Wikileaks, maître des médias
Pourquoi faire fuiter 92 000 rapports internes à l'armée américaine sur le déroulement de la guerre en Afghanistan, de 2004 à 2010 ? Et où les faire publier ? En signant ce qui est sans doute la plus grosse fuite militaire de l'histoire, le site Wikileaks, dont nous avions déjà détaillé les méthodes et les morceaux de bravoure, vient de marquer l'histoire de la presse. Les motivations de son porte-parole Julian Assange semblent simples : arrêter la guerre et "écraser les salauds". Mais quelles sont ses relations avec les journaux qui ont publié ses documents ? Explications.
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Derniers commentaires
Un blessé, c'est d'abord un risque de prolonger le combat.
pas toutà fait d'accord. quand j'étais à l'armée, pendant les classes, on nous a expliqué l'avantage de blesser un memebre d'une section ennemie lors d'une attaque : cela ralenti leur mouvement, les retarde en cas de retraite.
Et un blessé, il faut s'en occuper ensuite. ça prend du temps et des moyens.
toutenbateau
C'est étonnant dans ce cas que le Washington Post n'ait pas été choisi, ainsi que d'autres. Il y a une évidente importance de la circulation de ces journaux (vous ne l'indiquez pas, mais il me semble que c'est : Guardian 330 000, NYT 1 200 000, Spiegel 1 000 000) et de leur influence intellectuelle, ainsi qu'une envie de ne pas paraître partisan en donnant ces informations à des journaux clairement anti-war ou classés très à gauche. Mais hélas, pas Le Figaro ni Le Point ni Le Monde ni Le Nouvel Observateur. Ils ont pourtant ce grand journaliste d'investigation, Bernard Henry-quelque chose, là.
et que "la prochaine fois", Wikileaks espérait créer un partenariat avec une chaîne de télé.
Que pense-t-il de confier cette noble tâche au "mieux-disant culturel" français, première chaîne européenne, hein ?! C'est pas parce que les marchands d'armes, de bétons, et de politiques néolibérales contrôlent celle-ci qu'elle ne serait pas aussi incisive sur le sujet qu'elle en a l'habitude.
Pour le reste, très bons articles encore une fois (Dan Israel, vous n'êtes pas mon genre, mais je vous apprécie d'ores et déjà !) qui permettent de bien comprendre la chose. J'ai la chance de bien lire et comprendre l'anglais donc je vais suivre un peu ça... mais je pense qu'il vaut mieux se mobiliser, en France, sur la question Woerth-Bettencourt-Wildenstein et tout ce qu'elle soulève, celle de l'Afghanistan n'unirait jamais assez de personnes contre la gestion du gouvernement.
En tout cas pour les médias, Wikileaks opère en effet une vraie révolution, et c'est amusant de voir, comme pour Médiapart à une autre échelle, que beaucoup de conservateurs dénoncent cela, estime que ce sont de mauvaises méthodes, etc., alors que c'est toujours ainsi que la presse a fonctionné, mais là elle s'affranchit de l'immense majorité des pressions, et, pire, donne au lieu de vendre ses informations !
Ce qui change fondamentalement c'est l'audience touchée bien sûr, mais aussi le caractère réticulaire des enquêtes : la presse d'investigation, jusqu'à aujourd'hui, c'était généralement la presse la mieux implantée localement. C'est pour ça que le NYT a pu révéler certains scandales, car il était mieux implanté à NYC, où il se passe beaucoup de choses ; mais le WP a révélé le Watergate, car il était mieux installé à Washington. Par contre, la plupart des journaux ont ensuite diminué les crédits de leurs bureaux éloignés, notamment de leurs correspondants à l'étranger : en Irak, avant l'invasion, il n'y avait qu'un seul senior correspondent américain qui était présent depuis plusieurs années il me semble, ce qui a expliqué que la presse s'est laissé quasi-intégralement mener par le bout du nez, sauf quelques "petits" journaux. (j'ai fait un exposé sur la presse US et l'Irak, je peux donner plus de détails si besoin)
D'où aujourd'hui une baisse généralisée de la presse d'investigation, pour un "journalisme-spectacle", à la CNN, ou un "journalisme-opinion" à la Fox News et autres, et aussi à la française hélas. Sans parler du divertissement dominant partout aujourd'hui.
Un chevalier blanc qui pourfend l'injustice, aidé de ses camarades et de fidèles alliés, égaux coalisés, ça fait rire certains mais c'est pour le moins encourageant et à encourager !
Parce qu'aucun n'inspirait confiance à Wikileaks, qui semble bien informé. J'deviens parano, moué...
Il suffit d'une base de données genre mysql pour exploiter les données à sa guise.
Des petites connaissances en base de données suffisent!
Intéressant, cette époque épique où on poursuit ceux qui disent la vérité...
Mieux vaut être un menteur au pouvoir et raconter des sornettes des menteurs au pouvoir lorsqu'on est journaliste.
Le monde à l'envers, que j'vous dis !
Xavier B
http://www.youtube.com/watch?v=cNARJPNz2CA
reste-t-il quelque chose qui ne soit industrialisé ?
WikiLeaks c'est plutôt tout sauf industrialisé : ça fonctionne au dons (mais essaie de trouver des sous ailleurs, d'où l'action), c'est un noyau de quelques (5) personnes rémunérées quand les dons sont suffisants, c'est quelques centaines de collaborateurs bénévoles bossant sur une des fuites récupérées. Ca ressemble plus à 5 gus dans un garage + une communauté dispatchée aux 4 coins du monde. C'est plutôt de l'artisanat, ou plus exactement, c'est le mode de fonctionnement adopté par le logiciel libre, méthode qui est très bien adaptée à Internet.