7 octobre : la jouissance des "barbares"
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il n'y a que moi que ça choque, de voir un état utiliser et diffuser des images atroces de meurtres à des fins de propagande guerrière? Où est le respect des victimes? de leurs familles? Je trouve ça d'un cynisme écœurant.
La pédagogie de l'horreur, (...)
Bonjour,
J'ai une première remarque. Si j'étais député et qu'on m'avait intimé de subir cette projection, j'aurais répondu que je ne suis pas amateur de snuff movies et que cette manière de vouloir imposer ce visionnage est barbare.
En seconde re(...)
Le problème avec cette projection, c'est qu'on sombre dans le voyeurisme au détriment des victimes elles mêmes et de leurs proches. Ceci à des fins de propagandes évidentes Israéliennes. La littérature a raconté et documenté suffisamment de massacres(...)
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Réponse à divers messages (Max Médio entre autres).
Pour moi c'est plutôt une urgence de réfléchir à la perception de la violence (et quant à "l'intellectualiser", de toutes manières on n'a pas grand chose d'autres à faire de nos canapés).
Ce qui permet que des morts s'entassent, à la méthode terroriste d'être efficace pour provoquer des engrenages de la violence, c'est bien notre (occidentale) incapacité à ne pas réagir émotionnellement aux affichages de barbarie ou à ne pas mettre sur le même plan notre propre violence qui a appris à se donner le masque de la civilisation (et à éviter autant que faire se peut de trop se représenter en gros plan).
Autant mon hypothèse sur un choix conscient de communication s'adressant au sud global. S'il existe quelques arguments pour suspecter qu'il réagit moins viscéralement à la violence du Hamas que l'occident (et/ou le fait mais dans l'autre sens) n'en est qu'une et tout ce qu'il y a de plus hypothétique au milieu d'une liste d'autres explications/motivations possibles (dont 3 autres évoquées dans le post mis en lien par Daniel, et encore plusieurs de convaincantes par d'autres ici - celle de Prométhée qui l'explique par le conflit branche armée - branche politique du Hamas me semble en particulier intéressante).
Autant qu'elle soit fondée ou non ça n'enlève absolument rien à l'intérêt de questionner des stratégies de communication qui conduisent au réflexe de traiter deux types de meurtres de masse organisés complètement différemment.
Et même chez les gens comme nous qui parviennent à faire la part des choses ensuite. Personnellement, sans avoir vu le blockbuster israélien réservé aux influenceurs*, en trainant sur quelques sales recoins du net, je suis tombé sur des vidéos non censurées en provenance directe du Hamas peu après le 7 octobre, et clairement je suis encore marqué par la transgression absolue, par rapport aux codes de communication auxquels on est habitué, de voir des combattants souriant juste après des meurtres, bien plus que leur simple représentation.
C'est une espèce de choc esthétique quelque part, qui m'évoque plus ce qu'on peut ressentir face à certaines oeuvres cinématographiques dérangeantes qu'à de l'actualité même très graphique sur une guerre telle qu'elle nous est montrée d'habitude.
Ou même d'ailleurs celle des quelques vidéos d'exécutions de Daesh que j'avais vues aussi en leur temps, où l'ambiance était plus celle d'une "justice" implacable mais froide que joyeuse (avec d'ailleurs une imagerie souvent piquée aux occidentaux comme les exécutés habillés dans le même orange que les prisonniers de Guantanamo).
Les seuls trucs réels m'ayant fait ressentir quelque chose de comparable seraient l'ambiance qui m'avait marquée dans mon adolescence d'un reportage remontant aux années 80 sur le Sentier Lumineux (montrant des extraits de leur propagande où de jeunes guerrilleros organisaient tout souriants des lynchages de bourgeois et pendaisons de leurs chiens après la prise d'un village, dans une ambiance de ferveur populaire), ou celle se dégageant de la vidéo et du manifeste de Christchurch (avec son auteur écoutant le joyeusement folklorique "remove Kebab" avant de passer à l'action et multipliant les blagues 4chan-esques dans son texte explicatif).
Toujours est-il que je comprend parfaitement que ce soit un atout énorme pour le pouvoir israélien (et en général pour tous ceux voulant pousser à un conflit de civilisations) que ces images existent.
Après, quand on parle de conflit de civilisations, il me semble assez logique de s'interroger sur la perception qu'en ont aussi les populations de celles d'en face (et si je ne fais que suspecter que certaines réagissent positivement à ces représentations même, il convient de constater que beaucoup l'ont fait en général à la démonstration du Hamas de son pouvoir de frapper l'avant-poste de l'Occident, tout comme elles avaient précédemment souvent aussi positivement au 11 septembre, cet autre moment de revanche aveugle du faible contre le fort).
* allusion au petit débat lancé par une chronique récente sur "les influenceurs sont ils des journalistes ?", dont la réponse est encore plus évidente dans l'autre sens, les journalistes étant en charge d'influencer l'opinion via la sélection d'informations qu'ils relaient et comment il est encore plus légitime de dire que la catégorie la plus large dont journaliste fait partie est celle des influenceurs plutôt que l'inverse.
Etrange actualité qui intellectualise sur la comparaison de la barbarie pendant que des morts s'entassent par milliers.
La barbarie: toujours réfléchie - et la nôtre (moderne) autrement nocive que ne serait la "leur" présumée
"le thème fouresto-pujadien, justement, de la nécessaire distinction à établir entre les barbares qui tuent "intentionnellement", et les civilisés qui ne produisent que des dommages collatéraux."
Sans doute faut-il expliciter davantage qu'il ne l'a lui-même fait la très originale pensée de la barbarie présentée par Vico dans La Science Nouvelle (Scienza Nuova). S'il y distingue, en effet une "barbarie du sens" (et non des sens) et une "barbarie de la réflexion", si, largement négligé, il y oppose "barbarie" et "sauvagerie", celle-là étonnamment civilisationnelle et celle-ci au contraire sous-animalisante, il omet de spécifier qu'aucune des deux n'est instinctive, mais la seconde plus gravement encore délibérée et réfléchie que la première.
Ainsi faut-il considérer le modèle "fouresto-pujadien" ci-dessus évoqué comme une expression aussi particulièrement franche que stupidement odieuse, "tartuffière" (inspirée par l'esprit de tromperie, comme l'atteste son italienne étymologie).
En fait, ce que vous racontez, c'est qu'il faut faire partie du cercle, que ceux qui n'ont pas vu l'horreur ne peuvent pas comprendre. Et ben en fait si... si on considère que tous les humains ont droit à la dignité.
Mais comme cette variable est "toute relative" en politique, on fait de la polémique de cour de récré : qui a vu le film a le droit de l'ouvrir, les autres sont des cons, on a une rapporteuse qui fayote sur ceux qui l'ont vraiment vu.
Cette classe politique qui fait du Hanouna, le Rn qui fait des lecons de morale, tout ca est digne ou indigne ?
Dans cette époque de soi-disant "reflexion systématique", on montre nos affects certes très souvent surjoué et surtout très obscène.
Nous devenons fous collectivement, les IA vont nous remplacer, non pas parce qu'elles sont chaque jour plus intelligentes (lol), maois surtout parce que nous devenons chaque jour plus cons, parce qu'ultranarcissiques, hystériques, débordés par notre ultracrépidérianisme , impulsivité et besoin de nous exprimer.
Cette histoire me rappelle la mise en examen de Marine le pen et Gilbert collard pour la diffusion de photos de propagande de Daesh. Ils ont été relaxés...
Mais il y a en effet quelque chose d'assez terrifiant dans la façon dont deux "adversaires" se rejoignent dans l'horreur, au point que ramassant la propagande abominable des uns, les autres se disent apparemment "super, ce sera aussi la nôtre".
Pauvre de nous, pauvre pêcheur
heureusement qu'il y en a qui sont là
pour nous ouvrir les yeux
Ne pas oublier aussi que Marine Le Pen a eu un procès pour avoir diffusé sur Twitter des images des crimes de Daesh au Bataclan il y a quelques années.
Je ne sais pas si les actes horribles du Hamas du 7 octobre étaient destinés au Sud global, mais je pense que les faibles, les opprimés, les dominés, etc., à force d’accumuler frustrations et injustices, en arrivent parfois à se réjouir des actes qu’ils n’auraient jamais approuvés en temps normal, uniquement parce qu’ils s’appliquent aux puissants, aux dominateurs.
M’est revenue à l’esprit la réaction de certains Palestiniens dans les camps et dans les territoires occupés, suite aux attentats du onze septembre 2001. Tandis que les images des attentats avaient sidéré le monde, des scènes de liesse populaire se déroulaient dans plusieurs communautés de Palestiniens à travers le Proche-Orient. Ces scènes furent utilisées par Israël pour les diaboliser et légitimer ses propres actions (nous sommes dans la seconde Itifada) : Ariel Sharon avait déclaré « Chacun a son Ben Laden. Arafat est notre Ben Laden. »
On peut concevoir que des gens puissent, non seulement s’en réjouir, mais aller jusqu’à les perpétrer. L’âme humaine n’est retenue dans l’humain que par la culture. Celle-ci pouvant être détruite aussi bien par le dominateur que par le dominé dans une même dynamique, l’humain s’échappe et laisse toute la place à son composant bestiale.
Concernant l’étalage de ses actions horribles comme signe de puissance ou de sa capacité à infliger des dégâts à l’adversaire, voire de faire peur aux futures adversaires, voici ce que nous rapporte Nicolas Grimal (Histoire de l’Égypte ancienne, Fayard, p. 420) sur l’Assyrien Assurnazirpa II monté sur le trône en 883 av. J.-C. « Prototype du conquérant, il étend sans cesse son empire et rapporte dans son palais de Nimroud, à proximité de l’actuel Mossoul, les trophées conquis sur ses ennemis et ses rivaux avec une cruauté complaisamment étalée : “Je bâtis un pilier devant la porte de la ville et j’écorchai tous les chefs qui s’étaient révoltés contre moi et j’étalai leur peau sur le pilier. Certains d’entre eux, je les emmurai dans le pilier, d’autres, je les empalai sur des pieux sur le pilier, d’autres encore je les empalai sur des pieux autour du pilier. J’en écorchai beaucoup à travers mon pays et je drapai leur peau sur les murs (...). Je brûlai beaucoup de prisonniers parmi eux. Je capturai beaucoup de soldats vivants. De certains je coupai les bras ou les mains ; d’autres je coupai le nez, les oreilles et les extrémités. J’arrachai les yeux de nombreux soldats. Je fis une pile de vivants et une autre de têtes. Je pendis leurs têtes à des arbres autour de la cité…ˮ » Eh bien, ça ne date pas d’aujourd’hui. La question demeure : comment faire pour que de tels comportements ne prennent plus le pas sur l’humain !
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Vous avez raison, c'est notre anthropocentrisme. Aucun animal ne massacre les autres et étale son "œuvre" pour impressionner. Il faut trouver un autre référent... qui ne soit pas théologique (l'ange et le diable par exemple), éthologique peut-être (instinct de vie ou de mort), peut-être encore psychanalytique (libido ou thanatos) ou simplement éthique, le bien et le mal, ben... difficile à définir, surtout si ce sont les Humains eux-mêmes qui doivent les définir, ils vont encore s'étriper... Bon, disons que dans l'humain il y a quelque chose de pourri et quelque chose de sain, et on ne sait pas bien comment faire pour que le pourri reste plutôt confiné dans son coin.
on ne sait pas bien comment faire pour que le pourri reste plutôt confiné dans son coin
Et pourtant, on sait bien. Le remède s'appelle "civilisation" et s'appuie sur des valeurs de justice et d'égalité. Ne jamais laisser la loi du plus fort prospérer.
Tout un programme, mais c'est bien l'histoire de l'Homme que de poursuivre ce rêve de civilisation...
Le remède s'appelle "civilisation" et s'appuie sur des valeurs de justice et d'égalité
Vous faites bien de mettre civilisation entre guillemets car, la première question qui m’est venue à l’esprit c’est : laquelle ?
Selon l’Encyclopédie Universalis, ce mot « est employé en des sens très variés et souvent fort imprécis ».
Pour ce qui est de justice et d’égalité, comment est-ce qu’on les détermine ? Les hommes vont-ils se mettre ensemble autour d’une table et décider ce qu’il faut considérer comme juste ou non ? Quant à l’égalité, il faudrait d’abord qu’ils se mettent d’accord sur la définition de l’homme ! Celui-ci a été défini, en Occident tout au moins, d’abord par rapport à Dieu : il est situé entre le bien et la justice absolus représentés par Dieu, et le mal absolu représenté par le diable. Ensuite, il fut défini par rapport à l’intelligence (concept aussi difficile à définir) caractéristique “exclusivement ˮ humaine qui le distinguerait des non-humains qui en seraient dépourvus. Tout un programme comme vous dites.
Ces définitions n’ont jamais pu inclure “tous les Humains, êtres qui ont la fâcheuse manie de contester la position qui leur est dévolue sur “l’échelle de l’humanité, contrairement aux Non-humains. Voire, de contester le fait d’être exclus de la communauté des humains.
Peut-on demander aux Israéliens et aux Palestiniens de se mettre d’accord sur ce qui serait juste pour eux ? Ou faudrait-il faire intervenir un tiers (transcendant ?) pour les mettre d’accord ? Et qui pourrait être ce tiers ? Dieu ? Les USA ? L’Europe ? La Chine ? En ce qui concerne l’humanité, les uns la conteste aux autres, sans doute pour des raisons opportunistes. Mais où aller chercher la “règle transcendante" que tout le monde pourrait accepter et respecter ? Alors, “civilisationˮ comme rêve qui rapprocherait les hommes de la “Sagesseˮ qui les empêcherait de s’étriper, j’y rêve aussi. Mais je crois que ça fait quelques millénaires que ça dure. Tout un programme comme vous dites.
Complètement d'accord avec toutes vos remarques.
Les hommes vont-ils se mettre ensemble autour d’une table et décider ce qu’il faut considérer comme juste ou non ?
Effectivement, c'est un élément indispensable dans l'établissement des valeurs de la "civilisation" : la démocratie, la délibération libre et la souveraineté de chacun à donner son avis sur toutes les questions politiques.
En ce qui concerne la définition de la justice (qui doit être le socle clé desdites valeurs), j'avance l'idée dans mon commentaire que mettre fin à la loi du plus fort est primordial, peut-être même la toute première étape du processus civilisationnel.
Et là on mesure à quel point le néolibéralisme nous a fait régresser de ce point de vue depuis presque un demi-siècle...
J'ai souvent pensé à retourner la réplique héroïque de Guillaumet ayant survécu après l'écrasement de son avion dans les Andes:
"Ce [qu'ils ont] fait, aucune bête ne l'aurait fait"
Et aussi à a tirade de Prévert: Ils ont insulté les chiens, les porcs, les serpents... (citations approximative, qui se termine bizarrement par "Les chats, ils n'ont pas osé"
Parce que quand même, La Fontaine, "Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras..." on est à la limite de l'insulte...
ancien ministre LR Xavier Bertrand pense que tous les auteurs d'actes antisémites devraient être condamnés à assister à la projection.
ça me fait furieusement penser à un film. Vous savez, le type qu'on oblige à regarder des images de violence pour le "soigner". Orange mécanique
À la « joie sincère du faible qui finit par parvenir à se venger un peu des forts », à rebours de la tartufferie de l’Occident et en prenant à témoin le Sud Global compatissant, répondrait donc le calcul stratégique du fort avec une mise en condition méthodique de l’opinion occidentale qui lui reconnait son droit de se défendre ce qu’il concrétise en exerçant sa vengeance implacable ; nouvel épisode auquel répondra le faible quand il le pourra avec une « joie sincère... » – ad nauseam! N’en déplaise aux adeptes de l'entortillage du fondement, l’un et l’autre se rejoignent sur un point : être rendu au bout du rouleau d’où l’on pense que la chose la plus importante dans l’existence est de rendre le mal que l’on subit et que peu importe si le récipiendaire de la vengeance n’est pas précisément l’auteur de l’offense.
J’ai connu un endroit à l'écart du monde où un dicton populaire prétend que le danseur n’exulte en définitive qu’en raison de l’importance du chaperon qui lui déploie la parure qu’il porte sur le dos ! Dans ce même endroit que notre modernité toise le plus souvent avec condescendance, la justice n’est pas toujours rendue en faisant la part des choses, en déterminant laborieusement qui a raison et qui a tort. Il est des situations dans lesquelles pour défendre l'intérêt du reste de la communauté, pour éviter de la voir se scinder en deux, l'on préfère punir deux querelleurs impénitents, d’une manière qui fait supporter à chacun une contrainte proportionnelle à ses capacités.
Il est impossible, sur l'ensemble du conflit entre Israël et la Palestine de faire la part des choses aujourd'hui. Peut-être n'eut-il jamais eu de moment où cette possibilité fut tangible ? Alors la communauté internationale peut continuer à jouer à ce jeu de la compassion différentiée. Il ne manquera pas de se trouver dans chaque camp des stakhanovistes du factuel qui s'occuperont de constater sans laisser transparaitre le corollaire sous-jacent « qui n’est pas avec est contre ». Ou alors elle (la machinette internationale) peut menacer de mettre les deux belligérants à la marge, se donner les moyens de le faire, leur ôter tout soutien sauf humanitaire, encourager enfin l’un et l’autre et les assister sur le chemin de la crainte et du respect mutuel – résultat plus accessible et, à mon sens, plus désirable que l’amour du prochain.
Bien entendu pour cela, les soutiens des deux ennemis sont contraints de s’entendre au moins assez suffisamment pour imposer des sanctions à ces derniers sans tricherie. Que signifierait le fait que ces soutiens ne parviennent pas à s’entendre si ce n’est finalement le vrai sens de ce conflit ?
Macron a eu la peau d'anticorps.
<< Autrement dit, avec ce montage, les civilisés parleraient aux civilisés, et les barbares aux barbares. C'est une hypothèse qui mérite examen. >>
Je n'arrive pas à saisir le sens, surtout de la dernière phrase. Quelqu'un pour m'éclairer ? (je ne suis pas ironique).
Merci.
Une fois de plus un article pertinent de puissance en sa conclusion, à méditer dans les rédactions... Merci Daniel !! Raymond Mathieu
"Autrement dit, avec ce montage, les civilisés parleraient aux civilisés, et les barbares aux barbares. C'est une hypothèse qui mérite examen."
On peut aussi penser qu'il n'y a plus que des barbares qui se parlent entre eux. Des fous furieux. Des jouisseurs d'infamies. Des Thénardier détrousseurs de cadavres :
« Le rôdeur nocturne, que nous venons de faire entrevoir au lecteur, allait de ce côté. Il furetait cette immense tombe. Il regardait. Il passait on ne sait quelle hideuse revue des morts. Il marchait les pieds dans le sang. »
« Nous ne sommes pas de ceux qui flattent la guerre ; quand l’occasion s’en présente, nous lui disons ses vérités. La guerre a d’affreuses beautés que nous n’avons point cachées ; elle a aussi convenons-en, quelques laideurs. Une des plus surprenantes, c’est le prompt dépouillement des morts après la victoire. L’aube qui suit une bataille se lève toujours sur des cadavres nus. »
Victor Hugo, Les Misérables, Deuxième partie, Livre premier, chapitre XIX Le champ de bataille la nuit.
Qu'une telle projection ait eu lieu à l'assemblée nationale me semble problématique.
Comment ne pas y voir un instrument de propagande donc une volonté par les dirigeants Israéliens d'influer sur les députés français, donc d'influer sur la politique intérieure et internationale de la France .
Une espèce de hacking officiel .
Je ne mets pas en doute la véracité des images projetées. l'horreur des images projetées. je n'oublie pas non plus que ces images ont été choisies et montées pour soutenir un point de vue :celui du réalisateur.
Concernant l'argument des barbares parlant aux barbares.... A qui s'adressaient les images d'Abu Ghraib ? celles de Guantanamo ?.....moins de sang mais la même jouissance des bourreaux.....cette jouissance là s'adressait elle aux "civilisés " ?
Ne nous laissons pas aller à des explications caricaturales aux vieux relents coloniaux voire racistes : eux contre les autres ...le choc des civilisations ....etc..
La barbarie est universelle. il n'y a pas de barbarie légitime.
Concernant la tentative d'explication du comportement des porteurs de GoPro du Hamas, je ne pense pas qu'il s'agisse d'un plan de comm vers le sud global contre l'occident.
Il faut juste accepter que les valeurs morales ne sont pas des vérités universelles, certains actes peuvent paraître horribles pour certains et tout à fait normaux pour d'autres et inversement.
Si vous êtes un combattant faisant parti du Harakat Al-Muqâwama al-'iSlâmiya (aka HAMAS, littéralement « Mouvement de résistance islamique »), le actes du 7 octobre correspondent tout à fait aux actions que le prophète de votre religion aurait pu faire.
Et pour rappel, selon votre dogme, cette personne est la plus parfaite qui soit, votre but est d'émuler son comportement.
Selon vos textes sacrés, qui sont pour vous une vérité absolue, vous savez que votre prophète était également chef de guerre.
Parmi ces épisodes guerriers, on vous a enseigné comment votre modèle de prophète a traité le cas des Banu Qurayza : une tribu juive de Médine, précédemment alliée des premiers musulmans, qui les avaient trahis lors de la bataille de la tranchée.
Après les avoir vaincus, votre prophète a sanctifier la décision suivante : les femmes et les enfants ont été pris comme captifs et tous les hommes pubères ont été décapités (on parle de plusieurs centaines selon les sources musulmanes, hadith et sira).
Pour s'assurer de leur caractère pubère, on les a déshabillé pour voir si ils avaient oui ou non des poils pubiens (toujours selon le dogme officiel).
Au final si vous puisez uniquement votre système de morale dans la lecture rigoriste des actions d'un bédouin d’Arabie du VIIè, vous n'avez aucun problème à justifier les exactions du 7 octobre.
Au bout de 56 ans d'occupation ( au moins ) a-t-on besoin de drogue pour se révolter de manière horrible ?
Au bout de 56 ans( au moins ) d'occupation , de misère , d'oppression, de colonisation, comment réagirions-nous ?
A titre personnel, je ne serais pas sûr de respecter les règles de la guerre , et d'éviter d'être un bourreau
Je n'excuse rien, je m'interroge ...
Très intéressante l'hypothèse de Carnéade. J'ajouterais (pas à la place mais en plus) que l'horreur est l'arme de la guerre psychologique d'un "belligérant" qui est en infériorité numérique et/ou technique. Gengis Khan est connu pour avoir conquis la moitié du plus gros continent de la Terre avec une petite bande de cavaliers, grâce à des mises en scène épouvantables de leurs massacres, faites pour susciter des récits épouvantés dans toutes les contrées traversées. Animalisés par l'ennemi "civilisé", ils s'auto-animalisent au centuple pour inspirer, à défaut de respect, la crainte qu'inspirent les bêtes féroces.
Je suis surpris que cette histoire de projection ne rappelle pas plus que ça le scénario d'orange mécanique
Je suis un peu surpris par le positionnement de Daniel ces derniers jours.
-d'une part à critiquer la com' Israëlienne ou pro-Israëlienne
-d'autre part à être très sévère (limite impitoyable) avec ceux qui critiquent la com' Israëlienne ou pro-Israëlienne. Aujourd'hui le député LFI, hier l'Imam : un mot mal choisi ou une tournure à-peu-presque et paf ! sanction ! dans le camp des méchants.
Ayant interviewé Daniel dans une autre vie, je sais qu'il aime la précision dans les termes, et qu'il peut être sévère (je me suis pris 2/3 pans sur le bec dont un "monsieur wikipedia" perfide ^^), mais là je trouve ça un peu gênant.
La parabole de l'épervier et du rossignol : "Qu'as-tu à crier, sot que tu es ! Parce que je suis plus fort que toi, tu iras où il me plaira de te mener, aussi merveilleux chanteur que tu sois ! Insensé celui qui se mesure à plus puissant que lui !" Hésiode
Des terroristes du Hamas sous captagon? Le temps de la guerre, le temps de la drogue
Selon Israël, les assaillants du 7 octobre ont agi sous l’emprise du captagon. Cette drogue de synthèse fait des ravages au Moyen-Orient, mais aussi les affaires du régime syrien.
https://www.letemps.ch/monde/moyenorient/des-terroristes-du-hamas-sous-captagon-le-temps-de-la-guerre-le-temps-de-la-drogue
Un peu du mal à comprendre l'intérêt de terminer une chronique sérieuse par un commentaire de PMU d'un quelconque expert es cachalot.
Ce but est moins clair de la part des porteurs de GoPro du Hamas.
Et pourtant, l'hypothèse à la fois la plus simple et la plus crédible est tout autre que celle que vous déroulez péniblement à la fin de votre article (il est hautement improbable que le Hamas cherche à s'adresser à un "Sud global" à la fois largement impuissant géopolitiquement et aux intérêts fondamentalement divergents).
Cette hypothèse crédible, donc, qui a émergé brièvement durant les premiers jours suivant l'attaque du Hamas avant de disparaître étrangement, met l'accent sur des considérations purement politiques et internes au Hamas : il s'agit d'une lutte à mort entre la branche armée (véritables extrémistes fanatisés et genocidaires) et la branche politique (qui cherche depuis des années à amender totalement la charte du mouvement, est prête à reconnaître l'existence d'Israël et était justement en négociation plus ou moins secrète avec le gouvernement israélien). La branche armée a pris l'avantage dans cette guerre intestine en coupant l'herbe sous le pied de leurs rivaux par cette attaque violente et sanguinaire sans précédent.
La mise en scène macabre de cette "barbarie" n'était donc qu'une stratégie supplémentaire pour s'assurer que plus aucune puissance, Israël en tête, ne puisse plus jamais négocier avec le Hamas, voire avec tout le reste de la résistance palestinienne, dans une fuite en avant eschatologique et suicidaire caractéristique de ce fanatisme islamiste.
Dans toute lutte armée, et particulièrement dans les luttes décoloniales, plus le conflit s'intensifie et s'enlise, plus les monstres et les ultras prennent le dessus sur les autres plus modérés et marquent de leur empreinte la nature du conflit.
Et il peut s'agir de la part du colonisateur d'une stratégie délibérée, afin de mieux justifier la réponse disproportionnée. En l'occurrence, Israël et la communauté internationale en portent une énorme responsabilité...
Je sais pas pour vous, mais moi je commence à saturer sérieusement avec cette police de la pensée qui nous donne des leçons de bien pensance, qui nous enjoins de dire tel ou tel mot à la place d’un autre, qui nous somme de condamner telle ou telle chose, phrase, attitude, personne….
On devient tous cinglés ou quoi…?
… à moins que ce soit juste pour détourner notre attention des sales lois proposées par le Senat, du 49-3 et du baillonage de l’AN, de la misère dans laquelle se trouvent nos concitoyens….à quand des films et des commentaires pour montrer ce qu´il nous arrive, et nos dirigeants qui laissent faire…?
Mieux vaut écouter une parole de raison que d'attiser la haine par l'émotion.
Je remetes ici le lien vers l'entretien sur Tv5 Monde avec Rony Brauman (reçu le 11 nov. par des journalistes et non pas des chiens de garde) :
https://m.youtube.com/watch?v=Kk3gml8qGl0 (clic droit)
Mais comme il y a qqs images (peu) de Gaza (comme sur plein de télés en accès libre par ailleurs), ben youtube en a profité pour en limiter l'accès... parce que évidemment c'est pas de la parole autorisée.
Exceptionnellement je me suis connectée pour voir l'entretien en entier, je vous le conseille.
Sinon sur la chaîne yt de tv5 monde il y a qqs extraits https://m.youtube.com/@TV5MONDEInfo/search?query=Rony+Brauman+Internationales
Comme je disais dans un post a un connard pris de courage au fond de son canapé , se faire traiter d'antisémite par habib , par enthoven, , par nétanyaou , c'est inadmissible , c'est meme une médaille , se faire traiter d'antisémite par Schneiderman par Brauman , par Pardo , c'est admissible , c'est une infamie et on peut en discuter . Comment etre contre un mec qui se leve contre sa famille et qui dit non ? Qui se leve devant le patriarcat et qui dit , je ferais pas ce que vous voulez .C'est pas des couilles qu'ils ont ces mecs , c'est des boules de bowling . Avec eux je suis juif , je veux etre juif comme eux , qu'est ce qu'il faut faire ? Manger des épinards et on devient popeye .J'ai surement dit des choses qui ont heurté des gens .Le problème c'est que je suis comme habib , je sais utiliser ce qui fait mal , ce qui rentre dans l'oreille et tout doucement détruit le cerveau jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un coeur sanguinolent .Rien de mieux pour amener l'ennemi à faire des erreurs . Par contre a la difference d'habib , même si je supporte le regard de mon ennemi en train de crever , je n'en éprouve aucune joie , aucun plaisir .Et je maitrise mon orgueil , quand je suis en tort je le reconnais et je fais marche arriere sans aucun probleme .
Merci pour la citation.
Par contre je tiens à préciser (d'autant que selon les endroits du post je les oublie par moments), que "civilisé" et "barbare" est évidemment à lire avec tous les guillemets nécessaires. En employant ces termes. je me situe clairement dans une référence au discours occidental (et encore plutôt celui du temps des colonies que l'actuel qui assume moins de se voir comme l'unique référence en terme de civilisation, encore une politesse "civilisée" qu'on a).
Sinon, pour ajouter une petite référence pop-culturelle, les œuvres qui incarnent le mieux pour moi l'opposition de ces deux types de violence sont les films de Tarantino, Inglorious Basterds et Django (et pour Inglorious Basterds surtout si on y ajoute le visionnage de quelques films historiques plus sérieux, comme La Conférence de Matti Geschonneck qui illustre fabuleusement l'enrobage civilisé qu'aimait se donner même le nazisme).
Après de la part des civilisés c'est une erreur monumentale de projeter ce film ,; c'est un aveu de faiblesse , encore une fois ! Mais c'est ce qu'est un neo libéral , un faible , incapable de résister a rien , un sous homme , une merde , rien ,le néant !
Oui j'aurais pas employés ces mots , mais ouais, entierement d'accord .J'aurais plutot dit les faibles parlent aux faibles , "regardez on peut y arriver , on peut leur fairte payer !" D'ailleurs pour moi c'est ce qui horrifie les "civillisés " ils ne sont plus les seuls a donner la punition .
Si on remet les choses dans le contexte, le Hamas est financé par le Qatar avec l'aide d'Israël, a été porté au pouvoir à Gaza avec le soutien d'Israël, a été créé avec le soutien d'Israël et qu'on a vaguement entendu que des rapports du Mossad indiquait qu'une opération de grande envergure était en préparation mais que l'armée israélienne a quand même enlevé des troupes autour de la bande de Gaza pour les envoyer du côté de la Cisjordanie, il y a des explications différentes à la mise en scène de la violence par le Hamas, très contre-productive d'un point de vue communication. Mais malgré ces nombreux éléments très concrets, ces explications seraient taxées de complotistes.
il n'y a que moi que ça choque, de voir un état utiliser et diffuser des images atroces de meurtres à des fins de propagande guerrière? Où est le respect des victimes? de leurs familles? Je trouve ça d'un cynisme écœurant.
La pédagogie de l'horreur, on connait, on essayé et on sait que ça ne produit rien sinon du traumatisme. Je fais partie de cette génération de collégiens qui ont du visionner des images abominables des camps de concentration. On ne nous demandais pas notre avis, on ne nous y préparait pas, on pensait simplement que ça donnerai du sens aux mots que l'on entendait en cours d'histoire. Ça a produit des traumas, des vrais, des gamins incapables de tenir le choc et de visionner ces images jusqu'au bout.
Aujourd'hui des "projections" sont organisées, comme pour un film promotionnel, on y attend tous les VIP, et gare à qui ne s'y rend pas qui se rendrait coupable d'antisémitisme de fait, de complicité avec les meurtriers. C'est une folie!
En tout cas, j''ai l'impression que ça marche leur truc, pour mettre tout le monde au pas...
L'ennemi, et ses relais intérieur, est maintenant connu, détruisons-le !
"Cette projection, d'autres lui attribuent aussi une sorte de fonction morale, voire punitive. L'ancien ministre LR Xavier Bertrand pense que tous les auteurs d'actes antisémites devraient être condamnés à assister à la projection."
Après avoir lu et adoré la France Orange Mécanique, le voilà qui veut nous faire un remake du film. Ah, si Kubrick était là pour nous faire un film...
Après avoir écouté le twitt de l'ambassade d'Israël qui relate cet appel téléphonique, je pense à une autre scène dont vous avez tous certainement entendu parlé : celle d’un individu du Hamas qui élimine un père de famille sous les yeux de ses enfants puis... va se servir un coca dans le frigo.
L’autre, en l’occurrence les enfants effrayés sont déshumanisés à cet instant, on n’y prend pas garde, on passe à autre chose.
Cette déshumanisation fut évoquée par un écrivain américain lors d’une ITW sur un network US, et également par le journaliste d’Haaretz Gideon Levy lors d’une courte intervention massue dans laquelle il finissait par dire que « vue d’Israël » il n’y a pas de problème de droits de l’homme en ce moment, puisque « They are not Humain being like us » (https://www.youtube.com/watch?v=IkmzBptzCNA)
75 ans de conflit, déshumanisation de chaque côté, paix nulle part…
Le problème avec cette projection, c'est qu'on sombre dans le voyeurisme au détriment des victimes elles mêmes et de leurs proches. Ceci à des fins de propagandes évidentes Israéliennes. La littérature a raconté et documenté suffisamment de massacres pour savoir ce que l'être humain est capable de faire.
Cette projection servira aussi le dessein d'un gouvernement fachiste pour exterminer toutes ces brutes.
Les massacres commis par les européens et US un peu partout dans le monde devraient nous abstenir de nous croire être le camp du bien .
Et puis on oublie le contexte historique, de colonisation et de nettoyage ethnique commis par Israël.
Mais l'arrogance Occidentale est sans limite. Les pays du Sud l'ont bien compris.
"Ah d ieu. Que la guerre est jolie !!! " Apollinaire (de bonne herbe celui-là)
Bonjour,
J'ai une première remarque. Si j'étais député et qu'on m'avait intimé de subir cette projection, j'aurais répondu que je ne suis pas amateur de snuff movies et que cette manière de vouloir imposer ce visionnage est barbare.
En seconde remarque, avec ce raisonnement qui dit que les jouisseurs sont les vrais barbares, je tiens à signaler aimablement que les exécutants des chambres à gaz ont toujours tenu le discours du "je fais mon boulot sans passion coupable". Tout comme d'ailleurs les lanceurs de bombes atomiques et autres tueurs de masse civilisés.
La hauteur du débat est proche des enfers.