"Avec Medine, le rap français historiquement politisé est maintenant spiritualisé"
Après notre émission sur la laïcité, avec en invité unique le rappeur Médine, notre @sinaute Exil a publié dans le forum une analyse très fouillée des paroles de "Don't laïk", clip diffusé en intégralité dans notre émission. Verdict : un clip "intensément polémique", et au total "réactionnaire".
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Derniers commentaires
Excellente dissertation de philosophie sur le texte de Médine.
Il semblerait toutefois que vous n'ayez pas saisi la référence pourtant évidente au morceau "Don't Panik" du même rappeur.
Cordialaïquement.
Belle analyse de texte en tout cas. Ca m'a rappelé les commentaire composés/littéraire du lycée...
Une nuance doit m'échapper.
Friedrich Nietzsche - Le Gai Savoir (aphorisme 108)
"Dieu est mort, Marx est mort et moi même, je ne me sens pas très bien."
Woody Allen
Cette bague est une vraie bague de méditation, d'ailleurs est écrit en langue Richnou "méditation" : "Médine Taïwan!"
Les inconnus
Il y a bien de ce point de vue hélas, choc culturel.
Mais surtout, n'écrivez pas que le site est pro-communautariste, sous peine d'être placardisé pendant une semaine (de 8 jours).
Un arrêt sur chaque image par maître Korkos ?
Il fait du Rap religieux. Appelons un chat un chat.
Attention, je n'ai pas dit intégriste.
Mais pourquoi n'assume-t-il pas? Il fait de l'art religieux (et - de fait - prosélyte). Ça existe depuis toujours et c'est son droit.
Mais comment peut-on se faire berner par son discours de justification à la mords-moi-le-noeud? Parce qu'il emploie des mots compliqués (dont il ne semble pas connaître le sens précis d'ailleurs) ?
Reste à savoir ce que son public fait de ce discours... Mais ça c'est un autre débat. Et oui, je préférerais vivre dans une époque ou l'art religieux et prosélyte suscite moins l'adhésion. Et oui je préfère le rap politique au rap de gangsters ou de curés.
Merci pour cette très intéressante analyse en tout cas
Il est à craindre qu'il y ait une confusion sur l'emploi du terme réactionnaire, repris de le chapô, dont une lecture rapide pourrait suggérer une interprétation politique. L'intention me semble plus à prendre au sens littéral "en réaction à", je me trompe peut-être mais la conjonction avec l'évocation de Nietzsche laisse supposer une difficulté particulière.
Ce n'est pas en isolant sa barbe du « rebeu », le voile de « ma sœur » ou sa foi du « negga » que vous aidez à comprendre que c'est ce que Médine dénonce comme non « liké » dans ce pays. Cette opinion peut se discuter mais il est dommage que vous la déformiez.
Beaucoup de choses sont à l'avenant mais je ne me veux pas l'exégète de votre analyse.
Ce clip est un pamphlet contre les laïcards explicitement nommés dans le dernier couplet.
Quel serait l'intérêt de ces citations des plus minables des laïcards pour un véritable prosélyte anti-laïque?
Tarik Ramadan qui reprenait avant lui la phrase « Dieu est mort selon Nietzsche, Nietzsche est mort signé Dieu » sans même se l'attribuer, ne s'abaisse pas à de telles cibles.
Vous n'avez pas tort.
Crdlmt,
Exil.
Bonne journée à vous.
Robert.
Le clip est un pamphlet contre les laïcards explicitement nommés dans le dernier couplet.
Quel serait l'intérêt de ces citations des plus minables des laïcards pour un véritable prosélyte anti-laïque?
L'intérêt est de dénigrer les personnes qui défendent la laïcité dans leur ensemble et donc la laïcité elle-même.
Il use pour cela d'une rhétorique bien connue qui consiste à amalgamer tout un groupe avec les personnes les plus caricaturales et mal aimées de ce groupe, les personnes les plus malhonnêtes n'hésitant pas à regrouper arbitrairement des personnes qui n'ont en fait aucun lien entre eux.
Lorsque quelqu'un de malhonnête cherche à convaincre les gens que c'est lui qui est dans le bon camp, il use souvent de ce genre de rhétorique.
Cela vaut aussi bien pour les personnes que pour les arguments. Il est plus facile de donner l'impression d'infirmer une idée si on s'en prend aux arguments les plus mauvais et les plus caricaturaux avancés pour la défendre.
On en a eu l'exemple avec l'épisode de la déchéance de la nationalité, quand Valls répond aux arguments de ses opposants, il choisit les arguments les plus mauvais, et se donne ainsi l'impression auprès des gens d'avoir raison dans le débat.
Le terme même de Laïcard, emprunté aux anti-laïques les plus primaires pour afficher tout leur mépris des personnes qui tiennent à la laïcité, devrait pourtant vous alerter sur le sens réel de cette chanson.
Mais à sa décharge de moins en moins de personnes font attention à la sémantique, même quelqu'un de pourtant politisé et aguerri comme Mélenchon ne se rend pas compte qu'il se tire lui-même dans les pattes en réemployant et donc en validant des termes comme "gauchistes" à son tour, normalement réservés aux gens de droite pour afficher leur mépris des gens de gauche et pour implicitement imposer l'idée qu'il s'agit d'extrémistes marginaux fous furieux et totalement utopistes.et donc que leur discours ne vaut pas la peine d'être écouté.
Ou encore quand il réutilise le terme de bienpensance, alors qu'il sert justement d'abord à la propagande de ceux qui savent qu'ils pensent mal.
Ici j'ai présenté à Exil qui a reconnu que je n'avais pas tort des arguments basés sur le texte même de Médine.
Là ( 2 commentaires successifs), en réponse à DanetteOchoc, j'ai convoqué d'autres éléments. Jugez sur pièces.
Donc soyez honnête et reconnaissez que cette rhétorique existe bien et qu'elle est très souvent utilisée, j'ai donné l'exemple de Valls pour l'illustrer.
" Le communautarisme est le cancer des blocks"
...
"Mais qu'être ethnocentrique c'est être égocentrique"
....
"Éradiquons le radical qui sommeille en chacun "
Le terme éradiquons ne devrait pas vous choquer qui voulez anéantir le pouvoir des religieux.
Vu la double incertitude dont vous faites état, je pense "honnêtement" qu'une relecture de ces documents vous permettra de juger en meilleure connaissance de cause.
..
Permettez-moi d'approfondir mon analyse qui, après relecture, prête en effet à confusion.
Au premier degré, il faut en effet lire "Don't laïk" comme un Not liked ou un "Not laïc" de constat. Je préfère cependant le lire comme le mot d'ordre des laïcards, comme une tentative d'anathème des croyants par les laïcards, que reproduirait Médine pour le dénoncer.
Un don't like them! ne trouvant écho qu'auprès des aficionados décérébrés du like et qui relève d'un rejet primaire plutôt que d'une véritable démonstration.
Pour une illustration de la cause par l'effet, cf. below "De mon côté je déplore que Médine en soit sorti à son avantage." (DanetteOchoc).
Cordialement,
Exil.
J'avais déserté un moment.
Plonger dans les documents proposés est souvent impossible, voire nocif ( pour leur certitude ).
Ils préfèrent éluder en alimentant leur propre " fantasme " tiré de mots hors sol, d'impressions épidermiques.
Ils sont pourtant (pour la plupart) honnêtes dans leur aveuglement.
Les débats (s'il y en a ) sont biaisés dès leur commencement.
Bonne journée.
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Dites plutôt que chacun voit midi à sa porte et nous serons quittes.
"Ils campent sur les plateaux d'France, ces télévangélistes devenus théologiens
Eh, ne m'en veuillez pas, autant être représenté par une botte de foin
Ses frères, on les choisit pas, mais si j'pouvais je choisirais Edgar Morin
Morray, t'es qu'un collabeur comme Dalil Boubakeur et tous ses colistiers
Mourrez, orateurs amateurs, qui croient que que le 5D va les canoniser"
Et pour la source, c'est ici.
"Collabeur". Amusant. Il suffit donc de revendiquer un islam "vraiment" laïque (et encore Boubakeur et son procès - qu'il a intenté sous pression de sa communauté et a avoué a posteriori avoir perdu avec soulagement ne font pas très laïques, mais bon).
Quant au vivre ensemble, c'est possible si les gens veulent vraiment "vivre ensemble".
Invitez un salafiste à manger chez vous, et vous constaterez que la chose est bien plus complexe qu'il n'y paraît. Y aura-t-il de l'alcool ? La viande sera-t-elle hallal ? Et les couverts, seront-ils neufs ? etc. Kepel, avec toute la prudence et la rigueur de l'étude de terrain possible, le montre très bien dès son premier ouvrage sur l'islam de France, sorti en 1987.
Notez que ces comportements, ces restrictions, qui questionnement littéralement la capacité des uns et des autres à partager un simple repas, n'est pas propre à l'islam. Les juifs orthodoxes ont les mêmes réactions. Mais sont non seulement moins nombreux, mais surtout, sont le contraire du prosélytisme (repli sur la communauté). Bref, socialement, ils ne soulèvent pas les mêmes problématiques.
Mais c'est moi qui veut la guerre et aime les fronts tranchés, évidemment.
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«De la révolte des Maccabées, au IIe siècle avant notre ère, à la révolte de Bar-Kokhba, au IIe siècle après J.-C, le judaïsme fut la première religion prosélyte. Les Asmonéens avaient déjà converti de force les Iduméens du sud de la Judée et les Ituréens de Galilée, annexés au "peuple d’Israël".»
Source: Comment fut inventé le peuple juif par Shlomo Sand
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vous n'aviez pas répondu à mon objection sur la segmentation de la société.
la coexistence pacifique des communautés d'intérêt est un mirage, surtout si parmi ces communautés certaines ont un projet politique global, soutenu de l'extérieur.
le salafisme obéit à la même logique d'expansion que les croisades.
il ne faut pas se leurrer sur la question.
je veux bien admettre un doute à condition que tout le monde se plie également à l'exercice.
ce n'est pas le cas, j'ai donc arrêté.
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c'est faible comme argument jeanbat, de dire de l'autre que son opinion est une "croyance"
l'observation de l'évolution de notre société libérale, qui structure de facto les gens suivant leurs groupes d'intérêts, permet pourtant de constater qu'il ne s'agit pas d'une "croyance"
la loi Pleven a amorcé le mouvement, avec la création des délits de parole visant des communautés
et puis on a élargit les hypothèses d'intérêt à agir, entrainant des associations dans la voie de la pseudo représentation communautaire
bien sûr le capitalisme joue son rôle car il noie le citoyen dans la consommation, mais on retombe dans ce que je dénonce : le libéralisme présente un double visage, économique et politique, rien d'étonnant donc.
bref, nous ne sommes guère d'accord sur grand chose - c'est pas grave notez.
et arrêtez de brandir la guerre à toutes les sauces
vous faites comme si vous n'aviez pas d'opinion, ce qui vous rendrait pacifique
en fait, ne pas avoir d'opinion, cela n'existe pas
ne pas choisir, c'est choisir quand même, on ne peut en sortir.
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c'est bas comme procédé. bon je file, bonne journée.
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sinon, au passage, je ne vous ai pas invectivé.
et juste au cas où vous auriez quelques petits problèmes de définition (là oui vous voyez, enfin, je m'autorise un plaisir coupable, j'ironise), donc je reprends, au cas où vous auriez du mal, voici la définition d'invectiver selon le Larousse :
"Suite de paroles violentes et injurieuses : Se répandre en invectives."
Voilà voilà. Cherchez les insultes maintenant.
C'est vrai que je vous ai dit "bonne journée", c'est très très méchant ça.
(fin de l'ironie, retour au stoïcisme, et il en faut aujourd'hui).
Pourquoi passer de Médine ou Ramadan à eux ?
je dégage ça, et c'est là que je doute, pour être honnête
car quand on rencontre les gens, on a beau ne pas aimer leurs idées, même le pire des cons est bien forcé d'admettre que l'autre en face est un humain avec des aspirations qui le plus souvent sont strictement les mêmes que les nôtres, par delà les divergences d'opinion (vivre en paix, vouloir le mieux pour ses enfants, et tout un tas d'autres trucs)
cela étant vous faites comme si ce front, s'il existe, était le seul à incarner quelque chose de belliqueux
les gens comme le Président de Baraka City nous rappellent le contraire, or l'ONG recueille un invraisemblable soutien populaire, jusque dans les clubs de foot
c'est effacer que des gens, indépendamment de la forme que prennent nos convictions, de toutes façons, nous détestent. si celui qui vous désigne comme ennemi existe, et même si vous n'en voulez pas, vous ne pouvez pas tendre l'autre joue sous prétexte que la paix est le chemin du "vivre ensemble"
il faut être deux à vouloir la paix je crois pour que cela fonctionne.
l'enthousiasme suscité par les attentats du 13/11 dans certains milieux me fait douter de cette paix possible
un proche travaille à Saint denis dans une structure publique, et le soir du 13/11, a entendu des gamins hurler dans la rue leur joie de voir des parisiens saigner comme des porcs
on fait quoi avec ça ? ça existe ou non ? faut-il en parler ou non ? de qui fait on le jeu si on en parle ? mais affronte-t-on la difficulté si on la tait ?
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Sur un autre forum il semblerait qu'il y ait un large consensus pour dire que même le choix de "ne pas serrer la main aux femmes", ce qui relève à mon avis d'une liberté individuelle élémentaire si conne que soit cette attitude, ne devrait pas être toléré de la part des religieux, faut il placer la limite à "tout ce qui peut apparaitre discriminant pour les femmes", mais quelle revendication islamiste accepter alors ?
Il y a des exemples d'autres pays ayant été assez loin dans l'acceptation du fait islamique (Royaume-Uni entre autres), ce type d'approche produit elle réellement les résultats escomptés ? C'est un vaste débat.
De nombreux pays ont décidé de transiger sur la liberté d'expression, avec une presse s'auto-censurant quand il s'agit de blasphème, est ce que ça y permet une meilleure entente entre communautés ou pas ?
D'autres pays qui n'ont qu'une implication très réduite dans les guerres moyen-orientales. Sont ils pour autant épargnés par le djihadisme ; et à quoi conduirait ce type de politique si on laissait le Califat se développer ?
Ou pour ceux (comme vous) qui semblent croire que la simple satisfaction de revendications sociales serait suffisante à endiguer le djihadisme, y'a t'il un pays où cette théorie ait été démontrée ?
Enfin ce qui est triste dans ce débat, c'est qu'entre les "solutions" relevant de l'angélisme le plus total que vous semblez défendre avec certains sociologues, les renoncements sur des causes comme le droit des femmes et enfants et la liberté d'expression, et la guerre de civilisation à laquelle semble se résoudre Danette, dont le principal mérite est de ne pas prétendre que son approche conduise à une solution, je ne vois rien qui conduise à une issue satisfaisante, ni se dessiner aucun juste milieu.
a) le problème est le djihadisme / terrorisme islamique
b) le problème est l'idéologie islamiste orthodoxe, dont la finalité s'oppose à la démocratie, dont le djihadisme n'est que l'aboutissement
c) le problème est la volonté revancharde de peuples "dominés" (qu'ils le soient toujours ou l'aient été durant l'ère coloniale) qui s'exprime actuellement via l'adhésion à l'islamisme
Si on réduit le problème à (a), les politiques actuellement poursuivies (état d'urgence qui semble là pour un bout de temps, couplé avec une grande volonté de "ne pas stigmatiser les musulmans pour ne pas les pousser à se radicaliser" allant jusqu'à occulter certains faits) sont défendables (et plus encore les politiques des nombreux pays qui essayent surtout d'être discrets sur ce dossier / accommodants avec l'islam orthodoxe pour éviter d'être pris sur cibles, tout démantelant quelques cellules terroristes de temps en temps).
Si on l'étend à (b) le discours des "laïcards" prend tout son sens, il est avant tout essentiel de ne pas transiger sur nos principes, même si celà signifie antagoniser plus de musulmans (ou autres religieux) jusque là modérés et éventuellement en pousser d'avantage vers l'action violente. Et du point de vue international il apparait nécessaire de lutter contre tous les pays soutenant cette idéologie.
Si on l'étend à (c) il reste une immense question qui est de savoir s'il est trop tard ou non pour éviter ce désir de revanche (que des français aient "compris" le revanchisme allemand dans les années 30 car on avait pas été cool dans le traité de Versailles n'a pas vraiment fait changé les nazis de projet il me semble). D'un coté c'est une explication tentante (qui permet de replacer l'islamisme dans la continuité historique des mouvements panarabes, du baasisme, etc...) d'un autre coté elle risque fort de ne résoudre rien.
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Si on se situe au niveau des valeurs démocratiques par contre, le salafiste non-violent est au moins aussi dangereux que le terroriste. Le refus de tout relativisme et l'ingérence, y compris la lutte contre des pays ne menant pour l'instant qu'une guerre qu'idéologique avec les nôtres, sont très défendables.
Si on se situe au niveau de l'explication sociale/historique de la réaction identitaire musulmane, ce n'est ni en cherchant des accommodations ni dans la condamnation de l'islam orthodoxe ou la lutte contre les pays qui le supportent qu'on cherchera des solutions. Par contre il se pourrait bien qu'elles s'avèrent totalement inadaptées à la situation présente, où cette réaction a déjà pris.
Mon sentiment est que dans les débats sur l'islamisme c'est toujours ces 3 visions qui s'affrontent. Et que cet affrontement conduit au triomphe de la première dans les politiques effectivement menées, car la seconde mène tout droit au conflit de civilisation, et la troisième ne propose que des solutions angélistes ou répondant à des choses dont le lien de causalité avec l'islamisme n'est pas établi.
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(pas pour vous viser particulièrement, j'aurais autant à dire au camp qui invite juste à se montrer "inflexible" sur tout et n'importe quoi, et "affirmer haut et fort nos valeurs", qui lui voit très bien qu'il y a une guerre à mener à court terme, mais ne propose rien sur le long terme que de rêver qu'à force d'en tuer il y ait moins de terroristes, ou que les orthodoxes se calment au 800ème rappel à la laïcité)
Enfin ce n'est pas moi qui ne me préoccupe que d'une partie du problème, c'est plutôt ce qu'il me semble déceler dans les discours qui s'échangent ici, dans un sens ou dans l'autre.
Pour lutter contre le terrorisme:
Le renseignement et la police (avec des moyens et de la collaboration internationale renforcée, mais pas de la destruction de portes de barbus à l'aveuglette)
Pour lutter contre les velléités d'islamistes orthodoxes d'influer sur la société:
Le débat démocratique?
Je comprends le pessimisme de Danette, beaucoup de gens sont dans le déni total face à la période qui s'annonce.
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La démocratie en temps de guerre c'est un idéal temporairement suspendu dans l'espoir de parvenir finalement à le sauver.
Après ce que je souhaite, moi, c'est me tromper, et qu'on en reste à des petites opérations extérieures ciblées et une lutte policière contre le terrorisme, mais ce qui vient est plus de l'ordre d'un conflit qui va toucher 4 continents, de la Chine à l'Afrique Subsaharienne, et plus de monde que les guerres mondiales précédentes car elle prendra la forme d'une multitude de guerres civiles, sur une période d'une quinzaine d'années grand minimum. Et dans ce contexte je doute qu'on en reste à s'interroger sur telle porte fracassée en France, victime collatérale ailleurs, et encore moins sur les crimes que commettent nos alliés tant qu'ils sont dans notre camp.
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Enfin ce que je voulais dire c'est que si on adhère au constat que le djihadisme est une idéologie totalitaire, qui, sans toucher la majorité des musulmans en séduit une (petite mais non négligeable) minorité dans tous les pays où ils sont présents, et qu'il n'y a aucune possibilité de transiger avec lui, il va bien falloir commencer par le battre.
Quelles que soient ses causes lointaines, nos torts éventuels envers les musulmans en général, on n'en est plus au stade de réfléchir à ce qui a déclenché ce cancer mais de la chimio pour détruire la tumeur (s'il peut aussi être bon d'éviter de s'alimenter de trucs cancérigènes comme le racisme pour qu'elle ne s'aggrave pas). La seule chose qu'on puisse espérer c'est qu'on puisse éviter de détruire trop de tissu sain avec elle (le grand point de débat étant dans quelle mesure tout le salafisme fait partie de la maladie, en d'autres termes de quel coté de la barricade finiront ceux qu'on considère comme "salafistes quiétistes").
Si on en croit les études qui estiment que 3 à 10% des musulmans soutiennent le djihadisme de par le monde, et même en imaginant que sur ce nombre seuls 1 sur 10 soient des fanatiques irrécupérables, ça fait encore plusieurs millions de nazis convaincus à mettre hors d'état de nuire, c'est aussi simple que ça et plutôt une estimation optimiste (vu qu'on pourrait si l'on en croit les mêmes études compter sur une minorité plus forte de musulmans qui lui sont hostiles - dans tous les pays musulmans où la population a pu être sondée sur le sujet d'avantage s'opposent au djihadisme qu'ils le soutiennent, si dans certains un groupe plus important est neutre ou sans opinion).
Il demeure que ça ne se fera pas en intervenant moins ou en étant trop regardants sur les forces que l'on puisse opposer au djihadisme (cette longue liste d'alliés peu fréquentables qui se rassemblent ces temps ci contre daech, dont le plus démocrate doit être Vladimir Poutine, ce qui n'est pas peu dire) ou les moyens employés (la question des prisonniers fanatiques se posera, et entre les laisser en contact avec d'autres et les solutions de type Guantanamo ne séduisant personne, je doute qu'on trouve beaucoup mieux que de fermer les yeux sur ce qu'en feront nos chers alliés). Le temps de la condamnation de Staline n'est pas celui où Hitler est à battre.
Enfin pour ce qui est des réfugiés que les guerres en cours et à venir ne manqueront pas de créer, il est probable que si leurs conditions d'accueil s'amélioreront une fois sortis de l'improvisation actuelle, la contrepartie pour eux soit des libertés largement réduites au plus fort du conflit.
Après où, dans ce contexte où certains idéaux seront nécessairement sacrifiés à d'autres priorités, se situe le rôle des forces progressistes ?
Certainement pas à mon avis dans la complaisance envers les discours ambigus quant à la condamnation du djihadisme en provenance d'une petite frange des musulmans, ou d'intellectuels les soutenant car il correspond à leurs vieux rêves "d'insurrection" des damnés de la terre, qui ne font qu'aider ceux qui voudraient transformer la lutte nécessaire contre une idéologie totalitaire en guerre de civilisation en permettant des amalgames (et disqualifier aussi une partie de la gauche aux yeux des gens normaux, qui se rappellent de quel coté ont fini les "pacifistes" sous Pétain, et que les mêmes rêves conduisirent les mêmes profils à applaudir Staline, Mao, voire Pol Pot en leur temps).
Par contre justement dans la vigilance face à tout discours qui utiliserait le djihadisme (et ces saloperies de discours doublelangagiers à son sujet) comme argument pour condamner les musulmans dans leur ensemble ou prôner la restriction des droits de certains au delà de ce que des exigences de sécurité peuvent justifier.
Dans l'intransigeance face aux tentations qui ne manqueront pas d'apparaître "d'acheter la paix avec les musulmans" en sacrifiant certains principes essentiels comme les droits des femmes. Tentations qui relèvent elles aussi d'une généralisation abusive, imaginer que les revendications salafistes soient partagées au delà de cette petite minorité. Mais dans la condamnation tout autant des provocations qui ramènent systématiquement toute pratique de la religion musulmane à une menace pour le droit des femmes ou d'autres de nos "valeurs".
Pour ce qui est de la laïcité, séparer autant que possible les petits accommodements qui peuvent aider à ce qu'elle soit apaisée (revendications ne remettant en cause aucun droit, genre double menu dans les cantines, prise en compte de leurs fêtes religieuses ou facilitation de l'obtention de locaux pour des salles de prières ; dont l'exigence de non satisfaction au nom du "principe laïc" relève plus d'une volonté de "remettre à leur place les musulmans" que de l'esprit de ce principe à mon avis), et tout ce qui n'est pas acceptable, car s'opposant à des principes supérieurs (liberté d'expression, non ségrégation, droits des femmes et mineurs...).
Dans la vigilance aussi quant à la gestion des après-guerres, ou des extensions du conflit à des régions où il pourrait être évité, pour ne pas reproduire les erreurs du passé. Éviter à tout prix qu'à force de joindre l'utile à l'agréable on en vienne à apparaitre comme menant des guerres néo-coloniales, pour s'accaparer les ressources des territoires qu'on libérerait du djihadisme (mais d'un autre coté sortir du discours caricatural qui condamne a priori toute intervention comme relevant de ce seul objectif). Au contraire soutenir un soutien financier aussi large que possible aux pays qui auront à récupérer de cette guerre, un plan marshall pour le Moyen-Orient dès qu'il en sera sorti, et sans exigence de contrats en terme de reconstruction (on peut rêver).
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On est face à des groupes qui ont comme objectif affiché la conquête du monde, et l'extermination ou au mieux la réduction en esclavage de groupes qui s'avèrent étrangement exactement les mêmes (juifs, homosexuels, matérialistes, ennemis politiques).
On pourrait même dire que le djihadisme est pire que le nazisme, puisqu'il se montre encore plus cruel dans la répression des crimes de droit commun et dans l'oppression des femmes.
Et je n'irais pas défendre l'idée de transiger avec des nazis.
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Mais dans le cas d'une guerre que je juge nécessaire s'il y en avait je la soutiendrais (auriez vous milité en son temps pour l'interdiction du Dictateur de Chaplin, ce film anti-allemand ?).
(Ou alors le second degré m'échappe ?)
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Les ricochets ba, des gens qui nous détestent déjà (nous étant égal au monde entier sauf les autres takfiri) nous détesteront encore plus, réalisant que le djihadisme n'a aucune chance de conserver un état ils adopteront peut-être une approche encore plus nihiliste de leur lutte, multipliant les attentats (ce qui n'améliorera guère leur image), d'autres perdront la foi.
Après il y a la question sunnites contre chiites, qui dépendra de la résolution finale de la guerre civile syrienne (et des choix iraniens et saoudiens d'aller vers l'affrontement ou l'apaisement), évidemment (sur laquelle j'ose espérer on servira de médiateurs, plutôt que de rejouer la guerre Iran-Irak).
Je pense que le risque que le conflit se nucléarise est à peu près nul, à moins d'un coup d'état djihadiste au Pakistan, ou d'une réponse israélienne à une situation qu'on aurait laissé dégénérer à un point inimaginable. Les tensions entre russes et turcs sont en train de s'apaiser, et même s'il y avait eu représailles russes suite aux avions abattus, ça ne serait jamais allé jusqu'à un conflit nucléaire.
Combien de temps ? Je dirais 1 à 3 ans pour ramener l'EI syro-irakien à une simple guérilla (il se dit qu'il perd déjà du terrain et sera bientôt coupé en deux), une génération peut être pour tourner la page du djihadisme dans le monde entier (avec risque plusieurs guerres de même ampleur à mener ailleurs d'ici là... le round suivant sera du coté de la Lybie très probablement).
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Ou quels arguments avez vous pour dire que les djihadistes ne nous détestent pas ? (ou même l'essentiel des populations du coin si on réduit ce "nous" aux occidentaux, surtout après avoir passé tant de temps à donner votre interprétation de pourquoi)
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