Royal : brouillard sur cambriolages
De deux choses l'une. Soit, la "visite" avec effraction
du domicile de Ségolène Royal a réellement eu lieu; les détails livrés par son avocat sont vrais : il est notamment vrai, par exemple, que l'on a retrouvé sur un meuble le procès-verbal de plainte de la précédente "visite" déchiré, ce qui conforte l'hypothèse d'intimidations à répétition, provenant, selon les termes de l'avocat de Royal, "d'un maniaque ou d'une officine". Et alors, on ne comprend pas que toute la classe politique ne se déclare pas solidaire. On ne comprend pas que l'UMP, la ministre de l'Intérieur et le président de la République ne proclament pas leur intention de faire, d'urgence, toute la lumière sur l'affaire. On ne comprend pas que ne soient pas mobilisés des moyens aussi importants que ceux qui cherchent à retrouver Surcouf, dans les ordinateurs de l'Etat-major, ou qui servirent naguère à établir la réalité du SMS "Si tu reviens, j'annule tout". |
Soit, Royal ment, affabule, ou bien les visites proviennent de son entourage. Et dans ce cas aussi, il faut l'établir d'urgence.
Exceptionnellement, dans cette enquête, aucune pièce ne fuite, ni d'un côté ni de l'autre. Et l'on cherche en vain dans la glorieuse presse française toute trace d'investigation sur ce sujet. On cherche même en vain des lieux où ces simples questions soient sérieusement posées. Sauf, tiens, dans Le Figaro, où l'on apprend ici que certains policiers remettraient en cause la réalité de l'effraction, lourde accusation qui renvoie seulement là. Et c'est tout. Au lieu de celà, on tamtamise les accusations de Royal, notant (sans aucune preuve) l'étrange coïncidence entre ces visites et ses attaques contre Sarkozy, et les rituelles répliques UMP l'accusant de péter un plomb. Bien sûr, il y a le tour de France, et les chaussettes rouges de Betancourt le 14 juillet. Mais c'est à de telles impasses, que se mesure la vertigineuse démission du journalisme.
MISE A JOUR, 12H15 :
Le Figaro.fr est revenu ce matin sur les propos de Ségolène Royal : "Cambriolage : Royal accuse le «clan Sarkozy»". Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le titre claque fort. Un peu trop fort...
Pour le journal en ligne, Royal a "accusé" le "clan Sarkozy" d'avoir "fouillé chez elle".
"Ce sont de très graves accusations qu'a proférées
mardi soir Ségolène Royal. La présidente de la Région Poitou-Charentes,
candidate à la direction du Parti socialiste, a sorti l'artillerie lourde",
s'indigne l'article.
Il est vrai que la socialiste a déclaré "J'observe que, la semaine dernière, le lendemain où
j'ai dit qu'il fallait mettre fin à la mainmise du clan Sarkozy, mon domicile a
été mis à sac", et qu'elle ne semble pas avoir de preuve.
Mais entre voir "un rapport" et "accuser" les proches de Sarkozy d'avoir fouillé chez elle, et , il y a un pas. Qu'elle n'a pas franchi. Voici ce que Ségolène Royal a affirmé à David Pujadas, mardi 8 juillet, de Ségolène Royal sur le plateau de France 2. Aucune accusation directe |
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