"Google a de bonnes raisons de ne pas rendre son algorithme transparent"
Les algorithmes nous gouvernent. Mais que veulent ceux qui gouvernent les algorithmes ? Dans son dernier ouvrage, A quoi rêvent les algorithmes ? Nos vies à l'heure des big data (Seuil), le sociologue Dominique Cardon s'interroge sur ces séries de calculs dont nous avons presque oublié l'existence à force de les fréquenter : PageRank de Google, suggestions d'amis Facebook... Nous sommes allés l'interroger sur le "conservatisme" d'Amazon et l'idéal "méritocratique" de Google, mais également sur des sujets non évoqués dans son ouvrage, et non moins importants : les applications possibles de ces calculs à grande échelle dans les domaines de la défense et de la surveillance de masse.
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Derniers commentaires
Il a bien fallu que quelqu'un rédige ce fameux algorithme, non?(ou quelques uns...)
C'étaient pas des surhommes...
Sûrement pas des génies...
Alors pourquoi ce qui a été possible, et réalisé à un moment par quelques uns ne pourrait pas être reproduit par queques autres?
Y a un truc qui m'échappe...
ça devrait bien faire poiler Dominique Cardon, si quelqu'un a l'occasion de transmettre ... :)
Déjà, le titre me déclenche de fortes démangeaisons.
Si je sais ce qu’est un algorithme, j’ai du mal à saisir ce qu’est un algorithme « transparent ».
Est transparent tout ce qui laisse voir ce qui est derrière.
Or un algorithme est un texte, écrit suivant une grammaire et une syntaxe bien précises.
Ce texte décrit une suite d’actions à mettre en œuvre pour arriver à un résultat spécifié.
Derrière un algorithme, il n’y a rien à « voir ».
Il m’eut suffit que l’algorithme se laisse lire.
Tout court.
Il ne s'agit pas de remettre en cause la qualité de M. Cardon, il est excellent.
Mais enfin, pour décortiquer un sujet pareil on n'aurait pas pu s'adresser à heu... ben au hasard un informaticien ?
Je sais bien que nous sommes d'irrécupérables associaux - et totalement inintelligibles qui plus est - mais sur 65 millions de personnes en France, il doit bien y avoir un programmeur suffisament socialement fonctionnel pour pouvoir participer utilement à une émission sur un tel sujet, non ?
Je reste toujours sidéré par la capacité des gens à craindre l'impact des technologies informatiques sur leurs vies tout en refusant obstinément d'en discuter directement avec ceux qui font concrètement ces technologies.
Bref, je ne sais pas si la technique domine le monde mais en tout cas ce n'est certainement pas le cas des techniciens...
Notre incapacité chronique à nous faire réellement entendre du reste de la société: ça c'est un sujet sur lequel je serai ravi d'avoir l'expertise de M. Cardon...
Juste une petite contestation : dans le film Minority Report, les prédictions ne sont pas infaillibles. ;)
Je peine à imaginer ce que pourrait être un texte sans énonciateur ...
Idem pour du "pur" constatatif ....
D'excellents auteurs ont relevé la multitude de niveaux de langage qui anime notre verbe, même le plus trivial. Par exemple, si l'on dit "passe-moi le sel", un analyste pourrait en déduire que le locuteur demande à son interlocuteur de lui passer le sel. Il n'en est évidemment rien, l'essentiel de l'échange entre ces personnes et leurs éventuels témoins se passe ailleurs, dans une négociation toujours renouvellée de nos relations. Un infime détail dans la diction, le timing etc. ( détails y compris inconscients ) pourra signifier une multitude de choses pour ces personnes bien au delà ce simple énoncé constaté.
Réduire la parole humaine à un simple transfert d'information est comme réduire une musique à une simple succession des notes.
Il faudrait être bête pour ne pas s'être aperçu que les premières occurences de chaque recherche est une page publicitaire :-)
Je me sers de Google naturellement mais je regarde les adresses web en premier lieu, ensuite mon regard se porte sur le contenu.
Parole de documentaliste !
Il faudrait mener le même type d'entretien, sur le même sujet avec des gens différents :)
Notamment un "scientiste" pur jus (j'écris ca affectueusement, je m'en sens proche :o) ).
Le débat sur l'IA est très important, surtout à l'heure ou les robots qui prennent seuls, oui oui seuls, la décision de tuer arrivent.
[sub]Sinon, je suis d'accord avec Dorian Silvestre au-dessus quant à la très mauvaise gestion du son, entre toi et Cardon, et entre vous et les extraits...[/sub]
Merci pour votre émission.
J'ai juste une réclamation du point de vue de la prise de son.
Pourriez-vous faire un petit effort sur le niveau de ce dernier et uniformiser toute l'émission car passer de votre débat qui parfois nous donne l'impression que votre micro est loin de vous et les sujets de reportage qui nous hurlent dans les oreilles, je ne trouve pas cela très agréable.
Merci encore pour votre travail.
Bonne journée
--
(il y a un petit côté Hors-série, le site des amies)
Me souviens de l'époque pas si lointaine où des sites mettaient plein de mots clés foutraques pour passer en tete quelque soit la recherche
Sociologue très intéressant, qui converge vers une interface qui ne l'est pas moins.
Un peu "naïf" peut-être quant à "l'avancée réelle" des modèles mathématiques.
Si Stephen Hawking tire la sonnette d'alarme de l'éthique, cela n'est pas un hasard.
Le gars a comme qui dirait une perception pour le moins intuitive de ce qu'est un algorithme.
Me fait penser que la france gagnerait à "soigner" les "deep mateux" de criteo ... qui ont probablement "croisé la route" de Gustave Malécot et Antoine-Augustin Cournot.
Manière de cokille vide & name dropin' ;)
ps : si DC est "motivé" pour une discussion autour de hasard & nécessité autour d'une boisson chaude (l'hiver arrive ! :) j'cherche des amis ;)
Quelques remarques:
1) Il faut arrêter d'employer le mot "les algorithmes" à tort et à travers. ll faut comprendre que les programmes informatiques sont tous une suite d'algorithmes. Car à la base,les puces électroniques effectuent simplement une suite de traitements. Un programme informatique est une suite de calculs. Les "codes informatiques" sont des suites d'instructions que l'ordinateur (en particulier le processeur) va calculer. Tout "code informatique" effectue un algorithme. Donc ce qu'on appelle un algorithme, c'est simplement une recette de cuisine qu'un ordinateur peut faire.
Tout en informatique utilise des algorithmes. Donc il ne faut pas dire "les algorithmes sont dangereux, ceci, ou cela", ça n'a pas de sens. Utiliser le mot "algorithme" est une sorte de mode qui est venue remplacer l'ancien fantasme sur "l'informatique" (adieu obscure informatique, bonjour les algorithmes !). Il existe des algorithmes de recherche, de classement, de fouille de donnée, de statistiques, etc. Soyons précis quand on en parle.
Ou alors il faudrait inventer un mot qui concerne "les usages modernes de l'informatique", en général. Mais pitié, pas "algorithme".
2) Le problème des moteurs de recherche est central sur internet, puisque la quantité d'information à trier est gigantesque. Les algorithmes de classement sont donc primordiaux. Comme google est dominant, ses algorithmes ont une influence (un pouvoir) gigantesque. Car l'algorithme de google est exactement comme l'éditeur en chef du journal. Il trie, hiérarchise l'information, et en fait parvenir une toute petite partie au grand public, qu'il juge pertinent.
Et en effet, l'algo de recherche de google a prouvé son efficacité. Ce qu'il juge pertinent est aussi bien souvent jugé pertinent par ses utilisateurs. Sa rapidité en a scellé sa popularité, à l'époque. Il a aussi l'avantage de sembler être plutôt neutre politiquement (car ses algo sont basés sur des critères assez objectifs, pour pouvoir traiter indifféremment n'importe quelle question; il n'empeche que de par son caractère d'apprentissage statistique, il fait ressortir les dominants dans leurs domaines respectifs, et en ce sens il perpétue le système).
Mais le problème c'est que c'est une entreprise privée (et étrangère qui plus est). Donc il est dangereux de lui octroyer autant de pouvoir. De plus, c'est une entreprise commerciale. Il n'est pas raisonnable non plus de croire que l'argent (ou les possesseur du pouvoir en général) ne va pas à tout le moins tenter de pervertir le système (défendre ses propres intérêts, au détriment de tout le reste). En tout cas, confier un tel pouvoir à si peu de gens, et sans aucun contrôle, est indéniablement dangereux.
Dans l'émission, Dominique Cardon accepte sans grande réserve que google garde secret son algorithme, pour des raisons de neutralité du net, dit-il. Comme quoi les grandes puissances (financières ou autre) prendraient le pouvoir sur le net (si j'ai bien compris), si google publiait son code informatique.
Moi je crois plutôt que c'est 1) pour des raisons commerciales. Car si google révèle son algo publiquement, celui-ci ne vaut plus rien, puisque d'autres peuvent fournir le même service gratuitement (NB: google pourrait survivre à ça, il fait plein de choses "gratuitement"). Mais surtout 2) pour garder le pouvoir qu'il a ! En gardant son algo, les gens doivent passer par eux (google).
(Le problème c'est qu'Internet est public. Mais que l'Etat (i.e. le soi disant garant de la chose publique - la République), qui d'ordinaire s'empresse de contrôler et "guider" ses [s]moutons[/s] citoyens, s'est là complètement fait dépasser par les entreprises privées (comme le souhaite le libéralisme triomphant d'ailleurs, ils l'ont fait). L'Etat aurait pu promouvoir un service public de recherche et d'information sur internet. Que les citoyens gardent le contrôle (un peu, en théorie). Directement (organisme public) ou indirectement (en soutenant l'open source). Mais non, ils ont visé le minitel, trop tôt, et ils ont complètement raté le coche (faute de financement et de soutient à la recherche publique). Donc aujourd'hui, la hiérarchisation des informations est donnée (gratos, ou même avec nos impôts tant qu'on y est, via les "aides à la presse") à des entreprises privées, soumises aux lois du marché, aux actionnaires, à des intérêts contraires à l’intérêt commun, bref à nos chères "zélites" (cocaïnées certes, mais en toute impunité la plupart du temps). Merci la droite, merci le PS, et merci le libéralisme.)
Maintenant que se passerait-il si google rendait son algo public ? Il est peu probable que google perde son emprise. Néanmoins, les alternatives gratuites et publiques (open source) pourraient émerger, et ainsi diminuer le pouvoir de google en le partageant. On pourrait aussi l'améliorer. Il me semble faux de croire que des entreprises commerciales "prédatrices" (en tout cas plus dangereuses que google à court terme, comme certains lobbys puissants) pourraient remplacer google. D'ailleurs, elles sont déjà à la manoeuvre.
En tout cas, pour faire des émissions de qualité, allez plus souvent interviewer des chercheurs (publics), par exemple dans nos universités (encore publiques). Il y a plein de sujets et de gens intéressants !
"La quantité d'information apportée par un événement est inversement proportionnelle à la probabilité de réalisation de cet événement." ( Shannon ).
Dès lors, quel légitimité apporter à une analyse statistique des informations, qui est justement fondée sur la loi des grands nombres ?
Dès l'introduction, elle présente les algorithmes comme "des espèces techniques de calculs qui devraient nous permettre peut être de déterminer dans quel lieu, à quel moment un crime va se produire". Une minute plus tard "l'algorithme de Google c'est plus une série de chiffres infinie".
non Non NON NNNNNNNON !!!!!!
Allez, un petit tour sur wikipedia vous aurait permit de trouver une définition à la fois simple et correcte: "Un algorithme est une suite finie et non ambiguë d’opérations ou d'instructions permettant de résoudre un problème ou d'obtenir un résultat donné"
Suite finie. Pas infinie ! Et vous n'expliquez jamais qu'un algorithme est toujours définie pour résoudre un problème donné. Ni que des algorithmes, on en utilise tous les jours. "Prenez à droite, et au prochain feu tournez à gauche" c'est un algorithme. Evidemment, ca fait moins peur quand on le dit comme ça.