Gamergate : rebellion populaire, ou éruption réac ?
Qu'est-ce que le GamerGate ? Un hashtag (mot clé Twitter) qui regroupe des joueurs mécontents depuis fin août. Mécontents de quoi ? Difficile à dire tant le mouvement est composite... et s'est souvent résumé à des attaques systématiques contre les féministes, et les femmes en général, dans le monde du jeu vidéo. Parti d'une affaire privée (la révélation de détails de la vie conjugale de la développeuse indépendante Zoe Quinn par son ex, qui l'accusait d'avoir couché avec des journalistes jeu vidéo, @si en parlait ici), le GamerGate se veut un rempart contre le népotisme, la corruption et la domination supposée d'un "féminisme radical". Sa cible ? La presse jeu vidéo, notamment américaine, coupable à ses yeux de mépriser les gamers et d'imposer un agenda idéologique. Alors que la presse spécialisée s'était historiquement "battu" aux côtés des joueurs contre l'idée reçue que les jeux vidéo rendent violents, cette même presse prend aujourd'hui ses distances avec le sexisme affiché d'une partie de la communauté. Une trahison impardonnable ?
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Derniers commentaires
Après en avoir été retiré et ré-ajouté, le fameux jeu Hatred, jeu où on incarne un tueur de masse, probablement le jeu le plus critiqué avant sa sortie de l'histoire, et le plus susceptible de faire revenir le monde aux bons vieux débats sur "le JV et la violence" d'antan, est aujourd'hui le jeu le plus demandé sur Steam Greenlight (même s'il y a aussi un sujet pétition de 1300+ posts* pour qu'il en soit exclu).
* qui sont pour la plupart des posts de supporters du jeu indignés par la pétition, mais qui n'ont pas compris qu'en y répondant ils la faisaient gonfler :D
Une adolescente de 14 ans, visiblement un peu conne et bien à droite (elle écrit sous le pseudo Communismkill) commet un poème sur Ferguson, de mauvais goût mais même pas terriblement raciste.
Elle a le tort de le publier sur Tumblr, plate-forme de blogs qui est aux jeunes activistes de la "social justice" ce que 4chan est aux gamers sexistes.
Le résultat ne se fait pas attendre : elle voit son nom, ses coordonnées et celles de sa mère publiées, et une campagne de harcellement allant jusqu'à des menaces de meurtre et de viol commence.
Evidemment les ennemis des "Social Justice Warrior" s'emparent de l'affaire, et comme on le voit dans les commentaires de cette page, certains se proposent d'utiliser les numéros de téléphones que les harcelleurs n'ont pas pensé à masquer pour les harceller à leur tour, ou de les poster sur 4chan, avec les conséquences qu'on peut imaginer.
Même si évidemment il vaut sans doute mieux dans l'absolu qu'une personne soit harcellée en raison de son racisme probable que de son féminisme ou de ses moeurs, ça me semble très révélateur d'une triste réalité : derrière toutes ces histoires s'exprime surtout une tendance perverse primaire qui, quelle que soient les motivations affichées par les harcelleurs est exactement la même que celle qui s'exprime gratuitement dans les affaires de harcellement entre adolescents.
Une génération élevée à la télé-réalité, sans respect pour la vie privée et complètement dominée par ses pulsions, qui se saisit du premier prétexte qu'on lui offre pour faire, en meute, autant de mal que possible à d'autres êtres humains, tout en se parant de la défense de telle ou telle cause pour justifier la violence qu'elle exerce du fond confortable de son fauteuil. Une méchanté pure qui rêve en balançant les coordonnées des uns ou des autres de voir un jour ces affaires en arriver au sang.
Ce qui m'amène aussi à émettre une autre hypothèse quant à l'affaire Zoe Quinn : est ce vraiment en raison de ses moeurs ou des rumeurs "about ethics in game journalism" que son harcellement a pris une telle ampleur, ou faut-il plutôt y voir la méchanceté gratuite de gens qui, la sachant ancienne dépressive, ont cherché à la pousser au suicide ? Dans les affaires de harcellement adolescent sur les réseaux sociaux, qui de nombreuses de fois déjà ont fait des victimes, si les moeurs peuvent être un prétexte, c'est la vulnérabilité le premier critère pour choisir les cibles. Et c'est bien ce qu'affichait la développeuse de Depression Quest ne cachant pas qu'elle se basait sur une expérience personnelle et cherchait à travers ce jeu à exorciser ses démons.
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Vous devriez reporter la discussion ci-dessous, car vos derniers commentaires de ces derniers jours sont illisibles tellement ils sont exportés à droite dans le template.
Je viens de lire le post de Mar_Lard. C etait pas le boulot d ASI de regarder un peu ce que pondait le défenseur de la réaction?
Je tiens également à rappeler qu en terme d'activité sur le net c est bien l extreme droite qui devance de loin tout le monde (Asi vous nous donnez le taux d inscription pour 24h sur votre site quand vous traitez de GamerGate ou de Dieudonné?). Et les méthodes décrites ressemblent exactement à ce type de nébuleuse.
@Mar_lard, t as bien fait d etre sur le plateau, et je pense également qu'ASI a eu raison d inviter la réaction. Il faut la mettre dans un coin et si c est pas un morceau de bois en face, ca marche bien. La preuve avec l emission. Dans les grands médias, ils mettent des morceaux de bois... souvent..
Et en passant car c est important: Joe Dalton (Black Dragons) ouvre les yeux et dénonce les nouveaux fafs (Soral, Dieudo... etc..):
https://www.youtube.com/channel/UC8Q6cXQEHd1ZM7Tij6KQ_gg
et puis faites tourner ca: "bonjour tristesse"
https://www.youtube.com/channel/UCAFQjCZo5okIPkHUQlBZM-g
Asi vous en parlait quand? C'est mieux que Cyprien qui sort des blagues racistes sur les Roms (oui il est apolitique, lui aussi..)
http://www.gameblog.fr/news/46966-polemique-melenchon-assassin-s-creed-unity-deux-historiens-d
On remarquera leur mauvaise foi en accusant comme le vite dit d'@si de ne se baser que sur une vidéo promotionnelle, j'ai démontré plus haut que c'était bien le jeu en entier qui véhiculait la même propagande que le trailer, notamment dans ses missions annexes qui sont censées nous faire revivre des moments de la révolution :
Pour savoir si ces critiques sont fondées, il faudrait analyser la totalité des cent heures de jeux et non les quatre minutes de la bande-annonce promotionnelle mise en ligne il y a de cela plusieurs mois. C'est un manque de rigueur et de sérieux.[...]
Ils veulent aussi minimiser l'ampleur de la propagande en se cachant derrière les "libertés" qu'aurait pu prendre le jeu, mais ce qui est critiqué ce n'est pas le côté fictionnel du jeu ni même les libertés qu'il aurait pu prendre, ce qui est critiqué c'est le fait qu'il adopte complètement le point de vue des contre révolutionnaires et des anti Robespierre, et donc le message politique qu'il véhicule.
En tout cas l'intervention des deux historiens prend à contrepied toutes les personnes qui veulent faire croire que le jeu n'a pas de dimension historique : "N'en déplaise à Mélenchon, "Assassin's Creed Unity" n'est pas un jeu historique !"
http://lci.tf1.fr/high-tech/non-assassin-s-creed-unity-n-est-pas-un-jeu-historique-et-c-est-tant-8519426.html
Voir la vidéo de l'interview de l'historien Laurent Turcot.
https://www.youtube.com/watch?v=R8AaUwTgoW0&feature=youtu.be
Cela serait une bonne idée qu'@si fasse une émission là-dessus.
De quelle meilleur public pouvaient rêver à la fois les néo-féministes et leurs alliés objectifs les anti-féministes radicaux voulant partout imposer le politiquement correct ? (oui je ne vois pas autrement que comme des alliés deux extrêmes qui font tout pour se renforcer l'un l'autre)
Ca fait plusieurs années que la critique néo-féministe* cherchait à provoquer la communauté geek escapiste, public connu comme susceptible de sur-réagir du fait de son attachement parfois un brin fanatique à certaines oeuvres et vulnérable du fait de sa relation souvent victimaire vis à vis des femmes, en s'attaquant non seulement à des oeuvres emblématiques mais directement à leurs fans les exemples ne manquent pas dans la critique cinématographique, littéraire ou sociologique. On pourrait aussi citer tous les articles listant des incidents sexistes lors de conventions liées à la culture geek, sans les replacer dans le contexte du nombre de ces conventions et de la quantité de public qu'elles attirent, et encore moins du phénomène de harcellement dans les salons en général, comme s'il n'y en avait pas partout où il y a des hotesses à moitié dénudées. Lister des incidents plutôt que de les replacer dans un contexte statistique, une vieille méthode pour générer de l'émotion autour de faits divers, comme l'a toujours montré l'extrême-droite.
Mais généralement ces tentatives de générer des réactions sexistes sont restées des coups d'épée dans l'eau, la réaction du public plus mature des geeks cinéphiles, bibliophiles ou amateurs de comics se résumant plus souvent à des facepalms, haussement d'épaules génés ou vagues moqueries qu'à du harcellement couplé de menaces de viol.
Puis est venue l'idée géniale de s'en prendre aux gamers, communauté moins éduquée et en pleine crise d'identité suite à l'apparition des social et casual games et à l'annonce par des représentants de l'industrie, sur un ton souvent très méprisant pour ceux qui l'avaient fait vivre jusqu'ici, qu'elle souhaitait désormais se consacrer à de nouveaux publics, et sur la défensive après tous les procès faits au jeu vidéo "incitant à la violence" ou comme des produits addictifs conduisant à la dé-socialisation, voire aux accusations plus anciennes comme celles sur les "jeux de rôles sataniques poussant au suicide".
Là les réactions, largement amplifiées par la présence de quelques vrais anti-féministes viscéraux influençant ce public, ont été au delà des espoirs les plus fous des néo-féministes, leur offrant tous les arguments dont elles pouvaient réver pour définitivement décrire cette communauté comme mysogine, sans jamais s'interroger sur le coté parfaitement légitime de certaines de leurs revendications.
(Je précise évidemment que tout ce dont je parle est antérieur à "l'affaire" Zoe Quinn, qui n'a existé que parce que le public en question était déjà chauffé à blanc par les critiques dont son loisir était l'objet.)
Notemment on a fait mine d'ignorer l'importance pour ces gros consommateurs de jeux de voirs ceux ci évalués selon des critères aussi objectifs que possible et non des grilles d'analyse n'ayant rien à voir avec la qualité du produit. Même s'il est précisé sur un site que la mauvaise note qu'il va donner est uniquement motivée par le coté non politiquement correct du jeu, ça n'empèchera pas celle ci d'être prise en compte dans les moyennes de sites comme metacritics ou ign, et de faire passer le jeu comme moins bon qu'il ne l'est en tant que jeu, d'influer sur ses ventes et éventuellement d'inciter à des changements d'orientation de l'industrie, non pas dans le sens d'éliminer des contenus sexistes mais de préférer produire tel type de jeu plutôt que tel autre.
Le développement de jeu est peut être un art, ils n'en sont pas moins des produits, et pas toujours donnés, il est parfaitement compréhensible que leurs consommateurs veuillent les voir juger en tant que tels, plutôt que se retrouver à acheter des bouses parce qu'elles se conformeraient à une représentation du monde conforme aux agendas politiques de telle ou telle minorité vocale.
Après, tout à son réflexe identitaire, la communauté du gamersgate amplifie certainement un problème qui est extrèmement marginal à l'heure actuelle (pas vraiment d'exemples en dehors de la fameuse critique de Bayonetta par Kotaku). Mais il n'empèche que le fond de son inquiétude est parfaitement valide.
Pour en revenir au vrai fond de l'affaire, la guéguerre que mènent les néo-féministes pour dénoncer des aspects sexistes de la pop-culture en général et de la culture geek escapiste en particulier, qui dépasse de très loin la petite question des gamers et des jeux vidéos, j'y vois surtout un bel exemple de concours victimaire. Ce qui dérange vraiment chez les geeks masculins c'est que beaucoup d'entre eux se décrivent volontiers comme victimes d'une attitude méprisante des femmes dans leur jeunesse (enfin avant que se présenter comme geek soit devenu le summum de la mode au moins), et voir des hommes se présenter ainsi est quelque chose que celles qui veulent garder le monopole de la victimisation ne peuvent accepter. Si leurs arguments prennent la forme d'une critique d'un média plutôt que de son public, c'est dans le fond exactement le même style d'opposition que celui entre victimes de différentes tragédies politiques. L'homme geek doit être sexiste car il se plaint naturellement de situations découlant du nouveau pouvoir des femmes (là où une meilleure vision des choses serait de dire qu'il se plaint que les femmes soient elles mêmes toujours prisonniers de critères sexistes, qui leur font préférer de "vrais" mâles entreprenants à des rêveurs timides ou autres matheux à lunettes -désolé pour les clichés mais pour tous ceux que je connais ils ne sont pas si éloignés que ça de la réalité).
Et dans le cadre de ce concours de victimisation on pourrait comparer les excès des gamersgaters avec ceux des dieudonnistes, une communauté qui tout à un concours victimaire (où leurs propres raisons de se sentir "victimes" s'ajoutent à celles de tous les geeks) vont beaucoup trop loin, jusqu'à la haîne et le harcellement des "victimes" rivales (ce qui donne beaucoup plus de sens à la comparaison faite entre "inviter un GGer" et "inviter un dieudonniste").
(*note : j'emploie ici le terme néo-féministes car je ne voudrais pas insulter les féministes historiques et toutes celles qui encore aujourd'hui se consacrent à des luttes sociales objectivement légitimes plutôt qu'à des questions sociétales ou d'image futiles ; et parce que je déteste aussi le terme "social justice warrior", que je trouve erroné dans la mesure où le combat pour imposer partout le politiquement correct n'est précisémment pas une lutte "sociale" comparable avec l'exigence d'égalité politique, des salaires etc... à mes yeux, juste un étrange hybride entre la culture puritaniste américaine et la tendance victimaire naturelle à toute communauté)
https://www.youtube.com/watch?v=IEMdf8D0lfw
Par écrit :
http://www.historyofgamergate.com/volume-1.html
Tout le reste n'est que dénigrement et désinformation.
Au fait, Daniel, vous ne tromperez personne en disant que vous servez le pluralisme en invitant l'ami gamergater : vous voulez surtout éviter de vous faire pirater @si par des gamergaters mécontents :)
Lorsque j'ai commencé à regarder l'émission le GamerGate était le nom donné au fait que des journalistes JV recevaient des cadeaux des éditeurs pour parler de leur jeu en bien (et dont vous aviez déjà parlé).
J'ai donc eu un sentiment de décalage lorsque j'ai vu la tournure des évènements : D.S. est parti dans le débat sans expliquer de quoi il retournait, comme s'il était une évidence pour tout le monde que le GG était un phénomène de machisme à grande échelle, et allez-y débattez...
A mon sens l'émission a été très mal construite, ce qui a abouti à cette foire d'empoigne.
Il aurait fallu laisser le GGeur présenter son mouvement (et pas attendre 5min de la fin pour se dire "ah, et si on cherchait à savoir ce que c'est censé être ?"), puis débattre des actions positives du mouvement. Une fois que la liste en aurait été faite (apparemment ce serait allé très vite), il n'y avait plus qu'à critiquer les autres actions et mettre le tout en balance.
Le résultat aurait été clair : un gros tas de bouffons machistes.
Là, aucun bilan n'est fait à aucun moment et chaque argument est réfuté par le GGer qui explique que LUI n'irait jamais faire ça et que c'était le fait d'une brebis galeuse du mouvement. Il suffisait à ce moment de lui rappeler le bilan pour lui montrer que le mouvement était constitué à 95% de chèvres.
Là, il a pu conserver durant toute l'émission une position sereine et donc une image positive, alors que Mar_lard s'est emportée car le sujet la prend aux tripes et je veux bien la comprendre, je suis le premier à être incapable d'argumenter lorsqu'un sujet me touche de trop près.
Dommage.
http://knowyourmeme.com/memes/events/gamergate
Ce sont des joueurs qui ont en marre des journalistes des jeux vidéos.
Ils dénoncent entre autre :
- la colusion entre journalistes et développeurs/éditeurs
- le dénigrement des joueurs (qui seraient des nerds blancs mâles mysogine)
- le dénigrement des bloggueurs
- etc
Ils dénoncent aussi le fait que les journalistes se sont mis d'accord pour ne pas parler du #gamergate, ou tout au moins du message proncipale (la preuve avec la maililing list "GameJournoPros").
L'article de knowyourmeme est long : c'est un très bon site pour décrire les memes.
Mar_Lard me fait lever les yeux au ciel
Pour l'instant je n'ai vu qu'une vingtaine de minutes, mais Mar_Lard est toujours égale (je ne vais pas dire elle-même) au dicsours formaté des féministes américaines.
Vous parlez de #NotYourShield : regardez cette craicature :
http://knowyourmeme.com/photos/823986-gamergate
Exactement la discussion avec Mar_Lard : étonant non ?
Des femmes défendent des blancs mâles hétéros ? C'est le syndrôme de Stockolm selon Mar_Lard (et les féministes radicales)...
Le fait est qu'elle ait aussi réagi quand le mec n'a fait que présenter la Quinnspiracy : "une fille qui aurait couché pour avoir de bonnes critiques". Evidemment Mar_Lard est affligé par le fait qu'on puisse préter de tels dessein à une femme. (Selon elle tout ce que fait une femme est forcement pur. Sauf peut-être défendre les hommes ?)
En parlant d'Anita Sarkeesian et de Bayonetta, saviez-vous qu'Anita a fait une critique virulente de Bayonetta, mais qu'elle s'est rendu compte ensuite que le concepteur principal du jeux était une femme : Bayonetta est en fait un personnage dominateur, et les hommes du jeux sont vraiment des larves dans le scénario. Donc oui, Bayonetta est un personnage féminin fort (donc féministe).
Mais depuis la vidéo d'Anita sur Bayonetta n'est plus "cherchable" sur Youtube : il faut connaître le lien direct pour voire la vidéo. Anita a donc quelque honte de son erreur :-)
Ce qui est à la base de cette histoire, "l'affaire Zoe Quinn", c'est une chose dont pas mal de gamers se sont simplement désintéressés. Mais tout d'un coup, sont apparus une 20 aine d'articles dans la presse anglo saxonne traitant le gamer (qui n'avait rien demandé à personne) de mâle blanc hétérosexuel misogyne et raciste. Pas seulement les harceleurs, les anti Zoe Quinn, mais les gamers en général. Beaucoup l'ont mal pris. Alors probablement la majorité ne s'est pas associée au Gamergate du fait qu'effectivement, pas mal de gens se réclamant de ce mouvement en profitent pour harceler et faire passer leurs idées politiques misogynes. Mais cette majorité reste néanmoins aigrie vis à vis de médias spécialisés qui les insultent.
En ce sens, je trouve que le dossier de CPC est très bien comme il est. Il dit clairement que le mouvement comporte de misogynie, des exactions chez certains de ceux qui s'en réclament. Mais ce n'est pas juste ça. Ce que lui reproche Mar_Lard, c'est de ne pas avoir voulu caricaturer. Moi je trouve que c'est un bon point.
Tout comme les anonymous, il s'agit en réalité d'une bannière, une bannière sous laquelle laquelle n'importe qui peut venir débiter n'importe quoi pour peu que cela cause d'indignation vis à vis du millieu du jeu vidéo.
De fait, le "représentant" du Gamersgate n'avait effectivement rien à faire sur ce plateau, pas pour les raisons évoquées par Mar_lard, mais parce-qu'il ne représente en réalité rien d'autre que lui même.
Sa seule présence illustre parfaitement la difficulté qu'ont les journalsites (mais pas qu'eux) à appliquer une grille de lecture adaptée aux changements qui découlent d'internet : d'où des émissions ubuesques comme celle-ci où l'on demande à un internaute lambda de s'expliquer sur les agissements d'autres internautes lambdas.
j'ai écrit un petit billet sur mes réticences à participer à cette émission, les défauts que je trouve au dossier de Canard PC et mon regard sur ce débat: http://www.twitlonger.com/show/n_1sdh8m5
Je me permets de le poster ici également car je pense qu'il peut répondre à certaines interrogations.
Je suis intervenue sur le plateau d'Arrêt sur Images à propos du mouvement GamerGate qui déchire le milieu du jeu vidéo en ce moment :
http://www.arretsurimages.net/emissions/2014-10-22/Gamergate-rebellion-populaire-ou-eruption-reac-id7154
Le tournage a eu lieu Mardi et j'aimerais clarifier quelques points quant à ma participation à ce débat dont l'organisation a été houleuse, comme vous pouvez le voir dans le making off. Je pensais publier ces éclaircissements avant diffusion de l'émission, mais je n'ai pas pu finir de les rédiger à temps ; les voici donc maintenant.
J'ai été contactée il y a peu par un journaliste d'Arrêt sur Images qui souhaitait m'inviter pour un sujet sur GamerGate, dans le cadre de leur partenariat avec Canard PC qui vient de sortir un dossier "Le jeu vidéo est-il réac ?" traitant notamment de GamerGate. Ils me voulaient sur le plateau pour évoquer l'idéologie et le harcèlement misogyne & anti-féministe du mouvement.
J'ai tout de suite répondu qu'à titre personnel, je n'avais vraiment pas envie de participer à cette émission.
D'abord parce que j'y serais la seule femme du plateau face à 4 hommes, ce qui est encore et toujours une aberration surtout pour parler de misogynie. L'idée d'être la "caution féminine" d'un plateau de mecs débattant sexisme entre eux m'insupportait.
Ensuite parce que l'émission était donc basée sur un dossier de Canard PC, un journal dont certaines méthodes me répugnent; nous avons eu à plusieurs reprises des accrochages virulents au sujet de relents sexistes, racistes etc dans leurs pages sous couvert d'humour, alors même qu'ils se revendiquent progressistes. Et en effet, leur dossier "Le jeu vidéo est-il réac" me posait plusieurs problèmes - que j'ai pour certains pu aborder brièvement au cours de l'émission :
- Une certaine tendance à minimiser la misogynie & le harcèlement comme une simple facette du mouvement GamerGate, avec assez peu d'attention portée à sa gravité :
http://i.imgur.com/OWdiGrG.png
http://imgur.com/xCFCAj8
http://imgur.com/ruQ9jIk
On rappelle quand même que des femmes & leurs proches sont menacées de viol, de mort et de toutes sortes d'atrocité, incitées aux suicides et chassées de chez elles par le harcèlement massif & ignoble de GamerGaters. C'est ma position formelle que la misogynie, l'anti-féminisme virulent et le harcèlement sont au coeur même du mouvement. Ce sont également les conclusions de la quasi-totalité des journalistes anglophones, jeux vidéo ou généralistes, qui se sont penchés sur le GamerGate. Il est fallacieux de renvoyer dos à dos victimes et agresseurs comme deux « camps » opposés pour se positionner comme « neutre » et « objectif » rejetant également les « extrêmes » ; tout comme il est illusoire de considérer que la raison réside forcément dans cette posture faussement « modérée ».
- Quelques poncifs fallacieux & quelque peu démagogiques sur le féminisme universitaire, qui en prime servent les fantasmes des GamerGaters:
http://i.imgur.com/QVU0gIG.png "La critique féministe du JV est une mode lié à un simple effet grégaire" -> en réalité, elle émane plus de femmes internes au milieu (développeuses, indés notamment) que d'universitaires, et surtout elle reste très minoritaire > https://storify.com/MorganRamsay/how-often-do-video-game-journalists-write-about-fe
http://i.imgur.com/sztqrUi.png "Les jeux vidéo rendent misogynes" = personne, jamais. C'est ce qu'on appelle un homme de paille - une mauvaise représentation d'un argument pour le balayer facilement. Les universitaires féministes se contentent de rappeler que les jeux vidéo existent dans un contexte socioculturel, ici en l'occurrence le patriarcat, qui les pétrit et auxquels ils contribuent - au même titre que n'importe quelle oeuvre culturelle. Dans ce contexte, il n'est pas absurde de mettre en parallèle la prévalence de représentations violemment misogynes dans les JV et la prévalence de ces mêmes violences dans la réalité - tout comme il n'est pas absurde de s'interroger sur ce que la prolifération de jeux très violents dit sur notre société. De plus, la citation est réductrice et utilisée à mauvais escient; elle provient de cet excellent article http://www.merlanfrit.net/Les-gamers-contre-la-societe , où elle vient en réalité conclure une tentative d'expliquer pourquoi des gamers masculins peuvent avoir du mal à entendre l'argumentaire féministe - ce n'est pas une déclaration péremptoire "les représentations violentes dans les jeux vidéo fabriquent des tueurs de femmes à la chaîne" !
- Surtout, surtout, le dossier comprend deux blagues racistes.
http://i.imgur.com/ncPIk8a.png
Des jeux répugnants, on en a plus que notre part en Occident (simulateurs de torture, le petit dernier-né Hatred...), et ils sont critiqués au Japon comme ici; mais c'est tellement rigolo de perpétuer le cliché que ces japonais, quand même, quel peuple de tordus.
http://i.imgur.com/LNTDknn.png
Pour info, il y a une plus grande proportion de femmes au Parlement à Kaboul qu'à Paris...mais c'est tellement, tellement plus confortable de perpétuer le bon vieux narratif simpliste « quels barbares misogynes là-bas quand même, heureusement c'est tellement mieux chez nous ». À réfléchir vraiment aux situations des femmes dans le monde on frôlerait la subversion.
Les autres points cités précédemment pouvaient être débattus autour du plateau, en revanche ces deux derniers « traits d'esprits » sont rédhibitoires ; je ne souhaitais donc pas cautionner ce dossier en participant à une émission en faisant la promotion.
Pour ces raisons et d'autres plus personnelles, à savoir grande lassitude d'intervenir sur ces sujets, de gérer le harcèlement qui s'ensuit systématiquement et manque de temps lié au travail, j'étais extrêmement réticente à me rendre sur ce plateau. Seulement, j'étais également agacée à l'idée de laisser le champ libre à un énième débat entre mecs sur la misogynie qui risquait fort d'y être insuffisamment ou mal évoquée, avec notamment les défauts soulevés ci-dessus. Il fallait le point de vue d'une femme du milieu jeu vidéo, féministe, ayant suivi de près l'affaire très complexe du GamerGate...Après avoir longuement discuté avec d'autres intervenantes potentielles et avec le journaliste organisant l'émission, j'ai donc fini par lâcher « bon, s'il le faut, je viendrai ».
Et puis Lundi après-midi, la veille du tournage donc, ASI m'a rappelée pour m'annoncer qu'il y aurait finalement un GamerGater sur le plateau – ce beau morceau d'humanité, membre actif & revendiqué du mouvement qui a fait tant de mal :
https://twitter.com/TheFrenchCritic/status/506846332422991874
https://twitter.com/TheFrenchCritic/status/523399468524515328
https://twitter.com/TheFrenchCritic/status/506847895392649216
https://twitter.com/TheFrenchCritic/status/506841831586672641
etc etc …que l'on voit notamment discuter militantisme avec Ben Spurr alias @Bendilin, une figure de proue de GamerGate et créateur du jeu « Beat Up Anita Sarkeesian » permettant de tabasser virtuellement la critique féministe.
https://twitter.com/TheFrenchCritic/status/327167676457828353
https://twitter.com/TheFrenchCritic/status/349099912463536128
https://twitter.com/TheFrenchCritic/status/523160972090167298
http://www.gameranx.com/features/id/7810/article/ben-spurr-makes-game-advocating-physical-violence-against-anita-sarkeesian/
Cerise sur le gâteau. Comme je l'ai...vivement exposé au journaliste, parler d'un mouvement haineux, misogyne & conspirationniste en invitant un membre dudit mouvement me semble à peu près aussi pertinent qu'inviter un membre du KKK pour parler de racisme. (Utiliser cette métaphore plutôt que celle du néonazi sur le plateau m'aurait peut-être évité de voir le fond de l'argument aussitôt écarté d'un rigolard « Point Godwin ! » >> http://www.franceculture.fr/emission-ce-qui-nous-arrive-sur-la-toile-pour-en-finir-avec-le-point-godwin-2014-01-02 ) C'est surtout dangereux, car ça offre une plateforme de choix aux trolls, haineux, conspirationnistes et autres Zemmour pour servir leur soupe de mensonges démagogiques. Cela demande infiniment moins de temps et d'énergie de proférer des insanités que de les déconstruire à coups d'argumentaire et de faits ; ils en profitent et mentent, mentent, jettent des litres de boue sachant pertinemment qu'un peu restera collée. Cependant, il est vrai que les exclure peut nourrir leur narratif de persécution et de « politiquement incorrect » ; je n'ai pas de solution.
L'invitation de Vidal venant s'ajouter au reste, j'avais plus que jamais envie d'envoyer promener cette émission ; en même temps, il devenait d'autant plus crucial de contrebalancer le discours qui allait y être tenu, d'autant qu'en annulant la veille c'était la chaise vide assurée et le champ libre au persiflage. Après avoir gambergé toute la soirée et consulté des gens de bon conseil, lesquels me recommandaient unanimement de ne pas me fourrer dans ce guêpier, j'ai finalement envoyé un mail d'annulation pendant la nuit. Et puis j'ai été réveillée aux aurores par un coup de fil du journaliste ASI, et après une longue discussion, j'ai de nouveau cédé (aussi, il faut bien l'avouer, parce qu'il me peinait de le mettre dans l'embarras 3 heures avant l'émission). Et j'y suis donc allée.
Je serais toujours bien incapable de dire si c'était la moins mauvaise décision. Au final, j'ai bien peur que cette émission n'apporte pas grand chose: au lieu de tenter une analyse du phénomène GamerGate, elle a tourné au pugilat sur les faits et leur véracité – ce qui était prévisible à partir du moment où il y avait un Gater sur le plateau. Il a fallu aller se battre sur des détails très pointus d'une affaire extrêmement alambiquée sans qu'un D. Schneidermann un peu dépassé ne puisse recentrer ou démêler le vrai du faux. Je crains que quelqu'un qui regarde l'émission pour s'informer sur GamerGate ne puisse pas s'y retrouver, tandis que ceux qui ont suivi l'affaire de près auront déjà une opinion bien arrêtée. Moi-même, je me suis mal débrouillée : très remontée, très énervée, ce qui bien que compréhensible au vu des circonstances a sans doute contribué à me coincer dans le rôle qu'on voulait que je joue – celui de la «féministe extrême» face au GamerGater engagé, faisant ressortir le traitement « modéré » de Canard PC comme le plus « raisonnable ». J'ai cherché à tenir trop de fronts à la fois :
- Faire barrage au flot de désinformation servi par Franck Vidal
- Contester la vision de Canard PC sur l'affaire
- Interroger l'organisation de l'émission, notamment le bien-fondé d'inviter un GamerGater... et une seule femme.
Trop de propos sur lesquels il fallait réagir, impossible de tout aborder de façon satisfaisante ; résultat j'interromps souvent, ce qui combiné à mes défauts d'élocution habituels n'a pas dû aider à asseoir mon message.
Finalement, la discussion la plus constructive a certainement eu lieu une fois les caméras éteintes, lorsque Ambroise Garel de Canard PC et moi-même sommes retournés sur le plateau pour discuter au calme des problèmes de leur dossier évoqués plus haut. Inutile de dire que nous ne sommes pas tombés d'accord sur beaucoup de points, mais ils ont au moins pu être évoqués franchement dans un esprit d'écoute et d'apaisement ; nous avons également pu revenir sur des altercations antérieures et j'ai le sentiment (peut-être optimiste) que quelques messages ont pu passer.
Merci d'avoir lu jusqu'ici, j'espère que ceci répond à certaines questions :-)
Twitter, ou l'art de se gargariser de pisser dans un violon. C'est dehors que l'engagement dépasse le stade du fantasme.
J'aurais souhaité voir une autre femme sur le plateau juste pour voir si elle était aussi malpolie avec une consoeur...
En tout cas, elle a grandement contribué a rendre l'émission extrêmement confuse pour le neophyte.
Le véritable sujet je pense, outre la connivence des médias qui était largement sujet à critique depuis bien avant ce foutu GamerGate, notamment traité sur ASI, sur CPC, etc. est l'émergence de cette critique sociologique du média jeu-vidéo, tout à fait légitime, minoritaire est largement attaquée par ces idiots qui croient qu'on veut leur voler leur "bébé", qu'on critique ce qu'ils aiment, alors que les émissions comme Feminist Frequency essaient simplement, en tant qu'amateurs de jeux-vidéos, de voir en quoi celui-ci pourrait être plus riche et plus intelligent (élever un peu le niveau et ne pas se contenter de faire du divertissement télévisuel). Il ne s'agit en aucun cas de rendre les jeux moins pertinents qu'avant, juste d'aller à l'encontre des lieux-communs.
Malheureusement l'image du féminisme me semble un peu entachée par cette émission. Mar_Lard est très maladroite et son mépris très émotionnel (je le comprends malgré tout) est contre-productif. Et je pense que c'était une erreur d'inviter un sympathisant du gamergate, bien que je ne le pense pas "méchant" comme il dit. Il est juste un peu dépassé par le sujet et se cache les yeux devant l'inconsistance de ce mouvement. Oui, tout le monde peut s'en revendiquer, donc peut-être des gens a priori innocents. Mais la portée majeure de la chose est le harcèlement, principalement, je ne vois pas ce qu'il aura apporté au sujet de la critique de la connivence, c'est principalement utilisé comme prétexte pour déchainer la mysoginie ambiante.
Je trouve que c'est l'orientation de l'émission et du débat qui est en cause majoritairement, pas les intervenants cependant.
Peut-on critiquer sans parti pris... vaste débat qui finit toujours par la négative, suffit de trouver les personnes qui représentent nos "gouts" et pas la peine de vouloir "éliminer" les autres.
Mais quand on voit que les défenseurs de l'éthique demandent à un éditeur (Nintendo) de boycotter un site parce qu'il n'a pas donné une BONNE note à un jeu. On marche sur la tête de l'éthique et on souhaite une collusion pour sa paroisse...
Bref tout ce débat est idéologisé au titre de l'"objectivité". Des délires d'adolescent (on va faire la révolution mais cette fois-çi, ça va marcher!)
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Et pardon pour Mar_lard mais je crois qu'une traductrice aurai été plus bénéfique pour le message porté (voir une représentante) parce que ces mouvement frénétiques de la tête, cette respiration haletante d'un sprint et cette tendance à interrompre systématiquement toute personne est contradictoire avec le concept de discussion (et qui plus est pour être compris ! ) Je suis une personne très empathique alors ça m'a juste agacé ("chuuut je l'écoute là :/ ! ")
C'est dommage parce qu'avec un sujet très intéressant on se retrouve à regarder un débat paris match sans aucune saveur (peut-être monsieur Canard PC le plus mesuré que les autres sur les prises de positions)
J'aime pas tellement les débat 3vs1 car j'ai toujours la sensation que le débat est orienté.
Mais pour avoir été eclairé sur les grandes lignes, je pense que s'attaquer aux jeux sexistes est une erreur . C'est comme si pour enlever une mauvaise herbe vous arrachiez ses feuilles. La racine c'est l'éducation et le fonctionnement clairement machiste de la société actuel :
Tant que vous ne changerez pas l'idée que si une femme doit être sexy c'est parce qu'avant de la définir par sa réussite professionnelle, ses diplômes ou même son intellect , on la DEFINIT par son apparence . C'est pour ça qu'on se retrouve avec des femmes anti-féministes car elles ont clairement "ingéré" leur identité par le seul biais physique. ET DONC des bimbos à la télé réalité/pub/films d'action/jeux vidéo etc . Enfin pour faire un formidable cercle vicieux le phénomène de groupe pousse les dernières récalcitrantes à suivre la masse ET HOP la boucle est bouclée :)
Alors quant à ce #jesaispaskoi expliquez moi : Alors on le définit pas comme une entité unique mais il a un seul nom ! chacun peut y entrer , il n'y a pas de code d'honneur ou autre (puisque vous y avez de tout) On peut donc déduire d'un groupe qui n'en est pas un n'éxiste donc pas qu'il puisse revendiquer des actes ??! c'est gros non ? Je résume je crée un #LesFrançaisEnOntMarre j'aurai tous les gars déjà de base réac , forcément des extrémiste et j'ai donc crée un formidable vivier pour attirer électeur FN ou autres "le monde complote" DONC ? #LesFrançaisEnOnMarre = fachos ?
Je crois qu'avant de partir sur des débats américains, on devrait trouver des solutions aux problèmes héxagonaux . Mdr on s'en fou d'eux ils sont pas censé être la nation de la libérté , égalité fraternité !
Ce n'est pas parce que quelques idiots, même si ils se comptes en milliers, font des choses répréhenssibles que toute la communauté doit être jugé surtout sur des critère genrés et ethnique. Le souci de MAR_LAR c'est ça haine qui se dégage, elle a vraiment un problème tout de même.
Donc restons raisonnable et pour ceux qui enfreignent les lois faisons appelle à la justice, point barre.
Sérieux, ils étaient tous plus insupportables les uns que les autres.
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Je tire mon chapeau à Mar_lard qui a fait le (sale) boulot en portant une contradiction systématique et intransigeante à Vidal, quitte à se prendre des reproches fallacieux sur la forme par paquets.
Le point de départ du gamergate, c'est le harcèlement dont a été victime Zoe Quinn suite au déballage ordurier fait par son ex. Ce dernier a partagé son "dossier" sciemment sur tous les forums où il savait que se trouvait un public capable de ce genre de réaction. La prise de position sans équivoque d'une partie de la presse JV progressiste contre ce harcèlement et la complaisance d'un trop grand nombre de personnes à son égard (du style "oui c'est pas bien le harcèlement, mais elle l'a un peu cherché en couchant avec ce type, en faisant ceci et cela...") a engendré en réaction le mouvement gamergate.
Le mouvement consiste essentiellement à balayer ce reproche du revers de la main et à organiser un procès en illégitimité de ceux qui ont l'ont émis, en cherchant à démontrer des violations de l'"éthique journalistique". Avec pour conséquence directe le renforcement de la complaisance à l'égard des comportements de harcèlement qui se sont de facto multipliés. Problème, et au moins, l'émission aura réussit à bien faire passer ce message : toutes les "preuves" rassemblées par les gaters pour justifier l'existence de leur mouvement sont bidons du début à la fin. Elles ont été réfutées une à une. Mais elles ont largement nourri la dynamique complotiste du mouvement qui est désormais dans une forme de mouvement perpétuel de justification de sa propre existence.
Le gamergate agit comme un catalyseur de mouvements de harcèlement. Des harceleurs misogynes aguerris y ont fait leur nid confortablement (l'auteur du jeu beat Sarkeesian, weev...). Les victimes de ces harceleurs sont poussées à se cacher, se taire, voire quitter le milieu. Les menaces de mort, de viol et les appels au suicide sont monnaies courantes. Les craintes qu'un jour une victime subisse une agression physique, soit tuée ou se suicide suite à ces harcèlements sont très importantes. Le fait même de laisser instiller ces craintes constitue un acte d'intimidation caractérisé, contre les voix progressistes, en particulier féministes et a fortiori féminines.
Quand on est témoin de l'ampleur de cette entreprise de harcèlement (tous les jours, une nouvelle histoire sordide et ubuesque), et quand on constate en parallèle la vacuité des accusation du gamergate, infoutu de s'assumer en tant que mouvement réactionnaire hostile aux opinions progressistes, il est difficile de conserver la moindre indulgence envers le mouvement et ses contributeurs/soutiens actifs. Chacune des interventions de Vidal m'a donné envie de hurler. Chacune des interventions de Mar_Lard m'ont ravi. Je partage sa colère à 100%.
Il faudra qu'un jour des mouvements politiques de gauche s'intéressent sérieusement au sujet. Car il me semble qu'on ne peut pas laisser la lutte aux seules organisations catégorielles (féministes, antiracistes, ...). Mais même en étant un tout petit joueur les rares jeux que j'ai pu pratiquer avait tous peu ou prou en arrière plan une certaine conception de la société... vraiment réactionnaire. On ne peut que s'interroger de l'influence du monde du jeu de "simulation du réel", même s'il se réfère à un autre monde (fantastique, sciences fiction...) sur les représentations philosophiques et sociales du joueur. Je n'ai jamais vu de véritables campagnes militantes dans le monde politique sur le sujet... Et pourtant ce sont des générations entières dont on façonne l'imaginaire, ce qui m'apparait bien plus dangereux que les émissions de télécon, car le jouer est impliqué, immergé. La réaction de GammerGates est en soi représentative de la dérive fascisante de nos sociétés. Je la mets en parallèle avec la Manif pour tous et les intégrismes de tous poils. La bétise ("nous voulons garder nos stéréotypes" = "nous voulons garder nos bon vieux jeux testostéronés") et la haine de l'autre, alliées aux théories du complots gagnent chaque jour un peu plus des esprits que l'on croyaient épargnés.
Dernière remarque (déjà dite sur le forum), nous sommes hélas dans un monde communiquant. Les idées aussi généreuses soient elles peuvent être inaudibles quand la personne se montre par la gestuelle et la parole en posture hyperagressive (Mar_Lard). Au contraire le côté totalement benêt (involontaire ?) pour ne pas dire plus de F Vidal en est presque touchant s'il ne montrait pas son son vrai visage de "sal..." : non cela ne le dérange pas plus que cela le jeu abject qui consiste à défigurer le visage réelle d'une femme... Sa condamnation était plus que molle...
Visiblement il n'est pas possible d'expliquer simplement ce qu'est le Gamergate.
de cette remarque !
D'un côté, on a un garçon naïf expliquant que le gamergate s'autocensure par respect des femmes -- qui fait un tour sur 4chan régulièrement ne peut pas sincèrement y croire, et y croit-il vraiment lui-même ? De l'autre Mar_Lard qui gagne un point godwin en moins de temps qu'il ne faut pour dire "nazi", refusant le dialogue sur la partie intéressante du gamergate: la collusion soupçonnée des journalistes et des développeurs, en particulier au niveau indépendant.
Le fait que le monde du jeu vidéo soit gangréné de sexisme est un fait indiscutable et malheureusement affligeant. Et donc le gamergate, partant des dérives éthiques (supposées, dénoncées) d'une femme (Zoe Quinn), a effectivement trouvé sa force dans cette misogynie latente (et pas si latente que ça d'ailleurs si l'on se promène dans les coins du nets peu modérés). Est-ce que ça se serait passé de la même façon si Zoe Quinn avait été un homme? Probablement pas. Mais qui sait ? Le doritos-gate n'impliquait pas de femme que je sache... Ce sujet, du sexisme dans les jeux vidéo et de ses modes d'expression, est un sujet passionnant ! Mais ça ne devait pas être l'unique débat de ce soir !!!
Pas un moment dans cette émission, on ne discute véritablement du traitement par les médias de ce sujet, qui les implique directement. Et de la multitude de ces médias (on évoque les youtubeurs à peine deux minutes). Le fait que des journalistes de jeux vidéos traitent ou non d'un sujet qui les accuse, c'est quand même intéressant non ? Le fait que chaque camp adopte une posture morale outrée et détourne le sujet vers des agendas qui intéresse *certains* de leurs membres, c'est intéressant non ? Le fait que le gamergate touche (surtout et malheureusement) le jeu vidéo indépendant, jusque là relativement épargné semble-t-il de la haine des joueurs, c'est intéressant non ? Et plus que tout, n'est-il pas intéressant de constater que le gamergate est aujourd'hui devenu de facto une guerre des féministes et anti-féministes, alors qu'il n'aurait jamais du l'être? Etait-ce juste une dérive d'internet, ou bien y'a-t-il volonté de part et/ou d'autre d'orienter la discussion sur ce sujet?
Arrêt Sur Images, vous analysez les médias et leur traitement de l'information. Et vous faites généralement un boulot fantastique. Mais là, ce n'était qu'un débat stérile qui volait au même niveau que celui des médias que vous devez analyser: dans le passionnel, sans grande analyse (à part le journaliste de canard PC, qui essayait d'en caser une de-ci de-là, merci à lui), sans recul sur le sujet. Dommage... ça s'annonçait intéressant...
les coups de gueule de mar-lard,même bruyants,pointant l'iéologie insane du tea party et le zemmourisme ambiants,sont bienvenus.
Voici la vidéo "de référence" selon Merlan Frit du gamer gate. Celle de "the Internet Artistocrate":
https://www.youtube.com/watch?v=_dbi-8rPShE
185 000 vues
Voici une vidéo au pif de Pew Die Pie, bloggeur jeu vidéo le plus connu et qui n'a à mon sens jamais traité le sujet gamer's gate:
https://www.youtube.com/watch?v=6yBBO8PzWFI
17 452 000 vues
Dans le même temps, il y a en permanence 6 millions de joueurs actifs sur Steam. Si demain un patch de Dota 2 casse le jeu, il y aura beaucoup beaucoup (beaucoup) plus de réaction de joueurs. Mais Le Monde n'en parlera pas. Le Monde nous a par contre parlé du Gamer's Gate.
De ça il faut me semble-t-il acter un certain nombre de fait:
- le gamer's gate n'est pas un phénomène représentatif de la communauté des games, même pas un peu.
- le gamer's gate intéresse beaucoup les journalistes non gamers car pour eux c'est un débat de société qui fait écho à ceux qu'ils traitent habituellement, d'ailleurs on a eu droit à Zemmour et Soral (purée d'ailleurs, c'était vraiment nécessaire de le montrer ici aussi ?)
- ce qui est beaucoup plus représentatif du gaming (et pas que) c'est qu'il est délibérement apolitique, au moins d'apparence, c'est à dire qu'on joue essentiellement à des jeux pour être dans un contexte d'évasion et qu'on n'a pas envie de voir dedans redébarquer les causeries de chez Ruquier. Sinon on rebrancherait la télé au lieu de lancer un Skyrim. A ce sujet avant de dire "vouloir ne pas parler politique c'est de droite" il faut qu'on m'explique comment on fait quand on ne veut vraiment pas parler de politique (et j'en parle à mes heures. Mais pas tout le temps. Et j'ai le droit.)
Enfin un dernier point, qui vaut sur ce débat comme sur tous les autres: les procès d'intention ne convainquent personne d'autres que ceux qui le sont déjà (peu importe dans quel sens ils vont). Il faut traiter les arguments. Moi je veux bien qu'on m'explique que telle video de l'internet aristocrate (j'ai cité, mais pas regardé, pour les raisons chiffrées exposées combinées au reigne de la pendule sur nos vies à toutes et à tous) est "horrible". Mais pour ça je voudrais qu'on me cite ses arguments et puis on les discute, platement. On voit si le défenseur assume, on voit si les attaquants peuvent vraiment le démonter, on fait ce que Daniel dit qu'il faut faire sur la rumeur d'Orléans.
Le seul qui fait ça c'est Louis Ferdinand Sebum (je suis désolé, pour moi c'est son vrai nom) qui est à mon sens en conséquence le seul à briller sur ce plateau. Pas d'idées pré établies, pas de complaisance pour personne, l'intelligence de comprendre qu'on ne peut pas se satisfaire de culpabilité par association pour critiquer ce mouvement (mettons les choses dans l'ordre, c'est pratique pour le critiquer, de toute évidence, puisque Marlard passe le gros de son temps à ça) et qu'il faut attraper les fils disponibles, c'est à dire, sur quoi ce mouvement s'est il focalisé au juste. C'est lui qui a fourni ce que Marlard n'a pas réussi à faire: fournir un éclairage sur la nature de ce qui est, à l'échelle de la communauté des gamers, un micro mouvement.
D'autres part je rappelle qu'il y a toujours eu des conservateurs et des gens de droite en quantité. Je ne me compte pas dedans, mais j'ai le projet qu'on vive ensemble en paix ce qui suppose un minimum de respect du droit de chacun à ses tropismes. Nos démocraties reconnaissent à tout ce gens exactement autant de droit de vote qu'aux penseurs les plus nobles du monde moderne. Sauf à contester la démocratie (et là on va devoir discuter fermement, car figurez vous que j'objecte) il est plus que temps d'acter que ces qualificatifs (conservateur, de droite, mais aussi neo nazis ou staliniste, qui ont aussi un vote par tête) ne devrait pas peser dans les débats puisqu'ils ne pèsent pas dans les urnes. Il faudra alors triompher sur le terrain des arguments. C'est sur que c'est plus de boulot et peut être pas à la portée de toute le monde, néanmoins si on veut des résultats, y a que ça.
Il était impossible pour une féministe de ne pas apparaître comme "dogmatique". Pour ceux d'entre vous qui la trouve trop "agressive": souvent, si on est indisposé par une indignation, c'est à nous qu'il revient de se remettre en cause. D'ailleurs si elle est tant dogmatique que ça, expliquez-nous. Où est-ce que son "radicalisme" l'a empêché de produire une critique pertinente? A quel moment précis du débat une de ses positions est-elle réellement exagérée? Oui, elle parle fort, et alors? Là je parle du fond. Elle ne voit tout que sous l'angle du sexisme? Mon Dieu, quelle surprise! C'est juste parce qu'elle se revendique féministe et que, justement, c'est pour ça qu'on l'a invitée.
Voici, en gros, ce que j'ai vu. Mar_Lard fait face à des mecs dont un est un machiste (plus ou moins...) assumé. Les gens, vous avez toujours pas compris le problème avec l’extrême-droite? Vieux comme le monde: balancer plein d'âneries ayant l'apparence du bon sens, mais nécessitant chacune une heure d'explication pour être correctement démontée. Les autres mecs du plateau l'empêchent de développer complètement ses arguments. Peut-être parce qu'ils estiment - à tort - nécessaire de "modérer" ses propos. Mais aucun d'eux ne semble réellement prendre conscience de l'oppression qui se joue. Mar_Lard est la seule à avoir une bonne connaissance des mécanismes qui sous-tendent cette oppression. Mention spécial à D.S. pour son: "Qu'est-ce que ces gens ont à vendre? (...) Du clic?". Lunaire.
Bref, cette émission était un traquenard. Pour les initiés, je m'étonne d'ailleurs de ne pas avoir trouvé d'occurrence du mot "Bourdieu" dans le forum. Voilà, c'est réparé. Je prends néanmoins acte des difficultés inhérentes au traitement d'un tel sujet.
Soutien total à Mar_Lard, donc. Bravo à elle, c'était très courageux de venir.
--
«Si vous êtes neutres devant une situation d'injustice, c'est que vous avez choisi d'être du côté de l'oppresseur.» Desmond Tutu.
Le sexisme ne s'arrête malheureusement pas aux frontières du jeu vidéo, @si le sait très bien, et je regrette de voir l'émission reproduire le tropisme des JT qui consiste à inviter une écrasante majorité d'experts de sexe masculin, reproduisant du coup de nombreux stéréotypes sociaux.
Si vous avez vraiment du mal à trouver des femmes pour défendre des idées (ce que je trouve douteux), prenez au moins le temps, en accroche, de vous excuser de n'avoir pas réussi à lutter contre l'exclusion sociale et de manquer de représentativité. Surtout quand vous faites une émission sur le féminisme.
Je le dis sans agressivité, beaucoup de gens très bien dans les médias et sur internet n'arrivent pas à lutter contre notre structure sociale. Mais il faudrait au moins s'en rendre compte.
Elle est évidemment compétente, mais à l'oral, elle décridibilise sa position. C'est vraiment dommage.
Mais je dois bien reconnaître que je n'ai pas d'alternative à offrir.
Un point essentiel je pense qui n'a pas été mentionné est le problème de la liberté d'expression. Aux états-unis c'est quelque chose d'assez important culturellement (pas comme en France?). Le fil initial de Total Biscuit (un youtuber extrêmement populaire, plutôt neutre au départ) sur reddit (un forum très populaire) a plus de 20'000 commentaires, tous supprimés. Ça et la modération assez discutable de plusieurs autres sites on contribué de façon majeure (à mon avis) à former le groupe des gamergaters. Il y a aussi cette idée que l'on peut discuter avec n'importe qui (cf. Bricmon) alors que d'autres pensent que l'une fois que l'on s'est disqualifié en tenant certains types de propos, il faut absolument couper toute discussion.
Le groupe des pro-gamergate sur reddit est assez ouvert à la discussion, par exemple hier une personne anti-gamergate à fait un AMA ("ask me anything", "demande moi ce que tu veux") et le fils est l'un des plus populaires (plus de 1000 commentaires). La personne a aussi été remerciée régulièrement de venir discuter dans les commentaires. Au contraire sur le groupe anti-gamergate, il est explicitement interdit de défendre le gamergate, sous peine de bannissement.
Une précision sur la mailing liste des journalistes incriminés. Quelque chose qui n'a pas été dit très clairement c'est que tout les articles annonçant la mort des gamers ont été publiés le même jour, avec un contenu très similaire, sur une dizaine de sites. L'existence de la mailing liste est une confirmation qu'ils se sont concertés pour faire ça (ce qui était assez clair cela dit). C'est une peu comme si le Monde, le Figaro et Libération avait une mailing liste pour décider de l'orientation de leur édito économiques (on me dit dans l'oreillette que ça existe déjà).
Pour finir, un peu de journalisme ne ferait pas de mal dans cette affaire, j'ai fais ma propre enquête et voilà la liste des sujets sur la page principale du gamergate sur reddit, pour vous faire une idée:
[quote=/r/KotakuInAction]
- Boycote du site Polygon
- Boycote du site Gawker (dont un membres a encouragé à tabasser les nerds)
- Le site Gawker attaque un forum de célibataires endurcis
- Support pour un débat entre Anita Sarkessia et Christina Sommers
- Article du site Gawker qui défend le "clickbait" (appat à cliques)
- Un résumé du mouvement Gamergate
- Réponse de Volkswagen sur Gawker
- Message d'un journaliste qui soutient gamergate
- Image
- Etude sur le harcèlement en ligne
- Article sur les relations entre un developpeur et un journaliste
- Message d'un utilisateur: "gamergate est un mouvement de consomateurs qui demandent des réformes dans les médias"
- Le site Gawker ne paye pas ses stagiaires
- Article de Gawker sur le gamergate
- Message de prévention contre le doxxing (fuitage de donnée personelles)
- Vidéo sur le gamergate
- Disucssion avec une personne anti-gamergate (message le plus populaire)
- Image
- Olympus boycotte Gawker
- Boycote du site Gawker
- Message d'un développeur
- Discussion de la modération sur l'article wikipedia sur le gamergate (problèmes de censure)
- Corruption sur le site Polygon
- Adobe boycotte Gawker
Toute cette histoire me fait penser aux émeutes populaires avec des gars globalement inaptes à exprimer leur révolte poliment et en face l'indignation de journalistes qui ne comprennent pas trop ce qu'il se passe d'autant plus qu'ils en sont victimes.
SVP les gamers, pas de gros mot, pas de machisme, pas de jeu où on tape sur la gueule d'une femme, pas de voiture incendiée, pas de vitrine brisée, pas de "niq' ta mère la put'", pas de journaliste menacé(e), de caméra cassée, soyez polis.
Cette "émeute" ne dépasse guère l'agitation de doigts sur des claviers mais j'y vois ce truc qui me semble monter un peu partout : la violence d'humiliés, de méprisés, des envies de "printemps" dont on se sait quels lendemains ils annoncent. Dans une sphère plus politico-physique, ça donnerait des fascisants à la Breivik, des jihadistes à la Merah à défaut d'Action Directe anarcho-communiste.
Je retranscris le petit texte plus poli de Vidal :
"GamerGate tient à faire disparaître les pratiques douteuses et mensongères des médias vidéoludiques sélectionnant pour des raisons politiques ou égoïstes quelles informations sont valables ou non tout en déformant et détournant la gravité ou l'importance d'un sujet selon qu'il suit leur opinion ou non tout en mettant en péril la liberté de créateurs injuriés, humiliés ou critiqués par des raisonnements infantiles, injustes ou indifférent à la qualité de leur œuvre".
Traduction : y en a marre de ces abrutis qui se croient autorisés à définir ce qu'on doit penser et qui vous pourrissent si vous ne pensez pas comme eux. Pour qui ils se prennent ? Terminé les "élites", terminé les prescripteurs certifiés, on pense par nous même, le peuple emmerde les médias.
Les trolls.
Bizarrement, le mot n'est pas ressorti. Pourtant, à l'évidence le gamergate déborde de trolls: des gens capables de dépenser une telle énergie d'opposition, juste pour se sentir exister, j'appelle ça des trolls. C'est vrai qu'ils sont beaucoup plus teigneux (et même dangereux) que d'habitude, mais quand même. Internet donne l'impression d'être à la fois intouchable et puissant, impression qui parfois dégénère en psychose: en 2014, ça commence à être connu, comme syndrome ! On est pas face à un phénomène spécifique aux jeux vidéos, d'ailleurs, c'est juste qu'il s'est produit dans la sphère des harcore gamers.
Bref, je ne me demande pas si le Gamergate est une "rebellion populaire, ou [une] éruption réac" (ça tombe bien, l'émission n'y répond pas). C'est une éruption de vide dont Internet a le secret, merci bien.
Après l'émission [...] Ambroise Garel [...] se demande "où cela peut aller"
Il aurait mieux fait de poser la question dès le début. Moi, je vais revoir Orange Mécanique.
PS : Personnellement je rêve d'un jeu aussi bon qu'un jeu de guerre (stratégie, tactique) mais où l'on ne fait pas la guerre. J'ai pas encore trouvé ...
La présence de Frank Vidal a un sens pour montrer la vraie problématique de ce mouvement : la stratégie de légitimation à coups d'éléments de langages et de cautions féministes.
Mais sa présence (et accessoirement, le fait que ça soit la première émission sur le sujet) empêche du coup de traiter le problème.
Sebum dit que la véritable nature du mouvement se révèle dans les faits. Pour autant que je suis d'accord avec ce constat, la stratégie de communication autour du gamegate est un point aussi important. Ne serais-ce que parce que le forum de CanardPC témoigne depuis un mois de l'arrivée de nouveaux membres (ou de la réactivation d'anciens comptes qui n'avaient jamais rien postés) qui sont dans un soutien indéfectible au mouvement et qui ont une participation extrêmement prolixe et soignée sur la forme, tout en n'ayant aucune activité sur le forum en dehors de ce soutien au gamergate.
Néanmoins, je dois m'associer aux critiques faites avant moi sur ce fil.
Le débat était clairement impossible entre une Mar_Lard en forme mais trop dogmatique (le coup du dossier "problématique" de CPC sans pouvoir donner le moindre élément... Pas très convainquant), et un pro-gamergate qui s'acharnait dans une défense bancale et absurde d'un mouvement indubitablement condamnable (excepté quand le débat est venu sur le côté nébulaire, qui fait que n'importe qui peut s'en réclamer)
A mon sens, heureusement que Sébum était là pour rehausser le niveau, avec sa subjectivité mais un sens de la nuance qui manquait clairement aux deux autres invités bavards du débat. On peut comprendre que Mar_Lard soit touchée par cette déferlante de misogynie, mais réduire le Gamergate à ça, c'est manquer toute une dimension poujadiste, anti-système médiatique, voire un embryon de critique de la corruption généralisée de la presse JV spécialisée. De même, Vidal ne peut pas décemment masquer les excès de son mouvement derrière les réactions qu'il a provoqué ("Oui mais les anti-gamergate ils font pareil", ce qui est faux et malhonnête intellectuellement). A mon sens, seuls Lefèbvre mais surtout Garel ont réussit à faire avancer la réflexion, sans pour autant montrer de sympathie déplacée avec le mouvement ni le vouer au septième cercle des enfers comme Mar_Lard.
Cependant, je trouve le Making Of convainquant dans ses explications et je n'en veux pas à votre équipe, qui a eu le mérite d'aborder un sujet complexe et particulièrement miné !
o secours !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
http://www.merlanfrit.net/Les-gamers-contre-la-societe
ou les commentaires du même Etienne sur cet article :
http://www.merlanfrit.net/La-reacosphere-saute-sur-le#comments
L'affaire est intéressante pour tout ce qu'elle soulève (identité d'une culture en mouvement, ou se confrontent ses différentes formes).
Je partage l'avis et les accusations de misogynie, de réactionnaires, contre des groupes qui défendent un pré carré qui (enfin !) commence à s'ouvrir au monde, qui enfin se retrouve en interaction avec les courants de pensées qui traversent nos sociétés.
Là, je trouve qu'il y avait un débat intéressant.
Je trouve la défense de Franck Vidal intenable, je me permets de soulever un point sémantique, lorsqu'il parle des gens qui se retrouvent dans le mouvement gamergate "des femmes, des noirs, des asiatiques". Les femmes, une minorité comme une autre (d'ailleurs pour toutes les "minorités".
Malheureusement, je trouve que Mar-Lard nous a offert une prestation lamentable. Je n'ai rien à dire sur le fond (d'autant que je suis très majoritairement d'accord), mais la forme était insupportable à mes oreilles. Je tiens donc à féliciter sa contribution à représenter les féministes (dont je fais partie) comme des gens en perpétuelle agression. Nous nous battons au jour le jour pour tenter de transformer cette vision du féminisme avec calme et pondération, merci de continuer à nous renvoyer à ce stéréotype hystérique.
Ha, et merci pour le point Godwin, j'ai cru que j'allais pleurer.
Je remercierai juste le journaliste de Canard PC pour sa clarté, un peu de calme et d'argumentation intéressante.
Pour le reste, et malgré toute l'admiration que j'ai pour arrêt sur images, c'était nul. A chier.
EDIT : fautes et précisions
Vous vous dîtes féministe, mais votre commentaire me donne l'impression qu'il faudrait vous documenter un peu plus sur le féminisme dans les médias, parce que c'est surtout les sempiternels "mais on n'est pas comme tous comme ces harpies hystériques" qui ne font vraiment pas avancer la cause.
Mar_Lard a une connaissance approfondie à la fois du féminisme, du jeu vidéo et du GamerGate, il est évident qu'on se tourne vers elle pour en parler, tant pis si elle ne parle pas comme un présidentiable, on ne peut pas être expert en tout dans la vie.
Après je vous rejoins sur le fait que le débat était un peu confus, mais bien à l'image de son sujet.
Mar_Lard est parfois excessive, surtout dans sa manière de s'adresser à Lefebvre et Garel qui me semblent très bien dans leurs propos, et si on peut ne pas les trouver parfait, il serait bienvenue d'apprécier leurs efforts, fussent-ils incomplets. Il ne faut pas se tromper d'ennemi, l'ennemi c'est le misogyne, pas celui qui n'est pas assez féministe (comme pour le communiste, l'ennemi n'est pas le socialiste -je parle des vrais socialistes, pas du parti-).
Mais quand on voit le comportement de certains, on se dit que la colère de Mar_Lard est tout à fait justifiée et n'a rien à voir avec une prétendue "hystérie". Elle manque de diplomatie, c'est tout. Mais ça, il y a beaucoup de gens qui ne le diraient jamais d'une femme, ce serait lui accorder trop d'intellect et pas assez d'émotivité.
C'est triste, de penser que ça va si loin dans le subconscient.
Malheureusement, je trouve que Mar-Lard nous a offert une prestation lamentable. Je n'ai rien à dire sur le fond (d'autant que je suis très majoritairement d'accord), mais la forme était insupportable à mes oreilles. Je tiens donc à féliciter sa contribution à représenter les féministes (dont je fais partie) comme des gens en perpétuelle agression. Nous nous battons au jour le jour pour tenter de transformer cette vision du féminisme avec calme et pondération, merci de continuer à nous renvoyer à ce stéréotype hystérique.
Elle connaissait encore mieux le dossier que Lefèvre et Garel, elle a démonté toutes les conneries de Vidal avec pugnacité, elle soulève le point crucial du plateau : était-il pertinent d'inviter Vidal ?
Mais c'est à elle que vous mettez le plus gros taquet, parce que vous êtes un féministe (un vrai). Cherchez l'erreur...
Oui, je me définis clairement comme féministe. Oui, moi aussi je suis en colère contre toutes ces atteintes ignobles (que l'on parle du plus petit harcèlement aux menaces de morts les plus graves, sans compter sur les vraies agressions physiques).
Au jour le jour je me bats contre la phallocratie surprise et méprisante, du regard de mâle dominateur qu'ils me renvoient (je me suis couché face aux femmes, j'ai perdu mon zgeg). Je prends aussi, rassurez vous, on me renvoie plus que souvent que me battre pour l'égalité, c'est m'être couché comme un bon toutou.
Alors merci, ça va deux minutes.
Oui, la colère est légitime. Oui, Mar_Lard a clairement raison sur le fond. Dans la forme, de mon point de vue, c'était pourri. On ne combat pas les idées les plus puantes avec des coups de gourdin et des yeux en l'air. On les démonte, on présente les vraies intentions planquées derrière des discours ("oui non, mais c'est pas moi, c'est quelques extrémistes"), sans tenter d'éclater le dentier de son contradicteur contre le bitume. Le début du débat m'a paru bon, jusqu'à ce que cela tourne au ridicule (je vais préciser "à mon sens" hein, on ne sait jamais).
EDIT : quant au fait de marquer un point Godwin alors que le combat est légitime...
Comme je le disais plus haut, le bien n'est pas l'ennemi du mieux, et descendre ses alliés idéologiques est contre-productif (même s'il est toujours bon, et salutaire, de proposer mieux).
Il faut cependant reconnaître que, même avec la meilleure volonté, on peut mal défendre une idée et utiliser des termes malheureux. Parler d'hystérie est un exemple, critiquer en un paragraphe Mar_Lard et en deux lignes Vidal en est un autre. Juger uniquement sur la forme et pas sur le fond (que vous approuvez vous-même) en est encore un. Je pense vous avez involontairement envoyé une image stéréotypée de la femme, en voulant la combattre. Le stéréotype de la femme, c'est la superficialité par essence.
Je trouve totalement stupide de vous accuser d'être un "faux féministe infiltré" pour autant (c'est de la paranoïa).
Je crois qu’il faut avoir vécu ce genre de situation pour comprendre la réaction de certaines féministes “hystériques”, et surtout pour comprendre pourquoi ce terme “hystérique” est rabaissant, idiot, et surtout provenant de quelqu’un qui ne sait pas de quoi il parle, tout en prétendant faire la leçon aux féministes.
Le pire dans tout ça, c’est que les commentateurs dont je parle au-dessus, sont toujours persuadés d’être féministes itou… Œillères tout ça. Et c’est bien le problème, c’est que ceux qui s’évertuent à tenir le discours du “je-suis-féministe-mais-les-féministes-me-les-brisent-menues” n’ont soit 1/jamais connu d’expérience similaire 2/ont connu sans que ça les ait marqué. Comme le 1/ est très peu probable, c’est pas bon signe…
Évidemment qu’il faut un discours un brin construit et très carré. Mais un des “trucs” standard du discours phallocrate, c’est de réclamer de la part d’une féministe (si c’est un homme le reproche sera plus du style que Ronank évoque) qu’elle ait un discours en béton armé, là où en face on a des arguments d’une stupidité et d’une ignorance crasse (mais comme c’est un homme, c’est un argument valide… notez combien durant toute l’émission le réac’ a cherché à juger plutôt qu’à argumenter, à se placer au-dessus du débat comme si lui avait la hauteur et pas son interlocutrice : il prétendait lui expliquer pourquoi elle pensait ce qu’elle pensait, qu’elle était dans l’erreur, etc. “).
Je crois au contraire qu’il est de bon ton de sortir le gourdin (comme vous dites) pour établir un rapport de force (comme on dit en politique) afin de rappeler à ces gens que la féministe n’est pas au service de ces mâles et que si ces derniers veulent se revendiquer du féminisme ils ont aussi le droit de se bouger le cul et de se renseigner un peu sur le sujet avant de sortir des âneries les unes après les autres… Parce que curieusement dans l’histoire, la femme doit avoir une parfaite maîtrise de ses pulsions, de ses émotions, et doit avoir potasser son discours dans les moindres détails, et la moindre faute lui sera immédiatement reprochée, mise en exergue, et invoquée comme prétexte pour refuser tout le discours, tandis qu’aucune exigence de ce genre (sans mauvais jeu de mot) ou d’aucune sorte n’est jamais formulée pour les hommes. Hommes qui en terme de pulsion (pardon, mais je me suis fait récemment un marathon de Stiegler) s’en donnent pourtant à cœur-joie : dans les mécanismes de domination/oppression j’ai toujours trouvé très curieux cette manière qu’a le groupe dominant soit 1/de projeter ses propres vices sur la classe dominée soit 2/d’exiger du groupe dominé qu’il soit surhumainement plus vertueux que ne le sont les dominants.
(Bon, sinon en ce moment je regarde Let’s dance dispo. sur Arte7+. Rien à voir, ou pas…)
——
En apparté, je disais que le site en question au tout début de mon texte était un site avec des gens très instruits et éduqués. C’est un point important à noter : ces gens-là, on les questionne dans un sondage : paf! les BAC+5 sont féministes, et paf le féminisme est une question de classe (ben voyons, moi qui croyais que les classes sociales avaient à voir avec l’exploitation, les conditions de travail, la paie…). Alors qu’il n’en est rien. Car un sondage ne permet pas de détecter l’hypocrisie, notamment l’hypocrisie de ce milieu social là (pour compléter, critique des sondages par Bourdieu, tout ça… mais on est sur @si…).
Ce n'est pas tout à fait la même chose que quelqu'un qui dit en l'air qu'il est féministe uniquement pour sortir une connerie lourdingue derrière. Je pense qu'il y a de tout, il y a des gens fourbes, il y a des gens maladroits, il y a des gens qui adhèrent involontairement en partie à la logique sexiste tout en la combattant sincèrement par ailleurs.
L'humain est ainsi fait, il a beaucoup de contradictions. Et si je ne tente pas de faire confiance à autrui, au moins au début, pourquoi essayerait-on de me faire confiance ? Je ne veux pas préjuger des intentions des gens, je préfère me baser sur du concret.
Quitte à renvoyer à un individu de mauvaise foi tout son comportement dans la gueule d'un coup, mais quand je serai sûr et certain de savoir à qui je parle.
A part ça, je comprends ce que vous voulez dire. On n'est jamais trop vigilant, beaucoup de gens profitent du flou des positions, des ambiguïtés, seulement dans l'espoir de mieux faire passer leurs idées (qu'ils croient sincèrement, et à tort, être les bonnes). Mais bon, ce n'est qu'une raison de plus pour montrer aux gens les incohérences de leur propos, sans préjugé, en espérant qu'ils reconnaîtront avoir commis une erreur. Ou alors qu'ils avouent d'eux-même le fond de leur idéologie.
Il est préférable de perdre un peu de temps avec un éventuel adversaire, que de risquer de se fâcher à un allié.
Je compte les lignes qu'il a actuellement écrites : 29 au total, 5 pour dire qu'il est d'accord pour dire que le fond de l'affaire est sexiste (mais très rapidement au début, comme on s'acquitte d'une corvée pour pouvoir enfin passer aux choses plaisantes), quelques lignes neutres,
12 pour dé(n/f)oncer les féministes ; 5 lignes où il parle de lui-même pour s'auto-justifier (mais ne fais que des déclarations invérifiables, autrement dit, il mendie la confiance). 5 lignes féministes, plus du double ie 9 anti-féministe et 5 lignes autocentrées. Pour le dire autrement, environ 25% de féminisme, 50% d'anti-féminisme et 25% de nombrilisme. Une telle répartion laisse parfaitement soupçonner que les 25% de féminisme sont là à titre de caution pour faire passer le reste.
Autrement dit, on lui parle de menaces de viols et de mort, et il vient dénoncer celles et ceux qui dénoncent, et il chougne sur le fait qu'il ait été vexé d'avoir été mal compris.
Dites-moi, si/quand quelqu'un vous racontera qu'elle ou il a été victime d'une tentative de meurtre, vous lui parlerez aussi du fait qu'elle ou il est excessif dans sa dénonciation et vous chercheriez à défendre votre image contre on ne sait quelle atteinte. Ou alors, là c'est bon, tentative de meurtre, c'est enfin suffisant pour que vous puissiez tourner toute votre attention vers les victimes.
Genre des "connaisseurs", aka "hardocre listener" de rap, viennent chier sur les pratiques de Skyrock et son modèle économique. Alors les défenseurs de Skyrock viennent expliquer
"mais euh, il a écrit 5 lignes sur 25, pour parler des anti-Skyrock qui sont fans de Orelsan et de sa chanson -je veux casser la gueule à leur ex-. C'est juste pour se dédouaner. Skyrock représente le nouveau rap, tolérant, véhiculant nos valeurs républicaines.
Laissons Skyrock de coté, parlons d'autre chose. Cautionnes tu suffisamment nos détracteurs qui veulent violer leur Ex? Mais tu ne comprends pas, ils veulent violer leur exs! Si tu est contre le viol, pourquoi tu me parles Finley Quaye?
Au passage, nous, mouvement pro Skyrock, nous remercions Skyrock d'avoir rendu populaire Section d'assaut pour les minettes. Le rap s'est démocratisé. Vous les sexistes, circulez il n'y a rien à voir"
KappaHD.
Des radios qui repassent le top100, afin de booster les ventes de mp3 du top 100, qui du coup permet aux maisons de disques d'arranger des interviews avec leur chanteurs.
Les sites spécialisés de jeux , façonnent les tendances aupres des 90% de gamers.
La discussion que vous faites sur les "feminisme" et les jeux, s'addresse à ces 98% de gamers, dont la composition est paritaire. Les agressions sexistes, verbales, insultes, sont dans les mêmes proportions que la globalité de la population, car le jeu s'est démocratisé.
Mais, il y a 2% qui sont en dehors de cette discussions. Ils gravitent autour d'un autre soleil.
La manière de vous adressez, et convaincre ces 2%, est différente de celles que vous faites quand vous méprisez(à juste titre) les merdeux des forums JVC.
Je comprends parfaitement votre jeu.
Les agressions sexistes, verbales, insultes, sont dans les mêmes proportions que la globalité de la population.
C'est pourquoi vous n'êtes pas choqué. C'est pourquoi les féministes sont choqués. Nous n'avons pas les mêmes valeurs.
Quant au reste de votre message, je n'y comprends rien et je ne le regrette pas.
On répète, à partir du moment ou le jeu c'est démocratisé, vous avez récupéré une composition paritaire selon les sexes. Mais aussi les mêmes problématiques du reste de la société.
Donc, les menaces de viol et de meurtre à l'encontre de Sarkeesian, et Quinn n'ont rien de spécifique au gamers. C'est pour cela que aujourd'hui je lis ceci
Vous êtes en train de détourner une discussion sur les rouages de l'industrie du jeu vidéo et la presse. Ca c'est comme si en plein milieu d'une discussion sur le SMIC, on vient interpeller un homme politique de droite sur le % de propos de comptoir misogynes et sexistes des sympathisants de droite.
Vous êtes en train de détourner une discussion sur les rouages de l'industrie du jeu vidéo et la presse. Ca c'est comme si en plein milieu d'une discussion sur le SMIC, on vient interpeller un homme politique de droite sur le % de propos de comptoir misogynes et sexistes des sympathisants de droite.
Sauf que le #gamergate n'est manifestement pas cette dicussion mais s'en sert comme d'un cache-sexe. C'est en tout cas l'opinion informée des gens qui ramènent le sexisme et le harcèlement sur le tapis dans ce cadre, ce qui n'était pas le cas, par exemple, lors du Doritogate (ou de l'incroyable one man show de Julien Chièze chez @si).
Par exemple, la Parti Pirate a subi des critiques de la part des féministes. Voir ici pour se renseigner.
On sait pourtant que le Parti Pirate ne se résume pas à ça, il suffit de faire un tour sur leur site ou sur leur page wikipedia pour voir qu'ils proposent un contenu, qu'ils ont déjà mené des actions comme présenter des projets de lois ou soutenir des recours judiciaires.
Le parti Pirate a une existence autonome. Le GamerGate n'a pas d'existence autonome, c'est un mouvement réactionnaire qui n'existe donc qu'en réaction à de très pertinentes critiques féministes que certains ont du mal à avaler.
Regardez les messages pro-gamergate : ils ne savent que se situer par rapport à l'existant (critique du féminisme, critique d'Anita Sarkeesian...) mais ils se gardent bien de développer un argumentaire autonome. De là à conclure que c'est parce que la seule idée autonome qu'ils ont est le rejet des idées des autres...
Là encore, je ne demande qu'à être détrompé, si le GamerGate est autre chose qu'une mouvance d'extrême-droite antiféministe, il devrait être aisé de présenter plusieurs exemples d'actions collectives menées par le GamerGate et qui seraient progressistes. Pour le moment, les seules actions collectives collectives attribuables au GamerGate sont de nature criminelle voire terroriste (empêcher la tenue d'une conférence par la menace d'un attentat, c'est du terrorisme).
[[large]TB: Salon.com knows nothing about gaming and that should surprise nobody[/large]]
A ce propos, voici de très excellents billets écrits par un sociologue :
Culture troll
Culture troll
Je cite :
"
Dans cette construction collective, la référence à l'humour, bien évidemment "noir" et "second degré", tient une place centrale. Elle permet en effet une double qualification : qualification des victimes du troll en responsable de leur malheur - si elles comprenaient l'humour, elles ne s'énerveraient pas, et donc ne seraient pas trollées -, qualification de soi. Cette dernière est très importante : elle permet de se convaincre que l'on ne pense pas vraiment ce que l'on dit, et que donc on est innocent, que ce n'est pas bien grave, et que l'on reste, malgré tout, un type bien. Autrement dit, elle permet de "sauver la face", comme l'aurait dit, une fois de plus, Goffman.
C'est d'ailleurs pour cela que l'une des stratégies préférées des trolls est d'accuser leur adversaire de ne "rien y connaître" (on trouvera de nombreux exemples dès qu'il s'agit de parler des jeux vidéo...) : en faisant de celui-ci un ignorant, on s'autorise plus facilement à le punir.
"
C'est marrant mais en relisant vos commentaires, je lis une remarque selon laquelle Anita Sarkeesian ne serait pas une hardcore gameuse, et, de manière générale, que si nous comprenions pas la culture hardcoregameuse, nous réagirions différemment.
Plus bas, vous qualifiez ma remarque selon laquelle la sphère vidéoludique ne vous appartient pas de "naïve" , que si je comprenais, je ne ferais pas cette remarque. Comme s'il était impensable que je vous ai effectivement compris mais que je trouve malgré tout votre démarche d'exclusion des femmes et féministes inoppportune et répréhensible.
Vous ne faites que disqualier votre interlocuteur, vous n'avez pas d'argumentation autonome.
Vous ne cessez de prétendre que le GamerGate serait un mouvement progressiste si on voulait bien regarder là où il fallait. Je vous en prie, donnez-nous donc des liens qui exposeraient la grandeur des accomplissements de ce mouvement. Ca ne fera jamais que la 10è fois que la demande est formulée...
Encore un exemple de double standard : Sarkeesian se fait régulièrement attaquer sur le fait qu'elle ne serait pas une vraie gameuse (ce qui est une partie de la discussion, cf l'article d'Alexander), ce qui vient d'être relancé par un article sur le fait que la wii aurait relancé son intérêt pour les jeux (Rrrooh la fake geek girl!).
Adam Baldwin, que l'on qualifiera pudiquement de "conservateur" et qui a l'insigne honneur d'avoir baptisé le mouvement et donné le coup d'envoi, admet bien volontiers ne pas être spécialement interessé par les jeux vidéos. J'ai vu quelques articles souligner le fait mais aucune attaque verbale et encore moins de campagne d'envergure contre lui.
Vous avez une de ces couches,
Vous avez conscience que l'insulte est pénalement répréhensible ?
On répète, à partir du moment ou le jeu c'est démocratisé, vous avez récupéré une composition paritaire selon les sexes. Mais aussi les mêmes problématiques du reste de la société.
C'est pourquoi vous n'êtes pas choqué. C'est pourquoi les féministes sont choqués. Nous n'avons pas les mêmes valeurs.
Donc, les menaces de viol et de meurtre à l'encontre de Sarkeesian, et Quinn n'ont rien de spécifique au gamers.
C'est pourquoi vous n'êtes pas choqué. C'est pourquoi les féministes sont choqués. Nous n'avons pas les mêmes valeurs.
Vous êtes en train de détourner une discussion sur les rouages de l'industrie du jeu vidéo et la presse.
Non, vous êtes en train de détourner une discussion sur les comportements criminels perpétrés par votre mouvance.
Donc, les menaces de viol et de meurtre à l'encontre de Sarkeesian, et Quinn n'ont rien de spécifique au gamers.
Par ailleurs, je ne sais pas où vous vivez mais dans le monde dans lequel moi je vis, les menaces de morts et de viols envoyées par milliers, ce n'est pas un comportement récurrent, c'est plutôt un comportement qui vous envoie en correctionnelle. C'est pourtant un comportement récurrent de cette mouvance, qui reste impuni en raison de la masse et de l'anonymat.
Désolé de ne pas vivre dans un monde de criminels et de terroristes. Oui, je viens d'employer le mot "terroriste" : qu'une oratrice doive annuler une conférence en raison de gens la menaçant de mort si elle osait exprimer ses idées, c'est précisément du terrorisme.
Omega représente mon univers total.
Evenement A= {etre un gamer}
Evenement B= {etre uin salopard qui sur internet fait n'importe quoi}
Si le jeu se démocratise, donc P[A] augmente pour tendre vers 1.
Et si P[B] est suffisamment important pour qu'on sa dégouline partout.
Alors, P[B sachant A] = P[ etre dans B et etre dans A] / P[etre dans A]
tend vers P[B]
Donc, je peux identifier chez A, les mêmes comportement que j'ai dans Omega, et dans les même proportions.
Maintenant j'introduit C(t)=[etre un pro gamergate à l'instant t]
Si P[C(t)] augmente, cars poussée par la popularité et la force déontologique de gens comme TotalBiscuit, puis par ricochet à tout genre d'elements dans A
Que devient la proba de P[B sachant qu'on est A]?
You math?
C'est justement derrière ce triste qualificatif que tous les adversaires du féminisme se retranchent.
Et ils s'en prennent avec joie dès que la moindre possibilité leur est donné. Vous pouvez avoir les meilleurs arguments du monde, dès qu'ils peuvent en détecter la moindre trace (à leur sens, qui est mauvais d'ailleurs), ils s'en serviront sans scrupule pour asseoir leur position dominante.
Et pour reprendre le mot, oui chacune de ses interventions, même si certaines sont/semblent justifiées, était hystérique. J'en ai mal au crâne...
C'est une façon, sans doute involontaire, de donner du crédit aux thèses machistes.
Par contre, se poser la question des motivations de Mar_Lard, de ce qui la pousse à parler de cette façon (comportement de ses adversaires idéologiques, composition du plateau, etc), de si vous auriez vraiment utilisé ce terme à propos d'un homme... ce serait autre chose.
En fait, si je vois des gens hystériques, ce sont les membres du gamergate qui vont demander à Nintendo de censurer un média intelligent, ou l'ami de Vidal qui envoie des photos défigurées à une personne menacée de mort. Ces gens-là sont "hystériques" (mais comme ce ne sont pas des femmes...).
D'ailleurs, qu'est-ce que l'hystérie ? C'est à la base une névrose clinique, sortie du dictionnaire médical, et ça n'a rien d'innocent. On pourrait accuser les gens d'être excessif, de parler trop fort, trop vite, de couper la parole. Ce sont des comportements objectifs.
Mais parler d'hystérie, ce n'est qu'une tentative pour disqualifier quelqu'un.
Ca vaut pour tout le monde. Alain Soral chez Taddéi était hystérique et c'était aussi très pénible à écouter.
De fait Marlard est très énervée sur ce plateau. Le fait de vouloir dire "mais non en fait on n'a pas le droit de dire ça" revient à dire "dans le débat, ne parlons que de ce qui va dans mon sens. Évidemment ça ne retournera l'opinion de personne.
Y a guère que le premier résultat qui traite Soral d'hystérique. Dans tous les autres résultats, c'est Soral lui-même qui traite tout le monde d'hystériques ! (Delanoë -cette tapette-, les sionistes -ces femelettes-, les féministes -ces... femmmes-, Caroline Fourest, Elisabeth Lévy, etc, etc)
Et puis, franchement, excuser l'usage de ce terme en comparant Mar_Lard à un abruti comme Soral, ça prouve bien que le terme était excessif et inpropre. Mar_Lard, si elle est *énervée*, l'est pour des raisons tout à fait cohérentes et compréhensibles.
Soral, lui, nage en plein délire fasciste et passe ses nerfs de "national-socialiste" sur ceux qui sont différents de lui pour se sentir viril.
C'est amusant d'ailleurs, on obtient les mêmes qu'en tapant "Soral".
Et en tapant "Soral apaisé", c'est encore plus simple: il ne trouve rien, sauf si le mot-clef est écrit quelque part sur la page, mais sur un autre sujet.
Voilà ce qui doit être dit. Ca ne préjuge en rien de savoir qui a raison ou tort, et en particulier de la validité de ses positions dont je sais déjà en partager certaines (non, envoyer un jeu "punch in the face" à quelqu'un qui reçoit des menaces n'est pas anodin, par exemple). En fait, si j'étais de son combat, je serais absolument furieux contre elle.
Hystérique est l'un de ces nombreux termes médicaux qui ont un emploi d'usage malvenu parce que déformant complètement ce qui est en fait une pathologie complexe. Soit, mais si on ressort ça à chaque fois on ne traite jamais le fond qui était que Marlard était constamment énervée, tendue, bafouillante
Si vous savez la charge qu'a ce mot dans ce contexte, vous pouvez avantageusement utiliser les adjectifs que vous avez vous-même écrits à la place.
Je m'en prend moi aussi à la forme et non au fond.
Ce n'est pas moi qui ai introduit ce mot dans le fil, si vous lisez bien. J'ai du l'utiliser pour répondre, mais je ne l'aurais effectivement pas employé.
Mea culpa.
Je tiens donc à féliciter sa contribution à représenter les féministes (dont je fais partie) comme des gens en perpétuelle agression. Nous nous battons au jour le jour pour tenter de transformer cette vision du féminisme avec calme et pondération, merci de continuer à nous renvoyer à ce stéréotype hystérique.
Modifié 2 fois. Dernière modification le 16:53 le 22/10/2014 par Ronank.
Ou comment renforcer un topos sexiste et anti-féministe archi-rebattu - la figure de la féministe "hystérique" - en prétendant le retourner...tout en humiliant sans avoir l'air d'y toucher une personne authentiquement investie, sous-entendant au passage qu'elle dessert une cause à laquelle vous prétendez, vous, travailler - sans que ce soit vérifiable d'aucune façon - et amenant incidemment à conclure qu'elle ferait mieux de la fermer, et laisser les gens "calmes et pondérés" s'exprimer sur un tel sujet.
Ce genre de jugement complaisant et retors - présenté ironiquement sous la forme de l'antiphrase - consistant à accuser Mar_lard de "renvoyer à un stéréotype hystérique", alors que c'est VOUS qui pratiquez ce renvoi par cette accusation même, mérite un pain dans la gueule, avec calme mais SANS pondération.
La manœuvre est connue, qui consiste à déclarer la bouche tordue et le nez pincé: "j'adhèrerais bien au discours, mais si seulement elles pouvaient se calmer un peu et arrêter d'agresser tout le monde. Attention hein, je dis ça, je suis moi-même féministe". Ben voyons...
Si vous n'avez pas encore perçu d'où vient l'"agression" dans cette affaire, je vous invite à rejoindre le #gamergate.
Au lieu de s'attaquer à la problématique de la conivence journaliste/entreprise vous balancez des points godwins avec de vrai stéréotype.
Pour la prochaine émission je vous conseille imgur au moins on pourra parler de cakeday, nazi, chaton...
En tentant de dénoncer le côté patriarcal du Gamersgate, elle oublie que de nombreuses nanas sont dans le Gamersgate, et ne supportent pas les social justice warriors qui pullulent dans les média de jeux vidéos.
Il y avait du clair et du pas clair du tout dans les discussions des intervenants.
Voir 1h de discussion pour entendre (59min10sec):
Mar_Lard: "tout ce qu'à fait GamerGate, c'est s'en prendre à des petites développeuses indépendantes féministes."
Une émission stérile^^
Ca a sans doute une valeur artistique... Dommage que ce soit totalement insupportable.
Chapeau bas à Ambroise Garel pour être tout de même arrivé à injecter un peu de quelque chose dans cette mauvaise soupe.
Après le départ de Franck Vidal, Mar_Lard et Ambroise Garel décident de retourner sur le plateau, sans les caméras cette fois, pour discuter des points du dossier de Canard PC qui posent problème selon elle.