Le "Chercheur engagé" n'est pas un "pitre multimédia"
Un discours économique combattant la théorie libérale peut-il, et doit-il, trouver sa place dans les médias dominants ? C'est le thème du débat qui se construit entre l'économiste "critique" Frédéric Lordon et le journaliste de Libération Nicolas Cori. Après notre émission d'été où Maja Neskovic avait convié Lordon, Cori a répondu à l'économiste, sur son blog et sur notre site. Il l'invitait à abandonner ses préventions contre les grands médias et à entrer de plain-pied dans la sphère médiatique, en répondant aux invitations qui lui sont lancées depuis le début de la crise financière.
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Derniers commentaires
Je ne vous cacherais pas que j'ai déjà quelques sujet en tête ,
-je pense au peu de cas qu'il est fait des initiatives autour du développement d'équipement pour moteur afin de leurs adjoindre un système dit "Pantone" , non, pas le référentiel colorimétrique ^^
-je pense à l'analyse parfois très critique de certain scientifiques au sujet du laser de bordeaux aussi bien qu'au sujet du futur tore à fusion
-je pense à l'étude longtemps avortée autour de l'exploitation des technologie attrayant à la magnétohydrodynamique
-je pense au traitement réservé à l'analyse de la présence des forces francaise dans certain pays qui, coïncidence, se rapproche d'interet d'exploitation commerciale et/ou industriel à outrance et en dépit de tout cadre de sauvegarde des population et de leurs environnement
-je pense à l'analyse de la coércition grandissante autour du PAF
-je pense que j'en oublie encore des tonnes de vertes ou de plus ou moins blêttes.^^
.... tant de sujet savament passer sous silence et dont une analyse clarifié révèlent bien des choses en amont
Il a raison, ce n'est pas parce qu'il a réussi à me faire comprendre, à moi , les rouages pernicieux et mortifères de la "FINANCE" que je dois attendre, mon cul sur le canapé, qu'il aille prêché la bonne paroles à tous et toutes, par tous les chemins audiovisuels...Après tout, si c'est le boulot des journalistes, c'est aussi à chacun de nous de parler à nos potes, nos collègues, nos conjoints, nos maitresses et nos amants pour leur faire découvrir les idées du môsieur, s'en emparer, les discuter...ok, c'est une goutte d'eau dans la mer, mais qui n'essaye rien n'a rien.
Allez zou, pour la peine, j'm'en va lire son dernier bouquin et me faire des petites fiches de traduction en langage vulgaire...
Juste au passage, il est bon aussi d'aller voir ici chez Daniel MERMET avec LORDON justement.
http://www.la-bas.org/recherche.php3?recherche=lordon
A plus et bonne découvertes.
JD
l'Equipe
gueulante.fr & battresarkozy.fr
Si on s'en tient au titre, comme moi (parce que Lordon pour moi, c''est Matrix. Et Matrix je l'ai jamais vu, impossible, même dans des conditions optimales, genre le dvd est en lecture dans ma téloche, je regarde plutôt la libellule sur ressort qui a des pattes rayées à cinquante centimètres au dessus de l'écran, mes doigts de pieds ou mes chaussettes , bien aussi, dans l'axe du téléviseur sur le pouf en plus, ou je rêvasse).
Je reprends, car la parenthèse va vous faire manquer de souffle, si on s'en tient au titre, un chercheur qui passe dans les médias est un pitre aux yeux de ses congénères. Axel? Ouh? ouh?
Mais ça on ne peut pas le jurer. Ça dépend.
Et puis l'important, c'est pas pitreries ou éclaircissements réussis, voyons.
Lordon se place au centre de la question: il se gourre. Je suis persuadée que c'est plutôt moi, :-) le centre de la question (bah quoi..).
Est-ce que c'est important que quelqu'un vienne me mettre ou remettre les idées en place, à moi, téléspectatrice basique et ignare en économie? Si les énoncés de Sylvestre et autres talentueux élocuteurs de choc, même pas chercheurs, sont là pour endormir les victimes de l'économie, les rendre consentantes et que personne ne daigne apporter la contradiction, il y a quand même péril en la demeure. Si de toute façon, ils blablatent uniquement pour rassurer et pour que le boursicoteur ne s'enflamme pas, tel des pronostiqueurs de tiercé toujours un peu en décalage pour ne pas influer bêtement sur la cote et donc le rendement, les gains des joueurs, quelle importance?
Sachant que je suis inapte à faire la part des choses, les chercheurs en économie n'ont qu'à juger de l'importance de la connaissance de leurs idées ou pas par le commun des mortels (pour leur tiercé ou pour leur résignation bénéfique), et donc de la nécessité de se faire entendre, avec des méthodes de média, ou pas. Inutile de compliquer en nous prenant à partie et en incriminant les méthodes de média, pas parfaites mais jamais anodines.
Constats et cetera, aux armes et cetera...
Les raisonnements rhétoriques sur la sociologie de la critique des médias poussent instinctivement à une certaine verticalité à l'égard de Lordon. Les constats admirables de rigueur linguistiques et de corrélation semblent être les prémices d'une nouvelle alternative au système, d'un espoir. Cependant, tout au long de la discussion entre Lordon, DS et Cori, se dégagea une interrogation principale : quelles alternatives ou éléments (sérieux) alternatifs proposeraient Lordon face au "seuil" ou "mode de présence" médiatique qu'il ne voudrait pas franchir?
Dans le fond, à cette attente, à cette espoir, la réponse ne fut que désillusions bien amères, comme d'habitude. En effet, l'Humble économiste s'engouffre déjà dans une fausse modestie exaspérante de stupeur "je ne suis qu'économiste pas sociologue."Dans le fait, L. est bien sociologue dans sa critique des médias mais n'est qu'un pouilleux d'économiste misérable dans notre demande d'alternative à., de solution.
Les faits, toujours les faits, rien que les faits
(je vais finir par en tomber amoureux)
proposition, citation : "...ce sont des doxosophes [5] de gauche (je veux dire vraiment de gauche), c'est-à-dire des gens qui n'appartenant pas eux-mêmes au monde des producteurs intellectuels directs en seraient cependant suffisamment proches pour connaître les travaux qui s'y élaborent, les adapter et les faire connaître, éventuellement avec les réductions et les approximations assumées que suppose le passage par les médias, mais non sans efficacité. " Il faut la relire cette citation tant elle est admirable, cette fois, d'humour. Il faut procéder à un arrêt sur le texte : En somme,
1) doxosophe vraiment de gauche,
2)pas dedans la prod intello mais "suffisamment" proche;(à quels degrés, unité de mesure à proposer?);
3)puis y fo les traduire à/pour la populace à travers la TV, et ce "éventuellement car elle accouche d'approximations monstrueuses.
4)mais non sans efficacité.
La marge est décidément très mince, leur nombre s'amoindrit au fur et à mesure de la construction du paragraphe, c'est le moins qu'on le puisse dire! Apprécions l'emploi des deux adverbes soulignés qui relativisent beaucoup trop l'idée et ainsi en provoquent l'extraction de sa substance. Lordon n'est donc, sur ce point, vraiment pas un prophète mais se comporte plutôt comme une voyante de quartier.
Bon courage aux doxosophes vraiment de gauche, vraiment.
PS "Je veux qu'on arrête de me prendre pour un bébé" AF, dit le bien-aimé.
Il est 17h 25 à ma montre. Je décrète à mon tour une pause dans les débats et autres ébats !
PS : pour celles et ceux qui ne connaitraient pas la version originale d'Arthur Smith, la voici. Pour Tommy taper 1, pour Arthur taper 2 !
Conférence (pédagogique) de Lordon sur les mécanismes de la finance et les propositions faites pour contrer ces mécanismes (chapitre 1 et chapitre 2 et enfin réponses au public)
Conférence sur le bien-fondé de la valeur économique - "ce sont les investissements du désir qui sont instituteurs de la valeur(...) il n'y a pas de valeur objective, il n'y a que des processus de valorisation" (c'est ici - l'introduction est un peu poussive, ça commence vraiment vers la 2e minute, puis ça s'accélère)
Le tout désespérément irrésumable au JT de France 2 - pire, ce sont déjà des résumés en eux-même...
S'il voulait vraiment, avec son charisme médiatique, il pourrait subjuguer les médias ( via l'adhésion d'une partie de la population ) en quelques phrases pendant différentes "tranches de salami" au cours de J.T.s ou de faux débats.
Ensuite, lorsque de grands directeurs de rédaction viendraient le supplier à genoux, il pourrait exiger un format lui convenant.
Mais il ne veut pas.
Il faudrait qu'il explique le (probable) traumatisme lui faisant déclarer son appréhension de se transformer sans s'en rendre compte en suppôt du grand Kapital...
Moi, j'ose être vulgaire :
http://www.youtube.com/watch?v=1U71XZaxR_U
1/ on ne voit pas les nouveaus messages publiés entre 2 passages sur le forum. Du coup, ecrire une réponse sur un message qui a déjà plus de 6 autres à la suite ne sert a rien, personne ne le voit.
2/ Le système du répondre est telement mal fait qu'1 fois sur 2, mon message se retrouve a pétaouchenoque, tres tres loin d'ou j'espèrais qu'il soit publié. Il semblerait que quelqu'un ai écrit un script pour améliorer ca. Pourquoi ASI n'intègre pas le script ?????
Par comparaison, le forum de Mediapart est bien plus agréable.
P.S: Que pense Lordon de ce que Cori a dit du fait que la politique de droite était aussi responsable dde la crise économique?
pardon
"aux observateurs les plus lisblement incompréhensibles, sont renvoyées à l’inexistence pure et simple."
Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur
Car en cherchant à pousser Lordon à l'abattoir, outre de nous priver d'un bon analyste, nous fermons nos yeux devant nos propres responsabilités...
Des analyses alternatives existes toujours, si elles ne parviennent pas dans l'espace publique c'est aussi parce que nous, public critique, n'assurons pas notre rôle de relai. Car se serai bien notre rôle si nous le voulions.
Des hommes comme Lordon, Bourdieu et Chomsky nous présentent des outils, nous dévoilent des systèmes.
Ont-ils le pouvoir de changer seul quelque-chose? non.
Alors, dans la plus pure tradition des Lumières (libertaire, anarchiste), ils se tournent vers la base (et pas vers les élites), vers la portion de la base qui est déjà enclin a écouter jusqu'au bout dans l'espoir que celle-ci, reconnaissant une vérité, entreprendra le travail de propagation dans sont propre intérêt.
Déjà ce travail est plus que louable, car ils n'ont pas d'obligation envers nous. Ils rêvent simplement comme quelques uns d'entre nous d'autre chose et apporte leur "petite" pierre.
Seul la base, c'est à dire nous tous, avons le pouvoir de faire changer les choses...
Les gens qui critiquent si fortement sa position, ne comprennent rien à la philosophie qui l'anime (je ne le connais que par ses écrits et Mermet, mais je pense que mon intuition est pas loin de la vérité)...
C'est certes un chemin plus long, mais plus profond et à long terme plus certain de réussir.
Des hommes comme Lordon, Bourdieu et Chomsky nous présentent des outils, nous dévoilent des systèmes.
Ont-ils le pouvoir de changer seul quelque-chose? non.
Alors, dans la plus pure tradition des Lumières (libertaire, anarchiste), ils se tournent vers la base (et pas vers les élites), vers la portion de la base qui est déjà enclin a écouter jusqu'au bout dans l'espoir que celle-ci, reconnaissant une vérité, entreprendra le travail de propagation dans sont propre intérêt.
Je suis assez d'accord avec ça.
Quand Bourdieu, Passeron et d'autres nous expliquent les mécanismes de la reproduction sociale, c'est un outil formidable pour les dominés, qui peuvent ainsi se rendre compte que ce qui parait naturel, qui est intégré, ne va pas forcément de soi, ça participe de la remise en cause de l'ordre établi. C'est tout de même intéressant de savoir qu'il n'y a pas un gêne qui rend le fils d'ouvrier crétin et qui l'empêche de faire des études supérieures (du moins dans les mêmes proportions que les les classes dites supérieures). Les sociologues nous expliquent pourquoi il y a ces complexes de classe qui sont intégrés ("faire médecine ? Non, c'est pas pour moi") et c'est en comprenant ces raisons qu'on peut les dépasser.
Bien évidemment, c'est pas à la télévision qu'on peut expliquer ces mécanismes, parler de distribution du capital culturel, dire comment tout ça s'organise, parfois de manière inconsciente (mais toujours au profit des mêmes). Parce qu'il faudrait pour ça que les journalistes soient sensibles à ces sujets, qu'ils les comprennent, qu'ils s'intéressent à leur propre cas, à leurs propres origines, qui font que le traitement de l'information tel qu'il se fait ne leur pose aucun problème. Où du moins, s'il leur en pose, ils ne le montrent guère.
Comment expliquer que la critique des médias se fasse de plus en plus radicale (certains sur le forum considèrent même qu'ASI s'acrimédise, ce qui est tout de même exagéré) ? Est-ce que ce n'est pas au système de l'information qu'il faut s'attaquer au lieu d'ergoter sans fin sur le fait que Lordon ne veut pas jouer le jeu, ne veut pas servir de caution à ce système.
Aux naïfs congénitaux (ou aux pervers lecteurs du Nouvel Obs ou de Libé qui prétendent contre l'évidence que ces journaux sont de gauche), persuadés qu'on peut faire semblant de jouer le jeu et pervertir le système en faisant des petits phrases qui valent mieux qu'un long discours par ci par là, j'aimerais bien qu'ils nous donnent des exemples de "bons clients" qui n'auraient pas été transformés par des passages réguliers dans les médias dominants.
Ne pas voir, comme l'explique Lordon, que les médias dominants réduisent aux interstices, c'est être d'une mauvaise foi incommensurable. Croire que se battre pour occuper ces interstices a un quelconque intérêt pour changer l'ordre des choses est complètement idiot, c'est de de l'ordre de vider la mer avec une petite cuillère percée.
[quote=Frédéric Lordon sur son blog]J’ai en tête un débat télévisé entre Bernard Maris, Elie Cohen et Jean Peyrelevade où le premier ne cesse de donner aux deux autres du « cher Elie » et du « cher Jean », cordialité qui n’a rien de répréhensible en soi mais se trouve confirmée par le quasi-consensus dont elle est le symptôme [4], et qui offre, par le raccourci de quelques plans, une leçon complète de sociologie des « élites » et des médias.
Le pire tient sans doute au fait que ces micro-ajustements sont insensibles au sujet lui-même qui, à chaque instant peut certifier « être resté le même » et n’avoir ni varié ni concédé. C’est que les variations et les concessions demandent à être observées sur le moyen et le long terme – mais alors, mazette, quels écarts ! Cette puissance normalisatrice, qui d’ailleurs n’est pas propre qu’aux médias mais qu’on retrouverait à l’identique dans la fréquentation suivie de tous les lieux de pouvoir, est plus forte que n’importe quel libre-arbitre individuel, et il suffit pour s’en convaincre de considérer le triste destin de quelques jadis « critiques » entrés dans le système… et jamais ressortis. Malaxés, digérés, attendris, comme on dit de la viande trop dure, ils comptent désormais parmi les oblats les plus intransigeants du système qui les a accueillis avec tant de générosité en passant l’éponge sur leurs « erreurs de jeunesse » – Philippe Val dans un Charlie respectabilisé jusqu’au trognon, justement récompensé à France Inter [5], Michel Field à LCI et bien d’autres encore, auxquels il faudrait ajouter, dans leur genre à eux, tous ces économistes qui, émerveillés de se voir conseillers du prince, ont parfois commencé marxistes pour finir en disant bien des choses adéquates à ce que les pouvoirs voulaient entendre – mais évidemment sans jamais se sentir sous influence ni avoir eu le sentiment de concéder quoi que ce soit.
Dire cela n’est pas incriminer les personnes mais souligner la force des situations, incomparablement plus puissantes que les individus, et qui ne laissent à ces derniers pour seule liberté que l’alternative de ne pas y mettre le doigt ou bien de finir entièrement happés. Faire le choix de la participation médiatique raréfiée, c’est donc d’abord mesurer ces forces, ne pas se croire au-dessus d’elles, et anticiper l’auto-infirmation que risque de s’infliger immanquablement l’outsider critique qui, entrant avec le ferme projet de faire entendre « un autre son de cloche », finira par faire ding-ding comme tous les autres autour de lui.
Je suis surpris de constater combien nombre de "forumeurs" ici refusent la radicalité de la position de F. Lordon. Pourquoi cette agressivité envers quelqu'un qui dit simplement, et avec de vrais arguments, qu'il préfère, lui, ne pas y "aller" ?
Pour ma part, le choix de ne pas y aller, exprimé et longuement justifié par Lordon, ne provoque chez moi aucune agressivité. Je l'ai d'ailleurs décrit dans le forum sous l'émission avec Maya, ça me déçoit et d'une certaine façon ça m'angoisse, comme si j'avais le sentiment d'une forme d'abandon (je pense au plus grand nombre bien sûr) et de constat d'impuissance irréductible.
Durant mon activité professionnelle (l'enseignement) j'ai participé et assisté aux conséquences fâcheuses de cette stratégie qui consiste à agir dans les marges. Certes on se protège ainsi de la perversité du "Système" et de son insidieux pouvoir de récupération et de perversion d'idées et de pratiques alternatives et/ou novatrices. Mais au final le bilan est bien maigre en terme d'acquis ou d'influence, quand il n'est pas complètement négatif.
Pour revenir à notre sujet, cela me réjouit, par contre, que cette question de stratégie soit en débat ici ou ailleurs.
Durant mon activité professionnelle (l'enseignement) j'ai participé et assisté aux conséquences fâcheuses de cette stratégie qui consiste à agir dans les marges. Certes on se protège ainsi de la perversité du "Système" et de son insidieux pouvoir de récupération et de perversion d'idées et de pratiques alternatives et/ou novatrices. Mais au final le bilan est bien maigre en terme d'acquis ou d'influence, quand il n'est pas complètement négatif.
Pour revenir à notre sujet, cela me réjouit, par contre, que cette question de stratégie soit en débat ici ou ailleurs.
La question n'est pas de se protéger en "n'y allant pas" (quoique Lordon ou d'autres ont le droit de se soucier de leur santé mentale, ils ont le droit de ne pas vouloir finir complètement schizophrènes) mais bien celle du bilan, comme vous le dites. Et l'analyse de Lordon le conduit à penser que le bilan est encore plus négatif en allant dans les interstice.
Dans le cas où "on joue le jeu", au final c'est toujours la même logique qui prévaut et en plus on a donné la caution du pluralisme aux adversaires.
L'autre cas, ce que vous appelez "agir dans les marges", n'est pas forcément perdant à terme. Je vous trouve pessimiste en matière de bilan. Les marges, elles s'élargissent. Pour Lordon, ça va des jeudis d'Acrimed à des chroniques dans le Diplo, des émissions chez Mermet, à France Culture... Au final, ça commence à faire du monde et du mondé plutôt intéressé. Et comme l'aspect qualitatif, ça compte, ce petit monde fait des petits.
Cela, plus la remise en cause de l'ordre médiatique, au final ça me semble autrement plus efficace pour gagner que de prendre le risque de devenir un de ces "bons clients" qui finissent tous par être digérés. Je ne vois pas pourquoi Lordon serait plus malin que les autres.
M'est avis qu'on va rapidement en avoir une illustration avec Jorion qui, sur son blog, conteste les conclusions de Lordon et se fait fort d'y aller, dans la boite à cons, pour faire passer des idées pas orthodoxes. On prend les paris qu'il va se philippevaliser comme les autres ?
Ça commence à faire du monde, dites-vous ? Si vous avez raison, je m'en réjouis avec vous... à condition que l'on prenne garde de ne pas recompter deux fois les mêmes personnes ! Car on rencontre souvent les mêmes têtes dans un certain nombre d'actions où de structures alternatives, vous l'aurez remarqué comme moi ?
A propos du bilan, je pensais surtout à celui de l'école et je faisais surtout un constat, à l'aune de ma propre expérience. Mais je vous l'accorde, je ne suis pas particulièrement optimiste depuis déjà un certain temps. Disons que je m'efforce de cultiver une sorte d'optimisme désespéré afin de ne pas sombrer dans le pur pessimisme.
Moi, il y a trois ans, je ne le connaissais ni d'ève ni d'adam, et surtout, plus important (parce qu'au fond, on s'en fout de Lordon lui-même, certes il est sympa, avec une faconde claire et incisive, mais il reste que ce sont ces analyses qui sont importantes), je n'avais aucune idée claire des mécanismes internes de la finance, et de l'importance démesurée de son poids sur le monde en contrepartie de... rien (la finance ne sert même pas sa pseudo-légitimation d'apporter plus d'air à l'économie réelle).
Bref, faut bien commencer quelque part. Hier, sur France Inter, certains ont pris connaissance de son travail ; d'autres aujourd'hui, l'ont fait sur @si. Demain... ;o)
Je crois que votre pessimisme (que je ne suis pas loin de partager) vient du fait qu'on en soit précisément à réclamer qu'un chercheur se fasse héraut politique.
Parce qu'en creux, ça nous renvoie à ce qu'on savait déjà, mais qui nous apparaît ici dans toute sa crudité : la presse, la radio, la télévision, les conditions de pratique du journalisme, les idéaux des hommes et femmes politiques, sont tombés très, très bas - écrabouillés qu'ils ont été par l'idéologie libérale, d'une manière ou d'une autre.
Alors, même si on obtenait de Lordon qu'il aille parader sur TF1 pour énoncer trois sentences vite fait mal fait, on n'en sortirait de toute façon pas du jour au lendemain.
Alors, il nous faut bien attendre et participer à ce que petit à petit, l'oiseau fasse son nid...
"Je crois que votre pessimisme (que je ne suis pas loin de partager) vient du fait qu'on en soit précisément à réclamer qu'un chercheur se fasse héraut politique. Parce qu'en creux, ça nous renvoie à ce qu'on savait déjà, mais qui nous apparaît ici dans toute sa crudité : la presse, la radio, la télévision, les conditions de pratique du journalisme, les idéaux des hommes et femmes politiques, sont tombés très, très bas - écrabouillés qu'ils ont été par l'idéologie libérale, d'une manière ou d'une autre. Alors, même si on obtenait de Lordon qu'il aille parader sur TF1 pour énoncer trois sentences vite fait mal fait, on n'en sortirait de toute façon pas du jour au lendemain. Alors, il nous faut bien attendre et participer à ce que petit à petit, l'oiseau fasse son nid...'"
Mais Djac, qu'un chercheur se fasse "héraut politique", comme vous dites, n'a rien d'une demande illégitime. Le savoir impose des responsabilités, pas seulement vis-à-vis de ses pairs, mais avant tout de ceux qui ne l'ont pas.
Il est amusant de vous voir suivre sur certains fils, IT, qui cherche partout à ce que les débats publiques soient laissés aux plus experts d'entre nous et que vous en veniez à admettre comme normal ou acceptable les excuses qu'avance Lordon pour ne pas aller jusqu'au bout du combat, dès lors qu'il n'en maîtrise pas les règles (soi-dit en passant, l'une des nombreuses marques du pouvoir qui ne condescend pas à s'abaisser à d'autres exigences que les siennes, sous couvert que cela ne serait pas possible, ce qui est démenti par l'expérience).
"Bref, faut bien commencer quelque part. Hier, sur France Inter, certains ont pris connaissance de son travail ; d'autres aujourd'hui, l'ont fait sur @si. Demain... ;o) "
Demain j'espère au Journal de F2 auquel il était convié lors de la crise sur laquelle il avait bien quelque chose à dire, et qu'il a dédaigné parce que dix secondes, ce n'est pas assez, alors qu'une question comme celle qu'il pose sur la responsabilité des politiques dans la crise peut se poser dans ce laps de temps ridicule, certes, mais exploitable pour qui admet que son pouvoir symbolique donnera effectivement plus d'écho à cette question qu'un quelconque quidam dans un micro-trottoir. Or, toute l'attitude de Lordon démontre qu'il est conscient de son "petit" pouvoir, mais pouvoir néanmoins. La preuve, il tient à le préserver de la souillure que pourrait lui laisser cette fréquentation des grands médias télé, y compris en dix secondes.
Que Lordon fasse tout son possible, au moins nous n'aurons rien à lui reprocher, il aura tout tenté, car, son intégrité n'apporte rien à personne, sauf à son orgueil, dont nous n'avons pas à nous soucier plus que du nôtre.
yG
Si, parce que c'est pas son boulot, c'est pas ses compétences, c'est pas sa formation.
Si vous avez envie de voir du Reader's Digest de Lordon à la télé en restant persuadé que ça révolutionnerait les masses, ça vous regarde, moi je voudrais que quiconque entende une analyse de la finance puisse avoir accès à l'ensemble de l'analyse, parce que pour en saisir les tenants et aboutissants ça ne se fait pas en deux slogans.
Dire "les politiques sont responsables", en soi c'est une affirmation gratuite et facile qui ne pèse d'aucun poids (tout pilier de comptoir vous dira que c'est la faute au politique).
Montrer l'historique de la chose et l'étayer, c'est autre chose, et ça prend plus de temps que de débiter un slogan - mais ça a du poids.
Ecoutez donc le répondeur de Là-bas si j'y suis, vous verrez qu'il y a bien autant de routier, d'ouvrier, de chômeurs ou je ne sais quoi, que de happy few bobos, et qu'ils ont pu écouter Lordon de manière pleine et entière, et que ça a suscité un enthousiasme tel que Lordon a du revenir pour répondre aux questions en deux émissions supplémentaires.
Mais bon, vous avez décidé de faire votre scrogneugneu, vous n'en démordrez pas ; Lordon ferait un texte sur les chats que vous viendriez nous "démontrer" que c'est par haine des chiens.
Doit-on se soucier de votre scrogneugneu plus que de l'orgueil de Lordon ? Certainement pas.
"Si, parce que c'est pas son boulot, c'est pas ses compétences, c'est pas sa formation."
Ah, parce qu'il faut laisser maintenant la politique aux professionnels.
Sans moi.
Le pire dans cette histoire, c'est que je suis presque sûr que vous ne le pensez pas, puisque vous-même n'arrêtez pas de vous impliquer ici dans des sujets politiques, à moins que vous ne soyez habilité à le faire...
Seriez-vous un énarque ou sortez-vous de Science Po, Djac ?
Ah, autant pour moi. :P
"Si vous avez envie de voir du Reader's Digest de Lordon à la télé en restant persuadé que ça révolutionnerait les masses, ça vous regarde, moi je voudrais que quiconque entende une analyse de la finance puisse avoir accès à l'ensemble de l'analyse, parce que pour en saisir les tenants et aboutissants ça ne se fait pas en deux slogans."
Mais jusqu'à preuve du contraire, personne n'a demandé à Lordon d'arrêter d'écrire des articles, des livres, de participer à des séminaires dont les comptes rendues seraient accessibles gratuitement sur le net, sous une forme ou une autre, alors quoi, vous voyez bien que la question n'est pas là, que le choix n'est pas entre dix secondes et rien.
Les dix secondes sont un coup de projecteur, un appel de phare, libre à nous tous ensuite de rechercher sa provenance, mais la responsabilité de cet appel incombe aussi aux chercheurs, il ne peut s'en départir sous des prétextes structuraux qui n'ont rien de spécifique aux grands médias et avec lesquels il s'accoquine pourtant tous les jours au sein de son unité de recherche.
"Dire "les politiques sont responsables", en soi c'est une affirmation gratuite et facile qui ne pèse d'aucun poids (tout pilier de comptoir vous dira que c'est la faute au politique). Montrer l'historique de la chose et l'étayer, c'est autre chose, et ça prend plus de temps que de débiter un slogan - mais ça a du poids."
Justement, comme je le rappelle Lordon n'est pas un quidam de micro-trottoir ou de buvette. Le fait que cette question émane de lui change la donne radicalement, CNRS oblige.
Certes, l'argument d'autorité ne suffit pas à la valider, heureusement, mais au moins à pouvoir en suivre la trace et à comprendre qu'elle est suffisamment importante pour qu'un chercheur, et pas un poivrot ou un touriste, mette sa si chère réputation en jeu en la posant devant le plus grand nombre.
"Ecoutez donc le répondeur de Là-bas si j'y suis, vous verrez qu'il y a bien autant de routier, d'ouvrier, de chômeurs ou je ne sais quoi, que de happy few bobos, et qu'ils ont pu écouter Lordon de manière pleine et entière, et que ça a suscité un enthousiasme tel que Lordon a du revenir pour répondre aux questions en deux émissions supplémentaires."
Tant mieux, mais qu'il continue alors, qu'il aille au bout de cette logique. Ceux qui le capteront sur un autre grand média pourront aller lui poser les questions qu'ils veulent ailleurs, le cas échéant.
Ce n'est donc toujours pas un argument pour ne pas aller au journal de F2.
"Mais bon, vous avez décidé de faire votre scrogneugneu, vous n'en démordrez pas ; Lordon ferait un texte sur les chats que vous viendriez nous "démontrer" que c'est par haine des chiens. Doit-on se soucier de votre scrogneugneu plus que de l'orgueil de Lordon ? Certainement pas."
Laissez donc ce genre de répartie à d'autres ici, vous valez mieux que ça...
enfin, je crois encore.
yG
Est-ce que ça vous arrive d'écouter les autres, d'entendre leurs arguments ? La démonstration de Lordon est implacable et les raisons de ne pas aller se ridiculiser à la télé, de participer à des émissions improbables où on en ressort en slip sont nombreuses et pertinentes (du moins de l'avis de nombreux forumeurs). Et vous vous n'en démordez pas. Vous accusez Lordon de lâcheté et autres épithètes indignes sans même prendre la peine de réfuter sérieusement toutes les raisons mises en avant. Au point que c'est vous qu'on pourraitr accuser de faire le jeu de la droite à force d'insister pour que Lordon aille se faire discréditer comme tous ceux qui se sont cru plus malins que tout le monde en allant, de façon minoritaire, dompter la bête télévisuelle. La boite à cons digère tout. Daniel Schneidermann a prouvé qu'on ne peut pas critiquer la télé à la télé. et y tenir des propos dissonants. Sinon vous croyez qu'il en serait réduit à inviter des bourdieusiens sur son blog sans même leur mettre en face des Cavada ou des Durand ?
Mais qui êtes vous ? Pour qui vous vous prenez pour jouer ainsi les cadors et prétendre ainsi avoir raison contre tout le monde ? On peut avoir raison contre tout le monde mais penser que c'est systématiquement le cas ou que ça l'est quand il s'agit de vous, c'est d'une prétention et d'une arrogance incroyable. Un peu d'humilité, SVP.
Pour ceux d'entre nous qui ne connaissent pas Paul Jorion, et qui souhaitent découvrir ses analyses, je vous propose de regarder cette vidéo tirée de son blog ce jour : http://www.pauljorion.com/blog/?p=11289
Chaque vendredi, il revient de la même façon sur les faits économiques et politiques marquants de la semaine.
Il ne me semble pas homme à se faire "digérer" si facilement tout de même...
Durant mon activité professionnelle (l'enseignement) j'ai participé et assisté aux conséquences fâcheuses de cette stratégie qui consiste à agir dans les marges. Certes on se protège ainsi de la perversité du "Système" et de son insidieux pouvoir de récupération et de perversion d'idées et de pratiques alternatives et/ou novatrices. Mais au final le bilan est bien maigre en terme d'acquis ou d'influence, quand il n'est pas complètement négatif.
Je ne partage pas cette idée. Si aujourd'hui il y a eut des changement sur l'esclavage, le vote des femmes, la tolérance fasse à la guerre (mouvement anti-guerre sur l'Irak), etc...
Se n'est pas parce que les média fonctionne autrement, mais parce que l'univers des idées de notre société s'est modifié. Tout comme les petit changement dans le comportement dont veut se protéger Lordon, les idées directrices des sociétés changent. Bien sûr sur une période de temps autrement plus longue que pour un individu - quoi que, si on reprend l'exemple de la guerre en Irak, entre la 1ère et la 2ème les mouvements anti-guerre ont fortement gagné en popularité et en fréquence.
Sur le long terme, depuis le XVIII ème siècle, il y a eut une propagation notoire des idées humanistes. Ce n'est pas une propagation linéaire, comme presque tout ce qui est réel, ce mouvement fluctue (sacré accrocs au XX ème), mais en gros un développement plutôt positif. Les anglais nomment cet univers "Zeitgeist", qui est de l'allemand et signifie "l'esprit du temps" - l'air du temps.
Or ces idées ont toujours été avancé par une frange marginale de la population. Et le mouvement est encore très loin du succès: les idées que relai Chomsky sont directement issues d'auteurs comme Proudhon, Willhelm von Humbold, Rousseau et bien d'autres.
Nous les avons simplement "oublié"...
Ces changements ont toujours été portés par les extrémistes/radicaux comme les pouvoirs les désignes. Et pourtant, elles ont trouvé leur chemin dans la "base ignorante" (aux yeux des élites) et sont arrivés dans les institutions par ce détour.
Pour moi, c'est même une des raison pour laquelle les pouvoirs actuels s'acharnent sur internet partout dans le monde (je vis en Allemagne). Quel formidable outil de communication, d'information et de propagation... Notamment de ces idées.
Comme tout le monde sait, savoir est pouvoir. Si les "idiots" sont bien informés, quel est la marge de manœuvre?
(au sujet d'internet et du changement possible, cette vidéo: Us Now - choisir les sous-titrages français)
Évidement, se sont des processus très long, mais ils ne tient qu'a nous de les accélérer...
J'ai quitté le militantisme "institutionnel" à la FAC (syndicalisme étudiant) persuadé que je changerai plus facilement le monde en parlant le plus possible de toutes ces (mes) visions libertaires, anarchistes à mon entourage... Et surtout, en vivant moi-même le plus près possible de ces idéaux.
Car si tu veux changer le monde, commence par te changer toi-même et pas les autres...
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C'est hors sujet, mais la plupart des gens crois que anarchie est synonyme de chaos.
C'est faux, anarchie est le questionnement permanent de la légitimité de toute règle ou institution humaine.
Si elle ne suffit plus aux règles "naturelles" des Droit de l'Homme: "droit d'être", liberté, égalité et sécurité (sécurité de vie: alimentaire, matérielle,...); alors elle devient illégitime.
C'est une posture intellectuelle très saine.
Il y a des règles que même les anarchistes peuvent accepter.
Chomsky site souvent cette illustration: "lorsque je retient mon enfant de courir sur la route, j'entrave sa liberté individuelle. Mais cette entrave, questionné sur sa légitimité, peut-être défendu très facilement".
Une idée ? quelle idée ? je n'ai pas eu le sentiment d'exprimer là une idée. Je discutais du choix "d'y aller" ou pas. Pour le reste je suis d'accord avec vous, ce sont les mutants, les marginaux, les rebelles qui font évoluer les systèmes... A condition qu'ils se mouillent un peu beaucoup quand même ! et vous savez comme moi qu'un grand nombre n'ont pas fait que mouiller leur chemise , ils l'y ont laissé, et leur sang avec.
Mais je n'en suis pas à demander à des élites comme Lordon d'aller jusque-là, non plus !
Je rebondis sur votre phrase : "Car si tu veux changer le monde, commence par te changer toi-même... etc..." Je viens de lire quasiment la même sous la plume d'Hervé Kempf qui signe un édito dans LeMonde de dimanche16-lundi17, intitulé "Action climat, ou la recherche d'une démocratie vivante"
J'en profite pour dire malicieusement à quelques-uns ici que tant que je pourrai lire ce genre de texte dans ce journal je ne m'aventurerai pas à le cataloguer trop vite de droite (même si un édito n'a jamais fait le printemps).
Hervé Kempf, tiens, n'est-ce pas un bon contre-exemple qu'on peut y aller sans se faire mettre ?
Hervé Kempf, tiens, n'est-ce pas un bon contre-exemple qu'on peut y aller sans se faire mettre ?
Hervé Kempf est au Monde ce que Cori est à Libération. Ce n'est pas tel ou tel journaliste qui est en cause, à la place où chacun est. Mais il y a un distinguo à faire entre le journaliste qui fait ce qu'il peut dans les interstices dont il dispose (sans que ça change grand chose à la logique d'ensemble), dont la légitimité n'est pas remise en cause par Lordon (il ne va tout de même pas leur demander de démissionner) et celui qui vient de l'extérieur, qui critique le système et qui n'a pas envie de voir sa parole neutralisée.
D'accord, sauf que le débat a fini par prendre forme autour de deux personnes : Cori versus Lordon. Et que leur opposition conduit à une impasse, me semble-t-il.
Si j'essaie de me résumer, nous avons d'un côté un journaliste spécialisé dans l'économie et la finance (Cordi), chez qui on peut pointer deux "limites" :
1- son métier (et donc son point fort en terme de compétence et/ou d'expertise) c'est journaliste avec comme conséquence que le coeur de son travail est d'informer, d'expliciter voire de vulgariser sans déformer. Au risque de devoir simplifier des idées ou processus complexes.
2- son champ d'investigation est donc l'économie et la finance ; il y prélève ses informations auprès de différents acteurs qui eux détiennent LA compétence indiscutable et entière et dont lui-même dépend, en terme de fiabilité des sources, des faits, des infos, des pratiques... etc...
De l'autre côté, nous avons un chercheur en économie et finance (Lordon) dont la principale limite, exprimée par certains dont moi-même, est qu'il se prive, par choix stratégique personnel, de la puissance de résonnance (et d'influence ?) des grands médias, en refusant de s'y exprimer par crainte d'y perdre son âme.
A ce stade je me dis "Et s'ils jouaient collectif ces deux-là ?" en allant plus loin que les quelques collaborations ponctuelles évoquées par l'un et l'autre. Après tout, ils disent être d'accord sur le fond et semblent avoir un respect mutuel... Alors, qu'ils travaillent ensemble à la mise en oeuvre d'un véritable réseau de résistance à l'orthodoxie ambiante ! C'est con ce que je dis ou pas ?
Tout à fait d'accord, d'autant que c'est à peu près ce que demande Lordon quand il parle de division du travail. :o)
Lordon ne peut pas faire tout tout seul ; Cori ne peut pas faire tout tout seul.
Allez les gars ! On est avec vous !
De l'autre côté, nous avons un chercheur en économie et finance (Lordon) dont la principale limite, exprimée par certains dont moi-même, est qu'il se prive, par choix stratégique personnel, de la puissance de résonnance (et d'influence ?) des grands médias, en refusant de s'y exprimer par crainte d'y perdre son âme.
Mais non. Ce n'est pas LA raison. Du moins pas la raison principale. Le risque (avéré) de "perdre son âme", comme vous dites, de finir par faire comme tous les invités réguliers qui ressassent les mêmes conneries d'émission en émission, ce n'est que la conséquence du fait que les médias dominants sont monolithiques et que les invités doivent se plier à ce qu'on attend d'eux pour conserver leur rond de serviette.
L'argument principal de Lordon, à mon avis, c'est celui de l'efficacité. Une fois qu'on a fait le calcul et qu'on mesure ce qu'il reste d'espace dans les interstices pour une parole un tant soi peu différente, on s'aperçoit non seulement que c'est peanuts mais qu'en plus en y allant on a donné une caution de pluralisme à ceux qui sont le plus éloignés au monde de cette notion.
Il me semble évident qu'il serait beaucoup plus efficace à terme de s'attaquer à la question du pluralisme dans les médias que de chercher à faire un coup ou occuper une niche confidentielle. Mais peut-être que ça apparait comme un chantier trop énorme ? Peut-être que ça fait peur aux forumeurs, cette question du pluralisme dans les médias, parce que c'est une question politique ? Peut-être qu'avoir son petit ASI sur le net, ça suffit aux clients ?
C'est trop facile de se défausser sur Lordon quand on n'a pas le courage de faire le boulot. On peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. On peut pas dire qu'on veut entendre d'autres sons de cloches et se contenter d'envoyer Lordon dans la niche qu'on lui réserve pour faire tintinnabuler sa petite clochette.
Désolé, je ne comprends rien quand vous vous exprimez de cette manière. Vous visez qui là ? Cori ? Les @sinautes qui reprochent à Lordon sa politique de la chaise vide ? Les deux ?
Vous ne pensez pas que la question des médias est d'un tout autre niveau que celle de la présence ou non de Lordon là où il ne veut pas aller ? J'ai l'impression que ceux qui focalisent sur Lordon, qui vont même jusqu'à quasiment le traiter de lâche, le font parce que c'est plus facile que se poser les bonnes questions à propos du manque de pluralisme dans les médias et surtout parce que ça leur évite de se bouger le cul à ce propos.
Une idée ? quelle idée ? je n'ai pas eu le sentiment d'exprimer là une idée. Je discutais du choix "d'y aller" ou pas.
L'idée ou le sentiment que la propagation par les marges ne fonctionne pas...
A condition qu'ils se mouillent un peu beaucoup quand même ! et vous savez comme moi qu'un grand nombre n'ont pas fait que mouiller leur chemise , ils l'y ont laissé, et leur sang avec.
Mais je n'en suis pas à demander à des élites comme Lordon d'aller jusque-là, non plus !
Les actions/prises de positions de Frédéric Lordon ne lui couterait plus la tête aujourd'hui... (heureusement! Nous avons évolué. Même moi avec mes idées anarchistes ne souhaite aucun changement dans la violence, car ils n'apportent souvent rien. Le changement doit être conscient pour être un succès et durable)
Mais ses conviction pourrait avoir des conséquences dans sa carrière ou ailleurs (surtout si le CNRS continue à être réformé pour s'approcher du privé)...
Il fait donc déjà beaucoup. Le chemin choisi n'est pas le plus mauvais.
.Je le disait plus haut: c'est certes plus long, mais il n'appartient qu'a nous de faire circuler ces idées plus vite.
C'est notre "rôle politique" de citoyens critiques.
De dire que les journalistes, les politiques ne font pas leur boulot, c'est oublier qu'ils peuvent agir ainsi car nous sommes passifs.
Et le début de cette passivité politique est justement le "non relai" de certaine idées ou "utopies", en fait je pense même que cette posture est encore plus nuisible que le fait de ne pas aller à des grèves ou à d'autres actions...
Car si les idées alternatives circulaient plus vite dans nos sociétés, alors tout un "discours dominant" ne pourrait plus être présenté comme une évidence... Ce qui aurait de fortes conséquences sur la vie politique et les médias.
Celle-ci ne fait pas exception à la règle,
J'avais songé un instant à prendre 15 jours de vacances pour lire, puis répondre...
Je vais abréger : tant de mot pour signifier si peu, c'est assez nul !
Et j'ai vraiment mieux à faire, désolé que ces stupéfiants économistes ne prennent à aucun moment la peine d'expliquer les raisons profondes de cette crise et se gardent bien de prophétiser comment elle va se terminer tout en se vantant d'avoir prévu qu'elle allait arriver (entre-nous soit dit ils n'étaient pas les seuls à la voir venir !)
Des chercheurs on en trouve, des trouveurs on en cherche ! (Charles de Gaulle, au CNRS)
***
L’addiction médiatique est en effet irrémédiable pour tout individu qui s’imaginerait à lui seul garder son intégrité dans la fréquentation régulière de la chaîne d’intermédiaires qui impose son format, ses habitudes, ses petits riens qui finissent par transformer imperceptiblement son homme. L’analyse structuraliste parait sur ce point implacable.
Peut-être n’y a t-il effectivement pour M.Lordon que l’écrit où les rares émissions comme celles d’@si pour pouvoir discuter et faire réfléchir des personnes qui y sont déjà disposées pour une bonne part. Pour les autres, il n’y aurait donc que les « doxosophes » ?
L’image médiatique est malheureusement, par-delà l’apparente diversité des médias, aliénée dans le sacro-saint spectacle, que Debord avait fait remarquer, inspiré de Feuerbach. L’illusion prendrait fin lorsque « la foule atomisée soumise aux manipulations », instruite par la critique du spectacle, se libérera. Mais que peut-on bien faire si la foule elle-même est heureuse dans sa propre aliénation ?
ça, c'est du costaud...
Après avoir renoncé (sagement) à courir au dictionnaire tous les trois mots, quand on suit le fil de l'argumentaire, c'est plutôt passionnant.
et, en plus, une fort pertinente analyse du jeu des médias vu par le prisme économie politique.
Il y a bien plusieurs niveaux à ce jeu : celui de Nicolas Cori, intelligent et instruit,bien à sa place de médiateur. Mais aussi coincé par ses bailleurs - le système - et réduit à quelques coups parfois efficaces (le scoop...).
Et il y a le niveau du chercheur, celui qui pense, qui innove et produit les idées de - peut-être - demain. Et qui ne peut, faute de temps, être son propre diffuseur.
et les médias, alors ? Eh bien, quand ça ne ronronne pas, quand ça dérange : à la trappe ! y a du fait-divers à la une, pour le temps de cerveau disponible...
Préambule, je n'ai pas encore regardé l'émission avec Lordon, je n'ai lu que le post de Cori et celui-ci en réponse de Lordon, que je ne connaissais pas et dont j'imagine que les positions économiques ne m'indisposeront pas. Ce n'est donc pas par désaccord idéologique, mais par rapport aux arguments qu'il avance pour ne pas participer dans les grands médias que je réagis encore ici.
« La question de la participation cependant mérite mieux que l'antinomie de la trahison et de la désertion, pourvu qu'on y entre avec quelques critères et un peu d'analyse - dont, par parenthèses, il faudrait aller chercher l'essentiel ailleurs qu'ici, auprès de véritables spécialistes de la sociologie critique des médias. » (en gras par moi)
C’est y pas beau comme argument d’autorité, ça ?
Attendez les gars, vous n’allez pas réfléchir avec des outils pour pécore, alors que vous avez le spécialiste, voilà comment cela sonne à mes oreilles ce passage.
« Sauf à leur prêter une épaisse bêtise, il devrait être possible de les créditer d'avoir conscience de tout ce à quoi ils renoncent en faisant le choix de la participation rare, et notamment d'abandonner le terrain à tous les "experts" formellement et idéologiquement ajustés. »
Mais oui, quoi, on ne peut décemment critiquer un expert, il sait pourquoi lui, il n’y va pas. C’est un crime de lèse-majesté que de pouvoir imaginer le contraire, et qui êtes-vous, vous, journalistes, forumeurs pour pouvoir ainsi imaginer qu’il puisse avoir une si épaisse bêtise, hein. Voilà comment je réceptionne ce passage, soit, pas mieux qu'avant.
« il est difficile de ne pas avoir a minima conscience de se trouver collaborer objectivement aux stratégies de la duplicité des médias dominants - en clair fournir des alibis de pluralisme à une machine dont tous les fonctionnements œuvrent en fait à la reconduction du même. Bilan: un supplément de (fausse) légitimité démocratique pour des organes qui se seront employés à minoriser les idées généreusement "accueillies" et à en faire des propos de passage sans conséquence. »
Que les médias eux réduisent la diversité et l’altérité à des grains de poussière, c’est un fait, mais que cette poussière ne puisse tomber dans l’œil d’un téléspectateur, c’est une pétition de principe que rien ne permet d’étayer. C’est là, ce que je vous reproche Monsieur Lordon.
« la question en fait est celle de l'utilité nette - nette des coûts. »
Il faudrait encore que vous puissiez mesurer l’impact, ce que vous ne pouvez faire, car, vous n’avez pas plus que moi tous les éléments. Sur un million de téléspectateur d’un JT, si une centaine de personnes captent la différence, ce qui est pour eux une idée novatrice, c’est bien faible dans l’absolu, mais relativement à la diffusion des mêmes idées par des revues spécialisées qui par définition s’adressent à des convertis, la question se pose légitimement du gain net et pas nécessairement avec le même a priori que vous concernant la réponse.
« Pour un outsider "critique" l'un de ces critères tient à la question de savoir ce que les conditions de prise de parole font à sa parole. »
Sa parole en tant que la sienne ou en tant que le savoir qu’elle véhicule ?
« celle-ci court tous les risques, de la normalisation à la décrépitude. »
Tiens, amusant de voir que la parole minoritaire craint la normalisation tout en déplorant son statut de minoritaire. Ah, vous expliquez après qu’il s’agit de la normalisation au dogme du dominant, prenant pour pétition de principe que l’inverse n’est pas envisageable. Pourquoi pas, mais qui reste a priori.
« Le peu d'originalité et de liberté dont on disposait avant d'y entrer »
A quoi serve l'originalité et la liberté si ce n'est pour les risquer en entrant dans la partie, justement.
« s'interdire de mettre en cause les logiques de l'univers lui-même; il ferait beau voir qu'invité des médias on se mette à critiquer les médias... »
Comme pour un chercheur de remettre en cause les logiques gouvernant sa discipline...
« Les incitations de l'intérêt individuel se joignent aux pressions sociales d'un groupe qui, comme tout groupe, socialise les nouveaux entrants selon ses normes propres, avec d'ailleurs l'active complicité de l'impétrant puisque, et ce pourrait être une proposition d'une théorie sommaire de la socialisation, on n'entre jamais dans un groupe avec le propos délibéré de s'y faire détester, sachant que pour s'y faire aimer il suffit de se conformer à ses mœurs. Nul besoin de calcul stratégique pour ce faire, les ajustements affectifs de la quête d'intégration et de reconnaissance se font d'eux-mêmes; aussi, sans même s'en rendre compte, les nouveaux entrants s'adaptent-ils à toute une série d'injonctions infinitésimales, d'ailleurs jamais énoncées comme telles par personne, et rectifient-ils insensiblement leur comportement pour se conformer complètement aux normes locales de la bienséance, des choses à dire et à ne pas dire, du ton sur lequel on les dit, des mises en question possibles et de celles qui ne le sont pas, du degré admissible d'intercritique au sein du groupe, etc. »
Comme dans tout département de recherche pour poursuivre sur mon analogie. Rien donc de spécifique aux médias, ce que vous ne rappelez pas à ce stade. Mais plus surprenant, il n’y a rien là que vous ne faites déjà vous-même au quotidien dans votre activité de recherche, alors pourquoi cela serait-il un obstacle pour participer aux médias et pas à votre science ?
« Le pire tient sans doute au fait que ces micro-ajustements sont insensibles au sujet lui-même qui, à chaque instant peut certifier "être resté le même" et n'avoir ni varié ni concédé. C'est que les variations et les concessions demandent à être observées sur le moyen et le long terme - mais alors, mazette, quels écarts! »
Encore le même risque, inhérent à tout domaine, y compris la recherche, c’est pourquoi je repose la même question, pourquoi est-ce un obstacle pour participer aux médias et pas à la recherche ? Puisque vous n’en faites pas mention, je suppose que cela n’en est pas un...
« souligner la force des situations, incomparablement plus puissantes que les individus et qui ne laissent à ces derniers pour seule liberté que l'alternative de ne pas y mettre le doigt ou bien de finir entièrement happés. »
Faut-il comprendre que par rapport à votre propre lieu de pouvoir, vous-même avez été happé ? Vous avez l'air de le vivre bien, je me trompe ?
« immanquablement l'outsider critique qui, entrant avec le ferme projet de faire entendre "un autre son de cloche" finira par faire ding-ding comme tous les autres autour de lui. »
Tiens, je croyais naïvement que vous faisiez résonner un autre son de cloche, y compris au sein de votre sphère de compétence.
« Là où l'expert modal peut se contenter de parler par demi-phrases et de convoquer tout ce fonds d'"évidences" par la mobilisation d'un simple mot, l'outsider hétérodoxe doit entreprendre de construire de zéro des arguments qui ont contre eux tout un sens commun médiatique et ceci sans la moindre chance ou presque de pouvoir aller au bout et de ne pas être interrompu »
C’est valable dans tout domaine, une fois encore, faire entendre une parole atypique présuppose de partir de loin, d’exposer tout ce qui n’est pas encore implicite. Cela ne vous empêche pas de faire de la recherche, que je sache, pourtant les mêmes mécanismes sont à l’œuvre, toute proportion gardée, et les effets n’en sont pas moins grands et importants, alors... vous connaissez la question maintenant.
« Il n'y a sans doute pas plus grand risque pour un intellectuel que l'habitude de la facilité intellectuelle - où le pousse irrésistiblement l'exercice médiatique. Car d'"entorse" en "licence", d'"écart" en "tolérance", toujours ponctuels ça va sans dire, c'est tout un habitus, celui de l'exigence analytique, du raisonnement bien articulé, qui progressivement et silencieusement part en lambeaux. La fréquence des sollicitations, ne laissant plus le temps de travailler, condamne alors au recyclage des mêmes questions et des mêmes réponses, vite glanées... dans la presse, seul fournisseur d'informations dans la temporalité... qui lui soit adéquate, là où le travail intellectuel vise d'abord au renouvellement de sa pensée et aussi (surtout) à la formulation d'autres questions que celles que les médias s'obstinent à mettre à leur agenda, en général toutes plus mal bâties les unes que les autres. »
Bah, ici le seul risque est d’y aller pour dire quelque chose qu’on n’a pas à dire, justement, mais ce risque est facilement contournable, un simple refus. Les scientifiques sont aussi sollicités par leur direction, leur chef du département, pour publier à tort et à travers et ceux qui jouent à ce jeu perdent également. C’est pourquoi je ne vois pas de risque particulier, savoir résister à cette pression fait parti de l’arsenal d’un chercheur, n’est-ce pas ? Alors pourquoi ne saurait-il pas y résister dès lors qu’elle provient d’une autre sphère ?
« Mais la question en fait est tout autre: elle est de savoir où on est le plus utile et à quoi faire. Un chercheur est-il plus utile à prendre le temps de ses recherches, à cultiver autant que possible les exigences qui lui sont propres, ou bien à faire le pitre multimédia avec la quasi-certitude de s'y abîmer irréversiblement - il suffit de voir l'état intellectuel pitoyable de bon nombre de ceux qui s'y sont risqués. »
La preuve par l’exemple* n’en est pas une, heureusement. De plus, vous répondez déjà par la négative dans votre alternative, l’alternative étant obligatoirement s’y abîmer, pas sérieux comme argument Monsieur Lordon.
« la division du travail. Il n'est pas au pouvoir d'un seul individu d'intégrer en lui seul tous les maillons de la chaîne de production d'idées, depuis l'élaboration la plus théorique-scientifique jusqu'à l'action politique de propagande en passant par tous les intermédiaires médiatiques. »
C’est encore une pétition de principe, heureusement, elle a été invalidé par d’autres depuis des lustres, de Sartre à Foucault (*il faut plus que la répétition pour valider un principe, mais un seul cas suffit à l’invalider).
« pour ce qui me concerne, mon pouvoir, à supposer que j'en ai le moindre, est très très petit et qu'au surplus il risque de s'autodétruire dans l'abus de son emploi médiatique. »
Il faut savoir, il faut choisir, votre pouvoir, soit il est très grand et vous risquez beaucoup à le dégrader, soit, il est très petit, dans ce cas, que n’avez-vous à perdre à la sacrifier ?
« La vérité c'est que la destruction du capitalisme financier est une entreprise collective et que chacun y prend sa part à sa place! Par un argument ricardien que les économistes connaissent bien, chacun devrait être là où son avantage comparatif est le plus grand: les chercheurs à la production d'idées, d'autres à leur adaptation et à leur diffusion. Me prêtant des capacités que je n'ai pas »
Que vous ne voulez pas endosser, nuance. Pour le reste, c’est de l’argument d’autorité à base de référence économique. Mais, ce n’est pas parce que la division du travail a prouvé son efficacité que vous ne pouvez, vous-même diviser votre temps, d’ailleurs vous le faites déjà, au sein de vos activités professionnels, si vous avez des étudiants, alors, c’est quoi que cet argument ?
« les journalistes ne sont pas les moindres. N'est-ce pas à eux qu'il appartiendrait en principe de faire connaître au public les travaux, les analyses, les positions et les propositions élaborés par les chercheurs, et précisément de ceux qu'on entend le moins ? Faire connaître: voilà une tâche en apparence toute simple, il suffit simplement de dire: "Sur ce sujet, X pense ceci, Y a écrit cela, Z a une analyse un peu inhabituelle et deux propositions en stock, et je porte tout ça à votre connaissance.", […] ses travaux ne peuvent-ils pas tout autant être restitués au style indirect et par d'autres qui ne s'estiment pas sujets aux mêmes contraintes ? »
Mais on peut aller plus loin dans la dépersonnalisation, on peut même ne pas citer les travaux, ah oui, mais là, non, il ne faut pas pousser, hein ? On veut bien récupérer les lauriers, mais pas aller les chercher, c’est ça ? Quoi, c'est une supposition infamante, et pourtant, c'est vous qui en établissez les conditions...
« Que chacun fasse donc ce qu'il croit lui incomber là où il est, selon ce qu'il est le plus apte à faire et là où les conditions sont les meilleures pour qu'il le fasse, tel serait finalement le sens de ma réponse à Nicolas Cori. »
Oui, chacun à sa place et les moutons seront bien gardés... d’avoir affaire au gardien du troupeau.
Monsieur Lordon, je ne connais pas vos positions économiques, mais je présuppose qu'elles ne me dérangeront pas, loin de là, ce qui n'est pas le cas des arguties que vous avez développé pour ne pas vous exposer davantage. Un simple, "je ne m'en sens pas capable", "je suis timide", sans légitimation particulière aurait largement suffit, le reste, me semble par contre des plus fallacieux.
Cordialement, yG
Je ne comprend pas la raison pour laquelle le texte a été coupé. De toute façon, c'est long et dense.
Et puis la petite remarque sur les forums, Lordon pouvait la laisser. De toute façon tout le monde en est convaincu... à propos des autres et jamais de sois-même.
A part ça je trouve hautement suspect que comme d'autres @sinautes l'ont remarqué sur l'autre fil, tout ça corresponde assez parfaitement à l'état d'esprit de plusieurs d'entre nous. J'veux dire. J'ai pas le moindre point de désaccord avec tout ça alors même que normalement, Lordon, c'est plus trop ma came.
Je me demande si le texte n'est pas un peu attrape-tout.
Jamais content. :-)
"...(même si ce texte aurait du être résumé en quelques lignes)"
lémedia (et légens, en tant que foule) résonne en noir et blanc, alors que la recherche n'existe qu'en nuance de gris (voir en couleur). Lordon affirme son droit à la nuance, à dire en plusieurs pages ce dont seulement quelques lignes seront retenu...
Le même problème se retrouve ailleurs, par exemple j'ai l'impression sur le climat: parce qu'il existe des chercheurs qui ne sont pas vraiment d'accord et/ou qui ne sont pas surs (ce qui est très précisément leur boulot, donc), certain vont conclure que le giec n'est qu'un hoax manipulé (vu sur un blog ecolo...). Ce qui pose la question du transfert à la société en générale des résultats de la recherche d'une manière que les crédits impôt recherche ne résoudront jamais, mais c'est une autre histoire...
Merci de l'avoir note Djac !
EDIT donc : ah ben c'est deja moins drole comme ca
Si tout le monde commence a s'autocensurer, ou va-t-on ??
" la publication de textes sur Internet, les interventions dans les niches de l’espace médiatique, petits journaux mais qui ne comptent pas le nombre de signes, petites radios mais qui ne comptent pas les minutes, jusqu’aux débats dans des arrière-salles de café, des librairies ou des salles de projection, rencontres qualitativement les plus gratifiantes et quantitativement les plus misérables, toutes choses qui passent sous les écrans radars"
Puisque vous avez coupé (qui suit immédiatement) :
"– sans empêcher pour autant cette engeance qui fréquente les forums et ne sait rien ni des choses faites ni des gens qui les font de livrer en trois lignes leurs avis superbes et définitifs."
Une petite pierre dans le jardin des forums, à signaler tout de même, au vue de certaines réactions... ;o)