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Chikungunya : un insecticide interdit en Europe, autorisé en Guyane

Attention, ça pique. L'épidémie du chikungunya, virus qui se transmet par les moustiques, a déjà touché plus de 135 000 personnes aux Antilles et dans les Caraïbes depuis le mois de février, selon l’Institut de Veille Sanitaire (InVS). Et pour stopper cette épidémie, le quotidien France-Guyane révèle que le gouvernement vient d'autoriser provisoirement l'utilisation d'un insecticide pourtant interdit en métropole. Toxique en Europe et inoffensif en Outre-Mer ? Le malathion, c'est son petit nom, suscite de nombreuses inquiétudes en Guyane (mais aussi en Nouvelle-Calédonie). Pétition, page Facebook : la mobilisation s'organise et la polémique enfle en Outre-Mer. En revanche, en métropole, pas d'inquiétude : à quelques rares exceptions près (France Info, FranceTV Info), le malathion n'a eu aucun effet médiatique notable en ce long week-end du 15 août.

Derniers commentaires

Lu dans Le Parisien du jeudi 21 août :

LE MALATHION, un insecticide censé faire trembler les moustiques vecteur du chikungunya en Guyane, fait aussi peur à une partie de la population. Une pétition demande son interdiction, déjà en vigueur en Europe. Mais, devant la progression de l’épidémie — 1?665 cas dont la moitié à Cayenne —, le ministère de la Santé a décidé d’accorder une dérogation permettant la vaporisation du produit pendant six mois. « Nos études ont montré que l’exposition prolongée, chez les agriculteurs américains qui s’en servaient, pouvait augmenter le risque de lymphome non hodgkinien (NDLR : un cancer du système immunitaire) », relate Sylvaine Cordier, directrice de recherche à l’Inserm.

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Il y a encore, parmi nous, des gens qui banalisent:
"je ne pense pas qu'il y ait de quoi paniquer si on en fait un usage normal"

Ma foi, qu'est-ce qu'un usage normal? Et quand les usages normaux s'additionnent avec d'autres usages normaux, quand ces divers usages interfèrent les uns avec les autres pour former des molécules dont personne ne sait rien (normales?), faut-il encore ne pas paniquer?
Ou bien admettre, enfin, que c'est "normal" de mourir d'un cancer à 44 ans. C'est vrai, quoi, les temps ont changé, on mourait aussi jeune autrefois, même plus, alors... Pas de panique!!!

Pis les guyannais, de toutes façons, avec la chlordécone, sont déjà pas mal empoisonnés, alors sont pas à un malathion près.

PS: quelqu'un peut me dire ce qu'est un "paraben"? Parce que je vois depuis quelques temps pleins de produits qui "n'en contiennent pas" (plus?). Quand on pense à tout ce qu'on s'est badigeonné, pendant des années, sur le visage, dans les cheveux, sur tout le corps, vaporisé au nez, dispersé dans nos maisons, imprégné dans notre linge, mitraillé dans nos cuisines, et c'est pas fini si j'en crois les pubs dont on nous abreuve entre deux morceaux de "fiction".... Pas de panique, hein!
Apparemment, c'est une récidive puisque la même chose a été faite en 2009 pour la dengue, avec l'aval de la CEE
Voir :
http://www.ineris.fr/aida/consultation_document/1377
Sans rapport avec le chikungunya, mais avec la Guyane dont elle est originaire, j'ai un peu suivi Christiane Taubira sur tweeter.
Deux de ses commentaires récents m'ont désagréablement surpris.
Le 1er août : Que dirons-nous quand nous saurons que parmi les enfants tombés à Gaza, tel était déjà poète ou troubadour ? Ou rêvait d'architecture ?
Hier, 17/ 08 : Athlétisme, des performances qui n'ont rien à voir avec un pays qui douterait ! Plutôt une jeunesse sûre d'elle, et avec raison !
Le premier reflète un élitisme suggérant que toutes les vies ne se valent pas.
Le second tente maladroitement de relayer une propagande gouvernementale, qui aimerait faire croire que le pays est à l'image de ses vainqueurs sportifs de haut niveau.
Des gazouillis dont elle aurait dû sagement s'abstenir.
Il y a eu un article sur l’Ukraine assez récemment.

Même si les faits que vous citez sont à traiter, l’article ne parle pas moustiques et insecticides qui nous embêtent auprès du barbecue,
mais de maladie, de lutte sanitaire, d’écologie, et d’une absence médiatique en métropole.

L’escalade ou non des réponses militaires face aux insectes vecteurs de paludisme, dengue, chikungunya est une question importante
pour la planète entière.

Demandez aux Guyanais.
sur le malathion
Mesures de gestion pour l’utilisation dérogatoire du malathion en Guyane Avis (Haut conseil santé publique) / Date du document : 09/05/2014 Date de mise en ligne : 11/06/2014
Avis de l'ANSES : https://www.anses.fr/sites/default/files/documents/BIOC2014sa0060.pdf
sur le chlordécone (quel nom !) reportage à voir: revoir sur les chaines parlementaires ou France O : Chlordécone : poison durable / Environnement de Thierry Derouet, Cécile Everard (2010) Durée : 60mn

@srochat : Sherlock diagnostiquerai un abus de yaourt à la banane si la tête vous gratte ! !
@ Oblivion : Comme ça, à vue de nez (c'est dire si mon avis est scientifique), je dirais que c'est l'insecticide malathion qui a été interdit mais que les produits en contenant peu sont autorisés. Et comme j'imagine qu'on n'utilise pas autant de malathion pour 3 hectares de champs que pour la petite tête de Kevin, c'est autorisé pour les médicaments anti-poux.
Petite précision au passage : c'est le malaoxon, qui correspond au produit de décomposition du malathion, qui est réputé pour être extrêmement toxique. Comme ça, à vue de nez (c'est mon deuxième avis scientifique), le malathion n'a pas le temps de se décomposer en malaoxon sur la tête de Kevin, puisque d'après la notice du médicament "Para plus", il faut le laisser 40 minutes sur sa tête et ensuite faire un shampoing. Au passage, ça ne doit tout de même pas être inoffensif ce truc, puisqu'il est déconseillé de traiter l'enfant dans la pièce où il va dormir.

Maintenant, en faisant des recherches, l'énigme reste entière. L'avis de retrait du malathion (JO du 4 septembre 2007) précise bien que "le ministre de l'agriculture et de la pêche décide du retrait des autorisations de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques contenant au moins une des substances carbaryl, trichlorfon, oxydemethon methyl, thiodicarbe, fenithrothion, dichlorvos, malathion ou diazinon pour tous les usages agricoles et non agricoles."

Visiblement, les anti-poux sont passés au travers. En tout cas, d'après l'Association santé environnement France (qui est une fédération nationale d’associations de santé environnement régionales regroupant 2500 professionnels de santé d'après sa fiche wikipedia), il est déconseillé d'utiliser ces antipoux :

"Dans la guerre aux poux que nous livrons, certains produits sont à proscrire ! En effet, les anti-poux classiques sont à base d’insecticides, suspectés d’être dangereux pour la santé… On fuit les produits à base de malathion… Le malathion est un des insecticides les plus utilisés dans les produits anti-poux. Pourtant, il est suspecté d’être neurotoxique et se retrouverait facilement dans l’organisme de nos enfants. Selon une étude, les taux de cette substance seraient cinq à dix fois plus élevés dans les urines d’enfants ayant fait un simple shampoing anti-poux, que les doses maximales autorisées chez les chimistes et agriculteurs qui manipulent l’insecticide !" (Article de septembre 2013)

Je commence à me gratter la tête...
Merci Sébastien.

Je viens de lire sur wikipédia, qu’un produit pour enfant vendu en métropole contient du malathion.

Est-il vraiment interdit, alors ?
Le rapport ajoute qu'il est "peu toxique sur les oiseaux et les mammifères". Finalement, la toxicité ne concerne que les poissons et les abeilles (fini le miel et la langouste).

Ouais, il me semble que depuis le Printemps Silencieux de Rachel Carson, on savait que quand tous les insectes ont disparus, les oiseaux se mettent à mourir de faim. Mais c'est sur, pour les oiseaux ce n'est pas à cause de la toxicité du malathion...
Carson discute également de l'interaction du malathion avec d'autres insecticides qui les rend en combinaison plus toxiques que la somme des insecticides seuls.
Merci pour cet article.

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