Elise Lucet et Twitter ont-ils vraiment tué le procès Tron ?
Folle et triste histoire que celle du procès de Georges Tron, renvoyé à une date ultérieure ce 15 décembre. Durant les deux derniers jours d’audience, une émission de télévision (Envoyé Spécial) et un réseau social (Twitter) ont tour à tour été prétextés par la défense pour reporter le procès, où l’ex-secrétaire d’État était jugé pour viols, quelques semaines seulement après l'affaire Weinstein. Les medias ont-ils vraiment tué le procès Tron ?
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Derniers commentaires
L'avocat a joué , grâce a eux , sur du velours , merci Elise !
Vous vous méprenez complètement: je ne souhaite pas que Tron soit "puni" pour autre chose que pour ce qu'il a réellement fait (en fait, je ne souhaite même pas sa "punition", simplement que les faits éventuels soient reconnus). Si j'ai parlé de "culture du viol", c'est pour mettre en évidence que cette culture, en sommant d'abord les plaignantes de prouver leur innocence dans les faits dont elles parlent (je n'ai pas été imprudente, je n'ai pas mis de sous vêtements coquins, j'ai dit non très clairement, je me suis défendue vaillamment), les met souvent dans l'impossibilité d'être prises en considération. Et que cette quasi certitude qu'elles ont, non seulement de ne pas être prises en considération, mais pire, d'être soupçonnées, humiliées, culpabilisées empêche le plus grand nombre d'entre elles de parler.
Les mêmes, qui participent à cette culture leur enjoignant le silence, sont parfaitement capables d'utiliser ça contre elles, pourquoi elle n'a pas parlé? Pourquoi elle a parlé si tard? C'est suspect. Comme seront interprétées comme suspectes les incohérences éventuelles: or on sait très bien, en psychologie/psychiatrie (et les juges le savent) que des manques de cohérence sont inévitables surtout en cas d'expérience traumatique, et qu'au contraire un "excès" de cohérence est souvent le signe d'un discours arrangé d'avance. C'est particulièrement connu en ce qui concerne les témoignages d'enfants, et c'est valable pour les personnes fragiles, mais ça peut aussi concerner des gens tout à fait équilibrés dans des circonstances difficiles.
« Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol. Le viol est puni de quinze ans de réclusion criminelle. »
Son procès doit donc étudier le déroulement des événements, et déterminer dans quelle mesure il y a eu violence, contrainte, menace ou surprise. En attendant, Tron est présumé innocent, et quelle que soit la souffrance des victimes la charge de la preuve est à l'accusation. Si le président estime utile de demander à une victime quels étaient ses sous-vêtements, ou pourquoi elle s'est comportée comme si elle avait été sous la menace d'une arme, il doit être libre de le faire sans se faire traiter de porc par la France entière. Et s'il se sent haï au point de déclarer qu'il n'ose pas mener les interrogatoires comme il voudrait et qu'il aurait préféré que le procès soit confié à un autre, la défense a un motif raisonnablement légitime pour demander un report. Ce doit être un procès, pas un lynchage.
Pouvez-vous nous expliquer en quoi c’est utile ?
Bref, quelqu'un qui, comme beaucoup de gens, ne sait pas ce que c'est le viol. Non, ce n'est pas un mec qui a "envie" et une nana qui ne dit pas "non", si c'était le cas, le viol ne serait pas une arme de guerre. Si c'était le cas, des mecs castrés chimiquement ne violeraient pas leur nana avec un manche de pelle avant de l'assassiner.
Bon, c'est pas tout, ça, mais il y a des manières plus rigolotes de perdre son temps...
Non, parce que l'enquête aux USA a établi que Nafissatou Diallo portait 2 paires de collants l'une sur l'autre mais voilà, comme elle avait menti avant dans sa vie (ça alors !), et qu'elle n'était pas assez "jolie", DSK, cet être injustement accusé, ne pouvait qu'être innocent.
Bref, c'est bien ce que je disais : on s'en tape de savoir quel genre de dessous portait la plaignante, quand bien même elle se serait baladée entièrement à poil ou sans culotte, ça ne regarde qu'elle.
Et en lisant les comptes-rendus et les commentaires, on en vient à se dire qu'Angot avait, pour une fois, raison : on doit visiblement se débrouiller par soi-même. Et c'est d'ailleurs ce qu'on fait, dans plus de 90% des cas.
Il me semble que c'est au moins utile de savoir si elle en avait, pour étudier la possibilité de la surprise. Si vous voulez vous faire une opinion, vous pouvez commencer par lire cet article : Dalloz - Les questions intrusives du président.
Les fautes de français y sont difficiles à supporter ( oui, c'est annexe, mais bon ...)
Ça ne donne pas l'impression d'un professionnalisme admirable.
On pourrait même se demander si ce monsieur a déjà entendu parler de viols. S'il a déjà lu quelque chose à ce propos, s'il a déjà suivi une affaire..
Alors, oui, vous avez raison, il vaut mieux éviter de juger le travail des autres quand on ne s'y connait pas, mais lui aurait été très honnête en établissant que ne s'y connaissant pas lui-même il n'était en capacité de juger. Puisque ce toutes façon c'est ce qui va se passer.
J'ai l'impression que vous considérez que la culpabilité de Tron ne fait pas de doute, et que rien ne justifie ce type d'interrogatoire des victimes. Sa culpabilité morale est effectivement assez unanime, mais elle n'a pas la moindre importance. Le rôle du président est de déterminer l'existence d'un viol au sens pénal. Par exemple, amener une victime à dire « c’était une contrainte par autorité, par charisme, c’est quelqu’un d’impressionnant » fait partie de son travail. C'est un travail délicat, et je ne crois pas que ni vous ni moi puissions juger s'il l'a fait correctement. Non seulement nous ne pouvons pas, mais nous ne devons pas : lors d'un procès, les citoyens comme vous et moi doivent respecter le travail de la justice sans tenter de l'influencer. Les tensions et les Femen aux seins nues ne sont pas bienvenues.
Si vous voulez que les victimes soient mieux prises en compte, militez pour l'inscription dans le code pénal de la sidération comme modalité de viol ; lorsque le projet de loi sera à l'étude vous pourrez débattre dans ces forums avec quiconque voudra vous contredire, critiquer tel ou tel député qui n'y connait rien, et l'expression de votre opinion sera bienvenue.
Je sais pas pour Bruanne, mais pour moi... euh... comment dire sans bafouer l'excellente "présomption d'innocence"... En matière de viol, on a, en face de la présomption d'innocence de l'accusé, la présomption de culpabilité de la plaignante. Ce qui est pour le moins original, on ne voit ça, je pense, nulle part ailleurs (aviez vous bien verrouillé la caisse? la vitrine n'était-elle pas un peu trop affriolante?). Et les avocats s'acharnent, non pas à prouver l'innocence de leur client, mais à prouver la culpabilité des plaignantes.
Beaucoup de femmes écrivent ici, à leurs contradicteurs masculins, "vous ne savez pas ce que c'est que le viol". J'ai eu la pensée coupable, je l'avoue, disons plutôt l'impression, que certains le savent au contraire. C'est le moment de rappeler la trop oubliée chanson de Jean Arnulf. Je l'appelle "Vu par en dessus ou par en dessous" ce qui colle bien avec le sujet. Mais le vrai titre est "Point de vue".
Elle devrait retirer sa présumée plainte ?
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Plaisanterie à part, moi aussi je vide ma tasse (en France) quand on me l'a remplie. Mais je n'aurais jamais l'idée de la faire boire de force à qui que ce soit, ni même d'insister pour qu'il la vide. Et c'est là dessus que porte la discussion, peut on ou pas forcer quelqu'un à accepter, à l'intérieur de son corps, quelque chose dont il ne veut pas?
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Oui, mais en plus du droit, un peu de psycho ne serait pas de trop... Un jour, une personne m'a dit un truc du genre : ce n'est pas parce qu’ils ont fait l'école de la magistrature qu'ils sont forcément intelligents.
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Il y a le droit et il y a ceux qui tentent de l'appliquer. Ce n'est pas parce que le droit n'est pas indifférent à la psychologie que le juge ne l'est pas... Sinon, comment expliquer qu'un JE puisse lire des éléments d'ordre psychiatriques concernant un des deux parents devant des enfants de 9 et 11 ans (particulièrement terrifiés) en présence des 2 parents ? Comment expliquer que c'est au parent non concerné par ces éléments d'ordre psychiatriques qu'une JAF s'adresse en lui disant, je cite : "vous êtes fou..." et en présence de l'autre parent. Ce sont des exemples, si vous voulez, j'en ai d'autres.
Dans cette affaire, je ne me prononce pas sur la culpabilité ou non des accusés, je dis juste que le(s) juge(s) me semble(nt) particulièrement incompétent(s) et qu'il me semble bien que cela se sache...
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"– Je maintiens qu’ils m’ont agressé sexuellement," n'est pas au féminin, et comme cette phrase est dans un dialogue on est obligé de relire pour savoir qui l'a prononcée, or, c'est bien une plaignante.
"au cours duquel Georges Tron l’aurait violé," idem, on dirait que c'est un homme qui a été violé...
"La défense, qui souligne que les juges d’instruction, en rendant une ordonnance de non-lieu, n’y a pas cru, y voit la preuve que la scène du viol n’a pas eu lieu".
Là, on ne sait plus qui a cru, qui a vu...
"Me Ollivier : « Je ne pense pas que ce soit utile de lui poser cinq fois la même question.
– On essaie de creuser, de comprendre, Maître. Madame, vous lui dites bonjour à M. Tron ? Mais il vous a quand même déjà violé."
(encore au masculin)
– Je les vois tous les jours, je leur dis bonjour.
– Bon, ben voilà », la félicite-t-elle."
Qui félicite qui ? A la façon dont le dialogue est écrit, je croyais que c'était LE juge qui s'entretenait avec la plaignante. Dans ce cas, IL félicite.
– Il me souhaite bonne année.
– Vous acceptez qu’on vous souhaite une bonne année, alors qu’on vous a violé ?
(encore au masculin)
-2- Vous me dites : " J'ai l'impression que vous considérez que la culpabilité de Tron ne fait pas de doute, et que rien ne justifie ce type d'interrogatoire des victimes"
Non, je ne considère pas du tout que la culpabilité ne fasse pas de doute.
Oui, je considère que rien ne peut justifier ces questions-là :
« Pourquoi ces viols, selon vous, se sont produits ? »
« Pourquoi n’avez-vous pas oublié l’événement, comme certaines victimes ? »
« Vous dites que vous avez été laissée sur la moquette, comme une poupée gonflable. C’est fort ! Qu’est-ce que vous entendez par là ?
– Je pense que c’est assez clair, non ?
– D’accord. Donc vous aviez l’impression d’être un objet. Un objet sexuel ? Parce que poupée gonflable, c’est assez connoté. »
"– Vous acceptez qu’on vous souhaite une bonne année, alors qu’on vous a violé ?"
– Madame, vous lui dites bonjour à M. Tron ? Mais il vous a quand même déjà violé.
Celles-là, précisément, je ne vois pas ce qui peut les justifier et en quoi elles font avancer la compréhension de la situation dans lebut d'établir des faits.
-3- Enfin, vous écrivez :
"Si vous voulez que les victimes soient mieux prises en compte, militez pour l'inscription dans le code pénal de la sidération comme modalité de viol ; lorsque le projet de loi sera à l'étude vous pourrez débattre dans ces forums avec quiconque voudra vous contredire, critiquer tel ou tel député qui n'y connait rien, et l'expression de votre opinion sera bienvenue."
Vous n'avez pas la moindre connaissance de ce que je veux ou pas, de ce pour ou contre quoi je milite, encore moins de mes motivations.
Autant je vous ai trouvé légitime à rappeler qu'il est difficile de se faire une opinion sur un sujet aussi délicat, autant là, je vous trouve parfaitement déplacé : que ce soit sensé ou non, utile ou pas on a le droit de discuter de tout ce qu'on veut sur ce forum. C'est d'ailleurs uniquement à ce titre que vous avez le droit d'exprimer des conseils sur ce que je devrais faire ... je vous remercie de tant de sollicitude, mais je suis une grande fille et je décide seule de ce que je fais.
Et j'en profite pour vous en donner un conseil : renseignez-vous sur la sidération, qui n'est absolument pas une "modalité de viol" comme vous dites !
Michel Cymès explique en moins de 3 minutes ici
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2 : Je ne suis pas bâtonnier, ni avocat de la défense, je ne vois pas l'intérêt d'essayer de me former une opinion sur la validité des questions posées.
3 : Vous avez évidemment le droit de dire ce que vous voulez sur ce forum, mais la bienséance civique recommande de respecter le travail de la justice. Un procès n'est pas la meilleure occasion pour débattre d'enjeux de société. Dire que le président n'y connait rien me semble inapproprié.
Et ce simple fait (qu'il le dise ) rend cela vrai.
C’est dommage, ça m’aurait beaucoup intéressée de connaitre le cheminement de la pensée.
Mais je pense que personne ne peut justifier cette question concernant les sous-vêtements (si vous réfléchissez [s]bien[/s] un peu).
Malgré lui? Il y a, au moins, communauté de vues entre lui et les avocats de Tron. Avoir dit ça, en privé, à un des avocats de Tron (si j'ai bien compris?), même s'il n'était pas censé s'en servir publiquement, puis le confirmer en "assumant"... on frôle la connivence ou même la complicité. Le Président nous embrouille en parlant de "conversation privée où vous n'étiez pas", car il retarde notre compréhension: c'est bien à la défense de Tron qu'il s'est permis de dire ça. Ou je me trompe?
Du coup, si on comprend bien le désespoir des plaignantes de devoir encore attendre, puis tout recommencer, si on peut penser que la défense de Tron va encore avoir une longue opportunité pour manipuler, on ne peut que se réjouir que ce procès là ait fait naufrage.
Du coup, de la part d'ASI, mettre en évidence seulement le traitement média, Envoyé Spécial* ou tweets divers, n'est pas très correct.
*On sait qu'Élise Lucet est remise en cause pour d'autres émissions. Ne serait-ce pas faire d'une pierre deux coups que de la rendre responsable du renvoi d'un procès, en oubliant tous les dysfonctionnements?
Une question : j'ai cru entendre qu'il y avait eu deux non-lieux en correctionnelle? L'ai-je imaginé?
Résumer ce scandaleux échec judiciaire à ce qui se passe en dehors du prétoire est bien dommage. L'attitude de Monsieur Tronc et ses avocats continue l'ambiance pre-MeToo. Cela me préoccupe.
Continuez comme ça, les gars, et ça finira en toute logique par des victimes se faisant justice elles-mêmes.
Ce n'est quand même pas le premier procès couvert par des journalistes ....