La cour des comptes contre les 60 000 postes de Hollande ?
Et bing : "La Cour des comptes critique la création de 60 000 postes dans l'Education nationale", titre Lexpress.fr, rejoint par Les Echos, LaTribune.fr ou encore Atlantico. Présenté par le président de la Cour des comptes, Didier Migaud, ancien député PS, le rapport sur la gestion des enseignants a fait son petit effet. Mais a-t-on bien compris ? A l'issue de la conférence de presse, Migaud a désamorcé la polémique en disant que la cour ne critiquait pas les créations de postes, mesure phare de François Hollande. Qu'en est-il exactement ? @si a plongé dans le rapport de 176 pages.
Abonnez-vous pour pouvoir commenter !
si vous êtes déjà abonné Connectez-vous Connectez-vous
Derniers commentaires
Et après ces intello vont "pourrir" les gosses qu'ils trouvent bien mal élevé .... Comme si l'éducation était spontané et pas une responsabilité des adultes envers les enfants .
Franchement malgré la degradation de tout les secteurs de la société , la Hollandie ne change pas de cap , Merci a Todd et Piketi d'avoir vendu l'idée de la gauche a la sauce Hollande , on est bien dans la m...e .
Un des principes fondamentaux de la comptabilité publique est la séparation du comptable et de l'ordonnateur.
Dit plus simplement : l'ordonnateur (le politique) s'occupe de la gestion, mais ne doit pas intervenir sur les comptes (pour éviter les fraudes) et le comptable veille à la régularité des recettes et des dépenses qu'il enregistre, mais n'intervient pas dans les décisions politiques. Il est indépendant de l'ordonnateur.
La cour des comptes est l'organe de contrôle des comptables publics. Sa mission est de vérifier la régularité des comptes publics ou d'entreprises privées sous tutelle publique.
Mais depuis quelques années la cour sort de son rôle en se permettant de juger des politiques mises en oeuvre, ce qui est du ressort du Parlement.
Il semble de plus, mais ce n'est qu'une impression personnelle, que Didier Migaud cherche (par des interventions répétées dans les médias) à conforter son image politique. Sans doute a-t-il des projets pour la suite de sa carrière...
1. amener 80 % d'une classe d'âge au bac (à grands coups de livrets de compétences et autres valorisation du savoir être)
2. permettre aux bacheliers d'accéder aux études supérieures (en obligeant les facs à baisser leur niveau d'exigence : cf point 1)
3. garantir l'employabilité (sic) de ces étudiants pour lutter contre le chômage (dans des petits boulots : cf point 2)
J'aurais préféré, pour ma part, qu'elle cherche à atteindre ces missions :
1. garantir une exigence de niveau sur des matières fondamentales (stop aux projets et autres TPE....)
2. développer les filières professionnalisantes pour permettre à ceux, plus manuels qu'intellectuels, de s'épanouir
3. laisser les niveaux montés dans différentes filières au lieu de prétendre, artificiellement, faire monter tout le monde en ralentissant la plupart.
Le problème fondamental est cette volonté d'égalitarisme (une marotte, je sais).
Mais quoi qu'on en dise, si on veut vraiment travailler pour l'égalité il faudrait augmenter le nombre de profs. J'entends pas égalité, la possibilité, pour tous les élèves, d'avoir accès à 2 ou 3 langues étrangères, de s'ouvrir aux arts (plastique, musique etc...) et de maîtriser ce qui façonne un citoyen (lettres, maths, H-G, etc....)
Fondamentalement il y a une lutte entre deux visions du système :
1. un système "élitiste" qui veut faire progresser les meilleurs en "gérant" les plus faibles
2. un système "égalitariste" qui veut mettre tout le monde au même niveau (en ralentissant les meilleurs et en illusionnant les plus faibles)
Mais au bout du compte, ces deux systèmes parviennent au même résultat :
1. dans le système "élitiste" : les plus faibles occupent des emplois peu qualifiés puisque le système les forme pour cela (le niveau de formation serait fonction de son niveau d'étude)
2. dans le système "égalitariste" : les plus faibles occupent des emplois peu qualifiés avec des diplômes rutilants (le niveau de formation est fonction de la filière choisie et de l'école de formation)
Pour éviter ces deux écueils et travailler pour l'égalité, il faut des moyens et il faut mettre tout le monde au boulot sans s'empêcher de voir la vérité en face quant au niveau des élèves.
non !! Moi , si, et je me réjouis de la création de postes dans l'éducation nationale.
Finalement on n'est pas si loin des propositions de Sarkozy pendant la campagne présidentielle (donner 40% de cours en plus pour une augmentation salariale de 25%). A l'époque, Hollande parlait de "marché de dupes". Certains lieutenants de Sarkozy lançaient l'idée de la fin du statut voire la sortie des profs de la fonction publique (ce n'est pas une mission "régalienne") et voilà que la Cour des Comptes s'interroge justement sur le statut.
Problème : on parle de vrais gens-là, pas de pions sur un échiquier, qui, pour en connaître pas mal, se plaignent déjà d'être surmenés, déconsidérés, soumis aux exigences plus ou moins contradictoires de leur direction, de leurs inspecteurs, des parents, de la société dans son ensemble... Et puis comme dans d'autres services publics, l'interim se multiplie, les statuts précaires de remplaçants, les recrutements de toutes sortes de vacataires payés à l'heure prestée (parfois tout juste au-dessus du seuil de pauvreté), parfois à cheval sur 2 établissements distants de plusieurs dizaines de km (véridique !)
C'est terrible à dire. Mais après France Telecom, la Poste, diverses directions de ministère, je crains que les épidémies de suicide au travail ne gagnent l'Education nationale.
Une "société de la connaissance" qu'ils disaient !
Oui, c'est ainsi dans tous les services publics. A titre personnel, j'occupais un de ces postes extrêmement précaires sur plusieurs établissements, mais pas pour l'EN. Dans le domaine de la Justice, à "affronter" des usagers surmenés, démenés, en colère, en détresse, avec une très mauvaise image de ce domaine et donc très méfiants et prompts à s'énerver, sans aucune formation ni aucune sécurité, dans des lieux insalubres en plus. Et le harcèlement de mes supérieurs (qui n'étaient pas officiellement mes supérieurs d'ailleurs). Avec les heures supplémentaires non payées, doublant pratiquement mes heures officielles, cumulant au-delà de mes tâches officiellement assignées d'autres fonctions et de multiples remplacements de postes éminnemment plus importants sans aucune compensation, même pas de temps. Tout ça pour finir sur la limite exacte du seuil de pauvreté. J'ai pu partir, mais mes anciens collègues ne peuvent s'offrir un tel choix.
La première phrase extraite de cette citation reflète précisément la façon dont ce système fonctionne, et quand j'entends Hollande louer ce modèle, ça me fait froid dans le dos (à ce propos, il y a sur Rue89 un témoignage d'assistant ministériel qui décrit une même précarité ainsi qu'une même déconsidération pour eux).
De nombreux collègues ont fait de multiples dépressions, des ulcères, des maladies psychosomatiques, souffrent d'un état de fatigue extrême, et continuent dans une forme de "survie", y compris dans le travail où ils se donnent désormais le moins possible (toute initiative pour conserver un bon état de fonctionnement entraîne une forme de harcèlement qui consiste à une exigence du faire toujours plus, mais sans jamais officiellement demander; toute démarche visant à améliorer les services ou à les rendre plus clairs, n'entraînant pas le moindre coût, ni mesure extraordinaire, juste une autorisation, est sévèrement sanctionné de façon humiliante au possible). On marche sur la tête.
Dans le cas particulier des enseignants, j'ai peur pour eux de l'opinion publique si prompte à les descendre. Ils n'ont eu aucun soutien quand ils ont commencer à dénoncer des dérives importantes (c'est mieux de les traiter de feignasses), et maintenant que leurs prévisions se sont transformées en constat, c'est encore eux qui prennent tout dans la tronche. Je n'ai pas encore d'enfant, mais je me demande dans quel état pourra être l'école dans un avenir plus ou moins proche. Je ne sais pas comment font les parents d'aujourd'hui pour ne pas se mobiliser aux côtés des enseignants pour porter les bonnes réformes. Et je ne sais pas non plus comment font les enseignants pour supporter que leur unique voix publique soit les syndicats qui de toute évidence ne les aident pas comme il y a besoin.