Commentaires
Avatar, ou la bêtise désirable ?
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Commentaire préféré des abonnés
Aïaïaïe !
En entendant les propos flatteurs de Régis Debray au sujet d’Avatar, j’avais bien noté le visage surpris de Judith. « Quoi ? Comment ? L’ancien compagnon de route du Che faisant l’éloge de l’impérialisme culturel yankee ? ». Aussi, j’atte(...)
Derniers commentaires
La société Na'avi est-elle bête ? Difficile à dire, je ne pense pas que ce soit le sujet du film : ils ont leur société à eux, basée sur l'harmonie, ce qui rend simple leur situation et même, leur appréciation de ceux qu'ils ont en face d'eux. Pour moi ce qui compte c'est la dénonciation assez réussie de l'impérialisme américain dans les pays de matières premières. Arriver à ce qu'un tel sujet devienne le film le plus rentable de l'histoire, et un des plus vus, c'est extraordinaire. Le récit est très cliché, évident, et c'est exactement ce qu'il fallait.
Mes deux centimes (bien en retard) sur le sujet : http://www.hyperbate.com/dernier/?p=8911
Mes deux centimes (bien en retard) sur le sujet : http://www.hyperbate.com/dernier/?p=8911
Ah, tiens, une chronique que je n'avais jamais lue. Et dire que je pensais que lire un nouveau truc sur Avatar allait m'énerver...
Ma foi, une analyse fort bien tournée, en définitive.
Et je vais sans doute passer pour un monomaniaque (à force on s'y habitue), mais je me demande combien de fois Cameron a vu Neon Genesis Evangelion.
Mais si, Evangelion, le premier Manganime introduit en masse en occident !
Cette histoire abracadabrante d'adolescents, mal dans leur peau, qui se synchronisent avec des machines pour lutter contre un ennemi (les anges) qui vient de quelque part dans l'espace, on ne sait pas trop où. Jusqu'à ce qu'on apprenne que les machines en question (les Eva) sont des êtres vivants hybrides entre l'humain et ce fameux ennemi, et que finalement, hein, si ça se trouve, les méchants ce sont peut-être bien les humains. Bon, je vous l'accorde, à la fin, sans un Bac+12 en psychologie et en philo, et sans la présence dans le sang d'au moins 0,8g d'alcool (voire quelques substances illégales), on ne comprend plus rien, mais il faut dire qu'ils n'avaient plus d'argent pour payer coloristes et dessinateurs, et qu'ils ont bricolé ce qu'ils ont pu avec les moyens du bord.
En virant toute la partie psychologique, en teintant ça d'écologie et du mythe du bon sauvage, puis en calquant un schéma narratif commun à plusieurs centaines ou milliers de films, et avec l'apport des images de synthèses (ainsi que d'une grammaire cinématographique, pour éviter que le tout ne soit trop bancal), on en arrive à Avatar.
Alors oui, c'est joli, oui, l'univers est différent (enfin autant que puisse l'être un Eden bien manichéen), oui, il y a une cause à défendre (m'enfin si vous voulez, avec Wall-E ça passait aussi bien), oui, le nœud de l'intrigue est original (enfin pas plus que pour une vingtaine de films ou de séries basé(e)s là-dessus), oui, l'intrigue se déroule bien (après l'avoir testée trait pour trait sur soixante films, il vaudrait mieux), oui, la chute est inattendue (à condition de n'avoir pas vu de film américain ces trente dernières années), et oui, c'est bien tourné (vu qu'il n'y a pas de scénario, c'est bien le minimum).
Donc la prochaine fois, monsieur Cameron, plutôt que de dépenser des centaines de millions de dollars pour de jolies images et une intrigue que même miss South Carolina peut comprendre, essayez de faire un peu moins manichéen, de surfer un peu moins sur la vague des émotions du moment, de proposer un scénario un tantinet original, avec de vrais personnages plutôt que des stéréotypes, en un mot préférez la qualité au spectaculaire.
Ma foi, une analyse fort bien tournée, en définitive.
Et je vais sans doute passer pour un monomaniaque (à force on s'y habitue), mais je me demande combien de fois Cameron a vu Neon Genesis Evangelion.
Mais si, Evangelion, le premier Manganime introduit en masse en occident !
Cette histoire abracadabrante d'adolescents, mal dans leur peau, qui se synchronisent avec des machines pour lutter contre un ennemi (les anges) qui vient de quelque part dans l'espace, on ne sait pas trop où. Jusqu'à ce qu'on apprenne que les machines en question (les Eva) sont des êtres vivants hybrides entre l'humain et ce fameux ennemi, et que finalement, hein, si ça se trouve, les méchants ce sont peut-être bien les humains. Bon, je vous l'accorde, à la fin, sans un Bac+12 en psychologie et en philo, et sans la présence dans le sang d'au moins 0,8g d'alcool (voire quelques substances illégales), on ne comprend plus rien, mais il faut dire qu'ils n'avaient plus d'argent pour payer coloristes et dessinateurs, et qu'ils ont bricolé ce qu'ils ont pu avec les moyens du bord.
En virant toute la partie psychologique, en teintant ça d'écologie et du mythe du bon sauvage, puis en calquant un schéma narratif commun à plusieurs centaines ou milliers de films, et avec l'apport des images de synthèses (ainsi que d'une grammaire cinématographique, pour éviter que le tout ne soit trop bancal), on en arrive à Avatar.
Alors oui, c'est joli, oui, l'univers est différent (enfin autant que puisse l'être un Eden bien manichéen), oui, il y a une cause à défendre (m'enfin si vous voulez, avec Wall-E ça passait aussi bien), oui, le nœud de l'intrigue est original (enfin pas plus que pour une vingtaine de films ou de séries basé(e)s là-dessus), oui, l'intrigue se déroule bien (après l'avoir testée trait pour trait sur soixante films, il vaudrait mieux), oui, la chute est inattendue (à condition de n'avoir pas vu de film américain ces trente dernières années), et oui, c'est bien tourné (vu qu'il n'y a pas de scénario, c'est bien le minimum).
Donc la prochaine fois, monsieur Cameron, plutôt que de dépenser des centaines de millions de dollars pour de jolies images et une intrigue que même miss South Carolina peut comprendre, essayez de faire un peu moins manichéen, de surfer un peu moins sur la vague des émotions du moment, de proposer un scénario un tantinet original, avec de vrais personnages plutôt que des stéréotypes, en un mot préférez la qualité au spectaculaire.
Bravo Judith pour ce texte. Bien ecrit, ouvrant sur des perspectives litteraires, pas sans une mise proprement politique quant au fond. Je me suis regale. Merci, merci. Continuez. Cela me fait aimer encore davantage cet abonnement ! A bientot de vous relire. Francois
Très belle, juste et profonde analyse, merci Judith !
Excellent la banniere annoncant l'emission de jeudi !!
C'est amusant. Je suis en train de revoir Avatar.
On se souvient de ce que je défendais, avec Danette, à savoir une sexualité possible via la natte et ses terminaisons nerveuses.
Dans la scène du dortoir, juste après la première incarnation en Avatar, et la course de Jake dans la nature, ce dernier regarde les terminaisons nerveuses de sa natte qu'il tient dans sa main ; Grace, elle aussi en Avatar, passe à côté de lui en le regardant, et lui dit ceci :
"Ne jouez pas avec ça, ça rend sourd..."
Il me semble que c'est ce qu'on peut appeler une allusion directe, non ?
On se souvient de ce que je défendais, avec Danette, à savoir une sexualité possible via la natte et ses terminaisons nerveuses.
Dans la scène du dortoir, juste après la première incarnation en Avatar, et la course de Jake dans la nature, ce dernier regarde les terminaisons nerveuses de sa natte qu'il tient dans sa main ; Grace, elle aussi en Avatar, passe à côté de lui en le regardant, et lui dit ceci :
"Ne jouez pas avec ça, ça rend sourd..."
Il me semble que c'est ce qu'on peut appeler une allusion directe, non ?
Bon.
Sleepless, « do, mi b, la, fa#, si, fa#, sol, ré b ». n’a pas d’inclination politique.
« a e w z l u d u » non plus..
Il se trouve que le cas de Chostakovitch m’avait interpellée voici quelques années, bien davantage dans la cadre historique que dans la sphère spécifiquement musicale.
Justement, je me demandais comment des suites de notes, des harmonies, des dissonances ….pouvaient bien dire quelque chose d’explicite.
Comme j’avais été plutôt convaincue par la démonstration entendue, j’y ai repensé en suivant votre discussion.
Parce qu'il n'y a pas de langage caché, parce qu'une note ne dit rien en elle-même qui soit connoté idéologiquement, politiquement, socialement, ni une fois confrontée à ses semblables pour en faire une mélodie, ni une fois superposée à ses semblables pour en faire un accord.
Je pense toujours que si.
Ma « conviction » était en désaccord avec l’affirmation de Djac à Yannick Parce qu'en effet, tout dépend de ce qu'on entend par discours : idéologique quant à la musique, j'y crois pas une seconde.
Je ne suis par ailleurs qu’un peu musicienne (je le dis tout bas, si Djac est dans le coin, trop intimidant sur ce coup-là).
Chostakovitch et son parcours atypique me semblait un bon exemple.
Mon intuition : D’une manière générale un transmetteur cherche à atteindre un récepteur, à l’aide d’un langage. Qui, espère-t-il, sera entendu et compris. Le langage peut prendre des formes multiples, on pourrait tenter le tour de toutes les disciplines disponibles pour s’exprimer.
Mais - c'est là que çà se complique - n’importe quel langage s’interprète.
Si le domaine spécifiquement artistique est infiniment complexe (voir conversations ci-dessus…), les mots semblent a priori bien plus efficaces pour transmettre un message.
Et pourtant.
Pour tenter de me faire comprendre, je voudrais proposer une mise en perspective.
1 Commentaire rapide à propos du parallèle (erroné selon moi) avec la simplicité des mots.
De nombreux exemples démontrent que même les mots ne suffisent pas toujours pour articuler une phrase qui sera comprise sans zone d’ombre.
Ca s'emberlificote si on traduit une langue étrangère. Pareil quand on lit en français un texte rédigé dans une autre langue, de surcroît dans une autre culture et il y a longtemps.
Le contexte rédactionnel, dans tous les cas, colore la manière d’écrire de l’auteur, et, si je n’en connais rien, pollue ma compréhension si je n’y prends pas garde. Si je ne fais pas un effort d’intelligence.
(A ce sujet, les textes de l’Ancien Testament sont une mine d’exemples – j’en avais proposé déjà quelques-uns sur un autre forum)
On pourrait par ailleurs se demander ce que comprendront d’ici quelques siècles les historiens quand ils liront qu’ « on a un chat dans la gorge », qu’ « on est cloué au lit » ou qu’ « on est dans la lune », si ces expressions sont tombées en désuétude, et s’ils ne prennent pas eux aussi la peine d’entrer dans l’intelligence de notre culture (tellement évidente à nos yeux qu’on n’y prête pas attention puisqu’on la partage). Ils se demanderont peut-être si les « 36 chandelles » qu’on déclare avoir vue en cas de récit de choc n’est pas quand même (un peu) mensonger.
2.Concernant la peinture, quelqu’un a déjà rappelé qu’elle obéit à des codes. Même commentaire.
Rien ne m’interdit d’éprouver du plaisir -ou non – quand je contemple une fresque médiévale, mais si je sais que pour les gens de l’époque, celui de profil est nécessairement le traître, je comprends mieux le langage de l’artiste qui à sa manière disait quelque chose à ses contemporains (naturellement au courant des codes propres à ce langage artistique).
3. Je dis qu’il me semble que c’est quelquefois la même chose dans l’univers de la musique.
A deux reprises, Chostakovitch met en scène dans une symphonie une bataille qui appartient à sa propre histoire.
Dans le premier cas (7° symphonie), il met en valeur l’esprit patriotique et le courage des héros. Il reçoit le Prix Staline à qui çà a beaucoup plu.
Dans le second cas (8° symphonie), il met en valeur, il exprime à l’aide de son langage, le reproche qu’il formule au régime, d’avoir abandonné la ville. (Censuré. Staline comprend très bien le potentiel subversif du récit que propose l’artiste de l’attitude des autorités).
Mon impression est que dans les trois cas que je suggère, si je m’y intéresse de manière moyennement distraite du haut de mon XXI° siècle, sans explorer le contexte, rien ne m’interdit d’apprécier à ma manière, mais je risque de passer à côté de ce que l’artiste cherchait à exprimer vraiment, alors que ses contemporains l’entendaient. (des textes écrits en hébreu, en araméen ou en grec, une fresque ou une symphonie).
Je peux rester à la surface, et faire comme si l’œuvre avait été écrite, peinte ou composée aujourd’hui. Et décider que c’est nul, comment-peut-on-raconter-des-foutaises-pareilles, ou que décidément quel-manque-de-perspective-pas-de-l’art-çà, ou quelle-cacophonie. (par exemple)
Qu’on ne comprenne pas immédiatement hors contexte que la 8° symphonie raconte le martyr de Stalingrad n’est pas à mes yeux un argument suffisant pour disqualifier mon intuition, puisque c’est vrai aussi de toutes les techniques d’expression.
Ceci dit, je ne tiens pas absolument à avoir raison, je tente de faire comprendre la logique dans laquelle je me trouve quand je réagis à cette file de discussion.
Il me semble qu’elle est relativement cohérente, mais je ne suis pas radicalement opposée à ce qu’on me démontre le contraire.
(Petit complément, à propos de la tentation de l’approche anachronique, en ne se fiant qu’à son immédiate impression spontanée :
- Problèmes récurrents de A.T. : par exemple, il existe deux récits du passage de la mer rouge. Pareil pour la Genèse. Si je ne sais rien du contexte historique et des raisons assez compréhensibles finalement pour lesquelles il est important dans le deuxième récit – le plus jeune, donc – de bien faire se noyer les Egyptiens, je peux en rester à la surface et conclure, par exemple par un lapidaire « Hi hi, vouloir me faire croire à une mer qui s’ouvre en deux, et à un créateur qui assassine la moitié de ses créatures de l’épisode… ».
Je ne comprends pas le message d’origine.
- Pour l’art roman, idem. La moitié des gens qui s’exclament devant « cette impression austère et dépouillée » ne se rendent pas compte sans doute que les artistes de l’époque faisaient le plus coloré et décoré qu’il leur était possible, facile à démontrer. Que cette impression est donc une construction mentale de notre contemporanéité.
Je ne comprends pas le message d’origine.
- je propose la même démarche pour la 8° symphonie. Et, Djac, votre « Il n'y a pas de signifiant ou de dictionnaire durable pour des notes de musique » ne me semble en rien contradictoire. Au contraire.).
Sleepless, « do, mi b, la, fa#, si, fa#, sol, ré b ». n’a pas d’inclination politique.
« a e w z l u d u » non plus..
Il se trouve que le cas de Chostakovitch m’avait interpellée voici quelques années, bien davantage dans la cadre historique que dans la sphère spécifiquement musicale.
Justement, je me demandais comment des suites de notes, des harmonies, des dissonances ….pouvaient bien dire quelque chose d’explicite.
Comme j’avais été plutôt convaincue par la démonstration entendue, j’y ai repensé en suivant votre discussion.
Parce qu'il n'y a pas de langage caché, parce qu'une note ne dit rien en elle-même qui soit connoté idéologiquement, politiquement, socialement, ni une fois confrontée à ses semblables pour en faire une mélodie, ni une fois superposée à ses semblables pour en faire un accord.
Je pense toujours que si.
Ma « conviction » était en désaccord avec l’affirmation de Djac à Yannick Parce qu'en effet, tout dépend de ce qu'on entend par discours : idéologique quant à la musique, j'y crois pas une seconde.
Je ne suis par ailleurs qu’un peu musicienne (je le dis tout bas, si Djac est dans le coin, trop intimidant sur ce coup-là).
Chostakovitch et son parcours atypique me semblait un bon exemple.
Mon intuition : D’une manière générale un transmetteur cherche à atteindre un récepteur, à l’aide d’un langage. Qui, espère-t-il, sera entendu et compris. Le langage peut prendre des formes multiples, on pourrait tenter le tour de toutes les disciplines disponibles pour s’exprimer.
Mais - c'est là que çà se complique - n’importe quel langage s’interprète.
Si le domaine spécifiquement artistique est infiniment complexe (voir conversations ci-dessus…), les mots semblent a priori bien plus efficaces pour transmettre un message.
Et pourtant.
Pour tenter de me faire comprendre, je voudrais proposer une mise en perspective.
1 Commentaire rapide à propos du parallèle (erroné selon moi) avec la simplicité des mots.
De nombreux exemples démontrent que même les mots ne suffisent pas toujours pour articuler une phrase qui sera comprise sans zone d’ombre.
Ca s'emberlificote si on traduit une langue étrangère. Pareil quand on lit en français un texte rédigé dans une autre langue, de surcroît dans une autre culture et il y a longtemps.
Le contexte rédactionnel, dans tous les cas, colore la manière d’écrire de l’auteur, et, si je n’en connais rien, pollue ma compréhension si je n’y prends pas garde. Si je ne fais pas un effort d’intelligence.
(A ce sujet, les textes de l’Ancien Testament sont une mine d’exemples – j’en avais proposé déjà quelques-uns sur un autre forum)
On pourrait par ailleurs se demander ce que comprendront d’ici quelques siècles les historiens quand ils liront qu’ « on a un chat dans la gorge », qu’ « on est cloué au lit » ou qu’ « on est dans la lune », si ces expressions sont tombées en désuétude, et s’ils ne prennent pas eux aussi la peine d’entrer dans l’intelligence de notre culture (tellement évidente à nos yeux qu’on n’y prête pas attention puisqu’on la partage). Ils se demanderont peut-être si les « 36 chandelles » qu’on déclare avoir vue en cas de récit de choc n’est pas quand même (un peu) mensonger.
2.Concernant la peinture, quelqu’un a déjà rappelé qu’elle obéit à des codes. Même commentaire.
Rien ne m’interdit d’éprouver du plaisir -ou non – quand je contemple une fresque médiévale, mais si je sais que pour les gens de l’époque, celui de profil est nécessairement le traître, je comprends mieux le langage de l’artiste qui à sa manière disait quelque chose à ses contemporains (naturellement au courant des codes propres à ce langage artistique).
3. Je dis qu’il me semble que c’est quelquefois la même chose dans l’univers de la musique.
A deux reprises, Chostakovitch met en scène dans une symphonie une bataille qui appartient à sa propre histoire.
Dans le premier cas (7° symphonie), il met en valeur l’esprit patriotique et le courage des héros. Il reçoit le Prix Staline à qui çà a beaucoup plu.
Dans le second cas (8° symphonie), il met en valeur, il exprime à l’aide de son langage, le reproche qu’il formule au régime, d’avoir abandonné la ville. (Censuré. Staline comprend très bien le potentiel subversif du récit que propose l’artiste de l’attitude des autorités).
Mon impression est que dans les trois cas que je suggère, si je m’y intéresse de manière moyennement distraite du haut de mon XXI° siècle, sans explorer le contexte, rien ne m’interdit d’apprécier à ma manière, mais je risque de passer à côté de ce que l’artiste cherchait à exprimer vraiment, alors que ses contemporains l’entendaient. (des textes écrits en hébreu, en araméen ou en grec, une fresque ou une symphonie).
Je peux rester à la surface, et faire comme si l’œuvre avait été écrite, peinte ou composée aujourd’hui. Et décider que c’est nul, comment-peut-on-raconter-des-foutaises-pareilles, ou que décidément quel-manque-de-perspective-pas-de-l’art-çà, ou quelle-cacophonie. (par exemple)
Qu’on ne comprenne pas immédiatement hors contexte que la 8° symphonie raconte le martyr de Stalingrad n’est pas à mes yeux un argument suffisant pour disqualifier mon intuition, puisque c’est vrai aussi de toutes les techniques d’expression.
Ceci dit, je ne tiens pas absolument à avoir raison, je tente de faire comprendre la logique dans laquelle je me trouve quand je réagis à cette file de discussion.
Il me semble qu’elle est relativement cohérente, mais je ne suis pas radicalement opposée à ce qu’on me démontre le contraire.
(Petit complément, à propos de la tentation de l’approche anachronique, en ne se fiant qu’à son immédiate impression spontanée :
- Problèmes récurrents de A.T. : par exemple, il existe deux récits du passage de la mer rouge. Pareil pour la Genèse. Si je ne sais rien du contexte historique et des raisons assez compréhensibles finalement pour lesquelles il est important dans le deuxième récit – le plus jeune, donc – de bien faire se noyer les Egyptiens, je peux en rester à la surface et conclure, par exemple par un lapidaire « Hi hi, vouloir me faire croire à une mer qui s’ouvre en deux, et à un créateur qui assassine la moitié de ses créatures de l’épisode… ».
Je ne comprends pas le message d’origine.
- Pour l’art roman, idem. La moitié des gens qui s’exclament devant « cette impression austère et dépouillée » ne se rendent pas compte sans doute que les artistes de l’époque faisaient le plus coloré et décoré qu’il leur était possible, facile à démontrer. Que cette impression est donc une construction mentale de notre contemporanéité.
Je ne comprends pas le message d’origine.
- je propose la même démarche pour la 8° symphonie. Et, Djac, votre « Il n'y a pas de signifiant ou de dictionnaire durable pour des notes de musique » ne me semble en rien contradictoire. Au contraire.).
Je réponds ce soir (j'espère ne pas rentrer trop tard).
Bonne journée à tous !
Bonne journée à tous !
Je sur-plussoie sleepless, évidemment, qui me plussoyait déjà en prenant le relais.
Bien, quittons le cas Chostakovitch, sur lequel, pompastel, vous feriez reposer votre seul cas démontrant quelque chose sur la musique dans son entier (et sérieusement, si vous pensez une minute que les soviétiques étaient plus mélomanes que paranoïaques, vous vous fourvoyez quand même largement - renseignez-vous sur l'histoire de Lady Macbeth de Mtsensk, opéra de Chostakovitch, par exemple, que Staline a d'abord adoré - tout le monde a décrété que Chostakovitch était vraiment génial, puis subitement il s'est mis a détesté - et subitement, Chostakovitch a été vu comme un paria, louche et suspect en vrai, je ne me souviens plus de l'ordre désamour/adoration, mais c'était de cet ordre. Bref, c'était un régime auquel vous prêtez bien plus de rationnalité qu'il n'en avait, et je vous assure que les amours/désamours successifs qu'a enduré Chostakovitch sont dûs uniquement aux lubbies de Staline plutôt qu'à quoi que ce soit d'autre - maintenant, si vous voulez absolument croire autre chose, ça vous regarde.).
Donc, quittons un moment ce pauvre Chostakovitch, tellement instrumentalisé de toute part, et faisons dans le cas pratique.
Quelle est par exemple, après écoute, l'idéologie évidente véhiculée par ceci (et, là, ça m'intéresse, parce que j'ai fait un mémoire d'analyse dessus, je connais un peu la partition par cœur, je serais curieux qu'on me dise ce que ça raconte - je vous préviens tout de suite, Debussy était très en colère quand on cherchait à entendre la mer symbolisée en musique, avec les vagues à entendre et tout et tout, ce que les critiques de l'époque ont beaucoup déploré, d'ailleurs - je ne "sens" pas la mer, disait le critique Pierre Lalo - donc, même du point de vue du simple descriptif, il va falloir trouver autre chose...).
Ou encore, par ceci, ou ceci (attention, vous allez être tentée de trouver que ça ressemble à Chostakovitch...), ou encore ceci...
Et puis aussi ceci, tiens...
Bien, quittons le cas Chostakovitch, sur lequel, pompastel, vous feriez reposer votre seul cas démontrant quelque chose sur la musique dans son entier (et sérieusement, si vous pensez une minute que les soviétiques étaient plus mélomanes que paranoïaques, vous vous fourvoyez quand même largement - renseignez-vous sur l'histoire de Lady Macbeth de Mtsensk, opéra de Chostakovitch, par exemple, que Staline a d'abord adoré - tout le monde a décrété que Chostakovitch était vraiment génial, puis subitement il s'est mis a détesté - et subitement, Chostakovitch a été vu comme un paria, louche et suspect en vrai, je ne me souviens plus de l'ordre désamour/adoration, mais c'était de cet ordre. Bref, c'était un régime auquel vous prêtez bien plus de rationnalité qu'il n'en avait, et je vous assure que les amours/désamours successifs qu'a enduré Chostakovitch sont dûs uniquement aux lubbies de Staline plutôt qu'à quoi que ce soit d'autre - maintenant, si vous voulez absolument croire autre chose, ça vous regarde.).
Donc, quittons un moment ce pauvre Chostakovitch, tellement instrumentalisé de toute part, et faisons dans le cas pratique.
Quelle est par exemple, après écoute, l'idéologie évidente véhiculée par ceci (et, là, ça m'intéresse, parce que j'ai fait un mémoire d'analyse dessus, je connais un peu la partition par cœur, je serais curieux qu'on me dise ce que ça raconte - je vous préviens tout de suite, Debussy était très en colère quand on cherchait à entendre la mer symbolisée en musique, avec les vagues à entendre et tout et tout, ce que les critiques de l'époque ont beaucoup déploré, d'ailleurs - je ne "sens" pas la mer, disait le critique Pierre Lalo - donc, même du point de vue du simple descriptif, il va falloir trouver autre chose...).
Ou encore, par ceci, ou ceci (attention, vous allez être tentée de trouver que ça ressemble à Chostakovitch...), ou encore ceci...
Et puis aussi ceci, tiens...
Réponse à pompastel.
D'où vous vient cette "analyse " de l'œuvre ?
Votre descriptif ne montre en aucun cas un message politique, social, subversif. Et c'est de cela dont il s'agit ici, de la musique comme discours sur la société, comme vecteur de message.
Tout au plus un ressenti, une émotion possibles. Mais variant suivant les individus.
Absolument pas un message intrinsèque, mais une perception, une évocation d'images possibles suivant le récepteur.
thème joué par violoncelles et contrebasses, puis énergie soudaine des violons et alti, symbolise le découragement.
Expliquez-moi, svp, par quel moyen ce découragement est symbolisé.
En littérature, on dira : "je suis découragé"
En musique, cela veut-il dire que chaque fois que je jouerai avec des cordes "do (noire) lié à do (croche pointée) si b (double croche) lié à do (blanche) etc.", j'indiquerais "découragement" ?
Si oui, c'est amusant, car ces quelques notes répétées sont celles qu'utilise Lalo Schifrin, en accélérant légèrement le tempo (et sans les transposer...) dans le thème "Contender Pt. 1: The Plot", thème qui illustre la mise en place du complot dans Mission Impossible...
Peut-on en déduire que les mêmes éléments utilisés de la même manière peuvent dire deux choses différentes ?
Par exemple, "je suis découragé" voudra dire "je complote contre un chef d'État" tout en étant toujours écrit et prononcé "je suis découragé" ?
(et ne venez pas me parler de code secret, etc.)
Ça m'intéresse.
Et puis, restons sur la 8e ; pourriez-vous, s'il vous plaît, me dire quelle est des deux options suivantes (je fais court) sur le deuxième mouvement (allegreto) la bonne, c'est-à-dire quel est le message contenu dans ce mouvement :
1/la description d'une bataille homérique
2/le symbole de l'écrasement de l'être, de l'individu
D'où vous vient cette "analyse " de l'œuvre ?
Votre descriptif ne montre en aucun cas un message politique, social, subversif. Et c'est de cela dont il s'agit ici, de la musique comme discours sur la société, comme vecteur de message.
Tout au plus un ressenti, une émotion possibles. Mais variant suivant les individus.
Absolument pas un message intrinsèque, mais une perception, une évocation d'images possibles suivant le récepteur.
thème joué par violoncelles et contrebasses, puis énergie soudaine des violons et alti, symbolise le découragement.
Expliquez-moi, svp, par quel moyen ce découragement est symbolisé.
En littérature, on dira : "je suis découragé"
En musique, cela veut-il dire que chaque fois que je jouerai avec des cordes "do (noire) lié à do (croche pointée) si b (double croche) lié à do (blanche) etc.", j'indiquerais "découragement" ?
Si oui, c'est amusant, car ces quelques notes répétées sont celles qu'utilise Lalo Schifrin, en accélérant légèrement le tempo (et sans les transposer...) dans le thème "Contender Pt. 1: The Plot", thème qui illustre la mise en place du complot dans Mission Impossible...
Peut-on en déduire que les mêmes éléments utilisés de la même manière peuvent dire deux choses différentes ?
Par exemple, "je suis découragé" voudra dire "je complote contre un chef d'État" tout en étant toujours écrit et prononcé "je suis découragé" ?
(et ne venez pas me parler de code secret, etc.)
Ça m'intéresse.
Et puis, restons sur la 8e ; pourriez-vous, s'il vous plaît, me dire quelle est des deux options suivantes (je fais court) sur le deuxième mouvement (allegreto) la bonne, c'est-à-dire quel est le message contenu dans ce mouvement :
1/la description d'une bataille homérique
2/le symbole de l'écrasement de l'être, de l'individu
Puisque je suis intervenue sur le forum de Rafik, je le fais aussi ici.
En fait j'avais commencé un post, mais je ne l'ai pas terminé faute de temps. Donc je l'avais recopié sur mon traitement de texte. Et jamais eu le temps et le goût de le terminer.
Comme j'ai un peu plus de temps aujourd'hui, je le reporte ici avec une fin un peu plus courte que prévu :
Brillantissime démonstration, Judith ! S'il y avait le son sur le forum, je sifflerais d'admiration.
Vous avez certainement raison dans votre analyse, mais c'est une vision comme une autre, et je pense que beaucoup de personnes ont adoré ce film, et chacun pour de bonnes ou mauvaises raisons, mais toutes différentes.
Et j'imagine que ce qui a plu à Régis Debray, c'est la peinture d'un homme qui abandonne sa culture pour se mettre au service de rebelles encore plus opprimés que lui, vivant au sein d'une utopie. Nul doute qu'il ne puisse s'y identifier, puisqu'il s'agit de sa propre histoire, lui qui a combattu en Amérique du Sud auprès des guévaristes.
Personnellement, j'en aurais plutôt une opinion d'amatrice de science fiction, grande réussite des effets spéciaux, (et pour cause, Cameron, avant d'être le réalisateur d'abyss et de Terminator 2, avait commencé comme technicien d'effets spéciaux), mais scénario mille fois remâché d'un "Terrien" confronté à des étranges étrangers, sur une planète lointaine, et qui finit par épouser leur cause d'opprimé, ce cinéma étant issu en droite ligne des auteurs intellectuels américains de SF des années 70 : Ursula Le Guin, Ray Bradbury........... eux-mêmes héritiers de Thomas More et de Johnatan Swift, et j'en passe.
Mais par ailleurs, j'en aurais plutôt une lecture politique, dans le sens où au cinéma se règlent les enjeux stratégiques de l'empire américain, puisque les guerres de périphérie, de type colonialiste, sont une constante de l'histoire des USA de ces dernières décennies. Et ce qui pose problème est aujourd'hui très très net aux USA : c'est l'échec de l'aventure colonialiste Irak/Afghanistan. Comment s'en sortir la tête haute, sans induire la déflagration socio-politique et stratégique qu'avait provoqué le Vietnam, sinon en mettant en avant toute la pensée progressiste et universaliste qui est une filiation quasi-naturelle de la fantasy ?
Et cette utopie d'un monde parfait, en harmonie totale, un jardin d'éden d'avant la faute, du temps de l'innocence, celui où on ne dominait pas la terre, mais où on vivait en symbiose avec elle et avec notre animalité assumée associée à l'esprit universel, illustre bien une conception du bonheur New Age.
Et un monde d'avant la politique, avant l'arrivée de l'autre, celui qui a des intérêts ou des avis différents, qui envisage la vie et le monde d'une façon différente.
Et évidemment cela renvoie au bout du compte à notre propre histoire. Et surtout celle de son commencement, le temps où nous étions un fœtus dans le ventre de notre mère, et où tous nos besoins étaient satisfaits immédiatement par notre environnement qui nous protégeait. Ce temps où nous avions une autre couleur, et où nous avions la permission d'avoir une queue. Cet âge d'or individuel où nous étions des animaux instinctifs, des êtres parfaits parce que personne ne pouvait encore parler de nous et à nous dans un échange.
En fait j'avais commencé un post, mais je ne l'ai pas terminé faute de temps. Donc je l'avais recopié sur mon traitement de texte. Et jamais eu le temps et le goût de le terminer.
Comme j'ai un peu plus de temps aujourd'hui, je le reporte ici avec une fin un peu plus courte que prévu :
Brillantissime démonstration, Judith ! S'il y avait le son sur le forum, je sifflerais d'admiration.
Vous avez certainement raison dans votre analyse, mais c'est une vision comme une autre, et je pense que beaucoup de personnes ont adoré ce film, et chacun pour de bonnes ou mauvaises raisons, mais toutes différentes.
Et j'imagine que ce qui a plu à Régis Debray, c'est la peinture d'un homme qui abandonne sa culture pour se mettre au service de rebelles encore plus opprimés que lui, vivant au sein d'une utopie. Nul doute qu'il ne puisse s'y identifier, puisqu'il s'agit de sa propre histoire, lui qui a combattu en Amérique du Sud auprès des guévaristes.
Personnellement, j'en aurais plutôt une opinion d'amatrice de science fiction, grande réussite des effets spéciaux, (et pour cause, Cameron, avant d'être le réalisateur d'abyss et de Terminator 2, avait commencé comme technicien d'effets spéciaux), mais scénario mille fois remâché d'un "Terrien" confronté à des étranges étrangers, sur une planète lointaine, et qui finit par épouser leur cause d'opprimé, ce cinéma étant issu en droite ligne des auteurs intellectuels américains de SF des années 70 : Ursula Le Guin, Ray Bradbury........... eux-mêmes héritiers de Thomas More et de Johnatan Swift, et j'en passe.
Mais par ailleurs, j'en aurais plutôt une lecture politique, dans le sens où au cinéma se règlent les enjeux stratégiques de l'empire américain, puisque les guerres de périphérie, de type colonialiste, sont une constante de l'histoire des USA de ces dernières décennies. Et ce qui pose problème est aujourd'hui très très net aux USA : c'est l'échec de l'aventure colonialiste Irak/Afghanistan. Comment s'en sortir la tête haute, sans induire la déflagration socio-politique et stratégique qu'avait provoqué le Vietnam, sinon en mettant en avant toute la pensée progressiste et universaliste qui est une filiation quasi-naturelle de la fantasy ?
Et cette utopie d'un monde parfait, en harmonie totale, un jardin d'éden d'avant la faute, du temps de l'innocence, celui où on ne dominait pas la terre, mais où on vivait en symbiose avec elle et avec notre animalité assumée associée à l'esprit universel, illustre bien une conception du bonheur New Age.
Et un monde d'avant la politique, avant l'arrivée de l'autre, celui qui a des intérêts ou des avis différents, qui envisage la vie et le monde d'une façon différente.
Et évidemment cela renvoie au bout du compte à notre propre histoire. Et surtout celle de son commencement, le temps où nous étions un fœtus dans le ventre de notre mère, et où tous nos besoins étaient satisfaits immédiatement par notre environnement qui nous protégeait. Ce temps où nous avions une autre couleur, et où nous avions la permission d'avoir une queue. Cet âge d'or individuel où nous étions des animaux instinctifs, des êtres parfaits parce que personne ne pouvait encore parler de nous et à nous dans un échange.
brother my cup is empty
and i haven't got a penny
for to buy no more whiskey
i have to go home
...
o brother, buy me one more drink
i'll explain the nature of my pain
yes, let me tell you once again
i am the captain of my pain
Je rigole, je tressaille, j'exulte et je m'esclaffe. J'enrage et je vous maudis
Comment peut-on avoir les joues si ignoblement rondes, les yeux si bassement petits, et la vue si petitement basse tout en restant si douloureusement exquise.
Auriez-vous oublié que si pour quelques-uns l'intelligence permet à l'homme de mesurer l'étendue de son malheur; pour d'autres, sa culture, lui permet de mesurer l'étendue de son ignorance.
En d'autres mots, plus on en sait, et plus on sait qu'on ne sait pas grand chose.
you think you're climbing up man
in fact you're climbing down
Peut-être bien que Jake, en tant que bon "mayrhinss" de la navy, a joué jadis à touche-pipi avec une viet-namienne ou une irakienne. Et peut-être bien que ça leur a plu à chacun.
Peut-être bien, du coup (coup de bite, bite de cheval, cheval de course...), qu'une fois devant une na'vi, il sait quel recul il faut prendre pour appréhender une culture qui ne s'auto-proclame pas universelle à grand renforts de philosophes français illuminés du XVIII.
Peut-être que Jake a l'humilité des pires pochtrons que sont devenus les anciens combattants US éclopés avec leur retraite de misère, comme J.Rambo chantant "Born in the USA" de B.Springteen...
Peut-être qu'il a l'humilité d'une personne qui est tombée amoureuse d'une autre ayant une toute autre culture... Et ça c'est comme les gosses: tant que ça ne nous arrive pas, on ne peut pas comprendre...
Peut-être que si sa tête est à vos yeux vide, elle n'éponge pas moins plus de sagesse que les sobres gens normaux prennent pour de l'a-culturation au mieux, de la bêtise au pire.
Bite, chatte, poil, moule, téton... Oui, je ponctue mon discours avec mes couilles. Mais c'est juste pour le style. Et vous le savez.
Fantasme, sensualité, beauté, grossesse, élevage de bébé... Vous, vous en faites des arguments de pensées, et vous articulez votre discours autour de vos préoccupations.
D'autres diront que c'est votre prisme... Je parlerais plus volontiers de kaleïdoscope: c'est bien tripant, et c'est une réalité comme une autre... M'enfin, j'ai encore l'impression de rester cloîtré dans un bien maigre tube en vous lisant sur certains sujets.
Féministe affirmée vous vous voulez: dans les questions bassement féminine vous vous enterrez.
Sans vous affirmer, et sans vous dépasser.
De mon point de vue.
Et il en vaut bien un autre.
Cela dit, si Avatar vous permet de digresser, dans une chronique rémunérée, sur la dictature esthétique, publicitatoire et pornographique des petits culs, des gros seins, des tailles de guêpes, des silhouettes longilignes et sportives à la mode californicatienne, c'est peut-être qu'effectivement il s'agit d'une oeuvre d'art.
Le propre d'une oeuvre d'art n'est-il pas de nous faire vibrer, et de faire résonner en nous notre propre moi, et nos désirs méconnus apparaissant sous un jour nouveau ?
Bah... en fait non. Rien que dans un cumulo-nimbus glauque et dans la moitié d'une mandarine blête, je vois l'intimité croisée de la Ciccolina, de Carla Bruni et de Clara Morgane. Avatar reste donc bel et bien une grosse bouse.
Mais bref... tout ça pour dire que si vous êtes spécialiste de littérature, j'ai du mal à concevoir que vous ayez rédigé cette chronique sans vous référez au best-seller "Les Enfants de la Terre".
C'est l'histoire du pouffe sapiens sapiens orpheline recueillie par des bruns néanderthaliens après un séisme et qui se trouve moche parce-qu'elle n'a pas le front bas et qu'elle est blonde.
Je vous passe les détails, mais en gros, comme Ayla (elle s'appelle Ayla) voit copuler des mamouths, du coup elle est toute excitée et elle offre ses fesses à Jondalar.
Enfin, je sais plus si ça se fait vraiment ou pas... Car il me semble qu'à un moment, Jondalar est tellement tendu qu'il doit se dégorger le poireau tout seul (je ne sais pas si l'invention de la branlette est scientifiquement attestée dès -10000 ans avant JC); et que ça vexe Ayla.
'Fin, c'est pas un roman porno hein, même s'il est en 5 tomes. Mais c'est ce qui m'a marqué... mon kaléidoscope à moi :D
Bon... dit comme ça, ça paie pas de mine, je vous l'accorde... Mais niveau fantasme des jardins d'Eden ça se pose là.
Là, et un peu mieux, et un peu plus qu'Avatar.
Sinon, je me demande encore pourquoi vous vous concentrez à détruire l'instinct maternel. Vous dites souvent qu'une bonne femme qui pond un drôle n'a pas nécessairement, naturellement, évidemment de l'amour pour son chiard.
C'est vraiment juste une manière pour vous de conspuer les pubs américaines des années 60 sur l'éléctro-ménager ? Ou c'est aussi une manière pour vous d'invoquer un "amour supérieur qui vous ai propre à vous seule" ?
L'instinct maternel n'existant pas "réellement", ce que vous ressentiriez en tant que maman serait peut-être quelque-chose que seule une agrégée de lettre serait capable de ressentir... Ou peut-être même juste vous seule au monde...
Spa très candide ça... Spa très avatar non plus... Et c'est encore moins sage.
and i haven't got a penny
for to buy no more whiskey
i have to go home
...
o brother, buy me one more drink
i'll explain the nature of my pain
yes, let me tell you once again
i am the captain of my pain
Je rigole, je tressaille, j'exulte et je m'esclaffe. J'enrage et je vous maudis
Comment peut-on avoir les joues si ignoblement rondes, les yeux si bassement petits, et la vue si petitement basse tout en restant si douloureusement exquise.
Auriez-vous oublié que si pour quelques-uns l'intelligence permet à l'homme de mesurer l'étendue de son malheur; pour d'autres, sa culture, lui permet de mesurer l'étendue de son ignorance.
En d'autres mots, plus on en sait, et plus on sait qu'on ne sait pas grand chose.
you think you're climbing up man
in fact you're climbing down
Peut-être bien que Jake, en tant que bon "mayrhinss" de la navy, a joué jadis à touche-pipi avec une viet-namienne ou une irakienne. Et peut-être bien que ça leur a plu à chacun.
Peut-être bien, du coup (coup de bite, bite de cheval, cheval de course...), qu'une fois devant une na'vi, il sait quel recul il faut prendre pour appréhender une culture qui ne s'auto-proclame pas universelle à grand renforts de philosophes français illuminés du XVIII.
Peut-être que Jake a l'humilité des pires pochtrons que sont devenus les anciens combattants US éclopés avec leur retraite de misère, comme J.Rambo chantant "Born in the USA" de B.Springteen...
Peut-être qu'il a l'humilité d'une personne qui est tombée amoureuse d'une autre ayant une toute autre culture... Et ça c'est comme les gosses: tant que ça ne nous arrive pas, on ne peut pas comprendre...
Peut-être que si sa tête est à vos yeux vide, elle n'éponge pas moins plus de sagesse que les sobres gens normaux prennent pour de l'a-culturation au mieux, de la bêtise au pire.
Bite, chatte, poil, moule, téton... Oui, je ponctue mon discours avec mes couilles. Mais c'est juste pour le style. Et vous le savez.
Fantasme, sensualité, beauté, grossesse, élevage de bébé... Vous, vous en faites des arguments de pensées, et vous articulez votre discours autour de vos préoccupations.
D'autres diront que c'est votre prisme... Je parlerais plus volontiers de kaleïdoscope: c'est bien tripant, et c'est une réalité comme une autre... M'enfin, j'ai encore l'impression de rester cloîtré dans un bien maigre tube en vous lisant sur certains sujets.
Féministe affirmée vous vous voulez: dans les questions bassement féminine vous vous enterrez.
Sans vous affirmer, et sans vous dépasser.
De mon point de vue.
Et il en vaut bien un autre.
Cela dit, si Avatar vous permet de digresser, dans une chronique rémunérée, sur la dictature esthétique, publicitatoire et pornographique des petits culs, des gros seins, des tailles de guêpes, des silhouettes longilignes et sportives à la mode californicatienne, c'est peut-être qu'effectivement il s'agit d'une oeuvre d'art.
Le propre d'une oeuvre d'art n'est-il pas de nous faire vibrer, et de faire résonner en nous notre propre moi, et nos désirs méconnus apparaissant sous un jour nouveau ?
Bah... en fait non. Rien que dans un cumulo-nimbus glauque et dans la moitié d'une mandarine blête, je vois l'intimité croisée de la Ciccolina, de Carla Bruni et de Clara Morgane. Avatar reste donc bel et bien une grosse bouse.
Mais bref... tout ça pour dire que si vous êtes spécialiste de littérature, j'ai du mal à concevoir que vous ayez rédigé cette chronique sans vous référez au best-seller "Les Enfants de la Terre".
C'est l'histoire du pouffe sapiens sapiens orpheline recueillie par des bruns néanderthaliens après un séisme et qui se trouve moche parce-qu'elle n'a pas le front bas et qu'elle est blonde.
Je vous passe les détails, mais en gros, comme Ayla (elle s'appelle Ayla) voit copuler des mamouths, du coup elle est toute excitée et elle offre ses fesses à Jondalar.
Enfin, je sais plus si ça se fait vraiment ou pas... Car il me semble qu'à un moment, Jondalar est tellement tendu qu'il doit se dégorger le poireau tout seul (je ne sais pas si l'invention de la branlette est scientifiquement attestée dès -10000 ans avant JC); et que ça vexe Ayla.
'Fin, c'est pas un roman porno hein, même s'il est en 5 tomes. Mais c'est ce qui m'a marqué... mon kaléidoscope à moi :D
Bon... dit comme ça, ça paie pas de mine, je vous l'accorde... Mais niveau fantasme des jardins d'Eden ça se pose là.
Là, et un peu mieux, et un peu plus qu'Avatar.
Sinon, je me demande encore pourquoi vous vous concentrez à détruire l'instinct maternel. Vous dites souvent qu'une bonne femme qui pond un drôle n'a pas nécessairement, naturellement, évidemment de l'amour pour son chiard.
C'est vraiment juste une manière pour vous de conspuer les pubs américaines des années 60 sur l'éléctro-ménager ? Ou c'est aussi une manière pour vous d'invoquer un "amour supérieur qui vous ai propre à vous seule" ?
L'instinct maternel n'existant pas "réellement", ce que vous ressentiriez en tant que maman serait peut-être quelque-chose que seule une agrégée de lettre serait capable de ressentir... Ou peut-être même juste vous seule au monde...
Spa très candide ça... Spa très avatar non plus... Et c'est encore moins sage.
Matrix était, il y a une dizaine d'année, "l'œuvre majeure" où tout notre imaginaire collectif demeurait. (si si ! )
Debray a raison sur Avatar. Il est l'ambassadeur de notre époque.
Et le fait que cela déçoive nombre d'entre-nous est peut-être signe que nous repugnons à aimer notre époque.
Dans Matrix le héros était pionnier, nocturne et se confrontait à l'invisible.
Dans Avatar, il a colonisé (pollué ?) jusqu'à son imaginaire, fuit sa propre caricature pour sombrer dans un Happy-end encore plus carton pâte que lui.
Lui, c'est nous ! pauvres bougres !
Aussitôt montré, le pastiche écologique auquel nous assistons par la lucarne de chaque JT nous déçoit comme la vision d'un corps nu décevrait une fois le voile qui le suggérait lèvé.
Mais ce film est à la hauteur du monde qui se dessine. Le réfuter, c'est réfuter notre monde.
Et cela me donne de l'espoir.
Debray a raison sur Avatar. Il est l'ambassadeur de notre époque.
Et le fait que cela déçoive nombre d'entre-nous est peut-être signe que nous repugnons à aimer notre époque.
Dans Matrix le héros était pionnier, nocturne et se confrontait à l'invisible.
Dans Avatar, il a colonisé (pollué ?) jusqu'à son imaginaire, fuit sa propre caricature pour sombrer dans un Happy-end encore plus carton pâte que lui.
Lui, c'est nous ! pauvres bougres !
Aussitôt montré, le pastiche écologique auquel nous assistons par la lucarne de chaque JT nous déçoit comme la vision d'un corps nu décevrait une fois le voile qui le suggérait lèvé.
Mais ce film est à la hauteur du monde qui se dessine. Le réfuter, c'est réfuter notre monde.
Et cela me donne de l'espoir.
il observait qu’il (le haut niveau d'éducation)
était «normal dans le monde ancien, mais
handicapant dans le nouveau».
Ah, tous ces gens qui réussissent et qui n'ont pas mon "haut niveau d'éducation"!
Calmez vous, Régis, vous avez été invité deux fois à "D@ns le Texte"!
était «normal dans le monde ancien, mais
handicapant dans le nouveau».
Ah, tous ces gens qui réussissent et qui n'ont pas mon "haut niveau d'éducation"!
Calmez vous, Régis, vous avez été invité deux fois à "D@ns le Texte"!
ainsi un élève peut avoir 20 sur 20 en ayant fait 40 fautes.
En effet, j'ai déjà entendu parler de ce genre de dérive, mais personnellement, je n'en ai jamais été le témoin.
Et cette phrase-là on simplifie les évaluations est le contraire de mon quotidien !
sinon qui a parlé de seulement mémoriser?
Les (des) parents dont les enfants sont en difficulté aimeraient qu'on en revienne à des évaluations qui reposeraient sur le bon vieux "par coeur", çà les rassurerait : ils n'auraient dans ce cas plus qu'à sommer leur gosse d'étudier davantage!
Le problème du tout compétence c'est qu'on ne mémorise plus que des techniques, des méthodes et qu'on ne mémorise plus aucun savoir.
Je suppose que çà dépend des disciplines, et du stade de l'apprentissage.
Par exemple, en histoire, en fin de parcours de nos "humanités", un élève dispose de deux heures pour rédiger une synthèse. Il reçoit par exemple un corps documentaire (inédit pour lui) sur une dictature contemporaine dont il ne sait a priori rien, dans lequel sont éparpillés des renseignements concernant les différentes composantes de la société concernée : économie, religion, culture, stratification sociale, relations internationales, ...
Pour réussir la compétence "synthétiser" par exemple, il doit être capable de rédiger un texte académique, dans lequel
- chaque paragraphe correspondra à une composante
- qu'il devra confronter au régime dictatorial étudié en classe (3° Reich au minimum)
- et qui lui permettra de conclure si oui ou non, la situation nouvelle peut se comparer au régime supposé connu (oui, non, nuances), à partir de la définition détaillée de "la" dictature.
Les difficultés proviennent de l'absence de contenu de leur production personnelle, liée
- au cours s'ils n'ont pas étudié
- à la difficulté pour eux de repérer dans des documents nouveaux les bonnes informations
- à leur incapacité souvent de distribuer les informations par paragraphe
(Résumer les documents, c'est insuffisant. Réciter son cours, c'est insuffisant ).
Le nombre d'élèves de 17 ou 18 ans capables de réussir aisément cet exercice est très faible, les compétences sont très exigeantes, et la manière qui nous est imposée de rendre compte de nos évaluations est très contraignante.
Toutefois, les épreuves intégrées "extérieures" aux écoles se multiplient, et la plupart des établissements scolaires belges tentent de résister à ce projet national/communautaire (//foutoir belge) qu'ils vivent globalement comme une menace pour leur identité.
En effet, j'ai déjà entendu parler de ce genre de dérive, mais personnellement, je n'en ai jamais été le témoin.
Et cette phrase-là on simplifie les évaluations est le contraire de mon quotidien !
sinon qui a parlé de seulement mémoriser?
Les (des) parents dont les enfants sont en difficulté aimeraient qu'on en revienne à des évaluations qui reposeraient sur le bon vieux "par coeur", çà les rassurerait : ils n'auraient dans ce cas plus qu'à sommer leur gosse d'étudier davantage!
Le problème du tout compétence c'est qu'on ne mémorise plus que des techniques, des méthodes et qu'on ne mémorise plus aucun savoir.
Je suppose que çà dépend des disciplines, et du stade de l'apprentissage.
Par exemple, en histoire, en fin de parcours de nos "humanités", un élève dispose de deux heures pour rédiger une synthèse. Il reçoit par exemple un corps documentaire (inédit pour lui) sur une dictature contemporaine dont il ne sait a priori rien, dans lequel sont éparpillés des renseignements concernant les différentes composantes de la société concernée : économie, religion, culture, stratification sociale, relations internationales, ...
Pour réussir la compétence "synthétiser" par exemple, il doit être capable de rédiger un texte académique, dans lequel
- chaque paragraphe correspondra à une composante
- qu'il devra confronter au régime dictatorial étudié en classe (3° Reich au minimum)
- et qui lui permettra de conclure si oui ou non, la situation nouvelle peut se comparer au régime supposé connu (oui, non, nuances), à partir de la définition détaillée de "la" dictature.
Les difficultés proviennent de l'absence de contenu de leur production personnelle, liée
- au cours s'ils n'ont pas étudié
- à la difficulté pour eux de repérer dans des documents nouveaux les bonnes informations
- à leur incapacité souvent de distribuer les informations par paragraphe
(Résumer les documents, c'est insuffisant. Réciter son cours, c'est insuffisant ).
Le nombre d'élèves de 17 ou 18 ans capables de réussir aisément cet exercice est très faible, les compétences sont très exigeantes, et la manière qui nous est imposée de rendre compte de nos évaluations est très contraignante.
Toutefois, les épreuves intégrées "extérieures" aux écoles se multiplient, et la plupart des établissements scolaires belges tentent de résister à ce projet national/communautaire (//foutoir belge) qu'ils vivent globalement comme une menace pour leur identité.
Ben, la phrase de Debray ne m'aurait pas fait bondir...
J'avais une prof de Français en 3ème (début des années 90) qui, découragée, a déclaré un jour : "Vous avez peur d'être intelligents mais vous n'avez pas honte d'être bêtes..."
Ca m'avait fait chaud au coeur.
A défaut d'être rassurant.
Quant à ce cher Voltaire, il n'en avait pas moins de lucratives actions sur les bateaux négriers en partance pour les Amériques...
J'avais une prof de Français en 3ème (début des années 90) qui, découragée, a déclaré un jour : "Vous avez peur d'être intelligents mais vous n'avez pas honte d'être bêtes..."
Ca m'avait fait chaud au coeur.
A défaut d'être rassurant.
Quant à ce cher Voltaire, il n'en avait pas moins de lucratives actions sur les bateaux négriers en partance pour les Amériques...
Pourquoi n'y a t il pas de référence explicite au mythe du bon sauvage?...
Voici l'avis d'un "petit bonhomme" de l'image, Peter Lindbergh, sur ce chef d'oeuvre
L’opinion de Peter Lindbergh dans "Madame Figaro" (désolé)
Le site de Peter Lindbergh pour ceux qui ne connaîtraient pas le bonhomme.
Au fait, maître Korkos, il en pense quoi d'Avatar ?
***
L’opinion de Peter Lindbergh dans "Madame Figaro" (désolé)
Le site de Peter Lindbergh pour ceux qui ne connaîtraient pas le bonhomme.
Au fait, maître Korkos, il en pense quoi d'Avatar ?
***
Je suis tout à fait en phase avec les propos de Rafik Djoumi. J' ai parfois l' impression que le snobisme empêche de voir les qualités artistiques des productions hollywoodiennes sur-médiatisées. Pour moi, Avatar est une fête pour l' imaginaire et son visionnage m' a apparu comme une expérience poétique intense. Par les merveilles de la technique d' animation de ce film, nous nous projetons dans ces corps merveilleux. Cette expérience correspond à un désir profond de l' humain de sortir hors de soi et de se transcender. Est-ce une bêtise désirable que la communion avec la nature ? Je ne le crois pas. L' idée même de la nature et du mystère de sa création amène l' homme vers de sublimes hauteurs. Il s' agit de ressentir "la douce pulsation de l' Infini" qu' évoque le poète allemand Novalis devant un tel spectacle.
Un film de guerre américain de plus Avatar, déjà vu 100 fois ce genre de film pour neuneu, et Debray qui encense ce film... la honte !
Tout est irréel dans ce film, comme dans à peu près toutes les grosses productions américaines scénarisées par le département marketing.
Les scientifiques au bon fond et rebelles quand bien même ils travaillent pour l'armée.
La pilote d'hellico super gaulée qui pousse des wouuuu quand elle dézingue des méchants comme un bon bof le ferait après un touchdown, ba ouai la guerre c'est cool...
Le héros qui passe du crétin de GI aux ordres au meilleur d'entre tous les navis (il chevauche l'oiseau légendaire couleur chevrolet corvette) sans qu'aucun n'ait pris une ride.
La longue liste des inepties que véhicule ce film ne mérite pas même d'être dressée.
Le fond (bancal) n'est qu'un prétexte pour faire passer la forme (débilitante) et non l'inverse. Bref à jeter... avec Debray !
Tout est irréel dans ce film, comme dans à peu près toutes les grosses productions américaines scénarisées par le département marketing.
Les scientifiques au bon fond et rebelles quand bien même ils travaillent pour l'armée.
La pilote d'hellico super gaulée qui pousse des wouuuu quand elle dézingue des méchants comme un bon bof le ferait après un touchdown, ba ouai la guerre c'est cool...
Le héros qui passe du crétin de GI aux ordres au meilleur d'entre tous les navis (il chevauche l'oiseau légendaire couleur chevrolet corvette) sans qu'aucun n'ait pris une ride.
La longue liste des inepties que véhicule ce film ne mérite pas même d'être dressée.
Le fond (bancal) n'est qu'un prétexte pour faire passer la forme (débilitante) et non l'inverse. Bref à jeter... avec Debray !
Ourf ! déjà 186 commentaires ! Je le vois mal parti moi ce forum. Parce que très segmenté et segmentant. Il y a ceux qui ont vu le film et ceux qui ne l'ont pas vu. Parmi ceux qui l'ont vu, il y a ceux qui sont enthousiastes et ceux que ça laisse froid. Parmi ceux qui ne l'ont pas vu, il y a ceux qui auront envie d'aller y voir et ceux qui n'iront pas. Sans compter ceux qui s'en foutent complètement et qui sauteront sur la première occasion pour glisser un petit hors sujet ou un fil dérivant, voire même délirant. (comment ça c'est ce que je suis en train de faire ?)
Bref, tout ce qu'il faut pour nous concocter un joli foutoir dans pas longtemps. Cela dit, moi j'aime bien les auberges espagnoles.
La critique des Inrocks m'a semblé très intéressante (et les coms plutôt instructifs...) ; avec la chronique de Judith,et son complément "djoumien", je me sens comme rassasié ! peut-être un petit dessert téléramesque ? en tout cas même plus besoin d'aller voir le film moi ! hé hé...
Bref, tout ce qu'il faut pour nous concocter un joli foutoir dans pas longtemps. Cela dit, moi j'aime bien les auberges espagnoles.
La critique des Inrocks m'a semblé très intéressante (et les coms plutôt instructifs...) ; avec la chronique de Judith,et son complément "djoumien", je me sens comme rassasié ! peut-être un petit dessert téléramesque ? en tout cas même plus besoin d'aller voir le film moi ! hé hé...
je conseille le manga skycrawlers, qui vient de sortir en dvd je crois: l'histoire absurde et magnifique d'enfants clonés destinés à mourir à la guerre, afin d'épargner les "gens normaux" qui ne veulent plus la faire mais en ont toujours besoin "pour rester en paix".
mais chère judith, ne pensez vous pas que les Naavis, la nature étant très sympa, ne les aurait-elle pas fait ovipares ou marsupiaux ? en effet, vu la largeur de leurs bassins, et leurs os en fibre de carbone, ça ne doit pas être facile de faire passer une tête de bébé...
et là je me pose donc la question: les marsupiaux et les ovipares ont-il un nombril ? Moi je n'ai jamais vu le nombril d'une poule ou d'un kangourou, mais ce n'est pas pour autant une preuve scientifique. D'ailleurs, je n'ai jamais vu non plus le nombril de mon chat (et je vais chercher ça juste après) qui est bien un mamifère, lui, sauf erreur de ma part.
les femmes naavi ont une poitrine, petite mais réelle, alors je penche pour marsupial, mais où donc peut être cachée leur poche?
en fait moi ce qui me gêne dans ce film, c'est que tous les animaux ont 6 membres et pas les Naavis....
mais chère judith, ne pensez vous pas que les Naavis, la nature étant très sympa, ne les aurait-elle pas fait ovipares ou marsupiaux ? en effet, vu la largeur de leurs bassins, et leurs os en fibre de carbone, ça ne doit pas être facile de faire passer une tête de bébé...
et là je me pose donc la question: les marsupiaux et les ovipares ont-il un nombril ? Moi je n'ai jamais vu le nombril d'une poule ou d'un kangourou, mais ce n'est pas pour autant une preuve scientifique. D'ailleurs, je n'ai jamais vu non plus le nombril de mon chat (et je vais chercher ça juste après) qui est bien un mamifère, lui, sauf erreur de ma part.
les femmes naavi ont une poitrine, petite mais réelle, alors je penche pour marsupial, mais où donc peut être cachée leur poche?
en fait moi ce qui me gêne dans ce film, c'est que tous les animaux ont 6 membres et pas les Naavis....
Peut-être vais-je en rester à Miyazaki qui me semble plus poétique, pour ne pas dire génial...
Son cycle en ce moment sur ARTE est une occasion inespérée de faire des DVD, lundi prochain Le Château ambulant... Excellente occasion de ne pas aller voir Avatar !
***
Son cycle en ce moment sur ARTE est une occasion inespérée de faire des DVD, lundi prochain Le Château ambulant... Excellente occasion de ne pas aller voir Avatar !
***
Avatar et ses dérivés
http://photomontages-pablo-fakes.over-blog.com/article-v-2eme-affiche-devoilee-41109645.html
http://photomontages-pablo-fakes.over-blog.com/article-v-2eme-affiche-devoilee-41109645.html
Aïaïaïe !
En entendant les propos flatteurs de Régis Debray au sujet d’Avatar, j’avais bien noté le visage surpris de Judith. « Quoi ? Comment ? L’ancien compagnon de route du Che faisant l’éloge de l’impérialisme culturel yankee ? ». Aussi, j’attendais bien une réaction mais je redoutais qu’elle prenne la forme d’une tentative de décryptage du film. Soit…
Dans votre émission, Judith, vous constatiez la disparition d’une critique cinématographique digne de ce nom et pourtant, à travers cette chronique, vous venez de résumer pour nous les trente années de dérive qui ont fait de la critique française ce qu’elle est aujourd’hui ; à savoir une entreprise de réductionnisme visant à faire du Cinéma la bête caricature de notre actualité et à plaquer sur l’ensemble de la production cinématographique cette grille de lecture unique qu’on nomme « reflet du réel ». Un exercice loin d’être gratuit puisqu’il permet d’écarter environ 97% des films produits, aussitôt discrédités et jetés dans le sac du divertissement de masse, pour ne retenir que les 3% de films effectivement préoccupés par leur rapport au « réel », dont on pourra ensuite déployer le discours prédicateur en de longues colonnes moralisatrices et assurer ainsi la perpétuation d’un discours dominant (celui qui, par exemple, décrète que Ken Loach nous aide à penser le monde tandis que les frères Wachowski nous « divertissent » à coups d’effets spéciaux).
Juste avant d’aborder Avatar, Régis Debray vous parlait pourtant de notre « legs de légendes et de contes », en citant explicitement Charles Perrault et l’Ancien Testament. Mais aussitôt, vous leur substituez Voltaire ! Quand Debray vous invite sur les terres de la Mythologie d’Homère, vous lui répondez « Si l’on s’en tient à la fable... ».
Vous avez donc choisi comme point de départ pour votre texte la Fable écologique et la Parabole sur la colonisation. Et effectivement on peut, si on le souhaite, aborder Avatar sous cet angle exclusif. De la même façon, rien ne nous interdit de voir en Moby Dick un roman sur les joies de la pêche en haute mer ou de considérer Finnegans Wake comme une mise en garde sur les ravages de l’alcoolisme dublinois. Le choix de l’angle exclusif permet justement d’exclure tous les éléments parasitaires qui risqueraient d’invalider la démonstration, lorsqu’on tente de ramener une œuvre de fiction à un sens unique.
D’autres spectateurs auraient peut-être choisi comme point de départ les images du film, constatant que le tout premier plan sur le héros (un œil qui s’ouvre) résonnait et raisonnait avec le tout dernier plan de l’œuvre (une paire d’yeux qui s’ouvre) ; ce qui les aurait amené à considérer la phrase récurrente que s’échangent les protagonistes durant tout le film (« I see you ») comme un élément fondamental et éclairant. Pour eux, forcément, Avatar serait une Parabole sur le regard. Enfin, d’autres spectateurs, plus sensibles aux dialogues, se seraient arrêtés sur les premiers mots prononcés par ce héros (« When I was lying in the V.A. hospital with a big hole blown through the middle of my life, I started having these dreams of flying. I was free. But sooner or later though, you always have to wake up. You don’t dream in Cryo. » - « Quand j'étais allongé à l'Hopital des vétérans, avec un grand trou béant au milieu de ma vie, j'ai commencé à avoir ces rêves où je pouvais voler. J'étais libre. Mais tôt ou tard, il faut se réveiller. On ne rêve pas en Cryo. »). Ces derniers auraient alors constaté que les protagonistes du film passaient justement leur temps à s’endormir ou à se réveiller. Et pour eux, Avatar serait assurément une Fable sur le rêve.
Or, le point de départ que l’on s’est choisi va immanquablement conditionner le reste de la démonstration, en ramenant chaque élément du récit dans le territoire analytique que l’on a circonscrit. Ainsi, pour le partisan (occidental) de la Parabole sur la colonisation, il est évident, voire « transparent », que les Na’vis représentent quelque population indigène dominée par l’homme blanc. Dès lors, chacun de leurs attributs physiques (leur queue, leur couleur bleue) renverrait forcément à leur exotisme ou leur état sauvage et il ne peut en être autrement. Pourtant, le paysan indien, celui-là même qui subit toutes les formes de colonialisme, vous répondra que meuh non pas du tout ; les Na’vis sont bleus tout simplement parce que le dieu Vishnou l’était, et que c’est bien la raison pour laquelle ce film s’appelle « Avatar ». L’amateur de science-fiction vous dira que les Na’vis ont cette couleur, cette longue queue et cette haute taille simplement parce que c’est ainsi qu’Edgar Rice Burroughs imaginait les « hommes aux plantes » dans sa série des John Carter of Mars (source d’inspiration revendiquée par James Cameron). L’internaute coréen, caché derrière son avatar, vous invitera à vous connecter à ce monde où différents « sites » sont reliés par un « vaste réseau » qui a la capacité de garder en mémoire les voix du passé, et où des millions de joueurs de MMORPG se plaisent à incarner les grands elfs bleus de la forêt. Et l’on pourrait continuer ainsi sur des pages et des pages…
Est-ce à dire que le film Avatar serait un vaste fourre-tout d’éléments culturels épars, vaguement recousus sous la forme d’un self-service new age, consommable en tous lieux de la planète, à la façon d’un Big mac ou d’une bouteille de Coca Cola ? C’est ce que la critique française disait autrefois de La Guerre des étoiles, de Matrix ou de tous ces énormes succès cinématographiques sur lesquels elle ne désire pas perdre de temps (alors que le Temps les rappelle constamment à elle). En partant du présupposé que l’Humanité est un ramassis d’imbéciles amnésiques, cette école critique assène au fond depuis trois décennies l’idée que TOUT grand succès cinématographique s’explique automatiquement par la bêtise de son discours, ses élans réactionnaires et sa qualité de « produit » adapté à notre consumérisme effréné du moment. Voilà comment, aux yeux de la critique contemporaine, un arbre géant qui s’écroule devient soudain une « analogie au 11 septembre 2001 » ou qu’une armée hi-tech fait soudain référence à « l’invasion américaine de l’Afghanistan », le tout sur la base d’un scénario écrit en 1995 ! N'oublions pas que c’est toujours le film à succès qui est coincé dans l’air du temps, jamais le chroniqueur paresseux. Bien évidemment, ces grands succès sortent tous du ventre fertile de la Bête hollywoodienne, ce qui facilite l'usage d'une clé de lecture quasi-automatique. Car Avatar est un film hollywoodien. Et comme nous le savons tous, chaque film hollywoodien est l’expression d’Hollywood et de ses marchands du Temple ; jamais l’expression de son auteur (réalisateur/scénariste/producteur dans le cas présent). Il est bien loin le temps où la critique française savait reconnaître la valeur intrinsèque des films sortis de l’usine hollywoodienne afin de déterminer sa célèbre « politique des auteurs » et mettre en lumière le génie d’une centaine d’artistes, jusque là considérés comme de simples valets du Capital et de la Maison Blanche. Mais je m’égare…
En choisissant un autre point de départ, selon lequel tous les angles et tous les points de vue exprimés sur Avatar ne s’excluent pas mutuellement ; en considérant l’idée (sulfureuse et scandaleuse) selon laquelle un film qui touche des centaines de millions de personne a peut-être quelque chose à nous apprendre sur l’Humanité ; en considérant enfin que le point commun à cette Humanité n’est pas la bêtise ; alors il nous faudrait approcher Avatar, non plus comme un simple appendice de notre actualité et de notre vision géopolitique du moment, mais plutôt comme un objet… oserais-je le dire… d’Art, c’est-à-dire un objet susceptible de défier notre intelligence et capable de nous ouvrir à des états de conscience que notre quotidien ignore. Après tout, j’ai beaucoup plus souvent entendu les mots « expérience » et « enchantement » à la sortie des salles diffusant Avatar, et beaucoup plus rarement les mots « colonisation » et « écologie ».
Mais approcher les films comme des objets d’Art et non plus comme des tracts d’actualité nécessite un tout nouveau champ lexical, où le mot « cliché » disparaît au profit d’ « archétype », où l’expression « carcan narratif » cède le pas à la « mécanique du récit ». Et surtout, il devient impératif de ne plus lire les éléments de façon détachée (à la seule lumière d’une conclusion qu’on est pressé d’atteindre) mais de procéder comme le film procède, c’est-à-dire en liant étroitement ces éléments en un tout signifiant et si possible harmonieux. On ne peut évoquer la chaise roulante du héros sans évoquer la combinaison prothétique du Colonel qui lui fait face, car le dialogue entre les deux hommes est entièrement conditionné par les correspondances qui s’établissent à l’image et au son (comme par exemple ce geste brutal et menaçant du bras mécanique lorsque le Colonel promet d’aider le héros). Evoquer ce handicap du personnage principal en mettant de côté ses multiples mises en scène (qui chacune nous disent quelque chose de différent à son sujet) revient à isoler la partition du violoncelliste au sein d’un grand orchestre symphonique et lui attribuer à elle seule le sens complet de l’Opéra.
Or il est intéressant de constater, chère Judith, qu’en évoquant Voltaire vous rappelez précisément la nature du handicap qui empêche la critique française (et pas seulement cinématographique) d’aborder avec intelligence les œuvres qui font à ce point appel à l’imaginaire. Car si l’esprit des Lumières a su offrir au monde des perspectives nouvelles et un horizon civilisateur, il a également laissé dans notre pays les blessures encore vives d’une guerre féroce contre l’imagination, celle que Malebranche appelait la « folle du logis » ; cette puissance occulte accusée de drainer du fond de notre esprit son lot de mysticisme et de superstitions. En parlant, chère Judith, de cette « grande fable qui nous met du rêve plein la vue et nous détourne des causes bien réelles pour lesquelles elle fait métaphore », vous rappelez l’étymologie de ce mot français si particulier qu’est le « divertissement », à savoir ce qui fait diversion, ce spectacle imaginaire qui nous détourne forcément de l’essentiel. La culture anglo-saxonne, elle, préfèrera nous parler « d’entertainment » (to entertain = s’occuper de ses invités) puisqu’à ses yeux l’imaginaire est une nourriture, une corne d’abondance, et non pas l’ennemi historique de notre rationalisme. C’est la raison pour laquelle les œuvres d’Hermann Melville et de James Joyce ne sont pas françaises ; la raison pour laquelle Freud et Jung n’auraient pu naître sous le drapeau tricolore ; la raison pour laquelle le Surréalisme nous a été offert par des immigrants. Nous savons que le tableau Guernica dépeint un évènement historique précis mais nous nous trouvons désarmés lorsqu’il s’agit d’expliquer son pouvoir évocateur sur des esprits qui ignorent tout (et qui se contrefichent) de la guerre civile espagnole.
Nous savons très bien ce qu’est une Fable mais il semble que nous ayons oublié ce qu’est un Mythe.
Bien avant d’être un film hollywoodien, Avatar est un film anglo-saxon. Son auteur, James Cameron, s’est vu coller toutes les étiquettes « du moment » par la critique française. On a dit de lui qu’il était reaganien à l’époque de Terminator, qu’il mettait en scène une « revanche fantasmée sur le Vietnam » à l’époque d’Aliens, qu’il était le grand promoteur de la Perestroïka à l’époque d’Abyss, qu’il offrait à l’ère Clinton une vision apaisée de la lutte des classes avec Titanic… et aujourd’hui, sous l’ère Obama, le voici écolo en quête de rédemption post-coloniale. Dans tous les cas, cet homme n’est jamais un artiste disposant de sa propre voix; il n'est que l’agence marketing des administrations successives, bref le valet du Capital et de la Maison Blanche.
Mais il est rare, beaucoup plus rare, de voir des français souligner le lien entre le Terminator et le Golem ; détailler la plastique des Aliens et leur environnement pour y débusquer les évocations sexuelles et infernales héritées de la Peinture ; considérer les fonds marins d’Abyss à la lumière de la citation de Nietzsche qui débute pourtant le film ; ou encore accepter de voir en Titanic un film apocalyptique.
James Cameron évolue dans le Mythe depuis presque trente ans, mais nous, en France, ne savons plus ce qu’est un Mythe.
Aussi, chère Judith, pour nourrir votre passion du Livre, je me permets de vous conseiller quelques ouvrages qui, j’en suis sûr, vous offriront plusieurs plateformes dans l’approche de ce type de films.
Sur la question de ces récits « simplistes » qui ont l’étrange faculté de séduire tant de gens à travers le monde :
Joseph Campbell - Le héros aux mille et un visages (nouvelle traduction française à paraître sous peu chez Oxus)
Sur la question du héros d’Avatar et du non usage de ses jambes :
Annick de Souzenelle – Nous sommes coupés en deux (éditions du Relié)
Sur la question du « Carcan narratif de l’industrie hollywoodienne » :
Robert McKee – Story (Dixit – actuellement épuisé)
Christopher Vogler - The Writer's Journey: Mythic Structure For Writers
Pour votre question « Bon, d'accord. Mais qui réussit à nous parler de quoi? », j’aurais aimé vous répondre « … de ce que les mots ne peuvent atteindre », mais plutôt que de heurter votre amour des Lettres, je m’autorise à vous renvoyer vers un texte de ma composition (écrit bien avant la sortie d’Avatar) qui propose l’esquisse de l'amorce d’un début de réponse :
Les Intouchables
Et enfin, sur la question « hollywoodienne », un texte en deux parties :
L'Empire hollywoodien
L'Empire hollywoodien - partie 2
En vous remerciant, chère Judith, pour vos chroniques et votre émission de qualité,
Rafik Djoumi
En entendant les propos flatteurs de Régis Debray au sujet d’Avatar, j’avais bien noté le visage surpris de Judith. « Quoi ? Comment ? L’ancien compagnon de route du Che faisant l’éloge de l’impérialisme culturel yankee ? ». Aussi, j’attendais bien une réaction mais je redoutais qu’elle prenne la forme d’une tentative de décryptage du film. Soit…
Dans votre émission, Judith, vous constatiez la disparition d’une critique cinématographique digne de ce nom et pourtant, à travers cette chronique, vous venez de résumer pour nous les trente années de dérive qui ont fait de la critique française ce qu’elle est aujourd’hui ; à savoir une entreprise de réductionnisme visant à faire du Cinéma la bête caricature de notre actualité et à plaquer sur l’ensemble de la production cinématographique cette grille de lecture unique qu’on nomme « reflet du réel ». Un exercice loin d’être gratuit puisqu’il permet d’écarter environ 97% des films produits, aussitôt discrédités et jetés dans le sac du divertissement de masse, pour ne retenir que les 3% de films effectivement préoccupés par leur rapport au « réel », dont on pourra ensuite déployer le discours prédicateur en de longues colonnes moralisatrices et assurer ainsi la perpétuation d’un discours dominant (celui qui, par exemple, décrète que Ken Loach nous aide à penser le monde tandis que les frères Wachowski nous « divertissent » à coups d’effets spéciaux).
Juste avant d’aborder Avatar, Régis Debray vous parlait pourtant de notre « legs de légendes et de contes », en citant explicitement Charles Perrault et l’Ancien Testament. Mais aussitôt, vous leur substituez Voltaire ! Quand Debray vous invite sur les terres de la Mythologie d’Homère, vous lui répondez « Si l’on s’en tient à la fable... ».
Vous avez donc choisi comme point de départ pour votre texte la Fable écologique et la Parabole sur la colonisation. Et effectivement on peut, si on le souhaite, aborder Avatar sous cet angle exclusif. De la même façon, rien ne nous interdit de voir en Moby Dick un roman sur les joies de la pêche en haute mer ou de considérer Finnegans Wake comme une mise en garde sur les ravages de l’alcoolisme dublinois. Le choix de l’angle exclusif permet justement d’exclure tous les éléments parasitaires qui risqueraient d’invalider la démonstration, lorsqu’on tente de ramener une œuvre de fiction à un sens unique.
D’autres spectateurs auraient peut-être choisi comme point de départ les images du film, constatant que le tout premier plan sur le héros (un œil qui s’ouvre) résonnait et raisonnait avec le tout dernier plan de l’œuvre (une paire d’yeux qui s’ouvre) ; ce qui les aurait amené à considérer la phrase récurrente que s’échangent les protagonistes durant tout le film (« I see you ») comme un élément fondamental et éclairant. Pour eux, forcément, Avatar serait une Parabole sur le regard. Enfin, d’autres spectateurs, plus sensibles aux dialogues, se seraient arrêtés sur les premiers mots prononcés par ce héros (« When I was lying in the V.A. hospital with a big hole blown through the middle of my life, I started having these dreams of flying. I was free. But sooner or later though, you always have to wake up. You don’t dream in Cryo. » - « Quand j'étais allongé à l'Hopital des vétérans, avec un grand trou béant au milieu de ma vie, j'ai commencé à avoir ces rêves où je pouvais voler. J'étais libre. Mais tôt ou tard, il faut se réveiller. On ne rêve pas en Cryo. »). Ces derniers auraient alors constaté que les protagonistes du film passaient justement leur temps à s’endormir ou à se réveiller. Et pour eux, Avatar serait assurément une Fable sur le rêve.
Or, le point de départ que l’on s’est choisi va immanquablement conditionner le reste de la démonstration, en ramenant chaque élément du récit dans le territoire analytique que l’on a circonscrit. Ainsi, pour le partisan (occidental) de la Parabole sur la colonisation, il est évident, voire « transparent », que les Na’vis représentent quelque population indigène dominée par l’homme blanc. Dès lors, chacun de leurs attributs physiques (leur queue, leur couleur bleue) renverrait forcément à leur exotisme ou leur état sauvage et il ne peut en être autrement. Pourtant, le paysan indien, celui-là même qui subit toutes les formes de colonialisme, vous répondra que meuh non pas du tout ; les Na’vis sont bleus tout simplement parce que le dieu Vishnou l’était, et que c’est bien la raison pour laquelle ce film s’appelle « Avatar ». L’amateur de science-fiction vous dira que les Na’vis ont cette couleur, cette longue queue et cette haute taille simplement parce que c’est ainsi qu’Edgar Rice Burroughs imaginait les « hommes aux plantes » dans sa série des John Carter of Mars (source d’inspiration revendiquée par James Cameron). L’internaute coréen, caché derrière son avatar, vous invitera à vous connecter à ce monde où différents « sites » sont reliés par un « vaste réseau » qui a la capacité de garder en mémoire les voix du passé, et où des millions de joueurs de MMORPG se plaisent à incarner les grands elfs bleus de la forêt. Et l’on pourrait continuer ainsi sur des pages et des pages…
Est-ce à dire que le film Avatar serait un vaste fourre-tout d’éléments culturels épars, vaguement recousus sous la forme d’un self-service new age, consommable en tous lieux de la planète, à la façon d’un Big mac ou d’une bouteille de Coca Cola ? C’est ce que la critique française disait autrefois de La Guerre des étoiles, de Matrix ou de tous ces énormes succès cinématographiques sur lesquels elle ne désire pas perdre de temps (alors que le Temps les rappelle constamment à elle). En partant du présupposé que l’Humanité est un ramassis d’imbéciles amnésiques, cette école critique assène au fond depuis trois décennies l’idée que TOUT grand succès cinématographique s’explique automatiquement par la bêtise de son discours, ses élans réactionnaires et sa qualité de « produit » adapté à notre consumérisme effréné du moment. Voilà comment, aux yeux de la critique contemporaine, un arbre géant qui s’écroule devient soudain une « analogie au 11 septembre 2001 » ou qu’une armée hi-tech fait soudain référence à « l’invasion américaine de l’Afghanistan », le tout sur la base d’un scénario écrit en 1995 ! N'oublions pas que c’est toujours le film à succès qui est coincé dans l’air du temps, jamais le chroniqueur paresseux. Bien évidemment, ces grands succès sortent tous du ventre fertile de la Bête hollywoodienne, ce qui facilite l'usage d'une clé de lecture quasi-automatique. Car Avatar est un film hollywoodien. Et comme nous le savons tous, chaque film hollywoodien est l’expression d’Hollywood et de ses marchands du Temple ; jamais l’expression de son auteur (réalisateur/scénariste/producteur dans le cas présent). Il est bien loin le temps où la critique française savait reconnaître la valeur intrinsèque des films sortis de l’usine hollywoodienne afin de déterminer sa célèbre « politique des auteurs » et mettre en lumière le génie d’une centaine d’artistes, jusque là considérés comme de simples valets du Capital et de la Maison Blanche. Mais je m’égare…
En choisissant un autre point de départ, selon lequel tous les angles et tous les points de vue exprimés sur Avatar ne s’excluent pas mutuellement ; en considérant l’idée (sulfureuse et scandaleuse) selon laquelle un film qui touche des centaines de millions de personne a peut-être quelque chose à nous apprendre sur l’Humanité ; en considérant enfin que le point commun à cette Humanité n’est pas la bêtise ; alors il nous faudrait approcher Avatar, non plus comme un simple appendice de notre actualité et de notre vision géopolitique du moment, mais plutôt comme un objet… oserais-je le dire… d’Art, c’est-à-dire un objet susceptible de défier notre intelligence et capable de nous ouvrir à des états de conscience que notre quotidien ignore. Après tout, j’ai beaucoup plus souvent entendu les mots « expérience » et « enchantement » à la sortie des salles diffusant Avatar, et beaucoup plus rarement les mots « colonisation » et « écologie ».
Mais approcher les films comme des objets d’Art et non plus comme des tracts d’actualité nécessite un tout nouveau champ lexical, où le mot « cliché » disparaît au profit d’ « archétype », où l’expression « carcan narratif » cède le pas à la « mécanique du récit ». Et surtout, il devient impératif de ne plus lire les éléments de façon détachée (à la seule lumière d’une conclusion qu’on est pressé d’atteindre) mais de procéder comme le film procède, c’est-à-dire en liant étroitement ces éléments en un tout signifiant et si possible harmonieux. On ne peut évoquer la chaise roulante du héros sans évoquer la combinaison prothétique du Colonel qui lui fait face, car le dialogue entre les deux hommes est entièrement conditionné par les correspondances qui s’établissent à l’image et au son (comme par exemple ce geste brutal et menaçant du bras mécanique lorsque le Colonel promet d’aider le héros). Evoquer ce handicap du personnage principal en mettant de côté ses multiples mises en scène (qui chacune nous disent quelque chose de différent à son sujet) revient à isoler la partition du violoncelliste au sein d’un grand orchestre symphonique et lui attribuer à elle seule le sens complet de l’Opéra.
Or il est intéressant de constater, chère Judith, qu’en évoquant Voltaire vous rappelez précisément la nature du handicap qui empêche la critique française (et pas seulement cinématographique) d’aborder avec intelligence les œuvres qui font à ce point appel à l’imaginaire. Car si l’esprit des Lumières a su offrir au monde des perspectives nouvelles et un horizon civilisateur, il a également laissé dans notre pays les blessures encore vives d’une guerre féroce contre l’imagination, celle que Malebranche appelait la « folle du logis » ; cette puissance occulte accusée de drainer du fond de notre esprit son lot de mysticisme et de superstitions. En parlant, chère Judith, de cette « grande fable qui nous met du rêve plein la vue et nous détourne des causes bien réelles pour lesquelles elle fait métaphore », vous rappelez l’étymologie de ce mot français si particulier qu’est le « divertissement », à savoir ce qui fait diversion, ce spectacle imaginaire qui nous détourne forcément de l’essentiel. La culture anglo-saxonne, elle, préfèrera nous parler « d’entertainment » (to entertain = s’occuper de ses invités) puisqu’à ses yeux l’imaginaire est une nourriture, une corne d’abondance, et non pas l’ennemi historique de notre rationalisme. C’est la raison pour laquelle les œuvres d’Hermann Melville et de James Joyce ne sont pas françaises ; la raison pour laquelle Freud et Jung n’auraient pu naître sous le drapeau tricolore ; la raison pour laquelle le Surréalisme nous a été offert par des immigrants. Nous savons que le tableau Guernica dépeint un évènement historique précis mais nous nous trouvons désarmés lorsqu’il s’agit d’expliquer son pouvoir évocateur sur des esprits qui ignorent tout (et qui se contrefichent) de la guerre civile espagnole.
Nous savons très bien ce qu’est une Fable mais il semble que nous ayons oublié ce qu’est un Mythe.
Bien avant d’être un film hollywoodien, Avatar est un film anglo-saxon. Son auteur, James Cameron, s’est vu coller toutes les étiquettes « du moment » par la critique française. On a dit de lui qu’il était reaganien à l’époque de Terminator, qu’il mettait en scène une « revanche fantasmée sur le Vietnam » à l’époque d’Aliens, qu’il était le grand promoteur de la Perestroïka à l’époque d’Abyss, qu’il offrait à l’ère Clinton une vision apaisée de la lutte des classes avec Titanic… et aujourd’hui, sous l’ère Obama, le voici écolo en quête de rédemption post-coloniale. Dans tous les cas, cet homme n’est jamais un artiste disposant de sa propre voix; il n'est que l’agence marketing des administrations successives, bref le valet du Capital et de la Maison Blanche.
Mais il est rare, beaucoup plus rare, de voir des français souligner le lien entre le Terminator et le Golem ; détailler la plastique des Aliens et leur environnement pour y débusquer les évocations sexuelles et infernales héritées de la Peinture ; considérer les fonds marins d’Abyss à la lumière de la citation de Nietzsche qui débute pourtant le film ; ou encore accepter de voir en Titanic un film apocalyptique.
James Cameron évolue dans le Mythe depuis presque trente ans, mais nous, en France, ne savons plus ce qu’est un Mythe.
Aussi, chère Judith, pour nourrir votre passion du Livre, je me permets de vous conseiller quelques ouvrages qui, j’en suis sûr, vous offriront plusieurs plateformes dans l’approche de ce type de films.
Sur la question de ces récits « simplistes » qui ont l’étrange faculté de séduire tant de gens à travers le monde :
Joseph Campbell - Le héros aux mille et un visages (nouvelle traduction française à paraître sous peu chez Oxus)
Sur la question du héros d’Avatar et du non usage de ses jambes :
Annick de Souzenelle – Nous sommes coupés en deux (éditions du Relié)
Sur la question du « Carcan narratif de l’industrie hollywoodienne » :
Robert McKee – Story (Dixit – actuellement épuisé)
Christopher Vogler - The Writer's Journey: Mythic Structure For Writers
Pour votre question « Bon, d'accord. Mais qui réussit à nous parler de quoi? », j’aurais aimé vous répondre « … de ce que les mots ne peuvent atteindre », mais plutôt que de heurter votre amour des Lettres, je m’autorise à vous renvoyer vers un texte de ma composition (écrit bien avant la sortie d’Avatar) qui propose l’esquisse de l'amorce d’un début de réponse :
Les Intouchables
Et enfin, sur la question « hollywoodienne », un texte en deux parties :
L'Empire hollywoodien
L'Empire hollywoodien - partie 2
En vous remerciant, chère Judith, pour vos chroniques et votre émission de qualité,
Rafik Djoumi
Bêtise désirable, c'est pourtant vrai.
Mis à part certains milieux qui voient en la culture un instrument de distinction et donc de valeur sociale, comme d'autre arborent des marques de luxe, ne s'en servant ainsi que comme signe de reconnaissance; d'autres considèrent que poser des questions, c'est être rabat-joie et parano, et qu'en cela ce serait peut-être même louche.
D'autant que la génération qui arrive, de moins en moins éduquée par la lecture et de plus en plus par les médias de masse, si elle ne manque pas d'esprit critique, manque de repères logiques, et est surtout phagocytée par les conventions de reconnaissances sociales véhiculées par le marketing, à savoir que réfléchir c'est "prise de tête", et de fait potentiellement ostracisant.
Comment la culture nécessitant un labeur certain pourrait-elle rivaliser face à cette idéologie du désir et de l'immédiateté du plaisir de la société de con-sommation ?
Mis à part certains milieux qui voient en la culture un instrument de distinction et donc de valeur sociale, comme d'autre arborent des marques de luxe, ne s'en servant ainsi que comme signe de reconnaissance; d'autres considèrent que poser des questions, c'est être rabat-joie et parano, et qu'en cela ce serait peut-être même louche.
D'autant que la génération qui arrive, de moins en moins éduquée par la lecture et de plus en plus par les médias de masse, si elle ne manque pas d'esprit critique, manque de repères logiques, et est surtout phagocytée par les conventions de reconnaissances sociales véhiculées par le marketing, à savoir que réfléchir c'est "prise de tête", et de fait potentiellement ostracisant.
Comment la culture nécessitant un labeur certain pourrait-elle rivaliser face à cette idéologie du désir et de l'immédiateté du plaisir de la société de con-sommation ?
Un bien bel article que voilà Judith, que j'ai lu avec grand intérêt.
En ce qui concerne le film Avatar, au delà de la beauté des images et des sentiments légitimes qu'il suscite, il n'en reste pas moins pour ma part que je ne comprend toujours pas que l'on puisse faire l'apologie d'une civilisation qui n'aurait jamais été capable, elle, de produire un tel film....
Cordialement
En ce qui concerne le film Avatar, au delà de la beauté des images et des sentiments légitimes qu'il suscite, il n'en reste pas moins pour ma part que je ne comprend toujours pas que l'on puisse faire l'apologie d'une civilisation qui n'aurait jamais été capable, elle, de produire un tel film....
Cordialement
Très belle chronique que celle d'aujourd'hui. Peut-être une des meilleurs depuis quelques semaines.
C'est là que l'on regrette l'absence de Judith sur les autres plateaux d'@si : face à Laurent Joffrin, face aux discours non analysés, etc.
Bref, plus de Judith, c'est toujours mieux.
Et en plus, cette chronique aborde une question de fond absolument pa-ssio-nnante !
N'ayant pas vu le film, je ne peux juger de la pertinence de la lecture qu'en fait Judith. Néanmoins, la chronique se suffit à elle-même, à la fois dans les questions qu'elle pose et dans les parallèles faits avec les peuples premiers.
Dans un monde moderne qui, parfois seulement mais incontestablement, se fourvoie dans bien des domaines, que ce soient l'écologie, la souffrance au travail ou le mal-être de ses occupants, la question du changement de nos modes de vie se pose avec acuité. C'est cette tension liée à la nécessité du changement qui apparaît à la lumière de cette analyse de Judith et qui serait l'objet du film.
Le monde occidental est incontestablement en crise et la crise appelle le changement. Fini l'optimisme naïf des trente glorieuses et la croyance délirante dans l'accroissement infini de nos moyens de production et de la consommation, elle aussi infinie, des ménages. Les politiques tiennent encore ce discours mais plus personne n'y voit un projet durable, souhaitable et capable de dépasser les écueils écologiques ou sociaux. A l'exception de quelques hurluberlus, fascinés par une certaine idée du progrès scientifique dont l'Ipad serait la preuve et la garantie du caractère inattaquable du dogme dominant, la majorité perçoit le mur vers lequel nous accélérons en klaxonnant.
La question du changement donc.
Changer, est-ce renoncer à tout ?
Faut-il, pour réformer les modes de vie, oublier les savoirs et la science ?
Parmi les exemples cités par Judith, la question du feu est symboliquement très parlante. Pour changer, il faudrait revenir à l'état antérieur à la connaissance, ne pas croquer la pomme pour retrouver le jardin d'Éden. Avec l'idée que celui-ci nous fournira les moyens d'une vie bonne et agréable. Les lucioles éclairent très bien, lâchez vos torches !
C'est contre cette idée que s'insurge me semble-t-il et avec raison Judith, rappelant au passage les réalités de la morbi-mortalité naturelle des femmes au moment de l'accouchement. La nature est bonne, sauf quand elle est mauvaise. Et elle l'est parfois. C'est ici la limite évidente d'un discours écologique un peu simpliste. La réalité de la nature, ce n'est pas que Pandora ou l'Éden, c'est aussi la jungle, c'est la prédation, l'injustice et la loi du plus fort. Darwin, en somme.
Renoncer à la maîtrise et aux savoirs de la "techno-science", ce serait une sorte de tabula rasa bien naïve et en vérité cette option ne peut rencontrer beaucoup de suffrages dans l'opinion publique. Sauf chez certains occidentaux qui jouissent effectivement, mais avec une ingratitude grandissante, de toute la puissance scientifique et technique fournie par le monde des hommes. Pas bleus, ceux-là.
Le projet de changement évoqué par Cameron se présenterait ici sous le visage d'une régression rendue nécessaire du savoir et de la connaissance. Pas d'école, pas de technique, pas de science. L'harmonie avec la nature, c'est bien suffisant.
La tension induite par la nécessité de changer de mode de vie offre donc deux camps et le problème devient binaire, comme trop souvent - malheureusement. Il y aurait d'un côté les partisans de la science, ces guerriers impérialistes, bardés de technologie et fondamentalement hostiles à un monde qu'ils ne perçoivent que comme une manne énergétique. Ce sont les défenseurs de l'utile. Et de l'autre, il y aurait les gentils stroumpfs élancés, gracieux et sveltes, vivant en harmonie avec le monde, l'acceptant tel qu'il est et s'émerveillant de sa beauté. Ce sont les défenseurs du beau.
Mais la nature, la vraie, pas celle du jardin d'Éden, n'est ni belle ni utile. Ces notions là n'existent que dans nos têtes. Ce n'est donc pas en se livrant corps et âmes à une nature supposée parfaite dans un élan quasi mystique que nous changerons ce mode de vie devenu problématique. Changer en mieux ne peut donc se faire en s'oubliant dans l'extase et la communion avec la nature. Celle-ci vous rappellera bien vite les réalités incontestables de la souffrance qu'elle peut infliger à la femme, fût-elle bleue, lorsque celle-ci mourra en accouchant. Est-elle belle ? Cette nature là ?
D'un autre côté, il faut continuer à "dé-binariser" le problème. Que la nature ne soit pas le jardin d'Éden ou la planète Pandora ne constitue pas un blanc-seing pour les délires destructeurs de guerriers impérialistes assoiffés d'une quelconque métaphore de notre pétrole gluant. Ceux-ci, obnubilés par la question des moyens, donc la question de l'utile, ne sont jamais interrogés sur les finalités de leurs actions. Pourquoi veulent-ils toujours plus d'énergie ? Toujours plus de maîtrise et de domination, jusqu'à détruire le monde qu'ils occupent ? En quoi ce projet est-il désirable ? De l'utile, de l'utile, de l'utile, soit. Mais de l'utile à quoi ?
Loin de s'opposer, ces deux logiques, entre le beau et l'utile, me semblent possiblement complémentaires. Mais l'utile doit être subordonné au beau. Si la beauté, c'est d'empêcher une femme de mourir en accouchant, donnons-nous en les moyens techniques. Et si la science permet de poursuivre une finalité qualitativement désirable, alors elle est notre alliée. En opposant la science et la technologie au monde idéal, naturel et esthétisant des hommes bleus, il me semble que Cameron, tel que Judith relate son propos, produit une lecture simpliste du problème. Le fond de la question, ce ne sont pas les moyens et les savoir-faire, c'est bien la finalité de l'action. Et ce qu'il faut questionner et critiquer, ce n'est pas un véhicule parmi d'autres, c'est la destination.
C'est là que l'on regrette l'absence de Judith sur les autres plateaux d'@si : face à Laurent Joffrin, face aux discours non analysés, etc.
Bref, plus de Judith, c'est toujours mieux.
Et en plus, cette chronique aborde une question de fond absolument pa-ssio-nnante !
N'ayant pas vu le film, je ne peux juger de la pertinence de la lecture qu'en fait Judith. Néanmoins, la chronique se suffit à elle-même, à la fois dans les questions qu'elle pose et dans les parallèles faits avec les peuples premiers.
Dans un monde moderne qui, parfois seulement mais incontestablement, se fourvoie dans bien des domaines, que ce soient l'écologie, la souffrance au travail ou le mal-être de ses occupants, la question du changement de nos modes de vie se pose avec acuité. C'est cette tension liée à la nécessité du changement qui apparaît à la lumière de cette analyse de Judith et qui serait l'objet du film.
Le monde occidental est incontestablement en crise et la crise appelle le changement. Fini l'optimisme naïf des trente glorieuses et la croyance délirante dans l'accroissement infini de nos moyens de production et de la consommation, elle aussi infinie, des ménages. Les politiques tiennent encore ce discours mais plus personne n'y voit un projet durable, souhaitable et capable de dépasser les écueils écologiques ou sociaux. A l'exception de quelques hurluberlus, fascinés par une certaine idée du progrès scientifique dont l'Ipad serait la preuve et la garantie du caractère inattaquable du dogme dominant, la majorité perçoit le mur vers lequel nous accélérons en klaxonnant.
La question du changement donc.
Changer, est-ce renoncer à tout ?
Faut-il, pour réformer les modes de vie, oublier les savoirs et la science ?
Parmi les exemples cités par Judith, la question du feu est symboliquement très parlante. Pour changer, il faudrait revenir à l'état antérieur à la connaissance, ne pas croquer la pomme pour retrouver le jardin d'Éden. Avec l'idée que celui-ci nous fournira les moyens d'une vie bonne et agréable. Les lucioles éclairent très bien, lâchez vos torches !
C'est contre cette idée que s'insurge me semble-t-il et avec raison Judith, rappelant au passage les réalités de la morbi-mortalité naturelle des femmes au moment de l'accouchement. La nature est bonne, sauf quand elle est mauvaise. Et elle l'est parfois. C'est ici la limite évidente d'un discours écologique un peu simpliste. La réalité de la nature, ce n'est pas que Pandora ou l'Éden, c'est aussi la jungle, c'est la prédation, l'injustice et la loi du plus fort. Darwin, en somme.
Renoncer à la maîtrise et aux savoirs de la "techno-science", ce serait une sorte de tabula rasa bien naïve et en vérité cette option ne peut rencontrer beaucoup de suffrages dans l'opinion publique. Sauf chez certains occidentaux qui jouissent effectivement, mais avec une ingratitude grandissante, de toute la puissance scientifique et technique fournie par le monde des hommes. Pas bleus, ceux-là.
Le projet de changement évoqué par Cameron se présenterait ici sous le visage d'une régression rendue nécessaire du savoir et de la connaissance. Pas d'école, pas de technique, pas de science. L'harmonie avec la nature, c'est bien suffisant.
La tension induite par la nécessité de changer de mode de vie offre donc deux camps et le problème devient binaire, comme trop souvent - malheureusement. Il y aurait d'un côté les partisans de la science, ces guerriers impérialistes, bardés de technologie et fondamentalement hostiles à un monde qu'ils ne perçoivent que comme une manne énergétique. Ce sont les défenseurs de l'utile. Et de l'autre, il y aurait les gentils stroumpfs élancés, gracieux et sveltes, vivant en harmonie avec le monde, l'acceptant tel qu'il est et s'émerveillant de sa beauté. Ce sont les défenseurs du beau.
Mais la nature, la vraie, pas celle du jardin d'Éden, n'est ni belle ni utile. Ces notions là n'existent que dans nos têtes. Ce n'est donc pas en se livrant corps et âmes à une nature supposée parfaite dans un élan quasi mystique que nous changerons ce mode de vie devenu problématique. Changer en mieux ne peut donc se faire en s'oubliant dans l'extase et la communion avec la nature. Celle-ci vous rappellera bien vite les réalités incontestables de la souffrance qu'elle peut infliger à la femme, fût-elle bleue, lorsque celle-ci mourra en accouchant. Est-elle belle ? Cette nature là ?
D'un autre côté, il faut continuer à "dé-binariser" le problème. Que la nature ne soit pas le jardin d'Éden ou la planète Pandora ne constitue pas un blanc-seing pour les délires destructeurs de guerriers impérialistes assoiffés d'une quelconque métaphore de notre pétrole gluant. Ceux-ci, obnubilés par la question des moyens, donc la question de l'utile, ne sont jamais interrogés sur les finalités de leurs actions. Pourquoi veulent-ils toujours plus d'énergie ? Toujours plus de maîtrise et de domination, jusqu'à détruire le monde qu'ils occupent ? En quoi ce projet est-il désirable ? De l'utile, de l'utile, de l'utile, soit. Mais de l'utile à quoi ?
Loin de s'opposer, ces deux logiques, entre le beau et l'utile, me semblent possiblement complémentaires. Mais l'utile doit être subordonné au beau. Si la beauté, c'est d'empêcher une femme de mourir en accouchant, donnons-nous en les moyens techniques. Et si la science permet de poursuivre une finalité qualitativement désirable, alors elle est notre alliée. En opposant la science et la technologie au monde idéal, naturel et esthétisant des hommes bleus, il me semble que Cameron, tel que Judith relate son propos, produit une lecture simpliste du problème. Le fond de la question, ce ne sont pas les moyens et les savoir-faire, c'est bien la finalité de l'action. Et ce qu'il faut questionner et critiquer, ce n'est pas un véhicule parmi d'autres, c'est la destination.
J'ai adoré votre article et bien que je n'aie pas vu le film j'y ai trouvé plein d'enseignements et de pistes de réflexions. J'apprécie tout particulièrement le retour sémantique que vous opérez grâce à l'étymologie du mot "bêtise". Les mots sont souvent prononcés à la légère, on perd de vue leur origine qui est souvent si éclairante. Alors donc Avatar serait l'éloge du retour à la bestialité qui nous (re)ouvrirait les portes du paradis que l'on croyait perdu à tout jamais! C'était donc le savoir/culture/connaissance qui nous enfermait dans cette vallée de larmes. Eh bien soit! Mais je vais tout de même garder mes livres qui m'aide à rendre la traversée plus douce (ce qui peut alors sembler paradoxal). Il aurait peut-être fallu que James cherche une troisième voie qui lui aurait éviter de tomber dans le manichéisme : savoir/Mal, ignorance/pureté. Pourquoi pas le savoir éclairé? Mais ça ne rentrait peut-être pas dans le format 3D
Pour les cinéphiles, la bible ( enfin ce que j'ai lu de mieux en la matière ) pour comprendre le cinéma hollywoodien, c'est The Big Picture: Money and Power in Hollywood par Edward Jay Epstein, paru en 2005.
Entre autres choses, il donne la formule magique des films atteignant le milliard de dollars :
These franchises, such as Spider-Man, Finding Nemo, Lord of the Rings, Harry Pottter and Pirates of the Carribean, share nine common elements:
1) they are based on children’s stories, comic books, serials, cartoons, or, as in the case of Pirates of the Carribean, a theme-park ride.
2) They feature a child or adolescent protagonist.
3) They have a fairy-tale-like plot in which a weak or ineffectual youth is transformed into a powerful and purposeful hero.
4) They contain only chaste, if not strictly platonic, relationships between the sexes, with no suggestive nudity, sexual foreplay, provocative language, or even hints of consummated passion.
5) They feature bizarre-looking and eccentric supporting characters that are appropriate for toy and game licensing.
6) They depict conflict– though it may be dazzling, large-scale, and noisy– in ways that are sufficiently nonrealistic, and bloodless, for a rating no more restrictive than PG-13.
7) they end happily, with the hero prevailing over powerful villains and supernatural forces most of which remain available for potential sequels).
8) They use conventional or digital animation to artificially create action sequences, supernatural forces, and elaborate settings.
9) They cast actors who are not ranking stars– at least in the sense that they do not command gross-revenue shares. (For his role in Spider-Man, Tobey Maguire, for example, though he was a well-established actor, received only $4 million and a share of only “net profits,” (which do not divert from the revenues flowing into the studios' clearinghouses).
P.S. : je ne sais pas si une traduction en français existe.
Entre autres choses, il donne la formule magique des films atteignant le milliard de dollars :
These franchises, such as Spider-Man, Finding Nemo, Lord of the Rings, Harry Pottter and Pirates of the Carribean, share nine common elements:
1) they are based on children’s stories, comic books, serials, cartoons, or, as in the case of Pirates of the Carribean, a theme-park ride.
2) They feature a child or adolescent protagonist.
3) They have a fairy-tale-like plot in which a weak or ineffectual youth is transformed into a powerful and purposeful hero.
4) They contain only chaste, if not strictly platonic, relationships between the sexes, with no suggestive nudity, sexual foreplay, provocative language, or even hints of consummated passion.
5) They feature bizarre-looking and eccentric supporting characters that are appropriate for toy and game licensing.
6) They depict conflict– though it may be dazzling, large-scale, and noisy– in ways that are sufficiently nonrealistic, and bloodless, for a rating no more restrictive than PG-13.
7) they end happily, with the hero prevailing over powerful villains and supernatural forces most of which remain available for potential sequels).
8) They use conventional or digital animation to artificially create action sequences, supernatural forces, and elaborate settings.
9) They cast actors who are not ranking stars– at least in the sense that they do not command gross-revenue shares. (For his role in Spider-Man, Tobey Maguire, for example, though he was a well-established actor, received only $4 million and a share of only “net profits,” (which do not divert from the revenues flowing into the studios' clearinghouses).
P.S. : je ne sais pas si une traduction en français existe.
Avant même de parcourir les réflexions que vos analyses n'auront pas manqué de provoquer chez mes concitoyens n@vinautes, je tiens à proclamer qu'un film, quel qu'il soit, suceptible de provoquer chez Debray et chez vous Judith des prolongements et analyses dont on retrouve aussi des aspects intéressants dont "Les Cahiers du cinéma" ont parlé dans un article passionnant, hé bien un film qui recèle en son sein à la fois le pouvoir de distraire et émerveiller tout simplement un gosse de 10 ans et de suciter un article de fond de Judith et de Debray... ce film est forcément emprunt de qualités... Un merde ne sucite rien...
J'ajoute enfin que, qu'on le veuille ou non, James Cameron n'est PAS un faiseur de GRRRROS films hollywwodien. Il est plus que ça, il est mieux que ça, ses films principaux sont toujours porteurs des mêmes thèmes qu'il charrie, creuse et trimbale de film en film, dont il pèle la compléxité comme un oignon, et aucun de ses films (à partir de Terminator en 1984) n'est un simple "blockbuster" de plus pour encombrer nos crânes et nos écrans. Le nier serait faire preuve d'une évidente mauvaise foi. Les budget pharaoniques qu'englouti ce type dans ses films n'invalide pas le fond dont il peut pétrir son oeuvre... les mêmes qui hurlent à l'abartisation provoquée par "Avatar" se pâment dès de Tim Burton nous livre le dernier opus de ses oeuvres... désolé, mes amis, quand on s'est tapé "La planète des singes" ou "Sweeny Todd" (et j'en passe) on peut vraiment dire que ce sont là des dizaines de millions de dollars engloutis pour bien peu de choses... Bravo James, d'aucuns disent que tu as une tête de cochon, ça ne m'étonne pas : on ne livre pas des films comme les tiens sans sueur et sans larmes.
Ciao ciao...
J'ajoute enfin que, qu'on le veuille ou non, James Cameron n'est PAS un faiseur de GRRRROS films hollywwodien. Il est plus que ça, il est mieux que ça, ses films principaux sont toujours porteurs des mêmes thèmes qu'il charrie, creuse et trimbale de film en film, dont il pèle la compléxité comme un oignon, et aucun de ses films (à partir de Terminator en 1984) n'est un simple "blockbuster" de plus pour encombrer nos crânes et nos écrans. Le nier serait faire preuve d'une évidente mauvaise foi. Les budget pharaoniques qu'englouti ce type dans ses films n'invalide pas le fond dont il peut pétrir son oeuvre... les mêmes qui hurlent à l'abartisation provoquée par "Avatar" se pâment dès de Tim Burton nous livre le dernier opus de ses oeuvres... désolé, mes amis, quand on s'est tapé "La planète des singes" ou "Sweeny Todd" (et j'en passe) on peut vraiment dire que ce sont là des dizaines de millions de dollars engloutis pour bien peu de choses... Bravo James, d'aucuns disent que tu as une tête de cochon, ça ne m'étonne pas : on ne livre pas des films comme les tiens sans sueur et sans larmes.
Ciao ciao...
"Tentons une hypothèse: les Na’vis si bleus et si jolis ne sont pas pour nous de l’Autre. Ils représentent, pour l’humanité occidentale tentée par l’écologie et le retour aux sources, l’idéal du Moi. Suffit de voir comme ils sont beaux et grands ; beaucoup plus grands que nous, et sveltes et musclés comme des mannequins publicitaires : dès qu’on pénètre leur monde, on est comme plongé dans un bain de phéromones, où le corps rendu à sa saine nature et sa quasi-nudité irradie de sensualité."
Merci Judith : Je ne m'en étais pas rendu compte en le voyant, mais c'est sans doute la chose qui m'a inconsciemment le plus agacé dans ce film (je me suis barré au bout de deux heures, je n'en pouvais plus). Leur nez félin, leur peau bleue et leur taille sont censés donner aux "Navis" une différence de type minorité "ethnique", mais quelle hypocrisie, au fond... Ces êtres sont structurellement irréels car synthétiques et fantasmatiques et non humains comme on a tenté de nous les vendre, et comme nombre de critiques l'ont bêtement recraché. Là est la grosse arnaque : ils n'ont pas grand chose d'humain, ils ont tout du fantasme. S'ils émeuvent le spectateur, ce n'est pas tant par leur humanité, que par, d'un côté leur côté bel animal, comme sont beaux les agiles et luisants dauphins, les acrobatiques et sympathiques lezards bleus ou les voluptueusement puissantes panthères ; excitants, d'autre part, car ils sont au fond plastiquement lisses et parfaits comme des figurines en caoutchouc.
Car l'humanité dont on nous a rebattu les oreilles à leur propos, elle n'a rien à voir avec le fantasme. Les ethnies opprimées de la planète Terre, telles que moi je les ai vues et jugées, sont parfois petites, ou ont les cheveux crêpus, ou des pieds racornis, ou des seins qui pendent, ou une peau tannée, ou des yeux globuleux, ou des dents en moins, ou des fesses plates. Si elles sont belles, elles ne sont pas belles comme le sont les Navis. Elles sont belles même si elle on les trouve moches, parce qu'elles sont moches, parce qu'on s'en fout, parce que c'est ça l'humanité. L'humanité n'est pas mon fantasme qui ressemble à une poupée plastique.
Le film aurait-il été si bandant si le brave Jake s'était retrouvé chez les Bushmen ? Eh bé non, peut-être pas. Avec des vrais humains comme protagonistes, il aurait fallu faire un petit effort en termes de comédie... mais là on se serait retrouvé avec Les Dieux sont tombés sur la tête, et c'est une autre histoire.
Merci Judith : Je ne m'en étais pas rendu compte en le voyant, mais c'est sans doute la chose qui m'a inconsciemment le plus agacé dans ce film (je me suis barré au bout de deux heures, je n'en pouvais plus). Leur nez félin, leur peau bleue et leur taille sont censés donner aux "Navis" une différence de type minorité "ethnique", mais quelle hypocrisie, au fond... Ces êtres sont structurellement irréels car synthétiques et fantasmatiques et non humains comme on a tenté de nous les vendre, et comme nombre de critiques l'ont bêtement recraché. Là est la grosse arnaque : ils n'ont pas grand chose d'humain, ils ont tout du fantasme. S'ils émeuvent le spectateur, ce n'est pas tant par leur humanité, que par, d'un côté leur côté bel animal, comme sont beaux les agiles et luisants dauphins, les acrobatiques et sympathiques lezards bleus ou les voluptueusement puissantes panthères ; excitants, d'autre part, car ils sont au fond plastiquement lisses et parfaits comme des figurines en caoutchouc.
Car l'humanité dont on nous a rebattu les oreilles à leur propos, elle n'a rien à voir avec le fantasme. Les ethnies opprimées de la planète Terre, telles que moi je les ai vues et jugées, sont parfois petites, ou ont les cheveux crêpus, ou des pieds racornis, ou des seins qui pendent, ou une peau tannée, ou des yeux globuleux, ou des dents en moins, ou des fesses plates. Si elles sont belles, elles ne sont pas belles comme le sont les Navis. Elles sont belles même si elle on les trouve moches, parce qu'elles sont moches, parce qu'on s'en fout, parce que c'est ça l'humanité. L'humanité n'est pas mon fantasme qui ressemble à une poupée plastique.
Le film aurait-il été si bandant si le brave Jake s'était retrouvé chez les Bushmen ? Eh bé non, peut-être pas. Avec des vrais humains comme protagonistes, il aurait fallu faire un petit effort en termes de comédie... mais là on se serait retrouvé avec Les Dieux sont tombés sur la tête, et c'est une autre histoire.
En effet. "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme" déclara Gargantua à Pantagruel.
Rabelais.
Rabelais.
Quelle fin bien trouvée ! :)
"dans Danse avec les loups, le procédé était le même: c’était un homme qui enseignait aux loups l’art de survivre contre ses propres congénères)"
"Danse avec les loups" raconte plutôt l'histoire d'un soldat occidental qui abandonne sa culture pour vivre avec les Indiens, ce qui correspond à Avatar, d'ailleurs.
"Danse avec les loups" raconte plutôt l'histoire d'un soldat occidental qui abandonne sa culture pour vivre avec les Indiens, ce qui correspond à Avatar, d'ailleurs.
Pourquoi tant de haine contre l'écologie, Judith ?
Je m'en tiens à l'une de vos remarques : des "hurluberlus" s'opposent à la "pollution lumineuse".
Cet exemple est relativement mal choisi pour votre démonstration car ce sont précisément des scientifiques qui se plaignent de ne plus pouvoir observer le ciel (pour l'étudier et le comprendre) dans de bonnes conditions, à moins de s'exiler dans les montagnes du Chili...
L'un des gros problèmes, dans ce débat, c'est qu'on prend rarement la peine de distinguer différents types d'écologie. L'écologie "scientifique", pour ne citer qu'elle, propose par exemple d'orienter la recherche scientifique dans l'étude des systèmes complexes. Exemple : le sol en tant que système vivant où tout se tient, contrairement à la vision d'un substrat inerte qui est celle de l'agronomie actuelle. Autre exemple : comment expliquer la diversité génétique observée, alors que les "scientifiques" de Monsanto sont persuadés que les 2/3 des gènes présents dans les plantes ne servent à rien ?
Reste encore à distinguer une écologie naturaliste (celle que vous dénoncer, je pense) et l'écologie politique, que vous avez effleurée sans le savoir (tel M. Jourdain) dans votre émission sur le travail et le droit à la paresse (relisez la postface du "certain" Jean Zin, que vous auriez d'ailleurs dû inviter).
C'est ce reproche que je ferais à Avatar, comme à la plupart des débats sur la question (voir notamment celui lancé par E. Badinter) : de mélanger ces trois sources de l'écologie (typologie non exhaustive). C'est ce manque conceptuel dramatique qui explique notamment pourquoi il y a encore des écologistes de droite et comment l'industrie automobile prétend "sauver la planète"...
Ces quelques lignes espèrent juste vous faire comprendre qu'aucun discours sur ces questions ne pourra durablement faire l'économie de cette réflexion.
Je m'en tiens à l'une de vos remarques : des "hurluberlus" s'opposent à la "pollution lumineuse".
Cet exemple est relativement mal choisi pour votre démonstration car ce sont précisément des scientifiques qui se plaignent de ne plus pouvoir observer le ciel (pour l'étudier et le comprendre) dans de bonnes conditions, à moins de s'exiler dans les montagnes du Chili...
L'un des gros problèmes, dans ce débat, c'est qu'on prend rarement la peine de distinguer différents types d'écologie. L'écologie "scientifique", pour ne citer qu'elle, propose par exemple d'orienter la recherche scientifique dans l'étude des systèmes complexes. Exemple : le sol en tant que système vivant où tout se tient, contrairement à la vision d'un substrat inerte qui est celle de l'agronomie actuelle. Autre exemple : comment expliquer la diversité génétique observée, alors que les "scientifiques" de Monsanto sont persuadés que les 2/3 des gènes présents dans les plantes ne servent à rien ?
Reste encore à distinguer une écologie naturaliste (celle que vous dénoncer, je pense) et l'écologie politique, que vous avez effleurée sans le savoir (tel M. Jourdain) dans votre émission sur le travail et le droit à la paresse (relisez la postface du "certain" Jean Zin, que vous auriez d'ailleurs dû inviter).
C'est ce reproche que je ferais à Avatar, comme à la plupart des débats sur la question (voir notamment celui lancé par E. Badinter) : de mélanger ces trois sources de l'écologie (typologie non exhaustive). C'est ce manque conceptuel dramatique qui explique notamment pourquoi il y a encore des écologistes de droite et comment l'industrie automobile prétend "sauver la planète"...
Ces quelques lignes espèrent juste vous faire comprendre qu'aucun discours sur ces questions ne pourra durablement faire l'économie de cette réflexion.
Je me demande, comme certains autres ici, si vous ne tapez pas à côté.
Jake n'est pas bête. Il est dépourvu de cette bêtise dont vous parlez tout à la fin de votre chronique.
La bêtise qui explique que Mon fabuleux anniversaire ou Meet the parents soient des émissions à succès sur MTV (faites l'essai ça vaut son pesant de cacahuètes : dans la première on peut voir des ados boutonneux pétés de blé organiser leur 16è anniversaire, une méga teuf géante dégoulinante de mauvais goût, où ne sont invités que les gens cool, tandis que l'intello du premier rang en est cordialement exclu. Dans la seconde des parents tentent de convaincre leur progéniture de changer de petit(e) copain(ine) en lui en présentant d'autres. Assis sur un canapé, l'ensemble, parents et copain(ine) qu'on souhaite échanger regardent les rdv de la progéniture avec les prétendants).
Il n'est pas cultivé, n'a pas de diplômes, mais n'en est pas fier du tout (on est loin de l'injonction "Be Stupid" qui incarne parfaitement l'air du temps - je précise que ce slogan es celui de la dernière campagne de pub de la marque branchée Diesel, qui a placardé son "sois débile" - ou devrais-je dire achète-le - sur le fronton des galeries Lafayette Haussman en format géant) et si je puis me permettre ne la ramène pas trop : là encore on est loin de l'adolescent convaincu qu'il doit lui-même construire ses savoirs - traduisez ne rien apprendre - et qui on a jamais dt de la fermer, ce qui lui permet d'exhiber son acculturation avec fierté.
Un autre personnage du film contredit aussi votre thèse : la scientifique qu'incarne S. Weaver communique vraiment avec les Na'vis. Elle parle leur langue, ouvre des écoles, les comprend. Elle ne se fond pas en eux parce qu'elle ne souhaite pas échapper à son corps comme le fait Jake. Peut-être est-elle aussi attachée à ce qu'elle est, via la culture justement, dont Jake est dépourvu. Je n'y vois pas pour autant un hymne à la bêtise, que vous confondez je pense avec l'innocence. La bêtise se satisfait d'elle-même. Jake au contraire veut apprendre, il a soif de tout, son avidité est extraordinaire, il est ouvert, disponible, et se pose des questions, une fois seul face à son journal vidéo : la tension qui règne entre ses deux identiés, une peu ferme, l'autre en voie de construction, s'y exprime plus fort que jamais.
Je ne sais pas. J'ai l'impression que dans les rêves de James Cameron il y a cette conviction que l'humanité est décadente, monstrueuse et qu'elle doit s'échapper d'elle-même pour devenir autre et se réinventer - dans un modèle physique hollywoodien certes hein, on va pas avoir envie de devenir obèse et mou faut pas déconner -. Le corps des Na'vis n'est que la métaphore de cet appel à la transformation. Leur mode de vie l'alpha et l'oméga des problèmes de l'humanité.
Jake n'est pas bête. Il est dépourvu de cette bêtise dont vous parlez tout à la fin de votre chronique.
La bêtise qui explique que Mon fabuleux anniversaire ou Meet the parents soient des émissions à succès sur MTV (faites l'essai ça vaut son pesant de cacahuètes : dans la première on peut voir des ados boutonneux pétés de blé organiser leur 16è anniversaire, une méga teuf géante dégoulinante de mauvais goût, où ne sont invités que les gens cool, tandis que l'intello du premier rang en est cordialement exclu. Dans la seconde des parents tentent de convaincre leur progéniture de changer de petit(e) copain(ine) en lui en présentant d'autres. Assis sur un canapé, l'ensemble, parents et copain(ine) qu'on souhaite échanger regardent les rdv de la progéniture avec les prétendants).
Il n'est pas cultivé, n'a pas de diplômes, mais n'en est pas fier du tout (on est loin de l'injonction "Be Stupid" qui incarne parfaitement l'air du temps - je précise que ce slogan es celui de la dernière campagne de pub de la marque branchée Diesel, qui a placardé son "sois débile" - ou devrais-je dire achète-le - sur le fronton des galeries Lafayette Haussman en format géant) et si je puis me permettre ne la ramène pas trop : là encore on est loin de l'adolescent convaincu qu'il doit lui-même construire ses savoirs - traduisez ne rien apprendre - et qui on a jamais dt de la fermer, ce qui lui permet d'exhiber son acculturation avec fierté.
Un autre personnage du film contredit aussi votre thèse : la scientifique qu'incarne S. Weaver communique vraiment avec les Na'vis. Elle parle leur langue, ouvre des écoles, les comprend. Elle ne se fond pas en eux parce qu'elle ne souhaite pas échapper à son corps comme le fait Jake. Peut-être est-elle aussi attachée à ce qu'elle est, via la culture justement, dont Jake est dépourvu. Je n'y vois pas pour autant un hymne à la bêtise, que vous confondez je pense avec l'innocence. La bêtise se satisfait d'elle-même. Jake au contraire veut apprendre, il a soif de tout, son avidité est extraordinaire, il est ouvert, disponible, et se pose des questions, une fois seul face à son journal vidéo : la tension qui règne entre ses deux identiés, une peu ferme, l'autre en voie de construction, s'y exprime plus fort que jamais.
Je ne sais pas. J'ai l'impression que dans les rêves de James Cameron il y a cette conviction que l'humanité est décadente, monstrueuse et qu'elle doit s'échapper d'elle-même pour devenir autre et se réinventer - dans un modèle physique hollywoodien certes hein, on va pas avoir envie de devenir obèse et mou faut pas déconner -. Le corps des Na'vis n'est que la métaphore de cet appel à la transformation. Leur mode de vie l'alpha et l'oméga des problèmes de l'humanité.
Bien sûr le mot "bêtise" ne convient pas, sinon par clin d'oeil étymologique (proximité avec la bête : l'animal en chacun de nous). Mais n'allez pas trop vite à situer la scientifique en contre-exemple de mon hypothèse : Grace a ouvert une école... et puis elle l'a fermée : l'expérience de cette rencontre est un épisode du passé (regretté, photos collées sur le frigo de la petite capsule), qui n'a pas réussi à se pérenniser : ça n'a pas marché. Elle s'extasie et s'énerve à la fois de voir Jake réussir là où ils ont tous échoué (l'intégration complète). On la sent jalouse. Elle ne revient parmi les Na'vi (où elle s'émeut de retrouver ses anciens élèves tellement grandis : ça fait donc un peu longtemps) qu'aux côtés de Jake, une fois celui-ci adopté. Donc le film relate bien, entre autres, l'histoire de l'échec d'une méthode : la méthode scientifique, ou savante.
C'est vrai, il y a constat d'échec quant aux travaux de Grace.
Cela dit les raisons de cet échec sont au moins aussi importantes que l'échec per se : elle a dû fermer l'école parce que les rapports entre humains et Na'vis s'étaient dégradés. Une dégradation qui n'est pas le fait de Grace, mais celui des promoteurs avides du minerai et des ressources de Pandora.
Certes la culture, l'apprentissage, ne résolvent pas les problèmes (ça me fait penser à Manderley, de Lars Von Trier, film exceptionnel) et peuvent être au contraire un instrument sophistiqué pour continuer d'asservir. Si c'est le cas, il faut creuser et s'interroger sur le pourquoi de ce triste constat.
Dans le cas contraire, l'échec de Grace n'est pas son échec, mais celui de l'humanité dans ce qu'elle a d'avide : on rompt le lien parce qu'on montre un double visage (celui des promoteurs).
Cela dit les raisons de cet échec sont au moins aussi importantes que l'échec per se : elle a dû fermer l'école parce que les rapports entre humains et Na'vis s'étaient dégradés. Une dégradation qui n'est pas le fait de Grace, mais celui des promoteurs avides du minerai et des ressources de Pandora.
Certes la culture, l'apprentissage, ne résolvent pas les problèmes (ça me fait penser à Manderley, de Lars Von Trier, film exceptionnel) et peuvent être au contraire un instrument sophistiqué pour continuer d'asservir. Si c'est le cas, il faut creuser et s'interroger sur le pourquoi de ce triste constat.
Dans le cas contraire, l'échec de Grace n'est pas son échec, mais celui de l'humanité dans ce qu'elle a d'avide : on rompt le lien parce qu'on montre un double visage (celui des promoteurs).
D'ailleurs, dans Manderley, l'héroïne s'appelle aussi Grace.
Vous m'avez donné envie de le revoir, Danette, c'était un film réellement éprouvant, et réellement instructif.
Vous m'avez donné envie de le revoir, Danette, c'était un film réellement éprouvant, et réellement instructif.
A mes yeux, un chef d'oeuvre, je dois dire.
Ce rapide et mort-né comparatif entre une fable-haineuse (Manderley, grand film) et une fable-heureuse (Avatar, très grand film) m'agace dans ce qu'il se trouvera toujours des commentateurs pour opposer à Hollywood (dont la production cinématographique ces temps-ci n'a pas d'égale, surtout quand elle s'attaque de l'intérieur au système capitaliste qui la propulse) des David du cinéma.
Je précise que ce n'était pas mon intention, car pour un millier de raisons, j'ai adoré Avatar, qui m'a mis une énorme claque dans la figure, et peu importe que ce soit un film hollywoodien, et peu importe que les ficelles soient si visibles.
Je n'entendais d'ailleurs pas du tout comparer, mais évoquer un point qui me semble commun entre les deux films, à savoir l'échec de "l'instruction" : on ne peut apprendre aux gens à être autre chose que ce qu'ils sont (que ce qu'ils sont soit le fruit d'un conditionnement ou pas) - sauf à être, comme Jake, désireux de s'échapper à soi-même.
Mais là encore il faudrait nuancer. Enfin l'essentiel, c'est que je n'entendais pas comparer, mais exprimer une résonance entre les deux.
Je n'entendais d'ailleurs pas du tout comparer, mais évoquer un point qui me semble commun entre les deux films, à savoir l'échec de "l'instruction" : on ne peut apprendre aux gens à être autre chose que ce qu'ils sont (que ce qu'ils sont soit le fruit d'un conditionnement ou pas) - sauf à être, comme Jake, désireux de s'échapper à soi-même.
Mais là encore il faudrait nuancer. Enfin l'essentiel, c'est que je n'entendais pas comparer, mais exprimer une résonance entre les deux.
"Je n'y vois pas pour autant un hymne à la bêtise, que vous confondez je pense avec l'innocence. La bêtise se satisfait d'elle-même."
En effet.
Et globalement tout votre post, Danette, est un point de vue intéressant.
En effet.
Et globalement tout votre post, Danette, est un point de vue intéressant.
Suis bien obligée d'y revenir, puisque mon clin d'oeil étymologique a été pris au premier degré par tout le monde (en dépit des précautions que je croyais avoir prises) : "bêtise" dans mon article ne s'oppose par à intelligence. Il s'oppose à culture, ou science, disons sapience (la bête n'est pas "savante", vous me l'accorderez). On peut être très intelligent et très peu cultivé, la chose va de soi. Jake est la figure de cette intelligence sans culture, de la puissance de l'intuition humaine dépouillée du lest des savoirs inutiles. Cette expulsion du savoir du côté des encombrants est un geste intéressant, qui fait signe pour une époque. C'est tout ce que je voulais souligner.
Non, il n'a pas été pris au premier degré : j'avais bien saisi.
Mais l'évocation des lignes de Debray dans Dégagements, relatives à la bêtise, plongent le lecteur dans la confusion, car la bêtise dont il parle dans le livre est éloignée de son étymologie première : c'est bien celle de MTV, de Be stupid et du culte de la médiocrité, par opposition à l'intelligence et la culture qui sont devenus des handicaps.
D'où mon billet...
Mais l'évocation des lignes de Debray dans Dégagements, relatives à la bêtise, plongent le lecteur dans la confusion, car la bêtise dont il parle dans le livre est éloignée de son étymologie première : c'est bien celle de MTV, de Be stupid et du culte de la médiocrité, par opposition à l'intelligence et la culture qui sont devenus des handicaps.
D'où mon billet...
Je ne sais même pas si on peut aller jusqu'à postuler l'innocence de Jack.
Parce qu'il ne faut pas oublier qu'à la base, Jack est un infiltré (hé, hé...) chez les Na'vis : il n'est pas reconnaissant envers les Na'vis d'avoir un grand corps bleu avec une queue, contrairement à ce que laisse entendre Judith, il est reconnaissant envers la science militaire qui lui a permis de retrouver un corps totalement fonctionnel, et c'est au nom de cette reconnaissance qu'il va accepter sa mission d'infiltré. Et s'il n'avait pas été choisi par les petites lumières (envers qui il exprime un manque total de respect - comme d'ailleurs envers toute la nature de Pandora - tout à fait culturel, on aurait tort de penser que Jack s'est laissé innocemment envahir par la beauté de la planète), Mlle Na'vi l'aurait laissé choir comme une bouse en pleine jungle.
Ce n'est donc pas sa sensibilité innocente à la splendeur de la nature pandorienne ou corporelle na'vique qui va transformer Jack mais bien ce que la culture na'vique va révéler en lui.
Parce qu'il ne faut pas oublier qu'à la base, Jack est un infiltré (hé, hé...) chez les Na'vis : il n'est pas reconnaissant envers les Na'vis d'avoir un grand corps bleu avec une queue, contrairement à ce que laisse entendre Judith, il est reconnaissant envers la science militaire qui lui a permis de retrouver un corps totalement fonctionnel, et c'est au nom de cette reconnaissance qu'il va accepter sa mission d'infiltré. Et s'il n'avait pas été choisi par les petites lumières (envers qui il exprime un manque total de respect - comme d'ailleurs envers toute la nature de Pandora - tout à fait culturel, on aurait tort de penser que Jack s'est laissé innocemment envahir par la beauté de la planète), Mlle Na'vi l'aurait laissé choir comme une bouse en pleine jungle.
Ce n'est donc pas sa sensibilité innocente à la splendeur de la nature pandorienne ou corporelle na'vique qui va transformer Jack mais bien ce que la culture na'vique va révéler en lui.
Mais qui donc va encore au cinema aujourd'hui alors qu'il y a plein de trucs a voir a la tele ?
il repasse "Mon voisin Totoro" de Miyazaki, en voilà un retour à la terre bien plus magique, féérique et moins nié.
yG
yG
je ne pense pas que le fait que le héros soit un peu bêta soit un élément permettant de conclure grand chose !
petit jeu : dans quel film le héros/héroïne est-il un intellectuel ?
Après réflexion, je ne trouve que Indiana Jones, comme héros ayant une culture supérieure au public qui regarde.
Si les héros sont un plus dans le physique que dans la pensée, c'est parce que c'est un film, donc il faut que ça bouge à l'écran !
les mouvements de la pensée rendent beaucoup moins bien en images, que les attaques et les sauts de Jack!
par ailleurs, la plupart des films fonctionne sur cet effet d'identification avec le héros il me semble - et ça n'a rien de nouveau - or pour qu'un maximum de gens puisse s'identifier, il faut que le héros en sache le moins possible. Car comme lui on ne connait rien des Na'vi.
Rien de très nouveau dans tout ça, rien qui permettrait en tout cas d'identifier une nouvelle tendance culturelle. A mon avis.
petit jeu : dans quel film le héros/héroïne est-il un intellectuel ?
Après réflexion, je ne trouve que Indiana Jones, comme héros ayant une culture supérieure au public qui regarde.
Si les héros sont un plus dans le physique que dans la pensée, c'est parce que c'est un film, donc il faut que ça bouge à l'écran !
les mouvements de la pensée rendent beaucoup moins bien en images, que les attaques et les sauts de Jack!
par ailleurs, la plupart des films fonctionne sur cet effet d'identification avec le héros il me semble - et ça n'a rien de nouveau - or pour qu'un maximum de gens puisse s'identifier, il faut que le héros en sache le moins possible. Car comme lui on ne connait rien des Na'vi.
Rien de très nouveau dans tout ça, rien qui permettrait en tout cas d'identifier une nouvelle tendance culturelle. A mon avis.
[quote=Elle: it is hard to fill a cup witch is already full]
Petite faute, sorciere (witch) est a remplacer par which.
Petite faute, sorciere (witch) est a remplacer par which.
C'est sûr que Mr. Debray s'est bien grillé en parlant d'Avatar...
Les "grands" penseurs ne se méfient parfois pas assez des "petits" détails.
Au beau milieu de réflexions philosophiques et d'un exposé plutôt convaincant ,
ce petit grain de sable d'apparence insignifiante s'immisce dans la conversation
et le fort cruel spectacle de l'arroseur arrosé commence sous nos yeux ébahis...
D'un coup d'un seul, patatras : notre pensée décroche, divague et se perd dans
la perplexité d'une ahurissante déclaration sans aucun rapport avec la réalité...
Tout l'entretien est immanquablement éclaboussé par cette bizarrerie, et nous ne
pouvons que constater une espèce de déconnexion, un jeunisme déplacé, ou que
sais-je encore... bref de toute évidence quelque chose qui n'avait pas sa place ici.
Mr. Debray m'a paru si petit en cet instant, même si c'est injuste je le sais bien.
Car Avatar est tout sauf un bon film, tout sauf une révolution, tout sauf une pensée neuve.
Et croyez-moi, c'est pourtant un admirateur de James Cameron qui dit cela, un amateur de ciné
capable d'avaler de bons gros blockbusters hollywoodiens et les pires nanars de l'histoire ! :-)
Mais là non... je ne sais pas ce qu'il y a avec ce film, mais il est définitivement indigeste.
Je l'ai vu en IMAX 3D dans la plus grande salle de France (écran de 400m², 12 000 watts de son)
et pourtant rien, ou si peu... à part de belles images et d'époustouflants effets numériques, je l'ai
oublié aussitôt sorti de la salle. Complètement à côté de la plaque, ce film ne m'inspire rien du tout.
Alors Mr. Debray, lorsque vous regrettez de ne pas avoir les capacités de parler au grand public
à cause de votre écriture trop complexe, on se dit que c'est peut-être mieux ainsi finalement, non ?
Les "grands" penseurs ne se méfient parfois pas assez des "petits" détails.
Au beau milieu de réflexions philosophiques et d'un exposé plutôt convaincant ,
ce petit grain de sable d'apparence insignifiante s'immisce dans la conversation
et le fort cruel spectacle de l'arroseur arrosé commence sous nos yeux ébahis...
D'un coup d'un seul, patatras : notre pensée décroche, divague et se perd dans
la perplexité d'une ahurissante déclaration sans aucun rapport avec la réalité...
Tout l'entretien est immanquablement éclaboussé par cette bizarrerie, et nous ne
pouvons que constater une espèce de déconnexion, un jeunisme déplacé, ou que
sais-je encore... bref de toute évidence quelque chose qui n'avait pas sa place ici.
Mr. Debray m'a paru si petit en cet instant, même si c'est injuste je le sais bien.
Car Avatar est tout sauf un bon film, tout sauf une révolution, tout sauf une pensée neuve.
Et croyez-moi, c'est pourtant un admirateur de James Cameron qui dit cela, un amateur de ciné
capable d'avaler de bons gros blockbusters hollywoodiens et les pires nanars de l'histoire ! :-)
Mais là non... je ne sais pas ce qu'il y a avec ce film, mais il est définitivement indigeste.
Je l'ai vu en IMAX 3D dans la plus grande salle de France (écran de 400m², 12 000 watts de son)
et pourtant rien, ou si peu... à part de belles images et d'époustouflants effets numériques, je l'ai
oublié aussitôt sorti de la salle. Complètement à côté de la plaque, ce film ne m'inspire rien du tout.
Alors Mr. Debray, lorsque vous regrettez de ne pas avoir les capacités de parler au grand public
à cause de votre écriture trop complexe, on se dit que c'est peut-être mieux ainsi finalement, non ?
Je pense que Debray s'est cruellement moqué de vous dans votre dernier d@ns le texte. De vous voir pondre un texte aussi long et insipide sur cette niaiserie, preuve que vous êtes aussi douée pour baratiner dans le vide que sur des sujet réellement intéressants, me laisse perplexe.
L'inspiration d'Avatar n'est vraiment pas compliquée à trouver. C'est une vieille légende de l'Amérique, celle du mercenaire brutal mais empathique qui prends fait et cause pour le peuple que ses compatriotes sont venus spolier. C'est John Smith et Pocahontas... Ce film, comme beaucoup d'autres, raconte le regret, romantique, du massacre des indiens.
La grande corporation, le marine en fauteuil roulant, la scientifique... ce n'est que la transposition dans notre univers moderne de cette vieille légende.
Le passage sur la culture... mais connaissez-vous réellement celle des états-unis? A vous lire je me demande, tant ce film est profondément banal de ce point de vue là. L'idée d'un homme seul, brave et simple, fuyant une civilisation haineuse qui s'autodétruit, et trouvant son paradis au milieu d'un peuple en symbiose avec la nature... pas besoin de chercher très loin.
La nature sauvage, luxuriante, magnifique, détruite pour en extraire des ressources... etc.
Passé par le moule hollywoodien ce mythe banal aux états-unis devient une superbe niaiserie, dont les ficelles sont grosses et la réalisation splendide. Ce n'est pas la première fois, et ce ne sera pas la dernière.
Si l'on veut vraiment supposer que Debray était sincère, il faut plutôt à mon sens y voir le réflexe d'un intellectuel français, qui ne peut s'empêcher de trouver une valeur universelle à un œuvre qu'il a tout simplement appréciée, "bêtement", à cause de sa superbe réalisation. Ça n'est guère possible selon les canons du quartier latin il me semble, d'apprécier quelque chose de simple juste parce que c'est beau, il faut nécessairement qu'il y ait une réflexion philosophique poussée sur l'humanité à l'intérieur, sinon ce n'est pas digne. D'où le délire sur l'imaginaire collectif, l'œuvre majeure, blablabla.
Je préfère penser qu'il s'est moqué de vous, simplement.
L'inspiration d'Avatar n'est vraiment pas compliquée à trouver. C'est une vieille légende de l'Amérique, celle du mercenaire brutal mais empathique qui prends fait et cause pour le peuple que ses compatriotes sont venus spolier. C'est John Smith et Pocahontas... Ce film, comme beaucoup d'autres, raconte le regret, romantique, du massacre des indiens.
La grande corporation, le marine en fauteuil roulant, la scientifique... ce n'est que la transposition dans notre univers moderne de cette vieille légende.
Le passage sur la culture... mais connaissez-vous réellement celle des états-unis? A vous lire je me demande, tant ce film est profondément banal de ce point de vue là. L'idée d'un homme seul, brave et simple, fuyant une civilisation haineuse qui s'autodétruit, et trouvant son paradis au milieu d'un peuple en symbiose avec la nature... pas besoin de chercher très loin.
La nature sauvage, luxuriante, magnifique, détruite pour en extraire des ressources... etc.
Passé par le moule hollywoodien ce mythe banal aux états-unis devient une superbe niaiserie, dont les ficelles sont grosses et la réalisation splendide. Ce n'est pas la première fois, et ce ne sera pas la dernière.
Si l'on veut vraiment supposer que Debray était sincère, il faut plutôt à mon sens y voir le réflexe d'un intellectuel français, qui ne peut s'empêcher de trouver une valeur universelle à un œuvre qu'il a tout simplement appréciée, "bêtement", à cause de sa superbe réalisation. Ça n'est guère possible selon les canons du quartier latin il me semble, d'apprécier quelque chose de simple juste parce que c'est beau, il faut nécessairement qu'il y ait une réflexion philosophique poussée sur l'humanité à l'intérieur, sinon ce n'est pas digne. D'où le délire sur l'imaginaire collectif, l'œuvre majeure, blablabla.
Je préfère penser qu'il s'est moqué de vous, simplement.
Merci Judith, c'est toujours un plaisir de vous lire !
Moins les cultures humaines étaient en mesure de communiquer entre elles et donc de se corrompre par leur contact, moins aussi leurs émissaires respectifs étaient capables de percevoir la richesse et la signification de cette diversité.
Tristes Tropiques, Claude Lévi-Strauss, éd. Pocket, 2001
En ce siècle où l’homme s’acharne à détruire d’innombrables formes vivantes, après tant de siècles dont la richesse et la diversité constituaient de temps immémorial, le plus clair de son patrimoine, jamais sans doute, il n’a été plus nécessaire de dire, comme le font les mythes, qu’un humanisme bien ordonné, ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l’homme, le respect des autres avant l’amour-propre : et que même un séjour d’un ou deux millions d’années sur cette terre, puisque de toute façon il connaîtra un terme, ne saurait servir d’excuse à une espèce quelconque, fût-ce la nôtre, pour se l’approprier comme une chose et s’y conduire sans pudeur ni discrétion.
Mythologiques 3. L’Origine des manières de table (1968), Claude Lévi-Strauss, éd. Plon, 1968, p. 422
Moins les cultures humaines étaient en mesure de communiquer entre elles et donc de se corrompre par leur contact, moins aussi leurs émissaires respectifs étaient capables de percevoir la richesse et la signification de cette diversité.
Tristes Tropiques, Claude Lévi-Strauss, éd. Pocket, 2001
En ce siècle où l’homme s’acharne à détruire d’innombrables formes vivantes, après tant de siècles dont la richesse et la diversité constituaient de temps immémorial, le plus clair de son patrimoine, jamais sans doute, il n’a été plus nécessaire de dire, comme le font les mythes, qu’un humanisme bien ordonné, ne commence pas par soi-même, mais place le monde avant la vie, la vie avant l’homme, le respect des autres avant l’amour-propre : et que même un séjour d’un ou deux millions d’années sur cette terre, puisque de toute façon il connaîtra un terme, ne saurait servir d’excuse à une espèce quelconque, fût-ce la nôtre, pour se l’approprier comme une chose et s’y conduire sans pudeur ni discrétion.
Mythologiques 3. L’Origine des manières de table (1968), Claude Lévi-Strauss, éd. Plon, 1968, p. 422
[quote=Car le peuple Na’vi est un peuple d’hier : il a encore sa queue (alors que nous avons perdu la nôtre il y a quelques millénaires).]
Quelques millénaires ?
C'est pas plutôt quelques millions d'années...
ne pas confondre avec Esope
Quelques millénaires ?
C'est pas plutôt quelques millions d'années...
ne pas confondre avec Esope
Merci Judith pour cette excellente analyse. En effet, Avatar mérite qu'on se repenche dessus.
Je voudrais compléter par un lien (en anglais, désolé) d'un article au nom évocateur et un brin polémique : quand les blancs cesseront-ils de produire des films comme Avatar ?
C'est là --> http://io9.com/5422666/when-will-white-people-stop-making-movies-like-avatar
Il m'a par ailleurs semblé qu'Avatar, en termes de trame, ressemblait beaucoup à Pocahontas...
Je voudrais compléter par un lien (en anglais, désolé) d'un article au nom évocateur et un brin polémique : quand les blancs cesseront-ils de produire des films comme Avatar ?
C'est là --> http://io9.com/5422666/when-will-white-people-stop-making-movies-like-avatar
Il m'a par ailleurs semblé qu'Avatar, en termes de trame, ressemblait beaucoup à Pocahontas...
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux.
Bon je m'étais ennuyée en voyant Avatar, où j'étais allée conviée par fiston, et par ailleurs, blessée par les lunettes qui pèsent 3 tonnes que j'ôtais régulièrement, ça n'incite pas au bien être.
De belles images certes, mais je m'étais fait les mêmes réflexions:
quelles conditions des femmes bleues du côté des droits sexuels et reproductifs (encore un film hyper testostéroné de toute façon en dépit de la référence aux forces connotées 'maternelles' de la nature); encore une femme qui va 'éduquer' un homme, lequel ensuite sauvera le monde par ses biscottos, les peuples bleus ne savent pas le faire seuls; des corps hypersexués et plastiquement irréprochables (même vieux et malades, ils sont parfaits) signe de fantasmagorie occidentale banale.... ha voilà, perso, le fond, je l'avais trouvé banal.
Représentatif peut-être d'un syncrétisme culturel pré-mâché, j'allais même dire typiquement amerlocain, car les mythes sont juste effleurés.
Bah, laissez venir à moi les petits enfants...si la morale de l'histoire est de laisser de côté l'intellect froid et calculateur pour pouvoir communiquer avec les êtres et les choses, ce n'est pas nouveau non plus, mais savoir lâcher l'intellect ce n'est pas être bête/vide, c'est juste ne pas lui donner toute l'importance.
On en arrive donc à une question d'équilibre entre le cœur/les ressentis/l'intuition... toutes choses connotées féminines, et la raison/l'intellect/le calcul, toutes choses connotées masculines.
En conclusion on en arriverait presque à dire que le z'héros en admettant être une coupe vide à remplir d'une intelligence (autre, s'entend, celle du cœur) représente la bêtise féminine qu'il faut éduquer.
Mais qui reprend son côté masculin pour 'réussir' (technique, biscottos, boumboum, duel, etc)
mpfff....
Bon je m'étais ennuyée en voyant Avatar, où j'étais allée conviée par fiston, et par ailleurs, blessée par les lunettes qui pèsent 3 tonnes que j'ôtais régulièrement, ça n'incite pas au bien être.
De belles images certes, mais je m'étais fait les mêmes réflexions:
quelles conditions des femmes bleues du côté des droits sexuels et reproductifs (encore un film hyper testostéroné de toute façon en dépit de la référence aux forces connotées 'maternelles' de la nature); encore une femme qui va 'éduquer' un homme, lequel ensuite sauvera le monde par ses biscottos, les peuples bleus ne savent pas le faire seuls; des corps hypersexués et plastiquement irréprochables (même vieux et malades, ils sont parfaits) signe de fantasmagorie occidentale banale.... ha voilà, perso, le fond, je l'avais trouvé banal.
Représentatif peut-être d'un syncrétisme culturel pré-mâché, j'allais même dire typiquement amerlocain, car les mythes sont juste effleurés.
Bah, laissez venir à moi les petits enfants...si la morale de l'histoire est de laisser de côté l'intellect froid et calculateur pour pouvoir communiquer avec les êtres et les choses, ce n'est pas nouveau non plus, mais savoir lâcher l'intellect ce n'est pas être bête/vide, c'est juste ne pas lui donner toute l'importance.
On en arrive donc à une question d'équilibre entre le cœur/les ressentis/l'intuition... toutes choses connotées féminines, et la raison/l'intellect/le calcul, toutes choses connotées masculines.
En conclusion on en arriverait presque à dire que le z'héros en admettant être une coupe vide à remplir d'une intelligence (autre, s'entend, celle du cœur) représente la bêtise féminine qu'il faut éduquer.
Mais qui reprend son côté masculin pour 'réussir' (technique, biscottos, boumboum, duel, etc)
mpfff....
Oh combien d'accord avec vous Judith!
Étant très bon public, entrant dans une histoire assez facilement et fan se sciences-fictions, j'attendais Avatar depuis....longtemps et dès les 10 premières minutes le film m'a paru interminable, du cliché, encore du cliché et toujours du cliché! Sans oublier que quand on marche sur cette jolie planète on allume de belles lumières ( c'est un vrai dance floor cette jungle... ). Décue, mais surtout étonnée que ce film est tant fait parlé de lui. Si il suffit de nous dire ce que l'on veut entendre pour faire un bon film, ha oui et d'aider à sauver une civilisation qui sans les "marines" ne pourrait pas faire face à la menace de destruction que nous lui faisons nous même courir... c'est bien connu, un peuple prémitif c'est pacifique ou ca a pas nos moyens technologiques I-N-C-R-O-Y-A-B--L-E-S des "civilisés", alors il fallait bien un guerrier pour ré-équilibrer l'équation. Quant à nos tribus bien Humaines, nous préférons, souvent, nous rêver bons et justes au travers d'un film que de l'être dans la "vraie vie"... En attente d'une peau bleue et sans "défauts"... bonnes journée à vous.
Étant très bon public, entrant dans une histoire assez facilement et fan se sciences-fictions, j'attendais Avatar depuis....longtemps et dès les 10 premières minutes le film m'a paru interminable, du cliché, encore du cliché et toujours du cliché! Sans oublier que quand on marche sur cette jolie planète on allume de belles lumières ( c'est un vrai dance floor cette jungle... ). Décue, mais surtout étonnée que ce film est tant fait parlé de lui. Si il suffit de nous dire ce que l'on veut entendre pour faire un bon film, ha oui et d'aider à sauver une civilisation qui sans les "marines" ne pourrait pas faire face à la menace de destruction que nous lui faisons nous même courir... c'est bien connu, un peuple prémitif c'est pacifique ou ca a pas nos moyens technologiques I-N-C-R-O-Y-A-B--L-E-S des "civilisés", alors il fallait bien un guerrier pour ré-équilibrer l'équation. Quant à nos tribus bien Humaines, nous préférons, souvent, nous rêver bons et justes au travers d'un film que de l'être dans la "vraie vie"... En attente d'une peau bleue et sans "défauts"... bonnes journée à vous.
C'était une autre race d'humain qui s'est éteinte.
Sapiens-sapiens, par contre, lui...
Enfin, je dis ça, je dis rien. On se demande parfois si néanderthal n'aurait pas disparu justement parcequ'il n'avait pas maîtrisé le feu, lui.
Sapiens-sapiens, par contre, lui...
Enfin, je dis ça, je dis rien. On se demande parfois si néanderthal n'aurait pas disparu justement parcequ'il n'avait pas maîtrisé le feu, lui.
Ma coupe est peut-être vide, mais je n'étais pas retourné au cinéma depuis les ch'tis (mais là, c'était par solidarité "culturelle"), même que je l'ai vu deux fois Avatar. Il faut dire que je suis fan de science-fiction et que la production pléthorique (ennuyeuse ?) de notre industrie cinématographique ne me pousse pas à me déplacer.