Glières : "première bataille de la Résistance", ou répression féroce ?
C'est la Roche de Solutré de Nicolas Sarkozy. Depuis 2007, le plateau des Glières, symbole de la Résistance situé en Haute-Savoie, est devenu le lieu de pèlerinage mémoriel de l'actuel président. Chaque année, il rend hommage à ceux qui "ont combattu quasiment à mains nues contre l'envahisseur et contre des Français qui avaient trahi". Il s'inscrit ainsi dans la lignée du mythe des Glières, présenté dès 1946 comme "la première bataille de la Résistance", où près de 500 maquisards auraient combattu contre l'armée allemande et la Milice. Mais une thèse universitaire, soutenue en novembre 2011 et dirigée par l'historien Olivier Wieviorka, et relayée par un site savoyard, déconstruit ce mythe. Si le plateau des Glières est bien un haut lieu de la Résistance, il n'y a jamais eu de grande bataille en 1944. Contrairement à ce que dit l'histoire officielle depuis près de soixante ans.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Ou quelle excuse il trouvera pour ne pas y aller.
une maitrise d'histoire, un DEA en sciences politiques et un doctorat en histoire font pour moi un historien de métier >:( ! il a consacré 8 ans de sa jeunesse (minimum) à l'histoire !!
il faudrait quoi pour être historien de métier ?? je sens bien que cette phrase est la retrasncription d'un propos de l'interviewé. je pense qu'il aurait été plus clair d'insister sur sa modestie plutôt que sur son manque d'expérience.
Sur la résistance, il faut lire Olivier Wievorka ou, plus encore, Pierre Laborie, qui a publié un livre en 2011 sur les mythes de la Résistance, du résistancialisme, de la France veule, etc. Cf. Le chagrin et le venin. La France sous l'Occupation, mémoire et idées reçues, Paris, Bayard, 2011.
Sarkozy a un usage politique de l'histoire très particulier, car l'histoire, c'est l'identité nationale, et ce depuis le XIXè siècle. Il prolonge de la sorte une tendance, à sa manière. Plus largement, ce n'est peut-être pas tant le peuple qui a besoin de mythes que le politique qui n'a jamais cherché à dominer les masses autrement que par des mythes. Et surtout par les symboles. Cf. aussi, sur les rapports entre Sarko et l'histoire, le livre de N. Offenstadt, docteur en histoire et diplômé de Sc Po, intitulé L'histoire bling-bling.
Et si vous voulez entendre des historiens, des vrais, branchez-vous sur France Culture tout les matins de 9h à 10h. En cas d'impossibilité, il y a les podcasts.
Et du coup, je ne peux que plussoyer votre propre commentaire ! ;)
Première bataille ET répression féroce.
Il m'expliquait, en gros, je caricature, mais il y avait beaucoup d'humour et de dérision dans ses souvenirs, qu'ils étaient des jeunes gens pleins de foi et de patriotisme, mais totalement inexpérimentés (lui avait 17 ans en 1943), et qu'il était resté le chef, parce que tous les autres avaient été tués à cause de cette inexpérience, et qu'il n'était resté que lui. Comme il n'était pas trop con, et que la Libération était intervenue au bon moment, il avait terminé chef, mais un peu par hasard, disait-il.
Et il me racontait comment ils se retrouvaient à faire n'importe quoi, et que s'ils n'avaient pas été massacrés à St Marcel (l'équivalent en gros, et en petit, du Vercors pour la Bretagne), son groupe et lui, ils ne le devaient qu'au fait qu'en se rendant sur place, l'un d'entre eux, sensé faire le guet dans une grange où ils passaient la nuit, s'était endormi, et qu'ils avaient dû se disperser à l'arrivée des soldats allemands qui ignoraient leur présence, mais qu'ils avaient dû fuir précipitamment. Leur fuite les avait entraînés loin de leur destination, et lorsqu'ils avaient retrouvé leur chemin, le massacre avait déjà eu lieu, et ils étaient retournés chez eux.
Cela n'enlève rien à leur courage et à leur héroïsme, mais il faut relativiser les choses : ils n'étaient que des jeunes gens affolés qui n'avaient pas fait leur service militaire et ne savaient pas du tout se battre. Les officiers anglais parachutés qui les encadraient ne pouvaient pas faire une formation, réelle et ils devaient combattre des soldats allemands qui eux avaient de l'expérience.
Ceux qui survivaient en acquéraient, mais à quel prix.
Et que de simples massacres aient passé pour des batailles n'a rien d'étonnant.
Pour parler, il n'est bon (si on aime ça) que dans les banquets au Fouquet's, ses soliloques au micro devant des journalistes muets et les congrès de l'UMP où sa gouaille populo d'avocat sous l'estrade fait mouche pour un public de gogos et de courtisans.
De De Gaulle il n'a rien, et s'il pouvait finir comme Jeanne d'Arc dans le feu électoral, mondieu...
A force de nous prendre pour des ânes,il risque un retour de bâton...D'ailleurs pendant ce temps-là certains juges s'occupent de ses préférences d'antan qu'il aimerait bien pouvoir planquer.
Besoin pour qui? Ceux dont la presse sert les intérêts?
[quote="Les rescapés se sont fait déborder par le discours de 1944, ils se sont retrouvés piégés par le discours officiel", estime Barbier.]
Quand t'es un mythe, tu fermes ta gueule!
[quote=Son discours (colonel Bachelet) est de dire que le peuple a besoin de mythes", explique Barbier]
Qui a besoin du mythe? Le peuple qui crève sous les balles pour les intérêts commerciaux et financiers ou le politicien qui a besoin que le peuple croit mourir pour la patrie?
Cet épisode me fait penser à l'histoire de Guy Môquet, qui est une victime de la répression policière contre les communistes et qui n'a pas vraiment eu l'occasion de résister (même si on peut légitimement penser qu'il l'eût fait). Le pauvre jeune homme s'est fait arrêter alors qu'il distribuait des tracts dénonçant l'alliance des grands barons de l'industrie française avec l'Allemagne, alors que son père (ancien CGT cheminot et ancien député du Front populaire était au bagne en Algérie). Les policiers français qui l'ont arrêté, l'ont fait pour qu'il révèle les noms des amis communistes de son père, puis on refusé de le libérer (contrairement à ce qu'ordonnait la justice). Finalement il a été livré aux Allemands qui désiraient exercer des représailles suite à l'assassinat d'un officier par d'autres résistants. Le mythe de Guy Moquet «résistant» est né de la volonté du PCF de faire oublier le flottement qu'il y a eu durant le Pacte germano-soviétique. Le PCF a donc mis en avant un militant qui n'avait pas trop tenu compte des consignes de modération au début de la guerre.
La page wikipedia sur Guy Môquet, bien sourcée, rappelle la complexité de cette histoire.
De toute façon, le machin n'en a plus rien à faire des Glières (comme de Guy Mocquet), il a maintenant Jeanne d'Arc à ses côtés !!! en attendant le prochain symbole racoleur.