Cryptage, décryptage, et îles grecques
La Grèce pourrait "compliquer" l'agenda de DSK, écrivait hier Le Figaro. Si la Grèce avait la mauvaise idée de faire faillite, le Grand Peut-être serait obligé de lui faire don de sa personne et, partant, de retarder le moment tant attendu. Retarder seulement, ou renoncer ? O perspective fatale. Le plus intrigant, quand on voit fleurir ces articles (Libé écrit la même chose aujourd'hui), est de discerner qui fait courir ces supputations, et pourquoi. Qui les fait courir ? L'entourage, évidemment. A moins que ce ne soient les adversaires. Ou les deux. Dans quel but ? Préparer le terrain à un forfait, dans l'honneur, du champion ? Survaloriser, au contraire, sa décision d'arrachement à la tâche du sauvetage de la Grèce ? Peu importe. Une fois lancée, la rumeur n'a plus de but. Elle devient sa propre finalité.
La droite pratique aussi le message anonyme crypté. Le summum de la communication de crise, dans la journée d'hier, a été l'annonce officielle, avec quasi-drapeaux et Marseillaise subliminale, du non-vidage de Laurent Wauquiez. Trois "confidentiels" de presse en ligne faisaient savoir en même temps, dans les mêmes termes, que Sarkozy avait été "à deux doigts" de virer Wauquiez. Si cela ne sent pas la convocation à l'Elysée en bonne et dûe forme des échotiers chargés ensuite de faire connaître la non-nouvelle, ça y ressemble. Quel est le but ? Faire savoir la réticence intime de Sarkozy à punir les pauvres ? Faire souvenir subliminalement que, nonobstant cette réticence, Wauquiez n'a finalement pas été vidé ? Il y a là un signe, mais lequel ? Le métier de communiquant est vraiment compliqué. On comprend qu'on leur offre, en compensation, de grosses voitures.
Heureusement, vendredi matin, tout va mieux. Après avoir désavoué bruyamment Wauquiez, Fillon explique évidemment que s'il est possible de réduire la part de l'assistanat, on le fera. Wauquiez regrette symétriquement "l'interprétation" de ses propos. Que voilà une trève brillamment conclue ! Quant à la Grèce, sa dette est jugée "soutenable": il reste bien des stades olympiques, des marinas, des îles, des plages à privatiser. Et c'est le FMI qui le dit. Amis socialistes français alarmés, inventoriez donc de plus près les marinas grecques ! Et à la semaine prochaine, pour une nouvelle séquence.
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