Calais : derrière l'image, l'intenable face-à-face entre migrants, routiers et policiers
Passés par dessus une rembarde d'autoroute, et aspergés de gaz lacrymogène par des policiers. Une vidéo montrant le sort réservé à des migrants de Calais a été mise en ligne dimanche ; elle a depuis fait le tour du net et des journaux télévisés, et l'IGPN a diligenté une enquête. Selon les migrants et les associations qui leur viennent en aide, elle serait l'illustration de l'ordinaire des violences policières contre les migrants. Pourquoi cet ordinaire est-il si peu documenté ? Et surtout, comment en sommes-nous arrivés là : à des policiers qui chassent des migrants sur des bretelles d'autoroute ? Militants et CRS racontent l'intenable face-à-face qui se joue à Calais.
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Derniers commentaires
On les voit à la TV avec des smartphonnnes à 1000 euros ... Donc, manifestement, ils ne fuient pas la misère ...
Du coup si je peux comprendre l'idée qu'on cherche une vie meilleure, j'ai du mal à voir de la noblesse dans cette forme de fuite.
(ce qui ne signifie pas que j'approuve qu'on les empêche d'entrer à Gibraltar ou à Lampedusa, mais disons, il y a un semblant de logique...)
Quelqu'un peut m'expliquer ?
La question des morts à Calais est centrale, il y en a eu 18 l'an dernier, tous documentés, soit 6 fois plus que l'année précédente. Ce nombre a été établi par le collectif No Border mais est corroboré aussi par les journalistes de Nord Littoral. Tous s'accordent à dire qu'il est inférieur à la réalité, que l'annonce de certaines morts n'arrive pas jusqu'aux médias. On peut en avoir une bonne présomption par le fait que la nouvelle d'autres morts n'est donnée que par les migrants eux-mêmes -quand il est fait état d'un cas précis, les militants vont vérifier, mais il est très probable que si rien ne filtre, l'information se perde -dans le cas d'une personne très isolée, par exemple. Plus de précisions ici. Toujours sur cette question, voir encore l'excellent livre de Marion Osmont, Des hommes vivent ici.
Il est par ailleurs très difficile de savoir où les corps sont enterrés, les gardiens des cimetières apportant des réponses fantaisistes. Certains sont rapatriés grâce au travail des associations. On retrouve les mêmes problématiques que dans le film Les Messagers de Laetitia Tura et Hélène Crouzillat, dont vous avez parlé il y a quelques semaines.
PG
Une coquille dans la phrase suivante, Valls n'était pas ministre de l'intérieur en 2011. Par ailleurs le lien (vers un vite-dit ?) semble mort :
Avec cette vidéo largement reprise, le groupe n'en est pas à sa première incursion médiatique réussie : en 2011, il avait été à l'origine d'un rapport soumis par le défenseur des droits (à l'époque, Dominique Baudis) au ministre de l'Intérieur Manuel Valls.
Quand on légifère , pensez aux gens qu'on veut protéger bien sur, mais aussi a ceux qui doivent appliquer la loi … Ce serait humain et tiendrais compte un peu, de se que l'on sait de nos facultés émotionnelles , a trop les briser on fini cardiaque ou dépressif , dégouté de soi …ou fier d'être violent et la ça craint pour toute la société , ça fait des Le Pen .
Etes vous vraiment sûr que Copé sache qui était Bossuet ?
A propos, cela me rappelle qui m'a initié aux vertus de Bossuet. C'était un prof de lettres réactionnaire mais talentueux. Il a semé quelques graines dont je devine qu'il se serait bien passé.
Verrouiller les frontières face à la misère du monde ne peut conduire qu'à la barbarie. Nous ne pourrons pas dire, comme ceux des années 40 "on ne savait pas". On sait, et qu'est ce que ça change?
La "lutte contre l'immigration illégale", c'est comme l'énergie nucléaire : anti-démocratique, un poison lent mais qui menace les principes d'une société libre et républicaine au vrai sens du mot. Il faut repenser notre politique migratoire.
Rappelons que si le Royaume-Uni était dans l'espace Schengen, il n'y aurait pas de problème à Calais.
Ils ont dû louper le passage sur le respect de l'intégrité physique des gens.
La sarkoland est plus fort que jamais dans ce pays, de jour en jour et dans tous les secteurs.
Dans un siècle, on parlera sans doute de notre époque comme celles ou nous ignorions le malheur de ces hommes qui fuient des situations inextricables de guerre, de faim, de dictatures, de mal-être économique et social, et qui viennent se fracasser sur notre égoïsme, loin de chez eux, au cœur d'une zone dégoulinante de consommation mais qui a perdu son âme.
Et qui ne veut pas reconnaître que sa population vieillit et qu'elle a besoin de jeunes venus d'ailleurs pour se perpétuer. Nous ne voulons pas le reconnaître parce que ceux qu'on nous propose sont plus foncés, et différents culturellement de nous.
Sans voir qu'il y a autant de geeks et d'otakus parmi leurs enfants que parmi les nôtres, et que les cultures s'internationalisent depuis plus d'un siècle, sous de gigantesques poussées historiques, économiques et politiques.
Mais en attendant, nous ne pouvons que constater notre impuissance.
Mais nous culpabiliser peut faire avancer les choses.