GB : interdire l'extrême droite à la BBC ?
Hein a demandé par lettre à Mark Thompson, le directeur général de la BBC, d'empêcher la venue du leader d'exrême-droite dans l'émission Question Time, qui sera diffusée jeudi 22 octobre. Mais Thompson a refusé. Hein s'est donc adressé au comité directeur de la BBC, le BBC Trust, présidé par Michael Lyons. Le BBC Trust va donc réunir un comité spécial pour statuer sur cette nouvelle requête.
Le fait que l'émission soit réalisée dans un studio qui reçoit du public risque d'entraîner des incidents entre militants favorables ou défavorables à l'extrême-droite. Ce qui oblige la BBC à prévoir des mesures de sécurité particulières, aussi bien dans le studio qu'à l'extérieur, où l'on s'attend à des manifestations.
La polémique prend un ton violent dans la presse populaire.
"Les basses manoeuvres de ce malade de Nick" titre le quotidien populaire Daily Record du 21 octobre, qui attaque Nick Griffin à la Une : "Le chef du BNP veut voir Brown et Cameron pendus, il compare des généraux à des criminels de guerre".
A droite, le Daily Star du 21 octobre, en page intérieure : "Le boss du BNP : deux généraux de haut rang sont des nazis"
"Le BNP dit que la liste de ses membres est un faux, alors que les patrons de l'armée dénoncent les extrémistes" titre la double page du Guardian du 21 octobre, illustrée par une photo de Griffin. Pendant la campagne pour les élections européennes, Griffin a utilisé des symboles militaires britanniques de la guerre de 40 (portrait de Churchill, avion Spitftire), ce que dénoncent plusieurs généraux. Ceci alors qu'une liste détaillée de membres de son parti est apparue ces jours-ci, sur Internet, avec nom, profession, adresse etc... Fâcheux pour son parti, qui dénonce une manipulation.
"La BBC rejette la demande de ne pas inviter Griffin, mais la tâche s'annonce délicate." Le quotidien The Times consacre une double page à cette controverse ce mercredi 21 octobre.
Le Times présente les cinq personnes qui dialogueront avec Griffin : David Dimbleby le présentateur de la BBC, Lady Sayeeda Warsi, de confession musulmane, membre du gouvernement fantôme du parti conservateur actuellement dans l'opposition, Jack Straw, ministre de la Justice, Bonnie Greer, auteur dramatique née aux USA, et le libéral démocrate Chris Huhne.
Sur la page de droite on reconnaît la silhouette de Griffin, le leader du BNP, micro à la main. Le deuxième article évoque les accusations portées par plusieurs généraux qui dénoncent la tentative de récupération de l'image de l'armée par l'extrême-droite. Ce qui a déclenché une violente réplique de Griffin, qui les a comparés aux généraux nazis condamnés pour crimes de guerre par le tribunal de Nuremberg, après la Seconde Guerre Mondiale.
"Le BNP fait des remarques sur la race des participants de l'émission TV Question Time"
Le Daily Star souligne que le BNP met en cause deux des participantes de l'émission dans laquelle son leader est l'invité en indiquant qu'elles ne seraient pas là si elles étaient blanches : Sayeeda Warsi, et Bonnie Greer.

"Une question de démocratie : cet homme a-t-il le droit d'apparaître à la BBC ?" demande, sur une double page, le Daily Telegraph dimanche18 octobre. L'article rappelle que Griffin a été condamné pour diffusion de tracts racistes en 1998 et qu'il a tenu par ailleurs des propos négationnistes. Le journal cite aussi un sondage au cours duquel 63% des personnes qui se sont exprimées se sont déclarées favorables à l'invitation de Griffin sur le plateau de la BBC.
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