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"La Zone d'intérêt" : "J'ai pensé à Gaza pendant tout le film"

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On surestime la capacité d'abstraction des gens. On le voit sur ces forums-même. Encore pire que les complices passifs de la 2ème guerre mondiale, qui esquivaient les questions gênantes, qui "n'y pensaient pas", sur le même mode que les épurateurs et(...)

Gaza est un camp de concentration surlequel les gardiens israéliens tirent au canon à bout portant sur la foule de prisonniers qu’ils ont entassés dans un coin.

Merci beaucoup pour cette émission qui n'est pas sur un sujet au coeur de l'actualité même si le film de Glazer vient d'avoir l'Oscar. L'émission va bien au-delà de ce seul film.

Les intervenants sont passionnants.

Intéressant de se pencher à Arrêt sur(...)

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merci pour cette émission absolument passionnante ! léger dommage que le fin soit un peu abrupte, l'animation intellectuelle était encore vive et aurait pu durer encore quelques minutes (on le sent aux mouvements de tête qui demandaient encore un peu la parole...)

Très bon film ; probablement à regarder avant de voir cette émission (ce que j'ai personnellement fait). Le fait du film de se concentrer sur la version "sonore" est très bon, et c'est quelque-chose qui diffère grandement de la guerre actuelle.

Ça nous fait cependant penser à la guerre Israël-Hamas sur bien d'autres aspects, ce que les intervenants de l'émission expliquent très bien.

Merci pour cette émission : c’est posé, réfléchi, intéressant, sans brouhaha médiatique.

Ça m’a donné envie de voir le film (et d’autres encore évoqués).

Émission pas mal, même s'il manque un historien du nazisme pour saisir la qualité de l'écriture du film je pense.

C'est pourquoi je me permets de mettre le lien de la conférence de Nicolas Patin concernant ce film où il explique à quel point le film est pertinent dans sa représentation du camps et des alentours.

https://youtu.be/NZjuHQIHAeA


Cette emission est tres bien et les interventions interessantes. Mais je n'ai pas pu la finir car elle me fait office de miroir: du blabla (artistique, intellectuel et tout ce qu'on voudra qui n'a rien de négatif) qui me reflete sans filtre dans l'horreur de mon incapacité a agir face au génocide (presque) assumé des Palestiniens, ces etres humains déclassés. Nous sommes tous la femme ou la mere dans ce film, voir pour beaucoup, semble t il, le directeur du camp. Que change pour les internés que la mere s'en rende compte et s'en aille. Que change pour les Palestiniens, que nous Europeens soyons horrifiés ou dégoutés ou indifférents. TOUS coupables car nous acceptons de déléguer notre pouvoir unitaire a des criminels ou des complices de criminels par notre monstreusement illusoire démocratie.

 Une émission très intéressante. " La zone d'intérêt" est un film  difficile mais très intéressant .

Je pense que ces propos doivent être connus des participants du  foum, mais  Lazlo  Nemes a critiqué les propos de Jonathan  Glazer lors de la cérémonie des Oscars. Certains de ses co scénaristes et producteurs n'étaient pas d'accord non plus.


 Grand prix au Festival de Cannes 2015 et lauréat de l'Oscar du meilleur film étranger en 2016 pour son film sur un prisonnier juif forcé de travailler dans les chambres à gaz d’Auschwitz, László Nemes s'est, dans sa lettre ouverte, dit consterné par les propos du cinéaste anglais. “La Zone d’Intérêt est un film important”, admet Nemes. Mais son réalisateur “aurait dû garder le silence plutôt que de révéler qu’il n’a aucune compréhension de l’Histoire et des forces qui détruisent la civilisation, aussi bien avant ou qu’après la Shoah”.

“S’il avait le sens des responsabilités qui incombe au réalisateur d’un film comme le sien, il n’aurait pas eu recours à des arguments diffusés par la propagande visant à éradiquer toute présence juive sur Terre”, tacle Nemes dans la lettre. Selon lui, Glazer ne fait qu’attiser le sentiment antisémite, ce qui est "particulièrement troublant à une époque où nous atteignons les niveaux de haine anti-juive d’avant l’Holocauste – mais cette fois, d’une manière branchée et progressiste".

Des intervenants de grande qualité, j'aurais aimé voir Rafik autour de la table ! Bravo.

Si le "pendant" la Shoah interpelle et questionne , c'est beaucoup plus l'après qui devrait nous interroger , un exemple : "l'affaire Collini" film réalisé d'après le roman de Ferdinand von Schirach , film qui met en avant les complicités judiciaires et législatives de l'absolution des "petits crimes de guerre" en Allemagne .

**ALERTE ** Appel à la relecture des sous-titres ! svp :) Cette fois, c'est Rudolf Höss, qu'on voit "de dos", et qui est dans le sous-titre est appelé Dodo Rudolf Höss, (!) :) c'est marrant mais le sous-titreur est passé à côté de la référence de la position du personnage, 2 ou 3 fois désigné comme étant celui "de dos"... Dommage !

Edit : Vers la 30e minute, lors de l'extrait du documentaire "Shoah", les sous-titres font même des contre-sens assez odieux sur les propos pourtant traduits en incrusté, juste au dessus. Les sous-titres parlent "d'oeuf"  au lieu de "corps", de 'fête" au lieu de "brulé" etc... donc je renouvelle mon alerte... ^^'

Il y a-t-il une langue où un même mot veut dire corps et œuf? un même mot veut dire fête et brûlé? À l'oral bien sûr, car "de dos" ne se traduit par "dodo" qu'à l'oral.

Etide 2 : à partir de la 40e minute environ, les sous-titres sont restés bloqués sur " [bruit de la foule] " pendant environ 15 min de video (du 1er au 2e extrait de film)

Juste une petite réflexion, comme ça, au sujet de « l’indicible. »


C’est la fiction qui crée l’indicible (ce qui ne peut être dit)

Dans la réalité telle que vécue, à l’instant vécue par ceux qui la vivent, il n’y a pas d’indicible.

Il y a juste ceux qui détruisent au contact de ceux qui sont détruits, c’est tout.


L’indicible survient juste après, lorsqu’il s’agit de savoir comment mémoriser.

C’est la raison pour laquelle je ne crois pas aux vertueuses promesses des « devoirs de mémoire, » nous certifiant qu’il n’y aura « plus jamais ça. »


Je ne dis pas qu’il faut s’abstenir de cette mémoire, nécessairement fictionnelle.

Je dis juste qu’il faut en connaitre les limites en ne pas en attendre davantage qu’elle ne peut en donner.

Nous en avons malheureusement aujourd’hui encore la triste démonstration…

On surestime la capacité d'abstraction des gens. On le voit sur ces forums-même. Encore pire que les complices passifs de la 2ème guerre mondiale, qui esquivaient les questions gênantes, qui "n'y pensaient pas", sur le même mode que les épurateurs ethniques européens actuels et les rouages administratifs et électoraux de frontex ("Débarrassez-nous des sous-hommes qu'on ne veut pas voir ici !" "- Okay, mais il advient quoi d'eux, en fait ?" "- On veut pas le savoir, on ne veut pas y penser, on ne veut pas se le représenter, pas notre problème, on veut juste qu'ils soient plus là."), il y a ceux qui ont les yeux sur les conséquences humaines de leurs politiques, et, ces yeux braqués serait-ce de force là-dessus, continuent à les minimiser, les applaudir, les justifier. Les vrais salauds actifs, dont on met le nez sur le caca, sans qu'aucune prise de conscience, sans qu'aucune honte, sans qu'aucun questionnement ne s'ensuive.


Parce que la fonction d'ASI, c'est souvent cela. Casser les narratifs et représentations "protectrices", pour imposer la vue de ce qu'il y a derrière. Les abonné.e.s d'ASI n'ont pas l'excuse des enfermements cognitifs, représentationnels, informationnels dans des bulles narratives qui nient les holocaustes en cours. Ni l'excuse de l'accès limité à l'information, ni de l'accès aux enjeux, ni du "oh j'évite juste d'y penser trop", parce que c'est un environnement qui met les choses à plat pour les exposer. Il reste donc simplement une dégueulasserie inhumaine, la force motrice la plus pure des adhésions aux univers mentaux d'extrême-droite.


Les mots, les analyses, les informations, ça se balaye. Les abstractions s'esquivent. C'est pour cela que je suis, dans l'absolu, en faveur des immersions décriées dans cette émission. Si on pouvait, magiquement, serrer ces ordures par le col, et les projeter dans les vies qu'ils infligent, au plus près, au plus dedans, idéalement avec une croyance réelle du caractère définitif de l'horreur (par opposition à la conscience qu'il s'agit d'une expérience fiction temporaire, "pour de rire" - parce que tout perdre jusqu'au plus intime à jamais, c'est une autre expérience cognitive que "jouer à tout perdre" pour se le raconter en soirée), si on pouvait imposer les vécus et les intégrer à la conscience, à l'expérience de vie, on pourrait alors pallier l'absolue incapacité empathique de ces criminels. On pourrait créer un pont entre perpétrateurs et victimes, construire un feedback de la douleur. Et on aurait un chance de faire comprendre les enjeux du réel. Et pour approcher cela, les dispositifs même douteux de l'art/fiction (au sens large, incluant les expérience interactives si elles ne se retournaient en plaisirs ludiques) sont largement aussi légitimes que le factuel sec des manuels scolaires ou des articles académiques.


Parce que si l'émotion est un puissant levier manipulatoire quand elle est détachée des faits, c'est aussi elle qui ramène les faits à la morale : les criminels de masse et leurs apologistes, tout comme les acteurs des systèmes d'oppressions racialistes, sexistes ou ethnicistes, se satisfont très bien de données brutes qu'ils détachent de l'expérience humaine, et qu'ils considèrent comme justifiées. Les fascismes sont des systèmes de l'abstraction factuelle, bureaucratique, glorifiant le détachement émotionnel. La conscience du mal (ce qu'on appelle la conscience tout court) ne découle pas des abstractions pures, mais d'une capacité à se projeter, d'une imagination émotionnelle, que certaines mentalités et certaines idéologies atrophient.


Tout ça pour dire que se préserver, et préserver les autres, des écrasantes "immersions émotionnelles", c'est une position intellectualisante, circulairement académique, qui sous-estime cette fonction. Et les inébranlables fascismes (pro-netanyahu, pro-poutine, pro-lepen) qui spamment les forums d'ASI illustrent les limites de l'information seule comme génératrice de prise de conscience morale. La courroie émotionnelle (la représentation, le ressenti dans sa proche chair de ce qui est infligé à autrui) ne tourne pas si souvent sur ces seuls engrenages.        

Très belle émission, une prise de recul nécessaire et une animation en toute sobriété, ça fait du bien !

Débat de très haute qualité - Bravo !

« J’ai pensé à Gaza ».

Si c’est pas un titre pute-a-clic pour islamo-gauchiste, ça :-P

Et je suis tombé en plein dedans.

Merci pour cet approfondissement qui rappelle en creux le massacre en cours du ghetto de Gaza. 

A une époque, je me demandais "ce que j'aurais fait pendant la guerre, sous l'occupation". 

Aujourd'hui, je me demande ce qu'on peut vraiment faire, à notre minuscule niveau, pour arrêter les massacres, les colonisations, etc. Ne pas y participer directement, certes. 

Mais accueillir directement les réfugiés ? Est-ce que les justes ont fait l'objet d'autant de regards cinématographiques ?

Montrer l'obscénité et l'abjection, c'est indispensable, mais est-ce qu'on pourrait aussi analyser les trajectoires lumineuses ?

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Merci beaucoup pour cette émission qui n'est pas sur un sujet au coeur de l'actualité même si le film de Glazer vient d'avoir l'Oscar. L'émission va bien au-delà de ce seul film.

Les intervenants sont passionnants.

Intéressant de se pencher à Arrêt sur Image sur ce pour quoi il n'y a pas d'images, même de fiction.

Pour résumer : la page 7 du New York Times est toujours d'actualité.

Pas d'accord avec les intervenants sur La zone d'intérêt que j'ai vu ainsi que La liste de Schindler, Le fils de Saul et Mr Klein. Dans La zone d'intérêt nous sommes trop loin de ce trou noir de la pensée que constitue le génocide de millions de juifs, tziganes, homosexuels et opposants. Une horreur absolue après laquelle il est difficile de croire en l'homme tant elle est monstrueuse et impensable. Shoah que j'ai vu aussi est sans doute celui qui s'approche le plus de ce massacre impensable qui montre comment disparaît tout ce qui fait notre espèce humaine, au nom d'une idéologie raciste et totalement imbécile.

Dans La zone d'intérêt, je n'apprend rien que nous ne sachions déjà, la froideur mécanique des nazis, l'indifférence de leur familles, fussent-elles a proximité du camp, la volonté d'obéir et de bien faire de Hoss. Pas besoin de ce film pour me représenter cette horreur absolue qui nous rend inconsolables. Personne, sauf les survivants ne peut comprendre cet abîme.

Très interessant! Merci!

Gaza est un camp de concentration surlequel les gardiens israéliens tirent au canon à bout portant sur la foule de prisonniers qu’ils ont entassés dans un coin.

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