Aéroports, autoroutes, et le reste : pouvoir dire stop !
Cette semaine, paraîtra en librairie le petit livre dont vous pouvez voir quelques piles ci-dessous. Ce livre est né de ce site, et particulièrement d'une chronique où j'exprimais la jubilation dans laquelle m'avait plongé une chronique de Dominique Seux, sur France Inter.
"pouvoir dire stop" : Piles
Ce fut le début d'une pathétique aventure : tenter d'inscrire mon nom sur un site gouvernemental paléolithique qui s'obstinait à ne pas me retrouver sur les listes électorales. Je vous en ai raconté le début. A la fin des fins, j'ai réussi à m'inscrire... en me rendant à la mairie de mon arrondissement. C'est à la lecture de cette chronique que Laurent Beccaria, patron des éditions des Arènes, m'a proposé l'idée d'un livre rapide sur le Référendum d'Initiative Partagée (RIP) sur la privatisation d'Aéroports de Paris (ADP).
Cette proposition m'a surpris. C'est une chose de réagir de manière intuitive, c'en est une autre de trouver les arguments pour étayer cette intuition, convaincre des sceptiques, ou des novices sur le sujet. D'autant que j'étais totalement novice moi-même sur le sujet du transport aérien, des émissions de kérosène, du business des aéroports, ou du droit des concessions. Comme tout le monde, j'étais incapable de trouver une réponse à la question des partisans de cette privatisation : "Mais enfin, est-ce le rôle de l'Etat de gérer des boutiques de luxe ?"
Planète, biens communs, démocratie
Bref, j'avais toutes les raisons de ne pas faire ce livre. En outre, il fallait l'écrire pendant l'été, pour qu'il puisse être le plus utile possible à la campagne de signatures, et j'avais déjà consacré mes deux étés précédents à mon dernier livre, Berlin 1933
. Et puis, écrire un livre ouvertement engagé, dans une question d'actualité hautement polémique, descendre dans l'arène : les journalistes ne devraient pas faire ça ! Bref, ayant toutes les raisons de refuser, j'ai accepté.
Et j'ai découvert un incroyable cas d'école. Planète, biens communs, démocratie : cette question de la privatisation d'ADP concentre tout. Et ça me rend fou de voir que tant de citoyens ne le voient pas, n'en sont pas conscients. 700 000 signatures à la rentrée, c'est bien, mais ce n'est pas assez. Je sais qu'il va falloir aller les chercher loin, les signatures de soutien. Alors j'ai pensé que si personnellement j'arrivais à comprendre les enjeux, et à les expliquer clairement, tout le monde pourrait comprendre aussi. C'est pourquoi nous avons aussi souhaité qu'il y ait, dans Pouvoir dire stop
, des dessins. Ça rassure, les dessins, même quand ils sont un peu glaçants, comme ceux d'Aurel, qui officie notamment au Canard Enchaîné
(et vient de consacrer un chouette petit album à "Fanette", une sœur de Greta).
crash en première page
Je ne me suis pas trouvé en terrain totalement inconnu : j'ai retrouvé les biais médiatiques qu'on s'efforce, jour après jour, de mettre ici en lumière. Par exemple, l'implacable mécanique d'occultation. C'est technique, la privatisation, c'est moderne, et puis il n'y a même pas un tout petit peu d'Islam à l'intérieur : on n'en parlera donc pas. Et si on en parle, c'est pour reprendre les argumentaires des transporteurs aériens, et des aéroports. Mais l'essentiel du livre ne parle pas de médias. Il parle de constitution, de kérosène, de vapeur d'eau, de pacte secret entre un consortium chinois et le gouvernement français, et aussi d'autoroutes, de pompiers, de France Télécom, de La Poste, et de trains de nuit. Car dire stop à cette privatisation, c'est évidemment une manière de dire stop au déclin des services publics, et à la marchandisation du monde.
"on ne va pas aller voter pour ça..."
Voilà. Ne souhaitant pas (trop) mélanger les choses, je ne vous en reparlerai pas (trop) ici -et le site continuera de traiter cette question du RIP avec son impartialité habituelle. C'est sur Facebook que je vous raconterai les suites de l'aventure.
En attendant, vous pouvez regarder la première édition de "Mauvaise presse", le nouveau club de la presse indépendante du Media. ASI y participera régulièrement. Une demi-heure y est consacrée aux bonnes raisons de Dire stop. J'en suis invité, aux côtés de François Boulo, porte-parole des Gilets jaunes à Rouen, et Pierre Gilbert, du site Le Vent Se Lève.
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Aéroports, autoroutes, et le reste : pouvoir dire stop !
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Commentaires préférés des abonnés
Lecture programmée bien sûr. Une remarque : 700000, c'est loin du compte. Mais c'est aussi énorme. Il faut absolument fabriquer un contre récit victorieux du processus en cours. Quand on va dépasser le million, il faut en faire un point de bascule po(...)
Ok le principe du non-anonyme c'est pas cool (et peut-être même pensé pour en refroidir), mais signer pour obtenir un référendum ne dit pas si, le cas échéant, vous allez voter pour ou contre ;-)
(même si on peut supposer que les macronist(...)
Bonjour ? j’ai lu (plutôt dévoré) le livre. En tant que, moi-même, aérocrate (pour reprendre le terme choisi par l’auteur) quoique repenti, je veux juste témoigner que tout est exact. C’est assez rare de lire un ouvrage consacré au transport aér(...)
Derniers commentaires
Il faut revoir son petit manuel d'anti libéralisme avant de passer sur France Culture ! )
Il faut lutter pour garder ADP public car :
Vendre de grosses entreprises ou des services publics qui n'ont, pas ou peu de concurrence possible, c'est vendre son pouvoir !
Dans un service ou une entreprise sans concurrence ou avec très peu de concurrence (comme ADP, la Française des jeux, la téléphonie, la poste, la SNCF,...) la gestion privé n'est pas du tout intéressante, ni pour le public, ni pour les salariés, ni pour l'environnement.
La privatisation, de grosses entreprises ayant un quasi monopole, offre aux entreprises privés et à la finance par contre une force supplémentaire par rapport aux états et donc aux démocraties.
De plus si on vend ce qui marche, pour garder ce qui ne marche pas, c'est encore la meilleur façon de se fragiliser face au privé, c'est garder les dettes et privatiser les profits.
Nos démocraties ont perdu le pouvoir face à la finance et aux multinationales !
Par contre on a encore un peu de pouvoir de faire de la résistance passive ou de la désobéissance civique, mais très peu de média pour les relayer et une addiction à la consommation qui nous gagne plus vite que la conscience qu'il faut y résister.
Bonjour Daniel. Belle initiative mais quand même , vous n’êtes pas novice en matière d’aéroport. !
Je me souviens bien de cette émission d’ASI "en direct" de Nantes sur l’aéroport de Notre Dame des Landes. Il y était bien question de flux de passagers, de traffic aérien, de boutiques marchandes., d’espaces pour les voyageurs et pour les commerces, etc... (ça rappelle la Gare du Nord, à Paris, non?).
Avec tous mes encouragements pour ASI et son équipe.
merci pour ce bouquin dévoré cette nuit. je vais acheter un autre exemplaire pour le mettre dans la boîte à livres du parc près de chez moi avec la mention: ne le gardez pas, faites le passer, merci pour nous tous!
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""Bref, ayant toutes les raisons de refuser, j'ai accepté. ""
**********
Daniel, je t'aime..!
MDR :-)
Je comprend pourquoi je paye toujours mes 30 malheureux € d'abonnement...
Le gouvernement ne fait pas de promo pour la pétition pour le référendum mais sauf erreur de ma part j'ai entendu sur France Inter une pub de Vinci qui se félicitait de sa bonne gestion des aéroports qu'il procédait . on soigne les copains.
Lecture programmée bien sûr. Une remarque : 700000, c'est loin du compte. Mais c'est aussi énorme. Il faut absolument fabriquer un contre récit victorieux du processus en cours. Quand on va dépasser le million, il faut en faire un point de bascule politique, ne pas accepter qu'on nous dise qu'en dessous de 4.7 millions, on ne discute pas. Même E. Macron a proposé de baisser le seuil à 1 million à l'avenir. Aucune raison de ne pas mobiliser cet argument dès à présent, non ?
Le bulletin de vote est anonyme.
S'inscrire sur le RIP ADP ne l'est pas.
N'est-ce pas s'inscrire comme candidat prioritaire pour une garde à vie ?
Bonjour ? j’ai lu (plutôt dévoré) le livre. En tant que, moi-même, aérocrate (pour reprendre le terme choisi par l’auteur) quoique repenti, je veux juste témoigner que tout est exact. C’est assez rare de lire un ouvrage consacré au transport aérien qui ne soit pas rempli d’approximations. De plus c’est bien écrit et agréable à lire, vraiment un excellent texte de vulgarisation sur le secteur et son économie. Et une très bonne réponse à la question : « je suis écologiste, en quoi ça me concerne le référendum ADP ?! »
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