Ce que je ne comprends pas est que vous ignoriez l'Histoire, une histoire en particulier, une de celles qui nous servent de leçon, qui construisent notre imaginaire collectif. On essaie qu'on ne nous rejoue pas la même musique deux fois. Ce n'est pas juste pour se faire peur.
Une histoire d'assassinat d'un ambassadeur en France récupérée, ça ne vous parle pas?

Lors de l'occupation, un seul préfet a refusé de jouer mollement le jeu qu'on lui servait, Moulin. Avant il avait été préfet de Châteaulin, ami de Max Jacob et s'était intéressé à l'infamie du camp de Conlie. Moi je crois à ça il faut cultiver une sensibilité, par la mémoire, qui empêche les actes barbares, toujours, toujours recommencés.

Chacun sait que la rhétorique vient après, se construit sur les actes tous plus irrationnels les uns que les autres, construits comme les hauts cris de Tesson, sans soucis des effets humains, en laissant couler ses idées comme de l'eau qui sort de son lit, en se donnant au plus offrant.. En réfutant une non-violence trop exigeante.

Cultiver l'insensibilité à la violence, celle envers l'ennemi, à sens unique, c'est ce que vous semblez prôner.
On est perpétuellement coincé entre ça. Être le benêt (mieux loti et donc culpabilisé) qui entretient la condition du "mendiant" (par exemple, mais vaut pour toute condition de sous-homme) ou le violent (qui se sent le même que le mendiant et pense avoir eu la dignité de n'avoir besoin de personne) qui le rabroue sans égard.