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François Cusset, et l'insurrection qui ne vient pas, d@ns le texte
L’insurrection, c’est maintenant: à Paris, aujourd’hui – ou un jour qui lui ressemble à s’y méprendre. Comment ne pas goûter un livre,À l'abri du déclin du monde (éd. P.O.L), qui nous offre ce fantasme? Vivre enfin, page après page, dans un immense élan lyrique, ces heures de mobilisation générale, toute division enfin résolue, les forces de la colère, du désespoir et de la résistance enfin réconciliées, enfin rassemblées, innombrables, aux portes de l’Elysée...
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Derniers commentaires
Judith, je vous aime
Deux grandes intelligences dans une rencontre sans concession mais avec beaucoup de finesse et de respect, merci !
Il y en est croient encore qu'en février '34 La Roque a fait échouer la Révolution nationale parce qu'il a retenu ses troupes sur le pont de la Concorde.
Opposition d'idées consanguinité d'esprits : Croire que '68 a échoué parce qu'on n'a pas osé entrer à l'Elysée. Pas vous Judith, pas ça.
Judith, la merveilleuse, la lucide, la perçante Judith redevient une midinette quand elle parle de révolution.
Opposition d'idées consanguinité d'esprits : Croire que '68 a échoué parce qu'on n'a pas osé entrer à l'Elysée. Pas vous Judith, pas ça.
Judith, la merveilleuse, la lucide, la perçante Judith redevient une midinette quand elle parle de révolution.
Emission passionnante. Merci
J'ai lu récemment le roman de Ferrari qui, lui aussi, traite à sa manière de ces mondes que chacun porte en soi et qui "naissent, grandissent et meurent" avec soi.
Voir ci-dessous le copier-coller d'un texte de l'auteur, présentant et explicitant son projet :
[large]« J’IMAGINE QU'ILS VIENNENT DE DÉCOUVRIR DOULOUREUSEMENT que les mondes sont mortels mais ils n’arrivent pas encore à y croire et, pendant l’hiver 410, dans la cathédrale disparue d’Hippone, ils écoutent Augustin, l’évêque qu’ils aiment, le leur confirmer en une phrase limpide et cruelle : “Le monde est comme un homme : il naît, il grandit et il meurt.” Car, de la chute de Rome il faut d’abord tirer un enseignement sur l’effrayante fugacité des mondes dont l’épée d’Alaric vient alors d’apporter la preuve incontestable et brutale.
Rome n’est donc ici que l’un des multiples noms portés par le monde et je voulais poser à mon tour, avec ce roman et dans les termes qui sont ceux du roman, la question : qu’est-ce qu’un monde ? Chaque personnage a le sien, qui le sépare irrémédiablement des autres. Il y a un très vieil homme qui a traversé tout le XXe siècle à la poursuite de l’Histoire sans jamais la rattraper ; une jeune femme qui ramène à la lumière des vestiges enfouis et ne veut pas laisser la vie s’éteindre ; deux amis d’enfance qui reprennent le bar de leur village et cheminent côte à côte vers le désastre. Mais chacun d’eux répond à sa manière à la même question. En chacun d’eux se manifeste la présence ou l’absence d’un monde, avec les éléments qui en assurent la cohésion provisoire autour d’un centre de gravité trop fragile, et chacun d’eux, puisque un monde, quelles que soient son ampleur ou sa durée, doit naître, grandir et mourir comme un homme, vient porter témoignage à sa manière des origines et de la fin. Si Rome n’est que l’un des multiples noms portés par le monde, j’aimerais pouvoir penser que ce roman est exactement ce que son titre indique : un sermon sur la chute de Rome qui fait écho à ceux que prononça Augustin dans la cathédrale disparue d’Hippone pour consoler ses fidèles d’avoir survécu à la fin du monde. » Jérôme Ferrari[/large]
Voir ci-dessous le copier-coller d'un texte de l'auteur, présentant et explicitant son projet :
[large]« J’IMAGINE QU'ILS VIENNENT DE DÉCOUVRIR DOULOUREUSEMENT que les mondes sont mortels mais ils n’arrivent pas encore à y croire et, pendant l’hiver 410, dans la cathédrale disparue d’Hippone, ils écoutent Augustin, l’évêque qu’ils aiment, le leur confirmer en une phrase limpide et cruelle : “Le monde est comme un homme : il naît, il grandit et il meurt.” Car, de la chute de Rome il faut d’abord tirer un enseignement sur l’effrayante fugacité des mondes dont l’épée d’Alaric vient alors d’apporter la preuve incontestable et brutale.
Rome n’est donc ici que l’un des multiples noms portés par le monde et je voulais poser à mon tour, avec ce roman et dans les termes qui sont ceux du roman, la question : qu’est-ce qu’un monde ? Chaque personnage a le sien, qui le sépare irrémédiablement des autres. Il y a un très vieil homme qui a traversé tout le XXe siècle à la poursuite de l’Histoire sans jamais la rattraper ; une jeune femme qui ramène à la lumière des vestiges enfouis et ne veut pas laisser la vie s’éteindre ; deux amis d’enfance qui reprennent le bar de leur village et cheminent côte à côte vers le désastre. Mais chacun d’eux répond à sa manière à la même question. En chacun d’eux se manifeste la présence ou l’absence d’un monde, avec les éléments qui en assurent la cohésion provisoire autour d’un centre de gravité trop fragile, et chacun d’eux, puisque un monde, quelles que soient son ampleur ou sa durée, doit naître, grandir et mourir comme un homme, vient porter témoignage à sa manière des origines et de la fin. Si Rome n’est que l’un des multiples noms portés par le monde, j’aimerais pouvoir penser que ce roman est exactement ce que son titre indique : un sermon sur la chute de Rome qui fait écho à ceux que prononça Augustin dans la cathédrale disparue d’Hippone pour consoler ses fidèles d’avoir survécu à la fin du monde. » Jérôme Ferrari[/large]
Vous avez eu raison, Judith, d'abandonner le décor artificiel de "D@ns le Texte", abrité (comme vous le dites) par Arrêt sur Images,
et de l'implanter dans un café (provisoirement peut-être, car il existe sûrement de "texteurs" provinciaux) parisien. Votre émission n'est pas une émission littéraire. C'est son caractère "hors formats" et la confrontation de votre personnalité de lectrice engagée avec vos interlocuteurs qui en font l'intérêt. Vous y apparaissez maintenant une peu plus comme une redoutable "débatteuse". On y sent vos complicités comme vos oppositions. La discussion peut frôler la dispute et c'est merveille de vous voir essayer de convaincre François Cusset qu'il y a encore possibilité de politique dans l'évanescence de la passion révolutionnaire qui n'en était pas une.
J'aime vos émissions.
et de l'implanter dans un café (provisoirement peut-être, car il existe sûrement de "texteurs" provinciaux) parisien. Votre émission n'est pas une émission littéraire. C'est son caractère "hors formats" et la confrontation de votre personnalité de lectrice engagée avec vos interlocuteurs qui en font l'intérêt. Vous y apparaissez maintenant une peu plus comme une redoutable "débatteuse". On y sent vos complicités comme vos oppositions. La discussion peut frôler la dispute et c'est merveille de vous voir essayer de convaincre François Cusset qu'il y a encore possibilité de politique dans l'évanescence de la passion révolutionnaire qui n'en était pas une.
J'aime vos émissions.
ex soixante huitarde,et fière de l'être,je ne peux me reprocher l'échec de ce mouvement car j'étais très jeune,mais j'y ai tellement cru,que psychiquement,je n'arrive pas en m'en relever.C'était une vraie joie de vivre,tout le monde parlait à tout le monde.Ceux(et celles)qui n'avaient pas la parole auparavant pouvaient la prendre.On voit des films où des gens ordinaires s'expriment dans des théâtres,à la Sorbonne.J'y ai tellement cru que ma vie durant,j'ai espéré le moment où ça reviendrait.Puis,un jour,je me suis dit c'est fini.Peu de temps après,mon fils,que j'avais bassiné avec mes histoires d'ancienne combattante,m'a entrainée au rassemblement des "Indignés"et là,j'ai revécu l'ambiance de 68.Chaque génération peut trouver son combat,et...ses échecs.
Les écrivains,vivant dans la classe bourgeoise,ne savent pas par essence,décrire autre chose que leur milieu,et c'est bien dommage!Vous auriez mis une ouvrière travaillant chez Wonder,votre livre aurait eu à coup sûr une image politique.(je dis ça sans l'avoir lu). Ne me dîtes pas que 68 était le fait seulement d'étudiants boutonneux,il y avait aussi la classe ouvrière d'où le fait de l'ouvrière de chez Wonder qui a,par ailleurs, inspiré un film documentaire long métrage.Il y a eu au bas mot 10 millions de personnes,qui ont participé activement à cette époque exaltante;époque qui ne m'a pas détruite,mais c'est la suite qui m'a plongée dans un dégout certain,surtout l'ère Sarko!
Les écrivains,vivant dans la classe bourgeoise,ne savent pas par essence,décrire autre chose que leur milieu,et c'est bien dommage!Vous auriez mis une ouvrière travaillant chez Wonder,votre livre aurait eu à coup sûr une image politique.(je dis ça sans l'avoir lu). Ne me dîtes pas que 68 était le fait seulement d'étudiants boutonneux,il y avait aussi la classe ouvrière d'où le fait de l'ouvrière de chez Wonder qui a,par ailleurs, inspiré un film documentaire long métrage.Il y a eu au bas mot 10 millions de personnes,qui ont participé activement à cette époque exaltante;époque qui ne m'a pas détruite,mais c'est la suite qui m'a plongée dans un dégout certain,surtout l'ère Sarko!
Peut-être avez-vous vu, ou bien irez-vous voir "Après mai" d'Olivier Assayas ? Une évocation que j'ai trouvé plutôt réussi de ces premières années 70 où certains d'entre nous cherchaient comment être réalistes... en désirant l'impossible.
Et sinon il y a "Télé-gaucho" de Michel Leclerc, c'est pas la même époque (les années 90/95), c'est beaucoup plus drôle mais c'est peut-être ce qui déçoit au bout du compte car la farce et la caricature maintiennent le film à la surface des personnages et des évènements. "Le nom des gens", précédente comédie de Michel Leclerc, était plus réussi dans le genre. Me semble-t-il.
Et sinon il y a "Télé-gaucho" de Michel Leclerc, c'est pas la même époque (les années 90/95), c'est beaucoup plus drôle mais c'est peut-être ce qui déçoit au bout du compte car la farce et la caricature maintiennent le film à la surface des personnages et des évènements. "Le nom des gens", précédente comédie de Michel Leclerc, était plus réussi dans le genre. Me semble-t-il.
Il y a aussi, plus près de nous, cette chanson de Cyril Mokaïesh "Mon époque". Un jeune artiste, entre Ferré, Ferrat et Noir Désir, un auto-compositeur à l'énergie et au talent prometteur, que l'on entend rarement sur les ondes et les écrans de nos médias...
Mon époque broie du noir
Qu'elle étale sur ces cils
Des pétales à ses lèvres
Elle séduit ses amants
S'abreuve des tendres gens
Qu'elle effrite au couteau
S'enrichit sur le dos
De nos jolis printemps
Mon époque
Mon époque voit son ciel
Avaler la fumée
De nos sanglots divers
De nos salaires crachés
Qu'elle piétine seins nus
En récitant la peur
Même la mort se couche
Quand elle montre son coeur
Mon époque
Mon époque ne joue pas
Elle jouit puis basta
En s'payant la bagnole
En matant ses chaussures
Mon époque a le style "freedom business"
Power équitable entre tyrans
Qu'elle fidélise
De remise en remise
En remise en remise
Mon époque
Et toi dodo dis moi ta journée
Tu veux qu'on s'change les idées
Du coin du lit qu'on r'gard' la nuit tomber
Promis, promis ça va changer
Encore un verre copain
Encore à boire, allez
Qu'on s'envole au plus loin
Craquer de liberté
Qu'on revienne, peut-être
Quand elle prendra congé
Mon époque
Qu'elle étale sur ces cils
Des pétales à ses lèvres
Elle séduit ses amants
S'abreuve des tendres gens
Qu'elle effrite au couteau
S'enrichit sur le dos
De nos jolis printemps
Mon époque
Mon époque voit son ciel
Avaler la fumée
De nos sanglots divers
De nos salaires crachés
Qu'elle piétine seins nus
En récitant la peur
Même la mort se couche
Quand elle montre son coeur
Mon époque
Mon époque ne joue pas
Elle jouit puis basta
En s'payant la bagnole
En matant ses chaussures
Mon époque a le style "freedom business"
Power équitable entre tyrans
Qu'elle fidélise
De remise en remise
En remise en remise
Mon époque
Et toi dodo dis moi ta journée
Tu veux qu'on s'change les idées
Du coin du lit qu'on r'gard' la nuit tomber
Promis, promis ça va changer
Encore un verre copain
Encore à boire, allez
Qu'on s'envole au plus loin
Craquer de liberté
Qu'on revienne, peut-être
Quand elle prendra congé
Mon époque
Non aucun des 2 mais vous me donnez envie de voir le 1er.
C'est marrant, je ne vois pas du tout le mouvement des indignés comme quelque chose d'aussi radical que pouvait l'être 68. C'est peut-être à cause du vieux monsieur qui radote.
Le témoignage concernant l'usine Wonder est en effet marquant
Une émission très intéressante.Elle permet de réfléchir à la manière dont les événements peuvent marquer ceux qui les ont vécus.
certains diraient rien et ils auraient raison de me remettre à ma place avant même de me lire ;-)
J'ai trouvé l'émission intéressante, Judith un peu carricaturale par rapport à elle même (clin d'oeil d'absolution dans mes yeux)
François Cusset peu capable de dépasser son discours rôdé...
Une remarque quand même, les instits m'ont toujours dit : "on ne dit pas "on". On c'est personne." Je doute fort que "on" et "nous" soient
synonymes ... On sait pas qui c'est On ... Nous non plus mais bon ... Bref, je nous vois pas sorti de l'aube gerbe même espagnole.. On est des autres mais lesquels ;-)
J'ai trouvé l'émission intéressante, Judith un peu carricaturale par rapport à elle même (clin d'oeil d'absolution dans mes yeux)
François Cusset peu capable de dépasser son discours rôdé...
Une remarque quand même, les instits m'ont toujours dit : "on ne dit pas "on". On c'est personne." Je doute fort que "on" et "nous" soient
synonymes ... On sait pas qui c'est On ... Nous non plus mais bon ... Bref, je nous vois pas sorti de l'aube gerbe même espagnole.. On est des autres mais lesquels ;-)
Bonjour,
J'ai tant à moi, apprécié cette émission.
Ou l'on retrouve Judith en "hussarde de la révolution " (j'exagère à dessein !) . François Cusset peut développer ces théories, et
perceptions.
Personnellement, j'aime bien quant Judith accompagne sa pensée par une gracieuse gestuelle,
et même si je ne suis souvent pas d'accord avec elle, c'est toujours un enchantement de l'écouter, elle soulève de vraies questions;
et surtout ce que j'apprécie le plus, c'est quand elle dit : "Vos personnages ne s'aiment pas, il y a un moment ou on a envie de leur dire
"Mais vivez, quoi !"
Je trouve cet élan vital absolument réjouissant.
C'est pourquoi, Judith, ce sont vos émissions que je guette avec le plus d'impatience.
Les critiques sont parfois dures à avaler, mais ne vous laissez pas abattre, comme disait ma grand mère :
"Les gens qui ne t'aiment pas, ne t'en occupe pas !"
Bonne continuation et au plaisir de vous entendre.
Aurélia
J'ai tant à moi, apprécié cette émission.
Ou l'on retrouve Judith en "hussarde de la révolution " (j'exagère à dessein !) . François Cusset peut développer ces théories, et
perceptions.
Personnellement, j'aime bien quant Judith accompagne sa pensée par une gracieuse gestuelle,
et même si je ne suis souvent pas d'accord avec elle, c'est toujours un enchantement de l'écouter, elle soulève de vraies questions;
et surtout ce que j'apprécie le plus, c'est quand elle dit : "Vos personnages ne s'aiment pas, il y a un moment ou on a envie de leur dire
"Mais vivez, quoi !"
Je trouve cet élan vital absolument réjouissant.
C'est pourquoi, Judith, ce sont vos émissions que je guette avec le plus d'impatience.
Les critiques sont parfois dures à avaler, mais ne vous laissez pas abattre, comme disait ma grand mère :
"Les gens qui ne t'aiment pas, ne t'en occupe pas !"
Bonne continuation et au plaisir de vous entendre.
Aurélia
Pierre, je vois que vous êtes abonné depuis 2008 mais que vous postez peu sur les forums (42 envois à ce jour), je propose donc de vous absoudre pour cette fois mais sachez que ...
[large]JUDITH BERNARD N'EST PAS JOURNALISTE !!! ELLE EST PROF DE LETTRES, METTEUR EN SCENE ET COMEDIENNE, CHRONIQUEUSE SUR ASI etc...[/large]
Juléjim qui fait son YG
;-)))
[large]JUDITH BERNARD N'EST PAS JOURNALISTE !!! ELLE EST PROF DE LETTRES, METTEUR EN SCENE ET COMEDIENNE, CHRONIQUEUSE SUR ASI etc...[/large]
Juléjim qui fait son YG
;-)))
A 1:05, j' ai adoré le substantif "la conflictualité"... mais quelquepart j' me dis que ça ne doit être rien d' autre que "le conflit" (sic).
Hé, vous faites de plus en plus prof-pédante-et-narcissique-qui-s' écoute-parler et de moins journaliste ouverte aux autres, Madame.
Hé, vous faites de plus en plus prof-pédante-et-narcissique-qui-s' écoute-parler et de moins journaliste ouverte aux autres, Madame.
Après avoir visionné ce Dans le texte, n'ayant pas lu le livre de F. Cusset, je me suis livré à une modeste expérience que j'aimerais vous livrer et, pourquoi pas, vous inciter à vivre. A moins que vous n'y ayez déjà pensé !
Il suffit de se rendre là.
21mn d'une vidéo où F.C est interviewé sur son livre mais où les questions et l'intervieweur lui-même ont été coupés au montage ! Une sorte de mini D@ns le texte sans Judith, en quelque sorte !
L'expérience m'a paru instructive à plus d'un titre. D'abord notre rapport de lecteur potentiel du livre se retrouve en prise direct avec son auteur et ce qu'il peut nous dire de son projet ou de son travail, sans qu'il soit médiatisé, comme passé par le filtre de la lecture d'une "super-lectrice" telle que J. B. Ensuite, même si l'on devine le contenu ou le sens général de la question qui justifie les réponses de l'auteur, celui-ci est totalement libre de son développement, il n'est pas interrompu ou perturbé par une relance ou une réaction du questionneur, il va où bon lui semble. Enfin, si l'on a d'abord visionné D@ns le texte on retrouve dans certaines des réponses faites, des thématiques, des remarques, des précisions ou des interrogations également abordées avec Judith.
Au total, un complément possiblement utile, que l'on choisisse ou non de lire le livre.
Il suffit de se rendre là.
21mn d'une vidéo où F.C est interviewé sur son livre mais où les questions et l'intervieweur lui-même ont été coupés au montage ! Une sorte de mini D@ns le texte sans Judith, en quelque sorte !
L'expérience m'a paru instructive à plus d'un titre. D'abord notre rapport de lecteur potentiel du livre se retrouve en prise direct avec son auteur et ce qu'il peut nous dire de son projet ou de son travail, sans qu'il soit médiatisé, comme passé par le filtre de la lecture d'une "super-lectrice" telle que J. B. Ensuite, même si l'on devine le contenu ou le sens général de la question qui justifie les réponses de l'auteur, celui-ci est totalement libre de son développement, il n'est pas interrompu ou perturbé par une relance ou une réaction du questionneur, il va où bon lui semble. Enfin, si l'on a d'abord visionné D@ns le texte on retrouve dans certaines des réponses faites, des thématiques, des remarques, des précisions ou des interrogations également abordées avec Judith.
Au total, un complément possiblement utile, que l'on choisisse ou non de lire le livre.
François Cusset exprime très bien mon gros cas de conscience actuel. D'un coté le cycliste aide-soignant à domicile, décroissant dans l'âme, mes 2 enfants, ma femme, l'appart le budget juste pile, de l'autre la révolution à 30 km de chez moi, la guerilla à Notre-Dame des landes. Je choisis les manifs le samedi pépère. J'y suis content, mais plaqué ma famille pour la révolution, ça m'est impossible. Célibataire là oui. En couple au chomage là oui, mais avec mes 2 enfants, ben non.
2 mois de salaires en moins tout est en l'air c'est tout dire. Le système m'autorise la manif hebdomadaire, même pas le temps de l'organiser. C'est bien foutu. C'est évident que la famille est un des principaux motifs de non-insurection. Nous ne sommes pas près à sacrifier la création de notre propre collectif, le risque est trop grand de perdre le plus beau.
Nous avons encore quelques retours sur Chouart, c'est réjouissant. La sortie se fera gràce à lui. Les grecs avaient des esclaves pour avoir le temps de s'occuper de politique, nous avons la technique et la simplicité volontaire pour nous extraire du temps. Nous devons pouvoir exiger du temps pour nous occuper de politique.
2 mois de salaires en moins tout est en l'air c'est tout dire. Le système m'autorise la manif hebdomadaire, même pas le temps de l'organiser. C'est bien foutu. C'est évident que la famille est un des principaux motifs de non-insurection. Nous ne sommes pas près à sacrifier la création de notre propre collectif, le risque est trop grand de perdre le plus beau.
Nous avons encore quelques retours sur Chouart, c'est réjouissant. La sortie se fera gràce à lui. Les grecs avaient des esclaves pour avoir le temps de s'occuper de politique, nous avons la technique et la simplicité volontaire pour nous extraire du temps. Nous devons pouvoir exiger du temps pour nous occuper de politique.
Relisez dans l'Education sentimentale le monologue de Deslauriers lorsqu'il espère créer un journal avec l'argent de Fréderic. Le débat post 68 est déjà là tout entier, ante-1848.
Ceux qui veulent prendre le pouvoir il me semble c'est les Chouardistes, ceux qui réfléchissent a quelle constitution il faudrait écrire, quelles institutions il faudrait mettre en place. Avec un plan de ce type, un quoi faire précis et bien pensé, on hésitera moins aux portes de l'Elysée.
Je suis en train de lire "La démocratie athénienne à l'époque de Démosthène" et c'est assez hallucinant; tribunaux avec 500 jurés tirés au sort, des magistrats tirés au sort pour l'année avec un mandat non-renouvelable, les avocats interdits, etc.
Spinoza explique dans le Traité politique qu’il ne faut pas attendre le bon gouvernement de la vertu des gouvernants — pari sur un miracle voué à être perpétuellement déçu —, mais sur la qualité des agencements institutionnels qui, en quelque sorte, déterminent des comportements extérieurement vertueux mais sans requérir des individus qu’ils le soient intérieurement.
Parce que ce sont les institutions, spécialement quand nous sommes exposés à un air du temps aussi nocif que celui d’aujourd’hui, parce que ce sont les institutions, donc, qui déterminent les choses aimables à penser, il n’y a pas de salut hors de la reformation des institutions.
Je suis en train de lire "La démocratie athénienne à l'époque de Démosthène" et c'est assez hallucinant; tribunaux avec 500 jurés tirés au sort, des magistrats tirés au sort pour l'année avec un mandat non-renouvelable, les avocats interdits, etc.
Spinoza explique dans le Traité politique qu’il ne faut pas attendre le bon gouvernement de la vertu des gouvernants — pari sur un miracle voué à être perpétuellement déçu —, mais sur la qualité des agencements institutionnels qui, en quelque sorte, déterminent des comportements extérieurement vertueux mais sans requérir des individus qu’ils le soient intérieurement.
Parce que ce sont les institutions, spécialement quand nous sommes exposés à un air du temps aussi nocif que celui d’aujourd’hui, parce que ce sont les institutions, donc, qui déterminent les choses aimables à penser, il n’y a pas de salut hors de la reformation des institutions.
Emission très stimulante: merci à l'animatrice et à l'auteur.
Le room-mating entre vieux est tellement prévisible qu'il existe déjà et qu'on en a fait un film Et si on vivait tous ensemble ?
A propos de l'utilisation du "nous/ils/on" comme instance narrative principale, je n'ai pas en tête d'exemples étrangers et/ou classiques, mais j'en connais au moins une illustration récente : Les années, d'Annie Ernaux, ouvrage que j'ai déjà eu l'occasion de citer par ici, exercice formel autant que témoignage historique, autobiographie impersonnelle et collective.
(Sinon, c'est vrai que je me surprenais à attendre que Cusset renverse un verre, parte à la renverse, ou bafouille : la ressemblance avec Pierre Richard est frappante !)
(Sinon, c'est vrai que je me surprenais à attendre que Cusset renverse un verre, parte à la renverse, ou bafouille : la ressemblance avec Pierre Richard est frappante !)
La discussion entre deux intellectuels habitués à manier des concepts complexes, intervenant néanmoins très pédagogues, était un enchantement.
Maintenant, sur le fond, et je pense qu'Acephale l'exprime très bien, ce débat est spécifiquement celui de l'après-68.
Non seulement, il ne s'est pas résolu depuis les années 70 entre les intellectuels de gôche et les activistes, mais la discussion indique qu'il s'est brouillé un peu plus lorsqu'il a noyé les générations suivantes dans le néo-libéralisme, qui sous divers avatars, et par un effet de réaction/contre-réaction, est un produit de mai 68.
Maintenant, qu'un intellectuel réel ait sauté le pas, et ait initié une lecture émotionnelle de ce questionnement à travers ce roman, représente une évolution qualitative exceptionnelle en soi. Car le mettre sur le terrain de la recherche de soi dans le collectif, semble une impasse.
Mais pourtant, forcément, il y a une articulation puisque nous vivons une vie individuelle et collective, séparément ou ensemble, continuellement, tous les jours.
Dans ces conditions, il faut reconnaître que ce débat est abscons et il faut le transcender, chercher une pensée qui inclue le politique, le collectif, le social, et l'individu, y compris dans sa dimension psychanalytique, et le structure en un tout qui ne serait pas totalitaire.
Le monde ne peut changer ou être changé, car la notion de révolution me semble en soi suspecte (à mon avis, elle cache des enjeux psychologiques très louches, regardez son étymologie, son sens de retourner le monde -et quoi, après, que pouvons-nous bien faire la tête en bas ?), que si nous nous comprenons nous-mêmes, nos instincts, nos objectifs inavoués et organiques, et cette articulation en nous entre l'individuel et le politique dans son sens de vivre-ensemble.
Maintenant, sur le fond, et je pense qu'Acephale l'exprime très bien, ce débat est spécifiquement celui de l'après-68.
Non seulement, il ne s'est pas résolu depuis les années 70 entre les intellectuels de gôche et les activistes, mais la discussion indique qu'il s'est brouillé un peu plus lorsqu'il a noyé les générations suivantes dans le néo-libéralisme, qui sous divers avatars, et par un effet de réaction/contre-réaction, est un produit de mai 68.
Maintenant, qu'un intellectuel réel ait sauté le pas, et ait initié une lecture émotionnelle de ce questionnement à travers ce roman, représente une évolution qualitative exceptionnelle en soi. Car le mettre sur le terrain de la recherche de soi dans le collectif, semble une impasse.
Mais pourtant, forcément, il y a une articulation puisque nous vivons une vie individuelle et collective, séparément ou ensemble, continuellement, tous les jours.
Dans ces conditions, il faut reconnaître que ce débat est abscons et il faut le transcender, chercher une pensée qui inclue le politique, le collectif, le social, et l'individu, y compris dans sa dimension psychanalytique, et le structure en un tout qui ne serait pas totalitaire.
Le monde ne peut changer ou être changé, car la notion de révolution me semble en soi suspecte (à mon avis, elle cache des enjeux psychologiques très louches, regardez son étymologie, son sens de retourner le monde -et quoi, après, que pouvons-nous bien faire la tête en bas ?), que si nous nous comprenons nous-mêmes, nos instincts, nos objectifs inavoués et organiques, et cette articulation en nous entre l'individuel et le politique dans son sens de vivre-ensemble.
Enfin le 16/9...
Comme d'habitude, j'apprécie beaucoup les vidéos de Judith, et en général bien plus ses commentaires que les discours des auteurs !
Je veux juste réagir à un passage sur la démocratie, ce mot qui suffirait à décourager les révolutions : il faut lire Chouart, c'est lui qui m'a sensibilisé à la fausseté de ce terme appliqué à notre régime politique. Nous ne sommes pas en démocratie, ça aide beaucoup de s'en rendre compte.
Je veux juste réagir à un passage sur la démocratie, ce mot qui suffirait à décourager les révolutions : il faut lire Chouart, c'est lui qui m'a sensibilisé à la fausseté de ce terme appliqué à notre régime politique. Nous ne sommes pas en démocratie, ça aide beaucoup de s'en rendre compte.
Le lieu parisien choisi était heureusement placé ...
afin de l'attirer plus sûrement en un café mal fagoté... propice à mieux le tourmenter...
car pour ce DLT là, JB savait qu'elle ne pourrait se permettre aucune faiblesse... Elle aurait à user du moindre avantage pour contenir son invité.
Et je comprends rapidement pourquoi ces précautions d'usage car je n'avais pas eu le plaisir de connaître François Cusset...
Eh oui ce quadragénaire aux allures de Pierre Richard n'a vraiment rien d'un distrait qui vous concéderait facilement quelques fautes de raisonnement. Non, l'individu coincé sur sa chaise rustique dans ce bistrot aux couleurs fades nous éclaire de ses obsessions... chargées à son humanité et à sa raison. Judith a beau adopter parfois des postures impérieuses de tsarine outragée, sa révolte n'ira pas plus loin tant ces deux là semblent partager des réflexions et des histoires communes.
L'impuissance et le renoncement qui les séparent n'est peut-être qu'un effet du genre, bientôt leurs vieillissements les réuniront comme au temps de leurs jeunesses, celles de leurs célibats, celles des révolutions espérées et ratées, dans des retraites en communautés retrouvées.
Merci Judith pour cette mise en lumière de François Cusset.
afin de l'attirer plus sûrement en un café mal fagoté... propice à mieux le tourmenter...
car pour ce DLT là, JB savait qu'elle ne pourrait se permettre aucune faiblesse... Elle aurait à user du moindre avantage pour contenir son invité.
Et je comprends rapidement pourquoi ces précautions d'usage car je n'avais pas eu le plaisir de connaître François Cusset...
Eh oui ce quadragénaire aux allures de Pierre Richard n'a vraiment rien d'un distrait qui vous concéderait facilement quelques fautes de raisonnement. Non, l'individu coincé sur sa chaise rustique dans ce bistrot aux couleurs fades nous éclaire de ses obsessions... chargées à son humanité et à sa raison. Judith a beau adopter parfois des postures impérieuses de tsarine outragée, sa révolte n'ira pas plus loin tant ces deux là semblent partager des réflexions et des histoires communes.
L'impuissance et le renoncement qui les séparent n'est peut-être qu'un effet du genre, bientôt leurs vieillissements les réuniront comme au temps de leurs jeunesses, celles de leurs célibats, celles des révolutions espérées et ratées, dans des retraites en communautés retrouvées.
Merci Judith pour cette mise en lumière de François Cusset.
Ce type est à bien des égards affligeant de fausses bonnes idées et de fausses bonnes intentions.
Comme bien d'autres d'ailleurs que l'on rencontre dès qu'il s'agit de capitaliser une sorte de science militante, ou de savoir du mouvement collectif, resucée ensuite dans un bouquin, quitte à expliquer ensuite que ce savoir n'en est pas un ; qu'importe le tour est fait : la position de non-science est encore une posture, un statut qu'on se donne et qui légitime qu'on écrive 300 pages, de quoi au juste?
Ecoutez-le et regardez-le, pointer du doigt, appuyer du point, lorsqu'il va vous balancer une grande vérité, qu'il tire de ces "petites et modestes" expériences politiques : le souvenir d'un mouvement collectif est toujours plus collectif que le mouvement lui-même (l'histoire des situs nous l'avait déjà enseigné), les grandes phrase sur l'Evénement (qui ne sont pas les siennes d'ailleurs, le minimum serait de le dire, du Badiou psychologisé), le paradoxe entre le mouvement révolutionnaire et la prise du pouvoir, etc.
Bref, tout ce tissu d'évidences, auprès duquel le moindre individu prit dans un mouvement collectif quel qu'il soit, se cogne dès les premiers jours, se retrouve ici (dans l'émission) énoncé avec l'emphase de celui qui va vous dire quelque choses de TRES important. Que dire sinon que bien des individus politisés ne sentent ni la nécessité ni la légitimité de raconter, ce que celui-ci, semble-t-il, a beaucoup d'auto-satisfaction à faire état.
Par ailleurs, au-delà du projet littéraire, voir du projet "politique" de ce type, ce dernier trahit en quelques phrases le prisme intellectuel à l'intérieur duquel il reste pétrit : lorsqu'il esquisse un rapide panégyrique de l'épopée révolutionnaire des deux dernier siècles, et qu'il inscrit ses réflexions dans la suite des mouvements d'avant-garde, il ne faut pas alors qu'il s'étonne de voir se rejouer dans son bouquin, la dichotomie vieillissante, la vieille opposition entre le mouvement anarcho-chaotique radicalement démocratique mais presque inévitablement évanescent (dans lequel on trouve les futurs individus renonçant aux pieds des portes du pouvoir à la prise de celui-ci) et la prise du pouvoir par une minorité tenant l'avant-garde du mouvement révolutionnaire (dans lequel on trouve les petits dictateurs de demain, les petits pères du peuple, et meneurs d'homme au garde à vous de la boucherie révolutionnaire).
Cette dichotomie si elle est bien un héritage de l'avant-gardisme politique russe, ou encore des avant-gardes artistique européenne, n'est pas pour autant le cadre indépassable de la pensée du mouvement révolutionnaire, mais là n'est pas le sujet pour le gars en question, ce dernier réussi en ne traitant rien d'autres que les petits retours d'expériences collectives, les feed-backs comme on pourrait dire dans le jargon managerial, ce dernier réussi donc à faire passer ces retours d'expériences collectives pour l'écume des choses (alors qu'elles ont évidemment du sens) en faisant l'impasse sur d'autres points essentiels : quid des raisons qui portent les individus à se retrouver, quid des structures qui ont rendu possible ces retrouvailles ici présentées comme quasi magiques (lol, imaginer que l'union de lutte entre les deux côtés du périphériques va se faire sous le regard bienveillant de l'Evénement fait rigoler), etc...
Bref le tout s'achevant sur l'apologie, pour le coup ultra-classique, des petites niches, des courants d'air qui rendent la vie ici bas supportable, à travers des détachements salutaires.
Cette apologie des oasis est tout simplement gerbante, d'une part parce que les niches en question sont de plus en plus rare et d'autres parts parce qu'elles sont les espaces privilégiés d'une toute petite partie de la population, toujours la même, que représentent d'ailleurs les personnages du roman : les bobo radicaux.
Il est d'ailleurs très significatifs de l'écouter expliquer qu'il a choisi, une journaliste, un prof, une activiste touche à tout, figure abjecte du tourisme militant (un coup ici et un coup là, luttant partout et nul part à la fois), et surtout pas des individus "complètement écrasé par l'aliénation" (je cite), comprendre ouvrier, chômeurs, grand précaires, mais même col blanc, petits cadres, dont on se demande ce qu'il font lors de la révolution mythifiée du bonhomme en question...
Le choix des personnages finalement, en dit long sur les apories d'une pensée du mouvement révolutionnaire tellement en boucle depuis 40 ans qu'elle ne sait plus qu'elle fiction inventer pour se renouveler...
Badant....
Comme bien d'autres d'ailleurs que l'on rencontre dès qu'il s'agit de capitaliser une sorte de science militante, ou de savoir du mouvement collectif, resucée ensuite dans un bouquin, quitte à expliquer ensuite que ce savoir n'en est pas un ; qu'importe le tour est fait : la position de non-science est encore une posture, un statut qu'on se donne et qui légitime qu'on écrive 300 pages, de quoi au juste?
Ecoutez-le et regardez-le, pointer du doigt, appuyer du point, lorsqu'il va vous balancer une grande vérité, qu'il tire de ces "petites et modestes" expériences politiques : le souvenir d'un mouvement collectif est toujours plus collectif que le mouvement lui-même (l'histoire des situs nous l'avait déjà enseigné), les grandes phrase sur l'Evénement (qui ne sont pas les siennes d'ailleurs, le minimum serait de le dire, du Badiou psychologisé), le paradoxe entre le mouvement révolutionnaire et la prise du pouvoir, etc.
Bref, tout ce tissu d'évidences, auprès duquel le moindre individu prit dans un mouvement collectif quel qu'il soit, se cogne dès les premiers jours, se retrouve ici (dans l'émission) énoncé avec l'emphase de celui qui va vous dire quelque choses de TRES important. Que dire sinon que bien des individus politisés ne sentent ni la nécessité ni la légitimité de raconter, ce que celui-ci, semble-t-il, a beaucoup d'auto-satisfaction à faire état.
Par ailleurs, au-delà du projet littéraire, voir du projet "politique" de ce type, ce dernier trahit en quelques phrases le prisme intellectuel à l'intérieur duquel il reste pétrit : lorsqu'il esquisse un rapide panégyrique de l'épopée révolutionnaire des deux dernier siècles, et qu'il inscrit ses réflexions dans la suite des mouvements d'avant-garde, il ne faut pas alors qu'il s'étonne de voir se rejouer dans son bouquin, la dichotomie vieillissante, la vieille opposition entre le mouvement anarcho-chaotique radicalement démocratique mais presque inévitablement évanescent (dans lequel on trouve les futurs individus renonçant aux pieds des portes du pouvoir à la prise de celui-ci) et la prise du pouvoir par une minorité tenant l'avant-garde du mouvement révolutionnaire (dans lequel on trouve les petits dictateurs de demain, les petits pères du peuple, et meneurs d'homme au garde à vous de la boucherie révolutionnaire).
Cette dichotomie si elle est bien un héritage de l'avant-gardisme politique russe, ou encore des avant-gardes artistique européenne, n'est pas pour autant le cadre indépassable de la pensée du mouvement révolutionnaire, mais là n'est pas le sujet pour le gars en question, ce dernier réussi en ne traitant rien d'autres que les petits retours d'expériences collectives, les feed-backs comme on pourrait dire dans le jargon managerial, ce dernier réussi donc à faire passer ces retours d'expériences collectives pour l'écume des choses (alors qu'elles ont évidemment du sens) en faisant l'impasse sur d'autres points essentiels : quid des raisons qui portent les individus à se retrouver, quid des structures qui ont rendu possible ces retrouvailles ici présentées comme quasi magiques (lol, imaginer que l'union de lutte entre les deux côtés du périphériques va se faire sous le regard bienveillant de l'Evénement fait rigoler), etc...
Bref le tout s'achevant sur l'apologie, pour le coup ultra-classique, des petites niches, des courants d'air qui rendent la vie ici bas supportable, à travers des détachements salutaires.
Cette apologie des oasis est tout simplement gerbante, d'une part parce que les niches en question sont de plus en plus rare et d'autres parts parce qu'elles sont les espaces privilégiés d'une toute petite partie de la population, toujours la même, que représentent d'ailleurs les personnages du roman : les bobo radicaux.
Il est d'ailleurs très significatifs de l'écouter expliquer qu'il a choisi, une journaliste, un prof, une activiste touche à tout, figure abjecte du tourisme militant (un coup ici et un coup là, luttant partout et nul part à la fois), et surtout pas des individus "complètement écrasé par l'aliénation" (je cite), comprendre ouvrier, chômeurs, grand précaires, mais même col blanc, petits cadres, dont on se demande ce qu'il font lors de la révolution mythifiée du bonhomme en question...
Le choix des personnages finalement, en dit long sur les apories d'une pensée du mouvement révolutionnaire tellement en boucle depuis 40 ans qu'elle ne sait plus qu'elle fiction inventer pour se renouveler...
Badant....
Pans encore eu le temps de le visionner en entier.
Je l'ai télécharger et je suis en train de le convertir afin qu'il soit accessible sur ma tablette
Je n'ai pas lu son livre mais je pense apprendre beaucoup en regardant l'émission j’espère que l'avenir me donnera raison
Je l'ai télécharger et je suis en train de le convertir afin qu'il soit accessible sur ma tablette
Je n'ai pas lu son livre mais je pense apprendre beaucoup en regardant l'émission j’espère que l'avenir me donnera raison
On a failli attendre, mais je suis sur que ça valait le coup.
On a beaucoup aimé. Pas seulement pour la raison formelle qu'enfin on peut voir ce qui n'est pas visible par les médias traditionnels. Mais pour des raisons de fond: Il s'agit d'une vraie émission philosophico-littéraire, qui bien sûr ( serait-ce la loi du genre ?) est un peu réservée à ceux qui ont lu le livre, mais reste étrangement accessible à ceux qui comme on, ont vécu mai 68 comme une injonction à gamberger. Chapeau pour le concept de "subjectivité flottante", pour les réflexions sur le concept d'évènement, sur l'antériorité absolue du détachement... On a tout de suite pensé au mot d'un penseur chéri de ce forum, Heidegger: Les révolutions sont nécessairement inachevées. Mais on a surtout, tout au long de l'émission, eu à l'esprit le chef d'œuvre de Jean-Luc Nancy, " la communauté desœuvrée": " Il y a, contre le mythe, une exigence philosophique et politique de l'être en commun. Non seulement elle n'est pas dépassée, mais elle vient au devant de nous, elle nous reste à découvrir. Ce n'est pas l'exigence d'une œuvre communautaire ( d'une communion ou d'une communication). C'est ce qui échappe aux œuvres, nous laissant exposés les uns aux autres. C'est un communisme inscrit dans son propre désœuvrement."
Vivement ce soir ! — Que je puisse regarder ça. :)