Vacances d'été : comment BFM et l'AFP ont piégé Peillon
Quel gaffeur ce Peillon ! Invité de BFM TV, dimanche 24 février, le ministre de l'éducation a annoncé le raccourcissement des vacances scolaires d'été avant de se raviser en fin d'émission en renvoyant le projet à 2015. Un rétropédalage en direct de la part d'un ministre qui parle trop vite ? C'est ce qu'ont affirmé de nombreux sites de presse qui se sont précipités sur ce nouveau "couac" en diffusant un court extrait de BFM TV. Sauf qu'en regardant la séquence dans la longueur, le ministre semble surtout avoir été piégé par la répétition des questions. Et ses précisions sur le calendrier, en fin d'émission, sont arrivées trop tard : entre temps, comme l'a relevé Thomas Legrand de France inter, un urgent de l'AFP a donné le coup d'envoi de la polémique.
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Derniers commentaires
La belle Hélène y fustige ironiquement le manque de professionnalisme de nos zhommes politiques : François Hollande, Vincent Peillon, François Fillon. A tort ou à raison, me direz-vous. Mais concernant la citation du ministre de l'éducation à propos des vacances d'été, Mme Jouan s'est vautrée, comme ses petits camarades, dans la facilité voire l'à peu près.
Comment dit-elle déjà ? "Manque de professionnalisme..." C'est ça, c'est ça..."madame la directrice des magazines d'information de France Inter".
:-)
Je vais me consoler en visionnant des replay avec JJ Bourdin et des analyses pertinentes de Luis Fernandez, grand philosophe du ballon rond dont la pensée se situe entre celles de Pascal Boniface et Pierre Menès.
Pour moi, c'est botter en touche, alors qu'en début d'émission, il était sur une dynamique plus affirmative.
J'ai fait l'effort de regarder les vidéos de BFM (même si revoir Mazerolles me donne de l'urticaire).
Et voilà que je découvre le reste :
- M. le ministre se positionne dans une sorte de continuité de pensée avec son prédécesseur, sur les bases des concertations
- il dit lui-même et laisse répéter ensuite qu'en collège, à cause du Bac, on arrête le 10 juin
- que le Bac, c'est le 10 juin
Euh, M. le ministre, y a pas de bac en collège. Au collège, c'est le DNB et ça dure 1 jours et demi en toute fin de juin et après, on finit, comme l'année dernière, le 5 juillet. Depuis quelques années les dates du Bac sont plus tardives, cela s'appelle "la reconquête du mois de juin". Et les enseignants surveillent et pour certains corrigent les épreuves, etc.
Les dates du Bac ont également été repoussées.
Voici d'ailleurs le lien vers le BO (Bulletin Officiel) qui fixait les dates des examens pour 2012 :
Extraits :
Orientation et examens
Reconquête du mois de juin - calendrier 2012 de l’orientation et de l’affectation des élèves, du diplôme national du brevet, du baccalauréat, des certificats d’aptitude professionnelle, des brevets d’études professionnelles et des brevets de technicien
NOR : MENE1131189N
note de service n° 2011-208 du 22-11-2011
MEN - DGESCO-MPE
II - Diplôme national du brevet
Les épreuves écrites du diplôme national du brevet communes à tous les candidats auront lieu les jeudi 28 et vendredi 29 juin 2012 (27 et 28 juin cette année)
III - Baccalauréat
A. Épreuves écrites
1. Baccalauréats général et technologique
Les épreuves écrites du premier groupe sont fixées les lundi 18, mardi 19, mercredi 20, jeudi 21 et vendredi 22 juin 2012 pour le baccalauréat général et le baccalauréat technologique (cette année ça commence le 17 juin)
VI - Fin des sessions des examens
Dans toutes les académies, les sessions normales se termineront au plus tard le mercredi 11 juillet 2012 au soir en ce qui concerne le diplôme national du brevet, les baccalauréats général et technologique
Sans oublier ceux qui vont passer les oraux de rattrapage du Bac en juillet parfois jusqu'au 15, ils seront contents d'apprendre qu'ils sont en vacances le 10 juin...
Enfin laisser dire qu'on reprend à la mi septembre, ...
Alors que :
- Fin des cours : samedi 6 juillet 2013
- Reprise des cours : mardi 3 septembre 2013
Que les "journalistes" de BFM cèdent à la facilité en ressassant les vieilles lunes éculées, soit, mais un ministre de gôche qui dit et laisse dire le même ronron, ça finit par dégoutter d'aller aux urnes.
D'accord aussi pour dire que beaucoup sont à l'affût des couacs, l'info étant devenue pour beaucoup une platée de couacs qu'il faut servir bien chauds dés potron-minet.
Mais, le ministre n'est pas non plus un candide, quand il vient sur un plateau, il vient communiquer "au peuple" sa feuille de route. Mais, est-il à l'abri d'un couac, sachant qu'il doit :
- informer le peuple
- ne pas désespérer le Bourget (le Billancourt de Hollande ?), le peuple qui a voté Hollande, vu les prochaines brèves échéances face aux électeurs
- ne pas se mettre pour l'instant à dos l'ensemble d'une profession alors que le front des rythmes scolaires en primaire est déjà ouvert et que cela a occasionné les premiers mouvements de grève dans le secteur
Bref, le raccourcissement des vacances (qui pour mémoire ne sont pas des congés payés pour les enseignants, puisque le calcul du salaire mensuel se fait sur les 36 semaines de travail réparties sur douze mois) est dans l'air depuis des lustres. Sans oublier le rallongement du temps de travail hebdomadaire, qui est pourtant de 36h (18h devant les élèves + 18h pour la préparation, la correction, la gestion et le travail administratif : cahier de texte, bulletin, etc.)... Sauf que M. le ministre n'a pas intérêt pour l'instant à marcher dans le champ miné avec des gros sabots, d'où, sans doute, le changement en fin d'émission sur BFM pour des chaussures de rugby et un dégagement en touche jusqu'en 2015...
Donc si l'idée était de tuer dans l'œuf un projet à contre-sens des modes de vie actuels, vendu avec des "en Allemagne c'est ainsi", destiné à servir le marché du travail, la flexibilité dans les entreprises, le maintien des femmes à domicile, ou que sais-je, en montrant que le ministre n'était pas capable de porter son idée "a capella" en quelque sorte (sans la musique qui accompagne) je trouve que c'est de bonne guerre journalistique.
Si l'idée est de malmener Peillon ainsi que tous les ministres de ce gouvernement, il faut nous montrer que c'est systématiquement pour que, lecteur, je m'indigne de la chose, le minimum d'effet, ou pour coincer BFM et l'AFP, le maximum d'effet.
Ou alors, de marcher pour ceux qui, ua gouvernement, tiennent à ce que Peillon se plante.
quand de nombreux médias ne sont que les diffuseurs d'une annonce, ce serait la faute de l'annonce ou des deux journalistes qui ont posé la mauvaise question !
Mais, ils sont signés, les articles qui reprennent l'info, non ?
La séquence entière, que Sébastien Rochat a visionnée, elle n'est pas secrète et TOUS les journalistes pouvaient s'y référer, non ?
C'est une vidéo d'une heure ... ça doit pouvoir s'envisager qu'un journaliste passe 1 heure à se documenter avant de faire son article, non ?
Par ailleurs, ce que Peillon dit sur BFM c'est ce qu'il a écrit dans son bouquin.
On ne lui attribue pas des propos fantaisistes en disant qu'il est favorable à des vacances d'été de 6 semaines, puisqu'il y est effectivement favorable.
Je trouverais beaucoup plus normal, à propos de tout ça, de pointer du doigt le fait que les médias se nourrissent d'eux-mêmes sans recul, plutôt que de mettre en cause l'AFP ou BFM TV, qui me paraissent n'avoir rien fait de plus que jouer leur partition dans la cacophonie.
Ce qui ne signifie en rien que j'apprécie leur partition et encore moins la cacophonie.
Vu qu'elle fournit 90% des infos aux médias français, heureusement qu'on peut lui faire un peu confiance ...
Jamais je ne prentendrai que l'AFP est exempte de critiques. Critiquer et commenter ce qui passe sur nos fils est même une occupation permanente, croyez moi.
Pour autant, est-il acceptable qu'Arret sur images emploie des termes aussi outranciers ? Accusant l'AFP de manipulation ? D'avoir monté un piège ? Le tout sans avoir appelé l'AFP ?
Non, je ne le crois pas. Termes excessifs, pas de réponse de l'AFP dans le papier, mauvais exemple, tout cela affaiblit grandement la démonstration, je maintiens. Vous faites d'habitude bien plus solide.
Et je pense que les fans de BFM TV seraient donc les premiers à ne pas tomber dans le panneau de cette mauvaise reprise d'info tronquée (pour la tentative de manipulation, j'attends les preuves.)
On parle d'une alerte AFP ou d'une tentative de meurtre ? On se calme.
Et complicité de quoi ? L AFP fait des centaines de dépêches par jour et des dizaines d'alertes, quel intérêt aurait elle a "piéger" un ministre ?
Pour dire les choses crûment, on s en fout complètement de piéger ou non un ministre.
Vincent Peillon n'est pas le perdreau de l'année. Il sait ce qu'il dit. Les cabinets ministériels savent pertinemment que l AFP écoute TOUTES les émissions politiques pour faire des dépêches et des alertes le cas échéant. S il a été imprudent en ne précisant pas le calendrier immédiatement, tant pis pour lui. Et ce n'est pas si grave puisqu'il a précisé ensuite.
Le principe de l'alerte est de donner une information fiable rapidement, quitte à la compléter ensuite, rapidement. Si l'info est fausse, l'AFP le dit en faisant une correction.
L.AFP est payée par ses clients pour aller vite et oui, elle envoie ses urgents PENDANT les émissions ou événements. C'est le principe d une agence de presse. Ça a toujours été le cas, bien avant BFMTV (et merci de ne pas mettre l AFP et BFMTV dans le même sac)
Quant à reprocher à des journalistes d insister auprès d un ministre pour avoir une réponse, ça ne manque pas de sel.
Si vous voulez faire de l'AFP bashing, allez y si vous voulez, mais trouvez un autre exemple. Et renseignez vous sur le travail de l AFP avant d'employer des termes aussi outranciers.
Une journaliste de l'AFP (qui est lucide sur les dérives et erreurs des médias, y compris l' AFP, mais la vous êtes vraiment à côté de la plaque)
Cher Sébastien, vous êtes trop gentil avec Patrick Cohen. Peut-être êtes vous passé à côté, pendant la campagne présidentielle, de son interview de Mélenchon où, pour torpiller le budget du Front de Gauche, le servile Patrick Cohen avait sorti une estimation chiffrée par l'Institut de l'Entreprise. Quand Méluche lui a demandé la source de son chiffrage, Cohen a tenté d'éluder puis a nié à l'antenne que cela vienne de l'Institut avant, de fort mauvaise grâce, de reconnaître que c'était bel et bien sa source face à l'insistance de Mélenchon qui n'a pas lâché le morceau.
Patrick Cohen n'est donc pas seulement malhonnête c'est en plus un menteur sans vergogne.
Edit : j'ai retrouvé le passage vidéo sur le site de l'Humanité.