Contre-offensive médiatique des pro-déchéance de nationalité
Un texte de Manuel Valls publié sur Facebook, la Une de Libération et une longue chronique dans Challenges. Leur point commun ? Après plusieurs jours de vives critiques, notamment sur les réseaux sociaux, tous trois semblent apporter des arguments en faveur de l’exécutif sur la mesure d’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux nés en France et condamnés pour terrorisme. Autre similitude, et de taille : les trois ont été publiés le même jour, lundi 28 décembre. Les journalistes se défendent de toute coordination avec l'exécutif.
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Derniers commentaires
1. Tout individu a droit à une nationalité.
2. Nul ne peut être arbitrairement privé de sa nationalité, ni du droit de changer de nationalité.
Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.
On a signé ça, nous ?
Extrait:
En 2010, Chérif Kouachi et Coulibaly avaient rendu visite à Djamel Beghal à Murat (Cantal), où cet Algérien déchu de sa nationalité française était assigné à résidence après sa peine pour un projet d'attentat.
Je précise que j'ai lu l'article, et tout ce qui a été publié sur le forum jusqu'à l'heure où je poste ce message, et je n'ai pas encore trouvé une explication claire.
Des terroristes effectivement coupables de terrorisme, y'en a trois sortes :
- ceux qui se sont suicidés
- ceux qui se sont fait tuer par la police
- ceux qui sont en cavale
C'est pour lesquels que la déchéance de nationalité jouerait un rôle, et lequel ?
On n'a pas encore entendu les [s]protestations[/s] félicitations de Hollande-Valls-Fabius.
Instructif
D'autre part du système scolaire contre-réformé sans interruption depuis les années 90 sortent maintenant des sympathisants du FN et des fanatiques religieux . Impensable jadis. France, qu'as-tu fait de ton école? France, quand vas-tu enfin reconsidérer ta politique scolaire?France, tu parles de drapeau et de Marseillaise; mais tu négliges gravement l'apprentissage de ta langue. France tu n'en as plus rien à foutre de ta langue et de ta riche culture.
L'ennemi est partout, et finalement pas si bête, il nous fait croire que c'est lui l'ennemi, alors qu'en réalité c'est nous (Desproges, reviens, sans toi on devient fou!)
Décidément, on est dans une nouvelle Affaire Dreyfus : un gouvernement quasi à l'unisson (pour le moment), l'opinion majoritairement indifférente voire en soutien de la mesure (comme à l'époque contre Dreyfus) mais des intellectuels et des responsables politiques qui s'indignent (y compris à droite : NKM et même Devedjian), à juste titre.
Tout de même, Hidalgo et Mignard, après Aubry, Ayrault, Joxe et d'autres, ça sent le roussi pour la mesure de Valls.
Pendant ce temps, c'est vrai, on a oublié le reste : notamment l'amendement Ayrault sur la CSG progressive rejeté par le Conseil constitutionnel
La thèse de cet ouvrage était difficile à admettre. Il y en eut peu d'ailleurs pour le suivre à l'époque.
Extrait de la présentation de l'éditeur : Leurs valeurs profondes (celles des classes moyennes qui défilèrent le 11 janvier) évoquaient plutôt les moments tristes de notre histoire nationale : conservatisme, égoïsme, domination, inégalité.
Les réactions d'aujourd'hui semblent bien lui donner raison.
Pendant que l'on parle de ça, on ne parle plus d'autre chose, en particulier de la débâcle absolue de nos vendeurs d'espérance.
(*) le buzz en bas-breton.
1)
C'est clairement alimenter les thèses xénophobes et nationalistes, qui veulent faire croire qu'il y aurait un lien entre la nationalité et le comportement ( délictuel ou criminel ) des gens. Même si ce n'est pas la volonté des personnes qui défendent cette loi, tout ce que cela apportera, (rien de bon donc ) c'est de valider dans l'esprit de beaucoup de gens cette idée.
Le contre-argument de Bazin comme quoi plus aucune loi n'aurait de sens car toutes seraient concernées par leur manque d'efficacité contre le terrorisme est incroyablement malhonnête.
Car évidemment, chaque loi vise des buts qui ne sont évidemment pas centrés sur la lutte contre le terrorisme, et il est quand même normal de se demander de l'intérêt de ces lois, en l'occurrence si elles vont apporter quelque chose de positif, car on ne va pas s'amuser à faire des lois pour rien, et pire, en l'occurrence c'est la critique qui est faite ici, si ces lois ne vont rien apporter de positif mais que du négatif.
2)
C'est confondre la justice avec la vengeance, car parler de sanction "symbolique", ce n'est rien d'autre qu'essayer de camoufler une mesquine vengeance en acte de justice (je t'exclue de mon groupe alors que l'appartenance à ce groupe n'a rien avoir dans l'histoire, tout comme il peut nous arriver de chercher n'importe quel moyen pour atteindre une personne qui nous a fait du tort par pure réaction ).
C'est donc clairement ouvrir la boîte de pandore, si la justice moderne doit appliquer des sanctions qui sont évidemment en rapport avec le délit ou le crime et proportionnées à son ampleur, imaginées en l'occurrence pour essayer de réparer ou compenser ce qui peut l'être, ou encore pour empêcher qu'il n'y ait des implications néfastes ( dans justice il y a "juste", c'est une vertu ).
Mettre en place des sanctions qui n'ont aucun rapport avec le délit ou le crime et qui ne visent aucun des buts cités plus haut relève au contraire de la vengeance, et nous savons que cela n'a aucune limite ( si ce n'est l'imagination de ceux qui veulent se venger, cela peut toujours aller très loin et créer des injustices, déboucher sur des crimes, voir complètement dégénérer ).
3)
C'est vouloir contrôler l'identité des gens, alors que la loi justement devrait au contraire garantir notre liberté individuelle dans ce domaine. En effet notre identité nous appartient, nous la construisons comme nous l'entendons, personne ne doit ni ne peut nous l'imposer.
L'existence de la double nationalité est justement là pour adapter la législation en la matière qui se veut très peu flexible du fait de ses fondements erronés à une réalité humaine, une personne peut avoir une identité composée d'une appartenance à deux groupes nationaux (voir plus, mais là cela devient très rare), pourvu qu'elle ait mené une partie de sa vie suffisamment longtemps dans deux pays et créé ainsi des liens affectifs suffisamment forts avec ces deux communautés.
L'introduction de la filiation, en clair l'origine de la personne, peut faire partie de cette identité, mais elle peut aussi relever d'une idée fausse de l'appartenance à un groupe et de notre relation avec la loi : c'est à dire le concept fallacieux du droit du sang, et apporte donc aussi beaucoup de confusion tant que ce double sens ne sera pas clairement identifié dans l'esprit des gens, et dans l'esprit des lois définissant la nationalité.
Au contraire, vouloir nier cette réalité, c'est vouloir contrôler l'identité de telles personnes, en clair leur demander de renier leur propre identité pour coller à l'idée que certains se font, de manière réactionnaire, de la nationalité et de sa part dans notre identité individuelle ou collective.
La nation en effet, est par définition un groupe social et culturel, qui transcende et englobe tout un tas d'autres groupes sociaux et culturels divers et variés, afin de les rassembler sous une même bannière, et de créer un lien très fort entre tous ces gens différents.
Hors pour ces gens réactionnaires, leur idée de la nation se fait totalement en contresens. Pour eux il s'agit d'un groupe qui se doit d'être conforme et homogène, un groupe qui exclue donc les gens qui se différencient de l'idée totalement arbitraire et fantasmée qu'ils se font de l'identité que doivent avoir ses membres.
Cette déchéance de la nationalité est une idée fondamentalement fasciste car elle vise à vouloir d'un côté contrôler l'identité des gens (par l'autorité et la violence), et nie ainsi une liberté individuelle fondamentale, la libre construction de notre propre identité. Et parce que de l'autre côté, elle se fonde sur des idées qui sont profondément anti républicaines ( idée de la nation réactionnaire et exclusive opposée à l'idée de la nation républicaine et inclusive ).
Salah Abdeslam court toujours à ma connaissance, et pas que lui, d'ailleurs j'ignore s'il est binational. Mais il court toujours, malgré tous les appels à la vigilance.
Valls n'a rien d'autre à faire que de rédiger ces textes sur Facebook pour parler de ce qui ne résoudra rien de toutes façons (quel bon à rien désireux de tuer à la kalach des fêtards innocents pense à sa nationalité ?), et n'intéresse que des intellectuels rompus à la dialectique ?
Par ailleurs, on s'en fout que le Canada ait voté ce genre de loi, est-ce que ça va empêcher des co.ards de se faire sauter avec des ceintures explosives ?
Enfumage, enfumage...
Vous semblez considérer que Bazin est journaliste. Vous avez des preuves?
>> "petite" dans votre texte ;-)
* certains, en particulier des terroristes, sont même reniés par leurs parents et risquent de l'être par leur autre pays. En fera-t-on des apatrides ?