Guerres : "La propagande des autres, on s'en méfie. La nôtre, on se la gobe"
Une guerre, une vraie, une indiscutable. Dans le flot d'images, dans l'étourdissante inflation langagière qui nous inondent ces jours-ci à propos des attentats en Europe, voici que ressurgissent des témoignages de rescapés et d'anciens protagonistes du siège de Sarajevo, dans les années 1990. En regardant la semaine dernière sur Arte le film Le Siège, on ne pouvait s'empêcher de chercher les résonances et les oppositions entre les deux situations. Et tenter de relativiser, peut-être, nos paniques d'aujourd'hui à la lumière de ces récits d'hier.
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Derniers commentaires
(PS: Toute la fin est excellente en fait.)
https://www.les-crises.fr/justine-brabant-le-conflit-au-congo-nest-pas-oublie-il-est-mal-regarde/
https://www.les-crises.fr/referendum-sur-lukraine-les-pays-bas-disent-non-a-61/
C'est le seul pays où il y a référendum.
L'accord d’association a une clause militaire: tous ensemble aux côtés de l'Ukraine dans ses conflits avec la Russie.
Ah que la guerre va être jolie.
Je suppose qu'ils n'ont pas trop étés voir en Ukraine, hein ? Non, parce que "crimes de guerre", c'est assez bien documenté, hein ?
Ça fait du bien d'entendre ça : "Je trouve qu'en matière de terrorisme, aujourd'hui, les télévisions ont un rôle délétère. Nous véhiculons la propagande de l'Etat islamique à gogo, et ensuite nous nous apercevons que les populations sont déstabilisées."
Bravo à Justine et CADEAU (2009)
PG
Flash c'est privatif, ça n'est plus soutenu sur linux, et ça devient obsolète face à HTML5 pour du contenu web...
C'est chiant de devoir encore aujourd'hui supporter ce format (avec ses horribles plug-in jamais à jour) quand on sait qu'on pourrait faire autrement.
Il y a Serbian Epic avec la séquence avec l'écrivain russe. Limononov s'entraînant au fusil mitrailleur sur Sarajevo.
https://www.youtube.com/watch?v=tH_v6aL1D84
Sur le siège de Sarajevo il y la BD ''the fixer'' de Joe Sacco qui évoquait aussi les crimes de certains chefs combattants issus de la pègre.
Sur l'attitude de certains journalistes à Sarajevo pendant la guerre faisant le guet à Sniper Alley pour photographier un carton ou photographier une jeune femme blessée sous tous les angles sans leur porter secours (puis obtenir un prix):
http://yougosonic.blogspot.fr/2012/05/sarajevo-et-nous.html
Le blog ci-dessus a l'intérêt de faire un lien avec la scène culturelle de Sarajevo et de Belgrade pendant la guerre. C'est une mine de renseignements dont certains devraient bien s'inspirer.
Je n'ai pas vu le film de Ourdan mais ceux qui l'ont vu racontent qu'à la fin il évoque une ville multiethnique ce qui est faux: Sarajevo est maintenant coupé en deux.
Enfin, rassurez-vous Daniel, on est ravi de ne pas avoir entendu le point de vue des chaînes d'info en continu.
Journaliste tu as été, journaliste du monde tu es, journaliste du monde tu resteras sans pouvoir reconnaitre que le monde (le journal) verse, quand il ne se couche pas, du coté de la propagande étasunienne et donc hollando-valsiste.
Ce film est malgré les allégations de son auteur un tantinet victimaire. Il n'est pas anodin qu'il sorte au moment ou il faut redorer le blason de certains musulmans bosniaques ou kosovars...
Il serait utile de faire une émission avec des serbes, avec des "nostalgiques" de la YOUGOSLAVIE, des géopoliticiens capables de nous expliquer honnetement comment et surtout qui a permis la dislocation de la YOUGOSLAVIE, une invitation d'Emir Kusturica et de Goran Bregovic serait la bienvenue...
PS: du fait de son nom, le monde, la vision que l'on peut avoir de ce journal est tronqué car s'il s'interresse bien au MONDE, "le monde" a plutot tendance à relayer la propagande des Etats-Unis et de leurs satellites européens... Heureusement qu'il existe LE MONDE DIPLOMATIQUE dit LE DIPLO qui donne à voir une palette plus réelle de la diversité et de la singularité du MONDE. Il est d'ailleurs fort compréhensible et très encourageant que le DIPLO soit le journal français le plus lu sur notre belle planète.
Il a construit Andricgrad une ville complétement artificielle qui mythifie une Bosnie uniquement serbe avec le soutien du potentat mafio-nationaliste local. Elle est située à Visegrad une ville où les Bosniaques furent égorgés puis balancés du Pont .. Il n'y a plus de Bosniaques à Visegrad. Il est difficile de comprendre la construction de cette nouvelle ville qui trace un trait sur le passé raconté justement dans le livre d'Ivo Andric auquel Kusturica prétend rendre hommage. Elle a aussi pour conséquences de soutenir les nouveaux habitants du coin (des déplacés serbes) dans une dénégation malsaine et qui n'est pas bon pour leur santé mentale.
Bregovic a pillé le repertoire des Roms sans leur payer un seul droit d'auteurs et en laissant mourrir le plus talentueux sans l'aider. Peut être que dans les affaires il est bon mais en géopolitique...
Pour finir c'est quand même dommage de faire appel systématiquement aux deux anciens amis dès qu'il s'agit d'évoquer cet endroit. Nul doute qu'ils ont du talent mais ils trustent une scène artistique très variée et non moins authentique et leur monopole donne une image vraiment incomplète de ce qui se passe là-bas.
Pour ce faire allez donc faire un tour sur ce blog (et comme on dit qui aime bien châtie bien):
http://yougosonic.blogspot.fr/2012/02/pour-en-finir-avec-emir-kusturica.html
Il y en a surement d'autres qui gagneraient à être connus.
C'est un peu la même chose pour Despot qui est brillant sur le Kosovo et sur la Krajina mais sur la Bosnie il fait mine de croire que le problème était l'islamisation.
Je pense qu'il faudrait effectivement faire appel à d'autres personnes sur la Bosnie. Je pense au neveu de Djilas Stanko Cerovic ancien de RFI .
Enfin je me suis toujours interrogé si les pro-serbes défendaient effectivement les Serbes. On l'avait vu avec Milosevic qui avait laissé la Krajina aux Croates. On le voit avec Vucic le premier ministre serbe qui appelait à tuer 100 Bosniaques pour un Serbe tué et qui aujourd'hui brade son pays aux Emirats Arabes Unis toute en faisant les yeux doux à l'UE.
Des gens comme Mladic ont sali l'uniforme des officiers serbes qui se battaient dignement et héroïquement contre des Autrichiens brutaux et sans pitié. Dans ses carnets il écrit qu'il a traité pendant les années 90 avec certains militaires croates pour leur filer de l'essence et des munitions. Cela en dit son sur son amour de la patrie.
Je vais faire un truc étrange mais tant pis : un lecteur du bouquin de Merlino en a posté sur le net une critique à mes yeux aigüe et intéressante. Or, comme il a signé d'un pseudo empêchant que soit rendu à César... je ne peux citer son nom, mais vais tout de même copier ici les quelques phrases nées sous sa plume et postés le 15 septembre 2009 :
"La question Yougoslave est entendue: Les Serbes sont des nazis, les Croates et les Bosniaques des victimes bien sûr totalement innocentes et l'UCK une sympathique guérilla luttant pour la liberté et l'émancipation des peuples. Et BHL de défendre Izetbegovic; Et M. Finkielkraut de prendre le parti de M. Tujman au nom du "droit des petites nations". L'affaire était donc cousue de fil blanc: la Yougoslavie dépecée au nom du droit d'ingérence, la Kosovo indépendant... le tout sous l'oeil vigilant des Marines de Camp Bondsteel.
Ce livre ne propose pas une analyse géopolitique du changement des rapports de forces dans les Balkans suite à la chute du Mur. Il n'est pas ici question de l'analyse du remodelage de la région. Pour l'analyse de ces questions, les livres de M. Chauprade sont de bien meilleures références.
Il est ici question de journalisme; C'est à dire d'enquêtes sur le terrain, d'entretiens avec des dirigeants politiques mais également ... des responsables d'agences de communication et autres protagonistes de cette guerre si proche de nous mais finalement si peu connue.
Comment a-t-on réussi à persuader l'Europe et le Monde qu'une guerre illégale était nécessaire pour faire chuter le soi-disant Hitler des Balkans ? Comment les petits fils d'Ante Pavelic, actuels partisans du très antisémite M. Tudjman et compagnons de route de M. Gotovina ont pu passer pour des enfants de coeur à l'image de l'islamiste Izetbegovic ? Pourquoi des camps de prisonniers se sont transformés en camp de concentration puis en camp de la mort ? Pourquoi des crimes de guerres sont devenus des crimes contre l'humanité ... enfin d'un coté seulement ?
Ce livre souligne à merveille un phénomène qui a pris une ampleur sans précédent en raison de l'essor des technologies: la désinformation de masse. Ce sujet est d'autant mieux traité qu'il l'est par un journaliste de premier plan: Jacques Merlino, journaliste et rédacteur en chef adjoint de la rédaction de France 2. Il ressort de ce livre une réalité confuse et complexe, pas forcément évidente à appréhender. Une réalité en décalage avec la réalité fabriquée par les médias qui elle est toujours très simple, très claire, facilement intelligible, en un mot : Vendable.
Certains entretiens, en particulier avec James Harff, directeur d'une agence de relations publiques (Ruder Finn Globar Public Affairs) apportent un éclairage stupéfiant sur la façon dont est faite la guerre en cette fin de XXème siècle. Ces quelques lignes justifient à elles seules l'achat de ce livre.
Ce livre est prémonitoire en ce sens qu'il analyse la déformation des termes, l'utilisation à outrance de mots à fort contenu émotionnel, et la circulation en boucle de l'information dans les médias conduisant à la désinformation de masse. Ces même techniques seront reprises pour la première guerre du Golfe (affaire des couveuses montée de toute pièce) ainsi que pendant la seconde guerre du Golfe. L'affaire des charniers de Timisoara aurait déjà du nous amener à nous montrer plus vigilants ... Et pourtant.
Parce qu'une région du monde si complexe, avec une histoire si riche mais parsemée de douleurs et de souffrances, marquée par la colonisation, les conflits incessants mais également la cohabitation des peuples et des cultures ne saurait se contenter du simplisme et du manichéisme de l'analyse véhiculée par les médias, il est indispensable de lire ce petit livre qui a au moins le mérite de mettre les événements en perspective, de montrer que le noir est parfois gris foncé et le blanc souvent plus proche du gris clair ..."
Si BHL et Finkielkraut (!) disent Blanc, c'est forcément Blanc. La suite de l'Histoire continue à le montrer.
La complexité des Balkans et du monde a bon dos, car même si les salauds se retrouvent dans tous les camps, au final, il y a un petit truc qui s'appelle la responsabilité incompressible et qui est pour l'histoire une culpabilité que tout honnête homme (sans sexisme aucun: expression consacrée) doit pouvoir percevoir.
Cf une interview (en bas de page) où elle donnait quelques éléments sur le ressenti Serbe vis-à-vis de l'U.E.
Cependant je ne ferai pas de procès d'intention à l'auteur du film ,même journaliste du monde ,il peut avoir une position originale ,n'ayant pas vu son documentaire je ne peux en juger sainement .
Merci de penser à nous :)