Agnew : "J'aurais mis aussi du bleu, pour associer Macron au drapeau français"
Nous avons échangé par e-mail avec Lincoln Agnew, l'illustrateur canadien dont l'image de Hitler dans le Harper's Magazine a un peu trop inspiré le graphiste du Monde. Comment Agnew aurait-il illustré cet article? Peut-on utiliser un style esthétique associé au totalitarisme? Il nous répond. Et Jérôme Fenoglio, le directeur du Monde, nous dit deux mots de l'enquête interne.
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<< j'aurais incorporé du bleu dans l'image, pour contrebalancer le rouge. Ce simple ajout aurait relié Macron au drapeau français et éloigné la référence au nazisme.>>
Mdr! Sous Vichy, le drapeau de l'État français était bleu blanc rouge e(...)
"Quand vous voyez les deux illustrations l'une à côté de l'autre, comme des milliers de gens les ont vues, c'est inévitable d'associer le président Macron avec Hitler."
Sans doute, mais derrière la forme il y a le fond. Et quand on sait comment tout c(...)
Parfois il y a des conneries qui sont plus grosses que des bourdes
Les comparaisons hasardeuses par exemple
même si en version soft la dictature a des arômes en bouche de fruits bruns qu'on reconnait et portent loin
mais l'idée de cette couverture était(...)
Derniers commentaires
<<Ils ont l'esprit munichois>>, ils <<ont quitté le champ républicain>> dit Benjamin griveaux en parlant de l'opposition et donc des gilets jaunes.
Qui est-ce qui fait continuellement référence au III Reich et aux nazis si ce n'est ce gouvernement. Il considère l'opposition et donc par voie de conséquence les gilets jaunes comme des nazis, des collabos pour les premiers et des SA pour les seconds.
Alors, ça suffit à Asi, avec vos GJ extrémistes et bossez un peu sur le discours extrémistes de ces gouvernants non serviteurs de la République
Il est assez pénible de voir que l'on peut représenter le pauvre de la façon qu'il plaît à ces journaux, mais dès qu'il s'agit d'un puissant, on commence à s'excuser. Ce Monsieur s'est-il excusé pour l'apologie faite de Pétain ? S'est-il excusé pour ses propos sur les étrangers ?
C'est pareillement pénible que ces puissants se fassent passer continuellement pour des victimes.
<< j'aurais incorporé du bleu dans l'image, pour contrebalancer le rouge. Ce simple ajout aurait relié Macron au drapeau français et éloigné la référence au nazisme.>>
Mdr! Sous Vichy, le drapeau de l'État français était bleu blanc rouge et ça n'a pas empêché Pétain d'être proche d'Hitler.
nous sommes le 7 janvier, bonne année!
Parfois il y a des conneries qui sont plus grosses que des bourdes
Les comparaisons hasardeuses par exemple
même si en version soft la dictature a des arômes en bouche de fruits bruns qu'on reconnait et portent loin
mais l'idée de cette couverture était de ces bourdes dont on se dit qu'elles n'étaient innocentes qu'en apparence -
histoire de faire croire à une repentance de l'auguste journal responsable avec d'autres, propriétés des neuf milliardaires, de ce mirage, cette OPA sur la démocratie qui a fait naître en l'espace de quelques mois le besoin de ce produit qui rafraîchissait les parties que les autres ne pouvaient atteindre
Mais d'abord sauf les couleurs et l'air je ne sais quoi, le peuple en dessous n'a pas le même rôle : dans la version Macron, il provoque sous les lacrymogènes le regard hagard du Jupiter déchu, dans la version du fou furieux, il adule le fou furieux dans les fumées des livres et synagogues brûlés tandis que celui-ci contemple dans un sursaut de lucidité la fin terrible
"Quand vous voyez les deux illustrations l'une à côté de l'autre, comme des milliers de gens les ont vues, c'est inévitable d'associer le président Macron avec Hitler."
Sans doute, mais derrière la forme il y a le fond. Et quand on sait comment tout cela a pu arriver : par les urnes.
La question que me pose cette Une est : "est-ce encore une démocratie ?"
N'est-ce pas l'autre intention de son auteur ?
Après avoir lu "Crépuscule" de Juan Branco, vu la répression des idées et des actes, et écouté l'exécutif dans ses intentions, il y a beaucoup à craindre.
Je croirai autant aux dénégations de ce graphiste qu'à l'abjuration de Galilée.
Par les urnes ? De quoi voulez-vous parler ? Hitler arrivé au pouvoir par les urnes ? C'est faux. Il a été appelé au pouvoir, pas élu. Cela respectait sans doute la lettre de la loi - mais l'époque était trouble et violente, les SA d'Hitler arpentaient déjà les rues, des commmunistes étaient assassinés dans leur lit sans que la justice y trouve à redire. Alors dire que c'était "démocratique" ou "républicain"... N'importe quoi.
Les urnes ont quand même fait le premier pas en lui donnant assez de voix pour être pris au sérieux. La démocratie parlementaire a complété l'ouvrage. La violence de rue (largement tolérée par la "démocratie") avait déjà construit les fondations.
Les dictatures, c'est pas "un soir tout va bien, la liberté gui-i-de nos pas, et le lendemain matin, à l'heure du laitier, pof, dictature sortie de rien, par génération spontanée".
Tous les petits malins qui attendent d'y être vraiment pour commencer à se dire que peut être, oui, si on y regarde bien, mais quand même, pas tout à fait, et puis on pouvait pas prévoir... mourront dans leur lit, leur prudence les sauvera. Zont peut être raison?
Nous sommes invités à réfléchir au parallèle entre ces deux images. Et donc, j'ai ajouté qu'au delà du graphisme, il y a des questions sur l'usage de la démocratie.
"C'est faux. Il a été appelé au pouvoir, pas élu".
Je n'ai pas dit qu'il avait été élu mais que c'est arrivé par les urnes. D'après ce que vous dites, au moins les allemands auraient pu savoir à qui ils avaient affaire. Ce n'est pas le cas des électeurs de Macron qui ont voté pour un angelot tombé du ciel. Je ne parle pas de ceux qui ont voté par peur et rejoué la pièce de 2002. D'aucuns pensent que cette élection a été démocratiquement volée.
Constatons que l'issue de cette crise ne peut se faire raisonnablement que par des élections pour retrouver une légitimité. Si elle se fait en rentrant les têtes qui dépassent à coup de flash-ball par une répression policière sans précédent et un fichage de grande ampleur, nous risquons de finir pour beaucoup dans les stades, avec ou sans gilet. C'est plutôt cette deuxième solution qui a été choisie.
Si vous pouvez nous dire qui sont les généreux donateurs qui ont payé la campagne de Macron avec des chèques sur les banques libanaises, on gagnera du temps sur 1933 car les historiens se disputent encore sur le cas de Ford.
Lincoln Agnew ne parle pas d'une affiche qui a du, lui aussi l'inspirer « fortement », très fortement. Une des affiches les plus diffusée sous le 3e Reich où l’on voit un profil d’Hitler sur fond rouge.
Il a pas de moustache , Macron.