Festival BD de Dieppe : parler de censure pour ignorer le "male gaze"
Pourquoi un petit festival de BD s'est retrouvé dans la presse nationale et comment la théorie de la "censure" un peu trop facile est le meilleur carburant des mécaniques d'emballement médiatique.
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"C'est effrayant, c'est hallucinant, on va tous terminer dans un hôpital psychiatrique", déclare donc Praud sur RTL.
Puisse-t-il avoir raison : c'est là que semble bien être leur place... en souhaitant au passage bien du courage et de l'abnégation au (...)
" La voilà, la censure, la vraie. On attend l'indignation de Pascal Praud."
Ca ne fonctionne pas comme ça ! La censure, c'est quand les gens sont communistes, déjà, ils ont froid, avec des chapeaux gris, et des chaussures à fermeture éclair.
Laëtitia Legrand déclare tout d'abord : "Nous avons pensé que la représentation d'une jeune femme en pose lascive, avec un décolleté certes léger, n'entrait pas dans la vision que nous nous faisons de la lutte contre les discriminations".
Puis dans un(...)
Derniers commentaires
« L'existence même de cette polémique prouve que ce point de vue peine tout de même à s'imposer. »
Non, je pense que c’est d’abord un problème de censure ! Pas de mâle gaze. Qui n’est certainement pas inexistant et problématique, mais vient après.
D’ailleurs la censure pr Darmanin du livre Bien Trop Petit fait déjà les gros titres. Toujours pour la même raison : au pays des lumières, on n’aime pas trop les censeurs !
Simple. Basique.
Vue la sagesse de l'affiche originale, j'ai trouvé aussi que sa modification était une demande un peu excessive. Mais la droite, avec son indignation contre les crops-tops et les jupes trop courtes, ne me parait par être en position de donner des leçons.
c'est un des problèmes des médias de droite : ils en font des caisses sur des évènements assez bénins.
j'aimais assez bien CNews et Praud (1er degré), mais cette façon de surjouer l'indignation en en faisant des mégatonnes, c'est somme toute assez lassant. et Bercoff, il plane à 15 000 depuis longtemps.
Concrètement, j'aimerais qu'on m'explique comme un artiste masculin peut se défaire du "regard masculin" (pourquoi employer des mots anglais ?).
S'il commence à réfléchir aux possibles implications de sa représentation des personnages féminins, il me semble qu'il risque de s'auto-censurer.
Si le plaisir d'un dessinateur est de dessiner une jolie femme en robe légère, va-t-il se demander s'il ne devrait pas plutôt l'affubler d'un pantalon, mais surtout pas moulant le pantalon ! Va-t-il lui raboter la poitrine ? Lui dessiner un visage quelconque pour tenir compte de cette perception ? Ceci alors même qu'il s'adresse à un public à majorité masculine et que son attrait pour son travail est en partie de dessiner des jolies femmes (Jim en est un exemple parmi beaucoup d'autres) ?
C'est un problème complexe.
Les dessinatrices proposent-elles spontanément un regard féminin sur les hommes et les femmes ?
Doit-on désormais juger et réduire toute création à cette aune ?Au cinéma, par exemple, je me demande toujours si un film comme "La Route de Madison" de Clint Eastwood relève ou non du regard masculin.
Les "paniquologues" en action. Si seulement on pouvait arrêter de donner de l'attention à ces gens qui ne font que hurler aux loups pour exister. La fable semblait pourtant suffisamment claire.
Quand même, les deux dernières affiches 2021 & 2022 étaient de la même trempe que cette année. Pas très inspiré le Jim, il copie les deux d'avant en choisissant un personnage féminin, et il met des livres, c'est la première affiche du festival avec des livres. Un peu trop convenu.
C'est curieux le pic isolé de décolleté vers le 17 juillet. Et le mot lascive qui est carrément à zéro en dehors de son pic, c'était son heure de gloire.
C'est un dessin créé spécialement pour l'affiche, je ne comprends pas bien la phrase qui dit que c'est pas une œuvre qui est visée. C'est pas non plus un projet qui a été modifié? C'est vrai ou non donc qu'il y a eu destruction d'affiches?
Merci pour l'article !
Concernant la représentation des femmes dans l'espace public, je me faisais justement la réflexion sur la pub, tombant récemment sur les affiches ci-dessous à la sortie du métro le matin à 1 mois d’intervalle environ (plus une 3e que je ne retrouve pas) :
https://www.viedeluxe.fr/wp-content/uploads/2023/05/RTI1764L-SL01764-copie.jpg
Excellent papier, équilibré, qui revient aux bases d'@si, l'analyse médiatique, et ouvre des pistes de réflexion par delà l'anecdote. Voté et merci à vous.
L'article est super mais le 'male glaze' de Daniel je m'en remet pas. Le lapsus est, disons, intéressant.
Un article qui ne traite pas le sujet de façon manichéenne, c'est intéressant.
Concernant la polémique sur les "islamogauchistes", force est de reconnaître qu'en terres d'islam le voile et les tenues couvrantes sont imposées aux femmes afin qu'elles ne suscitent pas la convoitise des hommes.
Dans nos sociétés, les prescriptions vestimentaires faites aux femmes depuis les années 50 visent au contraire souvent à susciter la convoitise. Par prescription, j'entends mode, pas obligation, mais la mode est une sorte d'obligation, l'être humain étant un animal social.
▼ Mais prenons un peu de recul sur le "male gaze".
● Les humains, fruit de la l'évolution du vivant et de la sélection naturelle, ne sont au départ que des véhicules utilisés par leurs gènes pour se multiplier par la reproduction (cf Le Gène Égoïste de Richard Dawkins).
Le mâle a une fonction assez simple : introduire ses spermatozoïdes dans une femelle tant qu'il peut le faire.
Et la femelle a une toute autre fonction : se faire féconder par un mâle, porter son enfant en elle durant neuf mois, l'allaiter (ce qui la rendra souvent inféconde pendant six mois voire plus par le biais de la prolactine), et l'élever jusqu'à ce qu'il devienne autonome, c'est-à-dire des années.
● La pulsion sexuelle du mâle le porte donc naturellement plutôt à multiplier les actes sexuels, et à dévorer du regard toute femme jeune et physiquement attrayante.
Celle de la femme la porte naturellement plutôt à trouver un compagnon fiable qui va la féconder et la protéger. Ses critères d'intérêt incluent bien sûr l'apparence, mais vont bien au-delà.
● Entendons-nous bien : ces considérations sont juste biologiques, les sciences humaines montrent que les choses sont autrement plus complexes chez l'être humain.
Et entendons-nous bien : j'explique, je ne justifie pas. D'ailleurs la culture, la civilisation, ça consiste avant tout à s'opposer aux instincts naturels et aux traditions.
BREF
Les choses ont considérablement évolué dans le monde occidental ces cinq dernières décennies, même si les féministes continuent à employer inlassablement le terme "patriarcat".
Des progrès restent bien entendu à faire, notamment concernant l'imaginaire et les représentations, mais on ne changera pas les racines biologiques de nos attitudes et nos comportements. Il faut juste les encadrer au mieux par l'éducation, les règles morales, les règles sociales et les règles juridiques.
Laëtitia Legrand déclare tout d'abord : "Nous avons pensé que la représentation d'une jeune femme en pose lascive, avec un décolleté certes léger, n'entrait pas dans la vision que nous nous faisons de la lutte contre les discriminations".
Puis dans un second temps : "Les gens pensent que le problème vient du décolleté car l'auteur a rajouté trois livres. Nous, on a juste dit "changez l'image", elle aurait pu être en train de lire ou de dessiner".
C'est pas ce qu'on appelle du foutage de gueule ?
" La voilà, la censure, la vraie. On attend l'indignation de Pascal Praud."
Ca ne fonctionne pas comme ça ! La censure, c'est quand les gens sont communistes, déjà, ils ont froid, avec des chapeaux gris, et des chaussures à fermeture éclair.
Mais pourquoi praud s'indignerai ? Pour lui ce n'est pas le rôle d'une bd écrite de manière progressiste de faire de l'éducation sexuelle ? C'est plutôt le rôle du curée ou de son collègue Morandini !
"C'est effrayant, c'est hallucinant, on va tous terminer dans un hôpital psychiatrique", déclare donc Praud sur RTL.
Puisse-t-il avoir raison : c'est là que semble bien être leur place... en souhaitant au passage bien du courage et de l'abnégation au personnel soignant de l'établissement qui hébergera tou.tes ces réacs.
En 20 ans d'affiche du festival, il n'ya eu que deux femmes créditées, et dans les deux cas elles sont avec des hommes.
Lutter contre le Male Gaze, ça commence par donner de la place à une plus grande diversité d'auteur.
Merci pour l'article ! 👍