À Zuckerberg, la masculinité reconnaissante
Après X et Musk, c'est au tour de Zuckerberg de reconfigurer ses plateformes (Facebook, Instagram, Threads) au bénéfice de la manosphère trumpiste. Au moins, la situation est claire : les vieux réseaux sociaux sont désormais des "safe space" pour la faction la plus haineuse de la masculinité patriarcale.
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Commentaires préférés des abonnés
nous assistons simplement au ralliement de la classe dominante au pouvoir politique qui défendra la mieux ses intérêts: l'extrême droite
à l'heure où les "blocs centraux" (en clair la droite néo-libérale - qui va en France du PS hollandiste aux Répub(...)
Merci pour ce texte puissante et limpide...
Oui, grosse fatigue... :(
Mais merci Thibault pour cet article
et surtout les dernières lignes (...pour pas se flinguer tout de suite).
Le z minuscule n’a pas digéré son passage devant le Sénat, s'être fait laminer magistralement par AOC, un(...)
Derniers commentaires
Encore un effort...pourquoi ne pas enfin parler de décroissance... économiquement soutenable bien entendu...
Bonjour,
Si vous aviez un PODCAST je l'écouterai bien volontiers et je suis sûr que je ne serais pas le seul...
Un podcast centré sur les nouvelles technologies, avec une approche clairement critique, indépendante, philosophique, de gauche... J'ai l'impression que ce type de voix manque, alors que le monde est clairement aujourd'hui dans les mains des propriétaires de ces technologies ; il est temps que la gauche s'empare intelligemment de ces thématiques cruciales.
Avec un mélange de papiers thématiques lus à haute voix, tels que ceux que vous faites sur @SI ; et aussi des entretiens avec des auteurs critiques qu'on entend peu ailleurs.
J'écoute fidèlement le Ezra Klein show, et je suis persuadé que vous pourriez avoir un podcast de cette trempe.
Idem chez Youtube/Google ?
Je suis abonné à plusieurs chaînes de critique ciné (plutôt de bonne qualité et neutre politiquement, ou engagées à gauche comme cinéma et politique ou Bolchegeek). Depuis l'investiture de Trump, et sans avoir changé mes abonnements, l'algo me suggère de plus en plus de vidéo du style "ouin ouin le wokisme a détruit ma série préférée". Coïncidence ?
les ventes de Tesla s'effondrent,
FB est envahi 'une nouvelle génération d'escrocs utilisateurs d'IA,
d'ici que les loups s'entredévorent il n'y a pas loin,
en attendant les adeptes du nazisme font feu de tout bois partout dans le monde avides de conquêtes et de colonialisme
la coordination rurale a conquis l'Aquitaine
le 49.3 nous impose un budget destructeur
et l'opposition est plus morcelée que jamais
Merci pour votre article, je me suis jamais inscrite sur le réseau de Zuckerberg facebouc, parce qu'à l'époque il demandait des données personnelles que je ne souhaitais pas lui donner, pareil pour la concurrence .
J'ai toujours préféré l'internet des blogs, des forums et aujourd'hui des newsletters, l'internet de l'écrit long et travaillé.
Je trouve qu’aujourd’hui les choses ont le mérite d'être claires, on ne peut plus se prétendre neutre ou apolitique, il faut choisir son camp.
C'est pour un vrai progrès, on peut dès maintenant faire le ménage dans les médias qu'ils soient en ligne ou pas, les vidéastes, les sites etc.
Merci, je le dis aussi, pour cet article, Daniel, et il faudra en écrire encore bien d'autres, vous, nous, moi, pour résister pendant 4 ans, cette dose qui arrive à fort débit. Résister, rester lucide.
Et quand on pense que l'IA utise ces données.. Bientôt une IA avec une petite moustache.
J'ai également l'impression que la tech à réussi à accomplir un tour de force : transformer le Web (et non pas internet qui n'est un protocole de partage de fichiers) en un jeu à somme nulle, ou tout du moins persuader une masse critique de personne qu'ils l'avait fait. Je m'explique.
Le Web c'est quasi infini, la seule limite c'est le nombre serveur en ligne et l'espace que votre page prend. N'importe qui peut désormais facilement créer un blog, un site web, une boîte mail, la seule difficulté ça va être de passer les filtres automatiques qui luttent contre le spam ainsi qu'avoir de la visibilité. Donc on est bel et bien dans un jeu à somme non-nulle, ce que je perd ne va pas nécessairement dans l'autre camp.
Mais qu'est ce qu'un jeu à somme nul/non-nulle. Très bonne question et je reconnais bien là l'esprit affûté des @sinautes. Le meilleur exemple qui me vient à l'esprit c'est d'imaginer une balance à l'ancienne avec ses deux plateaux. Un jeu à somme non-nulle c'est comme retirer un poids d'un des plateaux et de la poser à CÔTÉ de la balance, ce qui à pour effet de faire pencher d'un côté.
Un jeu à somme non-nulle c'est comme retirer un poids d'un des plateaux et de la poser sur L'AUTRE PLATEAU.
Tout de suite on comprend que le déséquilibre est bien plus important et que perdre un poids est beaucoup plus pénalisant.
Le Web 1.0 avait sa multitude de sites web, de forum, d'espace de partage. Si on trouvait que la situation dégénérait ben pas grave, le reste du Web nous tendait les bras. Si quelqu'un construisait quelque chose qui ne nous plaisait pas ben on pouvait toujours aller construire ou participer à la construction de quelque chose ailleurs, on ne servait pas les plans de l'adversaire. C'est pas parce qu'on vous prenait un poids (pour rester sur l'exemple de la balance) que vous étiez doublement pénalisé (perte d'une ressource ET renforcement de l'adversaire).Le Web 2.0 à toujours cettte diversité mais le centre de gravité est telle qu'il y a des chances que ce que vous faites finisse toujours ou presque par nourrir la bête. Construire quelque chose à côté a désormais beaucoup moins de force vu que ça peut se retourner contre vous...
Ils ont réussi à contourner le problème de l'infinité de l'espace du Web en se concentrant sur une ressource qui elle est finie : l'attention humaine.
L'être humain n'a qu'une quantité limité d'attention, ce qu'on peu assimiler à un stock, un capital, et ça ils savent comment le gérer et le mettre à leur profit. Ils noient l'attention quand ça les arrangent, ils la restreigne pour qu'on se concentre sur ce qu'ils veulent quand ça leur chante.
En restreignant la définition du Web dans l'imaginaire collectif et dans l'expérience quotidienne du Web de l'écrasante majorité des utilisateurs, les ploutocrates ont réussi à se rendre inévitables.
J'aime bien le paragraphe de fin de Thibault Prévost, là où l'on souhaite vous emprisonner allez là où il y a de l'espace.
Certes c'est plus calme, on est pas au courant des derniers potins, mais bon osef.
J'adore le dernier paragraphe !
Zuckerberg, le male-bêta, qui se revait Alpha et fini Oméga!
Tout comme Christina ci-dessous, je vous remercie pour vos dernières lignes :
"Lisez, écoutez, regardez, diffusez des penseuses féministes, décoloniales, antifascistes - technocritiques, mais pas que. Écoutez-vous. Perdez votre temps. Cultivez les joies locales. Faites fleurir vos résistances dans des jardins collectifs, pendant que l'agora planétaire du Web social que nous avons connu (et la vallée qui l'a vu naître) brûle de la folie des hommes. Un jour, les cendres seront fertiles".
C'est ce que je fais, et heureusement, je ne suis pas le seul. Mais hélas, tout en contemplant cet effondrement moral qui semble signer une nouvelle décadence de civilisation, et en prenant la mesure de notre impuissance. Car même entre critiques (sévères) de ces réseaux sociaux toxiques, nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord sur la nécessité de les boycotter. Le piège s'est-il définitivement refermé ?
Pour contexte, cela dit, où en est le public de ces plateformes ? Je croyais facebook à l'agonie, est-ce que ce lifting sur le mode "moi aussi je suis un facho comme vous, revenez" inverse la tendance (ou est-ce que facebook était délaissé au profit d'autres réseaux du même propriétaire) ? Qu'en est-il de twitter/X, y a-t-il hémorragie ou consolidation ? Cette idéologie structurale se retrouve-t-elle, à certains niveaux, sur les alternatives (genre bluesky) qui semblent croître depuis la muskisation de twitter ?
Je pose ces question de très loin, ayant une très faible visibilité des réseaux sociaux et des mouvements de modes qui les peuplent ou dépeuplent...
Oui, grosse fatigue... :(
Mais merci Thibault pour cet article
et surtout les dernières lignes (...pour pas se flinguer tout de suite).
Le z minuscule n’a pas digéré son passage devant le Sénat, s'être fait laminer magistralement par AOC, une meuf (et d’autres dont je ne connais pas les noms)...
Le minus enfin peut se venger, là, que le vent a tourné (il a courageusement attendu que d’autres ouvrent la voie).
En lisant votre chronique sur ces masculinitistes racistes et dégénérés ,, je me suis rassuré en pensant comme Ferrat que " la femme est l'avenir de l'homme "
'C'était avant Thatcher, Clinton, Meloni, Vanderleyen, Le Pen....
Comme disait Tocqueville:
Ce quil faut craindre, ce n'est pas tant la vue de l'immoralité des grands , que celle de l' immoralité menant à la grandeur "
Je voudrais pouvoir écrire:
"Mais vous rêvez, nous sommes en démocratie. En France,il n'y a aucun danger!".
Mais voilà,je ne peux pas l'écrire.Je sais l'article parle des USA, mais il peut y avoir des similitudes avec la France.Le danger est là! J'ai toujours espéré et même cru que je ne vivrais pas les horreurs qu'ont subies mes parents, mais maintenant je me demande quand cela adviendra. Serons-nous comme aux USA assez stupide pour voter pour l'ED, et donc, contre nous-même?
nous assistons simplement au ralliement de la classe dominante au pouvoir politique qui défendra la mieux ses intérêts: l'extrême droite
à l'heure où les "blocs centraux" (en clair la droite néo-libérale - qui va en France du PS hollandiste aux Républicains gaullistes) sont en déliquescence, et où partout dans le monde le capitalisme est rejeté par les populations qu'il maltraite, les dominants investissent massivement dans les marionnettes politiques qui assureront le maintient de l'ordre établi, fussent-elles totalitaristes, racistes et ségrégationnistes (plutôt Hitler que le Front Populaire, non?). Mieux vaut supprimer la démocratie avant que le peuple ne s'en serve contre eux.
double effet kiss cool: normalisation des idéaux d'extrême droite racistes et criminalisation des idéaux de gauche égalitaires. Objectif = anéantir toute possibilité d'alternative -réelle- dans le champ politique, pour poursuivre l'orgie (la "br-orgie"?)
Partant de là, la meute agit: soutient aux pouvoirs les plus violents, qui derrière des discours racistes, misogynes et réactionnaires, ont surtout un programme économique ultra violent dont les Chicago Boys n'ont même pas osé rêver. Trump fabrique du consentement en ventant une politique nationaliste et patriotique (America First), pour pouvoir librement détruire toute forme d'Etat, et donc d'entrave à l'enrichissement sans limite de la classe dominante qui le finance et participe à son gouvernement. Les électeurs sont ravis de l'entendre dire qu'il va mettre tous les mexicains dehors, et laissent détruire les services d'éducation et de santé.
Les électeurs RN ne font pas mieux: ils acceptent la suppression de prestations sociales qu'on leur présente comme un "appel d'air" à l'immigration, sans comprendre que ce sont leurs propres droits qu'ils vont perdre (Kévin préfère qu'on supprime les allocs, plutôt que d'en bénéficier au même tire que Mourad...). Ils se nourissent aux mêmes réseaux sociaux et plateformes puantes, complotistes, masculinistes, violentes, racistes et antidémocratiques.
Merci pour ce texte puissante et limpide...