De 1905 à aujourd'hui, rien de neuf sous le ciel de la laïcité...
Sacrée loi de 1905, sur la laïcité. Elle s'est invitée dans tous les débats de la présidentielle. Mais dans quelles conditions a-t-elle été votée ? Sait-on qu'en 1905, s'opposaient déjà des laïcs "de combat" (Emile Combes) et des laïcs tolérants (Aristide Briand" ? Sait-on que déjà en 1905, un certain Jaurès jugeait que ces débats occultaient les débats économiques et sociaux ? Rien de nouveau sous le ciel de la laïcité, nous rappelle Mathilde Larrère.
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https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Sanh%C3%A9drin
Les questions posées sont assez différentes d'un problème de pauvres capitalistes qui ont prêté à des personnes non solvables (tiens ça rappelle les subprimes).
Mais finalement, je suis assez d'accord avec Mathilde, on devrait en rester à la loi de 1905 qui interdisait aux femmes de voter et criminalisait l'homosexualité, ça nous éviterait de devoir subir sa vision hémiplégique de l'histoire et Océanerosemarie serait en prison.
Bien entendu cette dernière phase est ironique, j'aime les femmes et le droit des femmes et je suis content que les homosexuelles trouvent leur bonheur avec une personne de même sexe. Je suis plus critique envers ces idéologues qui voient tout en noir ou blanc.
Je ne suis pas pour la politique de la table rase.
Genre: "je ne veux pas voir une tête qui dépasse".
Préserver la diversité ça s'applique aussi aux cultures.
Faire voter par les citoyens ou des assemblées élues une loi qui ne touchera qu'une petite partie des citoyens
c'est, à mon avis, à manier avec beaucoup de précautions.
Ça me rappelle un autre morceau de l'internationale: "Nous ne sommes rien, soyons tout" qui n'a pas donné de très bons résultats.
Le fait qu'il soit étendu à tout le pays ne devrait pas trop les déranger.
Par contre, je ne suis pas certain qu'ils tiennent encore beaucoup au fait que les salaires des curés, des rabbins et des pasteurs soient payés par nos impôts. Abroger le concordat qui date de Bonaparte ne doit pas être insurmontable, même pour eux.
La France n'est-elle pas une République "une et indivisible" ?
Il n'y a aucune raison que perdure cette aberration qui fait qu'à quelques kilomètres de distance, ici vous avez une loi et là vous en avez une autre.
Il faut beaucoup se méfier de cette volonté de supprimer, toujours avec de bonnes intentions évidemment, les différences sans consulter les gens directement concernés.
"Il n'y a aucune raison que perdure cette aberration"
Si, l'avis des gens concernés.
Que diriez-vous si quelqu'un disait "Il n'y a aucune raison que perdure cette aberration" en parlant du statut de la fonction publique. En plus ça serait facile de résoudre en faisant un p'tit referendum populaire dont l'issue me semble probablement défavorable aux fonctionnaires.
Uniformisation piège à c... .
Si référendum il y avait, il devrait naturellement se faire au niveau national.
L'intérêt général n'est pas la loi de la majorité, c'est plutôt ce qui garantit la paix civile par le respect du pluralisme, des minorités, par la conciliation des différences.
Une vraie démocratie directe n'existe qu'à l'échelle communale, l'agora d'Athènes, quand tous les citoyens peuvent s'exprimer, pas juste choisir dans les alternatives fixées par un pouvoir gouvernemental.
Une république n'est pas forcément démocratique, il y a des républiques à parti unique, des théocratiques, à suffrage censitaire etc., et pour préciser de quoi je parlais avec Déroulède, page 63 de "La République plébiscitaire : mémoires sur les moyens pratiques d'arriver à l'anéantissement de la puissance juive en France", par A.-J. Jacquet, avec une préface de Paul Déroulède, 1902, premier prix concours de La Libre Parole :
"Certes, quand on est, comme nous le sommes, un partisan convaincu de la République Plébiscitaire, on a le droit d'être fier de marcher à la suite d'un chef tel que Paul Déroulède. Mais il est un homme que nous sommes particulièrement heureux de pouvoir signaler aux patriotes antisémites comme un des apologistes les plus éloquents de ce système gouvernemental si éminemment démocratique. Cet homme n'est autre que le Chef de l'Antisémitisme français, que le créateur, devrions-nous dire plutôt, de l'Antisémitisme international, en un mot, M. Edouard Drumont.
(...)
Ecoutons d'abord ce qu'il dit sur la nécessité de l'élection du Président par le Suffrage universel et sur la responsabilité personnelle du Chef de l'Etat.
« C'est le Suffrage universel directement consulté qui devrait élire le magistrat suprême de la République. Chacun sent que de ces trafics parlementaires, il ne peut sortir qu'un faux pouvoir, un Président sans autorité et sans prestige, prisonnier de ceux qui l'auront nommé, esclave de ceux qui sont appelés à le renommer encore. Ce n'est pas là ce que souhaite la vraie France. Une société financière n'a besoin que d'un Président, une grande nation voudrait un chef (Éd. Drumont, Libre Parole du mardi 15 mai 1894.)
"
Ah, la république antisémite, si démocratique, ein Präsident, ein Volk et du référendum...
La question est : les lois de la République, une et indivisible, doivent-elles s'appliquer sur tout le territoire de la République ?
Que ce soit la loi de 1905 ou l'ensemble de textes fondant le régime social, je partage l'avis de Mélenchon : la réponse est oui.
La réponse est non, on produit de la sédition, c'est pour cela que la loi de 1905 et le régime social furent des compromis et pour cela que la décentralisation s'efforce d'intégrer à la délibération commune des spécificités territoriales. Ce sont les "guerres civiles" qui sont évitées en rendant le droit aussi souple que possible.
Que les Corses ou les Basques aient de quoi faire vivre leur langue est une richesse, ça ne coûte rien que la loi reconnaisse cet héritage, et pour le Concordat Alsace-Moselle, plutôt que de l'abroger de manière centralisée, on peut aussi donner le choix aux régions concernées d'en supporter la charge si elles veulent le garder, en l'aménageant pour garantir qu'on peut y échapper si on veut (impôt local optionnel, enseignement de "culture religieuse" en option à demander plutôt qu'à refuser, et tant qu'à faire, intégrer l'Islam dans les religions concordataires).
Je ne sais pas trop où en sont les convictions au niveau local mais je ne vois pas l'intérêt de lancer des polémiques idéologiques sur un mode autoritaire. C'est comme le droit coutumier kanak en Nouvelle-Calédonie ou ce qui reste de justice civile islamique à Mayotte, mieux vaut que les évolutions se fassent de l'intérieur des communautés concernées, que le droit général soit suffisamment séduisant pour que le droit spécifique (optionnel) soit abandonné par les populations concernées.
Au passage, au collège public à mon époque, il y avait une aumônerie et des cours de catéchisme le mercredi pour qui voulait. Je n'ai pas vu que ça empêchât la jeunesse de se faire horriblement athée, peut-être même plus pour les malheureux qui se retrouvaient par la volonté parentale contraints à des cours de bullshitisme devant l'effigie d'un cadavre de barbu en slip et en croix.
P.S. : déjà en 2003, on disait clairement ce qui me semble le plus urgent : La grande casse du compromis social de 1945. Pas la peine de perdre son temps avec des histoires de soutane ou de burkini, les gens penseront moins à chercher le secours divin quand ils auront celui de la collectivité humaine. Les congés payés ont plus fait pour la perte d'influence des Eglises que les proclamations d'inexistence de Dieu.
Pourquoi cette hystérisation actuellement autour du droit, des grands principes républicains qu'il s'agit de faire respecter à coup d'amendes ?
D'après moi, c'est précisément parce qu'il n'y a rien de "séduisant" dans le droit général et la société qui y est attachée. Je distingue "séduisant" de "désirable". L’État de droit est désirable, certes, mais séduisant ?
Ce n'est pas par le droit qu'on fait une société, c'est par sa culture, ses coutumes, etc. C'est pour cela que l'on accepte le droit, et non pas l'inverse. Lorsque l'on réduit la France à une suite de pseudo-synonymes Démocratie = État de droit = République = Pays des Des droits de l'homme, on la vide de toute substance et on l'empêche d'exercer une quelconque séduction. En faisant cette réduction, on se prive volontairement d'un outil puissant d'assimilation. Ne restent plus alors que les outils économiques ou répressifs.
Mais il n'y a aucune "spécificité territoriale" pour justifier qu'en Guyane en 2017 il existe une religion (et une seule, la religion catholique) dont les prêtres sont payés par le Conseil Départemental.
Alors que ce n'est pas le cas en Guadeloupe, à la Réunion ou en Martinique où la loi de 1905 s'applique depuis... plus d'un siècle.
Il y a des raisons historiques, et surtout ensuite une longue succession de renoncements politiques. Idem en Alsace-Moselle.
Si Mélenchon souhaite enfin mettre un terme à ces renoncements politiques sur l'application de la loi de 1905, et bien j'approuve.
La loi sur la peine de mort a été abrogée partout sur le territoire de la République, de manière centralisée, et c'est une bonne chose même si on sait très bien qu'une grande partie de la population ne l'approuve pas.
Imagine-t-on des départements français où elle serait maintenue alors qu'elle serait abrogée dans d'autres départements ?
- avis détaillé du Conseil Constitutionnel sur le sujet avec les rappels historiques
- lié à cette décision de 2013.
Tout ça est beaucoup affaire d'interprétation, et si il y a une incohérence manifeste entre loi générale, particulière et applications, reste à voir ce qu'on en fait.
Le texte du Conseil Constitutionnel dit : En 1946, comme en 1958, les constituants ont entendu inscrire dans la Constitution un principe de laïcité conforme à la conception française de la neutralité de l’État en matière religieuse sans remettre en cause des régimes particuliers qui demeuraient applicables sur certaines parties du territoire de la République.
La question était connue au moment où on inscrivait "La France est une république laïque" et les constituants ont sans doute jugé que ce n'était pas bien grave, que ça ne méritait pas des problèmes supplémentaires.
Que se passerait-il si on abrogeait le Concordat aujourd'hui ?
Peut-être rien, les mentalités ont évolué depuis ce moment, mais si il faut se taper des "manif' pour tous" à cause de ça, ce n'est peut-être pas le moment. Ils ont déjà assez d'occasions de faire le spectacle sur les moeurs pour qu'on ne leur offre pas cette scène-là en plus (traditions ! racines chrétiennes ! patati, patata).
Mais, sauf erreur, il n'y a aujourd'hui que Mélenchon qui en parle et tant qu'à faire, pourquoi ne pas laisser la question à la Constituante qu'il veut mettre en place ?
En Alsace-Moselle, le droit local des cultes est largement issu du concordat de 1802.
En Guyane, le texte en vigueur est un texte colonial, l’ordonnance royale de Charles X du 27 août 1828.
En Guyane, seul est reconnu le culte catholique.
Les ministres du culte catholique sont des salariés du conseil général, un budget de 1,1 million d'euros par an payé par la collectivité.
Dans d’autres territoires d’outre-mer, ce sont les décrets-loi Mandel de 1939 qui sont les fondements du droit local.
Et pourtant, l'article 1er de la Constitution indique : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. "
Moi j'ai versé ma petite larme devant le discours du Grand Jaurès :'-(
ce n'est pas du voile que je parle mais de la laicité. je compare les arrêtés municipaux et les discours qui ont pu être tenu et qui le sont sur la question du port dans l'espace publique
la nuance me semble importante
Comparer le port de la soutane et le port du voile c'est aller un peu vite en besogne: la soutane est un vêtement "professionnel", le voile un signe religieux qui réapparait dans l'espace public mondial avec une charge revendicative après la révolution iranienne de 1979: il n'est pas un signe "neutre" religieusement à l'origine du coup, mais un symbole politique (après, on peut discuter pour savoir s'il faut interdire les signes politiques de l'espace public, et sans remettre en cause la bonne foi religieuse des personnes qui se voilent, la réapparition du voile dans l'espace public est d'abord une manifestation politique connotée). De même, la revendication du voile à l'école qui a cristalliser les débats depuis l'affaire de Creil de 1989 n'est pas une affaire religieuse, mais une affaire instrumentalisée en partie par l'UOIF de l'époque proche des frères musulmans, et qui portent tout de même un discours politique dont les valeurs ne sont pas forcément compatibles avec le vivre ensemble républicano-laïc.
Et que la religion juive et la religion chrétienne en tant qu'institution aient du se plier à des lois de l'Etat, quelque soit sa forme contrairement à ce que pense le donateur d'emplois fictifs familiaux de la Sarthe, est une réalité, mais complexe, comme vous l'avez bien démontré.
Et enfin, à l'égard de l'Islam en général, on pourrait paraphraser ce que disait Clermont Tonnerre à l'égard des Juifs en 1790: "tout leur accorder en tant que citoyens, rien en tant que communauté", puisque la seule communauté qu'il faut promouvoir, c'est la communauté politique qui délègue le pouvoir, c'est-à-dire la nation, quelque soit les penchants religieux et philosophiques de chaque individus par ailleurs.
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