Le PSA comme on le parle
Mais le plus intéressant, dans les passages publiés de la note de la direction de PSA, est ce qu'elle révèle du langage, et des modes de pensée, des dirigeants de multinationales, quand ils s'estiment à l'abri des oreilles indiscrètes, et ne sont pas tenus par la langue de bois. Ainsi, fermer Aulnay, oui. Mais fermer l'usine au bon moment, c'est à dire en envisageant une "fenêtre d’annonce possible dans le calendrier électoral français, au deuxième semestre 2012". Et fermer l'usine de Sevel Nord, de laquelle le partenaire Fiat vient de se désengager, oui encore. Mais faire l'impossible pour «partager [avec Fiat] les impacts négatifs coûts et image sociale».
Tout aussi intéressante est la feinte surprise des journalistes qui découvrent la lune. Mon Dieu ! Ces grands industriels, sous le vernis si séduisant de la rationalité économique, seraient donc sensibles aux questions secondaires (l'impact électoral de leurs décisions, ou leur image de "bon élève") ? Un tel cynisme, quelle surprise ! Va maintenant s'ouvrir le long spectacle des convocations au ministère, des moulinets gouvernementaux, des grandes promesses floues qui n'engageront que ceux qui les croiront, le tout sous la sévère surveillance des cabinets d'image. Mais ceux qui le souhaiteront pourront toujours se référer au texte original.
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