A la grecque
étaient toujours savamment déconnectés des nouvelles de la crise, et du mécontentement français (occupations d'écoles, manifestations lycéennes, hausse du chômage, pouvoir d'achat en berne). Situés à deux endroits différents du journal, sans rapport entre eux. Comme si la Grèce se trouvait dans une galaxie lointaine, appartenait à une autre époque, sans relation géographique, économique ni d'aucune sorte avec la France. Comme si les donneurs de nouvelles étaient les seuls à ne pas établir la connexion neuronale qui s'établissait spontanément (mais confusément) dans les cerveaux de leur public.
Mais on y est. Et comme d'habitude, le balancier fonce dans l'autre sens. Après en avoir détourné le regard, lémédias scrutent le miroir grec, à s'en écarquiller les yeux. Askolovitch, sur Europe 1, insiste sur les points communs entre la colère grecque et le mécontentement français. France Inter fait rimer Grèce et Brest, où des manifestations lycéennes ont dégénéré hier en dégradations et en affrontements. La France risque-t-elle un scénario "à la grecque" ? demande ce matin l'intervieweur d'Europe 1 à Laurent Fabius.
Il aura donc fallu cinq jours. Cinq jours, pour que les émeutes grecques soient reliées à la situation française: quels points communs, quelles différences, entre la situation grecque et la situation française ? Entre une colère de là-bas et un orage d'ici ? Une lacrymo bretonne, et une lacrymo du Peloponnèse (devinette: où est prise la photo ci-dessus? Attention, un indice est caché dans l'image). Quelle différence, entre un boulot à 700 euros, là-bas, et un boulot à 700 euros, ici ? C'est un des avantages de l'euro. Pour comparer, même pas besoin de convertir.
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