Hôpital de MSF bombardé par les USA : "les apparences d'un crime de guerre"
Et si c'était les victimes civiles de trop ? Alors que les bombardements américains depuis 2001 ont provoqué des centaines, voire des milliers de victimes civiles dans plusieurs pays, le bombardement de l'hôpital de Kunduz en Afghanistan dans la nuit du 2 au 3 octobre a déclenché une offensive médiatique sans précédent aux Etats-Unis, obligeant Barack Obama à présenter ses excuses à Médecins sans frontières, qui gère cet hôpital. S'agit-il d'une "erreur" des Américains ou d'un crime de guerre intentionnel ? C'est l'une des questions que nous abordons cette semaine avec la directrice de la communication de MSF Claire Magone ainsi que deux spécialistes de l'Afghanistan, le journaliste du Monde Jacques Follorou et la journaliste et écrivain Anne Nivat.
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Derniers commentaires
Anne Nivat est trop passionnée; prendre le temps d'écouter, ne pas couper la parole:
ça fait perdre du temps à tout le monde; c'est un tic déplorable des journalistes de nos
jours; heureusement Claire Magone arrive toujours à recentrer le débat pour aller + loin;
la guerre c'est la guerre et il y a des dommages collatéraux;
je ne dis pas ça par cynisme simplement c'est la réalité.
La France est en guerre et montre officiellement le choix de son camp,
celui de l'occident donc ses actes sont fonction de ce choix:
pour ce choix, personne nous a demandé notre avis;
C'est difficile de suivre les propos de la représentante d'MSF, elle bute sur chaque mot de chaque phrase qu'elle prononce, du coup, on perd le fil.
Et puis, quelqu'un qui coupe la parole à tout bout de champ dans un débat, quelle que soit la qualité de la personne, ce n'est pas ça qui est remis en cause, ça perturbe totalement l'écoute.
Cyril.
déjà utilisée ... cette vidéo explique beaucoup, au delà même de ce que dit Nick Vujicic (qui s'adresse aux ados ou jeunes adultes, pour la forme ... un adulte qui sait "dépasser" la forme peut aussi accéder à son message ... sans qu'il soit un prophète pour autant).
Je chérie la "société" dans laquelle il est né d'avoir été stupide ; l'effort que "les siens" (dont je me sens ... et aimerais que vous aussi) ont produit pour "dépasser la forme" procède, selon moi de l'intelligence.
Même les conservateurs peuvent être interpeller au delà de la forme ... conservateur ne signifie pas stupide.
Conserver n'interdit pas de modifier, ni même de réparer ce qui est abîmé.
Alors c'est pas votre modèle ? Vous préférez sans doute la distingué Catherine Nay ou Raphaëlle Bacqué. Pas de bol ce sont pas elles qui se tapent les voyages dans les pays en guerre.
http://gestion-des-risques-interculturels.com/analyses/influence/le-chant-des-talibans-lecons-afghanes-sur-linterculturel/
...et ici: http://gestion-des-risques-interculturels.com/risques/l%E2%80%99interculturel-dans-la-formation-militaire-le-cas-de-l%E2%80%99armee-americaine/
Un truc m'a tout de suite surpris : quand on entend Anne Nivat, elle a parfois des intonations/rythmes/respirations de Rachida Dati, c'est très troublant...
[sub]Hello Justine ![/sub]
1) Les journalistes sont trop absorbés par leur tâche, ils n'ont pas le temps de regarder les JT US (où tout était dit, ou presque).
2) Il y avait des crues meurtrières dans le midi. On ne peut pas être au four et moulin.
Et puis on va pas emm... l'état-major de la NATO. Des fois qu'il nous infligerait une corvée de cuisine et une série de pompes...
Mais promis, on aura droit à une brève quand le Pentagone plubliera le résumé de son enquête. Enfin,... si la météo le permet.
Dommage car Justine Brabant, Jacques Follorou et Claire Magone auraient pu être intéressants à entendre plus longtemps.
Moi, tout ce que j'ai retenu des discussions dans cette émission c'est que c'est impossible de leur faire dire tout simplement la vérité qui est que les américains ont bel et bien commis un crime contre l'humanité.
Car le bombardement est délibéré et dure une heure .
Alors comment expliquer cette frayeur ?
En sachant que les barbares américains ne sont pas à un un crime près.
Les preuves sont là. Mais il faut qu'une commission d'enquête vienne brouiller les cartes, comme d'habitude. Et tout passerai a la trame ...
La preuve encore une fois que les ricains sont tjs les maîtres du monde et nous...eh bien on a qu'à fermer notre grande gueule.
La déléguée de MSF rappelle au passage, ce qui laisse DS de marbre, qu'il y a un conflit encore plus sanglant au Yemen dont on ne parle guère ou pas.
Impression générale déplaisante d'ASI se posant en tribunal, en juge de ce que doit faire la presse en France et dans le monde, à partir de son petit studio parisien bien confortable. Par exemple, DS semble regretter qu'on ne consacre que quinze secondes sur TF1 au bombardement d'un mariage en Afghanistan, horrible épisode de cette guerre sans fin. Et alors? On a l'impression que ASI ne sait plus comment fonctionne un journal télévisé de 30 minutes. Vouloir expliquer le fonctionnement de la presse ne consiste pas à lui donner sans cesse des leçons, qui semblent un peu déplacées dans le cas de l'hôpital vu par les médias français renvoyés au coin pour avoir "très peu parlé de cette affaire", ce qui ne paraît pas exact.
"…ne consacre que quinze secondes sur TF1 au bombardement d'un mariage en Afghanistan…" C'était en l'occurence France 2 ce qui traduit la justesse de vos analyses mais sont-ce vraiment des analyses ?
En fait, on parlait de l'absence de couverture médiatique sur un événement qui concerne d'abord les US a posteriori. Bon pourquoi pas? je pensais qu'on allait approcher quand même le sujet principal de la présence des talibans venus faire une descente sur Kondoz, l'une des cinq grandes villes d'Afghanistan. Eh bien, non. La mise en contexte était minimal. Comme si ce pays était un décor en carton pâte et que le seul intérêt était si c'était un crime de guerre ou non.
Elle était très bien cette émission, sauf qu'en tant que spécialiste d'Afghanistan, Anne Nivat qui par ailleurs fait un métier courageux, reporter de guerre, se plaignait qu'on ne lui propose pas de mission en Afghanistan ou dans les pays en guerre. Elle aime certainement l'Afghanistan. Mais cela mérite un préalable pour comprendre dans quelle situation se trouvait le pays.
Je ne confirme en tout cas pas ses propos que les médias afghans ont peur de parler. Ils sont beaucoup moins prudents que nos médias. Dans les émissions politiques, différentes télévisions afghanes amènent des sujets très chauds sur la table et les spécialistes afghans, eux, ne mâchent pas leurs mots. Ils font entendre la voix des gens. Les critiques face au gouvernement dit d'unité nationale, ni concernant les talibans venant de pays de la région, à commencer par des pays voisins sont exprimés par les spécialistes des sujets et des domaines.
Au fil de bientôt deux ans d'écoute et de compréhension, je peux affirmer que les choses sont très complexes, mais pas incompréhensibles. Et elles nous concernent dans le monde.
Seulement, il y a peu d'intérêt ici sinon lorsque cela touche les pays puissants ou dit tels. Quand Obama ou Hollande sont venus en Afghanistan, ils ont pleuré leurs soldats américains et français tombés dans les guerres afghanes, mais pas un seul mot pour toutes les populations civiles qui, quotidiennement, paient de leur vie les grands projets politiques qui les transforment en cibles vivantes, puis mortes.
On a vendu à tous vents le pays afghan sous le prétexte Al Quaida et maintenant, on va le dévaliser sous l'étiquette taliban-daesch.
Et puis, toutes les forces de la société civile qui manifestent, élèvent la voix, font avancer les choses ou les rendres moins immobiles. Tout cela n'augure rien de bon pour le monde. Les attaques talibanes sont carrément montées du sud au nord du pays. Et le grand voisin russe ne laissera pas accpeter des troubles si proches de ses frontières.
Les femmes afghanes profitent d'une loi d'égalité entre homme et femme pour se battre sur tous les fronts. Elles sont de tous les mouvements civils, notamment des droits humains et droits des femmes. Chaque année, dans un pays de 30 milliions d'habitants, 200 mille étudiants et étudiantes sortent des universités avec leur diplôme, pour se retrouver sans travail.
Je vois tous les jours aussi, hommes, femmes, jeunes, vieux pleurer de douleur, la migration intérieure qui signifie abandonner un toit exigu, mais un toit tout de même. Et des regards perdus d'enfants qui ne vous quittent plus! En outre, le terrible hiver n'est pas loin.
J'admire la force et la patience de tous ces Afghans quel que soit leur diversité dans ce vaste et magnifique pays.
Il y a un livre magnifique de la journaliste américaine Carlotta Gall - dont l'amour de la région et de l'Afghanistan lui vient de son père, journaliste lui aussi. The Wrong enemy rend compte de plus d'une décennie de travail d'enquête et de connaissance en Afghanistan. Livre qui a failli ne pas paraître sous la menace pakistanaise.
Nous laissons téléguider la situation de pays dont l'Afghanistan depuis ici - au sens global, sans nous donner la peine de comprendre.
Quant à mon livre, il parlera de l'Afghanistan et du monde.
Une autre aspect du contexte, outre la situation méconnue de l'Afghanistan, c'est ce qui s'est produit à Gaza, mais aussi ailleurs je suppose, le bombardement de civils sous prétexte de combattants infiltrés. On comprend bien que, si les hôpitaux sont protégés, il peut être tentant pour quiconque de s'y réfugier (voire de s'y faire soigner). Mais alors... faut-il cesser de protéger les hôpitaux et justifier les meurtres de civils? L'étape suivante étant le massacre délibéré de civils pour faire plier un pays.
J'ai été sensibilisée très jeune à ce thème, car ma famille est originaire de Modane, ville qui a été bombardée en 1943 avec des bombes incendiaires. Soi disant, ils visaient la gare, mais ils l'ont manquée (??!!) et on dû revenir plus tard finir le boulot. Beaucoup de morts, de blessés, de maisons détruites. Moi, petite, je ne comprenais pas, puisque c'étaient "nos alliés". J'en arrive à la conclusion qu'il y a bien deux camps, dans les guerres, mais que ce ne sont pas ceux qu'on croit: il y a les militaires, quel que soit leur drapeau, et les civils, quelle que soit leur nationalité. Pour modérer mon propos, je n'oublie pas, comme le disait Prévert, que c'est avec un civil vivant qu'on fait un soldat mort.
Je trouve le sujet de ce pays très actuel pour la compréhension de ce qui s'est passé après la seconde guerre mondiale. Il y a eu un partage du monde. Les blocs de l'Est et de l'Ouest. Guerre froide et ses dégâts collatéraux.
La situation s'est répétée au moment de la chute de Berlin. On a vu l'éclatement du bloc de l'Est et les conflits et les guerres qui s'en sont suivis. Parce que principalement on avait forcé dans le même bloc des pays et des cultures qui n'étaient pas, et heureusement pas homogènes. Aujroud'hui, la Roumanie paie encore et pour longtemps le prix fort.
Actuellement, nous sommes à nouveau devant un partage du monde. On exporte les conflits en Afghanistan, déjà épuisé par quatre décennies de guerre et très mal dirigé, par suite des interventions de plusieurs pays.
L'histoire même des talibans n'est pas celle de l'Afghanistan, mais de voisins qui importent la guerre.
Seulement, les médias afghans sont là et bien là. Infatigables, ils informent sur les très nombreux problèmes du pays. La société civile fait beaucoup, mais la démocratie, réelle dans la constitution fondamentale très avancée est en danger par suite d'une gouvernance indifférent aux Afghans et occupée à attiser les feux au lieu de les éteindre. Il n'y a pas de jour où les Afghans ne descendent pas dans la rue et ne demandent pas leurs droits.
Et nous dormons sur nos oreilles. C'est irresponsable!
Le "tribut" payé par l'Afghanistan à la guerre "froide" (!) est sans prix ... pourtant il sera légitime, un jour que les deux blocs "paient" pour la construction de la paix.
Votre connaissance de l'Afghanistan est un trésor, qui finira tôt ou tard à contribuer à "faire baisser les armes".
Je partage l'avis de Robert, et pousserais même l'impatience à ne pas attendre la publication de votre livre !
Un peu tendue, c'est bien normal.
Il est question de morts et de risques pour d'autres personnes dans le monde.
Les invités en ont une conscience accrue par leurs expériences propres.
Je trouve que le débat reste tout à fait audible et permet de nourrir une réflexion.
"humanitaire" ... "ingérence ?" ... "droit d'ingérence" ... "devoir d'ingérence" ... "action préventive" ... "guerre préventive" ... "bombardement préventif" ...
MSF fait de son mieux pour rester au premier stade, c'est tout à son honneur.
Pour la suite on fini dans le "délire de toute puissance".
L'empire peut-il être assez stupide pour penser qu'un bombardement finira par être perçu comme .. une "punition divine" ... par les populations bombardée ... à la longue ??? On n'ose l'imaginer ... et pourtant certains néoconservateurs ont l'air de pousser la stupidité très loin.
Un problème ? on y va, on déstabilise (en maintenant l'outil de production) et on rentre à la maison ...
"L"ami" est aussi au cœur de l'empire ; le traitement américain du sujet en est un signe.
Les aides sont comme Janus - l'aspect humanitaire et l'aspect bassement intéressé par les richesses - minière, les arts parmi lesquels les tapis, safran afghan mondialement connu et demandé, les fruits secs, l'artisanat et d'autres ressources moins avouables. Des parents ont trouvé le corps de leur fils, dépouillé de tous ses organes, y compris les yeux.
C'est devenu un territoire où chacun vient, se sert et se sucre sur le dos des Afghans dont la misère augmente chaque jour.
La paix que nos "amis" défendent est un leurre sur le terrain. Ce n'est pas la priorité, même au contraire. Ce qui compte ce sont les intérêts des uns et des autres, y compris les dirigeants actuels afghans.
Encore merci pour votre encouragement.
COMME ON PEUT LE VOIR ICI AVEC DÉLECTATION !
PG
Justine Brabant - Je crois qu'il y a quelques jours vous étiez invité de l'émission 28 minutes sur Arte, où il était question de ce bombardement.
Anne Nivat - … où vous m'avez vue, c'est la raison pour laquelle vous m'invitez là. Vous voyez comment fonctionne les médias!
Daniel Schneidermann - Une des raisons. On vous connaissait avant.
Justine Brabant - On vous connaissait avant.
Anne Nivat - Je sais comment fonctionne les médias.
Anne Nivat apprend à @si comment fonctionne les médias…
Elle vous reproche de reprendre paresseusement le travail de l'émission 28 Minutes. 28 Minutes!
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on peut quand même parler de couverure de l'événement !
Un eu lourd aussi Didier Porte, un peu populiste, non?