"Heureusement qu'il y a des clichés !"
Ce pourrait être le nouveau mystère du Louvre. Pourquoi l'exposition "De l'Allemagne" a-t-elle suscité une telle polémique outre-Rhin (lire notre chronique) ? Faut-il voir dans cette exposition des relents de germanophobie ou bien, plus banalement, une certaine arrogance française, entrant en conflit avec une certaine susceptibilité allemande ? Au carrefour de l'histoire de l'Art, de la diplomatie, et...de la psychologie, nous avons souhaité en savoir plus. Sur notre plateau, Joseph Hanimann, correspondant culturel à Paris du journal allemand Süddeutsche Zeitung, Georges Marion, ancien correspondant du Monde à Berlin (et collaborateur occasionnel d'@si) et Alain Korkos.
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Derniers commentaires
Quand c'est Quatremer qui s'y met, un article et pas de forum (idem avec celui sur l'Audiard d'or), mais un lien qui pointe sur cette émission.
Hum hum.
Que l'on soit côté allemand, ou côté français c'est quand même le meilleur de la TV. Preuve que l'intelligence, l'élégance sont des 2 côtés du Rhin.
Signalons Karambolage qui court-circuite avec beaucoup d'humour nos préjugés respectifs.
La troisième partie, Ecce homo, est centrée sur la façon dont les artistes cherchent à exprimer l'homme après avoir voulu exalter la nation allemande et ses paysages. Evidemment qu'il fallait faire des choix, il était difficile d'évoquer toutes les révolutions artistiques du début du XXè siècle, la problématique ne le nécessitait pas.
Et il y a des évocations du nazisme (j'ai tout bien relu) : quand Otto Dix est présenté, il est dit que ses oeuvres furent présentées dans l'exposition de Goebbels, "l'art dégénéré".
Il y a un tableau de Paul Klee. Il y a des tableaux audacieux esthétiquement dans la troisième partie de l'expo.
Et un super dispositif qui met face à face deux extraits de films : un film de propagande nazie, Olympia, de Riefenstahl, fait de statues grecques et de canons corporels fascistes qui nient l'individualité, et Les hommes le dimanche, de Siodmak, Ulmer (et scénario de Billy Wilder !) qui montrent les différents individus tels qu'ils sont, dans leurs différences et leurs imperfections. C'est super bien expliqué.
Idem pour l'extrait de Metropolis, qui ne peut vraiment pas être considéré comme une oeuvre allant dans le sens du nazisme...
Donc je persiste : "ils sont fous ces Allemands !"
Marie-France Garaud, avec son talent habituel, est en train de faire litière de ces calembredaines chez l'excellent Taddeï. Et c'est bien !
Effectivement, j'ai du mal à croire, voire je ne crois pas, à une vision germanophobe des commissaires d'exposition.
Ce sont des partis-pris esthétiques qui peuvent sembler navrants à certains, et réducteurs (clairement pour la troisième partie, j'en conviens). Mais l'idée qu'on justifierait par là que toute l'histoire du XIXè amène au nazisme... C'est dépassé.
Le tort de cette expo est peut-être de vouloir aller jusqu'en 1939 justement. Les moments de l'exposition réussis sont ceux qui nous évoquent cette Allemagne romantique - que les Allemands eux-mêmes ne nient pas. C'est la peinture de la galerie nationale sur l'île des musées à Berlin (c'est-à-dire du Friedrich). C'est l'image que nous avons de l'Allemagne, encore, car les Romantiques influencent largement notre façon de penser moderne (1).
"De l'Allemagne", en plus de célébrer le cinquantenaire de la réconciliation franco-allemande, est l'exposition du départ de Loyrette, le président-directeur du Louvre (ex-), spécialiste de peinture XIXè, et il a largement pris part à son organisation.
Encore une fois, je parie plus sur des maladresses muséographiques. Comme quand on cherche son "grand III" en rédigeant une dissertation : on n'en trouve pas, sans doute que la problématique était mal posée, et on en impose un, poussif.
Mais pas de politique derrière tout cela, même inconsciente. Honnêtement, je n'y crois pas.
Tiens, pour en être sûre, je vais retourner faire un petit tour à l'expo demain (j'allais y aller maintenant, mais 17h, je risque d'arriver un peu à la fermeture ;-). Avec un regard averti, après ces 54 minutes délicieuses passées en votre compagnie !
(1) petite parenthèse d'ailleurs : vous ne trouvez pas que notre époque a quelque chose à voir avec la Monarchie de Juillet ? cette fin du romantisme, ces douloureuses désillusions post-révolutionnaires ?
La création de l'UE et particulièrement de la zone euro, malgré le but affiché, a eu pour conséquence inattendue de faire ressurgir les différents.
Je retiens que J.Hanimann considère acceptable la vision Toddienne de la famille allemande. Pour ma part, je pense qu'elle peut nous garder de toute naïveté dans nos rapports avec les allemands.
Quant aux supposés clichés individualisme (français) versus communautarisme (allemand), sans lecture particulière sur le sujet, mon opinion est (presque) faite. Il suffit de traverser l'Allemagne sur les autobahns: 95% de voitures allemandes. Parce que ce sont les meilleures? Bien naïf qui le croirait.
* avec l'extrait d'émission de Todd.
** avec la réplique d'Hanimann au précédent (rappelons les deux livres principaux de l'auteur français auquel il s'est référé: Louis Dumont, Homo hierarchicus et Homo equalis).
*** Goethe, opportunément évoqué par Korkos en début d'émission, a permis à Hanimann de justement articuler la dualité de la question: non seulement politique (sous forme aujourd'hui économique), mais, surtout, "culturelle": soit, philosophique en son sens cosmopolitique, tel que distingué par Kant de son sens scolastique.
avec l'équipe "allemande": voilà le résultat, l'expo est critiquée;
qu'est-ce que ça doit être à Bruxelles ou Strasbourg !!
j'ai travaillé dans une boîte internationale :
les allemands étaient vus comme des boeufs au sens que tant qu'une étape n'était pas validée,
ils n'allaient pas plus loin contrairement aux français qui étaient des génies en brûlant toutes
les étapes;
oui, il y a des différences de culture;
oui, l'Allemagne est leader en Europe et les français ont du mal à l'accepter;
il y a certainement des choses qui ne vont pas mais qu'on les mettent sur la table en faisant abstraction
des différences pour les régler;
l'Allemagne n'est certainement pas + égoïste que d'autres pays !
c'est grave de stigmatiser un pays;
J'ai plutot l'impression que les gens en ont assez de l'austérité et des dictats soit disant imposés par Merckel ou l'Europe comme nous le répette sans cesse les jounaux alors que nos dirigeants sont aussi coupables et inexcusables.
Ce méppris de l'Allemagne, ces clichés qui sont ressortits proviennent de l'ignorence des gens concernant les allemands comme je pense qu'il doit y avoir la même chose outre Rhein.
Les peuples ne se connaissent que part ce qui en ait montré à la télévision.
les allemands étaient vus comme des boeufs au sens que tant qu'une étape n'était pas validée,
ils n'allaient pas plus loin contrairement aux français qui étaient des génies en brûlant toutes
les étapes;
Qui pensaient cela, des français, des francophiles ? La différence entre les boeufs allemands et les génies français n'est-elle pas un peu excessive, aussi bien du côté des boeufs que du côté des génies ?
Le plus drôle dans votre texte est la citation de Brahms. Quand on connait un peu l'histoire de la musique en général et des musiciens ; ils se détestent tous plus ou moins, les vacheries sont monnaies courantes donc nous sortir une vacherie de Brahms sur la musique française alors qu'on pourrait en sortir des centaines dans toutes les directions sur un pays, sur un compositeur, sur un musicien etc.
Exemple vacherie de Mahler à sa femme Alma qui était une excellente compositrice : "on te trouve de l'esprit parce que tu es jolie, mais tu n'as pas encore de personnalité ; si nous nous marions, il n'y aura que le vrai compositeur à exercer sous ce toit : moi." L'ego des musiciens est en général assez encombrant mais on n'écoute heureusement pas leur musique pour leur personnalité.
La musique est un des premiers art européen à circuler avec les voyages des compositeurs dès le début de la renaissance; il suffit de voir les voyages de ce compositeur https://fr.wikipedia.org/wiki/Alessandro_Striggio_%28v._1540-1592%29 ou encore les voyages des chanteurs célèbres http://fr.wikipedia.org/wiki/Farinelli .
L'antisémitisme est très répandu à cette époque pas qu'en Allemagne, il suffit de voir la philosophie française de Proudhon et compagnie.
Enfin, la musique et plus généralement l'art est accessible à une faible portion de la population. Je vois pas trop comment cela pourrait expliquer la mobilisation derrière la nazisme alors que je mettrai ma main à couper que moins de 10 % de la population allemande en 40 avait eu la chance d'entendre un opéra de Wagner. Combien de français ont écouté du Dutilleux ou du Boulez actuellement ?
Et pour ajouter à la confusion (ou richesse c'est selon) du débat sur l'anti semitisme et les musiciens (entre autres),
http://www.youtube.com/watch?v=u7r2JHq7LMs sur R. Strauss, petite merveille de la BBC
http://www.youtube.com/watch?v=1jjFsciRauU sur Mahler, le film en entier est à trouver.
Ou comment le cinéma anglais, la tv anglaise viennent enrichir un débat sur la musique allemande et française, l'art et le nazisme en général...
L'existence de la musique militaire pour justifier le nazisme pas mal puisque la guerre jusqu'au début du 20 ième siècle se fait au son de la musique en Allemagne comme ailleurs.
Et la copie par Wagner de Mendelssohn, au mon dieu, un musicien antisémite aurait utilisé les composition d'un musicien juif an gros une personne serait inspiré d'un mec qu'il déteste, phénomène à peu près aussi vieux que la création artistique. On déteste toujours les gens auxquels on doit le plus. Les compositeurs adorent utiliser le travail des autres s'inspirer de thèmes de la musique populaire Brahms (musique hongroise) , Chopin , Beethoven (folksong écossais). Non franchement, vouloir faire de la musique allemande la mère du nazisme, c'est comme si je disais que le Free Jazz était le père du néolibéralisme. Vous avez peut être une référence bibliographique à me proposer d'une étude montrant cela.
Après, je suis d'accord avec une seule de vos affirmation la musique française tourne autour de Paris, mais comme l'ensemble de l'art en France (le Jacobinisme cher à Onfray qui est plutôt l'esprit de cour) alors que l'Allemagne reste très décentralisée.
Sur ce je retourne écouter du Boismortier que diable un peu de patriotisme musical :-) ... Surtout, que le 20 ième siècle nous a donné de grands compositeurs français.
Plus sérieusement, la musique "classique" est un phénomène de microcosme, je vois pas trop comment elle pourrait influer sur le cour de la société. Surtout ça me fait furieusement penser aux mise en accusation du Métal pour les tueries aux États-Unis.
héhéhé...
The réponse ?
gamma
Certes, mais ça n'explique pas comment allumer son barbecue. Dans ce domaine, le maître, c'est Verdi : Fuoco di Gioia
gamma
Quant à supposer que Wagner a été l'inspirateur du nazisme, je ne sais pas si il faut aller jusque là. Hitler et sa clique se sont jetés sur les opéras wagnériens plus sans doute parce que c'était raccord avec leur sens de la mise en spectacle que parce que la musique portait une idéologie antisémite et nationaliste.
C'est vrai que le sarkozysme est tout entier pénétré par l'oeuvre de Barbelivien, mais cet exemple ne vaut que pour la France, s'pas ?
Mais revenons aux clichés sur les teutons et la teutonie. Ils sont vieux comme la Prusse ou la Bavière et on nous les ressert chaque fois dans des circonstance variables : le foot, la dette, la culture, l'agriculture...On a encore du pot qu'il ne s'agisse pas de guerre.
Pour le coup, Angela fait le bouc. Enfin elle fait le bouc émissaire.
Elle est de droite, de l'est, donc c'est tout de sa faute. Le libéralisme, la puissance des financiers, les économies soumises aux petits caprices des actionnaires, c'est elle. La dernière fois c'était les amerlos, la prochaine ce sera qui ?
ah ça c'est marrant en effet, chuis allé vérifier la tronche de Mahler et c'est tout à fait exact, bien vu.
Le sujet a l'air intéressant mais Alain semble avoir du mal à introduire le sujet. Il a l'air plus à l'aise à l'écrit plutot qu'à faire un exposé oral.
Je trouve que Daniel ne l'aide pas beaucoup, il est super sévère dans les directions qu'il donne à Alain qui n'en est que plus stressé (à ce qu'il me semble).
J'en ai profité pour visiter des sites sur Otto Dix que je ne connaissais pas trop... ses oeuvres sont remuantes...
Cyril.
On n'a pas parlé de Derrick !!
S'il y a bien quelque chose à comprendre des rapports franco-allemand, c'est bien Derrick : des flics enquêtant sur des petits bourgeois qui boivent des bières dans des bars à putes.
Voilà ce qui a façonné la vision française "de l'Allemagne", pas les tableaux de la cathédrale de Cologne.
...On est mardi...
Pourquoi on est mardi et on a une emission d'Asi, c'est curieux ca, c'est pas vendredi. Il y en auras une vendredi du coup?