Autodérision : une humiliation ?
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Extrêmement choqué que personne sur le plateau n'est relevé la violence du sketch de Jamel à l'encontre de Laetitia Casta, complètement objétisée : l'humiliation était là et m'a mis très mal à l'aise.
Je vais faire un message un peu nombriliste, mais je regrette un peu que l'humour juif n'ait pas du tout été évoqué dans l'émission.
Le principal ressort de cet humour est justement la dérision et l'autodérision avec un jeu autour des stéréotype(...)
Rien que le titre ne me donne pas envie de lire la suite .
Autodérision, c'est l'image même de la puissance du discours.
Et poser la question de l'autodérision comme humiliation , c'est n'avoir rien compris du sens profond de ce que veut di(...)
Derniers commentaires
Merci pour cette émission.
- Autodérision : une humiliation ? Et bien on saura pas. Le concept a l'air de vous plaire, surtout a Chedaleux, mais aucune argumentation.
Excellente émission, merci à tous les 3.
Des exemples que vous avez pris le temps d'analyser, sans tomber dans l'énumération ni le name dropping. Chaque exemple faisait avancer la discussion et nourrissait vos débats.
Et chacun a pu développer des idées (j'ai eu peur au départ que le temps de parole de Delphine Chedaleux soit bouffé par celui de Rafik).
Bravo !
Blanche Gardin réac ? J'en demande tous les jours des reacs comme ça. Daniel tu veux pas la proposer à Bolloré ?
Une émission très intéressante qui donne à réfléchir .Des remarques très pertinentes de Rafik Djoumi sur l'humour qui est celui de la victime qui dénonce son oppresseur et de Delphine Chédaleux sur le fait que l'humour est fondé sur l'identité supposée. Une mention spéciale au petit film d' Eddy Murphy dans l'autobus. Sketch très drôle ,justement parce qu'il met mal à l'aise et parce qu'il permet des interprétations multiples. Chacun des participants de l'émission en a donné une interprétation différente. Mon interprétation est la suivante. La société américaine est souvent puritaine et hypocrite.Elle " fait la leçon " aux Noirs ( tenez vous bien dans les autobus , ne profitez pas de la vie ) alors qu'en fait elle aime les plaisirs. Cela fait penser à ces hommes politiques américains républicains qui prêchent la morale familiale et ont des maîtresses.
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Oui, bien sûr, on aurait pu ajouter l'humour juif, féministe... oui, bien sûr, Delphine patine un peu pour trouver sa pensée (peut-être est-ce effectivement de l'impréparation), mais cette émission est un vrai régal ! Les archives toujours savoureuses, les remises en contexte très intéressantes, les analyses pertinentes et instructives. Il est bien sûr impossible d'appeler au micro chaque fois les grands universitaires qui ont fait leur thèse sur tel ou tel sujet (ou ASI ne coûterait pas 5 Euros par mois).
Et puis j'adore voir Rafik, défendre une pop culture truffée de clichés et Delphine incarner la contre-culture hostile à tous les stéréotypes de genre et de race. L'homme dans son rôle, et la femme dans le sien, chacun dans un véritable positionnement ultra "genré" !!
J'apprends énormément de choses dans cette émission que j'aime tout particulièrement.
Emission très intéressante ! J'avais même envie de sauter dans l'écran pour pouvoir intervenir surtout concernant Dave Chapelle pour qui selon moi, c'est celui sur qui vous êtes passés trop vite car il représente un vrai tournant et d'ici quelque temps, on verra sans doute naître en France le type d'humoristes qu'est Dave Chapelle ACTUELLEMENT. D'ailleurs, les raisons de son départ de Comedy Central alors qu'on lui proposait à l'époque 50 millions de dollars sont justement en écho avec le thème, et plus encore car pour les dites "minorités" il y a des aspects que vous n'avez pas pu aborder (fautes de temps ?) qui sont pourtant cruciaux pour comprendre toute la dynamique qui s'opère ici.
Petite précision sur la fin du Dave Chappelle Show. Après avoir effectivement longtemps éludé le sujet, dans une interview à Oprah Winfrey en 2006, Dave Chappelle a expliqué notamment que pendant l'enregistrement du dernier sketch un technicien blanc riait différemment. Il ne riait pas avec lui, mais de lui.
Des choses très intéressantes, mais "ethnoracial" à tout propos dans la bouche de D. Chedaleux, sans jamais le moindre recul sur ce terme si néo-gobiniste... Il y a comme un problème.
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Blanche.
Comme une très bonne sociologue, Gardin ne s'attaque pas à l'individu, au comportement de l'individu, mais au système qui le fait naître et qui l'entretient. Dans son fameux sketch aux molières 2017, ce n'est pas Polansky qu'elle égratigne, mais ceux qui le soutiennent !
Le système est complexe, il n'est pas en noir et blanc. Vient le sketch aux césars 2018 que vous proposez. Il y a eu #metoo (très mal traduit par BalanceTonPorc ; les femmes, dans la très très grande majorité, n'ont pas nommé leurs agresseurs, elles ont témoigné qu'elles aussi…) et oui, elle porte le badge de son modèle du Stand-up qu'elle n'a jamais croisé alors.
À peine 2 mois plus tard elle veut absolument remettre le molière de l'humour. Elle souhaite s'expliquer au sujet de ses précédentes interventions.
"J'ai parlé de ces metteurs en scène qui touchent un peu les actrices, et voilà… Je ne pensais pas que cela allait initier un mouvement d'une telle ampleur"…"les gens ont pensés que je parlais de Polansky, du coup il s'est fait virer des Oscars" (re tacle à ceux qui justement ne le virent pas des cérémonies Françaises)… "Je sens que j'ai une influence qui grandit de plus en plus maintenant"…
Elle passe au sketch que vous avez proposé :
"En plus après, il y a eu les Césars où il y a eu une jeune actrice qui s'est fait malmener sur les réseaux sociaux parce qu'elle a été filmée en train de ne pas rigoler à une de mes blagues, euhhh… Ça va trop loin !, ça va trop loin ! Je voudrais que les choses se calment… Je voudrais dire qu'il ne faut pas me prendre au pied de la lettre. Je dis, beaucoup de conneries, hein ! Je dis beaucoup de conneries. Je pense qu'on peut dire, même, vous pouvez considérer que je dis principalement de la merde, en général, hein, voilà donc heu" … "Alors on m'a dit que des juifs s'étaient glissés dans la salle !…" etc.
Elle se remet le molière, c'est très drôle, puis fini plus sérieusement et de conclure "Et évidemment je remercie Louis CK pour l'inspiration. Reconnaissance éternelle à Monsieur Louis CK…"
Et puis en 2019 elle reçoit encore le Molière. C'est un vrai feuilleton ; elle a préparé quelque chose : "… Quand même, il s'était passé quelque chose d'un peu magique l'année dernière quand je l'ai reçu… parce que j'ai pu remercier Louis CK pour l'inspiration et ça lui est revenu aux oreilles et du coup on s'est rencontré et grâce à ça je l'ai pécho ! Et du coup cette année ça me tenait vraiment à cœur de remercier Bradley Cooper… Parce que son travail ma vraiment beaucoup, beaucoup inspiré… et puis, j'en ai marre que Louis me force à le regarder quand il se masturbe…"
Ma position : si tu n'es pas capable de te foutre de ta propre gueule, tu n'es pas légitime à te foutre de celles des autres.
Alors, oui il ne faut pas verser dans l'auto-dénigrement mais il devrait être possible d'être à la fois ferme sur un certain nombre de convictions et lucide (et drôle) sur ses propres travers ou ceux des groupes auxquels on appartient.
Dommage, vous auriez du inviter aussi Noiriel ou Beau. En effet, il y a un gros mot qui n'a jamais été prononcé, et qui pourtant permettrait de comprendre beaucoup de choses.
C'est le mot classe (sociale).
Par exemple, pour le sketch du noir qui se fait bastonner par les cops, qu'il y a des noirs qui ont pris ou veulent prendre l’ascenseur social, et qui pour s'identifier à l'élite économique vont rire du massacre de leurs frères (pauvres), et les rendre responsables des violences policières. Ces clivages économiques se crois(ai)ent avec l'appartenance ethno-raciale.
Il est dommage de ne voir qu'un côté de l'oppression, le côté coloré, et pas le côté économique.
On croit que Delphine va y arriver quand elle parle de réac, mais non.
La familiarité de la race finit par obscurcir la réalité de ce qu'on analyse, ici aussi.
Un mot sur Groland et son info parodique "proximiteuse" avec de nombreuses années au compteur aurait été appréciable.
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Toujours intéressantes vos thématiques. Une critique pourtant je trouve que vos commentateurs-trices ne travaillent pas assez leur sujet. Discours hésitant, à brûle-pourpoint, parfois banal... Mais la critique est aisée et l'art etc... Continuez
Nous, pour l’humour lesbien auto dépréciatif, on a Alice Coffin, c’est moins rigolo.
Petite correction : après une pause d'une dizaine d'années, Dave Chappelle est à nouveau bien présents dans le paysage. Il a notamment présenté Saturday Night Live pour les deux dernières élections présidentiels américaines. Pour les anglophones : https://www.facebook.com/watch/?v=1053284255121401
Emission intéressante, mais qui aurait pu s'attarder sur d'autres comiques contemporains de Djamel pour montrer que d'autres chemins sont possibles. Je pense à Gad Elmaleh ou Omar Sy qui ont commencé par reprendre les stéréotypes pour lancer leur carrière, pour ensuite tenter avec plus ou moins de bonheur d'en sortir (mission accomplie pour Sy qui ne joue désormais plus uniquement le noir de banlieue de service mais se voit proposé d'autres rôles).
J’y pense : n’y aurait-il pas un autre oubli que l’humour juif en France dans l’émission ? : l’arrivée des humoristes femmes.
À ma connaissance, les premières humoristes féminines émergent en France (Muriel Robin en particulier) après Smaïn.
Il y avait bien une humoriste dont j’ai oublié le nom (elle était tout le temps vêtue de noir, je crois. Mais non, pas Barbara ! 🤦♀️). Mais elle n’avait pas eu le même succès que Muriel Robin plus tard. Sophie Daumier me semble plus faire partie des faire-valoir.
Comme Smaïn, les femmes arrivent par le biais du Petit théâtre de Bouvard : Mimi Mathy, Michèle Bernier, Muriel Robin, etc.
Émission qui me semble intéressante. Si le son avait été meilleur (même avec le volume à fond, j'ai du mal à entendre les échanges), sans doute l'eussé-je regardée plus de trois minutes... :(
L'humour révèle la mentalité du public qu'il fait rire.
Ce n'est pas tant sur les humoristes et leur humour qu'il faut s'interroger que sur celles et ceux qui les rendent célèbres. Et plus le succès est prétendument grand - c'est beaucoup du marketing - plus il donne une idée de l'état de la mentalité dominante de la société.
Au-delà de la question de l'autodérision, se pose celle de l'humiliation directe.
L'humour bobo-bcbg de Canal + n'a-t-il pas participé à la formation du mépris de classe dont Emmanuel Macron n'est pas avare ?
En cas de réponse positive*, c'est, d'une certaine manière, avoir contribué au triomphe de la discrimination tout azimut, au-delà du genre et des apparences réelles ou supposées.
Marine Le Pen, notamment, s'inscrit alors dans l'inertie de cette veine comique, qui ne fait peut-être plus rire, car usée jusqu'à la corde par une mauvaise mise en scène de la politique, d'où l'abstention.
* Certains reprochent aux Deschiens d'avoir contribué à l'échec de Jospin aux présidentielles.
Merci pour cette émission, passionnante comme d'habitude ! Longue vie à Arrêt sur Images et à Post Pop ! Bonnes vacances à vous !
Pourquoi ne pas avoir inviter directement Nelly Quemener ? Je trouve un peu pénible les numéros de mauvais ventriloque de personne tout à fait accessibles, qui feraient un beau plateaux avec des gens très capables de faire de bonnes ITW. C'est dommage. Je trouve ça sympa de traiter de sujets universitaires mais pourquoi ne pas le faire avec eux. Sur l'animation japonaise c'était le même problème.
Extrêmement choqué que personne sur le plateau n'est relevé la violence du sketch de Jamel à l'encontre de Laetitia Casta, complètement objétisée : l'humiliation était là et m'a mis très mal à l'aise.
Je me suis fais la même réflexion...
Même réaction.
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Entre ça et l'incapacité de la chroniqueuse à critiquer le discours nunuche-conservateur de Blanche Gardin, niveau féminisme, ça volait pas bien haut
Bonjour, félicitations pour l'ensemble de cette émission dont je ne rate aucune. À chaque fois, ça me fait réfléchir et m'ouvre de nouveaux horizons, in fine, j'ai l'impression d'être plus intelligente après. Merci et surtout ne supprimer pas cette émission.
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Je n’ai pas compris quand Desproges a imité l’accent « arabe« . Pas dans Rachid, en tout cas.
Par rapport à la définition de l’humour par Rafik, la victime peut aussi niquer le moment du bourreau (dessin d’Atsemtex) :
Représentatif de notre époque où on se prend vraiment trop au sérieux.
Rien que le titre ne me donne pas envie de lire la suite .
Autodérision, c'est l'image même de la puissance du discours.
Et poser la question de l'autodérision comme humiliation , c'est n'avoir rien compris du sens profond de ce que veut dire "dignité humaine" je répète, dignité humaine.
S e tenir debout face à tous ceux qui vous méprisent.
Toutes celles et ceux qui ont utilisé l'autodérision pour défendre la dignité humaine ne peuvent pas, ne pourront jamais, être suspectés d’accepter d'être humiliés.
Se poser ce genre de question, c'est sombrer, faut-il s'en étonner dans les poncifs les plus détestables..
Quand n'importe qui fait de l'autodérision, il utilise simplement cette arme indéstructible de l'humour face à la bêtise de ceux qui pensent comme les autres.
Je vais faire un message un peu nombriliste, mais je regrette un peu que l'humour juif n'ait pas du tout été évoqué dans l'émission.
Le principal ressort de cet humour est justement la dérision et l'autodérision avec un jeu autour des stéréotypes (les rabbins, le rapport à l'argent, la mère juive) et la persécution (avec par exemple la blague sur les juifs et les coiffeurs) qui d'ailleurs répond complètement à la définition de "la politesse du désespoir".
A l'origine, c'est un humour "interne", c'est-à-dire un humour des juifs pour les juifs et par les juifs. Ce n'est que dans les années 60 que cet humour a commencé à se présenter hors des milieux communautaires avec les sketchs de Popeck ou les Aventures de Rabbi Jacob, puis avec des humoristes sépharades comme Elie Kakou, Michel Boujenah et les films la Vérité si je mens.
Or je le répète, cet humour était un humour interne. C'était la façon qu'avaient les juifs en particulier d'Europe de l'est de supporter les persécutions. Quand ce même humour est destiné à des populations qui n'ont jamais vu un juif de leur vie, cela est plus problématique et cela peut renforcer les stéréotypes. Ce n'est pas trop le cas d'un film comme Rabbi Jacob où le ressort comique et surtout de se moquer du personnage raciste, mais un film comme la Vérité si je mens est un peu plus malaisant.
Emission très pertinente qui réussit à aborder le sujet en évitant soigneusement les écueils classiques de la question ("on ne peut plus rien dire" et autre "l'humour c'est ce qui nous rassemble il faut pas chercher à tout politiser".
Néanmoins, s'appuyer plus sur la réception des artistes évoqués auraient permis de mieux repousser les limites d'un tel exercice, surtout dans le cas de Chris Rock où ça aurait été particulièrement éclairant. A titre d'exemple (toujours sur Chris Rock) est-ce qu'il serait possible que son succès retentissant parmi les noirs américains est dû notamment à ce que ce public ne voit pas la même chose que les blancs dans le sketch sur les violences policières. En effet, les noirs américains savent pertinemment que peu importe leur innocence, le contexte profondément raciste des EU les positionnent de fait en tant que potentiels victimes des forces de l'ordre (on parlerait ici de gibier de BAC). Le rire proviendrait alors de la dénonciation par l'absurde du "comportement des noirs" réconfortant un sentiment, bien réel, d'agacement des noirs "normaux" (entendre qui sont sortent suffisamment dans la vie comparé aux autres), sans pour autant louer le professionnalisme ou le sang froid des policiers (ce que font pour le coup les 'vrais' réacs). Par exemple, dans l'anecdote de vie raconté par Rafik Djoumi sur l'agacement des maghrébins "normaux", il oublie de préciser que cet agacement s'accompagne quasi systématiquement d'une dénonciation du racisme ambiant, qqch du type "encore un des nôtres qui a déconné, à cause de lui ces ****** de racistes de blancs vont encore être sur notre dos".
On pourrait alors comprendre la réticence actuelle des universités à accueillir de tels sketchs, quand ceux-ci peuvent être recus de manière totalement différente par un public qui ne serait pas composé à majorité de personnes noirs. Ce qui aboutirait sûrement soit à une lecture 'réac' du sketch, soit pire à une lecture suprémaciste omniprésente sur internet pendant le mouvement BLM.