Aux Pays-Bas, victoire de Geert "Milders" et défaite des médias
La victoire-surprise de Geert Wilders aux élections législatives anticipées du 22 novembre doit-elle quelque chose aux médias ? D'après des chercheur·es et des journalistes joints par "Arrêt sur images", les médias néerlandais sont notamment responsables d'avoir dépeint le populiste d'extrême droite comme adouci peu avant le scrutin, alors même que son programme islamophobe n'avait presque pas changé.
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En plus de la complicité des médias qui dédiabolisent l'extrême droite, là bas comme ici, tout en s'acharnant sur les alternatives possibles de gauche , c'est aussi la conséquence du néolibéralisme forcené imposé par l'UE. Les gouvernements préfèrent(...)
Dès le premier lien vers l'article de Stef Arends parlant de la nécessité d'un "cordon sanitaire", j'ai noté le second article auquel Loris Guémart fait référence aussi à la fin de sa rubrique (article intitulé "Comment l'extrême droite, les journali(...)
Dans mon commentaire (Obsession DS du 15/11/2023, Apoline de Malherbe, et les questions de l’Imam), je demandais si quelqu’un avait déjà vu, entendu une personne éprouvant de la haine à l’égard des Autres-différents (personne d’extrême droite) change(...)
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Il est étrange que les leçons de l'Histoire n'aient pas été retenues . Dans chaque du capital , une extrême droite s'éveille .
"D'après des chercheur·es et des journalistes joints par "Arrêt sur images", les médias néerlandais sont notamment responsables d'avoir dépeint le populiste d'extrême droite comme adouci peu avant le scrutin, alors même que son programme islamophobe n'avait presque pas changé" : J'ai dû relire une deuxième fois pour vérifier que c'est bien des Pays-Bas et pas de la France dont on parle.
Tiens, on retrouve du management par indicateurs dans les rédactions de presse... Et encore une fois, le choix des indicateurs est réfléchi dans une optique qui n'est pas pour le bien commun. Ce type de management est une plaie dans l'industrie (parce que bien trop souvent l'indicateur mesuré correspond à palier un problème cour terme), et sur une "industrie sociale" (la presse, est-ce qu'on peut qualifier la presse de cette façon ou existe-t-il un terme ?) les conséquences semblent en être extrêmement négatives (l'article semble établir un lien de causalité).
On est mal barré chez nous, puisque c'est même plus de la dédiabolisation qui est appliquée mais une ligne éditoriale pour certains médias.
Le même phénomène s'est produit récemment en Argentine où Javier Milei a lui aussi "adouci" son programme dans la dernière ligne droite de la campagne, afin de séduire les électeurs conservateurs, mais moins extrémistes que lui, qui avaient voté pour la candidate de l'alliance de droite. Et les médias (il faut dire, quasiment presque tous classables à droite, en dehors de Pagina/12) ont pareillement fait semblant de croire qu'il avait abandonné certaines idées urticantes comme la libéralisation de vente d'organes et d'armes, la privatisation totale du système éducatif ou la remise à plat du droit du travail. (Remise à plat étant ici un euphémisme gentil). Pour ne pas parler de l'occultation bienvenue de la réhabilitation de la dictature prônée par sa vice-présidente, fille de militaire, idée opportunément glissée sous le tapis. Milei non plus n'est pas désigné comme d'extrême-droite, mais comme "anarcho-capitaliste". Juste un peu plus "libéral", quoi. Quant à ses nouveaux alliés (il en a besoin, son parti est minoritaire en sièges au parlement), ils sont évidemment "de centre-droit". Rappelons que la nouvelle ministre de la Sécurité publique, qui n'est autre que la candidate battue au premier tour Patricia Bullrich (un peu comme si Darmanin devenait ministre de Le Pen), donc, selon ces journaux "de centre-droit", est favorable à l'armement libre des citoyens...
A part ça, que Milei ait fait graver les pattes de ses clebs (avec lesquels, dit-il lui-même, il a de fréquentes conversations) sur son bâton de président, la presse argentine, elle a surtout trouvé cela...attendrissant.
Comment dit on "Plutôt Hitler que le Front Populaire" en néerlandais ?
Piqûre de rappel,en ressortissant cet article en 2026/27,avant l'élection présidentielle.:-)
N'oublions pas que les gouvernements "démocrates" Néerlandais se sont assis sur le rejet par leur peuple du TCE lors du référendum en 2005
( Comme ici en France).
Quand on ne respecte pas la démocratie, on attise une colère propice à la montée de la peste brune.
Tiens ! On se croirait en France !
L'article montre bien le fonctionnement complice et coupable de la presse dont la minoration de l'islamophobie. Néanmoins, les Hollandais, il n'y a pas besoin de les pousser beaucoup à droite... Ils vont commencer par aimer Geert Wilders car il sera rapidement salaud. Ensuite, parions que ce bonhomme intempestif, de fausse manoeuvres en erreurs d'appréciation, d'incompétence en boulettes, finira par se battre tout seul aux élections. En attendant, curiosité morbide, ils voulaient voir, ils verront!
La victoire du fascisme passe par la thématique de l'immigration.
C'est un marche pied qui leur permet de détruire les économies et les démocraties bien au delà de l'immigration.
Le Danemark a réduit l’extrême droite a peau de chagrin alors qu'en France elle bat record sur record.
Merci Loris pour cet article dense.
Attention : néerlandais.e et hollandais.e ne sont pas synonymes. Les hollandais.es habitent 2 des 12 provinces des Pays-Bas.
Dans mon commentaire (Obsession DS du 15/11/2023, Apoline de Malherbe, et les questions de l’Imam), je demandais si quelqu’un avait déjà vu, entendu une personne éprouvant de la haine à l’égard des Autres-différents (personne d’extrême droite) changer d’avis parce qu'elle avait été convaincue par des arguments rationnels. J’en doute. Pourquoi ? Parce que le problème de ces personnes ne relève pas du rationnel, mais de l’affectif. D’un affectif qui les constitue dans leur être. Changer d’avis reviendrait, pour eux, à se renier.
Si cette question ne relevait que du rationnel, il y a plusieurs siècles que l’antisémitisme, le “racismeˮ anti-noir, anti-femme, anti-asiatique, anti-roms etc. auraient disparu de l’Europe, eu égard à toutes les études “scientifiquesˮ produites depuis lors. Et dans un autre post (Élodie Safaris, 30/10/2023, “Allah Akbarˮ en manif : Braquage sémantique et soupçon généralisé) j’indiquais que « Depuis 2004 au moins, les partis d’extrême droite sont en progression en Occident (https://www.cairn.info/revue-courrier-hebdomadaire-du-crisp-2019-15-page-5.htm) », ce qui revient à dire que toutes les actions anti-racistes depuis cette date n’ont eu aucun effet sur cette progression.
On peut noter au passage que les mouvements d’extrême gauche des années 1970-1980 ( la bande à Bader en Allemagne, les brigades rouges en Italie, Action directe en France, les CCC en Belgique, etc.) ont disparu. Ils ont été efficacement combattus. Il faut croire que ce ne fut pas le cas de l’extrême droite.
Aujourd’hui, on en est à la normalisation de l’extrême droite et à son accès au pouvoir en Europe comme en dehors de l’Europe (Argentine, Inde, Israël, etc.). Les votes en faveur de l’extrême droite ont souvent été qualifiés de “votes sanctionsˮ contre les pouvoirs en place, dans les médias et par certains politologues. Je me suis toujours demandé pourquoi les électeurs préféraient choisir l’extrême droite et non la gauche ou l’extrême gauche comme sanction ? Est-ce parce que l’extrême droite était à même de faire davantage peur à la droite ? En tout cas, on peut dire aujourd’hui que les droites s’en accommodent très bien.
C’est peut-être difficile de ne pas réagir aux discours de haine de ces altérophobes, mais y répondre ne change absolument rien pour eux. On finit toujours par tourner en rond avec eux, parce que, contrairement à ce que l’on peut croire, l’affectif est de loin plus rusé que le rationnel.
Alors, est-ce le retour inexorable de la haine qui aurait juste changé d’objet (sans doute momentanément) en passant du sémite hébraïque au sémite musulman ? Le moteur de cette haine n’a jamais disparu. Il était juste bridé pendant après 75 ans. Aujourd’hui, il se débride et, les médias mainstream l’accompagnent. Ceux du Luxembourg et de la Belgique francophone résistent encore, en maintenant le "cordon sanitaire". C’est déjà ça.
C'est surtout une victoire du fascisme et une défaite de la démocratie.
Et on n'est pas à l'abri de ça en 2027.
En plus de la complicité des médias qui dédiabolisent l'extrême droite, là bas comme ici, tout en s'acharnant sur les alternatives possibles de gauche , c'est aussi la conséquence du néolibéralisme forcené imposé par l'UE. Les gouvernements préfèrent faire diversion en mettant en avant l'immigration, au lieu de traîter les vrais problèmes sociaux auxquels sont confrontés les gens.
La "sociale démocratie"ayant baisser pavillon devant les forces de l'argent, ici en France avec Hollande, comme aux pays bas avec Rutte, voilà le résultat.
Dès le premier lien vers l'article de Stef Arends parlant de la nécessité d'un "cordon sanitaire", j'ai noté le second article auquel Loris Guémart fait référence aussi à la fin de sa rubrique (article intitulé "Comment l'extrême droite, les journalistes et les réseaux sociaux ont causé une vague de haine raciste") car il portait les réponses à ma question initiale de savoir si les journalistes eux-mêmes n'étaient pas atteints d'extrême droite à l'insu de leur bon gré mais surtout atteints d'un déficit culturel voire d'une incapacité morale
Et cela sans parler de ceux "qui sont leurs propriétaires" puisque ces journalistes se mettent volontiers en servage en limitant leur tâche à des travaux de mise en forme pour répondre aux désidératas des médias où ils travaillent
Elisaveta Gaufman qui dit "On doit vraiment dire et répéter aux gens ce que signifie un gouvernement d'extrême droite, ce qu'il va faire aux institutions démocratiques des Pays-Bas." aurait dû aussi ajouter qu'il ne faut jamais cesser de répéter que l'extrême droite est au service de ceux qui possèdent les richesses du pays et que les lois de protection sociale ne seront pas mieux garanties sous elle que sous ceux qui furent au gouvernement auparavant