Usul, de Jeuxvideo.com à la mobilisation contre la loi El Khomri
Comment passe-t-on des jeux vidéo à BHL, et de BHL à la mobilisation contre la loi El Khomri ? Assez naturellement, quand on connaît le parcours d'Usul. Connu pour ses chroniques sur Jeuxvideo.com jusqu'en 2014, ce jeune youtubeur de 31 ans parle désormais de politique dans une série intitulée "Mes Chers Contemporains". Des mini-documentaires de 30 minutes sur Lordon, Besancenot, la pensée 68 ou le salaire à vie, financés sur la plateforme de dons réguliers, Tipeee. Mais ne parlez pas à Usul, ancien militant à la LCR, de son modèle économique. Celui qui a connu la précarité, les "bullshit jobs", estime être aujourd'hui un privilégié. Premier volet d'une galerie de portraits des youtubeurs à l'origine du hashtag #OnVautMieuxQueÇa.
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Le lien: Témoignage: Moi salarié..
je cite:
Loi sur le travail, voici un cas d'école: Aujourd'hui, Licencier sans raison sérieuse un cadre de multinationale - 13 ans d'ancienneté - ça ne coûte que 30K€ (indemnités légales) - en 1 mois - Et à ce jour 4 ans après cela ne coûte pas plus pour l'entreprise. Malgré une condamnation prud’hommes. Le droit du travail nous protège déjà peu.
Ça ne m'empêche par contre pas de beaucoup aimer sa série Mes chers contemporains.
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D'ailleurs l'un mène à l'autre. Il faut bien une porte d'entrée, un passeur, et j'attends toujours les profs dans mon parcours scolaire qui m'auraient incitée à lire les grands sociologues (je n'ai pas fait la filière ES). Sans compter que le Pierre B. au niveau du vocabulaire et de la syntaxe ce n'est pas de la tarte, les néophytes ont besoin d'un tremplin avant de s'y abreuver.
http://www.senscritique.com/serie/Mes_chers_contemporains/critique/40863645
La relative indulgence d'@si sur cette série me désole un peu. Internet permet tous les formats et justement mériterait une critique média équivalente à celle que reçoit TF1. Justement car il y en a peu pour le faire. Le constat de la réparation de l'«erreur» d'Usul sur Chouard est la seule critique et c'est un peu désolant.
Exemple : sur BHL en 2014, on voit que Soral et Dieudonné sont dans les têtes, que Usul n'échappe pas à l'ambiance du moment, mais ça se termine en plaçant Soral dans le même registre que BHL, du superficiel surfant sur les tendances du moment, avec au final la promotion d'une certaine exigence intellectuelle.
Son niveau n'est pas forcément meilleur que les journalistes qu'il critique dans la vidéo, ses vidéos restent "légères" rien que par leur format, mais il a au moins cette orientation qui promeut un esprit critique basé sur le travail, l'étude, un certain effort plutôt que les facilités de l'opinion toute faite, celle qui se contente de satisfaire d'emblée les attentes, seraient-elles contestataires, protestataires, seraient-elle ce qui devient un marché des "rebelles", "dissidents" etc.
Mais la critique que vous mettez en lien est vraiment faible je trouve. Le contributeur y fait un vulgaire exercice de philosophie (de sophistique ?) mal digérée, mobilisant des notions grosses comme des dents creuses. Il est aussi, visiblement, très peu familier avec les sciences sociales, qui justement abreuvent Usul.
Personnellement, j'avais trouvé extrêmement fort le témoignage de Belghoul, sachant précisément où elle se situe aujourd'hui. Son parcours illustrait bien le résultat de la dépolitisation du mouvement anti-raciste par le PS. Mais effectivement, dans une vidéo se voulant didactique, il faut partir du principe que tous les visionneurs ne disposent pas de cette connaissance initiale et il s'est planté là-dessus.
Sur le PIR, le souci est que c'est quasiment le seul mouvement à avoir porté un discours anti-raciste postcolonialiste et à avoir eu un semblant d'espace médiatique. Avec un montage basé sur des archives vidéo, difficile d'illustrer ces paroles sans passer par eux. Il a pris ce qu'il y avait de plus intéressant dans leur discours, et laissé de côté ce qui est problématique (rejet de l'intersectionnalité des luttes, ambiguités sur l'antisémitisme). Mais bon, parmi toutes les personnes ayant parfaitement intégré que le PIR était un mouvement infréquentable, combien ont réellement lu ou écouté une seule de leurs idées ou revendications ?
Bref, je dois dire que j'aime bien Mes Chères Contemporains mais que j'ai toujours une gène en les regardant. L'exercice est difficile, rien n'est moins sûr, Usul semble réclamer une certaine subjectivité qui peut expliquer quelques bévues ou maladresses. Quand bien même, peut-on critiquer le sophiste lorsqu'on est soi-même pas serein de ce coté là ? Le problème c'est qu'Usul critique en partie un système qu'il reproduit mais surtout - et c'est ce qui me gène vraiment - qu'il critique ceux qui reproduisent le système qu'ils critiquent (par exemple Mélenchon). La gauche critique a vraiment besoin de détendre son string là dessus. Le montage et le propos ont des reliquats de télévision très marqués, le développement est souvent assez superficiel (en 30 minutes, peut-on tout dire sans être aussi chiant qu'un député à l'assemblée ?) et y a malheureusement beaucoup de raccourcis (chez chouard où la posture du traitre est reprise, dans le salaire à vie ou l'argumentaire de Friot est repris etc.). Au final, MCC est plutôt un éditorial vidéo bien réalisé qu'un reportage rigoureux.
Moi ça ne me dérange pas, je m’accommode très bien de la contradiction, de celle des autres comme des miennes, et je pense même que personne ne peut faire quoique ce soit sans s'exposer à cela. Je m'en accommode d'autant plus que j'ai le même ethos qu'Usul : squateur numérique, fan de jeu-vidéo, politisé à la gauche-gauche, même références, même lectures, même vidéos, même sources d'information etc. Flippant ! Mais au delà de ça, voir dans le paysage web-médiatique autre chose que les conférences de la gauche intello (essentielles par ailleurs) est plus que rafraichissant. Usul peut et va progresser, il a la chance de pouvoir créer un genre de documentaire politique. Il lui faut une réflexion plus poussée sur le design de son matériau (son plus gros point faible à mon sens, le coté collaboratif du web lui passe au dessus pour l'instant), une expérience politique plus concrète mais également que son public reconnaisse la subjectivité de son propos : usul ne fait ni un travail de chercheur, ni un travail de journaliste, il donne un point de vue. D'ailleurs il s'exprime en Je et fait des sophismes.
Et pourquoi pas ? S'en privent-ils nos adversaires ?
Et pourtant ces vidéos me gênent, même si je partage nombre des idées diffusée au fond. Et si j'imagine les mêmes travers chez des vidéastes(je participe à l'effort!) qui sont à l'opposé de mes idées, je n'aurais aucune peine à trouver plein de qualificatifs peu glorieux.
Vous relevez le problème principal selon moi: le format. Le montage très bien réalisé et bien produit, le rythme, etc. donne l'impression, selon les moments ou les vidéos, d'être parfois des reportages ou des leçons de vulgarisation politique. Or on a affaire à quelqu'un qui nous parle juste de sa vision très personnelle des choses. Mais si dans certaines vidéos c'est assez clair comme dans la vidéo sur Olivier Besancenot ou la présentation du personnage se mêle bien avec l'historique personnel rapporté d'Usul, dans d'autres ces aspects personnels et le «je» s'effacent presque complètement. C'est particulièrement problématique dans les portraits à charge, ou les artifices et arnaques de montage deviennent vraiment dérangeants. Or nulle trace des qualifications ou travaux nécessaires lorsqu'il utilise un format reportage (journalisme) ou vulgarisation/documentaire (scientifique). Et des séquences entières sont consacrées à cela. Je ne peut pas écarter du bout du bras une séquence de 5 minutes d'explications historique avec schémas et images d'archives à l'appui, parce qu'il a utilisé deux fois le mot «je» 10 minutes avant. Surtout quand cette vulgarisation comporte des énormités ou des raccourcis frauduleux.
Et pourquoi pas ? S'en privent-ils nos adversaires ?
C'est la pire des raison. Heureusement tous ne sombrent pas là-dedans. Le nivellement par le bas en s'inspirant du pire de mes adversaire, très peu pour moi.
Surtout défendre les raccourcis télévisuels sur @si lorsque l'auteur est de gauche… bof bof.
Quant à mon cynisme je persiste et signe, nous devons à gauche faire le deuil de nos mains propres. C'est une vieille question, il ne s'agit pas d'organiser des génocides ou de construire un autre état totalitaire mais simplement de se rendre compte qu'il existe des outils de luttes plus puissants, donc pas purement parfaits, que les déclarations d'intentions et les livres (sans que ceci deviennent pour autant caducs). La semaine dernière Usul présent sur le plateau d'ASI avec le gars de Osons Causer semblaient vomir le marketing (outils dont la puissance est avérée) et ricanaient lorsque les deux chargés de com' parlaient de leurs sites (assez faibles j'en conviens, il y aurait beaucoup d'autres choses à faire mais on manque d'imagination de ce coté là). Bah ouais les coco, mais quand on vous demande ce que vous proposez vous cherchez à garder la culotte propre. Si nous voulons que des projets politiques s'incarnent dans des institutions il va falloir plus que des grèves et des pétitions : il va falloir prendre le pouvoir et avec lui le risque de corruption. Sachons y mettre des gants.
Je peux comprendre qu'Usul et Cie ne veuillent pas se salir en allant au front politique, on s'y prend pas mal de coups.
Sur le même thème des mains sales, je comprends beaucoup moins bien les gens « de gauche » qui refusent systématiquement tout contact, ne serait-ce visuel, avec des « infréquentables ». C'est pas en refusant de parler à un frontiste ou à un soralien qu'on le fera changer d'idées de sitôt. Les couches de bébé se nettoient pas par magie.
Et heureusement qu'on peux critiquer Usul même si il n'a que trente ans. Par exemple je ne critique pas Karim Debbache qui dans sa dernière vidéo sur "rollerball" http://www.dailymotion.com/video/x3r6gba
est mille fois plus politique que n'importe quelle vidéo d'usul(opposition de Griffith et Eiseinstein, citation de conférence au forum des images, citation de la préface de Fahrenheit 451, thèse sur "tous les films sont politique".
Usul fait un peu pareil, avec ses lunettes à lui et son ethos de nerd et son audience web. S'il peut être une porte d'entrée pour se politiser je préfère infiniment que ce soit par lui que par L'obs, TF1, Marine Le Pen ou Soral.
"il peut être une porte d'entrée pour se politiser je préfère infiniment que ce soit par lui que par L'obs, TF1, Marine Le Pen ou Soral." Néanmoins je préfère que les gens se politise par Chris Marker(et je pense notament aux passage de "sans soleil" sur vertigo), Godard, Straub et Huilet que par usul.
Dans l'écriture et la mises en perspectives des idées je préfère Karim Debbache qu'Usul. Je ne veux pas les comparaient mais je répondais sur le fait que des gens disent "usul n'a que 30 ans,il peux se planter" Pour moi Usul se plante sur des truc rédhibitoires(oublier pour Chouard et Berghoul de citer leurs lien avec "égalité et réconciliation", faire la même erreur deux fois pour moi c'est impardonnable) .Alors que quand Karim Debbache cite Eiseinstein, tout est réfléchit,le momment où il le cite, l'extrait choisis à ce moment là...Donc je croit que dans la forme Debbache fait plus d'éducation populaire qu'usul.
P.s: je suis aussi très critique vis à vis du fossoyeur de film.
Une chose est sûre, Usul met les gants pour prendre les pincettes pour se boucher le nez face au nauséabond Alain Soral.
Qu'il s'agisse du Fossoyeur de film, de Debbache ou de Usul (ou même des youtubers populaires de manière générale), on voit se cristalliser toute une pensée consensuelle qui mêle, avec la force de l'évidence, progressisme sociétal et progressisme culturel : on défend la "culture pop", les films de genre et les jeux vidéos, pour les mêmes raisons que l'on défend le droit des minorités. Désormais, il n'y a plus de "plaisirs honteux", on peut afficher son amour homosexuel, on peut afficher son amour pour tel film de série B américain ou tel dessin animé (je ne fait que constater, hein).
Tout ce qui est minoritaire est bon.
Au-delà de l'objection évidente concernant la fausse minorité de cette culture pop qui s'affiche de plus en plus comme inévitable voire dominante, il y a l'objection de fond concernant l'usage même de cette opposition deleuzienne entre minorité/majorité qui fonde leur posture.
En réduisant l'idée de "majorité" à "ce qu'aiment les riches, les héritiers", "ce que défend l'institution", on appauvrit incroyablement l'idée deleuzienne en y plaquant une grille sociologique. La "minorité", ce n'est pas la classe des opprimés, tel groupe social ou tel genre, c'est l'individu. Et, dans la mesure où l'action politique individuelle peut paraître utopique ou absconse, c'est avant tout l'individu créateur, l'artiste ou le spectateur (ça prête à polémique, certes). L'idée "d'art mineur" ou de "genre mineur" est donc antithétique.
Cette interprétation de Deleuze prête à débat, mais l'usage implicite qui est fait de Deleuze pour réhabiliter toutes les "sous-cultures" l'est tout autant.
Pourquoi, plutôt que de montrer la "dignité" des oeuvres de "genre", ne pas plutôt essayer de brouiller la frontière entre les chefs-d'oeuvres "canonisés" et les oeuvres de genre ? Montrer, à la limite, la porosité entre les spots publicitaires et de nombreux films, sans déprécier les uns ou les autres ? Pourquoi toujours tomber dans la niaiserie de la réhabilitation, du "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil", plutôt que d'accepter une zone d'inconfort, de "non-savoir" ?
Tout plutôt que le propos qui, au-delà de l'humour, se résume à dire : "il faut absolument voir ce chef-d'oeuvre sous estimé qui est aussi bien que tel ou tel film". Le mineur, ce n'est pas la "contre-encyclopédie", c'est la non-encyclopédie.
De la même manière, le progressisme est une chose dont j'ai du mal à saisir l'essence et les contours (si vous pouvez expliciter ce que cela signifie pour vous). Je pense que cette volonté de réhabiliter des œuvres de la pop culture ou du cinéma de genre vient d'une envie de casser les positions médiatiques et mercatiques standards qui façonnaient jusqu'alors les normes. Pourquoi pas ? Ceci n'a pas besoin d'être niais, Debbache le fait très bien et avec beaucoup d'intelligence et son ton "vous devez voir" tient plus à un enthousiasme de cinéphile que d'une position idéologique (le fameux progressisme ?).
Pour ma part, j'aime la vision de Pacôme Thiellement qui qualifie la culture populaire comme de l'herbe qui pousse naturellement, diverse et parfois mauvaise herbe, parfois médicinale. Sa tripartition s'effectue entre culture pop - non pas culture du peuple mais culture issue à l'aide de moyens populaires, c'est comme éducation populaire, mot très mal construit qui ne signifie pas éducation du peuple mais éducation avec des moyens populaires - culture industrielle (faite par des DA dans des boites de production pour le commerce) et culture académique (culture adoptée par les institutions et les puissants). Cette grille de lecture permet également de traiter des porosités comme vous les appelez. Par exemple le fait que les Beatles soient considérés comme de la culture populaire alors que les moyens semblent être plutôt industriels, cela amène à une ambiguïté du dispositif, mais qui correspond à une époque où la liberté des artistes n'étaient pas la même (en raison, entre autre, du statut du producteur). L'analyse "structurelle" (ou l'exégèse spiritualiste pour Thiellement) peut penser les porosités (je parlerais d'effet chaoharmonique mais cela nous emmènerait loin). Car les œuvres communiquent avec leurs époque et les moyens de productions qui, une fois en place, les détermines fortement. C'est ce que Bourdieu (que je ne pontifie pas, mais je pense que le "grille sociologique" de votre texte lui faisait implicitement référence) étudie à travers la révolution symbolique ou la genèse du champs littéraire.
Tout cela pour dire que cette grille-là a été probablement plus digérée par les trois loustiques en question (consciemment ou non) car elle donne à voir des lectures qui vont au delà de l’œuvre et fournissent des cadres politiques très opérants. Ce n'est donc pas "tout ce qui est minoritaire est bon", c'est, pour parler votre langue : "si le minoritaire est une construction sociale : qu'en est-il vraiment de l’œuvre ?". L'encyclopédie donne une réponse, le moteur de recherche pose une question... Bon, j'arrête les analogies foireuses. En tout cas je pense qu'il y a des questions de grilles de lecture propre à soi que l'on ne peut pas négliger dans l'analyse du travail critique de quelqu'un. La faute de ces vidéastes est peut-être de ne pas parler assez de leurs obédiences. M'enfin, tout cela les dépasse j'imagine et je persiste : peut-on vraiment leur en vouloir pour ça ?
Encore une fois, je ne défend pas le point d'un vue de l'"art majeur", que je ne pense pas pertinent d'un point de vue esthétique, je parle uniquement de la cohérence interne de leur posture.
Si je suis dur avec eux, c'est que je suis frustré de les voir "gâcher" leur talent (gros potentiel du fossoyeur et de Debbache) et de ne pas pouvoir profiter réellement de celui-ci, d'autant plus que je suis novice en matière d'analyse filmique.
La culture, c'est un rapport artificiel à l'art, rapport mondain, conformiste, quelle que soit la nature de cet art. La culture, c'est la condescendance du bourgeois qui veut encourager l'art, c'est la naïveté du gauchiste qui veut défendre "son" artiste : dans les deux cas, on essaye de s'approprier l'oeuvre, d'en revendiquer sa parcelle au prétexte de la défendre.
Laissons les oeuvres vivre et mourir, c'est-à-dire, laissons-nous séduire par une oeuvre et défendons-là, mais pas au nom de grands (ou petits) principes.
Financer une oeuvre par Ulule ou autres, pourquoi pas ? Mais si c'est pour encourager un youtubeur ou l'idée même de financement participatif, il faut s'interroger sur son rapport à l'art : en finançant un principe plutôt qu'une oeuvre, on fait pire que les producteurs de films et autres éditeurs "installés" puisque ceux-ci ont le mérite de la lucidité quant à leur indifférence à l'art. Encore une fois, rien de pire que les "bons sentiments", qui d'ailleurs ne tarderont pas à être détournés.
Il faut en finir avec la culture car il faut en finir avec la morale ou les bons sentiments en esthétique : il faudrait comparer le champ sémantique employé pour parler de certaines sous-cultures avec celui employé pour parler d'espèces en voie de disparition. Laissons l'Etat faire des musées, des réserves naturelles pour les oeuvres; quant à nous, chassons les oeuvres et les artistes à notre guise ! Le droit pénal ne s'applique pas encore au culturel, n'en déplaise à l'Unesco, et il faut se hâter d'en profiter avant que le "crime contre la culture" ne soit inventé...
Je ne prône pas une "naturalité" du rapport à l'art mais d'en finir avec la culture qui, sous couvert de bienveillance envers l'art, essaie de le mettre sous tutelle. D'ailleurs, je ne me fait pas de soucis pour "l'art" mais pour ceux qui perdent leur temps avec la "culture".
Pour les geeks : à quoi bon s'encombrer la tête de ce savoir encyclopédique, qui plus est, de "seconde zone", c'est-à-dire que l'on ne pourra pas utiliser pour grimper dans l'échelle sociale ?
D'ailleurs, pléonasme : véritable mouvement = minoritaire, mineur, dès lors que "majoritaire", "majeur" désigne la base, le coeur, le bien établi, l'étalon d'où se dit qu'il y a changement, mouvement.
Jazz, rock, punk, reggae, techno, rap etc. ayant vite leurs classiques, mouvements féministes, gay, (anti-)racistes, etc. reconnus par les autorités avec leurs drapeaux, leurs mots d'ordre, leur langage type, leur conformisme, tout cela engendrant ensuite sa propre économie pour le plus grand plaisir du marketing, de Facebook, Google & Co. prêts à délivrer l'attendu, le "liké" par avance.
Il ne faut d'ailleurs pas s'étonner de résistances au pouvoir normatif de groupes dits "minoritaires" qui se comportent comme les derniers des conformistes en voulant imposer leur vision, leur langage etc.
J'ai l'impression que se répand sur les réseaux l'acronyme "SJW" pour "social justice warrior" désignant ces militants prise de tête qui veulent imposer leurs codes, et ils semblent, hélas, associés notamment aux activistes étatsuniens adeptes de "French theory" se revendiquant de Deleuze.
Pardonnons leur, ils ne savent pas ce qu'ils font, mais ça fait parfois mal au coeur de voir Deleuze considéré comme un gourou de la normativité, du politiquement correct, de mouvements libérateurs se transformant en micro-fascismes, en pouvoirs à visée coercitive.
Tout ce qui est minoritaire est bon.
Ils sont nombreux les gens qui disent des trucs comme ça sur @si? Parce que je viens de m'abonner mais je risque de pas rester longtemps si c'est pour lire des stupidités pareilles...
"On peut afficher son amoiur homosexuel"... Mais vous arrivez du XIXè siècle, ma parole.
Alors ces portraits pourquoi pas... J'avoue, j'étais contente de voir qu'un article lui était consacré, lui l'est sûrement un peu moins. Mais c'est vrai qu'il ne faut pas tomber dans la célébration des individus dans cette histoire, surtout que le tissu de youtubeurs contestataires est parfois assez inégal (j'ai du mal avec OsonsCauser ou DanyCaligula par exemple).
Déjà que l'avenir de cette pétition est plutôt précaire, et que l'on ne sait pas où cela va mener, vous n'arrangez rien en mettant en avant la personnalité de ses initiateurs, c'est une très mauvaise idée.
Déjà que le format Youtube conduit automatiquement à une personnalisation, cela ne peut qu'empirer le phénomène.
Vous voulez quoi ? Qu'ils attrapent la grosse tête ?
Pourquoi ne pas utiliser ce temps d'une meilleure façon, parler de la loi ou de la pétition ?
J'espère que ce 1er volet sera le seul volet de la série.