Handicap et travail en Esat : promo des médias, le social escamoté
De nombreux projets entrepreneuriaux sont vantés dans les médias dès lors qu'ils font appel à des travailleurs et travailleuses handicapé·es, notamment via les Établissements et services d'aide par le travail (Esat). Sauf que ces articles ou reportages évoquent trop peu, sinon jamais, les conditions de travail des personnes handicapées, qui produisent comme des employé·es mais ne jouissent pas des protections du droit du travail. Loin de garantir une inclusion, ces Esat participent plutôt d'une forme d'exclusion, à côté de laquelle des journalistes passent sans la voir.
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Merci beaucoup pour cet article !
Et merci aussi aux assos anti-validisme qui font un travail remarquable dans l'indifférence générale.
Ca fait trop longtemps que tout le monde se voile la face sur les ESAT. On a rétabli une forme d'esclavage mod(...)
Pointons également cet article de la revue Dièses (en accès libre).
Les exigences sont les mêmes en ESAT que dans une entreprise? Euh non.
Qu'il y ait des humiliations et de la maltraitance, c'est comme dans toutes les structures sociales, la faute à quoi? Manque de moyens humains, manque de formations, suppress(...)
Derniers commentaires
j'ai travaillé en entreprise adaptée avec des gens qui étaient en ESAT, effectivement, c'est de l'esclavage. Là où j'étais, il n'y avait absolument aucun respect pour ces gens là. Je me rappelle d'une jeune fille, très sensible, qui aimait la nature et les animaux, elle écrivait des poèmes et dessinait très bien. On l'a envoyé ramasser des poulets en partance pour l'abattoir. Elle me disait qu'elle ramassait les poulets un à un, gentiment, qu'elle les caressait pour qu'ils n'aient pas peur, et le chef lui a hurlé dessus pour qu'elle les attrape vite, brutalement, parce qu'on n'avait pas toute la journée pour faire ça.......... Je ne travaille plus là bas, mais je pense souvent à cette jeune fille qui avait du talent et qui méritait vraiment autre chose que de bosser dans cet endroit.
En complément : Thibaut Petit parle de son enquête (vidéo de 9 minutes, du 17 février 2022) : https://m.youtube.com/watch?v=it-O8bHqejIla
"Si vous êtes en situation de handicap, l'allocation aux adultes handicapés (AAH) peut vous garantir un revenu minimal. Le montant de l'AAH dépend de votre situation familiale , professionnelle et de vos ressources. "
Dégueulasse...
Mais si ces postes ne sont pas des emplois ("ces travailleurs et travailleuses ne sont pas considéré·es comme des employé·es mais comme des "usagers" "), comment peut-on considérer que ce dispositif diminue le chômage des personnes handicapées ("J'en appelle à toute la profession pour adhérer à cette démarche qui sert une noble cause», déclare-t-il, heureux d'apporter son concours quand «le taux de chômage des personnes handicapées reste deux fois plus important que la moyenne» ") ? Et d'ailleurs ces travailleurs handicapés usagers du service public sont-ils considérés comme des chômeurs ? Si ça n'est pas le cas, comment est-ce possible ? Comment être un "usager" du service public pourrait-il retrancher des statistiques du chômage et du droit à indemnités ?
"Beaucoup d’entre eux sont des enfants dans des corps d’adultes.
Beaucoup d’entre eux ont des handicaps cognitifs et non physiques."
z' avez pas honte???? donc des enfants, sous tutelles, privés de droits du travail, sans salaire décent, vie indépendante, et sans droit à une vie sociale, affective, amoureuse ??? mais obligés d ' être RENTABLES ??? Finalement c' est quelle civilisation qui fait travailler des enfants et des "idiots" pour le même bénéfice ???
Condescendance, mépris, et surtout ignorance et bêtise
Merci.
Alors, notre cher gouvernement va améliorer les droits des travailleurs en ESAT:
« le projet de loi (Loi Plein Emploi) établit, pour les travailleur.euse.s d’ESAT, le droit à l’expression directe et collective en entreprise (notamment par l’accès aux instances représentatives du personnel), au droit d’alerte et de retrait, à l’adhésion à un syndicat, au droit de grève. Autant de droits qui n’existent pas, actuellement, dans les ESAT. »
Super, se dit-on. Mais…
J’avais fait deux longs commentaires en juin à propos de la partie « handicap » de ce projet de loi Plein Emploi. Car…
Tous les médias, je pense sans exception, avaient annoncé la loi Plein Emploi de la même manière. C’est à dire en répétant un paragraphe qui a l’air de provenir du gouvernement (je ne sais pas).
En voici un exemple sur France Info :
« Améliorer l'accès à l'emploi des personnes handicapées -
L'un des volets du texte vise à faciliter l'accès des personnes en situation de handicap sur le marché du travail ordinaire et à cesser de les flécher spontanément vers des dispositifs spécifiques. Désormais, lorsqu'une personne recevra une reconnaissance du statut de travailleur handicapé (RQTH) accordée par une Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), celle-ci sera automatiquement transmise à France Travail.
Les conseillers de France Travail recevront alors la personne pour déterminer son projet, ses besoins et l'environnement le plus adapté. Elle pourra être orientée vers une entreprise ordinaire, avec ou sans dispositif d'emploi accompagné, vers une entreprise adaptée ou vers des Esat, ces établissements médico-sociaux d'aide par le travail. Ce nouveau dispositif sera d'abord expérimenté localement en 2024, avant une généralisation prévue d'ici 2027. »
Personne n’a réagit. Mais, me suis-je dit « Qui sont ces personnes handicapées ? ». Quelle est la définition du handicap et que recouvre la notion de RQTH macronistes ?
Eh bien, je vous invite à lire ceux qui, à mon avis, ont compris le sujet, La CGT :
« Dans le but d’engorger le marché du travail avec une main d’œuvre précaire et corvéable et de faire baisser artificiellement le taux de chômage, la notion de travailleur∙se handicapé∙e va être massivement mobilisée.
La reconnaissance du handicap (RQTH) va être attribuée automatiquement à un nouveau public élargi: accidenté∙es du travail, victimes de maladies professionnelles, assuré∙es bénéficiant d’une pension d’invalidité, les titulaires d’une carte « mobilité inclusion » avec mention invalidité, les titulaires de l’Allocation d’Adulte Handicapé (AAH) et les anciens élèves ayant bénéficié d’un projet personnalisé de scolarisation de la MDPH.
Lorsqu’un demandeur d’emploi obtient cette reconnaissance, l’opérateur France Travail en sera automatiquement informé.
Dans le but d’être orientée en masse dans des entreprises qui, sous couvert de missions médico- sociales, exploitent les travailleur.euse.s handicapé.e.s sous le patronage de l’Etat.
Tout en permettant, pour les entreprises du milieu ordinaire, de remplir plus facilement l’obligation d’emploi des travailleur.euse.s handicapé.e.s (pour rappel : 6% de l’ensemble des effectifs, depuis 1987) en augmentant le volume de travailleur.euse.s handicapé.e.s. »
Je vous conseille vraiment de lire l’article de la CGT, mon résumé est un peu bancale. :)
La macronie avait prévenu que « nul n’est inemployable ». Par conséquent, tout le monde à France Travail. Même ceux qui ne peuvent pas travailler, je pense.
À noter que dans leur loi Bidule, rien concernant les entreprises du milieu ordinaire. C’est pourtant eux qui ont l’obligation d’embaucher des personnes handicapées. Pas de sanction supplémentaire, etc.
Je parie qu’au moment où le projet sera discuté, nous aurons droit aux mêmes techniques des macronistes : dénigrer les personnes handicapées, au choix « fraudeurs » ou « feignasses » comme ils l’ont fait pour les chômeurs, les gens au RSA, les personnes en arrêt maladie, etc.
On parle ici le milieu protégé.
Vous voudriez que ces personnes se retrouvent sur le marcher du travail actuel ? Sérieusement ? Mais ce serait une violence bien plus grande que ce qu’il se passe dans les ESAT. Rien que le rythme de travail est une violence, l’exigence d’autonomie est une violence.
Que les t ailleurs en ESAT soient sous payer peut être mais qu’ils n’aient aucun droit du travail c’est faux.
euh .... les CAT (centres d' aides par le travail) existent depuis 1975 .... Et vous les découvrez maintenant parce qu' ils font des produits de consommation " éthique " " bio" " locale " !!!! en fait , ils faisaient de la sous traitance , et n' étaient pas médiatisés ..; et ils donnaient bonne conscience aux grandes entreprises .... je connais une grande entreprise pharmaceutique qui a fait mettre ses petits cachous dans des boites pendant des années dans la ville où il était implanté ... en bienfaiteur, cela va de soit
en plus, ils sont gérés par des assos, qui font payer aux travailleurs l'aide au budget, même si y a pas besoin... certains quand même sont indépendants ( et en général il y a des transports prévus) et ce n' est pas " adapté" aux pathologies psychiatriques
Si France 2 travaillait correctement avec ses journalistes juridiques et gastronomiques, le reportage aurait été de meilleure qualité. Cela aurait donné à des artisans, des confituriers voire même des couverturiers indépendants en matière chocolatée, l'envie de recruter des personnes handicapées.
Les personnes handicapées sont présentes chez ce personnage les vendredis soirs à travers un chroniqueur invité. Bien évidemment, aucun aspect du présent article n'est abordé. L'invité doit juste avoir quelques minutes de temps de parole sur l'intégralité de l'émission.
Les exigences sont les mêmes en ESAT que dans une entreprise? Euh non.
Qu'il y ait des humiliations et de la maltraitance, c'est comme dans toutes les structures sociales, la faute à quoi? Manque de moyens humains, manque de formations, suppression des réunions d'équipe dont on démontre tellement facilement qu'elles ne servent à rien, instabilité du personnel créé par le recours aux CDD, les salaires faibles, une estime sociale qui est un reflet de l'estime porté sur les personnes dont on s'occupe, et le besoin de lutter contre des lustres de rejet qui demande un travail de fond.
Mais en arriver à reprocher aux entreprises qui emploient des handicapés d'exploiter un filon !!?! Le "filon" est là pour ça.
Qu'elles aient des comptes humains à rendre, oui. Économiques, ok, mais pas de cet ordre là, pas ce reproche là!
Et j'ai assisté personnellement au rejet de personnes handicapés intégrés dans le monde de l'entreprise, il y a aussi beaucoup à dire sur le manque de soutien et la violence du milieu professionnel. "elle avait qu'à le dire qu'elle était sourde aussi, pas faire sa coquette", "celle-là elle compte pas" en désignant un poste de travail visiblement adapté au milieu d'un secrétariat, lieu d'accueil du public, vers lequel je m'étais dirigé...
Pour sûr que les conditions du reportage, alors que ce n'est pas du tout un sujet devant être pris "à chaud", dans une urgence de l'info décoiffante, sur le vif, montre à quel point ces gens des JT profitent du poids de l'antenne de façon outrée.
(Peut-être que c'était l'occasion de parler du magazine de la santé, qui fait autrement, mais chut!, n'attirons pas l'attention sur les reportages de qualité, l'ouverture d'esprit, le direct (incroyable!), la rigueur, le respect de l'auditeur de tout poil. C'est un îlot de résistance, non?).
de plus certains de ces organisme sont subventionnés par l'ETAT,LA RÉGION,LE DÉPARTEMENT.
Merci beaucoup pour cet article !
Et merci aussi aux assos anti-validisme qui font un travail remarquable dans l'indifférence générale.
Ca fait trop longtemps que tout le monde se voile la face sur les ESAT. On a rétabli une forme d'esclavage moderne et pas mal d'assos handi (en fait d'assos de famille) ont laissé coulé en partant sûrement du principe que le capitalisme était tout de même bien généreux d'accepter la servitude de quelques milliers ou dizaines de milliers de désoeuvrés qui après tout, doivent bien rendre ce qu'on leur a offert, le droit de rester en vie...
L'opinion publique a un peu de mal a accepter que les personnes handicapées ne souffrent pas seulement de problèmes physiques ou moteurs mais aussi psychiques. Les dépressif chroniques, schizophrènes... appartiennent aussi à cette caste des personnes handicapées, et elles souffrent en plus d'une invisibilation encore plus poussée, comme si l'opinion public leur déniait le droit à être reconnu(es) comme tels. Bref les troubles psys sont considérés comme des maux sociaux et générationnels et non des maladies...
Alors c'est vrai qu'il y a tout un tas de problèmes auxquels on sera jamais confronté et c'est sûrement en ça qu'on est des mauvais handicapés. C'est difficile quand t'en croises d'être tout à fait sûr que s'en est...
Si l'habituel paternalisme permet (très très légèrement) de protéger des foudres des médias et de l'opinion publique les personnes handicapées physiques et/ou moteurs, il n'en est pas de même pour leurs frères et soeurs d'exclusion qui sont très clairement accusées d'être des fainéants, des assistés, des profiteurs du sysème, d'un système qui daigne leur lâcher 850 balles par mois pour les plus chanceux d'entre eux... 850 balles par mois pour les aider à survivre à l'extérieur, et à éviter les hospits à répétitions qui côutent (un peu.......) plus que 850 balles par mois......
Alors peut-être qu'on des cassos, peut-être qu'on apporte queutchi à la société, peut-être qu'on fait du bruit et qu'on vit pas exactement selon les us et coutumes des gens bien comme y faut, peut être que parfois on pu, et que souvent on a une sale gueule, et qu'on a pas des masses envie de nous adresser la parole pour nous vendre des panneaux photovoltaïques, d'ailleurs nous non plus on a pas forcément envie d' addresser la parole aux vendeurs de panneaux photovoltaïques...
...mais quand on est un(e) adepte des comptes d'apothicaires, de la "rationalité économique", quand on a l'obsession de la dette et qu'on est a fait Centrale Sup jusqu'en CE2, on en arrive logiquement à la conclusion qu'il vaut mieux un pauvre dehors qui paye un loyer, des charges, de la tva et de la bouffe, plutôt qu'un pauvre à l'intérieur, avec la "Protection Sociale" qui paye la chambre, la bouffe, les infirmier(e)s, psychos, psychiatres, AS, les urgences, les décompensations, les forfaits de jour, de nuits... tout ça pour un résultat qu'on qualifiera dans la plupart des cas (des établissements surtout) de tout à fait modeste....
Serait-ce une froide disgression ? Certes, mais quand on est une souris de Schrodïnger on se dit que ca risque d'être coton d'en arriver au même point en partant de l'abaya, de snackmaster ou de Laurent "Spartakiste" Jofrin.
Fainéant vous dis-je. Fainéant...
Le servitude ? Mais savez-vous vraiment combien coûte l’accompagnement d’une personne handicapée ?
AAH, APL, prime pour l’emploi, éducateurs, AS, psy etc… au boulot, éducateurs dans les foyers d’hébergement, frais d’hébergement payésen grande partie par les Conseils Départementaux + , bien souvent, un mandataire judiciaire à la protection des majeurs.
Alors oui, ils ne gagnent peut être pas autant que les autres travailleurs mais ils disposent d’un accompagnement leur permettant de vivre au mieux de leur autonomie.
Alors oui, il y a des dérives, du manque de respect, de mauvaises pratiques professionnelles mais je ne peux pas entendre qu’on les exploitent.
Même avec un meilleur salaire, ils ne pourraient jamais se payer tout l’accompagnement dont ils disposent.
C'est pourtant ça, et l'article le dit bien. C'est comme si le système des ESAT faisait payer aux personnes handicapées le fait qu'elles soient dépendantes de la protection sociale.
Encore une fois pas de droit du travail, une rémunération très très inférieure au SMIC horaire, pas de syndicat... et le tout en permettant de faire tourner des boîtes privées profitant de la manne financière de l'état.
Et on va éviter de faire semblant de croire que les personnes handicapées qui travaillent dans les ESAT le font toutes de gaité de coeur, avec leur plein consentement. Une partie importante est sous tutelle ou curatelle, une autre partie vit continuellement avec la peur de perdre l'AAH, et par conséquent la peur d'être obligé de retourner un jour ou l'autre dans le marché du travail classique.
Mais une importante partie du pognon allait (et va toujours) à des assos adossées à des boîtes privées, genre on fait taffer des ex taulards, immigrés, handis, chômeurs longue durée dans des serres à 200 000 balles. La production se vendant dans les riches échoppes parisiennes à prix d'or. Où comment se servir d'une main d'oeuvre que l'état paye à 60, 70 parfois 80% pour faire de conséquents bénéfices et s'agrandir, encore et toujours...
Si on suit votre raisonnement pourquoi on ne ferait pas trimer les malades du cancer, ou même les enfants tiens ?
C'est vrai, après tout ils nous coûtent un max ces branleurs.
Ce que vous dites est idiot parce que je ne propose pas un raisonnement sur le mode de rémunération des travailleurs en ESAT mais une précision sur la notion de servitude.
850 balles ???
Recherchez le montant mensuel de l’AAH
Puis ajoutez l’APL
je ne dis pas que c’est beaucoup mais c’est plus que 850 balles…
Toutes les personnes handicapées bénéficiant de l’AAH ont le choix d’aller travailler ou pas. Quoiqu’ils choisissent, ils auront un revenu. Ce n’est pas le cas des autres. Les autres s’ils veulent autre chose que le RSA ( et là on est loin des 850 balles) doivent accepter le job qui se présente. Ceux qui ont des droits AAH peuvent dire non à tel ESAT parce qu’ils ne veulent pas démanger ou parce qu’ils ne veulent pas aller dans tel ESAT parce qu’il y a untel et qu’il ne l’aime pas …
ce n’est ni noir, ni blanc il y a quelques protections pour les personnes reconnues handicapées par la MDPH que les autres n’ont pas.
En couple c'est à peu près ça entre 830 et 890 balles.
Et c'est pas parce que l'Etat chasse les pauvres, stigmatise les bénéficiaires du RSA en les contraignant toujours plus, modifie les règles de calcul du chômage, casse le code du travail, le calcul des indemnités de licenciement... que les personnes handicapées sont des privilégiés, ou des non-pauvres.
Et toute cette pression sociale, on peut la dépasser via des commentaires qu'on a le temps d'ordonner comme on le souhaite, on peut la dépasser dans la théorie, de façon purement rationnel en en arrivant à la conclusion que "non nous ne sommes ni des privilégiés ni des profiteurs" car ...
Mais dans la vrai monde, face au proprio, au patron, aux parents ou aux enfants, au quidam, à ceux ou celles que tu rencontres un midi ou un soir, dans ce vrai monde là, dans cette sociabilité codifiée, on en revient toujours au même point, au fait qu'on a ni le temps ni l'énergie, ni le bagou ou la rhétorique pour contrer les idées préconcues, les idées qui coulent depuis les plateaux télés, les éditos de la PQR et le bistrot du village. Et donc on finit par si dire que si tout le monde le pense c'est que ca doit être quand même un peu vrai...
Et bien construisez là votre réthorique… il y a des livres très bien pour cela. De nombreuses personnes travaillent sur l’inclusion un concept très peu maîtrisé en France.
Merci de l'avoir formulé, c'est tellement ça - contrer les idées préconçues, distillées à la télé à longueur de temps, c'est désespérant... on n'est pas de taille, mais au moins on sait pourquoi les gens pensent comme ça - merci Asi entre autres (30 ans que j'ai plus de télé)...
C'est pas que les gens sont méchants forcément, mais ils n'ont pas toutes les données de la réalité, et même si on arrive à expliquer, ben en fin de compte c'est la télé qui aura quand-même raison, plus de 25 ans que je me casse les dents là-dessus :(
Dites donc, vous ne regardez pas la télé depuis 30 ans et vous faites des affirmations sur ce qu'elle véhicule sur le handicap, c'est pas ça qu'on appelle un préjugé?
À la télé, le reproche que je ferais c'est de nous vendre du "handicapé qui n'a besoin de personne, se prend en charge, mène un combat, fait des exploit". Heureusement encore que les handicapés dont il s'agit sont d'une sincérité et d'une honnêteté qui coupe court à tout ça. Parce que c'est tellement culpabilisant pour ceux qui ne peuvent pas.
Vous dites un regard télévisuel qui les traiterait d'assistés? Le principe de réalité me ferait dire qu'il a beau être très fort dans l'esprit de TodoModo, dont je lis les messages avec intérêt, il n'est pas du tout majoritaire à la télé.
C'est le problème du handicap invisible qui est posé, et c'est surtout dans la vie quotidienne avec tous les gens non avertis qu'un handicapé croise à toute occasion.
(un exemple perso, une élève de segpa en stage dans une pharmacie, première visite, elle se moque de moi votre élève.., je lui dis que l'étagère tient 5 boites, il y a 3 boites par carton, et 3 étagères et quand je lui demande combien de cartons elle prend à la réserve, elle me dis je sais pas) (c'est moi qui doit lui dire: elle sait pas).
Le ressenti de TodoModo est à prendre en considération. Quand on croise des gens qui pensent qu'on a une condition enviable dont on profite abusivement, ce qui arrive très souvent même sans dossier mdph ou quoi, il faut savoir qu'on ne peut pas s'occuper d'eux..., on ne doit pas essayer de les changer eux (c'est une masse de gens croit-on, mais non souvent c'est une petite phrase en passant qu'on chope parce qu'elle correspond à nos peurs ), ça serait insurmontable si il fallait changer le monde à chaque fois qu'il nous contrarie, mais on peut s'occuper de soi et de ses peurs, et se convaincre soi que non! Avec l'aide de gens qui nous côtoient et nous connaissent, c'est utile de ne pas être seul.
Et pensons à tous les handicapés, ceux qui n'ont pas la faculté de s'exprimer, de revendiquer. Il ne faut pas trop noircir le tableau de l'existant en France. Bien sûr qu'il y a de la générosité, sinon quoi. Il y a de quoi critiquer, oui des français vont ouvrir des structures en Belgique pour profiter de la bonne opinion et de la notoriété, mais qu'on casse tout ce qui existe?
C'est quoi la revendication? Pas pour des cas individuels, pour l'organisation globale? Les revenus? Tout le pays en est là!
Toujours le même procédé. On passe de "les structures sont en nombre insuffisant", à "les structures sont défaillantes", à "on les élimine", puis "on passe la patate au privé", esat fermée, leclerc fait directement faire sa confiture par des handicapés.
Écoles, crèches, camping municipaux, centres de loisirs, prisons, ... On fait chauffer la patate, calcinée même, on la fait passer..
C'est certains hommes politiques, qu'il faut traiter d'assistés, ceux qui ne défendent plus leurs électeurs mais les notables, les puissants.
C'est-à-dire ces quelques riches dont les pratiques mafieuses sont du plus bel effet dans ce paysage apocalyptique.
Les autres riches svp: arrêtez de les défendre et de les associer à vous!
Merci, Todomodo, de faire entendre cette vérité qui est d'habitude honteusement cachée. Et de vous exposer ainsi à la réponse de sspicco, qui vous dit assez clairement que le monde "normal" est déjà bien gentil de vous permettre de vivre (presque) décemment.
Et que vous "nous" coûtez "un pognon de dingue".
Si on n'est pas handicapé de la comprenette, on imagine bien que si un "accompagnement" aussi "coûteux" a été mis en place, c'est que le non accompagnement finissait pas être encore plus coûteux socialement.
Et aussi, qu'on a quand même trouvé à rentabiliser ainsi un nombre non négligeable de travailleurs.
Je ne dis pas cela du tout. Vous prêtez un jugement à une observation.
mon propos n’a pour but que de préciser des propos lus dans l’article ou dans les commentaires.
Le mot servitude me semble inapproprié. On ne pas non plus dire qu’un travailleur en ESAT perçoit 850 balles. On peut dire qu’il gagne peu mais pas 850 balles…On ne peut pas dire qu’une personne handicapée bénéficiaire de l’AAH perçoit 850 balles… on peut dire qu’il n’a pas assez mais pas 850 balles.
On ne peut pas dire que la société ne fait rien ou méprise les personnes handicapées. On peut dire qu’elle le fait mal, qu’elle n’est pas dans l’inclusion mais pas qu’elle ne fait rien.
Ce qui est certains c’est que notre société n’est pas inclusive mais cela ne se limite pas aux personnes handicapées. C’est le cas pour toutes les personnes qui ne produisent pas : enfants, personnes âgées dépendantes etc… on les parcs.
Je reconnais que c'est trompeur de dire qu'une personne a l'AAH touche 850 euros. Je sais pas combien touche une personne seule, sans activité, mais c'est en effet plus que ça.
Et je découvre à l'instant sur internet que depuis le 1er octobre le gouvernement a enfin remis l'aah de couple au niveau de l'aah individuelle. Et si c'est le cas (et j'imagine que ca l'est) même les couples sont désormais à plus de 900 voir 950 euros. J'irai vérifier à la banque mais je vous remercie d'avance d'avoir très probablement raison ! Et m'excuse pour cette erreur manifeste.
Sur la partie ESAT je laissai maladroitement sous-entendre qu'une partie importante de la rémunération est offerte à l'ESAT par l'Etat vie l'AAH payée par les CAF. L'ESAT complète cette rémunération. Je n'ai pas les chiffres, et surtout pas ceux de 2023 (et visiblement il n'existe pas de règle de calcul) mais il y a quelques années la rémunération payée par "un" ESAT dans le loir et cher était très très très en dessus du SMIC horaire, genre 3 euros de l'heure.
La société ne fait pas rien, en effet. Mais au delà de savoir si la société est inclusive ou non il existe dans les rapports sociaux, une différenciation entre d'une part les personnes handicapées physiques, moteurs, et d'autre part les personnes handicapées psys qui, d'une manière générale, ne sont pas crues, pas légitimes comme personnes handicapées. Elles sont d'ailleurs totalement exclues de l'arc médiatique sur la question du handicap.
Et de toute façon, la pression sociale des politiques réactionnaires s'en charge déjà.
L’ AAH à taux plein c’est 971,37€/mois revalorisé deux fois par an.
Le versement de l’AAH n’est plus conditionné au revenu du foyer fiscal.
Pour la rémunération des ESAT, l’AAH n’a rien à voir avec. L’AAH est versée directement à la personne par la CAF. Cela ne passe pas par l’ESAT. A cela vous ajouter la Prime d’activités versée également par la CAF à la personne et enfin l’APL. Côté complement c’est l’inverse : l’ESAT verse la rémunération et la CAF complète avec une partie d’AAH selon un calcul définit dans le code de l’action sociale et des familles.
Et bien sûr que si il y a des règles de calcul des rémunérations en ESAT.
Un comple de travailleurs en ESAT touche leur rémunération ( environ 780€/mois chacun) et chacun l’AAH à taux plain. Ce qui fait grosse modo pour un couple de travailleurs en ESAT 3 500€/mois dont seule la partie salaire est imposable. Côté « servitude », on fait pire !!!! Alors faut-il définir une autre rémunération et enlever l’AAH ? Je ne sais pas. Faut-il faire autre chose ? Je ne sais pas.
Une chose est certaine le handicap ne permet pas la même productivité ni la même autonomie sur le poste de travail. Alors oui, parler de productivité cela nous renvoie à la société capitaliste. Faut-il une autre société ? Sûrement mais dans ce cas, peu importe handicap ou non.
Côté handicap psy, ils sont tout aussi reconnus que les autres. L’avis médical joint au dossier MDPH fait fois.
PS : je suis mandataire judiciaire à la protection des majeurs alors les budgets des personnes handicapées j’en vois passer un paquet.
"Pour les travailleurs handicapés admis dans un ESAT qui exercent une activité à caractère professionnel à temps plein, le montant de cette rémunération garantie est compris entre 55,7 % et 110,7 % du SMIC".
En effet c'est pas qu'il n'y a pas de règles, c'est juste que la plupart du temps ils sont plus près du minimum que du maxi. Et quand il s'agit d'ESAT privé ca pose quand même un sérieux problème éthique. L'Etat subventionne, paye la partie AAH (et la prime d'activité) et l'ESAT dispose de temps pleins (ou pas) qu'il paye à peine plus de la moitié du salaire minimum horaire.
En effet, vous êtes beaucoup plus au fait que nous. Désolé qu'on ai été quelques uns à vous tomber dessus, mes premiers messages comportaient des informations erronées, imprécises et embrouillées sur la partie ESAT et le montant de l'AAH.
Merci en tout cas d'avoir pris le temps d'expliquer clairement tout cela.
Oui les handicaps psys sont reconnus par la MDPH, moins par la société dans son ensemble. Pour des personnes souffrant de névroses graves beaucoup de médecins forcent (parfois un peu, parfois beaucoup...) le trait pour s'assurer qu'on touche ou qu'on ne perde pas l'aah. Quel est la probabilité en 2023 pour qu'une personne touche l'AAH si le médecin marque "juste" : dépression chronique ou névroses obsessionnels compulsives (certes le DSM a abandonné la dichotomie nevroses/psychoses, mais a veut pas dire qu'elle n'existe pas même si c'est sûrement trop imprécis) donc on transorme parfois une dépression chronique en psychose schizophrénique avec décompensation, et ce ne rend juste ni aux personnes souffrant de dépression chronique ni à celles souffrant de schizophrénie. Et dans les deux cas on est absent du "tableau handicap" fait par les politiques ou les médias. Ce qui créé une stigmatisation quand une partie de la population se rend compte que l'état donne 971 euros à des personnes "déprimés", pardon... à des personnes dépressives.
Vous dites :
"Et quand il s'agit d'ESAT privé ca pose quand même un sérieux problème éthique."
Privé, mais ce sont des associations loi 1901, donc pas à but lucratif.
Ce que tout le monde sait déjà :-) c'est juste pour dire...
Mais le problème éthique peut exister sous forme de sous-traitance à des entreprises qui elles, peuvent réaliser des profits sur "le dos" des personnes handicapés. Je pense qu'il y a des garde-fous pour éviter ça. Ne serait-ce que pour éviter la concurrence déloyale. Mais on vit une époque où l'escroquerie est tellement valorisée dans le milieu de la gestion, du commerce, que des gens s'autorisent tout.
Merci pour votre message.
Je n’ai pas accès au contenu des certificats médicaux. J’accompagne les gens sans connaître leur handicap sauf s’ils me le disent eux-mêmes ou sauf s’il se voit 😁. À vrai dire, je n’aborde pas du tout la personne via son handicap. Pour moi c’est secondaire. Je l’aborde par ses difficultés ( qui sont biensur liées au handicap).
"je vous assure que vue l’organisation actuelle du travail, je ne vois pas bien comment…"
Du coup, nous sommes bien d'accord. Beaucoup de travailleurs ordinaires sont maltraités sur leur lieu de travail, certains le supportent, d'autres pas.
J'ai une copine qui a ainsi "migré" vers la catégorie "handicap". Soignante non diplômée depuis longtemps, passionnée par son boulot, elle a tout donné pour acquérir une formation d'aide médico-psychologique, malgré une dyslexie (bien prise en charge pourtant). C'était le "premier diplôme" de sa vie.
Sauf que son employeur lui a refusé la promotion qu'elle méritait bien.
Elle est aujourd'hui, et depuis des années "dépressive chronique". Et pourtant, vu ses qualités humaines, elle aurait fait du sacré bon boulot auprès des... porteurs de handicap!
Pointons également cet article de la revue Dièses (en accès libre).
Merci pour cet article, il est excellent. Il y a un Esat près de chez moi. Les cadres y sont très bons marché. Je connais la maison du directeur, c'est une belle maison.