Filoche, Filippetti, la paresse et le travail, d@ns le texte
Ce sacré travail : il n'est question que de lui, ces temps-ci. Est-il libérateur, émancipateur, ou oppresseur ? Ce débat, qui traverse tant de questions de société actuelles, de la retraite aux heures supplémentaires, sans oublier la controverse initiée par Elisabeth Badinter sur les femmes et la maternité, nous avons souhaité le faire rebondir autour d'un texte, classique et provocateur, "Le droit à la paresse", publié en 1880 par Paul Lafargue. Avant de regarder l'émission, lisez donc ici le petit résumé pédagogique de Judith Bernard.
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Derniers commentaires
( Sans compter que je trouve aberrant son discours sur le congé parental, qu'elle considère comme mal car handicapant pour la carrière ... Qu'est ce qui est le plus important, s'occuper de l'éducation de ses enfants, ou satisfaire son patron ? )
Que font les gens de leur temps libre ,en rentrant de leur boulot chez McDo ?
Certains passent leurs nuits à coder des logiciels open source, ou des sites web non marchand.
D'autres, font du théâtre, de la musique, du jardinage, du bricolage, de la menuiserie, bien d'autres choses encore, pour lesquelles ils sont souvent biens plus qualifiés que pour leur activité professionnelle ...
Question : Si 10% de la population produisent assez pour subvenir aux besoins de tout le monde, pourquoi vouloir absolument enchaîner les 90% restant à une activité qui 1 - ne sert à rien ou à pas grand choses (ou pourrait être faite aussi bien sinon mieux par une machine), 2 - Ne les intéresse pas, 3 - Leur fait perdre du temps qu'ils pourraient consacrer à d'autres activités plus épanouissante, et dans lesquelles ils sont bien plus efficace.
Jusqu'à il y a 2 semaines, je travaillais comme préparateur de commande dans une boite avec 80% d’intérimaires, et j'ai constaté un phénomène plutôt perturbant ... Les gens de ma génération (j'ai 21ans) ont un rapport au travail très différent des générations précédents ...
Mes collègues plus âgés étaient à la fois très critique envers la hiérarchie, et fiers de leur travail. Alors que les jeunes ont un rapport plus "désincarné" avec leur activité, ils ne croient pas à l’émancipation par le travail, et acceptent tout à fait de "laisser leurs cerveaux au vestiaire".
Et c'est le même rapport qu'ils ont avec la politique. Il n'y a qu'a voir les débats des AG lycéennes. Le discours majoritaire des anti-bloqueurs n'est pas "vous avez tord de refuser telle ou telle réforme", mais "ça ne servira à rien".
Si on compare la situations des esclaves dans les colonies et des ouvriers de la métropole à la même époque, les conditions étaient elles SI différentes que ça ?
Les "maîtres" étaient tenus de fournir aux esclaves un toit et de la nourriture, que beaucoup d'ouvriers parisiens ne pouvaient pas s'offrir avec leurs salaires. Je ne suis pas convaincu non plus que les contremaîtres dans les champs de cotons traitaient moins bien leurs subordonnés que le faisaient leurs homologues dans les filatures métropolitaines ... Et si, certes, les esclaves n'avaient pas droit à la propriété, les ouvriers y avaient ils seulement accès ?
L'esclavage ne serait-il pas qu'un travail payé en nature ?
N'est ce pas donc pour le TRAVAIL que nous devrions nous excuser auprès des peuples de nos anciennes colonies ?
Le progrès s'est arrêté avec la suppression du ministère du temps libre en 1981.
Je voudrais juste revenir sur la fin de l'émission et le problème soulevé par vos deux invités du statut de la femme au travail. En effet, tout est fait pour qu'elle revienne au bercail et s'occupe de sa progéniture. le démantèlement de l'école maternelle aussi y contribue avec la volonté de ce gouvernement de créer les jardins d'enfants et j'ai entendu aussi tout récemment de surcharger encore les places en crèche sans augmenter le nombre de personnel.
Filippetti parle de 80 M pour le budget d'incitation des femmes à rester au foyer et 12 M de budget pour l'université. Cherchez l'erreur!
Le PS doit se mobiliser pour cette bataille de l'école qui est le seul levier, à mon sens, pour tous les futurs adultes de ce pays à occuper leur temps laissé libre par le travail et revenir sur le modèle de la société de consommation. L'école sert aussi à ça, à faire apprendre à nos enfants comment réfléchir et à profiter (gros mot!) de la paresse
Abh
La TAZ, c' est une part et demie pour le capitaine, nous n' avons jamais vu d' association plus efficace. Les actionnaires et héritiers armés de CRS, nous ont soumis au petit emballage, 35 heures à poser les étiquettes de la jet set c' est beaucoup trop. De plus ils se goinfrent encore du pétrole que nous devons brûler pour nous rendre à la pointeuse.
Filoche est excellent, il me réconcilierait presque avec le PS ! Il pose les vraies questions aujourd'hui, celles qu'on cache à la majorité des gens bernés par "la valeur travail" tout aussi chère à la gauche qu'à la droite, hélas ! On leur fait croire que la seule façon d'être utile, c'est travailler pour le patronat ou les banquiers !! n'importe quoi.
Ah oui faire autre chose que s'abrutir, s'éreinter de 8 à 12 h par jour au travail et dans des conditions inhumaines. Enfin, réfléchissons, aller regarder la marguerite sous les pétales ou visiter les musées, faire des voyages, du bénévolat, se rencontrer entre potes, enfin des trucs qui nous plairaient quand on veut et selon nos choix, c'est pas mieux que d'être maçon ou caissière chez Monop ?
Bref, je revendique le droit à la paresse imaginative.
Merci Filoche !
Annie
Mon boulot consistait à préparer les voitures pour les clients, c'est à dire, aspiré, laver les vitres, contrôler pressions pneus, les niveaux des liquides.
Les jours passent et un jour une responsable accompagnée d'un super-responsable me demande si je suis heureux et là je sais pas ce qui m 'a pris j'ai voulu faire de la sémantique je lui est dit que le mot qui qualifié mon état d'esprit était content, j'étais content d'avoir du boulot pour pouvoir payer mes factures.
Le soir même elle me convoque pour me dire qu'elle arrête ma mission parce que j'ai eu l'outrecuidance de dénigrer le travail de préparateur de véhicule chez HERZT devant un super-responsable.
Depuis je laisse la sémantique chez moi!!
Bravo aussi pour le choix des intervenants, de belles personnes toutes les deux.
Merci
http://www.marianne2.fr/Michel-Maffesoli-on-assiste-au-retour-des-tribus_a189566.html
Merci pour cette émission.
merci Judith.
Au passage : ça fait tout drôle d'entendre une parole de gauche au parti socialiste…
Je laisse les références pour ceux qui ont apprécié les propos de G. Filoche et qui voudraient prolonger leur plaisir avec un peu de lecture.
J'ai 25 ans, bientôt 26, ma plus longue expérience professionnelle se résume à avoir travaillé pendant 1 an comme livreur de pizza. Un matin, je ne me suis pas réveillé, et je ne suis pas allé bosser tellement l'idée de devoir subir une fois de plus le regard de mon supérieur était devenu insupportable, les jours ont passé et je n'y suis jamais retourné. Ça va faire plus d'un an maintenant que je n'ai pas travaillé. J'ai bien essayé de retrouver un poste similaire, j'en avais d'ailleurs trouvé un, dans un resto chic en face d'une grande station de radio au logo rouge à Paris, et malgré le fait d'avoir vu tout les jours Jean-Pierre Foucault enfiler son K-way, d'avoir servi Laurent Gerra et Vincent Perrot, je n'ai pas tenu plus de 4 jours. Chaque matin en y allant, je transpirais tellement à l'idée de retourner travailler de 10h à minuit et demi qu'on pensait que j'étais venu sans manteau sous la pluie. Je suis partie sans même demander à être payé.
Je me suis posé la question de l'épanouissement au travail, la vérité est apparue quand je me suis rendu compte que je n'avais jamais été aussi riche que depuis que je ne travaillais plus. Riche financièrement, ne pas travailler ne vous incite pas à consommer, j'envisage aujourd'hui de créer ma société d'édition de bande dessinées, mais surtout une autre forme de richesse qui m'a permise de valoriser l'être plutôt que l'avoir, le savoir plutôt que l'efficience, et petit à petit parvenir à me remettre en question.
Alors je ne sais pas si le rapprochement avec l'œuvre de Kundera est pertinente, mais quand j'entends parler Filippetti à propos du travail, je ne peux m'empêcher de trouver cette légèreté insupportable, particulièrement cette impossible équation qui opposerait stricto sensus l'absence de travail à la libération de la Femme. Une idéologie qui a remplacé l'enfant par un patron, la famille par la carrière, au nom du choix ? Ce choix en est-il encore un quand une société toute entière prône d'abandonner les siens au nom d'un égoïsme carriériste ?
Je dois être trop libertaire et attaché à la responsabilité individuelle pour considérer qu'il est bon choix de penser à soi avant ceux pour qui vous compter le plus. C'est probablement antiféministe, mais si la légèreté de cette doctrine m'oblige à l'être, alors c'est sans regret que je l'affirme.
Mais depuis il y a eu un tel matraquage idéologique tant de la droite que de la gauche, avec le soutien de ce vecteur diabolique qu'est la télé, que la plupart des gens ne peuvent plus imaginer leur vie autrement.
Il serait tant de libérer l'imaginaire !
Un dernier mot pour remercier Gérard Filoche d'être ce qu'il est, il en faudrait beaucoup comme lui, et aussi à Judith pour la qualité de ses émissions. Quant à Mme Filipetti, je suis sur la défensive, Mme Royal étant bien loin de vouloir s'attaquer à l'aliénation par le travail !!!
Voilà donc que cette émission a été l'occasion d'un débat de fond passionnant : oui, j'ose lâcher le mot, de fond. De FOND ! Un débat qui me réconcilie avec la politique (il ne m'échappe pas pourtant que les deux contradicteurs sont de gauche). Et sans doute, le fait que M. Filoche soit un spé-cia-lis-te de la question, n'est pas étranger à cette impression. Après tout, le travail, c'est son univers, son travail ! Mais combien on aimerait entendre les politiques parler aussi précisément et concrètement sur d'autres médias, le Grand Journal, le journal de TF1, toutes les émissions politiques..., alors qu'en général les mêmes nous servent ailleurs, sur d'autres plateaux, leurs bonnes intentions sous la forme d'un jargon compassé et artificiel ! On a le droit de parler de politique !
Oui, ce débat aborde les bonnes questions, sur la consommation par exemple : travailler plus pour gagner plus : pour vivre, manger, se loger, ou acheter des tonnes de conneries dont on pourrait se passer ?
Ou alors : est-ce vraiment déplacé de parler de propagande à propos de l'offensive umpiste et medefienne contre les 35 heures ? Mais qui est-ce qui rappelle aujourd'hui qu'à l'époque de la mise en place des 35 h (certes il y avait en plus les emplois-jeunes, et la croissance), le chômage a spectaculairement baissé (un million de chômeurs en moins je crois ?) ? Baisse record du chômage en 2000 Libé.fr
Qui est-ce qui rappelle que les patrons, eux qui sont si favorables à la réforme, si disposés à faire bouger la France, ont résisté de tout leur poids à la réduction du temps de travail, ce que Filoche appelle "le contournement des 35 heures" ? Enfin, pourquoi la gauche n'assume pas ces 35 heures, pourquoi n'en tire-t-elle pas fierté, pourquoi ne dénonce-t-elle pas cette hypocrisie de la droite et du patronat ? Pourquoi n'attaque-t-elle pas de front ses adversaires, au lieu de faire pénitence et de leur servir la soupe, de les suivre toujours sur le terrain qu'ils ont miné ?
On devrait entendre d'avantage monsieur Filoche.
Bien que défendeur de la protection des émission financées par les abonnements, celle-ci devrait être intégralement en accès libre. Une bonne pub pour le site.
C'est maintenant chose faite, et, pour une première, j'ai adoré !
Filipetti "la fierté du sidérurgiste devant sa coulée",
c'est typique du langage des directeurs (fiers certainement devant leurs bonus)
En tant qu'ancien de Gandrange, donc sidérurgiste, je peux avancer que le sidérurgiste devant sa coulée est surtout fier que ce soit lui et pas un autre qui est à cette place (en fait ils sont plusieurs car une aciérie fonctionne à "feu continu"), disons que c'est un excellent professionnel.
Le discours des directeurs étaient le même dans l'industrie du bois et de la banque, j' y ai aussi travaillé, tous fiers (jusqu'au ridicule à force de répétition)
Alors madame Aurélie Filipetti, pour la nostalgie OK mais pour la fierté pas d'accord, fiérot serait plus proche de la vérité
sur la forme, pour le texte de Lafargue, à part Fillippetti qui nous donne une indication sur le côté drôle qui se retrouve dans l'écriture, on ne saura pas grand chose....
sur le fond, l'émission était particulièrement intéressante avec le va-et-vient constant entre d'une part, Judith et le texte de Lafargue qui retrace une période passée, et d'autre part, ses deux invités qui nous ramènent dans la réalité du travail de l'époque actuelle....
quand j'étais petite on avait encore les phrases de "morale" le matin au tableau noir et l'une d'entre elles, qu'on nous assenait régulièrement, était : "il faut aimer ce que l'on fait et non pas faire ce que l'on aime"
grrrhumpffff très judeo-chrétien j'en conviens :)
une des premières souffrances au travail est sans doute la non-reconnaissance du travail effectué ; j'ai moi aussi grandi dans la région des mines de charbon et c'est vrai que les hommes étaient fiers de descendre "au fond" ; ils travaillaient dans les mines d'ailleurs souvent de père en fils ; leur travail était nécessaire au pays qui était reconnaissant à ces hommes de risquer leur vie pour les chauffer, ravitailler les trains et autres usines qui nourrissaient leur quotidien.....
ce qui s'est transformé dans nos sociétés, (avec je pense, en particulier, l'actionnariat et le profit qui tombe dans la poche de ceux qui investissent leur richesse et non leur personne), c'est le mépris avec lequel on traite le travailleur ; de nos jours c'est un peu celui qui met la main à la pâte contre celui qui met la main à la poche !! pas du tout le même investissement personnel d'où les ressentiments !
même des métiers pas si pénibles physiquement, deviennent éprouvants parce que moins reconnus, moins valorisés qu'auparavant ; trop de main-d'œuvre sur le marché de l'emploi entraine une déshumanisation de l'embauche : "si ce n'est toi -parce que tu refuses mes conditions même scandaleuses- ce sera ton frère !!!!"
pour que les entreprises du Cac 40, entités informelles qui n'existent que par la volonté de quelques actionnaires omnipotents, croissent il faut que la main-d'œuvre décroisse, logique implacable du capitalisme actuel ?!!!!
et quand le prix à payer pour que le système survive doit passer par le sacrifice de la main-d'œuvre, alors il y aura sacrifice, avec son cortège de blessures narcissiques, quotidiennes et indélébiles, pouvant aller jusqu'à la tragédie.......
J'ai été un peu étonnée que personne ne fasse allusion aux films (incontournables à mon avis) "Attention danger travail" et "Volem rien foutre al païs" de Pierre Carles; j'espère que ce n'est pas à cause de ses antécédents avec DS!!!
Sinon, j'apprécie la nouvelle formule de l'émission, et l'idée que le texte lui-même influence la structure du plateau.
J'aimerais bien y voir ME Nabe: il peut être passionnant quand il est bien interrogé, c'est tout de même un des rares écrivains majeurs de notre temps, sa guerre avec le monde de l'édition mériterait décryptage (et il a peut-être raison quand il dit que son dernier bouquin marquera un tournant dans ce domaine).
Encore une fois, merci Judith!
Pendant la première demi-heure, j'ai eu un peu peur que l'on s'éloigne trop du texte et du concept originel de l'émission (comme certains plus haut le laissent supposer), mais après avoir bien laissé les invités parler, Judith les ramène au texte et en cite plusieurs extraits.
Et je suis entièrement pour ces changement de format aux grès des besoins, c'est une des erreurs récurrentes des émission télé de s'enfermer dans des carcans et des dispositifs idiot de façon à ce que le téléspectateur ait ses repères.
Bref cette émission serait parfaite si elle avait gardé l'ancienne musique d'intro, qui va ma manquer. Mais bon ça reste léger comme défaut.
Toujours d'accord d'autant plus qu'elle est de gauche qu'elle peut pas vraiment se lacher.
Merci de continuer à nous proposer de bonne émissions.
Je suis artisan tailleur de pierre (qui a apprécié de voir sa profession citée dans l'émission) qui, depuis 10 ans, a instauré un temps de travail de 33 heures réparties sur 4 jours par semaine (pour mes ouvriers car je suis, personnellement, plus longtemps sur le pont, mais avec plus de liberté qu'avant quand mes semaines étaient prises à 100 % par mon entreprise). Cet horaire est particulièrement apprécié par mes ouvriers (et par moi-même), et qui les rend plus motivés et détendus.
Cent pour cent d'accord avec Gérard Filoche quand il défend l'idée de fond de Lafargue.
Je suis ouvrier depuis 33 ans, j'ai commencé à travailler à 16 ans et je peux vous dire que si on me donnait un revenu suffisant sans me demander d'aller me faire chier dans une entreprise où je me sens pressurisé sans jamais être reconnu à ma valeur d'être humain, je signe des deux mains et des deux pieds. Croyez moi, je sais m'épanouir sans aller au boulot, il y a suffisamment à faire entre les lectures, les balades, les visites culturelles, les voyages, le temps à consacrer à sa famille et autres passions diverses... j'en passe et des meilleures.
Désolé Mme Filippetti, le travail en tant qu'obligation d'aller bosser pour un patron ou des supérieurs hiérarchiques qui la plupart du temps ne vous respectent pas ne me paraît pas particulièrement propice à l'épanouissement personnel. Et quand bien même les conditions de travail sont plutôt acceptables et même très agréables comme c'est le cas dans le milieu où travaille ma femme (base de loisirs pour enfants), je peux vous certifier qu'elle se trouve très heureuse de bénéficier de 10 semaines de congés payés par an (5 semaines légales + 13e mois donné sous forme de congés), ça lui permet de s'adonner à ses passions, photo, balades, glandouille (nous n'avons pas d'enfants), etc. Alors, vive la réduction du temps de travail ! Mais cela n'empêche pas de vouloir en améliorer les conditions, bien évidemment.
Dans tous les cas, je suis profondément persuadé que le temps libéré, à condition d'avoir suffisamment de revenus, est très largement profitable. Et tant pis pour ceux qui sont incapables de vivre sans travailler par manque d'imagination ou de centres d'intérêts, et j'en connais. Mais que ceux-là ne viennent pas nous gâcher la vie en plébiscitant l'idéologie de la classe dominante.
En résumé, bravo pour cette émission et aux chiottes l'idélologie rétrograde de Sarkozy, Parisot et leurs acolytes largement inspirés par les idées de Von Hayeck et Friedman.
Le gain de productivité, c'est à dire le fait qu'il faille moins de "travail" pour fabriquer les mêmes choses, qui est continu, devrait nous permettre de passer aux 32 heures...et de continuer à baisser, d'assurer les retraites malgré l'augmentation de la durée de la vie, ect...Mais voilà, le gain de productivité est complètement capté par les profits boursiers.
Les fonds d'investissement imposent aux entreprises cotées en bourse un retour sur investissement toujours plus grand, et, pour y répondre, les entreprises n'ont qu'un moyen, baisser les coûts salariaux, et imposer la même chose à leur fournisseur;
La question qui se pose, c'est comment imposer un retour à des profits "raisonnables"?
Les politiques, qui sont censés nous représenter, y compris au PS, détiennent des sommes importantes dans des actions, des stocks et fonds de placement. Ce n'est pas dans leur intérêt de s'y attaquer. Il est dans la nature humaine de montrer les dents quand on veut vous reprendre votre os, même si vous en avez pléthore à ronger... Ca ne va pas être facile de redonner au travail la part qu'il mérite!
Je regrette que l'on confonde dans le mot "travail", les notions d'"emploi", de "place dans la société" (reconnaissance sociale) et de "moyens de vivre". Là réside le malentendu sous-jacent à la discussion.
Évidemment que c'est Filoche qui a raison.
Mais je n'en suis qu'à la moitié de l'émission.
4. Hideux dans leur apothéose,
Les rois de la mine et du rail
Ont-ils jamais fait autre chose
Que dévaliser le travail:
Dans les coffres-forts de la bande
Ce qu'il a créé s'est fondu.
En décrétant qu'on le lui rende
Le peuple ne veut que son dû.
...
C'est la lutte finale:
Groupons-nous, et demain,
L'Internationale
Sera le genre humain.
C'est la lutte finale:
Groupons-nous, et demain,
L'Internationale
Sera le genre humain.
http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2983
Du coup, j'y suis revenue ...Le texte a l'air gaillard ! J'ai encore plus envie de le lire, depuis que je sais que l'archiduchesse l'a anathémisé !
L' acheter et le lire sera donc une (trés petite, mais quand-même...) oeuvre de résistance !
Et puis, voir et écouter deux personnages politiques, non markétés, un peu vautrés sur leur chaise, et se lâchant ( ou du moins, ayant laissé la langue de bois au vestiaire ), cela parait un exploit ! On n'y croyait plus ! ça m'a enlevé, j'en suis sûre une partie de mes rides ! L'impression du bon vieux temps, quand il n'y avait pas encore de marketing à tous les échelons de la Société !
Et, puis, Judith, vous n'avez pas "lâché le morceau" ! têtue que vous êtes ! on voyait bien que le sujet vous tenait à coeur !
Histoire de ne pas s'arrêter à des "il paraît que", "étant donné sa position, on peut supposer que", jusqu'au "il appert que", etc. ?
Je n'ai lu aucun livre de Badinter, donc ne peut prendre position pour ou contre, c'est juste par curiosité intellectuelle. Et il me semble que l'on aurait là un exemple parfait de continuité que peut assurer (et assumer ?) @si : dénoncer un possible problème, et plutôt que de laisser courir la rumeur, aller vérifier par soi-même si la problématique existe réellement, ou connaître le point de vue de l'intéressé directement auprès de ce dernier...
Non ?
Quels types de débats sur le mode, la durée, le partage du travail , sa pénibilité existent hors de notre hexagonale préoccupation ?
C'est à dire comment pourrait être reçu ce type de discours "le droit à la paresse " et la "fierté du travail" dans une société autre que la notre ? En Allemagne ? Au Japon ? et dans des pays non occidentaux ? Chez les Haïtiens par exemple ...
C'est juste une question, j'ai pas la réponse...
comment finance-t-on un revenu d'existence garanti ?
Pour ce qui est de la "troisième voie" qu'invoquait JB, les écolos réfléchissent à cela en ce moment (la crise dite des sub primes y est pour beaucoup). Je me rends compte que sur le travail, nous avons une position plus avancée que les socialistes car ça fait un bon bout de temps qu'on parle de 32h afin que la diminution du temps de travail ne soit pas compensée par des gains de productivité (qui en période de faible croissance détruisent des emplois au lieu d'en créer). Je n'ai pas entendu une seule fois le mot "formation" alors que s'il y a un outil qui permet de donner du sens au travail qui soit déconnecté du stricte besoin de bouffer, c'est bien l'apprentissage, ce qui caractérise le mieux la vie. On traite de cela en long en large et en travers, c'est une compétence de la Région. Enfin et surtout, nous en sommes dans notre réflexion à considérer que le plein emploi, comme le dogme de la croissance infinie est une perspective un peu bancale, surtout compte tenu du manque de volonté de convertir et former les salariés les moins qualifiés. Aussi, alors qu'avant le travail n'était un esclavage (j'ai jubilé quand JB a prononcé ce mot pour parler du salariat !) acceptable que si le salaire égalait ou dépassait la réalisation de soi, désormais, comme le travail bien payé se fait de plus en plus rare (surtout chez les personnes dont la formation insuffisante les met en compétition avec des asiatiques), pour éviter l'explosion sociale, c'est sur l'économie sociale et solidaire qu'il faut miser et une économie qui rétribue les gens plus avec la qualité du lien et l'importance de la création de sens de leur action, que par le seul salaire. La réalisation de soi devient le moteur de l'économie. La reconnaissance sociale prend toute son importance. Et le pire c'est que je réalise que c'est aussi valable pour les cadres, réputés avoir des missions plus gratifiantes. Eva Joly expliquait lors d'une conférence il y a quelques jours, que la Norvège avait simplement décidé de mettre en place un organisme qui offrirait une tribune aux juges d'instruction du monde entier qui prennent des risques sans proportion avec leur salaire, qui sont mus plus par un idéal. Pouvoir parler de leur travail du danger qu'ils encourent est une forme de salaire et une motivation supplémentaire qui devrait les encourager à persévérer là ou ils pouvaient préférer laisser tomber sous la pression.
Pour le revenu d'existence on est aussi au clair depuis un bon bout de temps. D'aucuns disent que ça coûterait même moins cher que l'ensemble des dispositifs actuels réunis. Enfin, je regrette que Filipetti n'ait pas plus creusé la question de la responsabilité des "esclaves" du travail à la fin. Je crois aussi qu'il est insultant de faire passer les salariés pour des innocents, seules victimes incapables d'esprit critique à l'égard de harcèlement de la pensée néo-classique : lorsqu'ils achètent des produits superflus, qu'ils défendent des entreprises qui produisent des produits nocifs (pour les salariés et les destinataires), ou qu'ils s'endettent pour acheter des conneries (j'ai entendu dire que dans la plupart des foyers dans les HLM, il y a 2 ou 3 télés !) ou encore achètent des trucs venus du fin fond de l'Asie, ils s'enchaînent en conscience et enterrent la clé. Et sur le congé de parentalité, le mot "père" n'a pas été prononcé au moment du débat sur l'égalité des genres. La Norvège donnent de longs congés parentaux équivalents pour les deux parents et incitent les pères à les prendre (sinon le droit au congé disparaît au bout d'un certain temps). Dans les pays scandinaves, les crèches dans les moyennes entreprises, c'est la normes, sans que les femmes aient plus l'obligation de trimballer leur petit que les hommes. C'est il me semble un meilleur chemin vers l'égalité.
merci
"Les philanthropes acclament bienfaiteurs de l'humanité ceux, qui pour s'enrichir en fainéantant, donnent du travail aux pauvres."
"Travaillez, travaillez, pour créer votre bien-être"
"Le grand problème de la production capitaliste n'est plus de trouver des producteurs, mais de découvrir des consommateurs, d'exciter leurs appétits, et de leur créer des besoins factices."
"Travailler plus pour gagner plus", une belle arnaque. Et le "pouvoir d'achat" qui va avec...
nos ancètres,hommes préhistoriques,"travaillaient" 3 heures par jour,et cela a duré des dizaines de milliers d'années...ce vieux fond contemplatif et libertaire est engrammé dans nos gènes très profondement.toutes les salades comme"travailler à la sueur de son front","travailler plus pour ganer plus",sans parler du sinistre:"le travail rend libre" sont discréditées en s'incarnant.
bravo judith b pour votre positionnement offensivement réfractaire,belle prestation aussi de filoche,seule "la réaliste" filippetti plombe un peu le moral des chomeurs militants.
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Comment voulez-vous qu'on range nos petites boites si vous fabriquez des objets courbes ?
N'en déplaise à certains, la littérature s'enracine aussi dans la réalité sociale. Elle s'en nourrit, pour mieux la dire et, de temps en temps, rêver
qu'elle soit heureusement différente.
J'ai,moi aussi, retrouvé le livre de Lafargue dans ma bibliothèque,pour m'y replonger avec plaisir.
Continuez à nous faire aimer la littérature dans ses diverses formes et à nous rappeler qu'elle se vit toujours au présent.
la députée trouve le travail magnifique,
faudrait lui trouver un emploi, aprés on en reparle...
Filoche trés incisif, excellent !
Je rebondis sur quelques commentaires du forum :
Citation Peerline : « Le droit à la paresse … est tout simplement incompatible avec un autre droit, celui de consommer. Droit à consommer qui devient vite devoir à consommer… »
Dans notre système capitaliste, la consommation est une des carottes qui marchent excellemment sur un nombre considérable d’individus, cependant que la valeur travail-emploi devient de moins en moins attractive compte tenu que fournir des efforts fait de moins en moins recette.
Citation Jérémie : « le travail, au sens emploi, n’a plus aucune valeur »
La plupart des emplois n’étant pas rémunérés à leur valeur, le travail en tant qu’emploi ne représente presque plus aucune valeur pour certaines catégories professionnelles, et de fait, le système capitaliste forge nécessairement les conditions de son effondrement :-)
Citation acryline : « Le droit au travail ce n'est pas le droit à l'exploitation. »
Excellent slogan, j’adhère :-)
Citation acryline : « Tout emploi s'il n'est pas lié à une aspiration personnelle doit être limité au maximum, organisé au mieux et largement rémunéré si on ne peut s'en passer. »
Totalement d’accord que l’emploi professionnel devrait être essentiellement une activité de réalisation de soi :-)
L’immense majorité d’entre nous « sommes formatés par une idéologie infligée » extrêmement prégnante parce que stimulant nos appétences, nos convoitises, nos désirs égotistes - si, si.
L'émission a perdu toute légitimité. Et cette manière de jubiler vous va si mal, Judith.
Le plus triste c'est que cette nouvelle formule attirera probablement plus de « clics « , que les déçus de mon espèce auront toujours le curseur curieux, et que vous serez finalement ravie d'avoir si promptement posé le livre au sol. Un polar par-ci, un joli saupoudrage d'exaltation gauchiste par-là, une polémique de temps en temps; c'est bancal et inutile !
Dans le texte était pour moi la pépite du site. Il est clair que je ne me réabonnerai pas.
J'ajoute que les avis qui vous sont favorables sont principalement des témoignages de sympathisants politiques. C'est très révélateur. Ayez un peu de courage, assumez cela, et changez le nom de votre émission.
Je vous propose : "Génération sympa" ou encore "Rebelles entre deux pages"
Ou dans "les idées" ?
Ici, le "Droit à la paresse" n'est nulle part compris comme texte. Mais comme proposition idéologique, dont on mesure ou non l'actualité, et avec lequel on se dit d'accord ou non. Enfin, dans le meilleur des cas - lesquels doivent, mis bout à bour, recouvrir environ cinq des soixante-dix-huit minutes que comptent l'émission.
J'aime bien Filoche, il m'intéresse, là n'est pas la question. Filippetti n'est aucunement crédible, mais là n'est pas non plus le problème.
Le problème, c'est la disparition du "texte".
Vous nous donnez une belle émission littéraire comme on en voit peu, n'en déplaise à certains. Car justement, vous faites vivre Le Droit à la paresse
dans son ton, sa forme et son contenu. Et puisque son contenu est politique, bien sûr qu'il appelle une discussion politique. La littérature a su être éminemment politique. Donc bravo, vous avez fait là du bon travail.
J'ai pensé dans la première demi-heure que deux PS (autant qu'on puisse considérer Filoche comme PS) n'était peut-être pas un bon choix. Mais finalement, le résultat est intéressant: pas de langue de bois, peu de discours officiel, mais l'exposé de convictions de politiques, l'élaboration d'une réflexion comme on n'en entend plus. voilà qui fait du bien... et qui laisse songeur sur les discours officiels du PS justement... (Ségo et le modem; Martine Aubry qui s'emmêle sur l'âge de départ à la retraite). Intéressant donc de voir des individus politiques hors de l'appareil politique. (Mais bon sang que fait Filoche au PS???)
PS: J'apprécie beaucoup la vitalité de votre présentation et de votre conduite des débats, mais vous parlez un petit peu trop fort par rapport aux autres, j'ai dû monter et baisser le son plein de fois entre vous et Filoche.
Dans l'un de ces entretiens, celle-ci déclare: "Je débarquais avec la vision globale d'une masse de travailleurs opprimés, tête basse, dans le registre de la plainte. Or, ce n'est pas du tout ce que j'ai vu, même si leur situation est difficile. Dans ces vies dures, personne ne se plaint. La dignité humaine est la plus forte." (Les Inrockuptibles, n°742, p.16)
Comme si elle rentrait dans le salariat précaire avec une vision à la Filoche pour en ressortir avec un discours à la Filippetti...
Ce qui me gène dans ce constat, c'est l'étiquette que Florence Aubenas lui donne, à savoir qualifier de dignité humaine le fait de pas se plaindre... Moi, je parle plus facilement de résignation, d'orgueil mal placé que de dignité humaine en la matière.
Ma faible expérience de ce genre de travail alimentaire, précaire, me fait pencher vers cette vision plus désabusée, moins romantique, car, dès lors qu'on ose, que quelqu'un ose, l'ouvrir, formuler ce qui ne se dit pas habituellement, les langues se délient et les plaintes se font entendre.
L'aura qui entoure le travail fait qu'on le respecte, de peur de perdre soi-même son propre respect à ainsi le dénigrer, comme si l'opinion qu'on avait de son travail était l'opinion qu'on avait de soi...
Mais faire un travail de merde n'implique pas que vous en soyez une vous-même.
Il n'y a rien d'indigne à se plaindre. N'intériorisons pas les codes de conduite qui plaisent aux exploiteurs, n'hésitons pas à nous plaindre, ce n'est qu'ainsi qu'on conserve sa dignité.
yG
ps: Pas sûr que Florence dans l'entretien aux Inrocks ait su trouver les mots justes, car, comme le souligne un extrait de son récit pioché cette fois dans Libération "«Plus on nous fait travailler, plus on se sent de la merde. Plus on se sent de la merde, plus on se laisse écraser.» dit l'une des travailleuses, on est déjà bien loin de la dignité humaine et de la non complainte. Comme quoi, le livre contient plus que ce que Florence a pu en ressentir elle-même et mérite visiblement qu'on s'y arrête.
Finalement, il ne restera de "définitifs" que les avis, analyses, jugements et opinions d'une proportion réduite mais non négligeable de forumeurs. Mais c'est déjà bien, dans un monde où la perfection est inatteignable. Et comme il n'y a que les imbéciles qui... etc... tout nous porte à rester optimistes pour l'avenir de D@ns le texte.
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Impression/réaction après visionnement :
- Filoche, t'es le meilleur ! Filoche président... du PS !
- Entre Filoche et Filippetti les divergences tiennent plus de la nuance que de l'opposition franche ; du coup, la contradiction à Filoche m'a semblé plus souvent portée par Judith que par Aurélie.
- Je fais confiance à Judith quand elle suggère que ses deux invités politiques apprécient la prose et la rhétorique utopiste de Lafargue. Il n'empêche que sur le plateau ils se sont plus comportés en passionnés de politique que de littérature.
- Judith s'est visiblement donnée à fond pendant plus d'une heure, bravo et merci à elle ; en cette journée noire (sans médaille) de nos athlètes des sports divers de Vancouver, je propose que nous lui décernions une médaille d'or (avec la chaîne en chocolat pour faire plaisir à Danette ;-) de l'animation culturelle.
Personnellement j'ai été ravi de ce débat qui nous change vraiment des discours qu'on entend depuis tant d'années.
[large]Merci Judith !!!![/large]
Une émission en vrai lien avec l'actualité sur des bases différentes de ce que l'on entends habituellement.
Merci!!
En tant que militante socialiste, et littéraire de formation, j'ai pris mon pied. Réfléchir sur la notion de travail, et écouter les lectures de Lafarge par Judith, ça ne me semble pas antinomique!
Alterner ce genre d'émission où les idées priment souvent, et d'autres, plus essentiellement littéraires, serait l'idéal.
Vraiment, le choix du livre, et des deux participants, (je précise seulement que je ne suis pas ségoléniste !), était vraiment une riche idée.
- une activité contrainte et rémunérée,
- une activité de réalisation de soi,
Ces deux notions peuvent se rencontrer mêlées à différents degrès dans toutes activités, ce qui met encore plus de flou artistique autour du mot "travail".
Tout emploi s'il n'est pas lié à une aspiration personnel doit être limité au maximum, organisé au mieux et largement rémunéré si on ne peut s'en passer. Le droit au travail ce n'est pas le droit à l'exploitation.
Alors bien entend, on a besoin d'une place dans la société, d'une activité pour se réaliser. Mais je suis d'accord avec le fait que beaucoup d'entre nous sont formatés par une idéologies imposées. Et par conséquent ils ne peuvent plus, ou ne pensent plus pouvoir se réaliser par eux mêmes en dehors de leur activité contrainte rémunérée.
Le problème est que nous avons désappris nos rêves. Nous n'avons pas changé d'un iota depuis notre enfance et à cette époque nous ne voulions pas "un emploi", nous voulions être infirmière ou maîtresse, pompier, policier, Marie Curie ou président de la république, et pas pour un salaire mais pour sauver le monde. Le rêve quoi... Notre modèle de société encourage t-il le rêve ? C'est quoi votre rêve ?
L'essence même de l'esprit n'est pas de travailler, ses aspirations sont la découverte, la créativité, le partage. Un esprit qui ne ressent plus cela est un esprit endormi.
Travailler pour un patron ne peut pas être un but et surtout pas une réalisation de soi.
[quote=Christophe Desjours , Le Monde, 18 février 1998]
« En anesthésiant votre souffrance, vous ne pouvez plus être sensible à celle de l'autre. »
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Merci, je vous fais confiance.
ça pourrait faire une bonne base pour l'avenir, non ?
Et Hubert Artus a disparu ?
Personnellement, rien que d’écouter Filoche, je me régale.
J’ai bien sûr pensé à Coluche « on dit que les gens cherchent du travail, c’est faux ! L’argent leur suffirait » quand Filippetti dit que le travail constitue un individu libre et autonome, je nuancerais : un moyen de subsistance pourrai leur suffire.
Les gens qui se retrouvent à la retraite du jour au lendemain après une vie de travail, bien sûr qu’ils se sentent inutiles, ils n’ont jamais eu le temps de connaitre autre chose que leur boulot. Leur vie c’est leur taf. Mon père a repoussé de plusieurs années son départ en retraite parce qu’il avait peur. Et pourtant sont boulot était loin de le passionner, finalement il a été poussé dehors, sinon il y serait encore, alors maintenant il se fait chier. Il n’a jamais eu de passion, de hobby, pas le temps. Il a été élevé avec cette idée que le plus important c’est de bien gagner sa vie, avec un bon travail et le reste n’est qu’accessoire.
Evidemment comme il est dit dans l’émission, il n’y a pas que des ouvriers et employés exploités par des patrons et qui font un boulot inintéressant, il y a ceux qui ont réussi à faire de leur passion leur source de revenu, les artistes par exemples. Mais c’est tellement rare et difficile. J’en ai connu des zicos qui s’emmerdent dans des groupes de bal à jouer du Johnny pour gagner trois sous. Il y a longtemps que j’ai compris que ma guitare ne me ferait pas bouffer.
Perso j’ai la chance d’arriver à m’intéresser à presque tout ce que je fais, du coup j’ai toujours réussi à trouver un intérêt dans les boulots merdiques que j’ai fait. Y-compris quand je sortais les poubelles des gens, la composition des ordures ménagères ça peut être très instructif, sociologiquement parlant.
Depuis vingt ans je fais un boulot plus cool, dans le tertiaire (improductif comme dirait l’autre), que je n’ai jamais spécialement aimé non plus, et que je n’ai pas choisi, un concours de circonstances. De plus je suis « tombé » dans le temps partiel il y a douze ans, par hasard, le salaire était plus que correct et ça m’a bien rendu service puisque je me suis retrouvé à élever seul ma fille alors qu’elle n’avait que 3 ans.
Quand j’ai perdu cet emploi je n’ai pas cherché à retrouver un salaire équivalent (de toute façon après les entretiens d’embauche comme je tenais à être honnête sur ma situation familiale, on me rappelait rarement) mais par contre je n’ai jamais voulu retravailler à temps plein. C’était un choix.
Aujourd’hui j’ai de tous petits revenus, grâce à des tous petits boulots, complétés par le rmi (assisté comme dirait l’autre), mais j’ai du temps pour m’occuper de mon association, et ma collégienne peut toujours profiter des (mauvaises) habitudes d’avoir son père sous la main au besoin.
Bien sûr, quand elle veut de nouvelles chaussures ou des fringues à la mode, il faut qu’elle aille plutôt "taxer" sa mère ou sa grand-mère et il y a un tas de choses qu’on n’a pas les moyens de se payer, mais on peut encore se payer quelques bons disques et bouquins régulièrement et dans l’ensemble on n’a pas à se plaindre.
L’époque où je ne comptais pas mes heures au boulot et où je me tapais des nuits blanches à gamberger sur la journée qui m’attendait le lendemain est loin derrière moi.
Peut être n'est-ce plus dans le texte. Je ne m'en plaindrai pas personnellement, n'étant pas grand fan de littérature. Par contre un grand nombre de textes éclairent et étendent les débats politiques, et il est regrettable que les hommes politiques, comme les journalistes, aujourd'hui ne lisent que peu.
J'avais un peu peur au départ qu'un débat ne limite le développement des raisonnements, par l'affrontement, la polémique stupide sur des détails. J'avais aussi peur qu'avec deux membres du PS, le tout ne soit que relativement pauvre et peu créatif. Heureusement vous étiez là Judith, avec le texte de Lafargue, pour bousculer un peu ces personnes, et les ramener sur le terrain des idées, des idéaux, de la vraie politique finalement. En cela cette émission est dans la droite ligne de vos chroniques, qui sont une bouffée d'oxygène toutes les deux semaines.
Alors faut-il rester sur ce programme, ce qui ferait de "d@ns le texte" la seule vraie émission politique (à ma connaissance au moins), ou revenir à une émission littéraire?
Personnellement encore une fois mon choix est rapide, pour autant je n'oublie pas les littéraires, alors pourquoi ne pas faire les deux?
La pensée de gauche se réinvente en ce moment, et une émission de création, de construction, mais aussi poussant les responsables politiques à réfléchir un peu à des idées nouvelles, serait très utile.
Pour finir, merci d'avoir parlé et d'être revenue plusieurs fois sur le revenu universel garanti (d'existence décente), je me répète mais pour moi c'est la clé de tout changement radical, en sortant tous les citoyens de la survie. Et je peux vous dire, ayant été à l'intérieur du PS jusque récemment, que cette mesure est loin, très loin d'être au programme d'un futur candidat, n'étant même pas portée, soutenue, affichée, par l'aile gauche du parti. Et ce alors qu'elle figure au programme d'Europe Ecologie, qui demandait aux européennes, plutôt qu'un salaire minimum européen, un revenu universel garanti européen, au moins égale au seuil de pauvreté de chaque pays (900€ en France).
Sans le citer, ce qui n'est pas juste. Je vais chercher un moment pour y revenir. Non seulement Dans le Texte n'est pas mort, mais il bouge plus que jamais... L'ultime image de Judith est parfaite ! Bravo au montage !
Ici Saïgon, le JT quotidien, les photos et les vidéos
***
Premièrement, je regrette que cette émission ne soit en rien contradictoire. Les trois intervenants sont de gauche et sont persuadés que le capitalisme est un régime d'exploitation généralisée. La gauche de la gauche se déchire entre radicalisme utopiste et réformisme radical. Il aurait été intéressant de convier, par exemple, Gaspard Koenig qui aurait contre-balancé la rhétorique rusée et intelligente de Gérard Filoche.
Les ouvriers et les employés sont des victimes lobotomisées, manipulées, abruties. S'ils ont voté majoritairement en faveur de Nicolas Sarkozy en 2007, c'est nécessairement qu'ils ont manqué de libre arbitre. Ils sont les esclaves sans cervelle du grand méchant marché. Ce qu'il veulent avant tout, c'est avoir de l'argent. Plus de pyramide de Maslow, la seule chose qui compte c'est le salaire. Ils ne peuvent pas se réaliser dans leur travail, mais en cherchent du fait de leur servitude volontaire. Pour un discours de gauche, quelle estime du peuple !
La vulgate de gauche ne cesse de diffuser deux théories économiques remarquablement élaborées : la théorie de la marmite et la théorie du gâteau. La théorie de la marmite considère la richesse comme une grande marmite : il suffit de se servir. Elle n'est pas une dynamique, mais une somme statique qu'il convient de distribuer. La richesse ne se crée pas, elle se partage. La théorie du gâteau découle naturellement de ces considérations : il faut partager le gâteau de la richesse en parts plus ou moins égales. Si l'on est riche, c'est que l'on a pris à d'autres (les pauvres).
Si le gouvernement de Pierre Mauroy a désindexé les salaires de l'inflation en 1983, c'est parce que l'inflation explosait alors que la croissance et les gains de productivité étaient quasiment nuls (stagflation). Si le chômage de masse est apparu à la suite des chocs pétroliers des années 1970, cela ne relève en rien de la providence, d'un complot capitaliste ou d'une crise de surtravail. Le premier facteur de croissance, c'est simplement la productivité. C'est parce que les gains de productivité ont décru dans les années 1980 que le chômage de masse s'est développé.
50% des patrons sont des délinquants. Cette assertion a le mérite d'être fondée et nuancée.
Judith Bernard répète à trois reprises que la gauche "n'ose pas" parler vrai, prononcer "les gros mots", assumer son originalité face au sarkozysme. Oublie-t-elle que la gauche française est la plus radicale du monde développé et que cinq candidats d'extrême gauche (disposant du même temps de parole que Royal ou Sarkozy) se sont présentés en 2007 ? Sans doute leur échec est-il imputable à la bêtise du peuple.
Parler de communisme aujourd'hui est en effet plus difficile que d'en parler en 1880. Il est probable que l'échec considérable des tentatives communistes du XXe siècle et les cent millions de morts qu'elles ont produit y soient pour quelque chose. Ce n'est qu'une hypothèse.
Aujourd'hui, environ 40% de tout ce qui est produit en France est prélevé par l'Etat. N'est-ce pas suffisant ? Faut-il monter à 50%, 60% ou 70% ?
En 2010, le partage capital/travail est le même qu'en 1920 ou qu'en 1960 : environ 65% pour le travail et 35% pour le capital. Les seules périodes qui ont déformé ce partage sont les périodes de crises (guerre ou choc pétrolier) où les salaires ont baissé moins vite que les marges. Or, ces périodes exceptionnelles sont systématiquement utilisées comme référence pour témoigner de la folle prospérité du capital au détriment du travail. L'histoire économique montre que les deux sont dans le même bateau : le travail n'a jamais prospéré sans capital, et vice-versa.
Le RMI (renommé RSA) est par définition un revenu universel. Seuls les jeunes de moins de 25 ans ne peuvent en bénéficier.
Grand moment du débat : "Comment peut-on être contre les 35H ?" proclame Gérard Filoche suivi d'un très expressif "Bah..." de Judith Bernard.
Les 35H n'ont en effet rien avoir avec la catastrophe dont se plaint piteusement la droite parce qu'elles ont été accompagnées d'un paquet libéral de flexibilisation du marché du travail et de baisse des charges.
Les inégalités ont-elles augmenté en France ? L'indicateur traditionnel des inégalités est le rapport interdécile : rapport entre le revenu moyen des 10% les plus riches et le revenu moyen des 10% les plus pauvres. Il a considérablement baissé depuis les années 1960, passant d'environ 4 à environ 3, ce qui signifie que les inégalités se sont réduites de près d'un quart.
Pourquoi le temps de travail annuel des Anglais ou des Allemands est-il inférieur à celui des Français ? Parce que le travail partiel y est largement plus développé et que leur marché du travail est beaucoup moins segmenté (insiders/outsiders, fonctionnaires et CDI/ultraprécaires et chômeurs).
Ségolène Royal aurait perdu parce qu'elle n'était pas suffisamment à gauche. Elle était assurément moins à gauche que Lionel Jospin sur les 35H, l'identité nationale (drapeau pour tous) ou l'insécurité (camps militaires) mais a quasiment réalisé le double de son score au premier tour...
J'aimerais juste comprendre comment on peut prétendre (contre Marx) que le progrès social est possible sans la croissance et le productivisme. Rappelons au passage que le Manifeste du parti communiste établit une hiérarchie entre systèmes économiques plaçant le communisme au-dessus du capitalisme, mais le capitalisme au-dessus de tous les systèmes précédents.
Cela aurait été intéressant de détailler, préciser, explorer ce que pourrait être concrètement une alternative au travail. Se réaliser dans le lien social, le partage des idées et des concepts, la relation aux arts et à la culture... Encore un effort de précision !
Aussi, a-t-on constaté clairement que les 35H n'ont en rien permis aux ouvriers de fréquenter plus souvent les musées parisiens, de regarder plus fréquemment Arte ou de discuter davantage de la Princesse de Clèves au coin du feu...
de la propagande PS, enfin pas trop.
Mais un bon livre, un bon écrivain bien vivant la prochaine fois SVP.
Et comme Sleepless, j'ai terminé un bon livre avant de regarder l'émission, alors que
d'habitude je la regarde tous loisirs cessants.
merci a Judith d'avoir choisis ce livre et cette invité.
:-)
C'est un peu la même qu'il faut trouver aux retraités qui ne savent que faire de leur temps, surtout lorsqu'ils le conditionnent encore et toujours à l'argent.
Comment s'occuper, ce n'est pas une question de possibilité, elles sont sous nos yeux la plupart du temps, c'est plutôt une question d'éducation. Non pas en terme de connaissance, savoir que faire, mais en terme d'acceptation.
Oui, on peut se réaliser en dehors du travail aussi, sans que cela coûte des fortunes, voire un seul sou. Juste du temps.
Mais tout semble être fait dès le départ pour conditionner à ce malheur qu'est l'inactivité.
Un malheur qu'on rencontre dans le chômage bien avant la retraite et qui nous fait nous comporter comme des esclaves du travail toute notre vie durant.
Ahhhh que ne ferai-je ma retraite venue...
Fuck off.
C'est ici et maintenant qu'il faut se réaliser, laissons aux curés et aux patronats le soin de distiller des espérance en un paradis mérité au prix de notre présent sacrifice.
Ne soyons pas dupe.
Mieux vaut un tu as, que deux tu auras.
yG
Etonnant.
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Ah, oui, et j'apprécie aussi la nouvelle présentation même si Judith semble perturbée par la demande de tourner sa tête au tout début, demande inaudible mais tout à fait visible...
Ah, mais je suis contente d'avoir vu l'émission !
COLUCHE
Quant à la forme différente de l'émission, elle ne me dérange pas outre mesure. Peut-être faut-il la prendre comme une autre facette de l'expression "dans le texte", c'est à dire qu'au lieu d'être dans les entrailles de l'ouvrage à le disséquer avec son auteur, on va y puiser des idées qui nourrissent un débat... En tout cas le contenu est de qualité, et c'est l'essentiel.
Et puis je trouve que l'esthétique du plateau passe bien mieux que la dernière fois, comme quoi un bête marque page peut parfois tout gâcher ;)
Ah, Aurélie Filippetti et ses Dark Vador magnifiques! (voir le Sarkosy de "c'est beau les usines!"), et ses "nos priorités" d'une déjà apparatchick!
Judith Bernard avait lu Paul Lafargue (et même vachement travaillé!) et moi pas.
Il serait faux de dire que je n'ai pas été intéressé, mais bon..c'était un peu le café du commerce de la rue de Solférino.
la député de Moselle, ( mon département ) fait du féminisme ringard,
elle avait 10 ans, lorsque nous nous sommes battus contre la fermeture des usines ! et je peux vous dire que ça été violent !
vive 68 * 33%, le travail c'est supplice, l'emploi on a une place,
l'emploi c'est un artiste, il a une place dans la société, je ne veux pas, avoir une place dans une société !!! je ne suis pas un collabo
bistrot du coin, celle là je l'attendais de la petite bourge de gôche mosellane !
merci Judith.
Il me semble qu'à la fin de l'émission,
tu étais épuisée.
j'ai bien aimé
gamma
Seul bémol, je regrette un peu que vous ne les ayez pas poussé un peu plus loin dans leur logique : il faut protéger le travail, donc il faudra protéger l'économie toute entière... sinon le chantage à la délocalisation continuera... et mettre à la poubelle le libre-échange mondialisé. Mais vous étiez sur un autre registre, plus philosophique, centré sur la notion même de travail, qui n'est pas inintéressant non plus.
yG
Merci toutefois.
-Oui ?
-Euh, excusez-moi, on m'a dit qu'il y avait une excellente émission littéraire ici.
-Ah non, m'sieur, vous faites erreur, il n'y a rien de c't'ordre ici. Mais on peut vous proposer un débat à la place, si vous voulez. Enfin, un débat, disons une discussion entre personnes de bonne compagnie. Pis attendez, pour le même prix, dans quinze jours, on a une personne de l'UMP et une autre du Nouveau Centre pour discuter de Capitalism and Freedom, de Morton Friedman. Dans un mois, un NPA et un communiste pour La Jeunesse de Lénine de Trotsky. Normalement, dans un mois et demi, on a le FN et De Villiers, on cherche encore un livre, mais on a quelques pistes...
-Euh non, sans façon, merci. Dommage. Excusez-moi de vous avoir dérangé, hein ? Je vais retourner lire un bon roman, plutôt, voyez, hein, bon, voilàvoilà.
M'est avis qu'Aurélie Fillippetti devrait se taper pendant deux mois le travail d'une ouvrière à la chaine, elle verrait combien c'est enrichissant et émancipateur par rapport à s'occuper de ses enfants...
Sinon écouter discourir un ex-LCR et une ex-verte qui terminent tous deux au PS pendant 78 minutes...c'est surement un très bon exercice de cardio mais j'ai pas le courage.
j'espérais entendre des auteurs, des personnes qui manient les mots avec talent, passion...mais là j'entends des personnes qui manient des idées, et en plus, pas toujours avec talent...
revenez à une émission littéraire s'il vous plait !!! vos premières étaient vraiment de qualité.
Oui, invitez des écrivains !
Eux ont une parole libre, des choses intéressantes à dire. Ils ont pensé, refléchi, ils ont un cerveau et des idées originales.
N'invitez pas d'hommes politiques !
Filippetti est consternante de bétise !
Cela ne m'étonne pas qu'elle soit passée au PS.
Quelle est sa légitimité à parler dans ce débat ?
Plus jamais d'hommes et de femmes politiques à Dans le Texte.
S'il vous plait !
Recevoir des écrivains oui, c'est une chance immense que de pouvoir les entendre. Mais se limiter aux vivants et ignorer tous ces textes qui encore aujourd'hui nous parlent ... ce serait vraiment dommage.
Moi je suis pour expérimenter toutes les manières possibles de parler d'un texte. Il n'y en a pas qu'une, en tête à tête avec l'écrivain. Je suis plutôt heureuse de cette forme-là, et ne demande qu'à en découvrir d'autres. Et je fais confiance à Judith pour que le texte en reste le centre, la matière, le sujet principal ...
- a FILIPETTI a écrit deux ouvrages dont un sur la classe ouvrière dans la sidérurgie lorraine, elle est issue de ce milieu par ses parents et aussi des immigrés italiens
- g FILOCHE a signé de multiples ouvrages dont deux que Judith a oublié de citer sur MAI 68 et son parcours politique comme trotskyste et sa famille , presque des biographies dont le remarquable " mai 68 histoire sans fin "
et de plus en tant qu inspecteur du travail il a aussi le droit à la parole sur le .... travail
Mais je voulais évoquer ici mes collègues, nombreux et fort discrets, qui eux, n'ont pas mes privilèges, et travaillent souvent 10, 12 voire 15 heures par jour, pour des salaires relativement ridicules, une considération avoisinant le zéro absolu - notamment pour les commis et autres apprentis, quasi-esclaves , fréquemment maltraités par leurs chefs - c'est la tradition, voyez-vous, un peu comme à l'armée... Accessoirement, pour supporter ce rythme, pour tuer le temps entre deux services et/ou avoir l'impression de vivre à la fin de la journée de boulot, c'est à dire vers 23h, 24h, voire 1h du matin, ces travailleurs-là boivent plus que de raison, ce qui, associé à leurs conditions de travail, n'améliore pas comme vous vous en doutez, leur état de santé. Ils ont souvent commencé à travailler à 14 ou 16 ans, et je vous laisse imaginer l'état dans lequel ils se retrouvent à mon âge - 36. Pensez à eux ce soir, ou ce week-end, ou dès qu'une occasion de vous mettre les pieds sous la table au resto se présentera. A la vôtre, et bon appétit. Anne
Même si ce n'est plus la même émission.
En fait, ce que je trouverais bien, c'est qu'on ait une semaine sur deux un émission de ce type, et une semaine sur deux une émission littéraire. Mais bon, impossible pour Judith de faire tout ce travail toute seule !
D'ailleurs, à la fin, un réalisteur facétieux a coupé la vidéo quelques secondes après le "Salut" final, et l'on peut admirer Judith faire mine de s'effondrer de fatigue dans son fauteuil :p
Quand même, je maintiens mon gros doute sur la pertinence d'inviter des politiques. Certes, ceux-là sont très intéressants quand ils discutent du sujet. On les croirait presque sincères, sauf que leur appartenance au PS enlève pas mal de crédibilité, notamment pour celle qui a soutenu Ségolène Royal. Judith essaie vaillamment de les mettre face à leurs contradictions, notamment sur Ségolène et la "valeur travail", et son interlocutrice s'en tire par une pirouette... Rappelons, au passage, que Ségolène Royal (entre autres méfaits) inaugure joyeusement l'alliance avec le Modem dans sa région, ce qui prouve bien sûr son ancrage à gauche et son accord avec tout ce qui a été dit sur ce plateau !
Bon, sur le fond du sujet, tant de choses à dire sur les conditions de travail, l'exploitation... Je ne sais pas si j'aurai le courage d'y revenir, peut-être plus tard ! Juste une chose quand même, vers la fin de l'émission les deux invités parlent du mouvement ouvrier qui était majoritairement masculin (ce qui est exact). Toutefois, les femmes ne travaillent pas que dans les supermarchés et les call centers : de nombreuses usines employaient, en tout cas dans les années 70-80, des ouvrières à la chaîne pour faire du travail de précision (microprocesseurs par exemple), ne nécessitant pas de force physique. Et ces ouvrières ont été au coeur des luttes également. Tout cela me fait d'ailleurs penser à l'émission de vendredi dernier sur la lutte des "Samsonite", très bonne émission d'ailleurs. Il y était montré que, bien que l'usine emploie majoritairement des femmes, et que ce soient elles qui sont au coeur de la lutte, le documentaire de TF1 réussissait à ne montrer pratiquement que des hommes ! Donc, peut-être sont-elles moins "valorisées", moins médiatisées, mais elles existent bel et bien...
Je vous conseille la lecture du Manifeste Utopia préfacé par l'excellent et regretté André Gorz.