Cryptoland : quand les millionnaires du bitcoin se cherchent des colonies
Du Pacifique sud aux Caraïbes, une nouvelle élite financière, venue des cryptomonnaies, tente de transformer des nations insulaires affaiblies par la pandémie en paradis privés libertariens, sans taxes ni gouvernement.
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Commentaires préférés des abonnés
On peut souhaiter une assemblée générale de ces généreux investisseurs.
La solution de B. Vian s'impose :
" Voilà des mois et des années
" Que j'essaie d'augmenter la portée de ma bombe
" Et ne je n'me suis pas rendu compte (...)
Pour ceux qui connaissent, c'est dans l'esprit du jeu Bioshock avec son petit film promotionnel de Rapture (5 min).
Pour les curieux qui ont une heure devant eux, une jolie présentation du jeu et de sa mythologie.
(...)S'extraire de la société et prétendre en fonder une nouvelle. Générer de la richesse avec le procédé le plus polluant et énergivore qui soit, avec comme fondement de leur pseudo-société la non-redistribution. La misanthropie dans toute sa splendeur.
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Derniers commentaires
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Désolé, j'ai pas pu me retenir:
"La mise à jour libérale du code civil local est quasiment un réflexe du colon."
Le réflexe du colon, c'est de générer de la merde
Merci pour ce nouveau Clic gauche.
Petit remarque, vous écrivez "adoptez les outils du Blanc, car il sait mieux que vous ce qu'est le Progrès, moderne et émancipateur". J'aurais évidemment gardé la majuscule mais j'aurais écris "adoptez les outils du Blanc, qui vous fait croire au Progrès, moderne et émancipateur".
Malheureusement, toujours pas de référence à Pièces et main d’œuvre dans vos éclairants articles (par exemple, celui-ci sur les "smart islands")...
Excellent article qui dresse un panorama inquietant de "signaux faibles" sur les poussées de fièvre créatrices et prédatrices, de la blockchain capitaliste... la technolatrie habille les répétitions de l'histoire de nouveaux atours...
Chronique intéressante. Les liens proposés sont captivants, en particulier l'enquête du Guardian sur les pieds nickelés du MS Satoshi. Mais la chronique m'apparaît aussi quelque-peu brouillonne, en amalgamant des projets, si difficilement comparables. Subséquemment, elle peut désinformer tout autant qu'elle donne à comprendre. En effet, il n'y a pas grandes similarités entre : l'adoption par le Salvador du Bitcoin, comme l'une de ses monnaies légales ; le naufrage des pieds nickelés, même pas à bord de leur paquebot de croisière immobile pour crypto-enthousiastes ; et les expérimentations, dites humanitaires, d'Oxfam au Vanuatu.
Ce serait une erreur de confondre une colo de vacances d'hurluberlus disposant d'une petite dizaine de millions de dollars, et une entreprise, ConsenSys (canado-suisse), qui, s'appuyant sur une capitalisation dépassant les 448 milliards, soutire encore 700 millions à l'UE, pour s'occuper de ses blockchains. Je pense que les occurrences d'implantation de crypto-monnaies relatées dans la chronique, révèlent des problèmes politiques majeurs : les orientations économiques de l'Océanie, les paradis fiscaux, la surconsommation énergétique, les énergies renouvelables, et les infrastructures nationales dont la monnaie ; mais que tous ces problèmes sont, au final, réduits dans cette chronique à des types en tongs au Panama. Alors que ne serait-ce qu'une catégorisation des différentes "expériences" aurait été autrement plus éclairante.
Qu'on se rassure : ce n'est pas avec leur paquebot de croisière pour hurluberlus, acheté pour une bouchée de pain en temps de Covid, que G. Romundt, R. Koch, et C. Elwartowski ont mis quelque pression que ce soit au Panama. Ce qui a fait descendre les millionnaires de leur toboggan de pistoche de paquebot, et leur a fait reposer les pieds sur terre, c'est que le Panama les a tout simplement envoyés se faire chier. Littéralement. Le paquebot devait, en toute humilité, aller déverser son caca en haute mer. Même millionnaire, 12000$ par heure de popo, c'est le genre de détail dont on se dit que ce serait une bonne idée de se soucier, avant d'acheter le navire pour 9 millions de $ (au lieu de 100, hors Covid), le rebaptiser MS Satoshi, louer un équipage, traverser l'océan, arriver au Panama, et se faire littéralement envoyer chier par le shérif du port. Des pieds nickelés tellement amateurs qu'ils n'ont même pas réussi à envoyer le navire à la casse. Pour info, il a finalement été racheté par une compagnie de croisière italienne.
Cryptoland est plus ou moins du même acabit : un projet ourdi par des "entrepreneurs" abonnés à bullshit magazine. Mais fondamentalement, ça n'est ni plus ni moins qu'un projet de promoteur immobilier (revente de parcelles foncières) saupoudré de tourisme exotique et de mystification pour technolâtres. Car il faut dire, que l'engouement conjugué à la méconnaissance du grand public pour les crypto-monnaies, invitent les sans-scrupules à monter des business reproduisant avec ces techniques, en moins bien, ce qui fonctionne déjà parfaitement sans : services d'email, d'archivage, de gestion, etc. Et on assiste alors à une sorte de frénésie dans le privé, où les ingénieurs s'ingénient à réinventer la roue en la rustinant de blockchains. À cette échelle là, c'est presque un domaine folklorique de l'économie.
Anecdotique, donc, est la question des crypto-monnaies concernant Cryptoland. En revanche, l'intuition, l'intuitive indignation, voire l'intuitive colère, sont parfois de bonnes conseillères : Cryptoland, malgré son amateurisme de bras cassés, pose problème. Mais les questions majeures soulevées, sont identiques à celles du plus puissant chinois Club Med. En effet, la prédation de territoires de l'Océanie, par les monstres de la mondialisation ultralibérale, n'a pas attendu, et ne s'arrêtera pas, à la blockchain. Ainsi, sous couvert d'un alibi écologique fallacieux, une ONG étrangère classa vos eaux maritimes en zone classée, excluant de vos propres eaux, vos pécheurs traditionnels. Et paf la mondialisation : voilà débarquer sur vos plages et vos côtes, des touristes en chemise à fleur avec palmes, masques, et tubas, ..., et crème solaire à micro-billes asphyxiant vos coraux et lagons. Les mains dans les poches, juste en tongs : même pas eu besoin de crypto-monnaie. Votre lot de consolation : quelques emplois dans l'hôtellerie et la restauration. Jusqu'au jour du Covid. Stop : on ferme les hôtels et les restaurants.
Aujourd'hui encore, les territoires d'Océanie constituent l'une des représentations du paradis terrestre. Et même si les réalités sont autrement plus balancées, reste dans l'imaginaire, le stéréotype des paysages idylliques, à l'économie fébrile, et composés d'une population pauvre, naïve, et malléable. Autant de critères accueillants pour les appétits capitalistes : des bras cassés du Bitcoin amateurs de cocktails au bar-piscine, certes, mais aussi et surtout, aux fossoyeurs planétaires de béton, de draps désinfectés, et de défiscalisations. Nos ennemis de l'Ultra-Mondialisation, donc, ne peuvent malheureusement pas se reconnaître à leur seul engouement pour les crypto-discussions autour d'un cocktail en slip de bain au Panama. La Polynésie Française a rejeté une modeste et timorée proposition en 2017. Mais tout le Pacifique n'a pas les moyens de contrer ces vagues d'assauts de la guerre économique, quand, le régime alimentaire de la population passe du porc au crocodile pour des raisons d'inflation. Ce serait ces froids mécanismes de cette inflation là, qu'il serait utile d'étudier ; plutôt que d'être paniqué par des idiots -peut-être pas si inutiles- en tongs et Bitcoins.
Les libertariens en question cherchent juste le paradis fiscal parfait. Ca fait au moins 40 ans qu'il y a des tentatives plus ou moins fumeuses dans le genre, ça n'aboutit pas car c'est inutile: les paradis fiscaux quasi-parfaits (pour les riches) existent déjà.
S'extraire de la société et prétendre en fonder une nouvelle. Générer de la richesse avec le procédé le plus polluant et énergivore qui soit, avec comme fondement de leur pseudo-société la non-redistribution. La misanthropie dans toute sa splendeur.
Les crypto-monnaies correspondent surtout à un fantasme de faire pousser de l'argent. Générer de la richesse à partir de rien. Le prolongement logique de la spéculation boursière. Comme la plus part des investisseurs, même les plus petits, se contre-foutent du sens de leur investissement, de la réalité matérielle ou sociale de l'entreprise qu'ils financent, ils passent au stade supérieur: investir dans l'argent lui-même. L'avarice dans toute sa splendeur.
Et comme toute cette histoire ne peut pas se réaliser sans un beau story telling bien hypocrite et arrogant, on lui applique un vernis néo-colonial, paternaliste et salvateur: les pillards qui se sauvent de leur pays avec la caisse arrivent sur l’île au trésors en bienfaiteurs, ils sont là pour le bien de l'humanité et pour apporter la paix.
MIAM : )
Bon faut reconnaitre que vivre en se débarrassant des incompétents qui nous gouvernent , et des abrutis qui se laissent gouverner par ces incompétents , c'est très tentant .
Comme on est tous l'abruti·e de quelqu'un...
Y'a meme des gens qui pense qu'il y a plusieurs logiques ...
mais vont ils habiter vraiment là ??? et donc reduire les populations en servage ?? avec des milices pour les surveiller ??, Pour les tuer, suffira de debrancher la clim ....
Connie ? Vraiment ?
De l'anglais con : arnaquer, escroquer.
Et je suis (presque) sûr que c'est un fait exprès.
On peut souhaiter une assemblée générale de ces généreux investisseurs.
La solution de B. Vian s'impose :
" Voilà des mois et des années
" Que j'essaie d'augmenter la portée de ma bombe
" Et ne je n'me suis pas rendu compte que la chose qui compte
" C'est l'endroit où se qu'elle tombe
" Y'a quelque chose qui cloche là-dedans
" J'y retourne immédiatement
" Sachant proche le résultat
" Tous les millionnaires lui ont rendu visite
" Il les reçut et s'excusa
" De ce que sa cagna était aussi petite
" Mais, sitôt qu'ils sont entrés
" Il les a enfermés, en disant soyez sages
" Et quand la bombe a explosé
" De tous ces personnages, il n'est plus rien resté.
....
....
In the island
That they forgot to bomb
Come, come, come, nuclear bomb
Vertigineux !
Très déçu que l'ami Thibault fasse référence à Netflix pour le Fyre Festival et pas à Internet Historian.
Pour ceux qui connaissent, c'est dans l'esprit du jeu Bioshock avec son petit film promotionnel de Rapture (5 min).
Pour les curieux qui ont une heure devant eux, une jolie présentation du jeu et de sa mythologie.
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