Ehpad : "Comme si on attendait que les vieux meurent..."
Il aura fallu rien de moins qu'une pandémie mondiale pour nous obliger à regarder en face ce que personne ou presque ne souhaitait trop regarder : les conditions de vie et de mort des résidents en Ehpad, ou des "vieux dans les maisons de retraite" quand on les appelait encore par un autre nom. Et aussi les conditions de travail de ceux qui les soignent au quotidien, ces "héros du quotidien" comme on les appelle aujourd'hui. Nous évoquons cette invisibilité avec Anne-Sophie Pelletier, ancienne aide médico-psychologique dans un Ehpad, aujourd'hui eurodéputée France insoumise, et avec l'historien de la Grande guerre Stéphane Audoin-Rouzeau. Nous nous interrogeons sur la "rupture anthropologique" que constitue l'acceptation apparemment générale de la renonciation aux rites funéraires de nos parents et de nos grands-parents, induite par la pandémie. Nous terminons l'émission avec une chronique de Laélia Véron.
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Commentaires préférés des abonnés
Bravo !
Très belle émission.
Un peu surpris que personne n'ai approfondis sur la différence de statut et de situation sociale entre le lieutenant-général d'un gouverneur américain, André Compte-Sponville et les milliers de personnes âgées qui n'ont pas(...)
Il y a des émissions que l'on commence à regarder à reculons, à son corps défendant. On se force à affronter la noirceur du sujet et, sans rien retirer au tragique de la situation, cela devient lumineux.
Merci pour cette obscure clarté.
Souvent j’ai trouvé que des émissions étaient bonnes ou intéressantes.
Celle-ci l’est, mais ça va bien au-delà, je suis tentée de la qualifier de belle.
Les invités sont là avec leur expertise sur leurs sujets mais aussi avec leurs incertit(...)
Derniers commentaires
Le connard dit que la suppression des rites funéraires a fait l’objet d’une acceptation sociale me fait rigoler. Précisément c’est bien parce qu’il ne sait rien de comment cela s‘est passé pour chaque famille... forcément individualisée .... dans son drame ! Il cherche quoi une émeute ? Et même si Il y a eut des rebellions de quelques familles isolées, croyez bien qu’elles furent vite matées par les services d’ordre et/ou la police : on n’en aura pas entendu parler. Déjà il aurait fallu pouvoir circuler... En supposant qu’elle ait résidé à proximité des urgences de l’hôpital ou des EPAD où leur personne âgée était à l’isolement après qu’elle y ait été dirigé plus ou moins volontairement (car la terreur sur les familles par les SOS médecins a existé aussi ), chaque famille confinée était neutralisée par le confinement, isolée des amis et soutiens, qui eux—mêmes étaient apeurés par le risque sanitaire qui fut le pain quotidien de la propagande d’Etat distillant ses messages jusitificateurs et sa censure à longueur de journée. Ce type est un con et un scandale à lui tout seul.
Il n’y a aucune acceptation, mais quand les urgences ou les médecins ou les EPAD détiennent ton proche (comme un otage de fait) tu te la fermes, et tu te réfrènes pour ne pas aggraver la situation de ta personne âgée pour ne pas qu’elle en fasse volontairement ou pas les frais. PUBLIER Sans contradicteur Un imbécile pareil ne me donne pas envie de renouveler mon abonnement. Touit cela va laisser des traces. OUi mais pas celles qu’il croit. Sauter la barrière si c’est pas pour organiser le rapt de ton père ou de ta mère, ne serfait à rien... imbécile heureux qui annonce un changement anthropologique , qui se permet des prophéties sur des sujets sur lesquels il ignore tout ou fait mine d’ignorer tout (notamment l’effet sidération lié à la neutralisation y compris armée des populations et des institutions cléricales déja totalement affaiblies par les affaires de pédophilies et autres) ... Et dont en fait il est est le seul avec quelques autres bobos de merde à attendre la réalisation. Qu’il aille se faire foutre, c’est ce que je lui dis et pas qu’un peu ! Ainsi ce sourd aveugle mais pas bavard comme une petite vieille, aura-t’il enfin entendu à son oreille quelqu’un signaler une voix discordante.
Tout est dit : Émission bouleversante
Oui, très belle émission... Vous connaissez l'histoire des IKS, mise en scène par Peter Brook, voici des lunes ? Elle semble oubliée et pourtant, tout y est de ce que nous sommes en train de devenir.
Sur un sujet difficile, encore une bonne émission d’ASI. Bons intervenants, bonne analyse de votre journaliste en fin d’émission. Et comme rarement dans la presse des situations ou extraits imagés de M. Mélenchon qui mettent en avant son intelligence et son humanité. Vous l’appréciez je vois :-)
Je suis vraisemblablement la minorité. J'assume. J'assume de dire que non, ce n'est pas une guerre. Etes-vous sérieux pour comparer le contexte actuel au contexte de guerre ? Oui, le personnel soignant, d'EHPAD, et toute autre personne confrontée dans son quotidien à la détresse humaine doit être remis en position d'acteur clé dans notre société. Oui, la monétisation de la dépendance de nos vieux, et la place que nous faisons à ceux-ci dans nos individualités peut être réfléchie. Mais franchement, la guerre, celles qu'ont vécues et vivent encore des milliers d'humains, sous les feux des tirs et bombardements, celle qui vous fait tout quitter sans vous retourner, celle qui vous vide de votre humanité, celle qui vous fait dire que vous n'avez plus rien à perdre. Etes-vous en train de comparer cette pandémie à une guerre ? Sérieusement ?
Intellectualiser bourgeoisement le contexte des EHPAD en qualifiant son personnel de "héros" c'est inventer une réalité qui ne ressemble en rien à une guerre et à ses héros. La vérité, c'est que ce personnel, qui n'a certainement pas majoritairement choisi sa profession, mais a arbitré selon les propositions d'emplois auxquels il pouvait prétendre au regard de son niveau d'étude, reste néanmoins et heureusement sensible au bien être des vieux dont il s'occupe. Il est cependant courant de constater que certaines personnalités profitent de la vulnérabilité des personnes pour décharger leurs affects ou leurs déviances, mais l'attractivité de la profession nous oblige certainement à plus de laxiste quant au savoir-être de ce personnel. Etre un héros donc, ce serait tout bonnement être humain et faire son travail au mieux, c'est à dire ici s'employer à ne pas transmettre une maladie que l'on sait potentiellement mortelle pour les personnes dont on s'occupe - parce qu'il faut quand même le dire, en-dessous de 65 ans, les risques de mourir du Covid19 sont assez peu élevés. Que dire alors de ceux qui risquent vraiment leur vie pour les autres, ceux qui, la peur au ventre, soignent au front, le vrai front, face à d'autres qui peuvent leur ôter la vie en un quart de seconde alors qu'ils pourraient rester tranquillement à professer dans un cabinet au sein de nos sociétés condescendantes ?
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Peut-être que le lien vers cet article a déjà été donné sur cette page, mais comme il vient appuyer les propos de Stéphane Audoin Rouzeau, je le redonne
Personnellement, j'ai été assez choquée par le manque d'empathie de Stéphane Audoin-Rouzeau, après les témoignages poignant de vérités d'Anne Sophie Pelletier, qui m'ont, moi, tiré les larmes sur les conditions inhumaines et insensées faites aux vieux dans les EHPAD et aux personnels qui s'en occupent. M. l'historien se réfugie confortablement derrière son statut de "spécialiste" des sciences sociales, avouant n'avoir aucun engagement politique ! Comment peut-on n'avoir aucun engagement politique dans une période pareille, ni même formuler d'opinion de révolte devant une situation aussi ignoble faite à nos aînés aujourd'hui et aux personnels d'une conscience et d'un courage énormes pour faire du mieux qu'ils puissent et au risque de leurs vies. Bonjour la lâcheté ! Désolée mais ça m'a mise en colère. Cela dit, cette émission est remarquable, merci Daniel. Merci Anne Sophie Pelletier.
Bordel, quelle émission !
Pardon je voulais dire par cette injure que je n'avais pas de qualificatif suffisamment élogieux
Tout y est dit de ce qui fut, ce qui est et en esquisse ce qui viendra
Merci
Petite expérience en EHPAD, alors que bénévole dns une association de protection civile, je viens soutenir les équipes pour déposer les plateaux repas en chambre. J’arrive. Les soignants sont en pause. Toutes ( oui, il n’y a que des femmes...) ont leur masque chirurgicale baissé sous le menton. Elles devisent gaiement à des distances inférieures au mètre recommandé.
Quand arrive l’heure de la reprise, elles remettent toutes leur masque sur leur nez sans se laver les mains ni avant de toucher leur masque ni après avoir remis leur masque... et s’en vont préparer les palets aux en touchant assiettes, couverts etc... des plateaux destinés aux personnes âgées... dans leur chambre.
Le problème n’est pas un manque de matériel mais de formation...
Je voudrais revenir sur 2 points :
- pas étonnant que les gens ne se soient pas révoltés pendant le confinement, même pour pouvoir légitimement accompagner les personnes malades ou faire leur deuil, puisque la priorité était la lutte contre le covid uniquement. Il était très difficile de penser différemment sans culpabiliser (et encore maintenant) : tous les médias relayaient la parole des médecins, qui craignaient à juste titre la saturation des hôpitaux et on n'entendait qu'un seul message "restez chez vous". Sortir (quelle qu'en soit la raison, même pour faire un deuil essentiel), c'était ne pas penser au collectif, c'était prendre un risque inutile, c'était "mal". Dans le sujet, la belle-fille ne pense pas que le fait de ne pas pouvoir faire son deuil est révoltant, en revanche, elle a des paroles contre les personnes, qui ne respectent pas le confinement.
- au sujet du débat autour de Comte Sponville (et Quatremer). Bien d'autres points sont abordés dans l'interview du journal Le temps et sur France Inter, que la question de son sacrifice :
https://www.letemps.ch/societe/andre-comtesponville-laisseznous-mourir-voulons
Savoir si lui ou d'autres est prêt à se sacrifier n'a pas grand intérêt à mon avis. En revanche, il interroge les autres causes de morts, par le cancer, pour les raisons environnementales, pour lesquelles des mesures aussi drastiques n'ont jamais été prises, pourquoi ? Est-ce moins important, moins grave... ?
De plus, a-t-on raison à un niveau politique de donner tout pouvoir à la santé ? (avant les questions sociales, telle que faire son deuil, économiques, si on n'a plus de boulot, etc.). Voir par exemple la composition du conseil scientifique nommé au début du confinement avec 9 personnes du secteur médical sur 11 (et accessoirement, 2 femmes sur 11 personnes), mais pas ou peu de sociologue, juriste (pour les droits fondamentaux), économistes, historiens, etc. qui me semblent tout aussi importants pour apporter un avis politique. Certes cette société basée sur la santé, n'est pas pire que le monde d'avant (et sans doute d'après) où tout est centré sur l'argent. Mais la santé ne me semble pas qqch de souhaitable pour autant. Je ne suis pas adepte d'un monde dans lequel tout le monde porte un masque, où on ne peut plus se toucher, se parler sans penser en permanence à la maladie et à la mort...
On pourrait imaginer une série d'émissions sur chaque catégorie de population mise de côté, même avec des conséquences moindre point de vue mortalité :
- les réfugiés dans les camps grecs (européens) et les centres de rétentions
- les jeunes en difficulté dans les foyers
- les prisonniers
- les clochards
- les pauvres des pays pauvres (cf. les cadavres dans la rue au début de la crise en Equateur)
- les assassinés sous prétexte de couvre-feu dans certains pays autoritaires
- ...
Bref, le tiers-monde et le quart-monde.
Pour aider Stéphane Audoin-Rouzeau à savoir ce qu'il en est du "mutisme côté Église Catholique" à propos de ce qu'il a bien raison d'appeler "rupture anthropologique", ce lien le mènera au dossier que l'on trouve sur le site officiel de l'Église Catholique en France
Super émission, merci! J'y suis allé à reculons (les vieux c'est pas mon truc et les ehpad je connais déjà) mais au final très bonne surprise. Invités au top et chronique de Laélia très intéressante.
J'ai vécu en Algérie et au Portugal : les vieux y sont respectés à tous points de vue et c'est réconfortant... même quand ils ne le "méritent" pas ;)
Mes (beaux) parents sont morts (presque) chez eux et j'ai pu "en profiter" jusqu'au bout : c'est inappréciable et je mesure la chance que j'ai eue.
Je me rappelle aussi ma dernière visite à mes amis chiliens (c'est pas d'hier : 2003) où la maman de mon amie était à la maison (chez sa fille), soignée en journée par une garde malade, et la nuit par ses filles, son gendre et ses petits enfants : sans pathos. Malgré son état végétatif, elle avait réagi à ma visite, ce fut un grand évènement ! Il est vrai que la situation dans ce pays ne permettait pas vraiment une hospitalisation - très onéreuse.
Septuagénaire, je suis désormais en "première ligne" et j'ai promis à mes (petits) enfants de prendre soin de moi. Mais rien ne pourra m'empêcher, dès le 11 mai, de me précipiter chez ceux qui habitent à proximité pour les serrer dans mes bras.
Je suis bien d'accord avec Mélenchon, les lois et décrets - pour la plupart incohérents... qui visent avant tout à nous rendre obéissants, n'ont pas à être "pris en compte" aveuglément
Très intéressant... vraiment ! J'ai vécu beaucoup de funrailles. Parents, parents d'amis, militants d'ici... Les funérailles sont un lieu de retrouvailles... Etre privé de ça doit être terrible. J'ai eu la chance d'avoir eu des parents qui ne sont pas passés par la case EHPAD. D'ailleurs, je ne cesse de dire que je ne veux pas aller dans ces endroits... Plutôt mourir...
D'ailleurs je me suis dit que j'allais écrire sur une feuille de papier qui ne me quitterait pas que je suis pour le suicide assisté et que je ne veux en aucun cas être intubée... ni me sentir étouffer. Alors qu'on abrège mes souffrances avec une rasade de cette potion qui plonge dans le sommeil... le Rivotryl... puis zou, une piquouze pour arrêter le coeur et basta ! Et si ça pouvait se faire chez moi... à ma demande...Mais quand j'entends rites de mort, je pense systématiquement au Mexique... au fait que là-bas les vieux (que j'ai connus) sont dans la famille tous les dimanche... Chez les petits bourgeois ou les bourgeois en tout cas... Le dimanche, c'est pour la famille, des plus anciens aux plus jeunes... La mort ? On mange des cadavres en sucre ou des têtes de mort en massepain le jour de la Toussaint et on va festoyer avec de la tequila dans des cimetières extrêmement fleuris... pas systématiquement sur la tombe des nôtres... on se contente d'aller au cimetière le plus proche et de penser à nos morts de loin...
Sur le passage avec Comte Machin son propos est peut-être lié à la période où il était question d'un déconfinement par âge, les vieux restant derrière leurs volets. Je dois dire qu'avec mon grand âge ça me faisait furieusement marroner et que je n'envisageais pas de rester dans mon coin même si je n'aurait pas joué embrassons nous folleville une fois dehors.
Affligeante émission. À l'octogénaire que je suis, son compassionnel vieillardisme apparaît résulter, non de la salutaire lucidité qui s'imposait, mais du plus inintelligent au contraire ressentiment appelé à renforcer la plus vulgaire lâcheté.
bonjour
encore une belle émission;
je voulais revenir sur le débat concernant nos libertés, et le passage Comte-Sponville. J'ai vécu le confinement très rapidement comme une perte de notre liberté, acceptable puisqu'elle concernait le bien commun. Bien évidemment nous devrons être vigilants au retour des nos libertés (et de quoi, de circulation, d'opinion, de consommation, exploitation des humains et de la terre ? je ne suis pas sûre d'avoir envie que toutes les libertés reviennent), mais le moment n'est pas encore venu d'y réfléchir.
Je suis donc très gênée par la défense de cette valeur sur un mode "universel", et la génération des boomers me gonfle à ne pas comprendre les sacrifices que toutes les générations ont faites sur leur libertés. La souffrance qu'il y a pour des gosses ou des adolescents serait aussi un bon sujet d'émission, car également très invisibilisé. Comme il a été dit, facile de revendiquer sa liberté quand on est un privilégié, et qu'on ne doute pas qu'on recevra des soins. Les plus de 60 ans doivent cesser de se prendre pour les gardiens d'une pseudo liberté, qui ne les engage pas sur un plan collectif, et fera mourir d'autres personnes s'ils se permettent de sortir et de de vivre comme avant, car ils seront vecteurs du virus et mettront en danger le sytème hospitalier. Mais attendons quelques semaines..
Par ailleurs, comme disait Hugo "si la liberté est le sommet, l'égalité doit être la base" : ce qui me gène plus que les restrictions de liberté, c'est l'inégalité devant ces restrictions : on a vu des gens se faire tabasser, amender, et d'autres partir tranquillement dans leur maisons de campagne, ou en weekend régulièrement à la campagne. Même si je ne souhaite pas ouvrir un champ à la délation, on sait tous que c'est cela qui est révoltant dans la crise actuelle: dans la devise républicaine, il n'est pas écrit Liberté plus qu'égalité, les mots sont mis à même valeur, et aujourd'hui c'est bien l'égalité le problème et le premier sujet de préoccupation, ainsi que la liberté.
Très très bonne et empathique émission.
Grand merci.
Cependant, Laélia Véron a loupé une case du langage usuel.
Qui dit encore simplement "Il est mort" ?
C'est devenu :
"Il nous a quitté" (avec qui ?)
"Nous l'avons perdu" (au BHV ?)
"Il est parti" (où cela ?)
Etc ...
Non et non, la personne est morte définitivement ; décédée sans billet de retour.
Lorsque je me plains de la mort d'un des mes héros du Jazz pour cause de COVID-19, régulièrement on me fait remarquer son âge.
Et alors, l'âge n'attend la valeur du talent !
Henry Grimes, Lee Konitz, Manu Dibango, Ellis Marsalis, McCoy Tyner, Wallace Roney, Jimmy Heath, Roy Hargrove, John Prine, ...
Consolation avec le toujours jeune saxophoniste Charles Lloyd (90 ans) et son dernier disc sorti:
(guitariste Julian Lage, pianiste Gerald Clayton, bassiste Reuben Rogers, batteur Eric Harland)
PS: « Ni nonnes; Ni bonnes ; Ni connes » ! scandaient les infirmières, aides- soignantes, brancardiers, etc... lors des grèves de 1988 ! ...
Bonne émission instructive à plus d’un titre.
Mais quand même! Quel fatalisme de la part de votre invitée devenue Eurodeputée!!!
Parce que nous sommes au 21 E siècle et présenter les métiers des soignantes et des soignants encore comme une vocation, frise l’indécence (le mot est peut être fort c’est vrai). Cependant, Infirmière (il n’y a pas que des infirmières) c’est actuellement 3 ans d’études après le bac ; auxquels s’ajoutent au moins un à deux ans en cas de spécialisation. Avec des salaires et des conditions de travail qui sont loin d’être à la hauteur de leur investissement professionnel et des responsabilités qu’elles (ils ont). On remarquera que moi je ne parle pas de vocation)
De mon point de vue, il est devenu URGENTISSIME que les Politiques, Syndicats et Autres se bougent et proposent autre chose à ces professions que des platitudes et des constats et leur « gratitude » en guise de reconnaissance. A moins bien sûr qu’il s’agisse de maintenir ces corps de métiers (encore majoritairement féminins) dans une sous catégorie sociale.
Donc: au boulot Mesdames et Messieurs les « Grands penseurs et penseuses » et les soignantes et soignants décideront si elles (ils) vous accompagnent dans vos propositions, ou bien vous larguent!!!
vraiment tellement belle émission que du coup je me suis réabonnée. cette pandémie nous gratouille un peu partout où ça fait vraiment très très mal, entre autres, tout ce qui est dit de la culpabilité et donc d'une certaine ambiguité dans les réactions des familles par rapport à leur vieux en EHPAD est vraiment juste. je crois moi aussi qu'on est entrés dans une nouvelle ère, ou dans une manière de sceller celle de l'anthropocène, et que plus rien ne sera pareil, en tout cas éthiquement : je regarde des djeunes, en particulier les quadras, je fais partie des parents potentiels de ces quadras, donc des vioques à comorbidités, et je me dis qu'ils me laisseraient crever d'asphyxie parce que je leur coûte cher et ne leur rapporte plus rien : une rien poids mort qui prend la place d'un djeune. et soudain, je me dis que la vraie guerre qui s'est révélée soudain (parce que déclarée, elle l'est depuis des millénaires), c'est pas la guerre des genres, même pas la guerre des classes, mais la guerre des âges. donc les cons-tsponville et autres ricains à sacrifices, je leur pisse à la raie : non, je me sacrifierai que si je le veux, que si j'y consens, et que si on me le demande très très poliment... et donnant donnant : ok pour l'euthanasie, mais alors on le dit clairement (genre "ici on tue les vieux passe qu'on n'a pas assez de respirateurs"), et pas genre faux-culs hypocrites, et surtout on rend le suicide assisté facile et accessible (pas être obligéEs de s'EXITer au loin pour mourir en paix et sans douleur).
bref, c'est une période passionnante et déchirante, avec une sorte de triomphe du principe de Peter dans les zélites, et c'est trop con que Delumeau soit mort en janvier de cette année, ça l'aurait passionné !!!
Formidable émission et Anne-Sophie Pelletier mérite tout notre respect. En disant ça, je n'enlève rien aux propos de Stéphane Audoin-Rouzeau qui lui aussi était formidable. Disons que la députée européenne est lumineuse et que l'historien était brillant. Merci Daniel. Merci Asi........
Émission salutaire, merci. Je viens de tomber sur cet extrait de 15 min à l'Assemblée Nationale qui montre ce que les député(e)s savaient le 3 avril 2018 (il y a 2 ans !!!). A regarder assis en restant zen... Le fond, la forme, le constat sur le genre des présent(e)s...
https://www.youtube.com/watch?v=VEc4oC7Ejl0
Emission de haute volée, bravo... Chaque intervenant laisse la place à l'autre sans le couper, ce qui est rare pour être signalé, l'argumentaire est pertinent, relancé efficacement par l'organisateur. Cet éclairage avisé nous donne crûment une réalité sur nos aînés dans cette triste période, certains parallèles avec l'histoire nous rappelle le glissement de notre société. Trouvant comme à chaque fois aucun intérêt à l'analyse linguistique, j'ai zappé cela afin de m'éviter une masturbation intellectuelle... Enfin, il me semble nécessaire de signaler à Daniel que seul la bourgeoisie dans mon enfance mettait sur la façade des immeubles de tentures noires lors d'un décès pour et avec les initiales du défunt(e) pour les plus aisés, j'en ai jamais vu dans les cités !!
Raymond Mathieu
Bonjour
On manque d'infos mais il sera intéressant de creuser les stats sur l'origine sociale des morts du COVID aussi bien
- parmi les plus de 65 ans
- que en dessous, et en particulier parmi la catégorie des travailleurs pauvres ou juste au SMIC qui triment dans les supermarchés, le ramassage d'ordures, la livraison etc ... souvent dans des conditions de travail et de protection très dégradées , sans oublier leurs conditions de logement plus difficiles et leur état de santé déjà plus précaire en temps "normal"
https://www.ouest-france.fr/sante/virus/coronavirus/coronavirus-en-france-la-triple-peine-pour-la-seine-saint-denis-6802665
Je n'ai même pas attendu de voir l'émission pour la voter d'utilité publique. J'espère que le contenu sera à la hauteur du sujet, ça semble le cas à lire les premiers commentaires.
Éclairer les trous noirs de l'info, ça me semble une des missions les plus importantes d'Arrêt sur images, et là, vous en tenez un qui est plus qu'un trou, un abîme. Qui plus est, un abîme que presque tout le monde connaît, mais dont on s'écarte pour ne pas trop le côtoyer.
Il y a des émissions que l'on commence à regarder à reculons, à son corps défendant. On se force à affronter la noirceur du sujet et, sans rien retirer au tragique de la situation, cela devient lumineux.
Merci pour cette obscure clarté.
Cette émission m'a laissé avec de vives émotions, et l'impression d'avoir vécu une entrevue avec la mort. Je voudrais pas crever. Alors à mort la mort.
fabacher eugene
Je suis régulièrement vos émissions ; TRES SOUVENT BIEN CONSTRUITES ET BIEN DESERVIES.
On trouve la fine patte de Daniel .
Actuellement , je vous suis plus souvent que médiapart , C'EST DIRE .
Concernant l'émission de ce soir , un GRAND BEMOL TOUTEFOIS !!
" Daniel , "" JE NE VOUS LAISSERAI PAS DIRE QUE LE PROBLEME DU MANQUE DE MASQUES , comme vous l'avez
ENCORE répété ce soir , " était le même pour tout le monde " " "
Daniel , C'est ARCHI FAUX . Regardez bien la situation de l'ALLEMAGNE !!! ( il y a un excellent article chez médiapart
ce soir concernant le comportement ADULTE des dirigeants teutons et celui des
de nos.... choisissez !!! )
BON SANG DANIEL , vous connaissez bien le fond du problème avec MARRISOL et la fin du quinquénat de SARKO!!.
Autre chose : le cas MELENCHON : c'est vrai qu'il est énervant , loupe les bonnes occasions , MAIS faites un effort de
le soutenir quand il est BON !! On n'en a pas beaucoup qui peuvent et SURTOUT VEULENT RAMER dans le sens du
peuple !!
MERCI DANIEL
Excellente émission après bien des déceptions.
A propos de Clémenceau, un petit rappel historique. Un an et demi après son célèbre discours d'investiture de novembre 1917 où il a fait état du droit des poilus sur la nation (comme dit dans l'émission), lors du 1er mai 1919, il faisait réprimer sans ménagement ces mêmes poilus et parmi eux, bon nombre de gueules cassés qui ont laissé sur place béquilles, prothèses et voitures à roulettes. Evénement qui a fait dire à Henri Torrès: "J'ai su ce jour-là ce qu'était un homme d'Etat."
Mme Pelletier ne manque pas de lucidité sur les suites à attendre des baratins macroniens.
Souvent j’ai trouvé que des émissions étaient bonnes ou intéressantes.
Celle-ci l’est, mais ça va bien au-delà, je suis tentée de la qualifier de belle.
Les invités sont là avec leur expertise sur leurs sujets mais aussi avec leurs incertitudes, sentiments, doutes.
Merci vraiment pour leur présence et pour la qualité de l’animation.
Emission énorme à mon sens.
Vous pouvez être fiers. Merci.
Merci beaucoup.
Cette émission soulage et accompagne ma colère exprimée dans les forums il y a quelques semaines.
Il y aurait 18% de personnes en ESMS qui ont été contaminées par le virus à ce jour (selon mon calcul). C’est beaucoup, je trouve, en temps de confinement.
Concernant l’aspect si normal et naturel et inévitable que les virus tueraient les vieux, il est contredit par un article de Pour la science :
Les différentes statistiques sur les cas de Covid-19 ont un point commun : plus le patient est âgé, plus la probabilité d’une évolution grave voire fatale de la maladie est élevée. Cela peut sembler évident à première vue, mais en réalité, cette distribution des cas sévères en fonction de l’âge est plutôt inhabituelle pour une pandémie. La grippe, surtout pendant la première vague d’une épidémie, entraîne presque toujours une proportion de décès comparativement plus forte chez les moins de 65 ans, surtout chez les jeunes enfants.
Nous vivons dans la société du culte du corps, du culte de la rentabilité, du validisme, de l’utilitarisme des personnes. Et de leur coût. Les militants des milieux du handicap connaissent parfaitement ces notions de valeurs de l’être selon ces critères hiérarchisants.
Être sujet ou objet.
Wouh, cette émission a (em)brassé pas mal de choses (bonjour la distanciation !).
Nous sommes au XXIe siècle, et les structures de la société ont radicalement changé au cours des soixante-dix dernières années, en gros, depuis la Seconde Guerre mondiale : travail des femmes, concentration urbaine des habitats, taille des logements, familles nucléaires, divorces, familles monoparentales, augmentation de l’espérance de vie, « quatrième âge »…
Tous ces changements pèsent aujourd’hui sur notre lecture de la pandémie, qui nous confronte à la mort, plus particulièrement à la mort de « nos » vieux. Ces vieux n’existaient pas encore dans les années 1980, leur classe d’âge était tout à fait marginale, alors qu’aujourd’hui, l’« or gris », avant d’être une réalité sociale, voire un problème de financement des retraites, cristallise le débat entre les pro-confinement, aux dépens de l’avenir économique, et les pro-retour au business as usual, au nom de l’avenir, tout court.
Ben oui, y plein de vieux dépendants désormais, dont on s’émeut de ne plus pouvoir les visiter (alors que nombre d’entre eux vivaient dans leurs EHPAD sans croiser leurs enfants plus de quelques fois par an, ne soyons pas hypocrites), qu’il a bien fallu placer parce qu’on ne pouvait plus s’occuper d’eux. Sans doute que les familles culpabilisent, mais ça n’enlève rien à la réalité que lorsqu’on a 40 ans, un boulot, des enfants au collège, et qu’on vit en appartement, on ne peut pas s’occuper de sa maman ou de son papa qui vit seul dans un patelin dans une maison trop grande pour elle ou lui, et qui perd la tête, ou qui a besoin de soins médicaux réguliers. Avant, on ne vivait pas aussi vieux, au point de devenir une charge pour sa descendance.
Cette classe d’âge apparaît subitement aujourd’hui, et l’on ne sait pas quoi en faire. La « sacrifier » c’est mal, mais le moins qu’on puisse dire, c’est que le confinement que subit aujourd’hui l’ensemble de la population ne semble pas la préserver pour autant.
Et en attendant, c’est l’avenir de nos gosses à nous qui est gravement hypothéqué (celui de mon fils (27 ans, chômeur, secteur audio-visuel et tourisme), de ma nièce (26 ans, chômeuse, secteur restauration), de mon cousin (patron, deux salles de sport, des prêts d’investissement par-dessus la tête), de ma voisine du dessus (tourisme) au chômage depuis l’année dernière, de celle du dessous qui bosse dans une association de protection des violences faites aux femmes (bonjour les subventions l’année prochaine…), de moi-même et surtout de ma petite maison d’édition qui va certainement se faire bouffer par un grand groupe dans les prochains mois parce qu’elle aura épuisé sa trésorerie)).
Je ne dis pas qu’il faut laisser crever les vieux. J’ai un papa moi aussi, qui a 77 ans. On a réussi à le mettre sur Facebook la semaine dernière, pas pour qu’il poste des photos sur son profil, mais pour parler avec nous sur Messenger, en vidéo, et pour suivre notre groupe de discussion familial. Il y a quinze jours, il voulait pas, c’est ma sœur qui me l’a dit, mais quand je l’ai eu au téléphone lundi dernier, il m’a dit que ce serait p’tet bien quand même parce qu’il sentait que le confinement ne finirait pas pour tout de suite en ce qui le concerne. Alors j’ai appelé ma sœur, qui a appelé son fils informaticien, qui a appelé son grand-père qui lui a laissé prendre le contrôle de son ordinateur pour créer un profil, et dans les trois heures, Papy nous avait appelés, tous ses enfants et petits-enfants éparpillés entre Belgique, Pays-Bas, île de La Réunion. C’était chouette.
Je ne veux pas que mon père meurt, mais je ne veux pas que mon fils n’ai pas d’avenir.
Bravo !
Très belle émission.
Un peu surpris que personne n'ai approfondis sur la différence de statut et de situation sociale entre le lieutenant-général d'un gouverneur américain, André Compte-Sponville et les milliers de personnes âgées qui n'ont pas les moyens de vivre en bonne santé jusqu'au bel âge de 70 ans ou plus et qui, par leur histoire de vie sont des publics autrement plus fragiles que ces représentants de la haute bourgeoisie.
Bravo particulier à Laélia Veron qui conclu cette émission avec une très grande classe et une très grande intelligence.
Très belle émission collective , presque trop courte .
C’est le temps subjectif quand une émission est réussie.
Tout petit bémol, l’explication du sens péjoratif de vieux est connoté culturellement et ne s’applique pas à toutes les cultures . Et si on devait dater et localiser ce sens péjoratif (vieux = improductif , qui coûtent de l’argent, inexploitable ) y verrait-on le lien avec le capitalisme , dernière religion en date en occident?
Et soudain …
Antigone …
La tragédie comme une issue de secours.
Le collectif comme une issue de secours.
Merci
Très belle émission.
Juste une petite rectification concernant les séries télé médicales, et en particulier Urgences, que je connais bien. Laelia Véron affirme que les médecins y sont exclusivement des sauveteurs. Or, dès l'un des premiers épisodes, et jusque dans l'un des derniers, sur 15 saisons donc, il arrive qu'un personnage (médecin ou infirmier) doive accepter que sa tâche, ce jour-là, est au contraire d'accompagner la mort d'un patient et de la faire admettre aux proches. Ce sont d'ailleurs souvent, dans ces cas, des vieilles vedettes qui jouent ces rôles pas du tout secondaires (John Randolph, Ernest Borgnine). Et l'un des principes de cette série est que l'expérience vécue par un soignant rejaillit sur sa vie personnelle. Ainsi, assister à la fin d'un vieux couple lui fait envisager autrement sa relation conjugale.
Il y a même, dans un des tout premiers épisodes (saison 1 épisode 2), un moment où tout le service s'arrête, se tait, et regarde les adieux d'un vieil homme à sa femme. Même le tout jeune George Clooney verse une larme.
Dans Urgences, tous les soignants apprennent la mort, et le public avec eux.