Epstein : Julie K. Brown, la journaliste par qui le scandale est arrivé
Son nom ne vous dit probablement rien. Pourtant, sans le travail obstiné de Julie K. Brown, nous saurions bien peu de choses des abus sur mineures possiblement commis par le financier américain Jeffrey Epstein - retrouvé mort dans sa cellule de prison le samedi 10 août. Retour sur deux ans d'enquête menée tambour battant par cette journaliste du Miami Herald.
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Commentaires préférés des abonnés
Partir du témoignage des victimes... comment un "journaliste" aurait-il pu imaginer une idée aussi folle?
Merci pour cette article qui redonne sa place à une journaliste sans guillemets. Chapeau à Julie Brown.
Article passionnant, très documenté, très bien agencé, bien écrit.
Un régal et un éclairage intéressant sur ce monde américain décidément étonnant.
Justine Brabant, merci comme d'hab, quel plaisir de vous avoir retrouvée
Derniers commentaires
Tiens au fait, il en pense quoi de Jeff Epstein, Jérémie Ladreit de Lacharrière, (le fils du milliardaire bienfaiteur des Fillon/Macron/etc...) lui qui semblait aussi être très intéressé par les enfants?
Mais bon, on a pas beaucoup de Julie K. Brown de ce côté-ci de le l'Atlantique, personne n'a voulu reprendre les infos publiées pages 149 à 151 du livre "Mimi" de Décugis, Guena et Leplongeon, alors pour que ça ne sombre pas dans l'oubli:
Extraits (Mimi, 2018 Grasset: ISBN : 978-2-246-81533-4)
« Quand il y a des enfants, elle n'y va jamais. » « Les enfants, c'est son point faible. » « Elle adore les enfants et ne supporte pas les gens qui leur font du mal. Elle est très famille. »
Tout le monde s'accorde là-dessus, même ses détracteurs : Mimi protège les enfants.
Le 7 octobre 2015, lors d'un procès à huis clos devant le tribunal correctionnel de Paris, Jérémie Ladreit de Lacharrière, trente-huit ans, est condamné à trente mois de prison avec sursis pour avoir diffusé des images pornographiques d'enfants sur Internet. Il est en récidive légale après une première condamnation définitive en 2008 pour des faits identiques.
D'après le jugement, Jérémie Ladreit de Lacharrière était inscrit depuis janvier 2011 sur un site spécialisé hébergé en Russie. Il y présentait quarante-six albums intitulés girls, boys, kids contenant deux mille sept cent vingt-huit photos d'enfants nus. La moitié des albums était librement accessible et présentait des photos d'enfants dont les visages et les parties intimes étaient floutés. Les autres, protégés par un mot de passe — « chaleureusement partagé sur demande des autres membres », comme l'indiquait Jérémie Ladreit de Lacharrière dans le texte d'introduction —, montraient les images non floutées ainsi que des gros plans des parties intimes d'enfants. Un album en particulier regroupait quatre-vingt-un clichés de la même fillette âgée de trois ans. Jérémie Ladreit de Lacharrière échangeait ces photos contre des clichés de jeunes adolescents, précisant qu'il recherchait seulement un matériel «privé et original ».
Pour éviter les contrôles, il employait des techniques avancées, notamment la dissimulation d'images pédophiles à l'intérieur de photographies non répréhensibles. Il faudra que les services américains spécialisés dans la cybercriminalité les repèrent et les signalent à leurs homologues français pour qu'une enquête soit ouverte par la brigade des mineurs de Paris. Les enfants photographiés étaient ceux d'amis avec qui il passait chaque année des vacances dans sa propriété.
Jérémie Ladreit de Lacharrière est interpellé à son domicile le 9 janvier 2013. Lors de la perquisition, un appareil, un caméscope, deux cent trente-cinq CD gravés et un important matériel informatique sont saisis.
Sur le réseau, Jérémie s'était vanté d'être sous le coup d'une précédente condamnation et avait décrit les mesures de précaution qu'il prenait, évoquant notamment une clé USB contenant des milliers d'autres images, si bien cachée qu'il aurait fallu démolir son appartement de fond en comble pour la trouver. Confronté à cette interception judiciaire, il consent à apporter la clé incriminée aux enquêteurs qui n'y découvrent que des vidéos banales récemment téléchargées, si lourdes qu'elles ont écrasé le contenu précédent.
Mimi a rencontré Marc Ladreit de Lacharrière, le père de Jérémie, en 2013, date à laquelle celui que le grand public ne connaît pas encore comme le généreux employeur de Pénélope Fillon à la Revue des Deux Mondes a commencé les négociations de rachat de Webedia, la société qui détient Purepeople. Mimi n'est plus actionnaire depuis 2010 — on l'a vu, elle a revendu ses parts pour un montant de 500 000 euros -, mais elle a négocié un contrat de prestataire extérieur qui lui permet de superviser le site et il a voulu s'assurer qu'elle allait continuer, nous a-t-elle dit.
Marc Ladreit de Lacharrière refuse une première convocation à la brigade des mineurs au sujet de son fils, mais finit par se rendre à la deuxième, sur le conseil de l'avocate qu'il a choisie pour défendre son fils : M° Caroline Toby, qui est comme on l'a vu l'avocate pénale de Mimi notamment dans l'affaire Voici, ainsi que celle de Xavier Niel.
Le jour de l'audience, deux des trois assesseurs se font porter pâle et doivent être remplacés au pied levé. La brune et vive avocate réussira à éviter la prison ferme à Jérémie Ladreit de Lacharrière.
L'affaire, de par la personnalité du père de l'accusé et l'âge des victimes (il s'agit de très jeunes enfants), aurait dû être médiatisée. Mais ni l'AFP, qui publie l'agenda judiciaire, ni l'Association de la presse judiciaire n'étaient au courant. Selon plusieurs sources concordantes, Mimi s’est occupée personnellement de ce dossier afin que rien ne filtre.
Lorsque nous l'interrogeons, elle s'emporte : « Sur la tête de mes petits-enfants, je ne connais pas l’histoire du fils de Ladreit de Lacharrière. » Puis elle passe à autre chose...
Epstein: L'affaire du siècle. Merci de ne pas lâcher l'investigation.
A partir de quel âge commençait le trafic des enfants?
Ce trafic était-il uniquement sexuel?
Quelles perversions? Jusqu'où? Tortures?
Et vérifier si c'était limité au sexe féminin ou si ça concernait tout le "genre humain" sans distinction?
Une enquête, libre, est-elle possible très vite sur place, dans son île?
Des bruits très inquiétants courent et c'est tout à fait normal face à l'opacité!
Inutile donc de crier tout de suite au complotisme,
Car à ce compte Pasolini était un sacré complotiste!!
Du journalisme de terrain (du vrai, du sérieux) que vont pouvoir exploter les journalistes de chaise
... et puis il est mort. Fin ?
Mais Julie K. Brown n'a pas encore écrit son dernier mot.
Sa documentation doit fourmiller de faits et de preuves à suivre.
Merci pour cet article.
Justine Brabant, merci comme d'hab, quel plaisir de vous avoir retrouvée
"Et de fait, Brown (...) n'a sans doute pas le profil type des grandes plumes des quotidiens américains."
C'est peut-être ça, le secret du bon journalisme ?
Bel et bon article !
Je pense que le journalisme d'investigation est indispensable ! Mais quand les "patrons et leurs staff" font parti de la caste Epstein, du pouvoir politique et financier, de la justice, rien n'est facile mais possible. Les loups se dévorent aussi entre eux, la preuve... et les voyous aussi !
Au fait qu'est devenu le cas DSK ?
Partir du témoignage des victimes... comment un "journaliste" aurait-il pu imaginer une idée aussi folle?
Merci pour cette article qui redonne sa place à une journaliste sans guillemets. Chapeau à Julie Brown.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
" elle a couvrit" > Il faudrait écrire "elle a couvert", non ?
"elle a couvrit [...] mais consacra surtout"
Concordance des temps oblige, c'est plutôt un "a" qui est malencontreusement tombé là où il ne fallait pas.
Ce qui n'enlève rien à la qualité de l'article, ni à la qualité de son autrice (je préfère autrice à auteure. C'est grave ?)
Oups, effectivement, un "a" s'était perdu dans la bataille... C'est corrigé, merci !
Tout le monde avait compris, inutile de me remercier.
"je préfère autrice à auteure"
Moi aussi. Auteureuh, c'est ridicule. D'ailleurs, je crois que "autrice" est la forme d'origine.
RAaaah!!! Enfin!
Quoique, on parle de la journaliste... pas de l'affaire.
Parce que, quand se truc est sorti, Epstein arrêté, j'ai dit wooof!
Ensuite devant ce qui sortait, j'ai dit dedieu! C'est chaud, chaud, chaud! par les ramifications internationale au plus haut niveaux.
Et puis woooooh, hmmm ça va p'tèt' finir mal pour lui.
Et là, quoi tèce que j'apprenje : suicidé en prison...?!!!
Mama mia..!
Ca va chier, de partout et dans tous les sens...!
Alors complotisons à fond: il a été éliminé.
POINT!
Article passionnant, très documenté, très bien agencé, bien écrit.
Un régal et un éclairage intéressant sur ce monde américain décidément étonnant.