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Hugo, le résistant, D@ns le texte
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la première partie manque, est-ce normal?
la partie 1 n'est plus en ligne apparemment... c'est normal?
Merci pour cette émission formidable, (soit dit en passant, je trouve qu'@si en général nous offre un véritable feu d'artifice d'émissions exceptionnelles ces derniers temps, merci à tous!!!).
Cela dit, pour reprendre certaines remarques faites sur le forum, il manquait tout de même un historien. (j'avoue mon péché, je suis moi-même prof de cette belle matière). Non pour contredire les propos de votre invité mais pour contextualiser. IL ne s'agit pas de réhabiliter Napoléon III mais d'insérer son action dans le siècle. L'argument de la comptabilisation des morts est immoral, mais il faut être choqué par tous les morts, et ne pas appuyer que ceux qui arrangent. Or le coup d'État doit être réinscrit dans une séquence commençant avec les journées de juin 1848, au cours desquelles les classes possédantes ralliées à contre-cœur à la République font tirer sur les classes populaires et faisant 4 000 d'après les estimations actuelles et la répression de la Commune au cours de laquelle ces mêmes classes possédantes acceptent la République une fois écartée ce qu'elles considèrent être la fange de la société: 15 000 morts environ lors de la semaine sanglante en mai 1871. La violence d'Etat, aveugle, s'est jouée aussi ici, et de manière bien plus dramatique. Or, hélas, cent fois hélas, c'est une République qui l'a commise. La troisième république dont Hugo a fini par devenir une des gloires et qui lui fera de somptueuses funérailles officielles, à raison, est née en partie de la répression de cette commune. L'attitude de Hugo est exemplaire: s'il condamne la commune de Paris, il critique avec virulence la répression sanglante à laquelle elle a donné lieu. Mais enfin, si on veut être équitable, il ne faut pas dire: ouh le vilain Napoléon III qui s'appuie sur les armes pour arriver au pouvoir face à une gentille république qui serait vierge de toute violence. Non, c'est le siècle qui est violent, et à tout prendre, la violence du coup d'Etat, réelle, n'est pas moindre que celle des journées de juin 1848 ou de la commune. Tout cela pour dire que derrière le conflit politique se joue un conflit social qui explique les positions. Napoléon III joue les classes populaires contre les élites traditionnelles. Ne pas oublier que les députés de la 2ème république sont des notables, et qu'une grande partie d'entre eux avaient été députés sous la monarchie de juillet, à l'époque du suffrage censitaire. La peur sociale de ces députés face aux revendications populaires expliquent les journées de juin 1848 et la réforme électorale du 31 mai 1850 radiant d'un coup un tiers du corps électoral. Or ce tiers, ce sont les plus modestes, puisqu'il s'agit d'une population flottante ne pouvant justifier d'un lieu de résidence stable depuis trois ans je crois: en conséquence de quoi sont radiées les personnes changeant de lieu de vie assez souvent à la recherche de travail, donc les plus modestes.Louis Napoléon Bonaparte fait alors, en tant que président de la république, campagne pour le retrait de cette réforme: il se présente ainsi comme l'ami des classes populaires contre les notables. Or ces notables sont totalement discrédités aux yeux des parisiens depuis le journées de juin 1848. En conséquence de quoi, l'appel à la résistance de Hugo ne peut avoir d'écho à Paris: pourquoi les classes populaires, sensibles de surcroit au mythe napoléonien, iraient-elles se battre pour un régime qui exprime un mépris de classe social, que ce régime s'appelle république ou pas ne changeant rien à l'affaire. Et les fusillades du 4 décembre répondent encore à une logique de classe: ce sont des populations bourgeoises qui sont visées, ce qui ne suscite pas auprès des classes populaires une émotion intense en fonction du contexte dans lequel tout cela s'inscrit. Le tort de Hugo, et Judith vous l'avez très bien signalé, c'est d'être un moraliste: oui, cent fois oui, le coup d'État est illégal. Mais peut-on espérer avoir un soutien populaire, avoir une action efficace quand on en appelle aux armes quand, à tort ou à raison, on semble être lié à ces élites de la Deuxième république déconnectées des classes populaires? Un autre exilé, Louis Blanc, l'expliquera bien: pour lui la République n'est pas, comme pour Hugo, une fin, mais un moyen pour arriver à l'émancipation sociale des classes populaires, par une politique active de l'État allant dans ce sens.
Tout cela ne veut pas justifier le régime de Napoléon III, qui censure les médias, ne joue pas le jeu, du moins au début, d'élections libres, qui entend se passer de corps intermédiaires, laissant du coup l'individu seul face à l'État, etc. (et en ce sens, notre petit père des peuples actuel s'inscrit bien dans une logique bonapartiste, d'où les parallèles actuels). Mais la présence d'un historien, complémentaire et non pas forcément contradictoire, aurait permis d'avoir une lecture sociale du politique, et non pas seulement morale, ce qui n'aurait pas nuit. D'autant que les historiens sont des gens souvent polis et aimant beaucoup l'interdisciplinarité: le débat n'aurait pas été houleux.
Cela dit ces quelques remarques n'enlèvent rien à l'intérêt de cette très belle émission, pour laquelle je vous exprime à nouveau toute ma gratitude. Merci donc, et bonnes vacances!!! Revenez-nous vite, avec plein de belles propositions de lectures stimulantes!!!
Cela dit, pour reprendre certaines remarques faites sur le forum, il manquait tout de même un historien. (j'avoue mon péché, je suis moi-même prof de cette belle matière). Non pour contredire les propos de votre invité mais pour contextualiser. IL ne s'agit pas de réhabiliter Napoléon III mais d'insérer son action dans le siècle. L'argument de la comptabilisation des morts est immoral, mais il faut être choqué par tous les morts, et ne pas appuyer que ceux qui arrangent. Or le coup d'État doit être réinscrit dans une séquence commençant avec les journées de juin 1848, au cours desquelles les classes possédantes ralliées à contre-cœur à la République font tirer sur les classes populaires et faisant 4 000 d'après les estimations actuelles et la répression de la Commune au cours de laquelle ces mêmes classes possédantes acceptent la République une fois écartée ce qu'elles considèrent être la fange de la société: 15 000 morts environ lors de la semaine sanglante en mai 1871. La violence d'Etat, aveugle, s'est jouée aussi ici, et de manière bien plus dramatique. Or, hélas, cent fois hélas, c'est une République qui l'a commise. La troisième république dont Hugo a fini par devenir une des gloires et qui lui fera de somptueuses funérailles officielles, à raison, est née en partie de la répression de cette commune. L'attitude de Hugo est exemplaire: s'il condamne la commune de Paris, il critique avec virulence la répression sanglante à laquelle elle a donné lieu. Mais enfin, si on veut être équitable, il ne faut pas dire: ouh le vilain Napoléon III qui s'appuie sur les armes pour arriver au pouvoir face à une gentille république qui serait vierge de toute violence. Non, c'est le siècle qui est violent, et à tout prendre, la violence du coup d'Etat, réelle, n'est pas moindre que celle des journées de juin 1848 ou de la commune. Tout cela pour dire que derrière le conflit politique se joue un conflit social qui explique les positions. Napoléon III joue les classes populaires contre les élites traditionnelles. Ne pas oublier que les députés de la 2ème république sont des notables, et qu'une grande partie d'entre eux avaient été députés sous la monarchie de juillet, à l'époque du suffrage censitaire. La peur sociale de ces députés face aux revendications populaires expliquent les journées de juin 1848 et la réforme électorale du 31 mai 1850 radiant d'un coup un tiers du corps électoral. Or ce tiers, ce sont les plus modestes, puisqu'il s'agit d'une population flottante ne pouvant justifier d'un lieu de résidence stable depuis trois ans je crois: en conséquence de quoi sont radiées les personnes changeant de lieu de vie assez souvent à la recherche de travail, donc les plus modestes.Louis Napoléon Bonaparte fait alors, en tant que président de la république, campagne pour le retrait de cette réforme: il se présente ainsi comme l'ami des classes populaires contre les notables. Or ces notables sont totalement discrédités aux yeux des parisiens depuis le journées de juin 1848. En conséquence de quoi, l'appel à la résistance de Hugo ne peut avoir d'écho à Paris: pourquoi les classes populaires, sensibles de surcroit au mythe napoléonien, iraient-elles se battre pour un régime qui exprime un mépris de classe social, que ce régime s'appelle république ou pas ne changeant rien à l'affaire. Et les fusillades du 4 décembre répondent encore à une logique de classe: ce sont des populations bourgeoises qui sont visées, ce qui ne suscite pas auprès des classes populaires une émotion intense en fonction du contexte dans lequel tout cela s'inscrit. Le tort de Hugo, et Judith vous l'avez très bien signalé, c'est d'être un moraliste: oui, cent fois oui, le coup d'État est illégal. Mais peut-on espérer avoir un soutien populaire, avoir une action efficace quand on en appelle aux armes quand, à tort ou à raison, on semble être lié à ces élites de la Deuxième république déconnectées des classes populaires? Un autre exilé, Louis Blanc, l'expliquera bien: pour lui la République n'est pas, comme pour Hugo, une fin, mais un moyen pour arriver à l'émancipation sociale des classes populaires, par une politique active de l'État allant dans ce sens.
Tout cela ne veut pas justifier le régime de Napoléon III, qui censure les médias, ne joue pas le jeu, du moins au début, d'élections libres, qui entend se passer de corps intermédiaires, laissant du coup l'individu seul face à l'État, etc. (et en ce sens, notre petit père des peuples actuel s'inscrit bien dans une logique bonapartiste, d'où les parallèles actuels). Mais la présence d'un historien, complémentaire et non pas forcément contradictoire, aurait permis d'avoir une lecture sociale du politique, et non pas seulement morale, ce qui n'aurait pas nuit. D'autant que les historiens sont des gens souvent polis et aimant beaucoup l'interdisciplinarité: le débat n'aurait pas été houleux.
Cela dit ces quelques remarques n'enlèvent rien à l'intérêt de cette très belle émission, pour laquelle je vous exprime à nouveau toute ma gratitude. Merci donc, et bonnes vacances!!! Revenez-nous vite, avec plein de belles propositions de lectures stimulantes!!!
Ouiii, merci pour cette belle émission. C'est toujours intéressant d'aller trifouiller les entrailles des géants de la littérature. On se rend compte qu'ils sont plus complexes que ce que les images d'Epinal ont bien voulu en garder.. Ca me donne bien envie, à moi aussi, d'aller découvrir ce pavé...
Pour info, il est en accès libre à l'adresse suivante (préface et annotations comprises) http://groupugo.div.jussieu.fr/Histoire_crime/Default.htm
Et j'ai eu l'occasion de consulter la biographie de JM Hovasse : elle est très très bien ! :)
Sans transition : super pour le théâtre, Judith !! Il faudra a-bso-lu-ment faire de la pub dans la rubrique ego du site !!!
Par contre, j'ai loupé le coche pour France inter... Les chroniques de l'été en pente en douce ne sont plus écoutables, grrrrr. Y en a-t-il encore d'autres prévues ?
Bel été à toute l'équipe,
Carmarlette
Pour info, il est en accès libre à l'adresse suivante (préface et annotations comprises) http://groupugo.div.jussieu.fr/Histoire_crime/Default.htm
Et j'ai eu l'occasion de consulter la biographie de JM Hovasse : elle est très très bien ! :)
Sans transition : super pour le théâtre, Judith !! Il faudra a-bso-lu-ment faire de la pub dans la rubrique ego du site !!!
Par contre, j'ai loupé le coche pour France inter... Les chroniques de l'été en pente en douce ne sont plus écoutables, grrrrr. Y en a-t-il encore d'autres prévues ?
Bel été à toute l'équipe,
Carmarlette
Affreuses vacances d'été qui me laissent orphelin judith de votre truculence, de vos mains qui brassent l'air pour se saisir d'une idée, d'un mot. Chapeau pour votre émission qui va chercher dans les entrailles du texte, restez à la maison,ne vous laissez pas séduire par les sirènes du Mercato, vous perdriez votre âme et moi ma muse.
Sur lemonde.fr, depuis le 10/7, et pour quelques jours encore en accès gratuit, un texte de Pierre Zaoui sur la littérature et les différents rôles qu'on peut lui assigner dans nos vies de lecteurs, voire de critiques... Une réflexion qui m'a semblé côtoyer par endroit des questions et des échanges rencontrés par ici aussi.
Emission très intéressante et bien menée,...
et merci aussi pour les "trucs", "mecs", "ouais"...
On n'est pas chez les prouts prouts cathos...
et merci aussi pour les "trucs", "mecs", "ouais"...
On n'est pas chez les prouts prouts cathos...
bravo judith quel boulot !
j'ai mis beaucoup de temps pour regarder cette émission car je savais qu'il me faudrait une bonne écoute.effectivement c'est trés riche
comment ce fait-il que cet ouvrage à été si peu édité?
bravo
j'ai mis beaucoup de temps pour regarder cette émission car je savais qu'il me faudrait une bonne écoute.effectivement c'est trés riche
comment ce fait-il que cet ouvrage à été si peu édité?
bravo
Une superbe émission d'avant vacances qui me fait dire "vivement la rentrée !" :-)
merci pour cette émission
Performance ! c'est le mot qui me vient à l'esprit après visionnage. Quelle performance vous nous proposez là tous les deux ! Vue la température ambiante au moment de l'enregistrement, vu le poids du pavé présenté, vu la taille du géant littéraire, ça aurait pu être d'une lourdeur et d'un ennui écrasant cette affaire. Au lieu de ça, c'est d'une légèreté, d'une fluidité rare et d'un intérêt ravageur : 700 pages ? même pas peur ! j'y cours !
Donc merci à vous deux et tout particulièrement à Judith qui m'a incité dimanche à ne pas zapper cette dernière émission, ce que je m'apprêtais volontiers à faire. Elle avait raison et je m'empresse de passer le message à tous ceux qui passeraient nonchalamment par ici en se disant "ouarf ! papi Hugo et Napoléon III ? c'est de l'histoire ancienne ça !" Ben non, pas vraiment, semble-t-il... et comme c'est aussi de la littérature, faudrait être fou pour passer sans s'arrêter !
Donc merci à vous deux et tout particulièrement à Judith qui m'a incité dimanche à ne pas zapper cette dernière émission, ce que je m'apprêtais volontiers à faire. Elle avait raison et je m'empresse de passer le message à tous ceux qui passeraient nonchalamment par ici en se disant "ouarf ! papi Hugo et Napoléon III ? c'est de l'histoire ancienne ça !" Ben non, pas vraiment, semble-t-il... et comme c'est aussi de la littérature, faudrait être fou pour passer sans s'arrêter !
Très bonne émission :) Merci pour cet entretien passionnant.
Ah que j'aime ces "pépites"...!
Merci Judith, d'avoir mis le doigt sur le Victor Hugo pratiquant l'introspection : cela me donne encore plus le désir de découvrir ce texte qui, même s'il "mélange" les points de vue de l'auteur (ce qui peut nuire à sa clarté, si j'ai bien compris), doit permettre d'approcher l'homme autant que l'écrivain quand sa vie est au coeur d'une tempête.
Et bravo pour le résultat de votre travail, passionné et passionnant !
Merci Judith, d'avoir mis le doigt sur le Victor Hugo pratiquant l'introspection : cela me donne encore plus le désir de découvrir ce texte qui, même s'il "mélange" les points de vue de l'auteur (ce qui peut nuire à sa clarté, si j'ai bien compris), doit permettre d'approcher l'homme autant que l'écrivain quand sa vie est au coeur d'une tempête.
Et bravo pour le résultat de votre travail, passionné et passionnant !
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Excellente émission,peut-être la meilleure de puis le début.Continuez sur cette voie, un ou deux intervenants,excellents comme cet interlocuteur.
Judith, Bravo et merci .
Judith, Bravo et merci .
Étant nouvel abonné du site je commencerais tout simplement par un gros "merci d'exister". Merci pour votre indépendance et votre ténacité à vous exprimer sans autocensure si commune dans notre parodie de démocrassie (non non la c'est pas une faute d'orthographe).
Mais aussi merci a Judith, ton choix de t'exprimer en langage "populaire soutenu" m'a permis pour une fois de suivre une émission littéraire jusqu'au bout. Ton émission m'a même donnée l'envie de lire victor Hugo que mes profs de français m'avaient appris naguère a détester ainsi que la plupart des auteurs étudiés alors. Bravo, je te jure que tu as réaliser là un petit miracle. Je rajouterais également qu'une langue n'est vivante que si elle évolue et que le langage populaire et le croisement des cultures sont les deux mamelles de cet évolution.
Bon maintenant, un petit détail, je tenais a rappeler que le plan d'extermination des nazis ne comportait pas exclusivement les juifs mais que les opposants politique, les handicapés et les Tziganes y étaient intégrés. Pourquoi n'en entendons nous jamais parler, ces catégories ne sont elle pas assez importante pour nous ou est-il plus correct de parler de guerre d'influence des peuples. Peu importe, je voudrais juste rappeler que le peuple le plus meurtrie de cette abomination est belle et bien le peuple Tzigane qui vit mourir dans ces camps la moitié de leur population. Je ne désir pas ici faire du classement de l'horreur mais juste poser la question pourquoi? Les Tziganes et les handicapés ne sont-ils pas digne d'intérêt et les opposants politiques n'ont ils eu que ce qu'ils méritaient?... Vraiment, je ne comprend pas et je l'avoue, cela m'énerve.
En me relisant, je voudrais juste préciser que je ne fais là le procès de personne et encore moins de l'émission mais que j'ai trouver la une tribune qui m'a permis de m'exprimer sur un sujet qui me tient a cœur.
Pour en revenir a l'émission je vous dis bravo et continué comme ça.
Mais aussi merci a Judith, ton choix de t'exprimer en langage "populaire soutenu" m'a permis pour une fois de suivre une émission littéraire jusqu'au bout. Ton émission m'a même donnée l'envie de lire victor Hugo que mes profs de français m'avaient appris naguère a détester ainsi que la plupart des auteurs étudiés alors. Bravo, je te jure que tu as réaliser là un petit miracle. Je rajouterais également qu'une langue n'est vivante que si elle évolue et que le langage populaire et le croisement des cultures sont les deux mamelles de cet évolution.
Bon maintenant, un petit détail, je tenais a rappeler que le plan d'extermination des nazis ne comportait pas exclusivement les juifs mais que les opposants politique, les handicapés et les Tziganes y étaient intégrés. Pourquoi n'en entendons nous jamais parler, ces catégories ne sont elle pas assez importante pour nous ou est-il plus correct de parler de guerre d'influence des peuples. Peu importe, je voudrais juste rappeler que le peuple le plus meurtrie de cette abomination est belle et bien le peuple Tzigane qui vit mourir dans ces camps la moitié de leur population. Je ne désir pas ici faire du classement de l'horreur mais juste poser la question pourquoi? Les Tziganes et les handicapés ne sont-ils pas digne d'intérêt et les opposants politiques n'ont ils eu que ce qu'ils méritaient?... Vraiment, je ne comprend pas et je l'avoue, cela m'énerve.
En me relisant, je voudrais juste préciser que je ne fais là le procès de personne et encore moins de l'émission mais que j'ai trouver la une tribune qui m'a permis de m'exprimer sur un sujet qui me tient a cœur.
Pour en revenir a l'émission je vous dis bravo et continué comme ça.
Je ne ferai pas un commentaire très long - la chaleur accablante ici aussi finit par m'étourdir - mais, quand vous parlez d'une imposture éventuelle de Hugo, ubiquiste et omniscient, je me souviens du Hugo des Contemplations, qui antidatait des parties du recueil, s'inventait des souvenirs, en idéalisait d'autres, pour construire un personnage, celui de Hugo-l'homme-siècle. Cette réécriture de sa vie passe aussi bien par l'invention d'un combat politique libéral linéaire que par le clivage factice entre sa vie avant la mort de sa fille Léopoldine et celle d'après, champ de ruines et de désolation...
Il fallait bien son génie pour faire de sa vie sa plus belle œuvre !
Il fallait bien son génie pour faire de sa vie sa plus belle œuvre !
Une émission très intéressante, qui m'a passionné.
Seule petite gêne, comme un caillou dans la chaussure, le fait qu'il n'y ait qu'un invité, et que le débat, ou plutôt la discussion qui en résulte, soit encombrée, de la part de Judith, des mots "truc", "mec" et "ouais" toutes les deux phrases. J'ai l'impression que celle-ci s'est laissée emporter un petit peu, en oubliant à certains moments qu'il y avait une caméra, et des gens à regarder, un certaine apparence sérieuse de prof à conserver. Un niveau de langue un demi-ton au-dessus aurait été parfait, à mes yeux.
Deuxième petit point pas forcément très habile : le rapprochement tenté par Judith entre Napoléon III et Sarkozy (et bien entendu qu'elle n'était pas la première à faire). Il m'a semblé un peu lourd, pas très pertinent, et contre-productif vis-à-vis de l'idée que celle-ci cherchait à faire passer, à savoir la nécessité d'être vigilant sur les confiscations successives du pouvoir au profit de l'exécutif (nécessité rappelée quelques secondes plus tard, après la réponse de Jean-Marc Hovasse). Cette question aurait pu, à mon sens toujours, rester en suspens, ce parallèle, forcément excessif, n'ayant pas grand intérêt en-dehors du trait d'esprit. Quant à cette nécessité de vigilance vis-à-vis des dérives du pouvoir, elle était sous-entendue pendant tout le sujet. Bref, ce passage donne l'impression d'une tentative de récupération politique d'Hugo, nullement nécessaire étant donné le contenu de son œuvre.
Seule petite gêne, comme un caillou dans la chaussure, le fait qu'il n'y ait qu'un invité, et que le débat, ou plutôt la discussion qui en résulte, soit encombrée, de la part de Judith, des mots "truc", "mec" et "ouais" toutes les deux phrases. J'ai l'impression que celle-ci s'est laissée emporter un petit peu, en oubliant à certains moments qu'il y avait une caméra, et des gens à regarder, un certaine apparence sérieuse de prof à conserver. Un niveau de langue un demi-ton au-dessus aurait été parfait, à mes yeux.
Deuxième petit point pas forcément très habile : le rapprochement tenté par Judith entre Napoléon III et Sarkozy (et bien entendu qu'elle n'était pas la première à faire). Il m'a semblé un peu lourd, pas très pertinent, et contre-productif vis-à-vis de l'idée que celle-ci cherchait à faire passer, à savoir la nécessité d'être vigilant sur les confiscations successives du pouvoir au profit de l'exécutif (nécessité rappelée quelques secondes plus tard, après la réponse de Jean-Marc Hovasse). Cette question aurait pu, à mon sens toujours, rester en suspens, ce parallèle, forcément excessif, n'ayant pas grand intérêt en-dehors du trait d'esprit. Quant à cette nécessité de vigilance vis-à-vis des dérives du pouvoir, elle était sous-entendue pendant tout le sujet. Bref, ce passage donne l'impression d'une tentative de récupération politique d'Hugo, nullement nécessaire étant donné le contenu de son œuvre.
Je comprends bien ce que vous voulez dire sur l'encombrement de la discussion, mais quand vous aurez trouvé un présentateur qui comme Judith lit à fond les textes en prenant une foultitude de notes puis structure et mène les débats avec intelligence et finesse, je serais avec vous pour lui reprocher ce tout petit travers.
Pour les "trucs", les "ouais", les "mecs" : ce n'est certainement pas un oubli de la caméra. C'est une pratique, un peu abusive, je le concède, de familiarisation - dans tous les sens du terme - qui est issue d'une démarche très volontaire : désinhiber tout le monde (et notamment les "derniers de la classe") ; ce n'est pas parce qu'on aime - et qu'on parle de - la littérature qu'on doit être collet monté, cul serré, bouche en cul de poule. La littérature, c'est la langue, toutes les langues, même les plus grossières. Et les écrivains sont des hommes comme tout le monde, quel que soit leur génie. Il m'importe qu'on puisse en parler librement et que chacun se sente à l'aise pour s'en emparer avec ses propres mots. Même l'immense Victor Hugo. Vous aurez remarqué que mes "chutes" dans la langue vulgaire n'empêchent pas une construction syntaxique rigoureuse, et un vocabulaire parfois très soutenu : ce n'est donc pas un relâchement, mais un procédé. Qui a notamment pour vocation de casser "l'image sérieuse du prof", que je n'ai nullement envie de manifester.
Merci Judith de prendre la peine de répondre.
J'ai bien remarqué que dans les autres émissions, vous ne faisiez pas la maîtresse d'école, et que vous vous efforciez de parler une langue naturelle, ce qui allait bien pour mettre les intervenants en confiance, sans vous prendre démesurément au sérieux.
Sauf que dans cette émission, il n'y a qu'un seul invité. Ce n'est pas un débat, mais une discussion entre deux personnes autour d'un livre et d'un thème, fort intéressante d'ailleurs. Je n'ai pas fait de minutage, mais il me semble que vous avez plus de la moitié du temps de parole. Que vous mettiez en confiance l'invité, que vous parliez simplement pour ne pas gêner le spectateur, c'est tout à fait naturel. En revanche, j'ai trouvé que ça faisait un peu beaucoup à la longue.
Notez que ce n'est pas non plus terriblement dérangeant, et que ça n'empêche pas d'apprécier l'émission. D'ailleurs, en ce qui concerne la discussion que vous avez eue, hors caméra, j'aurais été dans le même registre que vous (à ceci près que je n'aurais bien entendu pas pu aller aussi loin dans l'analyse). Devant la caméra, sans être cul serré, il me semble que j'aurais essayé, sans changer le contenu ni la formulation de la phrase, de ne pas abuser de ces termes, vu le long temps de parole (en même temps, je n'ai jamais présenté d'émission).
Bon, voila, c'est à peu près tout. C'était plus un détail qu'autre chose de toute façon. Une impression bizarre, un petit truc qui ne collait pas avec le reste.
J'ai bien remarqué que dans les autres émissions, vous ne faisiez pas la maîtresse d'école, et que vous vous efforciez de parler une langue naturelle, ce qui allait bien pour mettre les intervenants en confiance, sans vous prendre démesurément au sérieux.
Sauf que dans cette émission, il n'y a qu'un seul invité. Ce n'est pas un débat, mais une discussion entre deux personnes autour d'un livre et d'un thème, fort intéressante d'ailleurs. Je n'ai pas fait de minutage, mais il me semble que vous avez plus de la moitié du temps de parole. Que vous mettiez en confiance l'invité, que vous parliez simplement pour ne pas gêner le spectateur, c'est tout à fait naturel. En revanche, j'ai trouvé que ça faisait un peu beaucoup à la longue.
Notez que ce n'est pas non plus terriblement dérangeant, et que ça n'empêche pas d'apprécier l'émission. D'ailleurs, en ce qui concerne la discussion que vous avez eue, hors caméra, j'aurais été dans le même registre que vous (à ceci près que je n'aurais bien entendu pas pu aller aussi loin dans l'analyse). Devant la caméra, sans être cul serré, il me semble que j'aurais essayé, sans changer le contenu ni la formulation de la phrase, de ne pas abuser de ces termes, vu le long temps de parole (en même temps, je n'ai jamais présenté d'émission).
Bon, voila, c'est à peu près tout. C'était plus un détail qu'autre chose de toute façon. Une impression bizarre, un petit truc qui ne collait pas avec le reste.
Ce procédé a très bien fonctionné sur moi ! Vous me désinhibez parfaitement et me donnez envie de lire ce texte qui a l'air. Même si historiquement parlant, je ne suis pas d'accord avec tout ce qui a été dit : fan de 1848 et des Rad-Soc, j'en veux beaucoup à l'homme politique Hugo d'avoir choisi Louis Napoléon Bonaparte. D'autres que lui avaient très bien vu venir le danger ! Après je ne suis pas contre réhabiliter le Second Empire, pas le crime originel mais la suite, puisque ce n'est pas tant Napoléon III que les conservateurs du Parti de l'Ordre qui ont mis à mal la Seconde République et les droits du peuple. Je rejoins là dessus Potiron.
Mais cette émission n'était pas historique mais littéraire et tant mieux puisqu'elle m'ouvre à d'autres horizons. Merci !
Mais cette émission n'était pas historique mais littéraire et tant mieux puisqu'elle m'ouvre à d'autres horizons. Merci !
L'important est qu'au final ce qui est dit ait du sens et que les écarts familiers ne soient pas là pour cacher le fait qu'on ait rien à dire. Quand les "mecs", "trucs", "ouais" s'inscrivent dans une construction rigoureuse j'ai vraiment l'impression qu'on me parle, qu'on ne cherche pas à m'exclure d'un cercle "d'initiés" et que l'animateur me reconnait la capacité de comprendre même si je n'ai pas bac+X.
Merci Judith, ne changez rien.
Merci Judith, ne changez rien.
Emission très enrichissante - Votre discussion était passionnante, et à mon avis, le fait que l'interlocuteur n'était pas historien n'enlevait rien à l'affaire et permettait de cantonner le sujet au niveau littéraire.
Mais le débat historique serait bienvenu, mais pas vraiment la raison d'être d'@SI.
Mais le débat historique serait bienvenu, mais pas vraiment la raison d'être d'@SI.
Mercu Judith pour cette émission passionnante, servie à la fois par le fond (magnifique sujet, j'ai failli m'offrir ce livre une bonne demi douzaine de fois ces dernières semaines, repoussant chaque fois son achat - cette fois-ci c'est bon je crois que je vais me ruer sur l'oeuvre-) et par la forme : c'est en effet une excellente formule.
Le dialogue entre vous-même et l'invité permet à la parole de se déployer, comme jamais.
Le dialogue entre vous-même et l'invité permet à la parole de se déployer, comme jamais.
Asinautes, vous devriez vraiment regarder cette émission.
Vous y apprendrez ce que c'est qu'une forfaiture, et pourquoi il faudrait, aujourd'hui, songer à l'utiliser un peu quand même.
Vous y découvrirez, effarés, le premier crime contre l'humanité dénoncé comme tel.
Enfin, une petite veille de presse sur Internet vous amènera à comprendre de quoi causent nos deux amis à la fin du set, lorsqu'on découvre que la France de droite d'aujourd'hui fait tout son possible, même si ça reste à peu près discret, pour réhabilliter le Nano numéro 3.
Discret "sauf à Nice", précise JM.Hovasse, où Estrosi en fait des tonnes.
Oui mais c'est Napoléon III, ert c'est Estrosi.
Vous y apprendrez ce que c'est qu'une forfaiture, et pourquoi il faudrait, aujourd'hui, songer à l'utiliser un peu quand même.
Vous y découvrirez, effarés, le premier crime contre l'humanité dénoncé comme tel.
Enfin, une petite veille de presse sur Internet vous amènera à comprendre de quoi causent nos deux amis à la fin du set, lorsqu'on découvre que la France de droite d'aujourd'hui fait tout son possible, même si ça reste à peu près discret, pour réhabilliter le Nano numéro 3.
Discret "sauf à Nice", précise JM.Hovasse, où Estrosi en fait des tonnes.
Oui mais c'est Napoléon III, ert c'est Estrosi.
Je viens de commncer à regarder.
- Merci pour le rappel, j'avais pas tilté
- Et j'avais une question: il semble qu'il y ait plusieurs sous titre à ce livre. Pourquoi? Mais peut être y répondez vous.
- Vous avez entamé la désobeissance civile devant Apple?
Par avance, merci....( En parlant désobeissance civique, travail, argent, 238, tout ça, tout ça. 40 millions même globaux, c'est prix du marché, si tout est ok... prix marchés parisiens avec banlieusards, (les gens qui construiraient un truc qui ne leur fera surment pas du bien!!) sur le chantier... tous en CDI, toutes réglementations respectées à la lettre, sans mouvements sociaux, ou arrêt de travaux pour causes légales pour non respect des normes dans tels ou tels domaines...Et là c'est plus 40 millions ou un an qu'il faut!! une jolie danseuse à l'Ump (j'ai enlevé le AAA au parti....). Bon j'ai fais court)
- Merci pour le rappel, j'avais pas tilté
- Et j'avais une question: il semble qu'il y ait plusieurs sous titre à ce livre. Pourquoi? Mais peut être y répondez vous.
- Vous avez entamé la désobeissance civile devant Apple?
Par avance, merci....( En parlant désobeissance civique, travail, argent, 238, tout ça, tout ça. 40 millions même globaux, c'est prix du marché, si tout est ok... prix marchés parisiens avec banlieusards, (les gens qui construiraient un truc qui ne leur fera surment pas du bien!!) sur le chantier... tous en CDI, toutes réglementations respectées à la lettre, sans mouvements sociaux, ou arrêt de travaux pour causes légales pour non respect des normes dans tels ou tels domaines...Et là c'est plus 40 millions ou un an qu'il faut!! une jolie danseuse à l'Ump (j'ai enlevé le AAA au parti....). Bon j'ai fais court)
*Histoire d'un crime est aussi en lecture sur Wikisource (Vous pourriez mettre un petit lien vers Amazon ou autre pour le bouquin.. et n'oubliez pas de teaser les sites qui vendent l'émission...)
*Pour encadrer ce récit:
Hugo et la guerre Par Claude Millet lecture et références à Histoire d'un crime sur Google
Préface pour servir à L'histoire d'un crime, de Victor Hugo
*Pour encadrer ce récit:
Hugo et la guerre Par Claude Millet lecture et références à Histoire d'un crime sur Google
Préface pour servir à L'histoire d'un crime, de Victor Hugo
Émission fort intéressante sur un tas de choses, notamment la personnalité de Victor Hugo, sa manière de présenter l'irruption du sentiment politique, de la poussée insurrectionnelle, dans sa façon très raisonnable d'appréhender habituellement la chose politique.
Toutefois - on va encore m'accuser de faire un caprice ;o> - c'est tout de même curieux cette manière de parler d'Histoire sans historien. Pourquoi n'y avait-il qu'un spécialiste de littérature tout acquis à la cause hugolienne (ce qui se comprend) pour discuter de ce livre dans sa dimension historique ? C'est un peu facile de considérer avec quelque mépris étonné la "réhabilitation" de Napoléon III par "des historiens" dont vous ne précisez pas qui ils sont, ni le contexte historiographique dans lequel ils se trouvent, et encore moins ce qu'ils disent exactement… Tiens, avez-vous pensé à convier quelqu'un comme Éric Anceau à la fête ? Il y a quand même de la marge entre ses recherches et l'utilitarisme crétin d'Estrosi à Nice (très justement dénoncé par M. Hovasse -on voit bien comment un renversement positif de Napoléon III peut servir de pilier "historique" à l'idéologie ultralibérale). Entendons-nous bien : je comprends que D@ns le texte est une émission essentiellement littéraire, mais, outre le fait que je trouve stupide de cloisonner les disciplines (ce que vous ne faites heureusement pas), il m'a semblé justement que vous avez essentiellement parlé d'Histoire, mettant un peu (trop) de côté la dimension littéraire du texte. Normal, direz-vous, c'est un texte engagé, c'est un texte politique. Oui-da, mais j'aurais aimé alors en savoir plus.
J'aurais voulu savoir, par exemple, pourquoi Hugo a admiré (sans trop de réserve, je crois) Napoléon Ier malgré ses crimes et haï Napoléon III pour les siens. Car si Hugo voulait nommer le neveu Napoléon le Petit, il fallait bien qu'il considérât le premier comme un Grand -il l'a dit nettement, d'ailleurs, si je ne m'abuse. Héritage paternel, fascination pour un ambitieux aventurier rétrospectivement grandi par les mesquineries de la Restauration ?J'incline à penser, de mon côté, que "le neveu", pour détestable qu'il soit, l'est toutefois beaucoup moins que "l'oncle" qui aurait accompli de si grandes choses et dont on se sert si souvent pour le rabaisser. Est-ce une simple question de principe ? Ne peut-on pas dire que Napoléon Ier a lui aussi trahi ses engagements républicains ? N'a-t-il pas lui aussi procédé à un coup d'État en grande partie réactionnaire ? N'est-t-il pas le responsable direct de milliers de morts dans ces guerres permanentes entreprises pour servir sa mégalomanie ?
Quels enjeux historiques généraux, mais aussi individuels, reposent donc sous cette dénonciation violente (et parfaitement légitime, ceci dit) du coup d'État ? Dépit face à la trahison d'un homme en lequel il avait placé quelques espoirs et sa confiance ? Pourquoi ne condamna-t-il pas avec la même violence récurrente et minutieuse la naissance de la IIème et de la IIIème République, qui se sont affirmées respectivement dans la répression sanglante des mouvements ouvriers et dans le massacre de l'insurrection communarde ? On dirait que le 2 décembre 1851 est pour lui une obsession : pensa-t-il après coup avoir manqué une occasion d'agir à ce moment, s'en est-il voulu de ne pas en avoir fait plus alors qu'il le pouvait (il était au cœur des événements, et j'ai appris dans votre riche échange qu'il a pu concevoir en son for intérieur quelque culpabilité quant à la mort de Baudin) ? D'ailleurs, d'un point de vue littéraire, une étude plus étayée des correspondances entre ce livre et les Misérables aurait été passionnante...
En tout cas, cette façon de reporter sur Louis-Napoléon Bonaparte seul l'entière responsabilité des massacres suivant le coup d'État en lui attribuant rien moins que la paternité du crime contre l'humanité (est-ce un euphémisme pour le terme de "génocide", d'ailleurs, dans votre interrogation ?) et de la "naissance du terrorisme d'État" (alors même que la pratique est ancienne ; on peut déjà la trouver chez Machiavel qui en fait un des ressorts de la politique du Prince), et en plus en faire un précurseur de Vichy, c'est un peu abuser. Déjà dans la chronique semi-introductive à l'émission, vous parliez, fort peu à propos, de "dictature militaire". Vous semblez oublier que le XIXème siècle est celui des révoltes, des révolutions et des répressions, les deux étant extrêmement violentes et meurtrières (et ce sont essentiellement et massivement les classes populaires qui en font les frais). Le savoir ne sert pas à "minimiser" les crimes, mais à les remettre dans un contexte où la tolérance à la violence est globalement beaucoup plus élevée qu'aujourd'hui, et ce des deux côtés des barricades. Les massacres de masse et la violence de l'État contre "le peuple" ne sont pas nées avec Napoléon III, et s'il a organisé un climat de suspicion et de répression pendant et après le coup d'État, il n'est pas certain que ce soit lui qui ait donné l'ordre de tirer sur la foule et de massacrer aux alentours à grands coups de baïonnette (en revanche, il est bien responsable en dernier ressort du climat de tension qui fut propice à la nervosité de l'armée -mais ça le distingue quand même d'Hitler à qui vous faites référence de façon à peine voilée).
Aussi bien, pourquoi n'avoir pas mentionné un simple fait : la Seconde République est tombée parce que les républicains étaient minoritaires en France et à l'Assemblée, et qu'à peine née, le parti de l'Ordre s'est acharné consciencieusement à la détruire de l'intérieur. Voyez la restriction du suffrage universel en 1850 : grâce à une modification en apparence mineure de la loi -un jeu sur les mots-, on a restreint le corps électoral à 6 millions d'hommes, contre 9 millions au départ - 1/3 donc - avec la bénédiction du prince-président qui manœuvrait dans son coin pour délégitimer l'Assemblée. Hugo le savait, il l'avait prédit dans un discours à l'Assemblée où, à ce propos, il affirme notamment qu'enlever le droit de vote au peuple, c'est lui donner un droit à l'insurrection. C'est ce qui explique la répression contre les députés "de droite" (notamment les monarchistes) et leur résistance au coup d'État : ils ne souhaitaient pas que Louis-Napoléon, ce pantin qu'ils croyaient mener, leur coupât l'herbe sous le pied dans la restauration d'un régime de type monarchique assise sur la destruction totale de la République.
Bref, une exploration plus poussée du contexte aurait été bienvenue dans le sens où elle aurait contribué à mettre en relief la complexité, l'ambiguïté (donc l'humanité, en définitive) d'Hugo dans son rapport au coup d'État et à Louis-Napoléon.
Alors oui, je prêche pour ma paroisse (enfin, pas totalement, parce que je suis plutôt du côté de l'emportement rageur d'Hugo dans cette affaire), mais où sont donc les historiens ? De la rigueur historique (je n'ai pas parlé d'objectivité, hein, on peut être rigoureux et engagé), il en manquait pour de Gaulle, il en manque pour Hugo (et c'est le seul parallélisme que je me permettrai entre ces deux "granzommes" ; c'est, pardonnez-moi, un peu léger de les identifier sur le reste -résistance, exil, etc... qui n'ont juste rien à voir -, alors qu'en revanche, il est quelques similitudes entre de Gaulle et Napoléon III, notamment dans leur conception de l'union plébiscitaire entre le peuple et le chef, mais bon, les parallélismes sont toujours hasardeux).
En même temps, il avait l'air de faire bigrement chaud, vous n'auriez peut-être pas eu l'énergie de développer tout ça… Et puis, un dialogue calme est plus bénéfique aux méninges qu'une engueulade désordonnée entre un anti compulsif et un pro condescendant à laquelle la dernière émission avait donné lieu.
Toutefois - on va encore m'accuser de faire un caprice ;o> - c'est tout de même curieux cette manière de parler d'Histoire sans historien. Pourquoi n'y avait-il qu'un spécialiste de littérature tout acquis à la cause hugolienne (ce qui se comprend) pour discuter de ce livre dans sa dimension historique ? C'est un peu facile de considérer avec quelque mépris étonné la "réhabilitation" de Napoléon III par "des historiens" dont vous ne précisez pas qui ils sont, ni le contexte historiographique dans lequel ils se trouvent, et encore moins ce qu'ils disent exactement… Tiens, avez-vous pensé à convier quelqu'un comme Éric Anceau à la fête ? Il y a quand même de la marge entre ses recherches et l'utilitarisme crétin d'Estrosi à Nice (très justement dénoncé par M. Hovasse -on voit bien comment un renversement positif de Napoléon III peut servir de pilier "historique" à l'idéologie ultralibérale). Entendons-nous bien : je comprends que D@ns le texte est une émission essentiellement littéraire, mais, outre le fait que je trouve stupide de cloisonner les disciplines (ce que vous ne faites heureusement pas), il m'a semblé justement que vous avez essentiellement parlé d'Histoire, mettant un peu (trop) de côté la dimension littéraire du texte. Normal, direz-vous, c'est un texte engagé, c'est un texte politique. Oui-da, mais j'aurais aimé alors en savoir plus.
J'aurais voulu savoir, par exemple, pourquoi Hugo a admiré (sans trop de réserve, je crois) Napoléon Ier malgré ses crimes et haï Napoléon III pour les siens. Car si Hugo voulait nommer le neveu Napoléon le Petit, il fallait bien qu'il considérât le premier comme un Grand -il l'a dit nettement, d'ailleurs, si je ne m'abuse. Héritage paternel, fascination pour un ambitieux aventurier rétrospectivement grandi par les mesquineries de la Restauration ?J'incline à penser, de mon côté, que "le neveu", pour détestable qu'il soit, l'est toutefois beaucoup moins que "l'oncle" qui aurait accompli de si grandes choses et dont on se sert si souvent pour le rabaisser. Est-ce une simple question de principe ? Ne peut-on pas dire que Napoléon Ier a lui aussi trahi ses engagements républicains ? N'a-t-il pas lui aussi procédé à un coup d'État en grande partie réactionnaire ? N'est-t-il pas le responsable direct de milliers de morts dans ces guerres permanentes entreprises pour servir sa mégalomanie ?
Quels enjeux historiques généraux, mais aussi individuels, reposent donc sous cette dénonciation violente (et parfaitement légitime, ceci dit) du coup d'État ? Dépit face à la trahison d'un homme en lequel il avait placé quelques espoirs et sa confiance ? Pourquoi ne condamna-t-il pas avec la même violence récurrente et minutieuse la naissance de la IIème et de la IIIème République, qui se sont affirmées respectivement dans la répression sanglante des mouvements ouvriers et dans le massacre de l'insurrection communarde ? On dirait que le 2 décembre 1851 est pour lui une obsession : pensa-t-il après coup avoir manqué une occasion d'agir à ce moment, s'en est-il voulu de ne pas en avoir fait plus alors qu'il le pouvait (il était au cœur des événements, et j'ai appris dans votre riche échange qu'il a pu concevoir en son for intérieur quelque culpabilité quant à la mort de Baudin) ? D'ailleurs, d'un point de vue littéraire, une étude plus étayée des correspondances entre ce livre et les Misérables aurait été passionnante...
En tout cas, cette façon de reporter sur Louis-Napoléon Bonaparte seul l'entière responsabilité des massacres suivant le coup d'État en lui attribuant rien moins que la paternité du crime contre l'humanité (est-ce un euphémisme pour le terme de "génocide", d'ailleurs, dans votre interrogation ?) et de la "naissance du terrorisme d'État" (alors même que la pratique est ancienne ; on peut déjà la trouver chez Machiavel qui en fait un des ressorts de la politique du Prince), et en plus en faire un précurseur de Vichy, c'est un peu abuser. Déjà dans la chronique semi-introductive à l'émission, vous parliez, fort peu à propos, de "dictature militaire". Vous semblez oublier que le XIXème siècle est celui des révoltes, des révolutions et des répressions, les deux étant extrêmement violentes et meurtrières (et ce sont essentiellement et massivement les classes populaires qui en font les frais). Le savoir ne sert pas à "minimiser" les crimes, mais à les remettre dans un contexte où la tolérance à la violence est globalement beaucoup plus élevée qu'aujourd'hui, et ce des deux côtés des barricades. Les massacres de masse et la violence de l'État contre "le peuple" ne sont pas nées avec Napoléon III, et s'il a organisé un climat de suspicion et de répression pendant et après le coup d'État, il n'est pas certain que ce soit lui qui ait donné l'ordre de tirer sur la foule et de massacrer aux alentours à grands coups de baïonnette (en revanche, il est bien responsable en dernier ressort du climat de tension qui fut propice à la nervosité de l'armée -mais ça le distingue quand même d'Hitler à qui vous faites référence de façon à peine voilée).
Aussi bien, pourquoi n'avoir pas mentionné un simple fait : la Seconde République est tombée parce que les républicains étaient minoritaires en France et à l'Assemblée, et qu'à peine née, le parti de l'Ordre s'est acharné consciencieusement à la détruire de l'intérieur. Voyez la restriction du suffrage universel en 1850 : grâce à une modification en apparence mineure de la loi -un jeu sur les mots-, on a restreint le corps électoral à 6 millions d'hommes, contre 9 millions au départ - 1/3 donc - avec la bénédiction du prince-président qui manœuvrait dans son coin pour délégitimer l'Assemblée. Hugo le savait, il l'avait prédit dans un discours à l'Assemblée où, à ce propos, il affirme notamment qu'enlever le droit de vote au peuple, c'est lui donner un droit à l'insurrection. C'est ce qui explique la répression contre les députés "de droite" (notamment les monarchistes) et leur résistance au coup d'État : ils ne souhaitaient pas que Louis-Napoléon, ce pantin qu'ils croyaient mener, leur coupât l'herbe sous le pied dans la restauration d'un régime de type monarchique assise sur la destruction totale de la République.
Bref, une exploration plus poussée du contexte aurait été bienvenue dans le sens où elle aurait contribué à mettre en relief la complexité, l'ambiguïté (donc l'humanité, en définitive) d'Hugo dans son rapport au coup d'État et à Louis-Napoléon.
Alors oui, je prêche pour ma paroisse (enfin, pas totalement, parce que je suis plutôt du côté de l'emportement rageur d'Hugo dans cette affaire), mais où sont donc les historiens ? De la rigueur historique (je n'ai pas parlé d'objectivité, hein, on peut être rigoureux et engagé), il en manquait pour de Gaulle, il en manque pour Hugo (et c'est le seul parallélisme que je me permettrai entre ces deux "granzommes" ; c'est, pardonnez-moi, un peu léger de les identifier sur le reste -résistance, exil, etc... qui n'ont juste rien à voir -, alors qu'en revanche, il est quelques similitudes entre de Gaulle et Napoléon III, notamment dans leur conception de l'union plébiscitaire entre le peuple et le chef, mais bon, les parallélismes sont toujours hasardeux).
En même temps, il avait l'air de faire bigrement chaud, vous n'auriez peut-être pas eu l'énergie de développer tout ça… Et puis, un dialogue calme est plus bénéfique aux méninges qu'une engueulade désordonnée entre un anti compulsif et un pro condescendant à laquelle la dernière émission avait donné lieu.
Superbe émission. Quelques remarques:
1-Pourquoi prendre un prétexte pour rattacher cette émission sur Hugo à l'actu ("parce qu'on avait parlé des mémoires de DeGaulle qui vient d'être mis au programme du bac") ? Une émission sur l'art se doit d'être anachronique pour mieux se rapprocher de l'intemporalité, non?
2-Pour ceux que lire sur l'écran ne dérange pas, le tome 6 des œuvres complètes de Hugo, qui est tombé dans le domaine public, est disponible en ligne et en fichier pdf gratuit sur le site de la BNF (gallica). Il comprend les textes Napoléon le petit, Histoire d'un crime et Choses vues.
Je vous laisse l'adresse ici: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k20241h.r=Russie.langEN
Merci et @+
1-Pourquoi prendre un prétexte pour rattacher cette émission sur Hugo à l'actu ("parce qu'on avait parlé des mémoires de DeGaulle qui vient d'être mis au programme du bac") ? Une émission sur l'art se doit d'être anachronique pour mieux se rapprocher de l'intemporalité, non?
2-Pour ceux que lire sur l'écran ne dérange pas, le tome 6 des œuvres complètes de Hugo, qui est tombé dans le domaine public, est disponible en ligne et en fichier pdf gratuit sur le site de la BNF (gallica). Il comprend les textes Napoléon le petit, Histoire d'un crime et Choses vues.
Je vous laisse l'adresse ici: http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k20241h.r=Russie.langEN
Merci et @+
Très sexe la Judith en cet été torride !!! Est ce la raison pour
laquelle , Daniel (le maaaaaaaaaaaaaaaittttttrrrrrrrrrrreeeee)
fait un détour furtif sur le plateau , tel un caïman tournant
autour d'une gazelle attirée par le point d'eau ?????
laquelle , Daniel (le maaaaaaaaaaaaaaaittttttrrrrrrrrrrreeeee)
fait un détour furtif sur le plateau , tel un caïman tournant
autour d'une gazelle attirée par le point d'eau ?????
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Exceptionnelle émission, préparée de main de maitre. On aurait dit un exercice de funambule, non, plutôt de jonglerie, pour passer d'une fiche à l'autre, sans temps mort.
De plus, l'invité est très clair, avec une maitrise sereine de son savoir; pas besoin d'avoir fait de hautes études littéraires pour déguster cette émission.
Bref, voilà finalement une bien trop courte émission.
(par exemple, cette différence entre retranscription visuelle de ce que V. Hugo n'a pas vu, et prépondérance sonore quand il était bien là, j'aurais bien aimé avoir un exemple d'extrait du texte pour chaque cas).
Dommage aussi qu'il soit 21h, les magasins sont fermés, il va falloir attendre demain pour que je puisse acheter ce livre.
Merci beaucoup à Judith, merci à Jean-Marc Hovasse, et bien sûr à Victor Hugo, qui me donne encore la possibilité d'être fier d'être Français (pas facile, depuis pas mal de temps).
Et sachez, Woerth, Blanc, Yade, et toi le nabot avec toute ta clique, que le peuple français saura vous faire payer vos forfaitures !
De plus, l'invité est très clair, avec une maitrise sereine de son savoir; pas besoin d'avoir fait de hautes études littéraires pour déguster cette émission.
Bref, voilà finalement une bien trop courte émission.
(par exemple, cette différence entre retranscription visuelle de ce que V. Hugo n'a pas vu, et prépondérance sonore quand il était bien là, j'aurais bien aimé avoir un exemple d'extrait du texte pour chaque cas).
Dommage aussi qu'il soit 21h, les magasins sont fermés, il va falloir attendre demain pour que je puisse acheter ce livre.
Merci beaucoup à Judith, merci à Jean-Marc Hovasse, et bien sûr à Victor Hugo, qui me donne encore la possibilité d'être fier d'être Français (pas facile, depuis pas mal de temps).
Et sachez, Woerth, Blanc, Yade, et toi le nabot avec toute ta clique, que le peuple français saura vous faire payer vos forfaitures !
J'aimerais très sincèrement exprimer ma gratitude et mon admiration à Judith pour la qualité de sa préparation pour cette émission ( pas seulement celle-ci bien sûr mais là c'est d'autant plus remarquable ); ça doit représenter un boulot hé-naur-me ( entre lecture, les très belles fiches sur lesquelles François fait des gros plans, le fil conducteur, etc. ). Ça mériterait un double smic ça ( rapport @ la Porte de ce matin ) ! :P
Qui plus est elle mène la barque toute seule seule fois-ci, Daniel étant coupable de forfaiture par son absence du plateau ! ;-)
Bravo à Judith et à son invité d'avoir été à la hauteur de l'oeuvre et de son auteur !
Merci !
Qui plus est elle mène la barque toute seule seule fois-ci, Daniel étant coupable de forfaiture par son absence du plateau ! ;-)
Bravo à Judith et à son invité d'avoir été à la hauteur de l'oeuvre et de son auteur !
Merci !
[Mode groupie hystérique on] Chouette! Une émission sur Victor Hugo! Avec Jean-Marc Hovasse en plus! Je ne l'ai pas encore vue, mais je dénie à quiconque le droit de dire qu'elle n'est pas bien! [/Mode groupie hystérique off]