas en profondeur avant et vous vous étonnez que la situation réelle vous apparaisse confuse, ne sachant que faire, si ce n'est continuer ce pour quoi vous vous êtes, comme c'est surprenant, si bien conditionné, à savoir, continuer à filmer.
Pour ceux qui vous jugeront, il y en aura toujours qui le feront à tort. Et alors, cela n'a jamais été non plus un bon argument pour ne rien faire, heureusement d'ailleurs.
c'est drôle, vous jugez a priori de choix que je n'ai (encore) jamais eu à faire. merci pour le procès d'intention, ça fait toujours plaisir.
Parce que je prends la peine de me mettre mentalement en situation, moi, et vous, y compris, avec les présupposés qui sont les vôtres. Si vous n'aimez pas le chemin où ils vous emmènent, changez-en.
mais vous comme moi ne connaissons que très rarement le hors-champ de ces événements violents.
La faute à qui ?
vu les conditions dans cette affaire, vu que le tuteur légal de l'ado avait donné son accord et que personne ne l'a forcé à le faire, c'est faire porter un poids beaucoup trop lourd sur les épaules d'une journaliste que de lui reprocher de n'avoir rien fait.
Parce que la mère serait fautive, la journaliste serait absoute ? Non, cela ne fonctionne pas comme ça, la morale, chacun est responsable de sa part, et chacun son tour, nous ne parlons pas de la mère ici, tant mieux pour elle d'ailleurs.
même si on se bouche les yeux, qu'on éteint la caméra et qu'on se bouche les oreilles en chantant "lalala", la réalité est toujours là.
Oui, mais quand cette réalité est amorale, le mieux pour nous, c'est qu'elle ne se développe pas avec notre assentiment. C'est le minimum syndical.
non, un journaliste n'est pas responsable des actes d'autrui. par contre, il assume sa responsabilité en portant ces faits à la connaissance du public. il assume la manière dont il les présente, il assume la raison pour laquelle il les présente. il n'a pas, en plus, à être responsable des actes des autres.
Mais encore une fois, personne n'exige qu'il soit responsable des actes des autres, c'est des siens qu'il est question ici, de sa non intervention, ce dont il est totalement responsable en tant que sujet moral.
ah parce que pour vous, c'est la même chose de pousser quelqu'un à l'eau que de le voir tomber et de ne rien faire ? mortel. heureusement que vous n'êtes pas législateur, j'aurais un peu peur pour le code pénal. ce sont deux problèmes bien différents.
Bien sûr qu'il y a une différence, mais elle ne se situe pas sur le plan moral, tous deux, le pousseur et le témoin impassible sont moralement condamnables, à divers degrés, mais aucun des deux n'y échappe pour autant.
je ne la déresponsabilise pas, je crois qu'elle a d'autres responsabilités qui ne sont d'ailleurs pas moindres.
Peut-être, ce qui reste encore à démontrer, mais cela ne change rien, une responsabilité n'en supprimant pas une autre.
yG
hmmm... vos reflexions en appellent tout un tas d'autres...
déjà, vous me parlez de faits sur lesquels un journaliste ne pouvait pas être sur place. et quand bien même il l'aurait été, il n'aurait certainement pas été un témoin passif. moi je vous parle d'enquêtes, de reportages, qui vont décrypter des faits de société comme c'est le cas là. donc bon me sortir le coup du viol ou du meurtre, c'est bon on a compris où vous vouliez en venir en prenant toujours des cas extrêmes.
je crois que vous opposez complètement objectivité et éthique et objectivité et morale. mais l'un n'empêche pas les autres, fort heureusement. je ne place pas l'objectivité aussi dessus de tout le reste, pourtant, je crois qu'elle est essentielle à notre métier. en plus de ça, vous opposez morale et information, ça n'a pas de sens. on peut rapporter des faits et infos immorales sans l'être soi-même.
m'accuser de n'avoir ni éthique ni morale ni même de sensibilité, ça me ferait bien rigoler si ça n'était aussi insultant. loin de moi l'idée de me faire plaindre, j'essaie juste de vous dire ce que je connais de mon métier, de ses contraintes et aussi oui, de ses contradictions. si vous ne voulez pas écouter, c'est votre problème. ce n'est pas tout blanc ou tout noir, il n'y a pas d'un côté les preux chevaliers de l'éthique contre les salauds qui passent leur vie à faire la course au trash.
et puis arrêtez aussi je vous prie de m'accuser de ne pas réfléchir en profondeur et blablabla, parce que vous êtes bien gentil, mais vous ne me connaissez pas. ce que j'ai dit, c'est qu'on peut toujours passer du temps à réfléchir à ce qu'on ferait dans telle ou telle situation, mais les choses sont un tout petit peu différentes quand on est sur le terrain. et oui, c'est ça aussi le principe de la réalité. pas forcément si complexe, mais jamais exactement telle qu'on l'a imaginée, même si on connait son sujet, même si on s'est soi-même super bien "conditionné" comme vous dites. les choses, on les sait quand on les fait. et si tout est toujours exactement pile poil tel que vous l'imaginez, félicitations, vous êtes la première personne que je croise dans cette situation, profitez-en.
oui, le journalisme est une pratique, qui évolue, qui dépend de qui le pratique et de comment on le pratique. je ne défend d'ailleurs pas les abus divers et variés et tout ce qui n'en a que le nom. mais mettre en examen cette journaliste pour "complicité de violence en réunion", je trouve ça très grave. je ne suis franchement pas friande de ce genre d'émissions, je l'ai déjà dit, et il y a matière à débat, parce que certaines frontières sont très ténues.
en général, quand fais mes reportages, j'évite de juger, même si je n'en pense pas moins, même si je désapprouve, je rapporte des faits. sinon, ma vision est complètement biaisée par le parti que je prends. je ne dis pas que c'est une mauvaise chose, je suis souvent volontairement biaisée dans mes travaux persos mais une information doit être rapportée sans parti pris, ce n'est qu'après qu'il y a tout le travail d'analyse, de mise en perspective etc.
enfin, je crois que votre point de vue découle de la façon dont vous jugez la pratique de l'adolescent et l'automutilation. et ça, ce jugement, il dépend des personnes. certaines trouvent ça super choquant, d'autres non, d'autres un peu choquant mais pas trop. et ça ne dépend pas que de la Morale avec un M dont vous aimez à vous parer et avec laquelle vous aimez juger les gens...
déjà, vous me parlez de faits sur lesquels un journaliste ne pouvait pas être sur place. et quand bien même il l'aurait été, il n'aurait certainement pas été un témoin passif. moi je vous parle d'enquêtes, de reportages, qui vont décrypter des faits de société comme c'est le cas là. donc bon me sortir le coup du viol ou du meurtre, c'est bon on a compris où vous vouliez en venir en prenant toujours des cas extrêmes.
je crois que vous opposez complètement objectivité et éthique et objectivité et morale. mais l'un n'empêche pas les autres, fort heureusement. je ne place pas l'objectivité aussi dessus de tout le reste, pourtant, je crois qu'elle est essentielle à notre métier. en plus de ça, vous opposez morale et information, ça n'a pas de sens. on peut rapporter des faits et infos immorales sans l'être soi-même.
m'accuser de n'avoir ni éthique ni morale ni même de sensibilité, ça me ferait bien rigoler si ça n'était aussi insultant. loin de moi l'idée de me faire plaindre, j'essaie juste de vous dire ce que je connais de mon métier, de ses contraintes et aussi oui, de ses contradictions. si vous ne voulez pas écouter, c'est votre problème. ce n'est pas tout blanc ou tout noir, il n'y a pas d'un côté les preux chevaliers de l'éthique contre les salauds qui passent leur vie à faire la course au trash.
et puis arrêtez aussi je vous prie de m'accuser de ne pas réfléchir en profondeur et blablabla, parce que vous êtes bien gentil, mais vous ne me connaissez pas. ce que j'ai dit, c'est qu'on peut toujours passer du temps à réfléchir à ce qu'on ferait dans telle ou telle situation, mais les choses sont un tout petit peu différentes quand on est sur le terrain. et oui, c'est ça aussi le principe de la réalité. pas forcément si complexe, mais jamais exactement telle qu'on l'a imaginée, même si on connait son sujet, même si on s'est soi-même super bien "conditionné" comme vous dites. les choses, on les sait quand on les fait. et si tout est toujours exactement pile poil tel que vous l'imaginez, félicitations, vous êtes la première personne que je croise dans cette situation, profitez-en.
oui, le journalisme est une pratique, qui évolue, qui dépend de qui le pratique et de comment on le pratique. je ne défend d'ailleurs pas les abus divers et variés et tout ce qui n'en a que le nom. mais mettre en examen cette journaliste pour "complicité de violence en réunion", je trouve ça très grave. je ne suis franchement pas friande de ce genre d'émissions, je l'ai déjà dit, et il y a matière à débat, parce que certaines frontières sont très ténues.
en général, quand fais mes reportages, j'évite de juger, même si je n'en pense pas moins, même si je désapprouve, je rapporte des faits. sinon, ma vision est complètement biaisée par le parti que je prends. je ne dis pas que c'est une mauvaise chose, je suis souvent volontairement biaisée dans mes travaux persos mais une information doit être rapportée sans parti pris, ce n'est qu'après qu'il y a tout le travail d'analyse, de mise en perspective etc.
enfin, je crois que votre point de vue découle de la façon dont vous jugez la pratique de l'adolescent et l'automutilation. et ça, ce jugement, il dépend des personnes. certaines trouvent ça super choquant, d'autres non, d'autres un peu choquant mais pas trop. et ça ne dépend pas que de la Morale avec un M dont vous aimez à vous parer et avec laquelle vous aimez juger les gens...
Message 3/5max du 28/02/09.
hmmm... vos reflexions en appellent tout un tas d'autres...
Tant mieux.
déjà, vous me parlez de faits sur lesquels un journaliste ne pouvait pas être sur place. et quand bien même il l'aurait été, il n'aurait certainement pas été un témoin passif. moi je vous parle d'enquêtes, de reportages, qui vont décrypter des faits de société comme c'est le cas là. donc bon me sortir le coup du viol ou du meurtre, c'est bon on a compris où vous vouliez en venir en prenant toujours des cas extrêmes.
J'utilise régulièrement des cas extrêmes, pas pour vous permettre de les rejeter d'un revers de main sous couvert qu'ils seraient trop éloignés du cas présent (je franchis régulièrement ainsi le fameux et stupide point Godwin, n'en déplaise à certains), mais justement parce qu'ils fonctionnent selon la même logique, ils sont limites, mais appartiennent pourtant à la même famille, il y a continuité. Ils sont utiles dans le sens où ils soulignent les lacunes de vos raisonnements puisqu'ils procèdent des mêmes mécanismes et que vous pourtant vous vous autorisez à faire un distinguo...
je crois que vous opposez complètement objectivité et éthique et objectivité et morale. mais l'un n'empêche pas les autres, fort heureusement.
Non, je ne peux les opposer, puisque je désavoue l'objectivité même, que ce soit comme manifestation réelle ou comme principe directeur.
vous opposez morale et information, ça n'a pas de sens. on peut rapporter des faits et infos immorales sans l'être soi-même.
Vous n'avez pas bien suivi, je n'ai jamais dit une telle ânerie. Évidemment qu'on peut relater des informations immorales sans l'être soi-même.
La question n'est toujours pas là, c'est : Est-il moralement légitime de se mettre du côté des bourreaux (voleur, violeur, tueur, bourreau au sens propre) pour rapporter une information ?
La réponse est catégorique, non.
m'accuser de n'avoir ni éthique ni morale ni même de sensibilité, ça me ferait bien rigoler si ça n'était aussi insultant.
Je constate que l'image que vos propos renvoient de vous, comme professionnel, ne correspond pas à celle que vous avez de votre personne, mais cela ne me concerne pas.
loin de moi l'idée de me faire plaindre, j'essaie juste de vous dire ce que je connais de mon métier, de ses contraintes et aussi oui, de ses contradictions. si vous ne voulez pas écouter, c'est votre problème. ce n'est pas tout blanc ou tout noir, il n'y a pas d'un côté les preux chevaliers de l'éthique contre les salauds qui passent leur vie à faire la course au trash.
Oh que si, je vous ai écouté, et il ne tient qu'à vous de cautionner ou non ces contradictions inhérentes à une certaine pratique du journalisme.
et puis arrêtez aussi je vous prie de m'accuser de ne pas réfléchir en profondeur et blablabla, parce que vous êtes bien gentil, mais vous ne me connaissez pas.
Je n'ai pas besoin de vous connaitre davantage pour m'exprimer, mon jugement ne porte que sur ce que vous me fournissez comme argument ici. Ne vous en prenez qu'à vous si cela vous déplait.
ce que j'ai dit, c'est qu'on peut toujours passer du temps à réfléchir à ce qu'on ferait dans telle ou telle situation, mais les choses sont un tout petit peu différentes quand on est sur le terrain.
C'est une lapalissade. Oui, et alors, nous le savons tous qu'il existe une marge entre la théorie et la pratique, cela ne veut pas dire pour autant qu'on doit être prêt à abdiquer sur certains principes (théorie), à commencer par ceux qui font de vous un sujet moral, i.e. responsable, dès lors qu'on se heurte à la réalité. C'est pourquoi la distinction de principe entre théorie et pratique ne peut être invoquée pour discréditer la théorie, le fait de la mettre au point en amont, histoire de minimiser les mauvaises surprises en aval.
oui, le journalisme est une pratique, qui évolue, qui dépend de qui le pratique et de comment on le pratique. je ne défend d'ailleurs pas les abus divers et variés et tout ce qui n'en a que le nom. mais mettre en examen cette journaliste pour "complicité de violence en réunion", je trouve ça très grave.
Oui, c'est précisément ce que je vous reproche, vous dites cautionner nombre de principes que je vous expose, pour vous dérober dès qu'il faut les mettre en application sous couvert qu'ils ne s'appliqueraient pas là, et que les appliquer là, c'est très grave.
Moi, j'estime que c'est très grave de ne pas commencer par le faire ici, puisque ce sont les petits renoncements quotidiens qui amènent les suivants, ceux dont vous êtes si certains qu'ils sont condamnables.
en général, quand fais mes reportages, j'évite de juger, même si je n'en pense pas moins, même si je désapprouve, je rapporte des faits.
Pas de problème, tant que ce que fait celui qui est directement en face de vous n'est en rien immoral, et que par votre silence vous ne cautionnez pas et permettez pas ce genre de comportement.
sinon, ma vision est complètement biaisée par le parti que je prends.
Non, c'est votre reportage qui sera biaisé, ou plutôt changé, il passera de celui de témoin-complice par passivité à celui de témoin participatif. Et bien, vous ferez alors vous-même partie de l'info, ce qui n'est pas un problème. Reprenez votre réflexion sur les correspondants de guerre, ils peuvent être témoins et acteurs (le plus souvent, hélas, comme victimes). Bref, vous aurez contribué à une autre type d'info, une info enrichie de votre participation, ce qui ne la rend ni plus pauvre, ni moins objective, juste plus humaine, responsable.
enfin, je crois que votre point de vue découle de la façon dont vous jugez la pratique de l'adolescent et l'automutilation. et ça, ce jugement, il dépend des personnes.
Non, c'est la loi qui délimite le fait qu'on ne doit pas laisser un adolescent, sujet non pleinement responsable, s'automutiler. Demandez à un enseignant s'il doit regarder certains de ses élèves se blesser avec leur compas sans réagir. Ah oui, lui n'est pas journaliste, il a le droit et le devoir de réagir me direz-vous peut-être, il est responsable de part sa profession de ses ouailles...
Un conseil, svp, ne tentez pas quelque chose du genre de cette répartie, merci d'avance.
certaines trouvent ça super choquant, d'autres non, d'autres un peu choquant mais pas trop. et ça ne dépend pas que de la Morale avec un M dont vous aimez à vous parer et avec laquelle vous aimez juger les gens...
Cela n'a rien à voir avec le fait d'être choquant ou non, ce n'est pas votre sensibilité, ni la mienne qui est en cause, c'est dans la relation majeur-mineur que votre responsabilité est incluse par principe, mais aussi de fait, si vous ne faites rien pour l'empêcher.
Enfin, je ne me mets pas au dessus des autres, le premier que je juge moralement, c'est moi, et j'essaie de mettre en application le fruit de mes réflexions. Vous pouvez d'ailleurs me juger moralement à partir de mes propos, je les assume, je ne me dérobe pas.
yG
hmmm... vos reflexions en appellent tout un tas d'autres...
Tant mieux.
déjà, vous me parlez de faits sur lesquels un journaliste ne pouvait pas être sur place. et quand bien même il l'aurait été, il n'aurait certainement pas été un témoin passif. moi je vous parle d'enquêtes, de reportages, qui vont décrypter des faits de société comme c'est le cas là. donc bon me sortir le coup du viol ou du meurtre, c'est bon on a compris où vous vouliez en venir en prenant toujours des cas extrêmes.
J'utilise régulièrement des cas extrêmes, pas pour vous permettre de les rejeter d'un revers de main sous couvert qu'ils seraient trop éloignés du cas présent (je franchis régulièrement ainsi le fameux et stupide point Godwin, n'en déplaise à certains), mais justement parce qu'ils fonctionnent selon la même logique, ils sont limites, mais appartiennent pourtant à la même famille, il y a continuité. Ils sont utiles dans le sens où ils soulignent les lacunes de vos raisonnements puisqu'ils procèdent des mêmes mécanismes et que vous pourtant vous vous autorisez à faire un distinguo...
je crois que vous opposez complètement objectivité et éthique et objectivité et morale. mais l'un n'empêche pas les autres, fort heureusement.
Non, je ne peux les opposer, puisque je désavoue l'objectivité même, que ce soit comme manifestation réelle ou comme principe directeur.
vous opposez morale et information, ça n'a pas de sens. on peut rapporter des faits et infos immorales sans l'être soi-même.
Vous n'avez pas bien suivi, je n'ai jamais dit une telle ânerie. Évidemment qu'on peut relater des informations immorales sans l'être soi-même.
La question n'est toujours pas là, c'est : Est-il moralement légitime de se mettre du côté des bourreaux (voleur, violeur, tueur, bourreau au sens propre) pour rapporter une information ?
La réponse est catégorique, non.
m'accuser de n'avoir ni éthique ni morale ni même de sensibilité, ça me ferait bien rigoler si ça n'était aussi insultant.
Je constate que l'image que vos propos renvoient de vous, comme professionnel, ne correspond pas à celle que vous avez de votre personne, mais cela ne me concerne pas.
loin de moi l'idée de me faire plaindre, j'essaie juste de vous dire ce que je connais de mon métier, de ses contraintes et aussi oui, de ses contradictions. si vous ne voulez pas écouter, c'est votre problème. ce n'est pas tout blanc ou tout noir, il n'y a pas d'un côté les preux chevaliers de l'éthique contre les salauds qui passent leur vie à faire la course au trash.
Oh que si, je vous ai écouté, et il ne tient qu'à vous de cautionner ou non ces contradictions inhérentes à une certaine pratique du journalisme.
et puis arrêtez aussi je vous prie de m'accuser de ne pas réfléchir en profondeur et blablabla, parce que vous êtes bien gentil, mais vous ne me connaissez pas.
Je n'ai pas besoin de vous connaitre davantage pour m'exprimer, mon jugement ne porte que sur ce que vous me fournissez comme argument ici. Ne vous en prenez qu'à vous si cela vous déplait.
ce que j'ai dit, c'est qu'on peut toujours passer du temps à réfléchir à ce qu'on ferait dans telle ou telle situation, mais les choses sont un tout petit peu différentes quand on est sur le terrain.
C'est une lapalissade. Oui, et alors, nous le savons tous qu'il existe une marge entre la théorie et la pratique, cela ne veut pas dire pour autant qu'on doit être prêt à abdiquer sur certains principes (théorie), à commencer par ceux qui font de vous un sujet moral, i.e. responsable, dès lors qu'on se heurte à la réalité. C'est pourquoi la distinction de principe entre théorie et pratique ne peut être invoquée pour discréditer la théorie, le fait de la mettre au point en amont, histoire de minimiser les mauvaises surprises en aval.
oui, le journalisme est une pratique, qui évolue, qui dépend de qui le pratique et de comment on le pratique. je ne défend d'ailleurs pas les abus divers et variés et tout ce qui n'en a que le nom. mais mettre en examen cette journaliste pour "complicité de violence en réunion", je trouve ça très grave.
Oui, c'est précisément ce que je vous reproche, vous dites cautionner nombre de principes que je vous expose, pour vous dérober dès qu'il faut les mettre en application sous couvert qu'ils ne s'appliqueraient pas là, et que les appliquer là, c'est très grave.
Moi, j'estime que c'est très grave de ne pas commencer par le faire ici, puisque ce sont les petits renoncements quotidiens qui amènent les suivants, ceux dont vous êtes si certains qu'ils sont condamnables.
en général, quand fais mes reportages, j'évite de juger, même si je n'en pense pas moins, même si je désapprouve, je rapporte des faits.
Pas de problème, tant que ce que fait celui qui est directement en face de vous n'est en rien immoral, et que par votre silence vous ne cautionnez pas et permettez pas ce genre de comportement.
sinon, ma vision est complètement biaisée par le parti que je prends.
Non, c'est votre reportage qui sera biaisé, ou plutôt changé, il passera de celui de témoin-complice par passivité à celui de témoin participatif. Et bien, vous ferez alors vous-même partie de l'info, ce qui n'est pas un problème. Reprenez votre réflexion sur les correspondants de guerre, ils peuvent être témoins et acteurs (le plus souvent, hélas, comme victimes). Bref, vous aurez contribué à une autre type d'info, une info enrichie de votre participation, ce qui ne la rend ni plus pauvre, ni moins objective, juste plus humaine, responsable.
enfin, je crois que votre point de vue découle de la façon dont vous jugez la pratique de l'adolescent et l'automutilation. et ça, ce jugement, il dépend des personnes.
Non, c'est la loi qui délimite le fait qu'on ne doit pas laisser un adolescent, sujet non pleinement responsable, s'automutiler. Demandez à un enseignant s'il doit regarder certains de ses élèves se blesser avec leur compas sans réagir. Ah oui, lui n'est pas journaliste, il a le droit et le devoir de réagir me direz-vous peut-être, il est responsable de part sa profession de ses ouailles...
Un conseil, svp, ne tentez pas quelque chose du genre de cette répartie, merci d'avance.
certaines trouvent ça super choquant, d'autres non, d'autres un peu choquant mais pas trop. et ça ne dépend pas que de la Morale avec un M dont vous aimez à vous parer et avec laquelle vous aimez juger les gens...
Cela n'a rien à voir avec le fait d'être choquant ou non, ce n'est pas votre sensibilité, ni la mienne qui est en cause, c'est dans la relation majeur-mineur que votre responsabilité est incluse par principe, mais aussi de fait, si vous ne faites rien pour l'empêcher.
Enfin, je ne me mets pas au dessus des autres, le premier que je juge moralement, c'est moi, et j'essaie de mettre en application le fruit de mes réflexions. Vous pouvez d'ailleurs me juger moralement à partir de mes propos, je les assume, je ne me dérobe pas.
yG
je comprends bien ce que vous cherchez à démontrer, et là où je vous rejoins, c'est que si cet ado avait été plus jeune, j'aurais été de votre avis. vous croyez que je me dérobe mais non, je pense qu'il faut voir certaines choses au cas par cas. l'infranchissable est évident je pense, par contre, c'est quand on s'approche des limites qu'il faut se garder de tout mettre dans le même panier.
comme le dit Sleepless plus bas, bien sûr que ce genre de reportage est limite et que la manière de les faire peut l'être aussi. mais je maintiens que tout n'est pas noir ou blanc. après, on peut disserter des heures pour dire que cette journaliste n'est pas Capa, bien sûr, mais je ne sais pas si ça fait avancer les choses.
quand je disais que j'avais l'impression que votre jugement découle de la manière dont vous jugez ces pratiques, je parlais en général, dans le cas de personnes majeures. mais si mon impression est erronée, au temps pour moi.
mais que ça soit chez cet ado ou chez des adultes, je ne les juge pas, par contre il est clair que j'aimerais comprendre. si je ne suis pas friande de ce type d'émissions, c'est parce que je pense qu'il n'y a pas de mise en perspective ou d'analyse, qui permettraient de poser un débat et d'essayer d'expliquer. enfin bon, là on entre dans un autre sujet...
ce qui m'interessait à la base dans cette histoire n'est pas tant la question morale que la reflexion sur l'influence passive d'une caméra/appareil photo sur des événements. a-t-elle effectivement lieu ou pas ? qu'est-ce que la présence d'un journaliste change au cours des choses ? est-ce la responsabilité "active" du journaliste qui est engagée ? c'est une question qui revient régulièrement et à laquelle, je pense, il n'y a pas de réponse toute faite. ça n'empêche pas d'en débattre, hein, au contraire.
comme je l'ai dit dans mon premier message, peut-être que les débats montreront effectivement que la journaliste est aussi responsable que le tatoueur ou la mère de l'ado et qu'il y a eu incitation "active". et puis même, peut-être que je regarde tout ça sous le mauvais angle, que je me pose les mauvaises questions, et qu'un journaliste passant par ici va me dire "hey mais tu débloques ma fille." je ne prétends pas non plus avoir la science infuse, cependant, je crois qu'il faut se pencher sur ces zones d'ombres au delà des jugements moraux à l'emporte-pièce et du tout noir vs. tout blanc. je ne suis pas juriste, donc je ne sais pas bien ce qu'il en est légalement, étant donné que la mère de l'ado avait signé une autorisation. peut-être que ça ne compte pas légalement mais ça me parait un point important, si la journaliste avait filmé son truc en secret alors que la mère avait refusé et qu'elle n'avait rien signé, j'aurais sûrement rejoint votre avis. on peut se poser des questions sans être immorale ou n'avoir aucune éthique...
comme le dit Sleepless plus bas, bien sûr que ce genre de reportage est limite et que la manière de les faire peut l'être aussi. mais je maintiens que tout n'est pas noir ou blanc. après, on peut disserter des heures pour dire que cette journaliste n'est pas Capa, bien sûr, mais je ne sais pas si ça fait avancer les choses.
quand je disais que j'avais l'impression que votre jugement découle de la manière dont vous jugez ces pratiques, je parlais en général, dans le cas de personnes majeures. mais si mon impression est erronée, au temps pour moi.
mais que ça soit chez cet ado ou chez des adultes, je ne les juge pas, par contre il est clair que j'aimerais comprendre. si je ne suis pas friande de ce type d'émissions, c'est parce que je pense qu'il n'y a pas de mise en perspective ou d'analyse, qui permettraient de poser un débat et d'essayer d'expliquer. enfin bon, là on entre dans un autre sujet...
ce qui m'interessait à la base dans cette histoire n'est pas tant la question morale que la reflexion sur l'influence passive d'une caméra/appareil photo sur des événements. a-t-elle effectivement lieu ou pas ? qu'est-ce que la présence d'un journaliste change au cours des choses ? est-ce la responsabilité "active" du journaliste qui est engagée ? c'est une question qui revient régulièrement et à laquelle, je pense, il n'y a pas de réponse toute faite. ça n'empêche pas d'en débattre, hein, au contraire.
comme je l'ai dit dans mon premier message, peut-être que les débats montreront effectivement que la journaliste est aussi responsable que le tatoueur ou la mère de l'ado et qu'il y a eu incitation "active". et puis même, peut-être que je regarde tout ça sous le mauvais angle, que je me pose les mauvaises questions, et qu'un journaliste passant par ici va me dire "hey mais tu débloques ma fille." je ne prétends pas non plus avoir la science infuse, cependant, je crois qu'il faut se pencher sur ces zones d'ombres au delà des jugements moraux à l'emporte-pièce et du tout noir vs. tout blanc. je ne suis pas juriste, donc je ne sais pas bien ce qu'il en est légalement, étant donné que la mère de l'ado avait signé une autorisation. peut-être que ça ne compte pas légalement mais ça me parait un point important, si la journaliste avait filmé son truc en secret alors que la mère avait refusé et qu'elle n'avait rien signé, j'aurais sûrement rejoint votre avis. on peut se poser des questions sans être immorale ou n'avoir aucune éthique...
Message 5/5max du 28/02/09.
Bonjour, -Ju
je comprends bien ce que vous cherchez à démontrer, et là où je vous rejoins, c'est que si cet ado avait été plus jeune, j'aurais été de votre avis.
C'est étonnant ce que vous me dites là, car, vous placez une limite implicite, personnelle pour remplacer la limite légale. En quoi votre limite serait plus "juste" ?
quand je disais que j'avais l'impression que votre jugement découle de la manière dont vous jugez ces pratiques, je parlais en général, dans le cas de personnes majeures. mais si mon impression est erronée, au temps pour moi.
Non, non, effectivement, je ne parle pas de cette pratique particulière, juste du rapport adulte-adolescent, et de ce qu'il implique de responsabilité de la part de l'adulte, tous les adultes, parents et journalistes. Elle aurait voulu filmer des jeunes se jetant dans le vide du deuxième étages, cela aurait été tout aussi critiquable moralement.
que ça soit chez cet ado ou chez des adultes, je ne les juge pas, par contre il est clair que j'aimerais comprendre
Comprendre, nous le voulons tous ou presque, là n'est pas le problème, mais à quel prix. Sommes-nous prêt à envoyer un succédané de notre personne pour expérimenter directement ou assister directement à ce genre d'épreuve ? Pour ma part, c'est non. Je veux bien en lire un témoignage, mais pas légitimer le fait d'y avoir envoyer celui qui me le ramène.
ce qui m'interessait à la base dans cette histoire n'est pas tant la question morale que la reflexion sur l'influence passive d'une caméra/appareil photo sur des événements. a-t-elle effectivement lieu ou pas ? qu'est-ce que la présence d'un journaliste change au cours des choses ? est-ce la responsabilité "active" du journaliste qui est engagée ? c'est une question qui revient régulièrement et à laquelle, je pense, il n'y a pas de réponse toute faite. ça n'empêche pas d'en débattre, hein, au contraire.
Vous ne semblez pas avoir conscience que ces questions sont pourtant d'ordre moral. Pourquoi se poser la question de l'influence, si ce n'est pour déterminer les responsabilités ? A moins que vous ne cherchiez à établir les conditions de l'objectivité que vous chérissez tant. Conditions dont on est d'autant plus loin que la caméra et le statut de journaliste sont visibles des acteurs... comme c'est le cas ici.
je crois qu'il faut se pencher sur ces zones d'ombres au delà des jugements moraux à l'emporte-pièce et du tout noir vs. tout blanc.
Mais un jugement moral n'est pas nécessairement à l'emporte-pièce. C'est ce que je m'efforce de démontrer, qu'il peut être argumenté, détaillé, et même gradué, et surtout qu'on ne peut en faire l'économie, ni vous, ni moi, ni surtout eux, les journalistes.
je ne suis pas juriste, donc je ne sais pas bien ce qu'il en est légalement, étant donné que la mère de l'ado avait signé une autorisation. peut-être que ça ne compte pas légalement mais ça me parait un point important, si la journaliste avait filmé son truc en secret alors que la mère avait refusé et qu'elle n'avait rien signé, j'aurais sûrement rejoint votre avis.
Mais un adulte ne peut se cacher derrière un autre, le permettre, c'est ouvrir la porte au pire.
Prenez l'exemple du mec qui tape sa copine, et vous dit, je vous donne l'autorisation de filmer ma femme prendre une baffe, alors qu'elle n'est pas consentante (ou bien qu'elle le soit, consente mais qu'elle soit mineur), vous percevez la dangerosité de vouloir se réfugier derrière un adulte dit responsable légal. C'est abandonner sa propre responsabilité, ce que personne ne peut vous autoriser à faire. Vous pouvez ne pas pouvoir l'exercer, lorsque vous êtes confronté à l'impossible, une force surnuméraire par exemple, mais cela n'est qu'une suspension, sans jeu de mot cette fois, de votre capacité d'action morale, pas une remise en cause. Ainsi, je ne crois pas que la journaliste ait eu un flingue sur la tempe pour devoir filmer l'expérience sur l'ado, elle était donc libre de ne pas y participer, c'est pourquoi sa responsabilité est engagé. Qu'un adulte l'ait autorisé préalablement, son boss ou la mère du gamin, peu importe, cela ne change rien. Stanley Milgram et le procès Eichmann sont passés par là, pour nous éviter de nous dissimuler derrière d'autres personnes dites responsables (hiérarchiques ou non).
on peut se poser des questions sans être immorale ou n'avoir aucune éthique...
Bien sûr, cependant, j'ajouterai que ce ne sont pas les questions qui sont immorales, mais les réponses.
yG
Bonjour, -Ju
je comprends bien ce que vous cherchez à démontrer, et là où je vous rejoins, c'est que si cet ado avait été plus jeune, j'aurais été de votre avis.
C'est étonnant ce que vous me dites là, car, vous placez une limite implicite, personnelle pour remplacer la limite légale. En quoi votre limite serait plus "juste" ?
quand je disais que j'avais l'impression que votre jugement découle de la manière dont vous jugez ces pratiques, je parlais en général, dans le cas de personnes majeures. mais si mon impression est erronée, au temps pour moi.
Non, non, effectivement, je ne parle pas de cette pratique particulière, juste du rapport adulte-adolescent, et de ce qu'il implique de responsabilité de la part de l'adulte, tous les adultes, parents et journalistes. Elle aurait voulu filmer des jeunes se jetant dans le vide du deuxième étages, cela aurait été tout aussi critiquable moralement.
que ça soit chez cet ado ou chez des adultes, je ne les juge pas, par contre il est clair que j'aimerais comprendre
Comprendre, nous le voulons tous ou presque, là n'est pas le problème, mais à quel prix. Sommes-nous prêt à envoyer un succédané de notre personne pour expérimenter directement ou assister directement à ce genre d'épreuve ? Pour ma part, c'est non. Je veux bien en lire un témoignage, mais pas légitimer le fait d'y avoir envoyer celui qui me le ramène.
ce qui m'interessait à la base dans cette histoire n'est pas tant la question morale que la reflexion sur l'influence passive d'une caméra/appareil photo sur des événements. a-t-elle effectivement lieu ou pas ? qu'est-ce que la présence d'un journaliste change au cours des choses ? est-ce la responsabilité "active" du journaliste qui est engagée ? c'est une question qui revient régulièrement et à laquelle, je pense, il n'y a pas de réponse toute faite. ça n'empêche pas d'en débattre, hein, au contraire.
Vous ne semblez pas avoir conscience que ces questions sont pourtant d'ordre moral. Pourquoi se poser la question de l'influence, si ce n'est pour déterminer les responsabilités ? A moins que vous ne cherchiez à établir les conditions de l'objectivité que vous chérissez tant. Conditions dont on est d'autant plus loin que la caméra et le statut de journaliste sont visibles des acteurs... comme c'est le cas ici.
je crois qu'il faut se pencher sur ces zones d'ombres au delà des jugements moraux à l'emporte-pièce et du tout noir vs. tout blanc.
Mais un jugement moral n'est pas nécessairement à l'emporte-pièce. C'est ce que je m'efforce de démontrer, qu'il peut être argumenté, détaillé, et même gradué, et surtout qu'on ne peut en faire l'économie, ni vous, ni moi, ni surtout eux, les journalistes.
je ne suis pas juriste, donc je ne sais pas bien ce qu'il en est légalement, étant donné que la mère de l'ado avait signé une autorisation. peut-être que ça ne compte pas légalement mais ça me parait un point important, si la journaliste avait filmé son truc en secret alors que la mère avait refusé et qu'elle n'avait rien signé, j'aurais sûrement rejoint votre avis.
Mais un adulte ne peut se cacher derrière un autre, le permettre, c'est ouvrir la porte au pire.
Prenez l'exemple du mec qui tape sa copine, et vous dit, je vous donne l'autorisation de filmer ma femme prendre une baffe, alors qu'elle n'est pas consentante (ou bien qu'elle le soit, consente mais qu'elle soit mineur), vous percevez la dangerosité de vouloir se réfugier derrière un adulte dit responsable légal. C'est abandonner sa propre responsabilité, ce que personne ne peut vous autoriser à faire. Vous pouvez ne pas pouvoir l'exercer, lorsque vous êtes confronté à l'impossible, une force surnuméraire par exemple, mais cela n'est qu'une suspension, sans jeu de mot cette fois, de votre capacité d'action morale, pas une remise en cause. Ainsi, je ne crois pas que la journaliste ait eu un flingue sur la tempe pour devoir filmer l'expérience sur l'ado, elle était donc libre de ne pas y participer, c'est pourquoi sa responsabilité est engagé. Qu'un adulte l'ait autorisé préalablement, son boss ou la mère du gamin, peu importe, cela ne change rien. Stanley Milgram et le procès Eichmann sont passés par là, pour nous éviter de nous dissimuler derrière d'autres personnes dites responsables (hiérarchiques ou non).
on peut se poser des questions sans être immorale ou n'avoir aucune éthique...
Bien sûr, cependant, j'ajouterai que ce ne sont pas les questions qui sont immorales, mais les réponses.
yG
Ce n'est pas parce que l'on est journaliste qu'on est exempt du principe qui fait loi : " Non assistance à personne en danger". Il est évident dans ce reportage que cet adolescent se met en danger, d'ailleurs "il ne tiendra qu'une minute", et personne ne réagit? une minute de torture? aucune seconde de torture dans ce monde qui l'accepte de la Chine en passant par Guatanemo ne peut l'accepter, et encore moins en France, ou en Europe... merci de tempérer vos ardeurs à soutenir une journaliste qui ne s'est pas élevé contre ce genre de pratique...
N'oublions pas, d'abord que nous vivons dans une societe qui a torture son Dieu jusqu'a la mort, et qui a passe les deux derniers millenaires a festoyer du sang et de la chair de cet homme-Dieu dans une orgie cannibale ininterrompue.
Depuis deux milles ans, dans nos societes occidentales, nous nous sommes laisses persuades que la seule voie reelle de salut passe par la souffrance et la douleur, principalement la douleur physique et le genre de pratique montree dans ce reportage est malheureusement le reflet le plus reel de ce que notre societe est aujourd'hui devenue.
Mais, tout d'abord, en ce qui concerne l'affaire de ce reportage : La journaliste, a mon humble avis, a ete totalement irresponsable et ce a deux niveaux :
Le fait de filmer un mineur mettant sa vie sans danger sans intervenir est la premiere : ce point a deja ete expose par plusieurs @sinautes un peu plus haut, et avec beaucoup plus de brio que je ne pourrais le faire : je rejoins les vues de Mona et Yannick G.
Une second degre d'irresponsabilite de la part de cette journaliste est qu'avec cette "erreur", elle cree un precedent en se faisant mettre en examen, et elle est responsable de cette porte qui s'ouvre et qui va permettre dorenavant aux parquets de s'autosaisir pour envoyer des journalistes en correctionnelle, avec des arguments qui seront a chaque fois un peu moins clairs que dans ce cas precis : on sait bien comment cela se passe des que le premier pas est franchi ...
Par contre, ce qui m'etonne un peu c'est que tout le reportage est a propos des pratiques a risque des adolescents : N'ayant pas vu ce reportage, j'imagine que certaines autres pratiques ont elles-aussi ete filmees : pratiques mettant en danger des mineurs : Pourquoi seulement cette sequence fait-elle les frais d'une mise en examen ?
J'espere me tromper, mais il est possible que cette mise en examen soit motivee par la possibilite de recevoir des dommages et interets, et pas forcement pour le bien etre de l'adolescent en question.
Je pense que peut-etre que cette sequence a pu choquer car une grande partie de gens qui ont vu ce reportage n'ont peut-etre jamais vu ce genre de pratiques auparavant, et que cette "nouveaute" a cree un facteur de choc plus grand que d'autres.
Mais quelque chose m'etonne un peu juste en lisant cet article : il est mentionne ue le jeune en question travail dans un salon de tatouage : le tatouage n'est pas non plus sans risque : y aurait-il dans ce reportage des scenes de mineurs se faisant tatouer ? le danger n'est pas moins grand que celui de la suspension.
Et pratiquement tous les salons de tatouages, aujourd'hui, offrent des piercings : Beaucoup de piercings presentent de plus grand dangers qu'une suspension controlee qui ne dure que quelques minutes. et beaucoup de mineurs vont se faire faire des piercings, parfois meme des piercings vraiment extremes : Il se trouve que le mileu dans lequel j'evolue est plutot creatif, et et plusieurs fois des gens travaillant dans des salons de tatouages m'ont mentionne le fait que des gamin(e)s venaient parfaois des l'age de 13 ou 14 ans pour se faire faire des piercings de type Christina, Fourchette, Isabella, Prince Albert, Guiche ... avec l'accord de leurs parents !! ( si vous ne connaissez pas ces termes, je ne vous conseille pas de gougeuler au bureau : ce sont des piercings des parties geniates ) : et il faut a peu pres 6 mois pour une guerison de ces piercings ! * les periodes de guerison pour des piercings des seins et du nombril sont aussi de 4 a 6 mois *
Pour l'histoire les deux ou trois personnes qui m'ont parle de cela m'ont assure avoir toujours refuse, meme si les parents etaient la, mais m'ont dit avoir recus de tres jeunes adolescent venant les voir pour demander d'enlever ce genre de piercings ou poser des questions par rapport a un piercing peut-etre mal fait : certains acceptent donc de faire ce genre de travail.
Je pense que les parents qui autorisent leurs enfants a avoir des tatouages et des piercings sont totalement irresponsables, et alors que je suis pour une liberte totale des pratiques et experiences de toutes sortes, meme celle dangereuses pour l'individu qui les pratique ( je ne suis plus d'accord lorsque cela met en danger une ou plusieurs autres personnes adultes non consententes ou des mineurs consentants ou non ), mais seulement lorsque cette personne est a priori capable d'avoir un minimum de jugement, et a defaut d' autres criteres, la majorite est celui que nous nous devons de respecter.
Et autant je denonce les parents acceptant les piercings et tatouages de leurs enfants, au meme titre, je denonce les pratiques d' excision et de circoncision : les "excuses" culturelles ou religieuses n'ayant pour ma part aucune valeur justifiable. ( je ne vais pas developper ici )
Sur le fond : Comme je l'ai indique en introduction, je suis persuade que nous avons ete conditionnes depuis des generations a ne voir notre salut que dans la douleur et la souffrance ( Ce qui est bien pratique : car cela donne un peu moins de travail a ceux qui nous dirigent, puisque nous nous faisons souffrir nous-meme de maniere bien plus efficace que ne pourrait le faire n'importe quel type de gouvernement ), mais comme dans le meme temps, on nous a egalement anesthesie grace a cette societe de consommation, grace aux medias qui veulent nous faire croire que nous vivons dans un monde merveilleux ( qu'il y a bien des atrocites, mais elles sont toujours ailleurs, chez les voisins et il faut faire attention qu'elle ne viennent pas chez nous ), nous en sommes arrives a ce stade incroyable de la socite ou nous sommes obliges de creer notre propre souffrance, de l'inventer lorsqu'elle n'existe pas, d'ou ces pratiques retournees contre nos corps.
Cette problematique du coprs, de notre acceptation ou non de cette enveloppe corporelle a ete en fait dans nos societes etudiee et exprimee par de nombreux artistes depuis les annees 70 : Marina Abramovic, Carole Schneemann, Rebecca Horn, et surtout le mouvement extreme de l'Actionnisme Viennois avec des artistes comme Hermann Nitsch, ( et ou cette "extremite" a fini dans certains cas par mettre en danger le vie d'autres personnes et sutortout d'enfants : un des membres originaux Otto Muehl, un ancien de la Wehrmacht et fut emprisonne dans les annees 90 pour pedophilie ), ou Franko B et Orlan qui a ete assez mediatisee en France aupres du grand public il y a quelques annees.
Les adolescents, a la recherches de sensations fortes, ne les trouvant plus dans nos societes, tous rituels initatiques de passage a l'age adulte ayant disparus ( > voir le message ci-dessus de Damien (dit le Farfadet) < ), ces experimentations artistiques on ete peu a peu reprises par les plus jeunes generations, mais sans en voir, ni encore moins comprendre la profondeur des concepts ennonces par les plus brilliants d'entre eux, et sans non plus voir les consequences desastreuses possibles donnees par les plus dangereux de ces artistes.
Depuis deux milles ans, dans nos societes occidentales, nous nous sommes laisses persuades que la seule voie reelle de salut passe par la souffrance et la douleur, principalement la douleur physique et le genre de pratique montree dans ce reportage est malheureusement le reflet le plus reel de ce que notre societe est aujourd'hui devenue.
Mais, tout d'abord, en ce qui concerne l'affaire de ce reportage : La journaliste, a mon humble avis, a ete totalement irresponsable et ce a deux niveaux :
Le fait de filmer un mineur mettant sa vie sans danger sans intervenir est la premiere : ce point a deja ete expose par plusieurs @sinautes un peu plus haut, et avec beaucoup plus de brio que je ne pourrais le faire : je rejoins les vues de Mona et Yannick G.
Une second degre d'irresponsabilite de la part de cette journaliste est qu'avec cette "erreur", elle cree un precedent en se faisant mettre en examen, et elle est responsable de cette porte qui s'ouvre et qui va permettre dorenavant aux parquets de s'autosaisir pour envoyer des journalistes en correctionnelle, avec des arguments qui seront a chaque fois un peu moins clairs que dans ce cas precis : on sait bien comment cela se passe des que le premier pas est franchi ...
Par contre, ce qui m'etonne un peu c'est que tout le reportage est a propos des pratiques a risque des adolescents : N'ayant pas vu ce reportage, j'imagine que certaines autres pratiques ont elles-aussi ete filmees : pratiques mettant en danger des mineurs : Pourquoi seulement cette sequence fait-elle les frais d'une mise en examen ?
J'espere me tromper, mais il est possible que cette mise en examen soit motivee par la possibilite de recevoir des dommages et interets, et pas forcement pour le bien etre de l'adolescent en question.
Je pense que peut-etre que cette sequence a pu choquer car une grande partie de gens qui ont vu ce reportage n'ont peut-etre jamais vu ce genre de pratiques auparavant, et que cette "nouveaute" a cree un facteur de choc plus grand que d'autres.
Mais quelque chose m'etonne un peu juste en lisant cet article : il est mentionne ue le jeune en question travail dans un salon de tatouage : le tatouage n'est pas non plus sans risque : y aurait-il dans ce reportage des scenes de mineurs se faisant tatouer ? le danger n'est pas moins grand que celui de la suspension.
Et pratiquement tous les salons de tatouages, aujourd'hui, offrent des piercings : Beaucoup de piercings presentent de plus grand dangers qu'une suspension controlee qui ne dure que quelques minutes. et beaucoup de mineurs vont se faire faire des piercings, parfois meme des piercings vraiment extremes : Il se trouve que le mileu dans lequel j'evolue est plutot creatif, et et plusieurs fois des gens travaillant dans des salons de tatouages m'ont mentionne le fait que des gamin(e)s venaient parfaois des l'age de 13 ou 14 ans pour se faire faire des piercings de type Christina, Fourchette, Isabella, Prince Albert, Guiche ... avec l'accord de leurs parents !! ( si vous ne connaissez pas ces termes, je ne vous conseille pas de gougeuler au bureau : ce sont des piercings des parties geniates ) : et il faut a peu pres 6 mois pour une guerison de ces piercings ! * les periodes de guerison pour des piercings des seins et du nombril sont aussi de 4 a 6 mois *
Pour l'histoire les deux ou trois personnes qui m'ont parle de cela m'ont assure avoir toujours refuse, meme si les parents etaient la, mais m'ont dit avoir recus de tres jeunes adolescent venant les voir pour demander d'enlever ce genre de piercings ou poser des questions par rapport a un piercing peut-etre mal fait : certains acceptent donc de faire ce genre de travail.
Je pense que les parents qui autorisent leurs enfants a avoir des tatouages et des piercings sont totalement irresponsables, et alors que je suis pour une liberte totale des pratiques et experiences de toutes sortes, meme celle dangereuses pour l'individu qui les pratique ( je ne suis plus d'accord lorsque cela met en danger une ou plusieurs autres personnes adultes non consententes ou des mineurs consentants ou non ), mais seulement lorsque cette personne est a priori capable d'avoir un minimum de jugement, et a defaut d' autres criteres, la majorite est celui que nous nous devons de respecter.
Et autant je denonce les parents acceptant les piercings et tatouages de leurs enfants, au meme titre, je denonce les pratiques d' excision et de circoncision : les "excuses" culturelles ou religieuses n'ayant pour ma part aucune valeur justifiable. ( je ne vais pas developper ici )
Sur le fond : Comme je l'ai indique en introduction, je suis persuade que nous avons ete conditionnes depuis des generations a ne voir notre salut que dans la douleur et la souffrance ( Ce qui est bien pratique : car cela donne un peu moins de travail a ceux qui nous dirigent, puisque nous nous faisons souffrir nous-meme de maniere bien plus efficace que ne pourrait le faire n'importe quel type de gouvernement ), mais comme dans le meme temps, on nous a egalement anesthesie grace a cette societe de consommation, grace aux medias qui veulent nous faire croire que nous vivons dans un monde merveilleux ( qu'il y a bien des atrocites, mais elles sont toujours ailleurs, chez les voisins et il faut faire attention qu'elle ne viennent pas chez nous ), nous en sommes arrives a ce stade incroyable de la socite ou nous sommes obliges de creer notre propre souffrance, de l'inventer lorsqu'elle n'existe pas, d'ou ces pratiques retournees contre nos corps.
Cette problematique du coprs, de notre acceptation ou non de cette enveloppe corporelle a ete en fait dans nos societes etudiee et exprimee par de nombreux artistes depuis les annees 70 : Marina Abramovic, Carole Schneemann, Rebecca Horn, et surtout le mouvement extreme de l'Actionnisme Viennois avec des artistes comme Hermann Nitsch, ( et ou cette "extremite" a fini dans certains cas par mettre en danger le vie d'autres personnes et sutortout d'enfants : un des membres originaux Otto Muehl, un ancien de la Wehrmacht et fut emprisonne dans les annees 90 pour pedophilie ), ou Franko B et Orlan qui a ete assez mediatisee en France aupres du grand public il y a quelques annees.
Les adolescents, a la recherches de sensations fortes, ne les trouvant plus dans nos societes, tous rituels initatiques de passage a l'age adulte ayant disparus ( > voir le message ci-dessus de Damien (dit le Farfadet) < ), ces experimentations artistiques on ete peu a peu reprises par les plus jeunes generations, mais sans en voir, ni encore moins comprendre la profondeur des concepts ennonces par les plus brilliants d'entre eux, et sans non plus voir les consequences desastreuses possibles donnees par les plus dangereux de ces artistes.
Depuis quelques années que je réfléchis à ça, je me suis laissé dire qu'après tout, les pratiques de scarification et autres formes d'automutilation rituelle nécessitaient quelques distinctions de principe de sorte qu'on ne mélange pas tout.
1) Il existe des "états limites", comportements pathologiques qui peuvent prendre la forme d'auto-mutilation. Par exemple dans le cas des borderlines. Seulement les borderlines ne pratiquent pas cela comme un rituel au sens anthropologique du terme. Ce n'est pas un cérémonial accompagné, c'est purement et simplement un acte solitaire dont les raisons peuvent être diverses.
2) L'automutilation n'est pas nécessairement un appel à l'aide. On distingue en psychologie le suicide de la tentative de suicide suivant un principe de motivation. Le suicide a pour but de faire mourir. Un suicide raté, c'est la survie du suicidant. Une tentative de suicide vise à un échec. Une tentative de suicide ratée, c'est la mort du suicidant. C'est cela que l'on a tendance à appeler, pas toujours à juste titre, d'ailleurs, un appel à l'aide. Or, l'auto-mutilation n'est pas nécessairement une réponse à un mal-être, et quand bien même elle l'est, elle n'est pas nécessairement un appel à l'aide, qu'on se le dise. L'auto-mutilation n'est pas une pratique de mise en danger de la vie, c'est habituellement (mais donc soyez prudent, ce n'est pas nécessairement pour autant) l'expression d'une souffrance intérieure.
3) Les pratiques de scarification et autres formes d'auto-mutilation peuvent avoir d'autres origines, ce n'est pas nécessairement un comportement morbide. Pour prendre un exemple relativement célèbre : les auto-mutilations traditionnelles japonaises relatives au Hagakure. Un yakuza qui se coupe un doigt, un samurai qui s'ouvre le ventre, il s'agit là de preuves d'honneur qui prenaient sens dans leur culture (mais attention, je ne dis pas pour autant qu'il faut se mutiler, je dis que cela peut prendre sens).
C'est d'ailleurs un sujet d'autant plus délicat que dans de nombreuses cultures étudiées par les anthropologues, on a observé ce genre de rituels, menés en solitaire ou à plusieurs, ayant chaque fois un sens pour le groupe. Et ce tout spécialement dans les rites de passage de l'adolescent (un rite de passage est un rite qui symbolise le changement de statut d'un individu au sein d'un groupe). On peut y voir diverses formes de symboliques, donc il faut rester prudent quant à la signification de telles pratiques. Tout du moins, il faut savoir garder à l'esprit le fait que l'automutilation peut revêtir un autre sens que celui de l'ado désespéré qui exprime sa souffrance. Et ce qui est important, dans un sens traditionnel, c'est qu'il fait nécessairement référence à un groupe culturel. La notion de "culturel" ne doit pas être prise à la légère : la culture est un tout et on ne peut en transformer une partie sans en transformer l'intégralité. Ces pratiques prennent donc un sens pour l'entourage de celui qui va vouloir faire l'expérience d'une auto-mutilation.
4) La scarification, le tatouage, le piercing, ce genre de pratiques sont aussi devenus des modes et des pratiques commerciales. On peut aussi faire ce genre de choses sans que cela ait véritablement un sens. Cela se pratique comme une mode. Il fut un temps où je portais des jeans et plus maintenant. On peut donc arborer fièrement un piercing à la langue simplement pour se donner un genre et tenter de paraître comme ayant un type de personnalité précis, etc. pour reprendre un concept d'Erving Goffman, disons que ce faisant je joue sur mon apparence et donc sur ma face, sur le rôle que l'on a tendance à m'attribuer socialement.
5) Quelque part, dans la pratique rituelle, il peut aussi y avoir une recherche de soi. Le fait qu'un groupe culturel le pratique ne signifie pas nécessairement qu'il s'agit là d'une recherche de soi, c'est plutôt une manière de fixer une identité, une revendication sur le corps. Chez les yakuzas, le tatouage sur le corps est un signe de reconnaissance, de même que dans la mafia russe. Cela existe aussi dans les gangs aux Etats-Unis et ce sont certes des exemples de groupes marginaux mais je suis sûr que l'on peut trouver d'autres exemples. Il me semble donc qu'une autre distinction mérite d'être posée : la différence entre l'affirmation d'une identité et la recherche de cette identité.
L'affirmation de l'identité, théoriquement, semble s'opposer à une recherche. Si vous affirmez, alors vous ne cherchez plus. Si l'on peut, dans une recherche, refuser certaines choses, on n'en affirme pas d'autres à la place pour autant. D'où la symbolique de la marque du corps : c'est pour la vie, c'est ainsi, moi qui suis mon corps, je marque ce corps de mon esprit, je le rends clairement reconnaissable et unique (même si en rapport avec des valeurs communes). De ce fait j'affirme certaines valeurs, certaines croyances, certaines certitudes sur l'existence, le monde, et surtout sur moi-même. Je me rends reconnaissable "à l'identique" (c'est donc une identification) à certaines valeurs, à un certain sens de l'existence tel qu'il est partagé par d'autres personnes que moi-même.
Il me semble qu'au contraire, la recherche d'une identité ne se rattache pas nécessairement à un groupe, dans le sens où la revendication se rattache à un groupe décidé. Dans le cas d'une recherche de soi, je crois qu'il y a avant tout une dimension de mise à l'épreuve, qui consiste plus à se mesurer au rituel en soi plutôt qu'aux valeurs que comporte ce rituel. Ce qui ne signifie pas pour autant qu'on recherche la douleur, ou l'expression d'une douleur, ou la fuite d'une douleur, comme on le soupçonne le plus souvent dans les circonstances d'une pathologie. Quelque part, la recherche signifie qu'on ne se trouve pas, ne se reconnaît pas, n'accepte pas les valeurs propres aux groupes qui nous sont familiers. Cette recherche ne naît que parce que l'individu n'est pas encadré par des valeurs qu'il comprend et admet.
Il s'agit ici beaucoup plus d'une curiosité, pas nécessairement malsaine par ailleurs, et qui ne recherche pas véritablement la culture en soi-même, mais sans doute plus l'innée, l'irréductible propre au corps dans sa dimension la plus essentielle : la sensation. Comment vais-je réagir à cela? On peut considérer qu'un tel comportement revient à se mesurer empiriquement simplement parce qu'on ne parvient pas à le faire spirituellement. Ce type de comportement est habituellement nommé "ordalie" (mais le sens est différent de celui de la chanson de Roland ^^). Encore qu'ici aussi il faut nuancer car après tout dans l'ordalie il y a quelque chose qui relève du défi, ce qui est en soi plus qu'une simple curiosité. Et je soupçonne que dans certains cas (peut-être moindres que pour une suspension) la curiosité incite sans le défi lui-même.
A la lumière de ces éléments, on peut tenter de comprendre la décision du tribunal comme le problème suivant : s'il s'agit d'une ordalie, doit-on considérer que la présence d'une caméra de télévision l'ait provoquée? Qu'en quelque sorte, ce qui aurait pu être une recherche intérieure deviendrait en fait un simple exercice très "m'as-tu-vu" menant à un comportement dangereux pas nécessairement autant pesé pour sa dangerosité que cela n'aurait été fait sans la présence de la caméra en tant que témoin extérieur au cercle même de ladite pratique. L'effet pervers que cela pourrait avoir ne tient pas tant dans la présence de quelqu'un d'autre, mais surtout dans la présence :
- D'un regard étranger, qui est susceptible de juger avec plus de sévérité et/ou d'admiration que quelqu'un qui connaît bien ces rituels et qui sera forcément plus "blasé". En quelque sorte, un regard qui viendrait asseoir un statut de marginalité, et donc d'identité (comme je l'évoquais brièvement un peu plus haut)
- D'une caméra, en tant qu'outil d'enregistrement, symbole de postérité
- D'une caméra, en tant que symbole de reconnaissance aussi, d'importance sur le plan social
- D'un(e) journaliste qui pourrait éventuellement inciter à l'évènement par des paroles d'encouragement, simplement pour sauver le sujet lui-même, c'est-à-dire l'opportunité de filmer un rituel privé, dans un cercle assez fermé.
(mais attention, ces éléments sont finalement hétérogènes : le premier relève de l'affirmation d'appartenance à un groupe, le deuxième est un symbole sans doute plus inconscient qui ajoute au caractère "solennel" de "l'évènement", le troisième tient purement et simplement des valeurs de la société de consommation, le dernier par contre relève véritablement d'une attitude fondamentalement consciente d'un des protagonistes)
Aussi légalement il est possible de s'interroger sur la responsabilité d'une telle position de témoin. Supposons qu'il y ait eu un accident, qui aurait été jugé responsable?
Bien entendu, tout cela relève malgré tout de suppositions. On peut avoir des avis différents sur ce que voulait effectivement ce jeune homme. Et au fond, je sens que ça va être tout le problème, je ne suis pas sûr que l'on mesure bien à quel point cela va poser la question des motivations d'un tel rituel, ce qui en soi est très subjectif... Et au final, je soupçonne que cela ait plus pour effet de stigmatiser l'image de tels rituels.
Peut-être qu'au fond, l'erreur fondamentale serait d'essayer de rendre public des rituels privés comme relevant d'une certaine dangerosité. A partir de ce moment précis, on ne sait plus très bien si l'enjeu relève de l'information, du traitement d'un problème de société, ou du sensationnalisme soft® (oui c'est un concept à moi que j'ai décrit dans je ne sais plus quel post sur un autre sujet), c'est-à-dire un sensationnalisme qui pèse ses mots et n'insiste pas tant sur les armes stylistiques tout en vendant du cul, du sang et du glauque. Cela dit, ce que j'écris là pose un vrai problème, et on pourrait y voir une sorte de dualisme manichéen avec des sujets nobles et des sujets inconvenants. Ce n'est pas exactement l'idée, mais peut-être au fond faudrait-il afficher des intentions un peu plus claires pour éviter ce genre de problèmes (enfin je dis ça mais je n'ai pas vu le reportage, donc ce ne sont que de simples suppositions et il serait prudent de les prendre comme telles).
1) Il existe des "états limites", comportements pathologiques qui peuvent prendre la forme d'auto-mutilation. Par exemple dans le cas des borderlines. Seulement les borderlines ne pratiquent pas cela comme un rituel au sens anthropologique du terme. Ce n'est pas un cérémonial accompagné, c'est purement et simplement un acte solitaire dont les raisons peuvent être diverses.
2) L'automutilation n'est pas nécessairement un appel à l'aide. On distingue en psychologie le suicide de la tentative de suicide suivant un principe de motivation. Le suicide a pour but de faire mourir. Un suicide raté, c'est la survie du suicidant. Une tentative de suicide vise à un échec. Une tentative de suicide ratée, c'est la mort du suicidant. C'est cela que l'on a tendance à appeler, pas toujours à juste titre, d'ailleurs, un appel à l'aide. Or, l'auto-mutilation n'est pas nécessairement une réponse à un mal-être, et quand bien même elle l'est, elle n'est pas nécessairement un appel à l'aide, qu'on se le dise. L'auto-mutilation n'est pas une pratique de mise en danger de la vie, c'est habituellement (mais donc soyez prudent, ce n'est pas nécessairement pour autant) l'expression d'une souffrance intérieure.
3) Les pratiques de scarification et autres formes d'auto-mutilation peuvent avoir d'autres origines, ce n'est pas nécessairement un comportement morbide. Pour prendre un exemple relativement célèbre : les auto-mutilations traditionnelles japonaises relatives au Hagakure. Un yakuza qui se coupe un doigt, un samurai qui s'ouvre le ventre, il s'agit là de preuves d'honneur qui prenaient sens dans leur culture (mais attention, je ne dis pas pour autant qu'il faut se mutiler, je dis que cela peut prendre sens).
C'est d'ailleurs un sujet d'autant plus délicat que dans de nombreuses cultures étudiées par les anthropologues, on a observé ce genre de rituels, menés en solitaire ou à plusieurs, ayant chaque fois un sens pour le groupe. Et ce tout spécialement dans les rites de passage de l'adolescent (un rite de passage est un rite qui symbolise le changement de statut d'un individu au sein d'un groupe). On peut y voir diverses formes de symboliques, donc il faut rester prudent quant à la signification de telles pratiques. Tout du moins, il faut savoir garder à l'esprit le fait que l'automutilation peut revêtir un autre sens que celui de l'ado désespéré qui exprime sa souffrance. Et ce qui est important, dans un sens traditionnel, c'est qu'il fait nécessairement référence à un groupe culturel. La notion de "culturel" ne doit pas être prise à la légère : la culture est un tout et on ne peut en transformer une partie sans en transformer l'intégralité. Ces pratiques prennent donc un sens pour l'entourage de celui qui va vouloir faire l'expérience d'une auto-mutilation.
4) La scarification, le tatouage, le piercing, ce genre de pratiques sont aussi devenus des modes et des pratiques commerciales. On peut aussi faire ce genre de choses sans que cela ait véritablement un sens. Cela se pratique comme une mode. Il fut un temps où je portais des jeans et plus maintenant. On peut donc arborer fièrement un piercing à la langue simplement pour se donner un genre et tenter de paraître comme ayant un type de personnalité précis, etc. pour reprendre un concept d'Erving Goffman, disons que ce faisant je joue sur mon apparence et donc sur ma face, sur le rôle que l'on a tendance à m'attribuer socialement.
5) Quelque part, dans la pratique rituelle, il peut aussi y avoir une recherche de soi. Le fait qu'un groupe culturel le pratique ne signifie pas nécessairement qu'il s'agit là d'une recherche de soi, c'est plutôt une manière de fixer une identité, une revendication sur le corps. Chez les yakuzas, le tatouage sur le corps est un signe de reconnaissance, de même que dans la mafia russe. Cela existe aussi dans les gangs aux Etats-Unis et ce sont certes des exemples de groupes marginaux mais je suis sûr que l'on peut trouver d'autres exemples. Il me semble donc qu'une autre distinction mérite d'être posée : la différence entre l'affirmation d'une identité et la recherche de cette identité.
L'affirmation de l'identité, théoriquement, semble s'opposer à une recherche. Si vous affirmez, alors vous ne cherchez plus. Si l'on peut, dans une recherche, refuser certaines choses, on n'en affirme pas d'autres à la place pour autant. D'où la symbolique de la marque du corps : c'est pour la vie, c'est ainsi, moi qui suis mon corps, je marque ce corps de mon esprit, je le rends clairement reconnaissable et unique (même si en rapport avec des valeurs communes). De ce fait j'affirme certaines valeurs, certaines croyances, certaines certitudes sur l'existence, le monde, et surtout sur moi-même. Je me rends reconnaissable "à l'identique" (c'est donc une identification) à certaines valeurs, à un certain sens de l'existence tel qu'il est partagé par d'autres personnes que moi-même.
Il me semble qu'au contraire, la recherche d'une identité ne se rattache pas nécessairement à un groupe, dans le sens où la revendication se rattache à un groupe décidé. Dans le cas d'une recherche de soi, je crois qu'il y a avant tout une dimension de mise à l'épreuve, qui consiste plus à se mesurer au rituel en soi plutôt qu'aux valeurs que comporte ce rituel. Ce qui ne signifie pas pour autant qu'on recherche la douleur, ou l'expression d'une douleur, ou la fuite d'une douleur, comme on le soupçonne le plus souvent dans les circonstances d'une pathologie. Quelque part, la recherche signifie qu'on ne se trouve pas, ne se reconnaît pas, n'accepte pas les valeurs propres aux groupes qui nous sont familiers. Cette recherche ne naît que parce que l'individu n'est pas encadré par des valeurs qu'il comprend et admet.
Il s'agit ici beaucoup plus d'une curiosité, pas nécessairement malsaine par ailleurs, et qui ne recherche pas véritablement la culture en soi-même, mais sans doute plus l'innée, l'irréductible propre au corps dans sa dimension la plus essentielle : la sensation. Comment vais-je réagir à cela? On peut considérer qu'un tel comportement revient à se mesurer empiriquement simplement parce qu'on ne parvient pas à le faire spirituellement. Ce type de comportement est habituellement nommé "ordalie" (mais le sens est différent de celui de la chanson de Roland ^^). Encore qu'ici aussi il faut nuancer car après tout dans l'ordalie il y a quelque chose qui relève du défi, ce qui est en soi plus qu'une simple curiosité. Et je soupçonne que dans certains cas (peut-être moindres que pour une suspension) la curiosité incite sans le défi lui-même.
A la lumière de ces éléments, on peut tenter de comprendre la décision du tribunal comme le problème suivant : s'il s'agit d'une ordalie, doit-on considérer que la présence d'une caméra de télévision l'ait provoquée? Qu'en quelque sorte, ce qui aurait pu être une recherche intérieure deviendrait en fait un simple exercice très "m'as-tu-vu" menant à un comportement dangereux pas nécessairement autant pesé pour sa dangerosité que cela n'aurait été fait sans la présence de la caméra en tant que témoin extérieur au cercle même de ladite pratique. L'effet pervers que cela pourrait avoir ne tient pas tant dans la présence de quelqu'un d'autre, mais surtout dans la présence :
- D'un regard étranger, qui est susceptible de juger avec plus de sévérité et/ou d'admiration que quelqu'un qui connaît bien ces rituels et qui sera forcément plus "blasé". En quelque sorte, un regard qui viendrait asseoir un statut de marginalité, et donc d'identité (comme je l'évoquais brièvement un peu plus haut)
- D'une caméra, en tant qu'outil d'enregistrement, symbole de postérité
- D'une caméra, en tant que symbole de reconnaissance aussi, d'importance sur le plan social
- D'un(e) journaliste qui pourrait éventuellement inciter à l'évènement par des paroles d'encouragement, simplement pour sauver le sujet lui-même, c'est-à-dire l'opportunité de filmer un rituel privé, dans un cercle assez fermé.
(mais attention, ces éléments sont finalement hétérogènes : le premier relève de l'affirmation d'appartenance à un groupe, le deuxième est un symbole sans doute plus inconscient qui ajoute au caractère "solennel" de "l'évènement", le troisième tient purement et simplement des valeurs de la société de consommation, le dernier par contre relève véritablement d'une attitude fondamentalement consciente d'un des protagonistes)
Aussi légalement il est possible de s'interroger sur la responsabilité d'une telle position de témoin. Supposons qu'il y ait eu un accident, qui aurait été jugé responsable?
Bien entendu, tout cela relève malgré tout de suppositions. On peut avoir des avis différents sur ce que voulait effectivement ce jeune homme. Et au fond, je sens que ça va être tout le problème, je ne suis pas sûr que l'on mesure bien à quel point cela va poser la question des motivations d'un tel rituel, ce qui en soi est très subjectif... Et au final, je soupçonne que cela ait plus pour effet de stigmatiser l'image de tels rituels.
Peut-être qu'au fond, l'erreur fondamentale serait d'essayer de rendre public des rituels privés comme relevant d'une certaine dangerosité. A partir de ce moment précis, on ne sait plus très bien si l'enjeu relève de l'information, du traitement d'un problème de société, ou du sensationnalisme soft® (oui c'est un concept à moi que j'ai décrit dans je ne sais plus quel post sur un autre sujet), c'est-à-dire un sensationnalisme qui pèse ses mots et n'insiste pas tant sur les armes stylistiques tout en vendant du cul, du sang et du glauque. Cela dit, ce que j'écris là pose un vrai problème, et on pourrait y voir une sorte de dualisme manichéen avec des sujets nobles et des sujets inconvenants. Ce n'est pas exactement l'idée, mais peut-être au fond faudrait-il afficher des intentions un peu plus claires pour éviter ce genre de problèmes (enfin je dis ça mais je n'ai pas vu le reportage, donc ce ne sont que de simples suppositions et il serait prudent de les prendre comme telles).
Ce sont les parents qui auraient du être mis en examen pour non assistance à personne en danger. Trop facile pour le père de jouer la jeunr vierge effarouchée alors qu'il est coresponsable de l'échec de l'éducation de son fils.
Si la télé avait existé à l'époque de Ravaillac, on aurait retransmis en direct son écartellement
La question n'est pas de savoir si oui ou on les pratiques montrées dans le reportage télé sont choquantes / racoleuses, dignes du Droit de Savoir ou de C'est mon choix, mais de savoir ce que risque un journaliste filmant des scènes où un être humain met sa vie en danger.
En d'autres termes, engage-t-on sa responsabilité lorsqu'on filme des images montrant une auto mutilation ?
Si oui, quid des reportages montrant des adolescents s'adonnant au binge drinking, dont on nous a tant parlé ces temps derniers (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Binge_drinking) ?
Quid encore des caméras filmant des émeutes ? A quand le journaliste en prison pour avoir "encouragé" l'incendie de voitures ?
Le journaliste, responsable de la réalité, en particulier lorsqu'elle est laide, vile, répugnante.
Et voilà comment en un tour de main on contribue à faire de notre monde un univers aseptisé où on ne peut plus rien dire, montrer, critiquer. Quant à débattre, vous plaisantez...
En d'autres termes, engage-t-on sa responsabilité lorsqu'on filme des images montrant une auto mutilation ?
Si oui, quid des reportages montrant des adolescents s'adonnant au binge drinking, dont on nous a tant parlé ces temps derniers (cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Binge_drinking) ?
Quid encore des caméras filmant des émeutes ? A quand le journaliste en prison pour avoir "encouragé" l'incendie de voitures ?
Le journaliste, responsable de la réalité, en particulier lorsqu'elle est laide, vile, répugnante.
Et voilà comment en un tour de main on contribue à faire de notre monde un univers aseptisé où on ne peut plus rien dire, montrer, critiquer. Quant à débattre, vous plaisantez...
Il y a toujours des gens qui suivent les scandales en meuglant comme des moutons. Ça a été le cas pour le Tibet, ça a été le cas pour l'affaire de la vierge mariée... et c'est toujours le cas ici.
Un reportage n'en montre pas toujours les coulisses: on ne sait pas s'il y a eu incitation ou pas. Les jeunes ne sont pas que des victimes manipulables à souhait. S'il a décidé d'exercer ses penchants masochiste; il en est le premier responsable. On peut également critiquer le milieu qui l'a encouragé ou lui a permit de s'enfoncer des crochets dans la peau façon Dimmu Borgir.
Cependant, la question de responsabilité de la journaliste ne peut être abordé sans connaître l'en-dehors du reportage. C'est le tribunal qui s'en chargera.
Maintenant, on peut discuter du fait de filmer ça ou pas. Pour ma part, ce n'est pas de la justice qu'il en ressort mais de la moralité.
Et, en l'occurence, il n'encourage pas ses pratiques dans le reportage. Ils montrent leur adepte comme des gens mal à l'aise qui cherche à se mettre en valeur par le biais de la souffrance. Le tatoueur a l'air d'un boucher, il est présenté comme "un gourou" qui attire des jeunes proies entre ses serres ("moyenne d'âge: 18 ans"). Le champ lexical nous dépeint une secte: une confrérie où il faut "gagner sa place", se "soumettre" au groupe. La mère est faible et naïve, elle devrait frémir, elle devrait s'inquiéter... mais non, elle cautionne. La voix-off dénonce son comportement: "toujours pas de quoi faire frémir la maman".
Ce reportage n'encourage pas ces pratiques. Je ne vois pas au nom de quel sacro-saint principe on l'interdirait.
Alors oui, c'est facile de s'offusquer façon "alice au pays des merveilles" et d'aller pleurnicher en disant que la recherche de lucrativité fait de ce reportage quelque chose d'indécent. C'est quoi l'indécence ? L'indécence c'est d'encourager, pas de montrer. L'encouragement n'est pas inhérent aux médias. Qu'on arrête un peu de recracher ce genre de pseudo-préjugé saucé à l'angélisme !
Dans notre monde, on se scandalise même plus; on se contente d'être esclave de la bien-pensance. Et, selon le hochet qu'on agite, les gens râleront, s'offusqueront ou pleurnicherons.
Ce n'est pas au dos qu'ils sont crochetés mais dans leur esprit. Ça fait bien plus mal de voir ça que de voir le reportage...
Un reportage n'en montre pas toujours les coulisses: on ne sait pas s'il y a eu incitation ou pas. Les jeunes ne sont pas que des victimes manipulables à souhait. S'il a décidé d'exercer ses penchants masochiste; il en est le premier responsable. On peut également critiquer le milieu qui l'a encouragé ou lui a permit de s'enfoncer des crochets dans la peau façon Dimmu Borgir.
Cependant, la question de responsabilité de la journaliste ne peut être abordé sans connaître l'en-dehors du reportage. C'est le tribunal qui s'en chargera.
Maintenant, on peut discuter du fait de filmer ça ou pas. Pour ma part, ce n'est pas de la justice qu'il en ressort mais de la moralité.
Et, en l'occurence, il n'encourage pas ses pratiques dans le reportage. Ils montrent leur adepte comme des gens mal à l'aise qui cherche à se mettre en valeur par le biais de la souffrance. Le tatoueur a l'air d'un boucher, il est présenté comme "un gourou" qui attire des jeunes proies entre ses serres ("moyenne d'âge: 18 ans"). Le champ lexical nous dépeint une secte: une confrérie où il faut "gagner sa place", se "soumettre" au groupe. La mère est faible et naïve, elle devrait frémir, elle devrait s'inquiéter... mais non, elle cautionne. La voix-off dénonce son comportement: "toujours pas de quoi faire frémir la maman".
Ce reportage n'encourage pas ces pratiques. Je ne vois pas au nom de quel sacro-saint principe on l'interdirait.
Alors oui, c'est facile de s'offusquer façon "alice au pays des merveilles" et d'aller pleurnicher en disant que la recherche de lucrativité fait de ce reportage quelque chose d'indécent. C'est quoi l'indécence ? L'indécence c'est d'encourager, pas de montrer. L'encouragement n'est pas inhérent aux médias. Qu'on arrête un peu de recracher ce genre de pseudo-préjugé saucé à l'angélisme !
Dans notre monde, on se scandalise même plus; on se contente d'être esclave de la bien-pensance. Et, selon le hochet qu'on agite, les gens râleront, s'offusqueront ou pleurnicherons.
Ce n'est pas au dos qu'ils sont crochetés mais dans leur esprit. Ça fait bien plus mal de voir ça que de voir le reportage...
Il y a toujours difficulté et ambiguité à faire de la critique sur des sujets aussi raccoleurs, car, bien que ça n'en soit pas le but, c'est l'occasion pour le lecteur de découvrir des faits divers qu'il avait la chance d'ignorer.
Mais à moins de vouloir vivre dans sa tour d'ivoire, on ne peut éternellement se boucher les yeux sur ce qui nous entoure ... et fait les délices d'un certain nombre.
Alors, décryptage ou décryptage prétexte?
Tout est dans l'intention.
Pour ma part, je fais confiance -non aveugle- à ASI.
Le vrai sujet était "Filmer un jeune qui se mutile, est-ce se rendre complice de violences ?
Et si on parlait de ça?
Le tribunal va devoir tenter d'établir en quoi la journaliste a pu contribuer au passage à l'acte.
-Le sujet "mutilation" mérite d'être traité en tant que phénomène de société. La censure à priori serait scandaleuse!
-Mais un léger "coup de pouce" de sa part suffira à faire tomber le journaliste dans l'accusation de participation à des actes de torture, et ce n'est plus alors du ressort de la correctionnelle... mais des assises.
C'est vrai que la limite est ténue...
Mais à moins de vouloir vivre dans sa tour d'ivoire, on ne peut éternellement se boucher les yeux sur ce qui nous entoure ... et fait les délices d'un certain nombre.
Alors, décryptage ou décryptage prétexte?
Tout est dans l'intention.
Pour ma part, je fais confiance -non aveugle- à ASI.
Le vrai sujet était "Filmer un jeune qui se mutile, est-ce se rendre complice de violences ?
Et si on parlait de ça?
Le tribunal va devoir tenter d'établir en quoi la journaliste a pu contribuer au passage à l'acte.
-Le sujet "mutilation" mérite d'être traité en tant que phénomène de société. La censure à priori serait scandaleuse!
-Mais un léger "coup de pouce" de sa part suffira à faire tomber le journaliste dans l'accusation de participation à des actes de torture, et ce n'est plus alors du ressort de la correctionnelle... mais des assises.
C'est vrai que la limite est ténue...
Petite précision : il ne peut s'agir d'une automutilation car on ne peut se suspendre tout seul et il ne s'agit pas d'une altération définitive de la peau (ou alors on considère que les piercings sont des mutilations...).
C'est quand même marrant que des gens se prétendent journalistes en voulant faire de l'audimat sur la misère humaine... allez hop direction Guantanamo la journaleuse tu auras l'occasion de faire un reportage sur ton propre cas
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Je pense que Daniel Schneiderman finira par remplacer Morandini sur TF1 en présentant une émission bien racoleuse et "gore" à souhait... Nous sommes loin de l'@si que nous aimions sur la 5 !
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Cette histoire de suspension est une ressucée d'une scène assez impressionnante mais parfaitement identique dans son déroulement du film "the cell" (voir http://www.imdb.com/title/tt0209958/ ) avec Jennifer Lopez (du temps ou elle faisait des choses intéressantes!).
Le "méchant" du film kidnappe des femmes, les noie, blanchit leur cadavre, effectue enfin la dite suspension au-dessus du corps et après tout ce bazar, réussit finalement à atteindre l'orgasme (c'est tout de meme assez laborieux!).
Le film est quand meme 'achtement plus flippant que le petit documentaire de M6, je trouve ...
--
Laurent
Le "méchant" du film kidnappe des femmes, les noie, blanchit leur cadavre, effectue enfin la dite suspension au-dessus du corps et après tout ce bazar, réussit finalement à atteindre l'orgasme (c'est tout de meme assez laborieux!).
Le film est quand meme 'achtement plus flippant que le petit documentaire de M6, je trouve ...
--
Laurent
Il faut vraiment qu'un tel sujet nous intéresse?? C'est du decryptage médiatique ça??? ou bien la petite vie du monde journalistique parisien?? Sujet nul!! même pas lu le texte qui va avec! on est gaté en ce moment ici! Si vous voulez fermé le site Ds, comme à votre habitude, partez avec la caisse, n'attendez pas qu'il n'y ait plus d'abonnés!
ah ! Ces journalistes toujours à la recherche du sensationnel, et @si ne fait pas exception à la règle, puisqu'on peut visionner ces atrocités.
le nom de famille de benjamin c'est "Temps". il a voulu simplement suspendre son vol.......
Autant j'adore voir des films d'horreur, voire même gore, autant je suis une petite nature dès lors que les vidéos sont sans trucages... et je n'ai donc pas osé appuyer sur play pour admirer l'audacieuse suspension de ce jeune homme. Je préfère le suspense des fictions à la suspension des fils.
Merci néanmoins de m'avoir appris que le dos d'un être humain offrait des points de suspension... quoique maintenant que j'y réfléchis, j'ai vu quelques films où des humains se retrouvaient suspendus à des crocs de boucher (Massacre à la tronçonneuse et le nanardissime Cyborg)
Ce message vous était offert par le CDJDMFESDF@ [Comité de Défense du Jeu De Mot Foireux et de la Sodomisation de Diptères dans les Forums d'@si].
Merci néanmoins de m'avoir appris que le dos d'un être humain offrait des points de suspension... quoique maintenant que j'y réfléchis, j'ai vu quelques films où des humains se retrouvaient suspendus à des crocs de boucher (Massacre à la tronçonneuse et le nanardissime Cyborg)
Ce message vous était offert par le CDJDMFESDF@ [Comité de Défense du Jeu De Mot Foireux et de la Sodomisation de Diptères dans les Forums d'@si].
en attendant le prochain titre " les journalistes de France 3 poursuivis pour n'avoir pas prévenu M Borloo du danger des déchets nucléaires"
enfin les journalistes comprendront peut-être quel est leur rôle dans le régime actuel.
enfin les journalistes comprendront peut-être quel est leur rôle dans le régime actuel.
Message 1/5max du 25/02/09.
J'espère qu'ils ne vont pas suspendre également le jugement.
yG
J'espère qu'ils ne vont pas suspendre également le jugement.
yG