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Bulle sondagière

Une bulle sondagière se forme exactement comme une bulle financière : Dr Panel, professionnelle des sondages, qui fut blogueuse sur Rue89 (et invitée d'@si), nous a envoyé cette réflexion sociologico-économique.

Derniers commentaires

Bonjour, pourriez-vous nous éclairer sur les règles de mesure de l'égalité de temps de parole et sur les moyens en œuvre pour sanctionner les contrevenants. Il ne semble pas que le CSA ait un quelconque levier pour faire appliquer l'égalité de temps de parole et de qualité de traitement des différents candidats. En particulier, les petits, cela va de soi...
Merci d'éclairer ma lanterne !

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Petites questions apparemment sans importance mais qui l'est en réalité autant que les sondages : c'est quoi un tableur Excel ? Je ne connais que les tableurs OpenOffice ou LibreOffice. Pourquoi la culture du logiciel prioritaire serait-elle universelle ? Qui nous paie pour faire cette publicité ?
https://www.gnu.org/philosophy/free-sw.fr.html

Sinon super article que j'ai dévoré. :)
C'est le fameux concours de beauté (Pageant) de Keynes: Je ne vote pas pour la plus belle, mais pour celle dont je crois qu'elle a les meilleures chances de gagner. Ca donne rarement la plus belle.
Pouvons-nous donc dire que les sondages, plutôt que de sonder l'opinion publique, font oeuvre de sociologie ? Ils essaient de capter une atmosphère... Dans ce cas, est-ce vraiment nécessaire de poser des questions et de perdre son temps ? Je joue à ça tous les jours.
Ma première grosse interrogation en matière de sondages : les sondages de juin 2006 en faveur de Ségolène Royal !!! Aucune personne de mon entourage (et je ne vis pas dans un village de trois habitants) ne pouvaient comprendre ce qu'elle avait de fiable et où se trouvait son charisme.
Sinon, globalement, je les trouve assez justes, non pas parce qu'ils m'influencent, mais parce qu'ils reflètent ce que je vois et entends autour de moi ; je suis d'ailleurs assez partisane du sondage qui coûte pas cher : posez-vous deux secondes dans un café-pmu de banlieue, puis 2 secondes dans un café-pmu de province, et vous avez tout ce que vous voulez sur l'opinion du peuple. A Paris, aucune utilité : depuis quand l'électeur parisien ressemble et pense comme le citoyen lambda ?

Autre question : que penser de la cote actuelle de Sarkozy ? Doit-on vraiment espérer qu'il va être vaincu ? J'ai lu, je crois, une chronique de DS dans Libé du 16 février : serait-il en train, comme le dernier gouvernement de droite grec, faire exprès de perdre ? Ce serait inespéré, mais je n'ose y croire encore ?

Autre question à la quelle j'aimerais qu'un sondage me répondre (mais les sondages ne sont malheureusement pas madame Irma) : pourrons-nous survivre à cinq autres années avec Sarkozy ?
Cinq autres années avec Sarkozy ? Mais vous voulez importer le système Grec en France ou quoi ?

Non, sérieusement, si les sondages ne captent "qu'une atmosphère", il serait de bon aloi qu'ils en fassent publicité. Mais cet aveu, il ne le font pas. Et "Exercice illégal de la médecine", ils semblent faire.

La faute, entre autres, à cette immonde Vème, mais aussi à l'inversion du calendrier voulu par Chirac au tournant des années 2000,

Si les législatives avaient lieu avant la présidentielle, nous pourrions créer des coalitions, sur une représentativité élue démocratiquement. Puis les faire valider, ou pas, par l'élection présidentielle.

La question du 'vote utile' ne se poserait pas.

Le vote utile est idiot.

Mais le refuser, c'est refuser les jours de pluie. Il est incontournable, car voter pour un candidat aux présidentielles qui est sûr de ne pas être présent au second tour, ou s'abstenir, c'est la même chose.

Et au-delà ? Que nous propose-t-on au delà du vote utile ? Rien !

Est-ce à dire que nous avons été piégés ?

Oui.
les pièges, c'est comme les promesses : ils n'engagent que ceux qui y croient !

il suffirait de décider que la présidentielle est une élection moins importante que les législatives, et de faire campagne, sérieusement, pour ces dernières — et de mettre plus d'énergie et de pognon à arpenter les campagnes (c'est une formule, certes désuète : disons arpenter les stations touristiques, les banlieues, arpenter les zones périurbaines, arpenter les villes moyennes, arpenter les centres anciens dégradés ou pas, arpenter les endroits où il y a des gens qui vivent et qui bossent, plutôt que les plateaux télé), bref, à faire campagne pour la future assemblée plutôt qu'à soigner l'image de l'un ou l'autre de nos supposés hommes providentiels.

Il suffirait (il aurait suffi) qu'un parti au moins joue sérieusement cette carte pour que ces élections prennent une autre gueule, pour qu'on parle des lois à voter, à abroger, et du gouvernement que les électeurs souhaitent, avec quel mandat...
Il suffirait d'opérer ce basculement pour que le chiffon rouge de 2002 se décolore tout d'un coup, parce qu'un duel sarko/lapen, si l'enjeu c'est de gagner les législatives et d'avoir le pouvoir de gouverner, ben, on s'en tape, on les laisse s'amuser entre eux...
Ca me fait bien ch... de dire ça, mais l'inversion du calendrier, si je ne me trompe pas (car cela reste pour moi un grand grand mystère - sans doute l'a-t-il fait dans l'espoir d'être élu) est le fait de Jospin, premier ministre.
"le fait de Jospin", oui, (décidément... bon passons), à l'aide d'un référendum sur le quinquennat... Entre ceux qui ne se sont pas déplacés et ceux qui se sont abstenus, 1/4 seulement des électeurs se sont exprimés, ce qui fait que cette mesure géniale n'a en fait été approuvée, à l'arrivée, que par moins de 19% des électeurs.

Un de mes grands regrets est de n'avoir pas combattu ce truc et pas voté, tellement il me semblait qu'on avait d'autres chats à fouetter... électeur, c'est vraiment un boulot de merde, ou faut marner beaucoup pour pas grand chose...
Il y aurait pourtant une façon bien simple de sortir de cette circularité bullogène : que pour chaque candidat, chaque citoyen ait le choix entre oui, non, abstention. Autrement dit, sur une dizaine de candidats, je pourrais voter pour trois quatre d'entre eux (qui me sembleraient tous "suffisamment bons") ou un seul que-c'est-lui-que-je-veux-epissétout, contre autant d'autres, m'abstenir pour le reste... il n'y aurait plus qu'à faire le compte, candidat par candidat, des suffrages recueillis, et zou.
Dans les petites communes les scrutins avec panachage fonctionnent ainsi, c'est pas très compliqué à mettre en œuvre et à comprendre, et pour une présidentielle, en plus, on n'aurait pas le problème que posent parfois des conseils municipaux un peu... baroques, puisqu'il n'y aurait qu'un vainqueur.

un seul tour : des économies pour la république
la fin du dilemme "vote utile/vote de conviction"
la fin des bidouillages électoraux
un tableau clair des forces en présence, à la sortie
et cerise sur le gâteau, une règle simple pour répartir le pactole des subventions aux partis en fonction des suffrages recueillis...

bon, ce serait un peu la mort des sondages électoraux, mais est-ce qu'on s'en plaindrait ?
Une seule chose m'intéresse:
pourrons nous toujours vivre, manger, aimer, b..ser, se chauffer/rafraîchir, respirer ... vivre! C'est la seule base qui se passe de tout sondage.

En fait, non: il y a d'autres choses qui m'intéressent. Mais elles passent après, que je le veuille ou non. Je suis basique! ^^

Excellent article. Il est la démonstration du pourquoi de hais le "vote utile".
Très intéressant. Merci!
Intéressant !
Mais il y a une donnée très importante qui est à peine effleurée : c'est le fait que quand on vote, on ne vote pas seulement pour, mais aussi contre. Et d'ailleurs, dans nos démocraties qui sont très bien installées depuis longtemps, on est revenus des votes enthousiastes, et on ne remet pas en cause la démocratie elle-même, car on sait que c'est le pire des systèmes à l'exception de tous les autres,
En fait, on vote dans un esprit tactique, pour obtenir quelque chose. Et avant tout, on vote contre.

On voit au Sénégal, quel est l'intérêt du sondage : Pour ceux qui ne voudraient pas de Wade qui a changé la constitution pour pouvoir se représenter, ce qui est la preuve de son penchant autoritariste, il est intéressant de savoir quel est l'opposant qui se détache parmi les candidats, et au lieu d'éparpiller les voix, voir quel est le vote qui servirait à le déloger.
Et de toutes façons, on vote pour ses intérêts, en tout cas ce qu'on pense être son intérêt.

Et comme on est ici dans le même cas de figure, les sondages font boule de neige.
Cette vision de la bulle n'est pas tout-à-fait la même que celle de l'article : en matière de finance, il croit qu'ils croient que nous croyons que ça va descendre ou monter. Ceux que les autres croient a de l'importance, mais ça varie en permanence, et tout est basé sur la croyance.

Le vote est aussi basé sur la croyance, mais à un moment, ça s'arrête, on vote, et on entre dans la réalité. Les enjeux ne sont pas les mêmes, il ne s'agit pas que d'argent qui monte et qui descend., alors qu'on pourra se "refaire" la prochaine fois, comme au casino.

De ce fait, on utilise plutôt des tactiques que des martingales.
Pour prolonger/compléter : la Culture du Narcissisme de Christopher Lash
Excellent, voté pour le contenu, voté pour le comm. de Yannick. Tout est dit. Que du vent, mais dangereux, parce qu'il balaie tout sur son passage.
Merveilleux papier, merci. Par contre un passage me frustre:
[quote=Dr Panel]il redresse (comprendre: il tripatouille) pour rejoindre le peloton de ses confrères qui s’auto-entretient dans un consensus sur la hiérarchie des candidats. Jusqu‘à ce qu’on s’ennuie et qu’il faille créer un nouveau phénomène inédit, ou bien que le réel s’invite et rectifie brutalement les données.

Est-ce vraiment là l'explication des variations et emballements passagers dans les sondages ? L'accusation est grave (ce n'est plus du bidonnage passif mais à la limite de la création de phénomène pour recréer la demande), elle est peut être vraie. Mais peut on avancer d'autres explications et si oui lesquelles ? Par exemple comment expliquer que le match à 4 qu'on était près de nous vendre il y a peu se tourne dans les sondage en une sorte de duel ? Ou autre chose, l'augmentation de la cote de Hollande après son congrès de machin, création de phénomène, entrée de réel ou sondage suivant un emballement médiatique qu'il ne contrôlent pas ? Et dans ce cas quid de la non montée de Sarko après son congrès à lui ?
Bonjour
Chacun ses sondages.
Lu sur le site de Mélenchon ce matin (sans garantie des quotas utilisés):
A Lyon, Mélenchon a du changer la salle de son meeting car trop petite. MLP a décommandé le sien.
Une question pour Docteur Panel : est-ce que vous savez si les insitituts se réservent le droit de ne pas publier certains sondages ?

Je m'explique. Avec la multiplication du nombre de sondages (plus d'un par jour), on risque de plus en plus de tomber sur des tirages douteux : pour faire court (et un peu faux, puisque ce n'est pas tout à fait comme ça que ça se passe), avec des intervalles de confiance à 95% et 100 sondages, on en a 5 qui se trompent. L'échantillonage par panel représentatif et le calage sur les votes des précédentes élections ne permettent de corriger cela qu'à la marge.
D'où ma question : les sondeurs ont-ils un outil performant pour déterminer les résultats aberrants et les artefacts d'échantillonage. Et si oui, rendent-ils publics leurs résultats lorsqu'ils tombent sur ce genre de cas ?
"une régression individuelle et collective vers la tyrannie du relativisme des valeurs.
Ce libéralisme-là est un nihilisme."
: Dr Panel.

Pas mieux, neuf lettres, excellent.

yG

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