Sarkozy, Saussez, arroseurs arrosés
Vaudou ici, vaudou là
:
à la place des fabricants de la poupée, je n'aurais pas de
remerciements assez chaleureux pour le Justiciable Suprême, désormais
"maradébouté", comme dit 20 Minutes.
Le lancement du joujou aurait pu passer complètement inaperçu. Une
petite plainte, une brave petite plainte, une seule petite plainte, et
je suis certain que la poupée est désormais célèbre jusqu'à Singapour
et Kuala Lumpur (d'ailleurs je suis certain que Gilles est déjà en
train de traquer a déjà recensé les Unes de la presse mondiale).
Dans la catégorie des arroseurs arrosés, il faut accorder un prix au publicitaire Saussez, Monsieur anti-couacs du gouvernement. Il devait s'ennuyer un peu, puisqu'il a produit un couac à lui tout seul, en suggérant la création à la télévision d'une émission de propagande gouvernementale (idée finalement abandonnée en vingt-quatre heures, semble-t-il).
Cet abandon est regrettable. Que regarde-t-on, dans le spectacle désormais rituel de Schoenberg ou Chabot (ou tout autre intervieweur de télé, bien entendu) interrogeant un ministre ? On regarde le match. Le journaliste a-t-il été acheté ? Va-t-il jouer le match, en relançant la sommité ? Jusqu'où ? A quel moment va-t-il capituler ? Evidemment, on en connait l'issue. Mais peu importe. Comme pour le Tour de France, inexplicablement, le regard est tout de même attiré, malgré le dopage. C'est ce ressort dramatique, tout usé et distendu qu'il soit, qui parvient à tenir le spectateur en haleine. Que le ressort disparaisse, en escamotant l'un des adversaires (le journaliste), et le public s'évanouit. L'idée Saussez était géniale pour...rendre le discours gouvernemental parfaitement inaudible.
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