"J'aimerais beaucoup voir une série traitant de BFM !"
S'il y a bien un métier qui est descendu aux enfers dans les opinions publiques, en même temps que celui de responsable politique, c'est bien celui de journaliste. Dans les opinions publiques mais aussi dans les séries télé qui ont la cote en ce moment, et fourmillent de journalistes bidonneurs, sensationnalistes, grégaires, lâches et connivents avec les puissants. A quel moment l'image de chevalier blanc, redresseur de torts, a-t-elle basculé ? Les séries télé ne feraient-elles pas aujourd'hui un peu de media-bashing ? Voilà quelques unes des questions que nous poserons à nos trois invités : Carole Llombart, blogueuse séries, Olivier Joyard, spécialiste séries aux Inrocks et Fabrice Arfi, journaliste à Mediapart.
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Derniers commentaires
Dans le cas de la presse la charge n'est pas nouvelle: "Tout le monde il est beau,tout le monde il est gentil","Des hommes d'influence"...Est-ce complètement faux? N'y a-t-il pas de journalistes "placardisés ou virés sans ménagement? Quelques "fausses gloires" trônant dans les rédactions ou dans le fauteuil de "la grand messe du 20 heures"? Je me suis laissé dire que certaines "présentatrices" étaient les petites amies de ministres et que certaines journalistes twittaient et bloguaient à l'Elysée.On a vu des journalistes "embedded" au moment des guerres en Iraq et un bidonnage célèbre recyclant un cormoran d'une marée noire bretonne pour en faire un martyr de Saddam Hussein.
Le présentoir de mon marchand de journaux croulait sous les titres il y a une cinquantaine d'années:France Soir,Paris presse-l'intransigeant,Le Parisien libéré,Franc tireur,Libération,l'Aurore,L'Humanité,Le Monde,Le Figaro...Plus 4 journaux locaux (il en reste un seul).
Progressivement ces titres ont été racheté par de riches capitalistes (marchands d'armes,publicitaires...) qui les ont bourré de pub et ont fini par les fermer.Le conseil national de la Résistance avait édifié des barrages mais de toute évidence ils ont sauté! Pour la radio la situation ne s'est pas non plus améliorée. Je me souviens de l'espoir qui ,après les "radios pirates" avait suivi la création de radios "locales".Pour la plupart elles envoient sur les ondes une daube "musicale" innommable entrecoupée de pub et de jeux débiles.
La télé ,vue seulement sous l'angle "information",se réduit à peu de choses.Ces derniers jours CHAPON,FOIE GRAS,CHAMPAGNE,PAS DE NEIGE,TROP DE NEIGE,accidents d'auto,anniversaire du tsunami,voeux des leaders politiques et quelques nouvelles tirées des dépêches AFP. En général précédé de phrases du genre "enfin une bonne nouvelle..."comme si le téléspectateur ne pouvait se former lui-même un jugement.
Parodiant Patrick Font (Font et Val) "les séries exagèrent mais pas assez!"
Vous aviez déjà fait une émission sur house of card (avec le même extrait je crois) du coup j'avais peur que ce soit redondant mais pas du tout, des exemples bien choisis, aucune série ne me vient à l'esprit comme étant laissée de coté, bref c'était très complet et de très bons invités, bravo, merci et bon réveillon.
Je prends rarement la plume sur ce forum, mais un moment de cette émission m'a fait fortement tiquer.
A un moment donné, Daniel Schneidermann, il me semble, se demande s'il y a encore une personne sur la planète qui n'a encore jamais vu "House of Cards".
Eh bien, il y a moi. Non pas que je n'aie pas de télé, ni même que je déteste les séries. Tout simplement, je n'ai pas Canal+, et n'aime pas télécharger des films ou des séries. Et personne ne m'a passé de DVD ni de DivX de "House of cards". Donc je ne l'ai jamais vue (ni "The Wire" d'ailleurs), en dehors des multiples extraits présentés dans les émissions de ASI.
Mais ce qui m'énerve le plus, c'est qu'on semble prendre ce "House of cards" comme la référence ultime pour illustrer la politique ou le journalisme politique.
Or, si je ne regarde pas Canal+, j'ai par contre Arte, et sur Arte, j'ai dévoré (et même acheté le coffret DVD) la série danoise "Borgen". Et cette série présente l'exercice politique, du côté dirigeant(e)s politiques comme du côté journalistes, sans trop d'angélisme ni sans ce "tous pourris" qui semble imprégner "House of cards" (comme beaucoup de séries américaines). Lors de votre émission sur la comparaison entre "House of cards" et la politique française, avec deux députés fans de la série, n'aurait-il pas été plus intéressant de comparer avec Borgen (qui me semble plus proche de la politique française, même si on est en régime parlementaire) tout autant ? J'étais sorti de cette émission frustré. Comme je sors frustré de l'émission sur le journalisme, car s'il y a une série qui a traité du travail de journaliste politique, de sa collusion ou de son indépendance par rapport au pouvoir, de la tension entre audimat et traitement journalistique de fond, c'est bien Borgen.
Pour les fêtes, on n'en demande pas trop.
La série ne montre pas vraiment le travail acharné et minutieux du journaliste, en revanche le personnage est extrêmement positif.
J'ai eu l'occasion de rencontrer Emmanuel Macron avant l'élection présidentielle. Sitôt après l'alternance, il n'a plus jamais donné suite à de nombreuses demandes de rendez-vous. Encore ces derniers jours, j'ai cherché à entrer en contact avec lui, mais il n'a donné aucune suite à mes démarches. Par téléphone et par mail, j'ai cherché à de nombreuses reprises ces trois dernières semaines à joindre également sa collaboratrice en charge de sa communication, mais elle n'a retourné aucun de mes appels ou messages. Ma consœur Martine Orange, de Mediapart, est dans la même situation.
En fait, depuis le début des années 1980, c'est la première fois au ministère des finances ou de l'économie que je trouve totalement porte close.
Cordialement,
Un autre pseudo enquêteur gauchiste qui n'a qu'un but dans la vie salir l'un des plus grands hommes de notre Vème République, Mr Sarkozy dont on espère le retour à la tête d'un état en faillite dès 2017.
Une blogueuse sans doute fonctionnaire ( donc avec beaucoup de temps libre) qui en dehors de ses maigres heures de travail défend des séries vulgaires au lieu de faire la promotion de nos meilleures créations comme Joséphine Ange gardien ou plus belle la vie; bref l'année se termine mal sur ASI.
Plutôt que de déplorer l'absence de séries sur une profession composée de 99% de gauchistes hirsutes qui propagent une pensée unique, celle d'une France qui doit augmenter ses dépenses publiques en assistant chaque jour davantage des profiteurs du système au détriment des entrepreneurs qui suent sang et eau pour redresser notre pays, on ferait mieux de se retrousser les
manches et suivre l'exemple de grands organes de presse comme le Figaro ou Valeurs actuelles.
Nous nous remonterons le moral avec la soirée du 31 décembre animée par un homme populaire, Mr Sébastien, voilà de l'argent public bien utilisé.
Ceci étant dit, j'ai bien remarqué qu'il y avait du monde autour (de lui je veux dire hein), dont le vaillant Capitaine (toujours pas passé Amiral ?). Et il était bien agréable ce plateau aujourd'hui. Ça aussi ça fait du bien en cette fin d'année.
Comme pour la dernière émission que j'avais vu sur les séries, j'ai pris ma dose de "House of Cards", puis de "The Wire" - et j'ai noté de quoi prendre ma (future) dose de séries "sociétales" : State of Play et Black Mirror. Voilà, j'ai fait mon petit marché. Il va falloir vraiment que je me remettre à The Wire, laissé en plan vers les deux tiers de la première saison. Pour House of Cards, je côtoie suffisamment le cynisme chaque jour dans le monde du travail pour ne pas avoir en m'en avaler en surdose sur écran. J'ai laissé tomber au bout de quelques épisodes et je n'y reviendrai pas.
Après, j'aimerai revenir sur le coté "romance" évoquée - petit sourire en coin - à propos de The Newsroom. L'irruption d'une histoire d'amour dans une série qui traite d'un thème particulier génère parfois des réactions qui me sidèrent dans leur violence - ce n'est pas arrivé sur ce plateau, mais il m'a semblé quand même que ça avait été plutôt considéré comme un petit défaut.
Alors j'ai un sujet à proposer à asi : les héros et l'amour dans les séries et aux cinéma - hors love stories clairement établies. Les héros ont bien - trop - souvent des vies amoureuses calamiteuses, et comme ce sont souvent des messieurs - l'héroïne est toujours une denrée assez rare - la femme nous est mainte fois présentée comme sa faiblesse, son talon d’Achille, le grain de sable qui fait dérailler le héros si bien huilé quand il est célibataire.
Si tu es un super-héros et que tu tombes amoureux, ta compagne sera au mieux kidnappée pour te faire plier, et on te la zigouillera au besoin à la fin de l'épisode histoire de te remettre sur le droit chemin. Tu t'occupes des gens et rien d'autre, ton cœur est une forteresse interdite.
C'est pareil si tu es un flic, un avocat, ou je ne sais qui encore. Bref l'amour vu comme une faiblesse commence vraiment à me fatiguer.
Je cherche dans ma petite mémoire des couples de héros, des gens qui ont fait de leur relation une force... Bonnie and Clyde - non ils ont mal fini. Jonathan et Jennifer - pitié. Ah Jake Sully et Neitiri, oui. Euh, est-ce que John Steed et Emma Peel ? Non. Mais bon, finalement, j'ai peut-être une idée déformée du couple au cinéma et dans les séries.
Quoi qu'il en soit, l'histoire d'amour présenté comme le truc dont il ne faut pas parler, le truc qui va t'éloigner de ton destin tellement il va te faire perdre les pédales, faut arrêter. Le bonheur ce n'est pas une malédiction quand même.
Tiens moi pour 2015, je souhaite à tous les héros solitaires de se trouver une nana ou un mec et de s'éclater autrement qu'en faisant la nique aux méchants. C'est dit :p
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Ce film retrace les quelques mois qui précèdent les élections présidentielles de 2002 à l'intérieur d'une rédaction télé. Où l'on voit comment le thème de l'insécurité fut monté en épingle avec le résultat que l'on sait.
Suis même pas capable de me souvenir du nom du réalisateur, je crois juste me souvenir qu'il était stagiaire à la télé à cette époque...
OK pour les séries.
Mais dans la réalité.
Pourquoi les journalistes sont descendus en enfer dans la réalité?
Bonne question. On attend la réponse...
Merci.
J’entendais récemment je ne sais plus où quelqu’un dire que la télé évoluait et qu’un des phénomènes représentatifs de cette évolution était la disparition progressive de la télé réalité et l’émergence des séries (sous entendu l’une est remplacée par les autres…). Si c’est vraiment le cas ça peut expliquer le peu d’exigences dont font preuves les critiques vis à vis des séries: après des années de télé-réalité la plupart des séries doivent apparaitre “géniales” (même quand elles impliquent des relations sexuelles hommes-cochons).
Mais sans cette référence (la télé réalité) pour abaisser le sens critique, je ne vois pas comment on peut ne pas voir que la meilleure des séries (The Wire donc apparemment) n’atteint jamais le niveau des meilleurs films. J’ai vu The Wire, les 5 saisons et je les ai revues et revues. Je peux dire que j’étais accro. Mais même au plus fort de mon addiction je crois que je n’ai jamais été dupe sur le niveau artistique de ce que je voyais. Ce qui m’a plu c’est le réalisme, le côté presque documentaire et la profusion des détails sur la manière dont fonctionnent les différents milieux qui sont présentés (la police, la justice,…), les procédures que doivent suivre les uns et les autres, les concepts juridiques (“probable cause”…).
Peut être une des sources du problème des séries est le fait qu’il n’y a pas un réalisateur comme pour les films classiques de cinéma (ils varient suivant les épisodes) mais un créateur qui est souvent le principal scénariste. La structure par épisodes à mon avis est aussi à mettre au détriment de la valeur artistique.
Pour ceux qui seraient curieux de voir une série qui peut prétendre ravir le titre de la meilleure série à The Wire, essayez Deadwood, ne serait-ce que pour le langage (pour qui aime l’anglais)…
Peut-être la plus réussie avec The Wire, non ?
Par pitié, arrêtez de nous ressortir encore et toujours cette histoire du Watergate comme parangon du journalisme d’investigation qui fait tomber les puissants à la seule force de travail et d’intégrité. La lecture de Chomsky de cet évènement –autrement plus nuancée– qui se résumerait par « Nixon est tombé moins à cause de journalistes que de s’en être pris à d’autres puissants. » est pour moi bien plus plausible et fidèle à la réalité.
L’émission aurait selon moi gagné à ne pas se concentrer à ce point sur la fabrication médiatique de cette affaire à travers le film « Les Hommes du Président » et à piocher dans l’histoire plus récente une illustration plus pertinente du propos. Le choix était pourtant très vaste ; au hasard et sans ordre particulier : les Pentagon Papers de Daniel Ellsberg, l’affaire Clearstream de Denis Robert, Wikileaks à travers ses très nombreuses révélations (la plus médiatisées étant la vidéo « Collateral Murder » issue du leak de Bradley Manning) et plus récemment l’affaire Snowden. Absolument tous ces évènements ont été adaptés en oeuvres de fiction et auraient constitué un meilleur choix que le Watergate.
Concernant le traitement médiatique : si dans les séries anglo-saxonnes coexistent deux tableaux du métier de journaliste (de très caricaturaux comme dans House of Cards, ou plus nuancés comme dans The Newsroom, State of Play ou The Wire), lorsqu’on se tourne vers les séries françaises comme Reporters qui est donnée en exemple, c’est à la fois très caricatural et très mauvais. Mais c’est moins un indicateur de l’opinion publique envers les journalistes qu’un révélateur du rapport qu’entretiennent les scénaristes de séries télés français avec le réel, qu’ils considèrent comme un frein au développement de l’intrigue. Engrenages qui mets en scène avocats, juges et policiers, Vaugand de par sa représentation très fantaisiste des procédures judiciaires en sont des exemples flagrants.
Mention spéciale pour avoir mentionné la série britannique Black Mirror, qui gagnerait vraiment à être plus connue.
Enfin, dommage que personne n’ait mentionné Nightcrawler qui est actuellement visible au cinéma (Night Call en VF) et qui traite du journalisme télé à travers la rubrique fait divers d’une petite chaine d’infos et est un chef d’oeuvre à voir de toute urgence.
Par pitié, arrêtez de nous ressortir encore et toujours cette histoire du Watergate comme parangon du journalisme d’investigation qui fait tomber les puissants à la seule force de travail et d’intégrité. La lecture de Chomsky de cet évènement –autrement plus nuancée– qui se résumerait par « Nixon est tombé moins à cause de journalistes que de s’en être pris à d’autres puissants. » est pour moi bien plus plausible et fidèle à la réalité.
Un passage de la conclusion de Manufacturing Consent en parle. Il est suffisamment court pour pouvoir être cité intégralement :
"We may illustrate the point in yet another case, chosen by those who defend the standard version of the media as their strongest ground: the Watergate affair. To many critics of the media, this incident illustrates their irresponsible excesses; to those who proudly defend the media, it illustrates their independence of higher authority and commitment to the values of professional journalism. What, then, are the lessons of Watergate?
The major scandal of Watergate as portrayed in the mainstream press was that the Nixon administration sent a collection of petty criminals to break into the Democratic party headquarters, for reasons that remain obscure. The Democratic party represents powerful domestic interests, solidly based in the business community. Nixon's actions were therefore a scandal. The Socialist Workers party, a legal political party, represents no powerful interests. Therefore, there was no scandal when it was revealed, just as passions over Watergate reached their zenith, that the FBI had been disrupting its activities by illegal break-ins and other measures for a decade, a violation of democratic principle far more extensive and serious than anything charged during the Watergate hearings. What is more, these actions of the national political police were only one element of government programs extending over many administrations to deter independent political action, stir up violence in the ghettos, and undermine the popular movements that were beginning to engage sectors of the generally marginalized public in the arena of decision-making. These covert and illegal programs were revealed in court cases and elsewhere during the Watergate period, but they never entered the congressional proceedings and received only limited media attention. Even the complicity of the FBI in the police assassination of a Black Panther organizer in Chicago was not a scandal, in marked contrast to Nixon's "enemies list," which identified powerful people who were denigrated in private but suffered no consequences. As we have noted, the U.S. role in initiating and carrying out the first phase of "the decade of the genocide" in Cambodia entered the Watergate proceedings only marginally: not because hundreds of thousands of Cambodians were slaughtered in the course of a major war crime,-but because Congress was not properly notified, so that its privileges were infringed, and even this was considered too slight an infraction to enter the final charges. What was true of Congress was also true of the media and their investigative reporting that "helped force a President from office" (Lewis) in what is held to be a most remarkable display of media independence, or arrogance, depending on one's point of view.
History has been kind enough to contrive for us a "controlled experiment" to determine just what was at stake during the Watergate period, when the confrontational stance of the media reached its peak. The answer is clear and precise: powerful groups are capable of defending themselves; not surprisingly; and by media standards, it is a scandal when their position and rights are threatened. By contrast, as long as illegalities and violations of democratic substance are confined to marginal groups or distant victims of U.S. military attack, or result in a diffused cost imposed on the general population, media opposition is muted or absent altogether. This is why Nixon could go so far, lulled into a false sense of security precisely because the watchdog only barked when he began to threaten the privileged."
@Robert. vous êtes dur, on parle fréquemment de Chomsky sur @si (bon, la dernière fois c'était pour le traiter de négationniste antisémite dans l'émission avec Amselle).
http://www.pensezbibi.com/categories/pensees-politiques/l%E2%80%99indien-et-le-journaleux-denis-robert-edwy-plenel-2655
http://www.lorgane.com/DENIS-ROBERT-TU-NOUS-AS-MENTI-_a740.html
Bon, ceci dit, pas encore vu l'émission, il en est peut être question, sorry.
Quelle étrange manière d'envisager la réponse à une question opportune ! Les séries télé qui seraient une explication au désaveu des journalistes ? Alors ça, ça me la coupe !