"Il y a moins de règles pour installer un panneau pub que pour changer une fenêtre"
La pub déploie-t-elle toujours plus de ruses et d’efforts pour s’insinuer profondément dans nos cerveaux? C’est la question que pose la féroce lutte d’influence qui se déroule depuis quelques années autour de la question de l’affichage public. Elle est posée par l’application des recherches les plus récentes en matière de du neuromarketing, et était au coeur une tribune publiée la semaine dernière sur le site du Monde, réclamant la liberté de "non-réception" des messages publicitaires.
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Derniers commentaires
Menteur ! Menteur ! Menteur !
Pour y voir un peu plus clair, voir les supports pédagogiques (avec schémas et exemples à l'appui) de la Direction Départementale des Territoires de l'Orne :
http://www.orne.equipement-agriculture.gouv.fr/article.php3?id_article=427&var_recherche=La+r%E9glementation+de+la+publicit%E9%2C+enseignes+et+pr%E9enseignes
L'émission n'a pas parlé des pré-enseignes (aahhh, Paris, Paris, Paris!), ces haies de panneaux qu'on peut apercevoir sur une voie express ou une départementale avant d'arriver à une sortie ou une ville. Ces pré-enseignes bénéficient d'un très large régime dérogatoire (voir les documents de la DDT61 mentionnés ci-dessus), qui fait le bonheur des publicitaires et des propriétaires de champs (lorsque les annonceurs daignent implanter leurs panneaux légalement).
Petit exemple sur la N137 relie Rennes et Nantes : http://goo.gl/maps/T1CYu
La question est celle des moyens et de la volonté : combien d'agents de l'Etat en département pour contrôler? Est-ce une priorité? Le préfet les suit-il pour dresser procès-verbal? Combien de lettres d'avertissement préalable? Etc...
Si vous trouvez des chiffres départementaux et une consolidation nationale, indiquez le lien sur le forum!
2) L'ARPP, anciennement le BVP, a beau jeu de mettre en avant l'auto-régulation.
Certes l'organisme a fait des progrès. Petit rappel pas si lointain :
http://calyo.blogspot.fr/2008/04/publicit-cologique-censure.html
http://www.formes-vives.org/atelier/?post/Le-bureau-de-verification-de-la-publicite
Mais on est encore loin du compte car les décisions du jury de déontologie publicitaire pèsent très peu face aux campagnes massives. Par exemple celles d'EDF ou de GDF Suez (qui ont été épinglés tous les deux).
Et pour rebondir sur une phrase de Nicolas Hervé qui évoquait la différence de l'espace réservée à l'affichage officiel et à la publicité, un annonceur n'a pas forcément le pouvoir de publier sa campagne même s'il en a les moyens. Le comportement de la régie métrobus en est un bon exemple :
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/312569-la-ratp-censure-l-affiche-de-stephane-guillon-une-belle-erreur-de-comm.html
http://www.20minutes.fr/article/670953/planete-la-ratp-refuse-trois-visuels-campagne-fne
http://www.lexpress.fr/culture/cinema/apres-tati-et-coco-chanel-gainsbourg-censure-par-la-ratp_829577.html
http://www.telerama.fr/cinema/affiches-censurees-par-la-ratp-et-la-sncf-apres-tati-anges-et-demons,41981.php
On trouve quand même des réactions justifiées (censure de l'affiche du film de Saez).
Si nous considérons que les néo-libéraux pilotent notre monde du centre, il en ressort que la rigueur est un moyen supplémentaire de nous piloter. Pourquoi ? Quels moyens a aujourd'hui la CNIL ? Ce simple exemple illustratif, certains dossiers demandent 1 an de traitement.
Si vous avez l'argent, vous avez la ligne directe (et le "Sarkobande" ne doit pas être le seul orchestre classifié) avec le "Politique". Nous les "petites" gens, ils nous restent peu de voies :
- Consommer responsable,
- Consommer avec sens civique,
- Militer,
- Voter (par principe),
- S'abonner à ASI
ça sent le sapin tout de même, non ?
Open data, sauvez-nous !!
http://www.munidiaries.com/2012/07/10/muni-adbusters-redux-gap-is-lucky-no-7/?utm_source=rss&utm_medium=rss&utm_campaign=muni-adbusters-redux-gap-is-lucky-no-7 par exemple
Je me demande si les seuls bénéficiaires ne sont pas les publicitaires parce que qui a fait un choix ou décidé d'acheter un truc à cause d'une affiche - ça aurait plutôt tendance à me dissuader.
Par contre il peut y avoir un plaisir visuel (rarement mais tout de même) à voir certaines affiches, sans qu'on s'intéresse pour autant au produit
Même pas besoin de faire de la pub, le lobbying (éhonté) suffit.
C'est la démonstration à l'évidence que toutes ces autorités soi-disant éthiques et régulatrices ne sont qu'un bouillon sucré et parfumé pour nous faire avaler en fraudes les abus, et non pas pour les empêcher. Stéphane Martin s'est conduit tout au long de sa "prestation" comme un ardent défenseur des publicitaires et de leurs abus.
Ce tapis rouge déroulé à la pub, c'est-à-dire au commerce, n'a rien d'étonnant : c'est lui qui mène le monde ! Et pas le pittoresque réseau des p'tites boutiques d'antan, mais les grands machins multinationaux qui ont achevé (depuis la décentralisation) de défigurer nos entrées de ville… La nouvelle doxa de l'usager-payeur, qui nous vient du monde anglo-saxon, et qui transforme tout en marchandise et en rapport de force.
J'apprends avec effroi que le comité olympique de Londres interdit le réseau qui gazouille et autres portables à tous les sportifs au prétexte que les infos doivent passer par les tuyaux des sponsors (et médias estampillés) et non par un bouche à oreille non contrôlé. Ça me rappelle les contorsions grotesques de Marie-José Pérec à la télé qui tenait à faire apparaître son maillot avec le nom des marques ! Et aujourd'hui, le foutchebôl, c'est plus l'Osterlich contre le Zazaland, c'est Canon contre le Crédit Agricole : c'est pas une agression, ça ? (et les panneaux sont lumineux ! Que font les déboulonneurs ?)
J'ai rien demandé, moi ! Et si You tioube m'impose ses réclames à trois balles au début de chaque vidéo, je cesse d'y aller, ou je préfère payer un abonnement à @si. Non mais !
Outre cette différence de taille, au propre comme au figuré, reste que la liberté d'expression dont se réclament nombres de publicitaire ne peut être invoqué du moment que cette liberté est liée à l'argent que chaque acteur peut mettre sur la table.
Autant parler de liberté d'expression d'une personne face à une armée d'autres équipées de mégaphone... Ce n'est là que la liberté du plus fort, soit un oxymore.
Cette liberté, dès lors qu'elle est biaisé par le pouvoir de l'argent, n'est qu'un leurre, une totale hypocrisie, soit le fond de commerce de la publicité me direz-vous, ce qui ne l'excuse en rien, bien au contraire.
Il ne peut y avoir de liberté d'expression, dès lors qu'on réclame simplement le silence.
Le droit de parler, d'imposer sa voix dans l'espace public (je ne parle pas d'ici :P) n'a pas être supérieur, prioritaire par rapport à celui d'avoir le calme, la tranquillité. Au côté du tapage nocturne et diurne, il faudrait ajouter et surtout imposer la notion de tapage visuel, tout aussi nocif.
yG
La solution est forcément législative :
- transparence du fonctionnement du produit/service et information de l'utilisateur (pour autant que l'utilisateur prenne la peine de ne pas se comporter en simple consommateur passif),
- parfois consentement nécessaire de l'utilisateur.
En Europe, sur le réseau internet, l'opt-out est considéré comme du spam, du polluriel. L'opt-in est nécessaire. (en France : article L34-5 du code des postes et des communications électroniques)
Tout comme Facebook - une entreprise qui pratique l'opt-out (légal aux States) et un site web de publication et de communication comportant de la publicité ciblée - les sociétés de publicité ne peuvent pas demander l'adhésion de l'utilisateur : si on demande quelque chose à quelqu'un, alors on lui demande de prendre un risque. Aussi minime soit-il, la plupart du temps, la plupart des individus ne prendra jamais ce risque qu'on lui propose. Personne ne risque quoi que ce soit en se posant des questions.
cette émission d'Asi m'a fait comprendre que JCDécaux est en France un adepte du service public financé par la publicité et un adepte de l'opt-in à l'instar des services Facebook et des services Google.
:P yG
C'est le consommateur qui paie ces panneaux sur les produits achetés.
Pour moi la réponse, au regard de cette émission, est oui, même si ici la publicité est connexe aux médias et est un média en tant que tel.
Cette émission complète admirablement le cash investigation sur le neuromarketing ; pour aller encore plus loin, il aurait fallu inviter Jean Baudrillard, décédé malheureusement il y a quelques années, pour son livre "la société de consommation" qui détaille en profondeur le double message délivré par une annonce publicitaire : message sur la valeur d'usage (caractéristiques et qualité techniques rationnelles) du produit vanté qui tend à s'effacer de plus en plus au profit du message sur la valeur d'échange et la valeur en tant que code (idéal de beauté, de respect de l'environnement (greenwashing), de différenciation, irrationnel).
A lire également, et beaucoup plus accessible et divertissant, "C'est (vraiment ?) moi qui décide" de Dan Ariely, un livre d'économie comportementale pour compléter l'intervention du scientifique sur l'idée que nous ne sommes pas si libres qu'on ne le pense face à la publicité. Un exemple développé dans le livre : un média d'information qui dispose à la fois d'un site internet et d'un journal papier propose plusieurs formules : abonnement au site internet seul = 60€, abonnement au journal papier = 120€, abonnement au site internet + journal papier = 120€, lequel choisissez vous ?
L'auteur fait l'expérience en université, et 84% des étudiants prennent la formule internet + papier. En revanche, en enlevant des propositions l'offre journal papier uniquement à 120€, la formule internet + papier ne recueille que 32% des suffrages ! la formule intermédiaire fonctionne donc comme leurre et influence à notre insu notre choix. A méditer par @si pour les renouvellements d'abonnement !
Enfin, sur l'argument d'Antoine qui consiste à dire que moins de publicité = plus de consommation, je reste dubitatif, la pub ayant également pour rôle de créer des besoins, et donc de faire acheter des choses à des gens qui ne soupçonnait ni leur existance, ni leur intérêt a priori...
PS : j'aurais plutôt pris framboise et myrtilles pour l'illustration du scientifique sur les confitures pour ne pas se mélanger les pinceaux, mais ca c'est une affaire de goût.
Souhaitons que cette émission ne nuira pas à votre témoin.....
Malgré l'habituelle et énorme communication faite par @si en ce qui concerne les arrivées ou départs de collaborateurs, tout comme celle relative aux événements hors-formats pouvant solliciter des spectateurs occasionnels ou encore envers des sondages succincts ou seule une réponse est admise et pré-formatée; j'avoue à ma grande honte ne pas avoir trouvé le billet ou la note de service indiquant l'absence de Didier Porte depuis le 15/06/12 (et depuis le 18/06/12 pour Mediapart). Tandis que les chroniques sur RTL se poursuivent depuis sans encombre, j'ose poser la question interdite: qu'en est-il ?
Et encore pardon pour le hors sujet, Mireille.
Ceux de 2011 sont sur:
http://www.tns-sofres.com/points-de-vue/190E522A5AE444B091DE500B455C83EE.aspx
On les voit présentés dans le document suivant:
http://www.scribd.com/doc/66646079/Publicite-et-Societe-2011-Decrochages
C'est comme si, le général de gaulle dans son appel avait lui même enregistré le brouillage allemand au sein même de son discours...
"Philosophiquement, vous en pensez quoi?" (blablabla langue de bois)
"Vous, là, comment vous réagissez?" (blablabla langue de bois)
"Mais là, vous répondez pas" (blablabla langue de bois)
"Vous répondez toujours pas à la question" (blablabla langue de bois)
"Un format respectueux... est ce qu'il ne faudrait pas s'en tenir à ce format là?" "NON"
Bouh, bravo Daniel, faut de la constance et de l'acharnement pour obtenir un "non" clair, aussitôt noyé d'ailleurs dans un nouveau blablabla langue de bois pour faire oublier que le mec refuse de respecter le public et vient de l'avouer nettement et sans complexe. On repère au passage "état de droit", "économie de marché" "concurrence", et perle des perles, nous aurions, dans cet état de démocratie avancée, choisi "massivement" de vivre dans cet univers frelaté. Massivement, héhé!
L'intéressant, c'est que ça ouvre aussitôt le débat sur l'inégalité flagrante des droits à visibilité dans l'espace public, et aussi sur les possibilités de nous abuser en nous faisant croire à une fictive liberté.
Un " représentant de minorités", osons dire un noir , était invité en tant que chercheur. Pas comme rappeur, ou desperado de banlieue. Comme chercheur en neuro-sciences. Ça m'a fait un plaisir immense. Et rien que pour ça je vous dis MERCI.
Et en plus l'émission était bien interessante
Je n'ai pas encore regardé l'intégralité de l'émission mais selon moi se pose très rapidement en filigrane un problème de démocratie :
1) Le processus de concertation du Grenelle est allègrement foulé aux pieds par les lobbyistes de la publicité ;
2) Les 8 000 mails de la concertation publique subissent le même sort. Personnellement, je n'avais pas eu vent de cette concertation. A posteriori, à quoi cela aurait-il servi d'envoyer le 8001e mail ?
Ce qui m'ennuie, c'est que Daniel Schneidermann semble avoir intériorisé ce procédé, en témoigne sa réflexion aux alentours de 13 min. Je la cite à peu près : "est-ce que ce n'est pas normal au fond que lorsqu'un décret est en préparation au sein d'un ministère que les acteurs économiques cherchent à faire pression pour le modifier ?" Qu'ils cherchent à la faire, c'est normal. Ils défendent leurs intérêts. Qu'ils puissent le faire dans ces conditions (en catimini) est un scandale ! C'est symptômatique d'un problème de gouvernance. Dénoncer est déjà un premier pas mais se révèle largement insuffisant : ainsi l'article du Canard Enchaîné a juste permis que ce lobbying soit moins visible.
Bref, j'attends vraiment une émission où seront abordés ces problèmes de gourvernance et les solutions possibles.
Jacques Séguéla, penseur, philosophe, politologue et humaniste injustement mésestimé.
Pour la mine dubitative de D.S. sur l'expérience, il suffit de voir les différents tests effectuer sur la perception sensorielle :
- incapacité de faire la différence d'un blanc, d'un rouge au goût une fois les yeux bandés
- modification de la perception par des stimuli visuels genre une étiquette de grand cru sur de la piquette rend le vin bon pour des œnologues (donc pour le commun des mortels) alors qu'ils goûtent le même vin avec la bonne étiquette et le trouvent mauvais.
- toutes les expériences pour biaiser le choix des gens, par des manipulations sociale comme le fait de demander l'heure avant de demander 1 euro à 1 personne augmente la réponse favorable.
Nous percevons notre monde avec notre cerveau et qu'il est pétris de mécanisme archaïque qui permettent la survie dans un milieu hostile avec des décisions rapides mais appuyées sur notre expérience et surtout un faible niveau d'information.
On pourrait comprendre la position des libéraux puisque ce sont des gens qui défendent l'homo economicus, homme rationnel absolu mais encore une fois on voit bien qu'il n'y croit pas eux même puisqu'ils cherchent dès que possible à le biaiser et à nous"baiser" oups .
* PS : je pensais aux militants anti-nucléaires et plus généralement aux écologistes et je me disais qu'on avai du soucis à se faire si on raisonne en ces termes puisqu'on prône à priori une réduction de l'activité industrielle globale donc économique qui modifie le marché de l'emploi.
Je rappelle quand même à tous que la technique des caméras dans le metro est parfaitement appliquée à toute la pub sur Internet via Google Analytics et cie.
Sans entrer dans la paranoia, vous pouvez installer Ghostery rien que pour voir tous les outils de tracking présents sur la quasi totalité des sites internet. N'hésitez pas aussi à jeter un oeil au Bubbling et Tracking sur les moteurs de recherche.
C'est d'ailleurs assez bluffant de voir ce que Google devine sur vous grace à ces outils (ici)
Je ne suis pas particulièrement anti-pub mais ces études des comportements et caractéristiques des recepteurs de la publicité me débectent. On ne peut même plus faire le choix d'accepter un peu de pub pour financer un site ou un vidéaste amateur. Les plateformes comme youtube sont tellement envahies qu'il faut faire le choix de tout bloquer avec les outils adéquats ou tout subir. Aucun équilibre, alors les panneaux de 2m carés tout rouillés derrière la mairie je pense que ça rééqulibrerait un peu tout ça.
(Bien sur en général on peut choisir de ne pas participer à ces campagnes d'analyses, reste plus qu'a trouver ou se cache le truc à cocher...)
Évidemment que revenir là-dessus ne va pas se faire sans lutte politique, mais il faut d'abord une politique qui ne soit plus basée sur la production de biens de consommations pour que cela puisse avoir lieu.
Hélas, avec le travail et son corolaire le chômage comme seul horizon politique depuis quarante ans, nous ne sommes pas près d'y arriver.
Indépendamment de la qualité plastique d'une quelconque publicité, c'est d'abord et surtout sa finalité qui la rend condamnable. Car, elles ne visent pas à informer, mais à formater, c'est en cela que toutes les publicités constituent une agression.
yG
On passe rapidement sur la mauvaise fois éhonté du défenseur de la publicité mais bon il faut bien que toutes les positions soient tenues pour faire un semblant de débat :p
Je suis surtout content d'avoir un peu entendu parler de psychologie sociale, c'est une discipline des plus passionnante!
DS je vous ai sentit un poil dubitatif lorsque l'expérience des compotes à la poire et à la pomme vous a été compté.Sachez qu'on trouve dans la littérature spécialisée des centaines et des centaines d'expériences qui tendent à prouver à quel point nous sommes manipulable, SURTOUT lorsque nous avons le sentiment d'être libre de nos choix.
Même dans l'émission de Cash Investigation que vous citez sur le neuromarketing, on parle d'une autre expérience : lorsque l'on demandait à des gens de choisir entre des frites identiques (enfin ça les cobayes ne le savent pas) dans un cornet portant le logo Mac Donald et un autre sans marque, ils choisissaient en grande majorité celui à l'efigie du fast food.
De la même manière, lorsqu'on fait goûter du Pepsi et du Coca à des cobayes, ils préfèrent majoritairement le coca, or des dégustations en aveugle révèlent l'inverse.
Ici c'est amusant, mais dans la pratique, c'est redoutable... nous sommes trompés en quasi permanence par nos sens et pas seulement par le goût (il serait d'ailleurs insultant pour les siences sociales et cognitives d'être réduit à cela) et les publicitaires en profitent bien!
Pour les néophytes, le "Petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens" de Joule et Beauvois par exemple est très accessible et donne une bonne idée de nos petites failles.
Malgré tout, on a compris que Daniel avait du mal avec les propos de Stéphane Martin, le représentant des publicitaires, donc il faudrait cacher cette agressivité ! Garder les apparences du débat...
Même s'il est évident que les pubs nuisent à notre liberté.
Merci !
regarde les archives.
Déçu sur un point: il existe un argument anti-pub ET économique, que j'aurais aimé voir évoqué. La pub peut être vue comme un impôt privé. Elle est au final financée par les consommateurs (évidemment on peut toujours choisir de consommer des produits qui ne font pas de publicités, mais c'est parfois pas facile d'en trouver, et puis quand je vais au supermarché rien ne m'indique si tel ou tel produit finance la pub ou pas... ça c'est pour les ceux qui seraient tentés de dire "mais c'est leur choix").
L'argument, donc: grosso modo, si on limite la pub, les produits deviennent un peu moins chers (car moins de dépenses de pub), donc les consommateurs peuvent acheter plus de produits ou des meilleurs produits, ce qui permet de créer des emplois et donc de compenser les pertes d'emplois dues à la limitation.
A de nombreuses reprises, on nous parle de baisse d'activité économique et de perte d'emplois que pourraient occasionner des limitations de la pub, ça m'a laissé dubitatif...
Pour info, j'ai fait un calcul rapide et approximatif: chaque français dépense en moyenne 400 euros par an pour la pub (parce que chacun consomme des produits dont une partie du prix finance les publicitaires). Moi j'ai l'impression qu'on pourrait faire autre chose de ces sous.
Face aux libéraux bien pensant et idéalistes, je pense de plus en plus que seul les arguments pragmatiques peuvent convaincre ceux qui ne sont pas achetés que le libéralisme nous mène à la ruine...
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Un exemple : dans une ville de 10 000 habitants, il y a dix petits commerces générant 20 emplois au total et une grande surface générant 20 emplois. Tout le monde vit correctement. Le jour où la grande surface inonde la ville de panneaux géants, les habitants sont influencés et vont plus vers la grande surface. La moitié des petits commerces ferment, tandis que la grande surface engage 2 caissières ou caissiers de plus. Finalement la publicité a fait perdre 8 emplois à la ville.
Plus globalement, le principe d'une économie de marché étant de faire jouer la concurrence et d'interdire le monopole, la publicité à grande échelle devrait être interdite, étant donné qu'elle crée un déséquilibre dans la concurrence entre entreprises qui ont les moyens d'investir en pub et celles qui n'ont pas ces moyens. Et ce déséquilibre peut aboutir à un monopole.
La lutte anti-publicitaire peut s'appuyer sur des arguments de tout ordre : libertés fondamentales, économie, niveau de vie, environnement, philosophie, lien social, psychologie, santé, sécurité routière, anti-sexisme... c'est pour ça que je n'ai pas tellement de doute quant à l'aboutissement de cette lutte.
Tant que les gens que noue élisons feront preuve d'une telle volonté politique et d'une telle intégrité (et ça vaut pour tous les camps), les industriels seront tout puissants dans nos sociétés.
Auriez-vous parié en septembre 2001 que les Etats-Uniens voteraient majoritairement pour un président noir sept ans plus tard ? L'opinion bouge, même si on ne s'en rend pas compte au jour le jour. La situation ne cesse de s'aggraver mais les idées progressent quand-même.
Sur le premier paragraphe pas de problème, effectivement c'est un impôt privé, et le pouvoir d'achat des ménages serait amélioré par la baisse des prix si la pub était limitée, ce qui serait très important pour les consommateurs que nous sommes et qui avons de plus en plus de mal à nous acheter ce dont nous avons besoin. Par contre rien n'obligera l'entreprise à baisser ses prix juste parce qu'ils ont moins de dépenses de pub. Ils peuvent aussi simplement en profiter pour augmenter leurs marges. Ceci dit au moins s'ils augmentent leurs marges, il est possible qu'ils embauchent (même si là aussi il n'y a pas d'obligation).
Mais continuons sur votre hypothèse : les entreprises dépensent moins en pub, alors ils baissent les prix des produits... Oui mais la suite de votre raisonnement ne tient pas :
Si les prix baissent, oui, les consommateurs pourront acheter plus de produits, mais ils donneront au final exactement la même somme à l'entreprise. Par exemple avant ils payaient à l'entreprise 200€ par mois de produits trop chers à cause de la pub, après ils paieront toujours 200€, pour acheter plus de produits moins cher. Donc l'entreprise ne fera pas un centime de profit supplémentaire, donc elle n'embauchera pas plus pour autant.
Donc la limitation de la pub, contrairement à ce que vous dites, ne créera aucun emploi. Et par contre elle pourra en détruire dans les agences de pub.
Je ne crois pas qu'il y ait d'argument "économico-compatible" pour s'opposer à la pub... Et en même temps on s'en fout, car les arguments culturels, sociaux, écologiques et de protection de la vie privée sont largement suffisants.
Enfin ça n'a aucun sens de chercher à créer des emplois pour créer des emplois... Le travail est une obligation dont la plupart des gens se passeraient très bien s'il n'était pas indispensable. Il est complètement absurde de s'inquiéter de la réduction constante de la quantité de travail nécessaire pour faire tourner un pays, c'est au contraire une très bonne nouvelle, dans la mesure ou on continue le combat pour partager le temps de travail restant. Avant la crise, en 2007, j'avais calculé (pour un article de journal local) que pour résorber le chômage en rattrapant le retard pris dans la baisse constante du temps de travail depuis la révolution industrielle, il fallait passer immédiatement aux 30h voire aux 25h par semaine. Cette réduction se ferait sans perte de salaire, puisqu'il n'y aura pas de perte de profit, au contraire, plus de gens pourront consommer (tous les anciens chômeurs embauchés pour compenser la limitation de la durée du travail et dont le pouvoir d'achat augmentera en reprenant un travail). Avec la crise, il y a fort à parier que la quantité globale d'heures travaillées (qui était ma référence de l'INSEE à partager entre tous les actifs) a diminué, donc on devrait descendre encore plus bas dans le temps de travail pour donner du travail à tout le monde.
Pour les curieux, voilà l'article de 2007 : http://tzitzimitl.net/docs/les_vraies_causes_du_chomage.pdf
A cela s'ajoute l'argument d'une probable diversification de la consommation : si mes steaks hachés favoris coûtent deux fois moins cher, je ne vais pas pour autant me mettre a en acheter deux fois plus. Je vais plutôt utiliser l'argent économisé pour aller au ciné ou acheter une bouteille de vin et donc faire travailler des personnes différentes, ce que je n'aurais pas fait sans cet argent nouvellement disponible.
Je pense qu'à l’échelle du consommateur lambda, l'argent déboursé est souvent équivalent à du temps de travail (donc des emplois). Je pense qu'on peut raisonnablement dire qu'un publicitaire fait "payer" son temps de travail bien plus cher que la moyenne des autres métiers qui font tourner la machine a consommer. Utiliser l'argent du consommateur pour autre chose a donc a priori de bonnes chances de créer plus d'emplois que d'en faire disparaître.
Mais si on ne parle que des gens qui n'ont pas assez de sous pour en mettre dans l'économie virtuelle et qui mettent tout ce qu'ils ont dans l'économie réelle :
-si on oublie l'emploi la solution de réduction de la publicité est intéressante pour lui car en mettant cet argent dans des produits alimentaires il ne crèvera plus la dalle, alors que la publicité qu'il paye ne remplit pas son estomac
-Si on pense à l'emploi il est évident que ça ne change rien, le seul moyen c'est d'augmenter les revenus de celui qui dépensait 200 € pour qu'il puisse en dépenser 300 !
En fait l'essentiel, c'est que c'est de l'argent mieux employé: ça me plairait que les sous allant aux publicitaires aillent plutôt dans les mains des éleveurs bio. On retrouve cet argument dans un autre message je crois.
(ahhh c'est chouette d'être repris et de créer un débat dans le forum ;) )
Par ailleurs, sur le début du message de Tzitzimitl: oui, une fois la pub limitée, l'industriel peut en profiter pour augmenter sa marge. Il ne diminue pas naturellement les prix (effet de "cliquet"). Il faut plutôt parier sur un effet de long terme (l'inflation notamment sera moins répercutée). Et aussi, sur le fait que la concurrence fasse son effet pour réajuster les prix. Ce ne serait pas immédiat, c'est clair...
Je propose la bouteille d'helium, efficace mais peut-être un peu cher, avec le risque de perturber le sérieux de l'émission.
Plus concrètement, un brouillage sur l'entrée micro de l'invité ?
200 x 150 en un premier temps durant trois ans
puis 100 x 75 en disant l'essentiel.
Avec évidemment interdiction absolu de montrer de la "chair féminine" en dessous des omoplates et au dessus du genou.