Après F2 et M6, la Cour des comptes se penche sur les entourloupes des autoroutes
Les sociétés d'autoroutes (Vinci, Eiffage, Sanef) à qui l'Etat a vendu plus des trois quarts du réseau routier hexagonal en 2006 sont incontrôlables. C'est la Cour des comptes qui l'affirme dans un rapport récent. Selon l'institution, les sociétés d'autoroutes pratiquent des hausses de prix supérieures à l'inflation à la limite de la légalité. Le tout alors que la "puissance publique est incapable de les contrôler". Un rapport très repris par les médias. Toutefois, ils ne sont pas nombreux à expliquer vraiment le fond du problème.
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Derniers commentaires
[quote=yaniz]Un parallèle est à faire avec les opérations de partenariat public-privé où l'opération est une vrai rente pour le partenaire privé et coûte plusieurs fois plus cher au contribuable (que sans le partenariat).
Plutôt que de "vision à court terme", ne s'agit-il pas de cadeaux délibérés? On a vu ce qu'il en était de l'eau, au point que beaucoup de villes, sous la pression des usagers avertis, la reprennent en régie.
Soulignons aussi qu'il n'était pas nécessaire de privatiser les autoroutes du point de vue de la comptabilité nationale.
Pourquoi l'a t on fait alors? sans que beaucoup de medias ne s'en émeuvent...
D'abord, l'Etat n'a pas vendu ses autoroutes à des sociétés privées. En 2006, l'Etat a vendu ses dernières parts dans les sociétés concessionnaires (SANEF, ASF, APPRR, Cofiroute, ...) qui ne sont pas propriétaires de leur réseau. L'Etat reste propriétaire des autoroutes et délègue à des sociétés privées leur exploitation (ce qui comprend leur entretien, leur modernisation, les travaux neufs, les mises aux normes, ...), en contrepartie de la perception des péages. L'Etat a d'ailleurs eu à cette époque (merci au gouvernement De Villepin) une vision à très court terme en cédant ses parts,ce qui le prive maintenant de rentrées d'argent phénoménales, au profit de gros groupes industriels (Vinci, Eiffage, Abertis, ...).
Ensuite, il est faux (à mon avis) de dire que les sociétés concessionnaires peuvent mentir sur la réalisation de leur travaux. Les autoroutes, en tant que propriété de l'Etat, sont contrôlées scrupuleusement par le Gestionnaires du Réseau Autoroutier Concédé (qu'on appelle GRA), service du Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable et de l'Energie. Il est, à mon avis, inenvisageable qu'une société concessionnaire puisse faire des travaux sans que cela soit contrôlé en amont (en phase étude), en réalisation (phase travaux) et à la mise en service, aussi bien sur les aspects techniques que financiers.
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Il ne s'agit donc pas de se désoler que l'Etat ait vendu les autoroutes. Il ne les a pas vendues. Par contre, on peut se désoler qu'il ait vendu ses droits de concessions à des sociétés privées. La différence est pourtant essentielle. A l'échéance du droit de concession, l'Etat peut reprendre l'exploitation de son bien (mais on peut alors se demander dans quelle mesure les sociétés concessionnaires continueraient à entretenir un réseau dont elles savent qu'à terme, elles perdraient la jouissance...)