de fumigènes, qui éblouit le matinaute dès le réveil. La belle bleue, la belle rouge, la belle jaune ! Travail pendant les arrêts-maladie, fouille des cartables, portiques de sécurité, descentes de police dans les cages d'escalier et les caves, (avec gros plan sur les mains de l'orateur, qui disent l'inflexible volonté) : vont-ils tenir le rythme ?

Au risque de leur vie, certains journalistes courageux s'efforcent néanmoins de jouer aux experts-artificiers. Le résultat est une curieuse superposition d'explosion pétaradante, et de commentaire à froid de cette explosion. Cela donne d'étranges journaux brûlants et glacés à la fois, une information Belle Hélène. L'éditorialiste de France Inter Thomas Legrand (on pourrait le faire matinaute d'honneur, celui-là) explique ainsi fort intelligemment le pourquoi et le comment des fumigènes sarkozyens. Un peu plus tard, on donne la parole à Bayrou, détaillant lui aussi la toute bête impossibilité matérielle de faire passer tout un collège sous les portiques à huit heures, à midi, à deux heures et à cinq heures. Ce qui n'empêche pas la même radio, comme d'autres, de diffuser les projets sarkozyens comme s'ils étaient réels.

Résultat ? Un tumulte informe, assez puissant cependant pour éclipser le reste. Le reste ? Les bricoles habituelles. Abbas à Washington, la libération de Coupat, la victoire des avocats de Paris, qui ont arraché à Dati une enveloppe d'un million d'euros pour rénover les cachots moyen-âgeux du palais de Justice de Paris. Tiens, un exercice ménomo-gustatif pour ce week-end : fermer les yeux, et tenter de se souvenir, de mémoire, de tous les titres non fumigènes d'un journal audiovisuel, pris au hasard. Tenter de distinguer le souvenir de la vanille glacée de celui du chocolat brûlant. Bon week-end !