La longue revanche de la série B
Décadent, immoral, violent, racoleur, voyeur, hypocrite, fauché et opportuniste, le Cinéma d’exploitation a longtemps été la cible privilégiée des esthètes et des tenants de la Culture. Royaume du paradoxe et de l’ambivalence, il est aussi celui qui a le plus souvent défendu la liberté d’expression, sans presque jamais adopter de posture militante. Bienvenue chez le voisin "bis" et barré du 7ème Art.
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Derniers commentaires
Noé et Pasolini ? Tarantino et Godard ? Vraiment ?
Il montre quoi Noé du christianisme, du fascisme, du communisme, et de toutes les formes de désir qui les traversent ? Il a combien de procès contre lui ?
Il montre quoi Tarantino sur l'histoire culturelle et politique du 20ème siècle et au-delá ? Kill Bill c'est des formes qui pensent ?
A part ça article génial !
Me trouverai je seul contre tous à huer Gaspard Noé? Je me suis arrêté à son premier film, mais comment s'appelle t'il déjà?
Mais je viens de voir comment on peut flinguer l'une des séquences les plus drôles d'Inglorious Basterds :
sur Canal+, à l'instant. Tout le film a été doublé en français !!!! Comment est-ce possible ? Ode aux langues, savoureux télescopages. Et l'accent de Brad Pitt quand il parle italien.... par son doubleur, en français !!!
Mais qui a bien pu commettre ce crime !?!?!?
Uwe Boll étant un abruti, ca risque pas être triste
De nombreux très bons extraits de films également.
Mais imaginer voir, un jour, une affiche d'Ilsa sur le site d'@si ! Je crois que même dans mes rêves / cauchemars les plus tordus, je ne l'aurais jamais imaginé ! Un très bon papier, revenant très clairement sur les plus grandes tendances du cinéma d'exploitation. Je regrette de ne pas avoir vu le nom de Vincent Price (dans le genre prince de la série B) associé à celui de Roger Corman, mais c'est sûr, on ne peut pas dire qu'il l'a lancé. Ahh, le Corbeau. Peter Lorre, Boris Karloff, Vincent Price et le jeune Jack Nicholson... Culte !
Je conseille à tout ceux et celles qui veulent en apprendre un petit peu plus sur l'excellentissime 'Massacre à la tronçonneuse' de Tobe Hopper, d'aller écouter sur les poscast itunes l'excellent 'Les persifleurs du mal' (France Inter) où est reçu J.B. Thoret pour parler du film.
Son livre "Massacre à la tronçonneuse, une expérience américaine du chaos", n'est malheureusement plus édité, mais il y revient longuement lors de cet entretien époustouflant de bon sens et d'analyse. Et pour les fans du genre qui auraient la chance d'habiter la belle région lilloise, qu'ils me contactent, et pourquoi pas s'organiser de charmants visionnages plein de Troma, de zombies farceurs et de joyeux cannibales ?
Encore merci à l'équipe, et tout particulièrement à Rafik. (et bravo pour le papier sur South Park, étant grande consommatrice de la série depuis des années, je me permet d'ajouter qu'il était excellent et très bien documenté.)
vous ne parlez pas de "La grande Zorro",
avec George Hamilton...
Merci
« Créée en Janvier 2010, l'association soutient le Cinéma décalé (bis, séries Z, trash, underground, etc...) et le Cinéma de Genre(s) dans sa diffusion, et sa création. »
pour l'instant pas de site, juste une page fessebouc, dernière publication : http://www.facebook.com/note.php?note_id=122203154492656&id=100001037595436
[quote=Rafik D., geek anonyme]On sait comment ces mecs fonctionnent, on sait quels sont leurs mécanismes de pensée, on sait quels sont les _mots_ qui leurs font plaisir à entendre ; moi c'est un truc que j'ai fait quand j'étais adolescent, je fréquentais des gens qui se voulaient intellectuels, et effectivement quand je leur parlais de zombies, j'y allais à coup de "destructuration du mythe capitaliste", on sait s'adapter... Mais au fond c'était me mentir à moi-même : ce qui est kiffant dans le zombie, c'est qu'il y a des zombies !
Cet article, finalement, sert à montrer à quel point le cinéma d'exploitation était une déstructuration du mythe capitaliste, non ? :D
ben, moi je laisse volontiers tout ce fatras mal foutu, et pas seulement par absence de moyens, pour un oeuvre vraiment décapante, toujours en avance et dérangeante, en un mot libertaire...celle de Bunuel. Un seul bonhomme, plein de films, et tous les degrés que Rafik pense trouver dans un cinéma, dont le seul objet est de faire du fric en en dépensant le moins possible. Et pour ça, on sait que tous les moyens sont bons : montrer tout plutôt que suggérer... à ras la moquette, comme on dit. Et un Pasolini dans l'outrance avait, lui, pas mal... d'élégance, non ? bon, je dois être un peu esthète... et c'est aujourd'hui une tare, je crois comprendre !
Encore une fois un étalage de mots, qui n'est pas sans rappeler le verbiage de la haute époque des Cahiers, pour vanter un cinéma du premier degré - et qui se contente bien de n'être que ça ! malgré Tarantino, bien entendu.
Le deuxième sexe,
La troisième personne du "singullier",
La quatrième dimension,
La cinquième république,
Le sixième sens,
Le septième art,
Quel cinéma!
(copyright Robert)
La Presse Libre était née, et elle allait très vite devenir le repoussoir de ceux qui avaient pourtant milité pour la totale libération des [s]esprits[/s]bourses. Durant de longues semaines, bon nombre de "UMPistes" auront à l'égard du Libre des propos et des attitudes tout à fait dignes de curés fanatiques, traitant les amateurs de cette Presse de dégénérés-décadents-fascistes, et allant parfois jusqu’à agresser certains journalistes.
P.S. : désolé, la chronique est très bien mais ce passage était trop tentant ;-) OK, je sors
Qu'y a-t-il de 'subversif' à montrer des femmes plus ou moins dénuées, maltraitées, embrochées etc, puisque c'est typiquement ce que la généralité du fantasme masculin de sexuation/sexualité par la domination promeut et souhaite voir?
Rappel: un fantasme est au croisement de l'histoire singulière et de la construction sociale.
Et encore ne parlé-je pas du désir, là (en termes psycha s'entend)
Et dire: "voir l’exemple du Rape & revenge français Baise-moi, qui a fait hurler à la fois les bigotes de droite et des féministes de gauche, et qui s’est vu aussitôt menacé d’un classement X)" c'est facile et idiot.
V.Despentes fait partie d' *un* des courants du féminisme.
'Baise moi' ne me fait pas hurler, ni 'King kong théorie' (sauf le chapitre sur la légitimation de la prostitution, en tant qu'expé perso de prise en main de sa vie, on peut comprendre, Despentes, mais ce n'est certainement pas à généraliser comme elle le fait);
en revanche le "fascinant (sic) Irréversible." et sa complaisance envers le viol et la violence qui s'ensuit, au motif que la vengeance est de droit à l'homme (ce qui signifie donc que la femme qui appartient, encore une histoire d'honneur et toussi toussa) est insupportable sur ces deux volets.
Bref, le cinéB, sur son versant sexe est simplement sexiste.
Mais pas que lui, on est bien d'accord.
Quant au pr0n... humph...bon d'accord je vais arrêter là.
ses films donnent parfois l'impression d'être fait de bric et de broc un peu façon Série B....
je n'ai pas eu l'occasion de visionner Prédateurs de la nuit ou encore Six Pack Annie, et je veux bien croire que Tarentino s'en soit inspiré hum hum mais à mon humble avis rien que pour Kill Bill (que j'ai adoré, le I comme le II) chuis sûre que Tarentino a dû passer un peu plus de temps à fignoler !.....
bravo Rafik, j'espère que t'es pas obligé de visionner tout le matériel pour chacune de tes chroniques parce que pour celle-ci fallait une bonne dose de chais pas quoi d'ailleurs pour ne pas craquer non ??
Mondo Freudo, Mondo Teeno, L’Amérique interdite, Shocking Asia, Face à la mort.... pfff tout un programme....
:)
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(et pour le prochain sujet, puisqu'il semble y avoir un concours, je sens bien venir un "Matrix vs Inception", vu l'amour que Rafik porte à la trilogie des Wachos et les théories comparatives que le film de Nolan n'aura pas manqué de susciter en lui).
Je n'ai en revanche encore jamais vu de Mondo, même si j'en ai entendu parler à maintes reprises sur Tracks ou Mad Movies. J'espère rattraper ce retard au plus vite. :D
Suggestion : utiliser des renvois dynamiques pour les notes de bas de page.
Une question non précisée dans la chronique : ce cinéma existe-t'il encore ? Trouve t'on encore des salles qui en diffusent ? Est ce que la diffusion par Internet, en marge de la classification "X", lui permet de retrouver un public ? Si oui, quels sont les sujets à la mode aujourd'hui ?
Et si vous avez des tuyaux, bon coins, adresses (sur internet ou IRL), je suis preneur !
Merci.
Pas encore lu la cro de Rafik, pas sûr qu'il soit décidé à parler du cinéma qui m'intéresse,
Mais pas du tout convaincu qu'il le connaisse non plus.
Ceci expliquerait cela... Nous y reviendrons, j'ai beaucoup de choses en train, et pas des plus simples...
***
Pas encore lu la cro de Rafik, pas sûr qu'il soit décidé à parler du cinéma qui m'intéresse
c'est tellement fort, pardonnez-moi mais il faut que je la place :)
"Le laisser-aller des utilisateurs de SMS me fait très peur pour l'avenir de notre civilisation déjà bien compromis".
à la tienne;-)
gamma
A visiter absolument pour un grand moment d'intense bonheur:
http://www.nanarland.com/
je me souviens d'une bagarre chez m'sieur Korkos pour savoir qui était ce-lle-lui qu'aurait eu la chance de sa vie de visionner le plus grandiose des nanars !
ben pour tout dire je m'en étais pas trop mal sortie avec mon Vercingétorix
et toc !!!!
Hélas, bien que Tarantino revendique régulièrement la filiation, elle n'est pas réelle. Les productions de Tarantino sont inspirées par, ont l'apparence de ce cinéma bis, mais elles n'en sont pas pour autant. Elles sont terriblement trop soigné, du casting de star aux décors, de l'histoire jusqu'au défaut technique qui sont artificiellement ajoutés.
Tarantino est un fétichiste, en tant que tel il magnifie l'objet de son désir qui sans lui resterait une vulgaire godasse trouée d'un peu partout, élimée naturellement et au fumé des plus douteux. Il y faut toute le dévotion de Quentin pour transformer ces objets en de petits bijoux polis, lustrés à l'excès et parfumé avec délicatesse.
La vision du pulp par Tarantino n'est pas du pulp, c'est une vision passée par son filtre d'amour. Tant mieux pour nous. Mais ne nous y trompons pas, tous ceux qui travaillent en marge du système, dans les poubelles de notre société n'ont pas ce talent-là qui consiste à récupérer des déchets ordinaires pour leur donner, non pas une seconde vie, mais une toute autre.
yG
Chez Tarantino, les influences sont effectivement digérées et non pas restituées, on est bien d'accord.
Il va bien et il vous remercie. Si vous habitez près de la frontière suisse, chaque année se déroule à Neuchâtel un Festival du Film Fantastique, au succès croissant, et dédié aux productions les plus improbables du cinéma international d'horreur et de science-fiction, avec rétrospectives thématiques, etc. Une large part est consacrée au cinéma fantastique asiatique (coréen, japonais, etc), et chaque année dédie un "panel" à un thème ou pays d'origine en particulier. Cette année, nous avons eu droit à l'actualité du cinéma fantastique canadien et à une retrospective du cinéma fantastique suisse. L'invité d'honneur était Sogo Ishii, une pointure du cinéma électro-trash japonais, les années précédentes ont vu défiler Gilliam, Romero, Harryhausen, Balaguero, etc...
La qualité va vraiment du nanard au chef d'oeuvre, et dans tous les cas dresse un joli panorama de l'inventivité du cinéma bis actuel, avec un certain accent sur le transgressif. C'est une excellente occasion de voir des oeuvres qu'on ne voit nulle part ailleurs (pas seulement à cause du genre, mais pour beaucoup à cause du pays d'origine), de s'infliger quelques grotesqueries embarrassantes, et de découvrir quelques joyaux occultes et obsédants. Beaucoup de premiers films, aussi, ce qui illustre la santé du genre. Même si le cru NIFFF2010 ne s'est pas avéré complètement inoubliable à mes yeux (à l'exception de l'extraordinaire "The Eclipse" irlandais, du formidable "Strigoi" anglo-roumain, du jouissif "Wig" japonais, du très décent "Stranded" kazakh, et du bien funky "Woochy" corréen... et de mon indulgence un peu primaire pour tout ce qui a trait aux ambiances canadiennes : impossible de dire si j'aurais autant apprécié "5150 rue des ormes" ou "grande ourse" sans les accents).
Je digresse. Pire, ceci est une digression PUBLICITAIRE. Pour en revenir au sujet, il faut aussi tenir compte du fait qu'aujourd'hui, le bas de gamme s'adresse facilement à la télévision sans passer par la case ciné. Les téléfilms de monstres et les thrillers à nichons n'ont plus autant besoin du grand écran. On y retrouve certainement les préoccupations du moment, ne serait-ce que dans tous les récits normatifs inspirés de procès réels. Les thématiques "niches", adressés à des communautés spécifiques, font aussi facilement l'objet de séries télévisées. Il y a donc légère hémorragie depuis l'âge d'or du cinéma d'exploitation. Mais la hache dans la gueule, tenue par le fantôme de l'injustice sociale, continue à bien bénéficier des projections en salles, d'où qu'il vienne. Il faut juste surveiller un peu les happenings parallèles à la grande distribution classique. Mais le fait que ces films se font encore (même en France, avec le récent "Djinns", et en Suisse, avec le récent "Cargo") montre que l'industrie du bis fonctionne encore, pour le meilleur ou pour le pire...
Merci Rafik.
Excellent papier. J'espère qu'Alain et Judith auront apprécié Isla She Wolf of the SS ^^